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On ne peut que constater que le texte ne contient aucun explicit ment selon lequel les philosophes auraient quitt Athnes mus par de voir Chosros. Cependant, incit, semble-t-il, par la traduction anun peu libre de Frendo14, E. Watts veut voir, dans lvocation de certatextes de Platon exprimant son idal politique, une allusion prcise philosophe Chosros : il traduit en effet la page 298 le texte dA(II,30,3-4) de la manire suivante : the philosophers had come tconclusion . . . that the Persian state was much superior . . . (becaushad heard stories about the kings philosophical skills) and becauseimpossible for them to live without fear of the laws, since they dconform to the commonly followed conventions. Le lecteur de cetduction ne peut pas se douter que le bout de phrase mis entre parenne se trouve nullement dans le texte dAgathias, mais est le rsultainterprtation libre dune traduction dj trop libre. En effet, il nesttion de Chosros qu partir du chap. 31. Avant il ne sagit que de laet des Perses en gnral, et dans toute cette premire partie Agatrfre, dans sa description de la Perse, de nombreux rcits mis en tion par les gens du peuple ou par des gens de peu de valeur ( , sens ngatif) pendant le rgne de Justinien, qui probablemcritiquaient lempereur en exaltant la situation des habitants de la Pnous reste effectivement quelques bribes dune littrature de ce genrqui na pas t rdige par des gens du peuple) dans luvre de Pro

dans les fragments du dialogue anonymeSur la science politique , qui datedu rgne de Justinien15. G. Pugliese Carratelli16 voit poindre chez Procope(Bellum Persicum), p. ex. dans ses vocations sympathisantes de Kapre de Chosros, et du mouvement religieux et social mazdakissurvint sous son rgne et quil soutint un certain temps, une critiquedu rgne de Justinien, dont, plus tard dans les Anecdota, il fustige ouverte-ment linjustice et la tyrannie. G. Pugliese Carratelli attire gallattention sur les paroles attribues par le dialogueSur la science politique au roi Peroz I, pre de Kawat, qui oppose lhumanit et la justice propre gouvernement celui des Romains : Que les corps, les chev

14) Cf. plus haut note 13.15) Sur ce dialogue cf. D.J. OMeara (2003) 173-184, qui le met en relation avec lapolitique noplatonicienne. Les interlocuteurs sont deux hauts fonctionnaires du drgne de Justinien.16) G. Pugliese Carratelli (1971) 602.


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lesadytaau Parmnide . E. Watts parle de linscription sur le heurtocomme tant apparently Platonic32. Comme le sens d apparently nest pas univoque, je ne sais pas sil faut comprendre manifestemtonicien ou en apparence platonicien. Mais, si lon tient compte que le chef du groupe des philosophes h.arrniens mettait lui-mmelinscription du heurtoir en rapport avec Platon et si on prend en cdration les parallles chez Olympiodore et H ermias33, on peut difficilementdouter de laffiliation philosophique de ces H arrniens. Je ne peux videm-ment pas citer tous les autres lments prouvant lappartenance groupe de S biens dH arrn au platonisme que M. ardieu rassemble dason trs riche article et dont lensemble nest jamais pris en compte dcritiques. Lappartenance gnostique, dfendue par Hjrpe34, me semble,comme M. ardieu, exclue, et quant lhermtisme, il fut incorporle noplatonisme depuis Jamblique35.

b) Lhermtisme comme partie intgrante du noplatonisme tardi propos dune critique de D. Gutas Limportance de lhermtisme comme un des nombreux compodment adapts au noplatonisme avant et depuis Jamblique semblechapp D. Gutas dans son trs intressant article Platos Sympothe Arabic radition36, et probablement aussi E. Watts. Il est vrai qlimportant livre de G. Fowden, intitulTe Egyptian Hermes. A Historica

Approach to the Late Pagan Mind 37, et qui a fait connatre ce courant unpublic plus vaste, ntait paru quassez rcemment : sappuyant suDe mysteriis de Jamblique, lauteur y dcrit non seulement limpulsion dque ce noplatonicien avait donn la rception de lhermtisme dphilosophie noplatonicienne, mais aussi la complexit de ce mouv

32)

P. 291.33) Cf. n. 29.34) M. ardieu (1986) 4 s.35) Pour Simplicius, voir plus loin, pp. 85-86.36) D. Gutas (1988), 36-60.37) G. Fowden (1986). Il faudrait lire comme complment E. Iversen (1984), qui soen tant qugyptologue lauthenticit de larrire-plan mythologique gyptien dhermtiques philosophiques. Ses dmonstrations permettent en mme temps denque les noplatoniciens ont facilement pu trouver en ceux-ci des lments prochespropres doctrines. Cf. aussi P. Kingsley (1995) :id.(1993) et (1994).


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compte pour ltablissement dun texte et ladoption dune leon nla quantit des manuscrits qui contiennent cette leon, mais leur qUne dition critique se fonde sur la comparaison minutieuse et mmot de tous les manuscrits disponibles, ce qui permet en gnral dun stemma, cest--dire une sorte darbre gnalogique, qui prcismanuscrits sont des tmoins indpendants, quels manuscrits parmderniers sont proches de larchtype et quels manuscrits sont des coquel tmoin indpendant ou des copies de copies etc. Comme le nodes fautes faites en copiant augmente considrablement avec chaqu(aux fautes hrites sajoutent des fautes nouvelles), les copies rcentes (qui en gnral sont beaucoup plus nombreuses que lestmoins indpendants anciens et proches de larchtype) sont - tuellement aussi celles qui ont le plus grand nombre de fautes. Conment ce que pense J. Lameer, approuv, semble-t-il, par D. Guta62 etE. Watts, le fait que 16 des 18 manuscrits contiennent la leon qchoisie, plaidea priori plutt pour son inauthenticit. Ceci tant dintant pas arabisante, je ne peux pas juger de la qualit de lditChwolsohn, mais il est sr que le simple constat que la majorit desscrits disponibles comporte une certaine leon ne permet aucunemconclusion que pour cette raison elle doit tre la bonne. elle quellmise, cest--dire sans sappuyer sur la liation des manuscrits stemma, largumentation de J. Lameer na aucune valeur.

III) Quatre rcits arabes sur le transfert du savoir grec aux Arabes

la note 20, E. Watts souligne la diffrence qui existe entre le rcMasd concernant le transfert scolastique du savoir philosophiquvers les Arabes et lhypothse de M. ardieu selon laquelle lcoletonicienne dAthnes stait transporte au VIe sicle H arrn, et il renvoie larticle de D. Gutas que je viens de citer la note 36. Cet articgrand mrite de mettre en colonnes juxtaposes les traductions des rcits sur ce sujet, faits par Al-Masd (il nexiste que la table des de son rcit dans leKitb al-tanbh), Ibn-Ab-Us aybia sappuyant sur Al-Frb, Ibn-umay et Ibn Rid wn63. Il ressort de cette comparaison qu

62) D. Gutas, ( 1999), 155, n. 2.63) D. Gutas,ibid ., pp. 158-168.


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Daprs Procope, Justinien se serait empar mme des subventions qpersonnes prives avaient russi rassembler pour le bien communmdecins et les professeurs nauraient plus t considrs. en juger

textes, je pense plutt que, au moins pour ce dtail, les rcits arabes saient lcho d une certaine ralit rete par une source grecque, equoi pas par les noplatoniciens de H arrn ?

IV) Quel a t le lieu de lentretien de Simplicius avec unmanichen ?

E. Watts se rfre deux reprises au texte de Simplicius :In Ench. Epict . XXXV 90-91 Hadot. la page 292, il rsume quelques arguments par M. ardieu en faveur de son hypothse selon laquelle les philoathniens Damascius de Syrie, Eulamius (ou Eulalius) de Phrygie, Pde Lydie, Hermias de Phnicie, Diogne de Phnicie, Isidore de GSimplicius de Cilicie, tous ensemble ou quelques-uns dentre eux, trouver refuge, aprs leur sjour la cour de Chosros, dans la ville de arrn,situe non loin de la frontire perse. Il y crit : Te passages in Simpvarious writings include the following signicant points : 1) in hismentary on EpictetusEncheiridionSimplicius responds to elements oManichean cosmology which, it is suggested, come from a conve with a Manichean that must have occurred in H arrn ;23 (la note 23 ren-

voie au texte de Simplicius que je viens dindiquer). Ce mme texte encore la page 293 : In addition, though ardieus interpretation pposes a discussion with a Manichean, Simplicius gives no indicatithis is what he means to suggest. Te passage in question simply reprManichean ideas and do not correspond to the content of an actualversation. Lisons maintenant le texte en question, que je citerai davec son contexte immdiat, en grec et ensuite dans une traduction a(avec mes prcisions dans les notes) :

. , (Hom.,Od . 1,54) , , , , .


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ou grecs, jai d travailler sur des traductions qui, quelquefois, ne cdaient pas entre elles. Et en effet, 17 ans plus tard, ce fut M. ardieson article S biens coraniques et < S biens> de H arrn qui rpondit aumoins partiellemment mon attente. Cet article napportait pas deveaux claircissements ou de rectications propos de linterprtatdouze portes et des colonnes sculptes, mais il proposait la ville de arrncomme point de rencontre entre Simplicius et le sage manichen. M. ardieu80 :

Daprs mes propres recherches sur la religion rfute par Simpliciusstate qu cette poque, cest--dire aprs 533, il ny avait dans lempirtin que deux villes o se trouvaientde faon certaine et exclusive des Manichens :Constantinople o ils se terraient, et H arrn o ils taient tablis depuis la ndu IIIe sicle et o en raison des conditions socio-politiques localesmaintinrent pendant plusieurs sicles. Le zle que manifesta contrlvque de H arrn, Todore Ab Qurra, autour de 764-765 . . . tmoignquils comptaient encore au VIIIe sicle dans le paysage religieux de H arrn. . . .Simplicius avait certainement entendu parler du manichisme avant dH arrn, soit dans sa jeunesse cilicienne, soit dans ses annes de formsoit dans ses deux annes dexil perse. Mais la longue dissertation dudu commentaire sur le Manuel ne peut sexpliquer par des souvenirs fugitifdes on-dit lointains. Si celle-ci a t crite, cest quil y avait urgence sion extrieure. Un tat de fait des controverses antignostiques et antchennes dans les coles de philosophie platoniciennes mrite dtre sarappel. Plotin rfute les Gnostiques parce que des Gnostiques frquenson cole. Alexandre, le chef de lcole platonicienne de Lycopolis, rManichens parce que des Manichens assistaient son cours. PourquoSimplicius aurait-il pris cur de rfuter, lui aussi, la doctrine des chens, si ceux-ci nexistaient pas l o il travaillait la rdaction de smentaire et si par leur intrusion et leurs questions intempestives itroublaient pas la srnit de son rationalisme ? Le seul endroit o le cdirect a pu tre possible et durable, du point de vue la fois historique,logique, linguistique et scolaire, est H arrn.

Il va de soi que, compte tenu des rsultats de mes recherches antriethse de M. ardieu ma sembl tout de suite hautement vraisembsurtout que le contenu de son article comportait encore dautres in

80) M. ardieu (1986), p. 24, n. 105.


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Des citations textuelles du commentaire de Simplicius apparaissenles auteurs arabes suivants123 : dabord chez le mathmaticien et astronomal-Fad l ibn H tim an-Nayrz, qui est connu en Occident sous le ndAnaritius et qui est n au IX e sicle en Iran et mort en 922/23. Par lsuite, des citations du commentaire de Simplicius se trouvent lchange de lettres de Qays ar ibn ab l-Qsim avec Nas r ad-Dn at - s.Qays ar, lun des meilleurs ingnieurs et mathmaticiens de son tempn en Haute-gypte vers 1170-75 et mort Damas en 1251. Il avases tudes auprs de Ms bnu Ynis Mossoul en Iraq. Son corrdant at - s, qui dit ne pas connatre la dmonstration de SimpliciusQaysar lui soumet, est lun des plus grands mathmaticiens et astrode lIslam. N s en Iran en 1201, il fait la plus grande partie de tudes Mossoul, en Iraq. Il meurt en 1274 Bagdad. Selon K. Jaoui124,une inuence directe des dmonstrations de Simplicius-Aganis pedcele partir de bit ibn Qurra (n H arrn, mort Bagdad en 901)et lAnonyme dOxford125, pour se manifester encore, beaucoup plus tachez Atr ad-Dn al-Abhar, astronome et philosophe important (mort1260), qui, comme Qays ar, fut llve de Ms bnu Ynis. La mminuence, cest--dire le recours ce que K. Jaouiche nomme le triaProclus-Simplicius126, se fait sentir chez Muhyiddn ibn ab s -S ukr alMagrib (mort entre 1281 et 1291), astronome et mathmaticien onaire dEspagne, qui a travaill Marga sous la direction dat - s.

Nous voyons donc quil ne faut pas douter des renseignembiographiques sur Simplicius que fournissent leFihrist dAl-Nadm et Al-Qift : lcole philosophique que Simplicius dirigeait probablemenla retraite ou la mort de Damascius, et sur laquelle les sources byzsont muettes, a rellement exist. En mme temps, les succs de Sim

123) Ntant pas spcialiste de larabe, jai tir les renseignements suivants de K. J(1986) 20.124) K. Jaouiche (1986) 33 ; 55 ; 113-119.125) Sur linterprtation de cet Anonyme (Document II chez A.I. Sabra (1969) 10-opinions dA.I. Sabra et de K. Jaouiche (1986) 113-116, divergent. Sabra tient la deproposition du texte de lAnonyme pour identique la proposition de Simplicius rapar Qays ar et pense que lAnonyme contient la dmonstration du cinquime podEuclide donne par Simplicius. Javouiche par contre voit dans la deuxime prode lAnonyme une rvision tardive de la dmonstration de Simplicius.126) K. Jaouiche (1986) 113.


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ltymologie aramasante pourrait servir localiser la source de ce paSimplicius, mais non pas le passage lui-mme. Et puisque larameparl dans un aire trs vaste, la localisation de cette source demeure, el

incertaine. b) Si lon admettait que Simplicius se rfre a une tymologdevrait sappliquer non seulement Atargatis, mais aussi Isis, ce qui nle cas. En effet, Simplicius nidentie pas les deux desses. Il dit . . . . Cela signie que lappellation vautaussi bien pour lune que pour lautre. Or, ltymologie dAtargatis ndaucune manire sappliquer Isis. Elle ne rend pas compte du texte.

Pour commencer, il nest pas correct de dire que Simplicius veut dtrer, cet endroit, que la notion de contenant quivaut celle de Son but est beaucoup plus complexe. partir de la page 640,15 Ddcide de ne plus sattarder aux diffrences apparentes entre les opdes philosophes sur le lieu, mais de montrer que tous partaient conception commune vraie concernant le lieu, et que, comme le lieuaspects multiples, chacun dentre eux avait rvl un aspect diffrenune longue partie ontologique destine dnir quel niveau de la le lieu correspondant cette conception largie pouvait trouver sa au niveau de lUn et de lUni le lieu na pas de rle jouer, mais importance tout de suite aprs, ds le moment o les tres deviedistincts les uns des autres et ont besoin de mesures et de dlimi() pour viter le mlange, Simplicius dnit la conception

mune du lieu dans sa totalit (cest--dire divis en genre et espcemanire suivante (p. 641, 24-27) :

Maintenant il faut ajouter ce qui a dj t dit quil y a une concecommune du lieu dans sa totalit, qui dit que le lieu est la dlimit() de la position de chacune des choses qui sont distinctes dantres. Mais la dlimitation existe soit selon le rceptacle (), soit selonle contenant (), soit selon lordre hirarchique () de la positionde chaque chose par rapport aux autres. Et tout cela sobserve aussi bieles ralits incorporelles que dans les ralits corporelles. Car les ordrechiques des intelligibles ont reu en lot les diffrents rceptacles du intelligible comme lieux diffrents. Suivent lexemple des pomes oret des livres hermtiques, texte cit plus haut.

Le lieu dni comme dlimitation est donc le genre qui contient coespces le rceptacle, le contenant et lordre hirarchique, et il n


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VII) Les kleks sur le euve Aboras (H br), affluent delEuphrate

Dans son livreLes Paysages reliques. Routes et haltes syriennes dIsid plicius , M. ardieu attire aussi lattention sur un autre indice qui parfaveur de lhypothse selon laquelle nos sept philosophes noplatoaprs avoir quitt la Perse, auraient lu domicile dans la rgion fronde la Msopotamie. Il sagit dun texte du commentaire de SimplicleDe caelo(p. 525, 10-13 Heiberg) :

, , , .

M. ardieu traduisait ce texte de la manire suivante :

Un excellent exemple citer tout de suite est celui des outres : ungones et mises leau, elles transportent de lourdes cargaisons, ai jen ai fait lexprience, moi aussi, en descendant le euve Aboras.

lpoque de Simplicius, le euve Aboras (H br), assez proche deH arrn, servait de frontire entre le pays syrien ( qui faisait parlEmpire Romain) et le pays iranien des Sassanides.

Je suis daccord avec C. Luna159

, qui suit S. Van Riet, pour dire que lapremire phrase aurait d tre traduite autrement :

Lexemple des outres, quil (= Alexandre dAphrodise) a donn ensdonc prfrable.

et que pour cette raison il est faux de dire, comme le fait M. aquaucun des philosophes grecs avant Simplicius naurait signal ldes outres gones. Mais le bout de phrase qui nous intresse dancontexte est celui-ci : ainsi que jen ai fait lexprience, moi aussi simplement moi-mme], en descendant le euve Aboras. C. Lunprte cette phrase dans le sens que Simplicius naurait pas desceeuve, mais aurait seulement vu les outres gones sur le euve, res

159) C. Luna (2001) 489.


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mme sur la rive160. Mais le verbesignie exprimenter dans lsens dessayer, et non pas de voir, et le sens usuel attribuer est celui de en descendant le euve. Si C. Luna veut ainsi mle sens obvie de la phrase, cest parce quelle voudrait par sa seuletion couper court lhypothse de M. ardieu selon laquelle Simpldescendu le H br loccasion du retour H arrn dun plerinage auxsources sacres du euve, dont je parlerai plus loin.

propos de cette phrase, M. ardieu remarque que cette trs notice dcrit succinctement, mais de faon exacte, le moyen de nav

que lon appelle en arabe un klek et qui futle mode de transport uvial traditionnel en Msopotamie du Nord, upour le fret et les personnes, et qui na disparu de la rgion quavec larrcamions avant la dernire guerre mondiale161.

Suit une brve description du klek :

Le klek msopotamien, tel celui observ et pratiqu par SimpliciusH br, est un radeau, dont la plate-forme, faite dun assemblage de tropeupliers xs par des lianes, ou dun clayonnage de branches de saulfeuilles de palmier, repose sur un lit doutres gones, constitues ppeaux entires de chvres, de bouc ou de mouton, et lies deux par demoyen de cordes en bres de rglisse.

Aprs un aperu historique trs dvelopp sur les coutumes nausur lAboras, le igre et lEuphrate, M. ardieu voue un chapitre (pp. 103 135) et trs intressant aux nombreuses sources de ce dont labondance crait un paradis vgtal au milieu dune steppeLune dentre elles avait acquis une telle renomme quelle fut mentaussi bien par Pline lAncien162 que par lien163 : dune eau extraordinaire-ment limpide et dodeur agrable, comme lair autour, elle tait con lHra/Junon des Syriens. M. ardieu nous livre une description lieux daprs des rcits trs varis de diffrentes poques et aussi d

160) C. Luna (2001) 490 (b).161) M. ardieu (1990) 75-76.162) Pline lAncien,Nat. Hist ., XXXI.37.163) lien (Claudius Aelianus),De nat. animal ., XII.30.


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manire, cest celle que cite M. ardieu, et il y a bien une raison pouquil faut chercher en replaant cette phrase dans sa ralit historique.

Je mexplique : Si lon lit cette phrase en sachant que, au temps de cius, la moiti des calendriers nomms, le calendrier athnien et ceRomains, ntaient plus en usage nulle part dans lancien Empire Rsauf H arrn (Carrhae), on a du mal comprendre le nous faisons sens gnral quivalent on fait. Est-ce que cela peut avoir un sensde dire aujourdhui, en mlangeant des langues disparues avec des lvivantes : Les langues que nous parlons sont le hittite, ou le moyenou langlais ou le franais ? Cette phrase ne pourrait tre employe un petit groupe comprenant en son sein de rares spcialistes du hitdu moyen-perse. Et quand nous comparons le texte de Simplicius dbuts de lanne avec ceux dautres auteurs antiques, comme Censlempereur Julien ou Jean Lydus, nous pouvons faire les constatatiovantes :

Censorinus182

(IIIe

sicle) laisse les diffrents dbuts de lanne dlanonymat.Lempereur Julien183 numre les diffrents dbuts dannes, mais, p

des raisons religieuses, il ne cite nommment que les Romains proleur dbut de lanne : le dbut du mois de janvier, comme date apmative du solstice dhiver les anciens Romains, dit-il, navaient pala possibilit de calculer la date exacte du solstice dhiver et ils sor laugmentation devenue visible de la longueur des jours. Il laisse ledbuts de lan dans lanonymat.

Jean Lydus184, le contemporain de Simplicius, commence par indiqles dbuts dannes des Babyloniens, des gyptiens et des Hellnessant bien entendre quils appartiennent au pass. Ensuite, aprs soulign que, habituellement, tous les peuples navaient observ

seule date pour le dbut de lan, il attribue trois dates aux Romains cultuelle (), en janvier, quand le soleil, en passant auprs du sdu capricorne, prolonge les jours; la deuxime, ancestrale, le 1er mars, date laquelle, dit-il, encore maintenant on commence les guerres ; la tr

182) Censorinus,De die nat ., 21.13, p. 46, 25-47 Hultsch.183) Sur Hlios-roi , 42.184) De mensibus , III.22, p. 60,10-61,9 Wnsch.


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nous avons parl plus haut198, et dans le sein de laquelle les autres philsophes ont pu collaborer, mme si nous navons aucun renseignemeleur participation : les textes arabes ne nomment que le mathma Agns199. Les sources arabes ne nous disent pas o se trouvait cette mais, mme dans la perspective o aucun des autres sept philosophaurait particip, est-il pensable quelle aurait pu prosprer, gagnerrenomme et mme survivre son directeur dans une des villes menes par E. Watts sauf celle dH arrn ?

E. Watts200 rexamine aussi la thse souvent mise selon laquellcommentaires de Simplicius, avec leur riche documentation sur lesocratiques et des philosophes orissant avant le IIe sicle de notre re,nauraient pas pu tre crits sans laide dune bibliothque bien fourqui aurait, selon E. Watts, limit le choix de son sjour Antioche,stantinople et Athnes, condition que la situation dans cette derville se soit calme201. Mais il laisse ouverte encore la possibilit quephilosophes aient pu transporter leurs livres dAthnes en Perse et de l leur nouvelle destination. Cest tout fait possible, mais condtre rests ensemble. Cependant, des recherches rcentes approfmnent croire que la bibliothque que Simplicius avait eu sa dispntait pas aussi riche que lon la longtemps suppos. Il semble grande partie des dtails exacts concernant la philosophie stocienpripatticienne soient venus Simplicius travers les commentaPorphyre, de Jamblique et dAlexandre dAphrodise202, et que mme sesinformations sur les Prsocratiques ntaient, en partie, pas de premire

198) Cf. plus haut pp. 76-82.199) Le fait que lun des sept philosophes, Priscianus Lydus, a ddi au roi de Perse Solu-tiones eorum de quibus dubitavit Chosroes Persarum rex , quil na trs probablement pas eu letemps de composer pendant son bref sjour Ctsiphon, suggre quil sjournai-

ment H arrn. Comment aurait-il pu oser ddier son uvre Chosros, lennemexcellence de Justinien et de son Empire, sil ne stait pas trouv en scurit ?200) E. Watts (2004) 310 note 93.201) Outre que les fouilles des dernires dcennies Athnes ne semblent pas admetpossibilit, R. Tiel (1999) 32-37 a dmontr que les deux textes sur lesquels entre A. Cameron (1971) 285 et 288 a fond lhypothse dun retour des philosophes A(Olympiodore,In Alcib.141.1-3 Westerink et Paul le Silentiaire,Soph.125-127) ne livrentaucun indice prouvant la survivance de lcole aprs 529. Contre un retour Alexaentre autres I. Hadot (1996) 27-28.202) I. Hadot (2002) 168-170.


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et des arabisants des contributions clairantes, ne serait-ce que ddomaine de llucidation des sources. Pour ne donner quun seul exePh. Vallat a rcemment dcouvert quAl-Farabi a connu le commentSimplicius sur le Manuel dpictte207, ce qui peut renforcer lhypothsquil lait connu H arrn208. En attendant ces nouvelles dcouvertes, convergence des probabilits rsultant dlments trs divers me jouer en faveur de lhypothse H arrn.

Bibliographie Athanassiadi, P. 1993. Persecution and Response in Late Paganism : Te EvideDamascius. JHS , vol. CXIII, 1-23.

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Bechtle, G. 2000. Compte rendu de Rainer Tiel, Simplikios und das Ende derplatonischen Schule in Athen. Stuttgart : Franz Steiner, 1999, dansBryn Mawr Classical Review 2000.04.19 (Google, 5 pages).

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Aristotle ), Londres.Bowersock, G. W. 1990.Hellenism in Late Antiquity , Tomas Spencer Jerome lectures,

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CNRS, Royaumont, 9-13 juin 1969), Paris.Carra de Vaux, B. 1897. Maoudi. Le livre de lavertissement et de la rvision, Paris.Croiset, M. 198512. Platon, uvres compltes , vol. I (Collection des Universits d

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II A), Berlin.Fowden, G. 1986.Te Egyptian Hermes. A Historical Approach to the Late Pagan .

Princeton University Press.

207) Ph. Vallat (2004) 58.208) Cf. plus haut, pp. 81-82.
http://www.ingentaconnect.com/content/external-references?article=0075-4269()113L.1[aid=7806507]http://www.ingentaconnect.com/content/external-references?article=0075-4269()113L.1[aid=7806507]http://www.ingentaconnect.com/content/external-references?article=0075-4269()113L.1[aid=7806507]http://www.ingentaconnect.com/content/external-references?article=0075-4269()113L.1[aid=7806507]


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