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Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 1 CONSTRUCTION D’UNE CULTURE ARTISTIQUE I. Introduction La découverte de 15 artistes majeurs de l’art moderne et de l’art contemporain va vous permettre de construire quelques repères auxquels vous pourrez facilement faire référence. Vous poursuivrez votre recherche en élaborant un portfolio numérique 1 rassemblant les oeuvres de référence que vous aurez collectées et analysées. Nous avons sélectionné 5 artistes modernes, 5 sculpteurs modernes et 5 artistes contemporains. Nous vous conseillons d’aller chercher des informations sur ces artistes dans les livres 2 en médiathèque et sur internet à l’aide des adresses de sites fiables présentes dans ce document (sites de référence). I. Cinq artistes du XXème siècle : Matisse, Picasso, Duchamp, Klein, Dubuffet 1. Henri Matisse : la couleur sculptée Au Salon d’automne de 1905, l’accrochage des oeuvre de Matisse et d’autres peintres, Albert Marquet, Vlaminck, Derain, Kees Van Dongen provoque un scandale en raison de l’utilisation de couleurs pures (des rouges, des oranges, des bleus, etc., pures, donc très intenses) posées en aplat sur leurs toiles. Un critique, Louis Vauxelles, compare le lieu où leurs peintures sont exposées à « une cage aux fauves ». L’appellation « fauve » est adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes et Matisse devient le chef de fil du fauvisme. Le fauvisme (1905) est un mouvement du début du XXème siècle qui se caractérise par l’usage libre de la couleur et la vigueur des coups de pinceau. Il participe à l’autonomie progressive de la couleur par rapport au référent, la nature. Les artistes fauves affirment un art fondé sur l’instinct qui accentue l’expression et réagit contre la douceur de l’impressionnisme et ses recherches de sensations visuelles. 1 Nous vous conseillons de collecter des oeuvres sur des sites référencés et de les enregistrer dans un dossier avec toutes les indications du cartel. Vous pourrez ensuite fabriquer un diaporama des oeuvres appartenant à votre musée personnel. Vous classerez vos diapositives suivant les critères que vous choisirez : chronologie, médium, question artistiques, etc. 2 Nous conseillons aussi de consulter des livres en médiathèque, en particulier ceux de la collection « Tableaux choisis », Editions Scala : L’Art moderne, La Sculpture moderne, L’art contemporain, ainsi qu’un livre du même éditeur sur les interventions dans la nature ou en milieu urbain : A ciel ouvert.

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Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 1

CONSTRUCTION D’UNE CULTURE ARTISTIQUE

I. Introduction

La découverte de 15 artistes majeurs de l’art moderne et de l’art contemporain va vous permettre de construire quelques repères auxquels vous pourrez facilement faire référence.

Vous poursuivrez votre recherche en élaborant un portfolio numérique1 rassemblant les œuvres de référence que vous aurez collectées et analysées.

Nous avons sélectionné 5 artistes modernes, 5 sculpteurs modernes et 5 artistes contemporains. Nous vous conseillons d’aller chercher des informations sur ces artistes dans les livres2 en médiathèque et sur internet à l’aide des adresses de sites fiables présentes dans ce document (sites de référence).

I. Cinq artistes du XXème siècle : Matisse, Picasso , Duchamp, Klein, Dubuffet

1. Henri Matisse : la couleur sculptée

Au Salon d’automne de 1905, l’accrochage des œuvre de Matisse et d’autres peintres, Albert Marquet, Vlaminck, Derain, Kees Van Dongen provoque un scandale en raison de l’utilisation de couleurs pures (des rouges, des oranges, des bleus, etc., pures, donc très intenses) posées en aplat sur leurs toiles. Un critique, Louis Vauxelles, compare le lieu où leurs peintures sont exposées à « une cage aux fauves ».

L’appellation « fauve » est adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes et Matisse devient le chef de fil du fauvisme .

Le fauvisme (1905) est un mouvement du début du XXème siècle qui se caractérise par l’usage libre de la couleur et la vigueur des coups de pinceau. Il participe à l’autonomie progressive de la couleur par rapport au référent, la nature.

Les artistes fauves affirment un art fondé sur l’instinct qui accentue l’expression et réagit contre la douceur de l’impressionnisme et ses recherches de sensations visuelles.

1 Nous vous conseillons de collecter des œuvres sur des sites référencés et de les enregistrer dans un dossier avec toutes les indications du cartel. Vous pourrez ensuite fabriquer un diaporama des œuvres appartenant à votre musée personnel. Vous classerez vos diapositives suivant les critères que vous choisirez : chronologie, médium, question artistiques, etc.

2 Nous conseillons aussi de consulter des livres en médiathèque, en particulier ceux de la collection « Tableaux choisis », Editions Scala : L’Art moderne, La Sculpture moderne, L’art contemporain, ainsi qu’un livre du même éditeur sur les interventions dans la nature ou en milieu urbain : A ciel ouvert.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 2

Henri Matisse , Le Bonheur de vivre, 1905-1906, huile sur toile, 174 x 238 cm, Barnes Foundation, USA.

Henri Matisse , 1939, Liseuse sur fond noir, Huile sur toile, 92 x 73,5 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

Henri Matisse , La tristesse du roi, 1952, Papiers découpés et gouachés, 292 x 386 cm, MNAM, Centre Pompidou, Paris.

Matisse La longévité de son activité n'a pour équivalent que celle de Picasso, son contemporain, mais à la différence de ce dernier, Matisse a constitué une œuvre qui n'obéit qu'à une seule idée, la recherche d'un équilibre des couleurs et des formes, qu'il parvient à la fin de sa vie à imprimer à la matière, mais comme il y insiste lui-même, non sans effort.

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On apprend en effet de Matisse que, du premier tableau qui le fait remarquer en 1904, Luxe, calme et volupté, à la chapelle de Vence, la simplicité, la fraîcheur, l'éclat évident et immédiatement perceptible qui caractérisent son œuvre n'ont pas vu le jour sans une longue méditation.

Pour réconcilier la couleur et le dessin grâce aux gouaches découpées, il lui a fallu recourir alternativement à la sculpture et aux aplats de couleur, c'est-à-dire abstraire la ligne de la couleur et inversement, afin de révéler leur puissance respective…

Extrait du dossier documentaire sur les collections du Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris.

VOIR : http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-matisse/ENS-matisse.htm

Dessin :

Henri Matisse , Le platane, 1951, Pinceau et encre de chine sur papier, 150 x 150 cm, Musée Matisse, Nice. http://www.musee-matisse-nice.org

Lors de votre lecture du cours et lors de vos recherches, notez systématiquement les mots du

vocabulaire spécifique que vous rencontrez.

2. Pablo Picasso : des modes de figuration inventés ou réinvestis

Le parcours artistique de Picasso est l’un des plus riches de toute l’histoire de l’art du XXe siècle. Tour à tour enfant prodige, peintre maudit, artiste mondain, sculpteur, graveur, céramiste, il collabore à presque tous les grands mouvements et tendances qui ont contribué à redéfinir les pratiques artistiques.

Au début du siècle, il invente en compagnie de Georges Braque de nouvelles conventions picturales pour représenter l’espace et la perception, le cubisme (1907)

Dans les années 20, il participe au mouvement de « retour à l’ordre » qui réévalue l’héritage académique, puis renoue avec les avant-gardes en se rapprochant du surréalisme, auquel il apporte de riches innovations dans le domaine de la sculpture. Il réalise aussi bien de menus objets de papiers pliés, des jouets pour amuser ses enfants, des céramiques, des lithographies qui illustrent les livres de ses amis poètes, que des monuments publics ou des toiles immenses comme Guernica.

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À la fin de sa vie, il pose les bases d’un expressionnisme ludique, cocasse et provocateur, au style volontairement négligé qui se veut le témoin d’un appétit de vivre, repris en France dans les années 80, notamment par Robert Combas, du mouvement de la figuration libre.

L’œuvre hétérogène de Picasso témoigne de la vitalité d’un touche-à-tout spontanément artiste qui intègre tout ce qu’il aime à son art : non seulement ses compagnes, ses enfants, mais aussi le cirque, la tauromachie, l’Espagne, la politique… jusqu’aux objets de pacotille soigneusement conservés que l’on retrouve assemblés dans ses sculptures.

Extrait du dossier documentaire sur les collections du Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris.

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-PICASSO/ENS-picasso.html http://www.picasso.fr/

Picasso , Autoportrait, Automne 1906, Huile sur toile, 65 x 54 cm, Musée national Picasso, Paris.

http://www.musee-picasso.fr/pages/page_id18537_u1l2.htm

Picasso, Nature-morte à la chaise cannée, 1912, Huile sur toile cirée entourée de corde, 29 x 37 cm, Musée national Picasso, Paris.

Cette œuvre est célèbre, car considérée comme un des premiers collages : Picasso introduit pour la première fois dans une peinture à l’huile un morceau de toile cirée imprimée représentant le cannage d’une chaise et d’une corde. C’est l’irruption du réel dans l’œuvre (objet) et l’ouverture vers l’hétérogénéité de l’œuvre (voir l’équivalent en sculpture avec la Petite danseuse de Degas).

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Picasso , Les Demoiselles d’Avignon, 1907, Huile sur toile, 243 x 233 cm, MOMA, New York.

Picasso , Portrait d’Olga, 1918, Huile sur toile, 130 x 89 cm et Dessin d’Olga, crayon sur papier, 1920.

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3. Marcel Duchamp : précurseur de l’Art contemporai n

Marcel Duchamp , Nu descendant l'escalier, 1912, Huile sur toile, 146 x 89 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie.

C’est le premier des ready-mades de Duchamp. La roue, détachée de la bicyclette et posée à l'envers sur un tabouret, est à la fois un symbole du design industriel naissant et déjà une machine optique rudimentaire, lorsqu'elle tourne et que ses rayons semblent s'effacer du fait de la rotation. La sculpture est à la fois sonore et en mouvement. Cet objet est conçu par Duchamp pour rendre caduc le commentaire traditionnel du spectateur. L’objet échappe en partie au regard pour plutôt appartenir au discours.

Marcel Duchamp , Roue de bicyclette, 1913, Ready-made : roue de bicyclette, 64,8 cm de diamètre, sur un tabouret (60,2 cm de hauteur), MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

Fontaine est le plus célèbre des ready-mades de Duchamp. Elle a donné lieu à un grand nombre d'interprétations et d'écrits, parmi lesquels ceux de spécialistes de l'esthétique qui s'interrogent sur la redéfinition de l'art qu'elle implique.

Marcel Duchamp , Fontaine, 1917/1964, faïence blanche, 63 x 48 x 35 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 7

Fontaine

A l'origine Duchamp achète cet objet, un urinoir ordinaire, pour l'envoyer au comité de sélection d'une exposition dont les organisateurs s'engagent à exposer n'importe quelle œuvre dès lors que son auteur participe aux frais. Faisant lui-même partie de ce comité organisateur, il souhaite éprouver la générosité de son principe. Une fois l'objet acquis, Duchamp le retourne, lui donne le titre poétique de Fontaine et le signe Richard Mutt, en parodiant le nom du propriétaire d'une grande fabrique d'équipement. Avec un titre et un auteur , l'objet possède toutes les qualités extrinsèques d'une œuvre d'art. Mais il se voit refusé par le comité de sélection.

Pour l'inauguration de l'exposition, Duchamp demande à l'un de ses amis, riche collectionneur, de réclamer la Fontaine de Richard Mutt. L'œuvre n'étant pas exposée, celui-ci fait scandale et prétend même vouloir l'acheter. C'est ainsi que, peu à peu, l'histoire de la Fontaine prend de l'ampleur. Suite à l'exposition, Duchamp fait paraître une série d'articles sous le titre « The Richard Mutt case ». C'est l'occasion pour lui d'écrire des propos parmi les plus révolutionnaires et pertinent s sur l'art , et de répondre à l'accusation de plagiat :

« Que Richard Mutt ait fabriqué cette fontaine avec ses propres mains, cela n'a aucune importance, il l'a choisie . Il a pris un article ordinaire de la vie, il l'a placé de manière à ce que sa signification d'usage disparaisse sous le nouveau titre et le nouveau point de vue, il a créé une nouvelle pensée pour cet objet ».

Selon Duchamp, l'artiste n'est pas un bricoleur et, dans l'art, l'idée prévaut sur la création . Cette conception rejoint celle des grands artistes de la Renaissance qui ont élevé la peinture au rang des arts libéraux - telles l'astronomie et les mathématiques - et en particulier Léonard de Vinci qui définissait l'art comme « causa mentale ».

Ready made

Terme anglais signifiant « déjà fait » ou « tout prêt », inventé par Marcel Duchamp en 1912 pour désigner des objets industriels auxquels il confère un statut artistique. Cette remise en question radicale de l’idée d’œuvre sera notamment reprise par les pop-artistes et les nouveaux réalistes.

4. Yves Klein : le bleu et l’immatériel

L’œuvre d’Yves Klein révèle une conception nouvelle de la fonction de l’artiste. Celui-ci n’est jamais à proprement parler l’auteur d’une œuvre puisque, selon Klein, la beauté existe déjà, à l’état invisible. Sa tâche consiste à la saisir partout où elle est, dans l’air, dans la matière ou à la surface du corps de ses modèles, pour la faire voir aux autres hommes.

Extrait du dossier documentaire, Centre Georges Pompidou.

Yves Klein , Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82), 1960, Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile, 155 x 281 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 8

Yves Klein dit : « Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. Ce sont des espaces pré-psychologiques… Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes… tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible ». Monochrome (IKB 45).

Yves Klein , Monochrome bleu (IKB 3), 1960, Pigment pur et résine synthétique sur toile marouflée sur bois, 199 x 153 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

Yves Klein , L’arbre, grande éponge bleue, 1962, 150 x 90 x 42 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou.

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-yves_klein/ENS-Yves_Klein.htm

Yves Klein, Corps, couleur, immatériel, 2006-2007 :

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Klein/ENS-klein.htm

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5. Jean Dubuffet : un art à part

Dubuffet pratique une peinture figurative qu’il dit être : « à la limite du barbouillage le plus immonde et misérable et du petit miracle ». Il remet en permanence en question les formes, les matériaux et les techniques. Il fait aussi de la sculpture, parfois monumentale et des environnements.

Ce que cherchait à atteindre Dubuffet, c’est un art qui se tiendrait à part , sans relation avec les modes ou l’histoire de l’art récente .

Il rejette une culture envahissante. Il veut « tout balayer, recommencer au point zéro – je ne sais ni peindre ni dessiner, je ne suis pas pris dans ce système ; je ne suis pas happé par le grand aspirateur de la culture. »

En 1948, il fonde le Foyer de l’Art Brut, puis écrit en 1949 L’Art brut préféré aux arts culturels. Il écrit et publie Asphyxiante culture en 1967 : il défend l’idée que la culture stérilise l’invention. Son œuvre considérable se développe par cycles différents :

- Série des corps de dames, 1950-51 - Série des pâtes battues, 1952-53 - Tableaux d’assemblages, 1955-56 - Sols 1957-59 - Matériologies, 1959-60 - Cycle de l’Hourloupe, 1962-74 - Théâtre de mémoire, 1975-79 - Les Sites, 1980-82 - Mires, 1983-84 - Non-lieux, 1984

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/Ens-dubuffet/ENS-dubuffet.html

Vous trouverez dans ce dossier des propositions de parcours à exploiter avec vos élèves pour découvrir l’œuvre de Dubuffet. Cette traversée s’appuie sur des œuvres qui figurent dans la rétrospective présentée au Centre Pompidou, et s’oriente selon deux axes principaux : le traitement du Paysage et celui de la Figure . A cela s’ajoute une réflexion sur les Titres dans l’œuvre de Dubuffet et des propositions de travail y afférant.

www.dubuffetfondation.com Voici le site de la Fondation qui propose sa vie (biographie) et son œuvre avec de très nombreuses reproductions par périodes :

http://www.dubuffetfondation.com/oeuvre_set.htm

Par exemple, allez voir la période 1951-1960 intitulée Célébration de la matière.

Jean Dubuffet , Lever de lune aux fantômes, 1951, Huile sur isorel, 60 x 73 cm, Galerie Jeanne-Bucher, Paris.

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Jean Dubuffet , Nini la Minaude, Cycle de l’Hourloupe, 1973, Carton peint, bristol d’époxy, latex, 275 x 100 x 70 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris.

Jean Dubuffet , Les commentaires, 1978, collage, Collection Fondation Dubuffet, Paris.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 11

II. Cinq sculpteurs modernes : Degas, Rodin, Giacom etti, Brancusi, Calder

1. Edgar Degas

Edgar Degas , Petite danseuse âgée de quatorze ans, 1880-1881, 34 cm x 97 cm x 35 cm, Bronze, fonte à la cire perdue, patiné et tissus, satin et tulle, Musée d’Orsay, Paris.

Le mouvement reste la préoccupation essentielle de Degas. Sa danseuse est un exemple d’un corps traité en arabesque.

Une vision non idéalisée. A la place d’une expression d’idée ou de passion, c’est le compte rendu d’une réalité banale .

Rupture avec les traditions antérieures : ancêtre de l’assemblage , cette sculpture n’est plus homogène, issue d’un même bloc de matière, mais elle est habillée d’éléments empruntés au réel (tutu en dentelle et ruban de soie).

http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=851&L=0&tx_commentaire_pi1%5BshowUid%5D=171&no_cache=1

2. Auguste Rodin

Auguste Rodin, Monument à Balzac, 1891-1898, bronze, 270 x 120 x 128 cm, Paris 14e.

http://www.musee-rodin.fr/fr/collections

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 12

3. Alberto Giacometti

Giacometti, Femme debout II, 1959-1960, Bronze, 275 x 55 x 33 cm, MNAM, Centre Georges Pompidou, Paris.

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-giacometti/ENS-giacometti.html

http://www.insecula.com/contact/A009080_oeuvre_1.html

Alberto Giacometti, Homme qui marche II, 1960, bronze, 183 cm.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 13

4. Constantin Brancusi

Constantin Brancusi , Le Coq, 1935, bronze poli, bois, pierre, 103 x 11,5 x 28,5 cm

Constantin Brancusi , Colonne sans fin, version 1, 1918 et Atelier Brancusi à Paris.

http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchT.aspx?V=CSearchT&SID=2K1KTSGMDYI6K&E=S_2K1KTSGMDYI6K&NoR=500&New=T .

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-brancusi/ENS-brancusi.htm

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 14

5. Alexander Calder : stabiles et mobiles

Alexander Calder , Requin et baleine, 1933, bois, tige et peinture, 86,5 x 102 x 16 cm, MNAM Centre Pompidou Paris.

Alexander Calder, Mobile sur deux plans, 1962, tôle aluminium et fils d'acier peints, 200 x 120 x 110 cm, MNAM Centre Pompidou Paris.

Alexander Calder , Tom's, 1969, Tôle et peinture, Calder Foundation, New York.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 15

http://www.calder.org

III. Cinq artistes contemporains : Boltanski, Messa ger, Warhol, Segal, Kiefer

1. Christian Boltanski

Christian Boltanski , Théâtre d’ombres, 1984, Installation.

Christian Boltanski , Odessa, 1989, Installation.

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-boltanski/ENS-boltanski.htm#haut

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 16

Christian Boltanski , Réserves, 1990, Installation.

L'expression de « mythologie individuelle » caractérise l’œuvre de Boltanski : il y raconte sa vie sous la forme d'une fiction dans laquelle chacun se reconnaît . Comme il le dit lui-même : « Les bons artistes n'ont plus de vie, leur seule vie consiste à raconter ce qui semble à chacun sa propre histoire. »

Ses premières œuvres sont auto-référencées – reconstitution de son enfance, d’Album de famille, d’histoire imaginaires, où il se met en scène. Hanté par le passé, il réalise ensuite des installations, les Inventaires, où « des objets ayant appartenu à … » évoque la vie de personnages anonymes.

A partir de 1986, il entreprend les séries des Ombres et Monuments, des Reliquaires, des Réserves. Son obsession de la mort ressurgit puissamment. Il évoque l’Holocauste, les victimes de la guerre, mais aussi celle de la violence de faits divers plus intimes.

Il dit : « le passage du personnel au collectif m’a toujours intéressé. Même alors que je faisais semblant de parler de mes souvenirs, je puisais non dans ma mémoire, mais dans le souvenir collectif. »

2. Annette Messager

Annette Messager , Mes Vœux, 1989, 262 épreuves gélatino-argentiques montées sur verre et accrochées à des ficelles, 320 x 160 cm.

Annette Messager, Les Piques, 1991.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 17

Annette Messager réalise des installations incorporant divers techniques artistiques dont des dessins et des photographies. Elle met en scène de façon critique et ironique la condition féminine.

« Annette Messager, collectionneuse » : elle rassemble photos, dessins, textes, coupures de journaux dans des Albums, et parle de Perversions ridicules, Les Hommes que j’aime, Mes pleurs, Mes jalousies,…

En 1988, elle utilise des peluches, des animaux empaillés, des morceaux de tissu et fait des êtres hybrides, mi-homme, mi-bêtes, car dit-elle, « c’est une façon de revendiquer la part animales qui est en nous ».

Elle crée des êtres fantastiques, terrifiants…

Annette Messager , Le Casino, Biennale de Venise, 2005

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/28502FAD456429F8C125723D00304F6A?OpenDocument

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 18

3. Andy Warhol

Andy Warhol, Ten Lizes, 1963, (Dix Liz Taylor), Huile et laque appliquées en sérigraphie sur toile, 201 x 564,5 cm

Andy Warhol , Moonwalk

http://www.warhol.org

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 19

Andy Warhol, Marilyn Monroe (turquoise), 1964, sérigraphie, 65 x 65 cm. Andy Warhol, Mickey Mouse, 1981

Artiste moderne, précurseur de l’art contemporain.

Il utilise ici le procédé sérigraphique qui consiste à reporter mécaniquement une image sur une toile en la réduisant à ses traits essentiels. Dépouillée de ses détails, la forme acquiert une plus grande efficacité visuelle . Outre ce pouvoir, cette technique, issue de l'industrie publicitaire pour laquelle Warhol a travaillé, lui permet d'approcher son idéal d'objectivité, selon lequel la perfection serait la reproduction à l'identique. Cette opération aurait pour effet de séparer l'image des significations qu'on lui attribue pour n'en conserver que l'apparence, l'image pure . Pourtant, la multiplication des portraits de « Liz » ne satisfait pas à l'exactitude de la reproduction : aucune image n'est identique à l'autre.

Avec cette œuvre, Warhol s'achemine vers le cinéma qu'il pratique dès la fin de l'année 1963 : d'une peinture composée sur le modèle d'un photogramme et représentant l'actrice la plus emblématique d'Hollywood, il passe à la réalisation de films expérimentaux qui sont comme la dilatation dans le temps d'un arrêt sur image.

Andy Warhol , Electric Chair, 1967

Andy Warhol , Campbell’s Soup Cans, 1962, sérigraphie sur toile, Museum of Modern Art, New York.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 20

4. George Segal

George Segal , Caissière de Movie house (œuvre partiellement installée)

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-segal/segal-technique.html

George Segal , Movie house, 1966-67, Entrée de cinéma ou La caissière, plâtre, bois, plexiglas, lampes électriques, 375 x 370 cm.

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 21

5. Anselm Kiefer

Anselm Kiefer, Varus, 1976, huile et acrylique sur toile de jute, Stedelijk Van Abbe Museum, Eindhoven.

Anselm Kiefer , Livre avec des ailes, Plomb, 1992 1994.

Artiste de renommée internationale, Anselm Kiefer étudie d’abord aux Beaux-arts de Karlsruhe, puis à Düsseldorf où il devient l’élève de l’artiste allemand Joseph Beuys. Explorant dès le début des années

Construction d’une culture artistique, document de travail Scherb 22

70 les arcanes complexes de l’identité allemande d’après-guerre, il expose au Pavillon allemand de la Biennale de Venise en 1980.

Puisant son inspiration dans l’œuvre des génies de la littérature ainsi que dans la Kabbale ou la mythologie de l’Egypte Antique, Anselm Kiefer a activement participé au renouveau de la peinture. Son art parfois qualifié de néo-expressionisme couvre avec une énergie inégalée un passionnant champ de création.

Au cour des années 1969-1992 dédiées aux œuvres « allemandes » et « germaniques » - Resurrexit, 1973, Au Peintre inconnu, 1982, La Tombe de Tutein, 1981, Athanor, 1983, Parsifal, 1973 -, Kiefer introduit l’un de ses thèmes de prédilection, et des plus importants, celui de la religion juive et, plus précisément, de la Kabbale : série des Lilith, Emanation, 1984, Tsim Tsum, 1991, Séphirot, 1990, etc. S’y ajoutent les sujets historiques empruntés à l’Ancien Testament : Départ d’Egypte, 1984, La Mer Rouge, 1985, Aaron, 1985, Séraphin, 1984…

Anselm Kiefer au Grand Palais, Monumenta 2007.