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RELATIONS INTERNATIONALES-INTRODUCTION Oct. 2013 SANGO MATHIAS AMOS | http://georepere.e-monsite.com 1 ETUDE DE QUELQUES NOTIONS DE BASE DES RELATIONS INTERNATIONALES I- UNE NOTION 1 difficile A CERNER 2 I. 1. DE MULTIPLES Définitions La définition de l'espace des relations internationales pose en soi, un problème de taille. En effet, l'expression « relations internationales » signifie littéralement relations entre nations. Traditionnellement, les relations internationales sont considérées comme un ensemble de liens, de rapports et de contacts qui s’établissent entre les États et relèvent de la politique étrangère de ces derniers. Cette conception tient certes compte des diverses formes et dimensions que peuvent prendre ces rapports (conflit et coopération, que ce soit sur les plans politique, économique,... Or, l'organisation de collectivité sous la forme nationale est un phénomène relativement récent. Cette observation est d'autant plus vraie que si l'on réfère à la période où l'Etat moderne devient l'acteur principal des relations entre unités politiques territorialement organisées. Ce sont les traités de Westphalie de 1648 qui pose l'Etat comme unité de base des relations internationales 3 . A cet effet, il est possible d’avoir des définitions suivantes pour cette science des relations internationales : Virally Michel définit les relations internationales comme celles qui échappent à la domination d'un pouvoir politique supérieure « interne » 4 Les relations internationales peuvent être simplement définies comme les flux de toutes natures et de toutes origines qui traversent les frontières 5 Roger Pinto quant à lui, distingue un peu plus le rapport entre les relations internationales et les relations inter - étatiques en admettant que les relations internationales « ont tous les 1 Idée abstraite (de quelque chose) qui est le fruit d'une construction intellectuelle Synonyme: concept 2 Aller au plus près (d'une idée ou d'un sujet) pour définir ou comprendre avec précision Synonyme: circonscrire Exemple : cerner un problème 3 Dans leur Introduction à l'histoire des relations internationales, Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle mettent en évidence que « l'étude des relations internationales s'attache surtout à analyser et à expliquer les relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre les États » 1 . 4 * (1) M. VIRALLY., Relations internationales et science politique, Ed. PUF, Paris, 1959, P.9 5 * (1) Ph. BRAILLARD et M. REZA-DJALILI., Les relations internationales, Ed. PUF, Paris, 1988, P.5

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RELATIONS INTERNATIONALES-INTRODUCTION Oct. 2013

SANGO MATHIAS AMOS | http://georepere.e-monsite.com

1

ETUDE DE QUELQUES NOTIONS DE BASE DES RELATIONS

INTERNATIONALES

I- UNE NOTION1 difficile A CERNER2

I. 1. DE MULTIPLES Définitions

La définition de l'espace des relations internationales pose en soi, un problème de taille. En

effet, l'expression « relations internationales » signifie littéralement relations entre nations.

Traditionnellement, les relations internationales sont considérées comme un ensemble de

liens, de rapports et de contacts qui s’établissent entre les États et relèvent de la politique

étrangère de ces derniers. Cette conception tient certes compte des diverses formes et

dimensions que peuvent prendre ces rapports (conflit et coopération, que ce soit sur les plans

politique, économique,...

Or, l'organisation de collectivité sous la forme nationale est un phénomène relativement

récent. Cette observation est d'autant plus vraie que si l'on réfère à la période où l'Etat

moderne devient l'acteur principal des relations entre unités politiques territorialement

organisées. Ce sont les traités de Westphalie de 1648 qui pose l'Etat comme unité de base des

relations internationales3.

A cet effet, il est possible d’avoir des définitions suivantes pour cette science des relations

internationales :

Virally Michel définit les relations internationales comme celles qui échappent à la

domination d'un pouvoir politique supérieure « interne »4

Les relations internationales peuvent être simplement définies comme les flux de toutes

natures et de toutes origines qui traversent les frontières5

Roger Pinto quant à lui, distingue un peu plus le rapport entre les relations internationales et

les relations inter - étatiques en admettant que les relations internationales « ont tous les

1 Idée abstraite (de quelque chose) qui est le fruit d'une construction intellectuelle Synonyme: concept

2 Aller au plus près (d'une idée ou d'un sujet) pour définir ou comprendre avec précision Synonyme: circonscrire

Exemple : cerner un problème

3 Dans leur Introduction à l'histoire des relations internationales, Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle

mettent en évidence que « l'étude des relations internationales s'attache surtout à analyser et à expliquer les

relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre les États »1.

4 * (1) M. VIRALLY., Relations internationales et science politique, Ed. PUF, Paris, 1959, P.9

5 * (1) Ph. BRAILLARD et M. REZA-DJALILI., Les relations internationales, Ed. PUF, Paris, 1988, P.5

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rapports sociaux dont les participants ou le contenu se rattachant à deux ou plusieurs sociétés

politiques étatiques 6»

Marcel Merle définit les relations internationales comme étant les rapports sociaux de toute

nature qui traversent les frontières, échappant à l'emprise d'un pouvoir étatique unique ou

auxquels participent les acteurs qui se rattachent à des sociétés étatiques différentes7

Quant au professeur Diur Katond, il pense que « c'est l'étude des actions et interactions des

acteurs privilégiés dans la vie internationale que sont les Etats constitués ou en formation

pendant une période donnée8 »

Les relations internationales englobent les réalités les plus universelles, les plus diverses et les

plus nombreuses du champ de l'action sociale dans la mesure où elles s'intéressent aux

situations qui mettent en relation l'ensemble des acteurs de la vie des sociétés.

Les relations internationales ne peuvent aller que dans les sens de la prolifération caractérisée

par la multiplication des acteurs et de leurs actions et interactions dans le système

international.

Quant à nous, les relations internationales, c'est une science qui nous permet de comprendre

comment sont résolus les conflits qui peuvent naître des rapports entre les Etats,

Organisations Internationales ou les individus de nationalités différentes. Mais aussi, les

différents rapports qui existent entre eux, mais caractérisés par la paix et la guerre.

Aujourd’hui, la majorité des observateurs s’accordent à définir les relations internationales

comme un champ de coopération et de confrontation traversant les frontières.

I. 2. Champ d'application des relations internationales

L'étude de relations internationales englobe les rapports pacifiques et belliqueux entre les

Etats, le rôle des organisations internationales, l'influence des forces transnationales et

l'ensemble des échanges ou des activités qui transgressent les frontières étatiques4

· Relations transnationales : Les relations transnationales signifient l'ensemble des relations

qui se tissent entre les acteurs de la scène internationale et qui échappent au contrôle des

États. Le terme transnational signifie que ces relations transcendent les États et ne sont pas

soumises à son influence. Le mouvement écologiste, sous le leadership de Greenpeace par

exemple, constitue un exemple de relations transnationales. Les mouvements

altermondialistes en font également partie : ils s'organisent spontanément par des acteurs

autres que les États nationaux et ont pour prétention de s'affranchir de ces derniers pour

interpeller la société civile mondiale.

Deux cas de figures échappent toutefois au champ des relations internationales9:

6 * (2) R. PINTO., Le droit des relations internationales, Ed. Payot, Paris, 1972, P.26

7* (3) M. MERLE., La vie internationale, Ed. PUF. Paris, 1977, P.30

8 * (4) DIUR KATOND, Syllabus d'introduction aux relations internationales, G1 RI, UNIKIN, 2001-2002,

Inédites

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La communauté isolée ou volontairement coupée du monde

Toute relation interétatique rend en effet le conflit ou la discorde possibles. Aussi, maintenir

un État en paix impliquerait de l'exclure du reste du monde politique. Cette volonté

d'exclusion est en particulier formulée dans Les Lois de Platon. Pour préserver la cité idéale, il

convient de limiter considérablement les échanges extérieurs : « c'est pourquoi la cité

platonicienne entretiendra, par un « noble mensonge », le mythe de l'autochtonie, ou d'une

différence de nature entre ses citoyens et les autres hommes, elle sera loin de la mer,

découragera les voyages et les contacts avec l'étranger, réservés aux ambassadeurs et aux

philosophes »10

II- L’autarcie : une opposition aux relations internationales

Il peut arriver qu’une entité à vocation internationale décide d’éviter tout contact avec les

autres acteurs de la scène internationale. On parle alors d’autarcie.

L’autarcie est une situation d'un pays qui tend volontairement à se suffire à lui-même sur le

plan économique. (Elle peut résulter de la volonté d'un État de modifier la structure sociale et

économique à l'abri des influences étrangères ou, en vue de la préparation à la guerre, du refus

de toute dépendance économique à l'égard de l'étranger.). C’est aussi une doctrine qui

préconise cette situation.

On peut encore la comprendre comme un système économique d'un territoire

géographiquement défini, d'une région ou d'un État habité par des acteurs économiques qui

peuvent suffire à tous leurs besoins et vivre seulement de leurs propres ressources. L'entité

économique réelle déclarée vivant en autarcie peut être une famille, un groupe humain, une

communauté insulaire, un gouvernement isolé.

L'autarcie apparente est souvent le fruit d'une politique économique dite autarcique (par

exemple par volonté d'indépendance de l'étranger), par définition contraire à une économie

ouverte. Cette politique autarcique préconise l'autoproduction par un pays de la plus grande

partie de ce qu'il a besoin de consommer, et la réduction des importations au strict minimum

pour la plus grande partie de la population. Un pays vivant en autarcie s'efforce de fonctionner

ainsi en économie fermée. Inversement, un pays qui ouvre son activité commerciale à

l'étranger a une économie ouverte.

L'autarcie a ainsi pour but principal de réduire le plus possible les dépenses à l'importation, et

ainsi d'établir un équilibre économique à l'intérieur du pays.

III. Les outils11 des Relations Internationales : la diplomatie

9 ↑ Raynaud 2006, p. 303-304

10 ↑ Raynaud 2006, p. 303

11 Moyen servant à la réalisation (d'un processus ou d'une tâche) Synonyme: instrument Exemple : les outils de

production

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Dans leurs rapports, les acteurs internationaux et transnationaux utilisent une batterie

d’instruments : les sanctions, le recours à la force et les négociations économiques

internationales notamment au niveau du commerce mondial, mais aussi la diplomatie.

Traditionnellement, la diplomatie est la science des traités qui règle les relations

internationales. En même temps bien sûr, la diplomatie est la fonction même de régler les

problèmes et, de préférence, de façon pacifique. Elle se différencie donc de la guerre, qui est

bien sur un état fréquent, ce qui fait que la diplomatie fonctionne toujours en temps de guerre.

Elle fonctionne parallèlement à la guerre.

C’est la pratique de la négociation et des échanges entre représentants des États. La

diplomatie est la pratique, l'action et la manière de représenter son pays auprès d'un pays

étranger ou dans les négociations internationales, de concilier leurs intérêts respectifs ou de

régler un problème sans recours à la force. C'est aussi l’art des négociations entre

gouvernements. Ex : une diplomatie secrète.

Utilisée formellement, elle se rapporte habituellement à la diplomatie internationale, la

conduite des relations internationales par l’entremise (habituellement) de diplomates

professionnels.

Les sanctions, le recours à la force et les négociations économiques internationales

notamment au niveau du commerce mondial, bien que n'étant pas typiquement considérés

comme de la diplomatie sont en réalité des outils intéressant dans le cadre de négociations.

IV. LES ACTEURS DES RELATIONS INTERNATIONALES : LES ORGANISATIONS

INTERNATIONALES et les etats

Les traités de Westphalie de 1648 posent l'Etat comme unité de base des relations

internationales12

. Or, depuis quelques décennies, on a observé l’émergence sur la scène

internationale d’acteurs qui concurrencent l’Etat. Parmi eux, on citera les firmes

multinationales (FMN), les organisations internationales.

IV.1. Les Organisations internationales

Une organisation internationale est l'association d'États souverains établie par un accord (c'est

généralement un traité international qui définit son statut) entre ses membres et dotée d'un

appareil permanent d'organes communs, chargés de la réalisation des intérêts communs par

une coopération entre eux. Les organisations internationales possèdent une personnalité

juridique distincte de celle des États membres.

Il faut distinguer deux types d'organisations :

12 Dans leur Introduction à l'histoire des relations internationales, Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle

mettent en évidence que « l'étude des relations internationales s'attache surtout à analyser et à expliquer les

relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre les États »1.

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celles publiques, dites aussi intergouvernementales (OIG), qui émanent de, et sont

contrôlées par des gouvernements de divers pays

et celles non gouvernementales (ONG) qui émanent de membres privés de divers

pays. Ce sont des organisations de la société civile transnationale. Les organisations de

la société civile transnationale prendront le nom standard d’organisations non

gouvernementales (ONG) en 1945 (Charte des Nations Unies, art. 71, chap. 10) – et

l’appellation plus précise d’organisations internationales non gouvernementales

(OING) à partir de 1950, afin de les différencier des ONG nationales (Résolution 288

de l’ECOSOC, le conseil économique et social de l’ONU). Elles sont environ 3 000

dans le monde. Ce sont des associations de droit privé, dont l'activité est

internationale. L'Amnesty International ou encore Médecins sans frontières (MSF) en

sont des exemples.

Il est important de noter que la Croix Rouge n'appartient à aucune catégorie.

Le terme organisation internationale est utilisé pour désigner les seules organisations

intergouvernementales. Il faut noter par ailleurs, pour celles-ci, le grand éventail des termes

utilisés, qui ajoute du flou dans le vocabulaire: "Organisation internationale", "Organisation

d'instance internationale", "Institution internationale", "Organisme multilatéral", en

constituent des exemples. Certes, dans une analyse plus approfondie, des nuances

apparaissent d'une expression à une autre.

Les organisations internationales, au sens d'OIG ont été admises comme sujets dérivés du

droit international public (DIP), constituant aux côtés des États, les seules institutions à faire

partie intégrante du cercle réservé des sujets de cette branche du droit. (Les débats sont en

cours, qui tendent à briser cette clôture du système, pour admettre l'individu comme sujet de

ce droit).

La Commission de droit international (CDI) définit l'organisation internationale comme

« toute organisation instituée par un traité ou un autre instrument régi par le droit international

et doté d'une personnalité juridique internationale propre. Une organisation internationale peut

comprendre parmi ses membres des entités autres que des États. » Cette définition a été

proposée par la CDI dans le cadre de ses travaux sur la responsabilité des organisations

internationales

IV.2. L’Etat (souvErain)

L’Etat est une forme d’institutionnalisation du pouvoir politique, autorité souveraine

s’exerçant sur l’ensemble d’un peuple dans les limites d’un territoire déterminé.

À l’époque contemporaine, il représente le cadre courant de la domination politique. Sur le

plan intérieur, l’État moderne se caractérise par son monopole de la violence légitime, c’est-à-

dire l’usage légal de la contrainte sur les personnes. Vis-à-vis de l’extérieur, le trait distinctif

de l’État moderne est la souveraineté, autrement dit son indépendance totale, et sa compétence

illimitée. L’État se compose de trois éléments : un territoire, une population et un

gouvernement. La forme étatique ne préjuge pas du régime politique qui y est pratiqué. On

peut ainsi parler d’État démocratique, monarchique, tyrannique aussi bien que théocratique.

L’État peut être plus ou moins démocratique, respectueux des individus, et son pouvoir plus

ou moins accepté ou légitime.

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l'Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une

collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé sur

lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté.

L'Etat est la forme la plus élaborée de la vie commune d'une société humaine. Il exerce son

pouvoir par le biais du gouvernement. L'Etat dispose d'un certain nombre de monopoles

comme l'utilisation légitimée de la contrainte physique (pour faire respecter le loi), la collecte

des impôts...

Par extension, l'Etat désigne l'ensemble des institutions et des services qui permettent de

gouverner et d'administrer un pays : ministères, directions, préfectures, délégations,

administrations déconcentrées ou décentralisées.

Etat-nation : L'Etat coïncide avec la nation définie en fonction d'une identité commune et

qui lui confère sa légitimité.

Etat-Providence : conception de l'Etat qui met l'accent sur le rôle particulièrement important

de celui-ci en matière de redistribution des richesses, de régulation de l'Economie, d'assistance

aux plus défavorisés et de fourniture de biens collectifs.

Un État souverain moderne, selon la Convention de Montevideo, est un État qui possède

quatre propriétés :

une population permanente,

un territoire déterminé,

un gouvernement qui n'est subordonné à aucun autre,

une capacité d'entrer en relations avec les autres états.

Par rapport à la reconnaissance de l'État: "L'existence politique de l'État est indépendante de

sa reconnaissance par les autres États."1

Les traités de Westphalie ont institué le concept légal de souveraineté13

, c'est-à-dire que les

législateurs nationaux sont l'ultime autorité à l'intérieur du territoire national où ils n’ont pas

d'égaux parmi leurs concitoyens et pas de supérieurs à l'extérieur. Si dans la Grèce antique ou

à Rome l'autorité des cités était proche de celle du système de Westphalie, elles ne

connaissaient pas la notion de souveraineté.

Une définition très complète de la souveraineté est donnée par Carré de Malberg dans sa

Contribution à la théorie générale de l’État : « La souveraineté, c’est le caractère suprême d’un

pouvoir suprême, en ce que pouvoir n’en admette aucun autre au-dessus de lui-même, en

concurrence avec lui. Quand on dit que l’État est souverain, il faut donc entendre par là que, dans

la sphère où son autorité est appelée à s’exercer, il détient une puissance qui ne relève d’aucun

autre pouvoir et qui ne peut être égalée par aucun autre pouvoir. Ainsi entendue, la souveraineté

de l’État est habituellement présentée comme double : souveraineté externe et interne. »

13

Autorité suprême (d'un État autonome et indépendant)

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La souveraineté revêt ainsi une double dimension : en tant que principe de droit international,

elle garantit l’indépendance de l’État ; en tant que principe de droit interne, elle renvoie à

l’idée d’un pouvoir originel absolu supérieur à toutes les autorités et même source de tous les

pouvoirs. Une réflexion sur ce concept doit donc se pencher au plan interne sur les modes de

dévolution du pouvoir du corps électoral vers les organes qui le représentent, et au plan

externe sur les contraintes internationales, qu’elles soient économiques, politiques ou

juridiques (droit d’ingérence, construction communautaire pour les États européens).

V. LES FORMES DES RELATIONS INTERNATIONALES : LA COOPERATION

INTERNATIONALE

La coopération est une action d’aide et/ou d’échange économique, financière, culturelle

et technique entre plusieurs parties distinctes. Elle est dite internationale lorsqu’elle l’aide

ou l’échange est déborde les frontières des Etats. En effet, de plus en plus d’associations

solidaires, de sociétés coopératives et de collectivités mettent en place des programmes de

coopération, aux niveaux local, national et international (notamment entre les pays

industrialisés et les pays en développement), visant à faire partager, à transmettre et à

développer les cultures et les savoir-faire de tous les pays du monde.

Il existe plusieurs formes de coopération internationale en fonction des critères retenus. Si

l’on considère le type d’acteur, on aura d’une part la coopération intergouvernementale et

d’autre part la coopération non gouvernementale. Si l’on considère le domaine ou le champ de

la coopération, on parlera de : la coopération militaire, la coopération économique, la

coopération au développement et la coopération scientifique, universitaire et culturelle. Si l’on

met plutôt en exergue le nombre des acteurs, on distinguera la coopération bilatérale de la

coopération multilatérale…Si l’on retient le critère de niveau de développement ou du cadre,

on aura la coopération nord-sud, la coopération sud-sud, la coopération nord-nord…

La coopération Multilatérale

Coopération avec les Organismes Multilatéraux

o La Banque Mondiale

o Le FMI

Les agences de l'ONU

o UNICEF

o FAO

Les Banques de Développement

o BID (Banque Interaméricaine de Développement

o BAD (Banque Asiatique de Développement)

L'Union Européenne (quoiqu'on puisse la placer également dans la Bilatérale)

La Coopération Bilatérale

Il s'agit de la coopération entre pays, de gouvernement à gouvernement, tant dans des

relations Nord-Sud que Sud-Sud ou Nord-Nord (plus rare, mais le cas des marées noires

récentes, a montré des coopérations entre pays du nord)

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VI. LES INSTRUMENTS JURIDIQUES INTERNATIONAUX : TRAITE, CONVENTION,

DECLARATION, ACCORD, PROTOCOLE

Dans la pratique internationale, les termes "accord", "charte", "convention", "pacte",

"protocole" et "traité" sont employés de façon indifférente.

En droit international, "accord" s'entend de tout engagement international. Dans la pratique

constitutionnelle française, il s'agit d'un engagement international soumis à l'approbation du

gouvernement. Deux types d'accords sont distingués :

Accords en forme solennelle

Ces accords, désignés à l'article 52 de la Constitution de 1958 par le terme "traités",

sont conclus au nom des chefs d'Etats. Pour la partie française, ils sont signés soit par

le Président de la République, soit le plus souvent, en son nom. Ils sont toujours

ratifiés par le Président de la République.

Accords en forme simplifiée

Ces accords sont conclus au nom des gouvernements. Le ministre des Affaires

étrangères délivre les pouvoirs de signature (la signature de l'accord peut alors être

effectuée par un autre ministre, un ambassadeur ou le chef de délégation), et signe les

instruments d'approbation de ces accords.

L'expression convention internationale est utilisée en droit international pour décrire des

déclarations formelles de principes qui n'ont au départ pas de force obligatoire. Ces

conventions doivent généralement être ratifiées par des États pour obtenir une force

obligatoire et ainsi devenir de véritables traités internationaux.

Accord passé entre des personnes, des groupes, des sujets de droit international (États,

organisations), destiné à produire des effets juridiques et qui revêt en principe un caractère

obligatoire pour ceux qui y adhèrent ; écrit destiné à formaliser la réalité de cet accord : Des

conventions internationales sur la pêche.

Le pacte est une forme de traité créant d'importantes obligations réciproques aux Etats qui y

sont parties. Le pacte a le plus souvent pour objet de positionner les Etats signataires par

rapport à une hypothèse de guerre. Le Pacte de la SDN (1919) et le Pacte Briand-Kellog

(1928) en sont des exemples bien connus.

Protocole : Ce type d'accord est généralement conclu sur un sujet d'ordre technique ou

financier, qui peut être indépendant de tout accord antérieur, conclu sur la base d'un accord

antérieur ou encore annexé à un accord du même jour.

Un protocole est un acte de droit international. Le protocole régente la bienséance et la

civilité dans les relations internationales.

Le protocole diplomatique établit des règles qui définissent le processus des visites d'État,

mais aussi des codes vestimentaires, jusqu'à la disposition des sièges lors des rencontres et

discussions.

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En diplomatie, les processus intergouvernementaux sont soumis à des règles différentes, qui

servent à éviter les conflits et à créer une atmosphère agréable pour les négociations

politiques. Plus d'un incident diplomatique a été la raison d'une confrontation militaire .

Les cabinets d'avocats, les bureaux des chefs d'États et de gouvernements et les ministères des

affaires étrangères de la plupart des pays ont leur propre service du protocole qui s'occupe

exclusivement du protocole diplomatique et l'ordre protocolaire de préséance.

le protocole d'accord est le compte-rendu des décisions prises par des négociateurs

le protocole additionnel est un acte modifiant ou complétant un traité

Déclaration

Droit

1. Acte unilatéral d'un État, destiné à produire des effets de droit dans les relations

internationales (déclaration de reconnaissance, de guerre, de neutralité, etc.).

2. Nom donné aux textes les plus solennels adoptés par les Nations unies, mais qui n'ont

qu'une valeur de recommandation (Déclaration universelle des droits de l'homme de

1948 …).

3. Désignation solennelle de l'Acte final adopté à l'issue de certaines conférences

internationales.

Partie annexée à certains traités.

VII. L’aiDE intErnationaLE

C’est l’ensemble des ressources, publiques ou privées, transférées à l’échelle internationale, à

des conditions plus favorables que celles du marché, dans le but de favoriser le progrès

économique et social des pays qui en sont les destinataires.

L’organisation d’une aide internationale massive est apparue au lendemain de la Seconde

Guerre mondiale, avec la création de la Banque internationale pour la reconstruction et le

développement (BIRD) et la mise en œuvre du plan Marshall à destination des pays d’Europe

occidentale victimes des bombardements. Dès le milieu des années cinquante, l’aide s’est

reportée vers les pays du tiers-monde, dont la plupart accédaient à l’indépendance politique.

Aujourd’hui encore, elle est fournie, pour la plus grande part, par les pays riches industrialisés

et est destinée aux pays en voie de développement et aux pays les moins avancés (PMA).

Depuis la fin des années quatre-vingt et l’effondrement des régimes communistes, elle est

également dirigée vers les pays en transition de l’Europe orientale et centrale, ainsi que vers

les nouveaux États indépendants de l’ex-Union soviétique (PECO-NEI dans la terminologie

des organismes internationaux).

A- Les objectifs de l’aiDE

Les capitaux transférés aux pays bénéficiaires se substituent à une épargne nationale

insuffisante pour favoriser l’investissement, directement ou indirectement productif. Outre un

soutien financier direct, l’aide internationale peut prendre la forme de transferts de

technologie et de coopération technique. Pour les pays en transition, il s’agit plutôt d’ajuster

les économies déjà industrialisées au fonctionnement du marché et de lutter contre la

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dégradation des conditions de vie engendrées par un passage brutal du système communiste

au système libéral.

Dans les deux cas, l’aide a pour objectifs de réduire les inégalités entre pays et de réduire les

déséquilibres régionaux à l’intérieur d’un même pays. En ce sens, elle répond à des

motivations à la fois philosophiques, politiques et économiques. Des considérations d’ordre

humanitaire sont plus directement apparentes lorsque est dispensée une aide d’urgence,

alimentaire ou médicale, dans le contexte de catastrophes naturelles ou industrielles, ou bien

de conflits.

Dans un monde marqué par une interdépendance croissante des économies, l’aide

économique s’inscrit nécessairement dans une démarche politique : réduire les inégalités entre

Nord et Sud et accompagner les changements qui se sont opérés à l’Est contribuent également

à assurer la stabilité du système international.

Cet aspect était déjà présent dans le plan Marshall, mis en place pour lutter contre la

propagation du communisme dans des pays considérablement affaiblis par les destructions de

la Seconde Guerre mondiale. Fort logiquement, chaque pays donateur privilégie donc toujours

une sphère d’influence pour dispenser son aide : Israël et l’Égypte sont devenus les premiers

destinataires des transferts américains ; le Japon, aujourd’hui premier dispensateur d’aide

publique, a consacré aux États asiatiques 61,3 p. 100 du montant global des ressources

allouées en 1995 aux pays en développement. Quant aux transferts publics de la France, ils

s’opèrent essentiellement en direction de ses anciennes colonies : en 1995, le seul continent

africain a reçu plus de 69 p. 100 de l’aide publique française au développement.

Les pays donateurs attendent également des retombées économiques de l’aide qu’ils

fournissent : l’« aide liée », accordée à condition que le pays destinataire importe biens et

services en provenance du pays donateur, représente toujours, malgré une baisse substantielle,

environ un tiers de l’aide internationale globale. Au-delà de cette dérive, elle retourne

indirectement vers son origine, par le remboursement de la dette publique ou par la création

de nouveaux marchés, investis plus facilement par les entreprises des pays donateurs.

B- Les formes de l’aiDE

L’aide privée, recouvrant principalement les dons et projets financés par les organisations non

gouvernementales (ONG), ainsi que les transferts technologiques réalisés par les entreprises,

ne constitue qu’une part minoritaire de l’aide internationale.

L’aide publique recouvre, pour sa part, un ensemble de ressources apportées soit directement

d’États à États (on parle alors d’aide bilatérale), soit par les organisations multilatérales. Le

Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de

développement économique (OCDE), qui regroupe 21 pays industrialisés, principaux

contributeurs, produit chaque année des statistiques annuelles (qui portent autant sur l’aide au

développement que sur l’aide aux pays en transition), en a précisé la définition dès 1969. Sont

comptabilisées comme aides les ressources assorties de conditions financières favorables,

c’est-à-dire les dons ou les prêts dont l’élément de libéralité est au moins égal à 25 p. 100 du

montant de l’aide. Cette définition couvre un éventail relativement large d’opérations, qui

vont de l’aide alimentaire à la coopération technique, en passant notamment par les

financements d’infrastructures, les programmes éducatifs, les remises de dette.

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Les deux tiers de l’aide publique prennent la forme de transferts bilatéraux. Les États

apportent par ailleurs leurs contributions aux organismes multilatéraux, lesquels mobilisent

également des ressources obtenues par des emprunts sur les marchés. En effet, les

organisations multilatérales sont souvent mieux à même de mener sur le long terme des

programmes de grande ampleur, correspondant davantage aux besoins des pays destinataires.

Cependant, il existe un réel problème de coordination entre la multitude d’institutions

impliquées : dans le cadre de l’Organisation des Nations unies coexistent des agences

spécialisées relativement autonomes, tels que le Programme des Nations unies pour le

développement (PNUD), l’Unicef ou le Programme alimentaire mondial, qui coordonnent les

programmes d’aide et de développement et apportent une assistance technique aux pays, et

une centaine de fonds rattachés à l’Assemblée générale.

L’aide internationale est également distribuée par les institutions financières

intergouvernementales, au premier rang desquelles celles qui forment le groupe de la Banque

mondiale. Si les prêts accordés par la BIRD sont soumis à des conditions strictes de

solvabilité et de forte rentabilité économique des projets ainsi financés, l’Association

internationale de développement (AID), créée en 1960, propose aux pays les plus pauvres des

financements à des conditions moins lourdes. La Société financière internationale contribue

quant à elle aux financements d’entreprises commerciales dans les pays en développement.

L’aide internationale ne constituait pas, à l’origine, une des missions attribuées au Fonds

monétaire international (FMI). Il apparaît pourtant aujourd’hui dans les contributeurs à l’aide

publique multilatérale. Dans le cadre des programmes d’ajustement structurel mis en place

pour répondre à la crise de la dette à partir de 1982, le FMI, comme la Banque mondiale, ont

en effet été amenés à accorder des aides « hors projet » destinées à réduire les déficits des

balances des paiements et à financer les importations (voir Commerce international). Ces

interventions ont fait progresser la notion de conditionnalité de l’aide, ces facilités étant

accordées en échange de rigoureuses réformes budgétaires et fiscales, mais aussi de politiques

d’assainissement et de privatisation des entreprises publiques.

Outre les contributions propres de ses membres, l’Union européenne est également, en tant

qu’institution, l’un des acteurs essentiels de l’aide internationale. Elle a notamment mis en

place un dispositif original de garantie du prix de certaines matières premières, dans le cadre

des conventions de Lomé (Sysmin et Stabex). Une part non négligeable de l’aide publique aux

pays de l’ancien bloc communiste provient de la Commission des communautés européennes,

à quoi s’ajoutent les prêts de la Banque européenne pour la reconstruction et le

développement (BERD).

VIII. DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES : LA FRANCOPHONIE

Le terme francophonie est apparu pour la première fois vers 1880, lorsqu’un géographe

français, Onesime Reclus, l’utilise pour désigner l’ensemble des personnes et des pays parlant

le français. On parle désormais de francophonie avec un « f » minuscule pour désigner les

locuteurs de français et de Francophonie avec un « F » majuscule pour figurer le dispositif

institutionnel organisant les relations entre les pays francophones.

A- Histoire

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À l'origine, le terme de francophonie a été utilisé de façon purement descriptive par des

géographes dès 1880, le mot ayant été « inventé » par Onésime Reclus (1837-1916) : « Nous

mettons aussi de côté quatre grand pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge

dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux sauf peut-être pour le

Sénégal8 ». Le terme « francophonie » a été par la suite supplanté par l’expression « francité »

qui désigne les qualités de tout ce qui est reconnu comme français.

C'est après la Seconde Guerre mondiale, à partir d'un numéro spécial de la revue Esprit

(1962), qu'une « conscience francophone » s'est développée. Après que le mot

« francophone » soit rentré dans le Petit Larousse], « francophonie » y rentre cette année-là,

et caractérise la « collectivité constituée par les peuples parlant le français »9.

Le terme a été particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor. C'est dès lors dans ce

sens qu'il convient de comprendre la francophonie : il s'agit plus de la conscience d'avoir en

commun une langue et une culture francophones que de décisions officielles ou de données

objectives. C'est une communauté d'intérêt. On y retrouve l’idée que le français serait le point

commun d’une multitude de peuples différents, les fédérant dans un idéal culturel et

linguistique.

Les locuteurs du français se sont sentis menacés par l'omniprésence de l'anglais et l'influence

de la culture anglo-américaine après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'à ce moment

que la conscience de la communauté francophone s'est réveillée avec la volonté de s'unir pour

défendre :

certaines spécificités de la langue française, qui la font plus précise que la langue

anglaiseNote 2

. La coutume de ne pas juxtaposer (en général) deux substantifs sans

indiquer la nature exacte de leur rapport constitue également un « plus » reconnu de

précision du français par rapport à l'anglais.

une éventuelle « exception culturelle francophone ». Celle-ci tend à prendre

aujourd'hui la forme de la diversité culturelle (voir déclaration universelle de l'Unesco

sur la diversité culturelle et déclaration de Montréal de 2007).

Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d'institutions de langue

française fut l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française

(AUPELF), créée en 1961, et dont l'un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc

Léger10

. L'AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.

La francophonie est à l'origine une idée promue par quelques pères fondateurs, parmi lesquels

on retrouve Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du

Niger), Norodom Sihanouk (chef de l'État du Cambodge), sans oublier Jean-Marc Léger

(devenu haut fonctionnaire canadien). Cette idée s'est largement exprimée lors de la première

conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de

la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d'une

communauté de langue française [...] exprime le besoin de notre époque, où l'homme, menacé

par le progrès scientifique dont il est l'auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit,

en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos11

. »

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Certains défenseurs de l'idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la

francophonie le creuset d'un dialogue des cultures allant jusqu'à créer une terminologie

spécifique (arabofrancophonie).

C'est l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d'une

institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l'occasion de

la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l'Agence de coopération culturelle et

technique, devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l'APF est

devenue une institution intégrée.

Le 20 mars est consacré Journée internationale de la francophonie. Chaque année un thème

central est choisi par les instances internationales. Le thème de la célébration en 2012 est « Le

français est une chance »12,13

.

B- La Francophonie institutionnelle

Depuis 1970 et la création de l’agence de coopération culturelle et technique (ACCT) –

devenue aujourd’hui l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) – les

francophones peuvent s’appuyer sur un dispositif institutionnel voué à promouvoir la langue

française et les relations de coopération entre les 77 États et gouvernements membres ou

observateurs de l’OIF.

Ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie adoptée en 1997 au Sommet de Hanoi

(Vietnam) et révisée par la Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar) :

• Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement – le Sommet de la Francophonie –, qui se

réunit tous les deux ans, est la plus haute des instances politiques décisionnelles.

• Le Secrétaire général de la Francophonie est la clé de voûte de ce dispositif. Abdou Diouf,

ancien Président de la République du Sénégal, occupe cette fonction depuis 2003,.

• L’Organisation internationale de la Francophonie met en œuvre la coopération multilatérale

francophone au côté de quatre opérateurs :

l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF)

TV5Monde, la chaîne internationale de télévision

l’Association internationale des maires francophones (AIMF)

l’Université Senghor d’Alexandrie

La Francophonie dispose aussi d’un organe consultatif : l’Assemblée parlementaire de la

Francophonie (APF).

Objectifs Missions

Les objectifs de la Francophonie sont consignés

dans sa Charte :

• instauration et développement de la démocratie

• prévention, gestion et règlement des conflits, et

Les missions de la Francophonie sont

définies dans un Cadre stratégique :

• Promouvoir la langue française et la

diversité culturelle et linguistique

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Objectifs Missions

soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme

• intensification du dialogue des cultures et des

civilisations

• rapprochement des peuples par leur connaissance

mutuelle

• renforcement de leur solidarité par des actions de

coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor

de leurs économies

• promotion de l’éducation et de la formation.

• Promouvoir la paix, la démocratie et les

droits de l’Homme

• Appuyer l’éducation, la formation,

l’enseignement supérieur et la recherche

• Développer la coopération au service

du développement durable

Une attention particulière est accordée

aux jeunes et aux femmes, ainsi qu’à

l’accès aux TIC.

Ix- DES ORGNISATIONS INTERNATIONALES : le Commonwealth of nations

Le Commonwealth of Nations (littéralement la « Communauté des Nations »), plus

communément appelé Commonwealth, est une organisation intergouvernementale composée

de 53 États membres indépendants. Tous, hormis le Mozambique et le Rwanda, sont

d'anciennes colonies ou protectorats de l'Empire britannique1. Le Cameroun est particulier en

ce que la couronne britannique n'a exercé qu'un mandat, conféré par la Société des Nations

puis l'ONU, sur une petite partie de son territoire

Aujourd'hui encore, le Commonwealth est symboliquement dirigé par le souverain du

Royaume-Uni, bien que, suivant l'exemple donné par l'Inde en 1950, la majorité des pays

membres du Commonwealth soient devenus des républiques.

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L'originalité du Commonwealth provient de son organisation : les pays membres sont unis par

leurs intérêts communs, mais sont indépendants. Ils ne sont liés par aucun traité et peuvent

rester neutres lorsqu'un conflit engage un ou plusieurs d'entre eux.

Si la majorité des colonies britanniques ont adhéré au Commonwealth, plusieurs anciens

protectorats, États protégés (protected States) ou pays sous mandat s'en sont abstenus — tels

l'Égypte, l'Irak, la Jordanie, la Palestine, la colonie et protectorat d'Aden (Fédération des

émirats arabes du Sud), Koweït, Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis (anciennement

États de la Trêve) et le sultanat d'Oman.

A- Étymologie

Le mot anglais commonwealth date du xve siècle. Commonwealth vient des mots wealth,

anciennement « bien-être », et common, « commun »2. Il peut être considéré comme la

traduction de « res publica » en latin3.

Ce terme ne remet pas en cause le principe monarchique mais le despotisme, c'est-à-dire un

pouvoir personnel sans limite. Le glissement de sens s'opère définitivement dans le cadre de

la première révolution anglaise, entre 1649 et 1660. Ce terme fait dès lors référence à la

limitation de l'arbitraire royal, le gouvernement du royaume devant être soumis à la recherche

du bien commun et au contrôle du parlement.

Le terme de commonwealth reste pourtant synonyme de république après la Révolution

américaine. Quatre États des États-Unis prennent le titre de Commonwealth, le Kentucky, le

Massachusetts, la Pennsylvanie et la Virginie, affirmant ainsi qu'ils sont fondés sur le

consentement du peuple et non sur le statut de colonie royale britannique.

Dès lors le terme glisse peu à peu d'une conception de l'État à une conception de l'Empire. Il

est aujourd'hui synonyme de confédération.

Le nom de British Commonwealth of Nations fut proposé par Arthur Balfour lors de la

Conférence impériale de 19264,5

. Le nom actuel, Commonwealth of Nations, a été adopté en

1949 (Déclaration de Londres).

B- Fondation et évolution

Le Commonwealth est le successeur de l'Empire britannique. Il tire ses origines des

Conférences Impériales de la fin des années 1920, des conférences de premiers ministres

britanniques et coloniaux s'étant tenues périodiquement depuis 1887. L'indépendance des

dominions et colonies souveraines fut alors reconnue et finalement entérinée par le statut de

Westminster de 1931. Le Commonwealth fut établi comme une association de pays

autonomes, « librement associés » et égaux, dont l'adhésion reposait sur une allégeance

commune à la couronne britannique5. Aujourd'hui trois pays membre n'ont jamais connu la

domination britannique (Cameroun; Mozambique; Namibie).

On fait souvent remonter les origines du Commonwealth jusqu'au RAPPORT DURHAM

(1839) et au GOUVERNEMENT RESPONSABLE, dans les années 1840. En 1867, les

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provinces de l'Amérique du Nord britannique ainsi que les autres colonies britanniques de

Terre-Neuve, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du Sud sont déjà autonomes en ce

qui a trait aux affaires internes. Avec la CONFÉDÉRATION, en 1867, le Canada devient la

première fédération de l'Empire britannique. Sa superficie, sa force économique et son

ancienneté en font un chef de file de l'expansion de l'autonomie coloniale et de la

transformation de l'Empire en une communauté de nations égales.

Des contingents de toutes les colonies autonomes participent de leur plein gré à la GUERRE

DES BOERS (1899-1902). Le Canada n'envoie que des volontaires, et le premier ministre, sir

Wilfrid LAURIER, proclame lors des conférences coloniales et impériales de 1902, de 1907

et de 1911 que la participation du Canada à la défense de l'Empire se fera toujours à ses

propres conditions. En 1914, le roi déclare la guerre au nom de tout l'Empire, mais chacun des

dominions (terme qui s'applique au Canada en 1867 et est utilisé durant la première moitié du

XXe siècle pour désigner les autres membres autonomes de l'Empire) décide de la nature et de

l'envergure de sa participation. Ils contribuent généreusement : plus d'un million d'hommes

des dominions et 1,5 million de l'Inde s'enrôlent dans les forces armées de l'Empire. Les

contributions en nourriture, en argent et en munitions sont aussi considérables. Malgré que les

nationalistes de l'Afrique du Sud (Afrikaners) et de nombreux Canadiens français refusent de

participer à une lointaine guerre britannique, l'unité de l'Empire dans la PREMIÈRE

GUERRE MONDIALE est impressionnante.

Au début, en dépit de l'envergure de leur participation à la Première Guerre mondiale, les

dominions ne prennent aucune part dans l'élaboration des grandes politiques. Mais le premier

ministre canadien, sir Robert BORDEN, se montre particulièrement critique quand la guerre

prend une mauvaise tournure. Lorsque David Lloyd George devient le premier ministre de la

Grande-Bretagne, à la fin de 1916, il convoque immédiatement une Conférence impériale de

guerre et crée un Cabinet impérial de guerre, deux organismes séparés qui se rencontrent en

1917 et en 1918. Le premier passe à l'histoire principalement en raison de la Résolution IX,

qui stipule que les dominions sont « les nations autonomes d'un Commonwealth impérial »

avec « droit [...] à une voix adéquate en matière de politique étrangère et de relations

extérieures [...] ». Attribuable surtout à l'initiative du premier ministre Borden, la résolution

est adoptée à la conférence avec l'appui du général J.C. Smuts de l'Afrique du Sud et marque

la première mention officielle du terme « Commonwealth ».

Le Cabinet de guerre impérial fournit aux dirigeants des dominions et de l'Inde l'occasion

d'être informés et consultés et de sentir qu'ils prennent part à l'élaboration des grandes

politiques. Un organisme semblable, la Délégation de l'Empire britannique, est formé lors de

la Conférence de la paix, à Paris. Borden et le premier ministre australien, W.M. Hughes,

réussissent à obtenir que les dominions soient représentés séparément à la conférence et

signent individuellement le TRAITÉ DE VERSAILLES. Constitutionnellement, toutefois,

l'empire demeure une entité unique : seule la signature de Lloyd George est celle qui compte.

Les dominions, maintenant membres de la SOCIÉTÉ DES NATIONS, demeurent des

créatures ambiguës - à la fois nations, colonies et partenaires impériaux.

La guerre entraîne les dominions dans des directions qui semblent opposées : les espoirs

largement répandus d'une plus grande unité impériale se heurtent aux sentiments de fierté et

de distinction nationales, intensifiés par les sacrifices et les réalisations de temps de guerre.

Borden, nationaliste désireux d'améliorer le statut international grandissant du Canada par un

engagement dans un grand commonwealth impérial, tente de réconcilier les deux tendances. Il

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préconise une étroite association de nations égales qui se consulteraient sur les grandes

questions d'intérêt commun et agiraient de concert. La Résolution IX prévoyait une

conférence d'après-guerre pour rajuster les relations constitutionnelles dans ce sens. Cette

conférence n'aura jamais eu lieu.

C'est un nationalisme bien différent de celui de Borden qui prévaut dans le Commonwealth

des années 20. Le premier ministre du Canada, Mackenzie KING, hérite de la politique de

« non-engagement » de Laurier. L'AFFAIRE TCHANAK et le TRAITÉ DU FLÉTAN

donnent le ton et King sort gagnant de la Conférence impériale de 1923. On abandonne l'idée

de l'unité diplomatique au sein de l'Empire et on tend vers l'établissement de relations

autonomes entre la Grande-Bretagne et les dominions. King croit que les liens avec la

Grande-Bretagne ne peuvent être maintenus que s'ils permettent aux Canadiens,

particulièrement à l'importante minorité d'ascendance non britannique, de se concentrer sur la

formation d'une forte nation nord-américaine. Il n'est pas seul à insister sur l'autonomie

diplomatique, bien que les raisons diffèrent. Les Britanniques hésitent à établir en

collaboration avec les dominions une politique étrangère qui obligerait le Foreign Office à

s'engager dans de longues consultations avec des puissances de moindre importance.

L'Afrique du Sud et l'État libre d'Irlande, dotés en 1921 d'un statut de dominion sur le modèle

canadien, sont encore plus radicaux que King dans leurs revendications en faveur de la

décentralisation.

À la Conférence impériale de 1926, le premier ministre de l'Afrique du Sud, le général J.B.M.

Hertzog, exige que les dominions soient officiellement déclarés États indépendants dotés d'un

statut égal à celui de la Grande-Bretagne et reconnus individuellement sur le plan

international. King s'oppose à l'utilisation du terme « indépendant » qui, selon lui, peut

évoquer des souvenirs malheureux de la guerre de l'Indépendance américaine dans les régions

probritanniques du Canada, mais il appuie, sur le fond, la revendication de Hertzog. La

conférence adopte la DÉCLARATION DE BALFOUR, qui mène à l'adoption du STATUT

DE WESTMINSTER, en 1931, lequel établit en théorie le droit des dominions à une entière

autonomie législative.

Dans les années 30, le Commonwealth est un modèle de contradictions, un mélange

d'aspirations nationales et impériales qui déroutent les étrangers. Jusqu'à un certain point, les

pays du Commonwealth mènent leurs propres affaires extérieures et assurent leur défense,

mais ils continuent d'avoir un chef d'État commun, une citoyenneté commune et une

législation commune assez substantielle. L'association avec un empire vaste et puissant en

apparence (alors à son apogée, il couvre plus de 31 millions km2) apportent aux dominions

prestige, prospérité et protection. Les ACCORDS D'OTTAWA de 1932, bien que loin de

créer l'entité autosuffisante dont certains rêvent, lient plus étroitement les pays du

Commonwealth par une série d'ententes commerciales bilatérales. De plus, une collaboration

importante sur le plan militaire se révèle avantageuse aux FORCES ARMÉES naissantes des

dominions. Terre-Neuve, fière d'être « la plus vieille colonie de la Grande-Bretagne », a

depuis longtemps un gouvernement responsable et est représentée aux conférences coloniales

et impériales. Elle s'est distinguée en combattant durant la Première Guerre mondiale, mais la

crise financière provoque le retour de l'administration britannique (voir COMMISSION DE

GOUVERNEMENT) de 1934 à 1949, l'année de son entrée dans la Confédération

canadienne.

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La dépendance et la gratitude ne mènent pas nécessairement à l'engagement et, en temps de

paix, les dominions se méfient de l'implication dans les conflits européens. Lorsque la

Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne, en septembre 1939, l'Australie et la

Nouvelle-Zélande n'hésitent pas à s'engager dans la DEUXIÈME GUERRE MONDIALE. Au

Canada, une semaine s'écoule avant que le Parlement n'appuie la décision de King de prendre

part au conflit. L'Afrique du Sud est divisée à ce sujet et le premier ministre Hertzog

démissionne, mais la réponse finale est affirmative. Seule l'Eire (nom adopté par l'État libre

d'Irlande, en 1937) demeure en dehors du conflit. Un apport immense en hommes (plus de 2

millions pour les 4 dominions et 2,5 millions pour l'Inde) et en matériel est assuré. Le

PROGRAMME D'ENTRAÎNEMENT AÉRIEN DU COMMONWEALTH, qui permet

l'entraînement de 131 553 hommes d'équipage, est une contribution canadienne importante.

De tels efforts sont d'autant plus importants et appréciés que seuls les dominions combattent

aux côtés de la Grande-Bretagne, du début à la fin du conflit. Mais il n'y a pas de Cabinet de

guerre impérial, cette fois, ni de consensus au sein du Commonwealth sur la nécessité de

resserrer les liens. La puissance britannique décline et la confiance des dominions augmente,

ce qui affaiblit les liens traditionnels. Les peuples d'Afrique et d'Asie comptent de plus en plus

sur leurs propres moyens pour résoudre leurs problèmes.

Dès 1949, le Commonwealth est complètement transformé. L'Eire a quitté ses rangs en 1948.

L'Inde, qui titube depuis des décennies vers un gouvernement responsable et un statut de

dominion, obtient son indépendance en 1947, mais à prix fort : elle est divisée pour des motifs

religieux en deux dominions, celui de l'Inde et celui du Pakistan. Les pays voisins, le Ceylan

(maintenant Sri Lanka) et la Birmanie (Myanmar depuis 1989) accèdent à l'indépendance en

1947-1948; le premier des deux obtient le statut de dominion et devient membre du

Commonwealth. En 1949, l'Inde est autorisée à demeurer dans le Commonwealth après s'être

déclarée république. Le monarque britannique devient « le symbole de la libre association des

nations membres et, à ce titre, le chef du Commonwealth ». Désormais, le Commonwealth

n'est plus une association où prédominent les Blancs et les Britanniques; l'allégeance à une

couronne commune n'est plus une condition à l'adhésion et le concept de citoyenneté

commune disparaît rapidement.

On fonde de grands espoirs sur un Commonwealth « multiracial ». Beaucoup croient qu'il

peut devenir une force et un modèle de compréhension entre les peuples. Plus il y a de

membres, cependant, plus il est difficile d'en assurer la cohésion, surtout lorsqu'ils prennent

plus que jamais des directions différentes, en partie en réaction à un monde dominé par la

GUERRE FROIDE entre les États-Unis et l'URSS. La Grande-Bretagne entreprend son long

cheminement vers une participation (1973) à la Communauté économique européenne, à la

consternation de plusieurs des membres les plus anciens du Commonwealth. Le Canada,

l'Australie et la Nouvelle-Zélande considèrent de plus en plus les États-Unis comme une

nation alliée et un partenaire commercial. L'Inde prêche une doctrine de non-engagement avec

les grandes puissances. La CRISE DU CANAL DE SUEZ, en 1956, qui divise profondément

le Commonwealth, marque le déclin de la puissance britannique et soulève bien des

interrogations sur le jugement de ses dirigeants et son intégrité dans cette affaire.

Cependant, le Commonwealth n'en meurt pas. À mesure que les anciennes colonies

britanniques accèdent à l'autonomie gouvernementale et prennent en main leurs affaires

extérieures, il devient courant de dire qu'elles ont « acquis leur indépendance » et peuvent si

elles le veulent « se joindre au Commonwealth » en qualité de monarchies ou de républiques.

C'est ce que font la plupart d'entre elles. La décennie 1957-1967 est une période de croissance

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exceptionnelle : presque toutes les colonies britanniques d'Afrique, quatre colonies antillaises,

une asiatique et deux méditerranéennes obtiennent leur indépendance et deviennent membres

du Commonwealth. Le Bangladesh fait de même, après s'être séparé du Pakistan en 1971; le

Pakistan quitte alors le Commonwealth.

La composition multiraciale du Commonwealth d'après-guerre influe à la fois sur la vie

politique et sur les orientations du Royaume-Uni. Les pressions exercées par ses partenaires

du Commonwealth au sujet de ses politiques raciales (particulièrement celles du premier

ministre du Canada, John DIEFENBAKER) provoquent le retrait de l'Afrique du Sud, en

1961. Jusqu'à la fin des années 60, la Grande-Bretagne est amenée par ses liens avec le

Commonwealth à maintenir une politique d'accueil envers les immigrants des pays asiatiques

et antillais du Commonwealth. En 1965, lorsque la Rhodésie déclare unilatéralement son

indépendance afin de maintenir la suprématie des colons blancs, les États membres du

Commonwealth exercent beaucoup de pressions sur la Grande-Bretagne pour que la

reconnaissance internationale ne lui soit pas accordée tant que le gouvernement de la majorité

noire ne sera pas reconnu. Ce n'est qu'une fois cette condition remplie, en 1980, que

l'indépendance de la Rhodésie est légalisée. Elle devient membre du Commonwealth sous le

nom de Zimbabwe.

L'idée même d'une institution aussi amorphe soulève un cynisme facile au Canada, pour peu

qu'on y pense. P.E. TRUDEAU partage ce cynisme quand il devient premier ministre en

1968, mais il devient rapidement partisan du Commonwealth. En 1971, Trudeau joue un rôle

important à la rencontre des chefs de gouvernement, au moment où l'avenir du

Commonwealth est remis en question parce que la Grande-Bretagne veut vendre des armes à

l'Afrique du Sud. Dans les années 80, le Commonwealth a sa part de crises, dont la guerre des

Malouines (1982), le coup d'État militaire au Nigeria (1983) et l'invasion de Grenade (1983).

L'Afrique du Sud continue d'être une pomme de discorde, comme en témoigne l'importance

qui lui est accordée lors de la réunion des chefs du Commonwealth, en octobre 1987, à

Vancouver. Les dirigeants et les diplomates canadiens jouent un rôle de premier plan dans

l'histoire du Commonwealth (Arnold SMITH, par exemple, en est le premier secrétaire

général), non seulement en contribuant à la création d'une institution internationale, mais en

en maintenant l'unité en périodes de tension.

Un des grands attraits du Commonwealth est qu'il offre à ses membres une tribune qui leur

permet de se faire connaître et de défendre leurs positions, et leur donne accès à un réseau

grandissant de programmes éducatifs, sociaux et économiques sans que ne soit exigée en

retour l'uniformité de vues ou d'objectifs. Le PLAN COLOMBO de 1950 est un effort

innovateur dans le domaine de l'aide au développement. Le Fonds du Commonwealth pour la

coopération technique (créé en 1971) demeure actuellement le principal moyen d'aider les

pays en développement et le Canada fournit plus de 40 p. 100 du budget. Les diverses

initiatives de coopération du Commonwealth n'auraient jamais été possibles à l'époque de

l'Empire. Aujourd'hui, il existe des milliers de liens officiels et non officiels, depuis les

réunions régulières des chefs de gouvernement, de ministres et de fonctionnaires aux activités

comme celles du Programme du Commonwealth pour la jeunesse, le Programme des bourses

d'études du Commonwealth et les JEUX DU COMMONWEALTH.

C- Objectifs

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Le Commonwealth fait la promotion d'une série de valeurs communes à ses membres telles

que l'égalité, la non-discrimination, la démocratie et la primauté du droit. La déclaration de

Harare de 1991 a reconnu l'importance particulière qu'il accorde aux droits de la personne, à

l'éthique démocratique, à l'égalité des hommes, au développement durable et à la protection

de l'environnement. Au cours du temps, il s'est spécialisé dans certains domaines, ce qui lui a

permis d'aider directement ses membres à faire face à des problèmes communs ou particuliers.

En effet, ceux-ci bénéficient de l'appui d'un vaste réseau d'organismes privés, bénévoles et

professionnels, comprenant entre autres des associations juridiques, médicales, d'universités et

de parlementaires, des professionnels et des organisations médiatiques et sportives. Partageant

une langue de travail commune et des systèmes juridiques, d’administration publiques et

d’éducation semblables, le Commonwealth s’est érigé sur un passé commun pour devenir une

association dynamique d’États en harmonie avec le monde moderne.

Par ailleurs, le Commonwealth joue un rôle important pour le progrès social et économique de

ses membres. Le CFTC (Fonds du Commonwealth pour la coopération technique) a soutenu

les efforts des pays membres en développement afin d'accélérer le rythme de leur croissance

économique. Il fournit, à court terme, les compétences techniques manquantes ou

insuffisantes afin de permettre aux gouvernements concernés dans des domaines aussi divers

que les exportations et la promotion industrielle, les services juridiques et économiques de

haut niveau, et, à plus long terme, il assure tout un éventail de programmes de formation dans

les secteurs considérés comme les piliers du développement économique. L’association des

pays du Commonwealth crée donc des programmes de solidarité et de coopération

internationale pour aider les petits États membres. Il servait aussi d'aide aux autres pays en

guerre.

Pays membres actuels

Voici la liste des pays du Commonwealth des Nations :

Afrique

Afrique du Sud (membre depuis 1931, a quitté le Commonwealth pendant

l'apartheid, de 1961 à 1994)6

Cameroun (membre depuis 1995)

Ghana (membre depuis 1957)

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Kenya (membre depuis 1963)

Lesotho (membre depuis 1966)

Malawi (membre depuis 1964)

Maurice (membre depuis 1968)

Mozambique (membre depuis 1995)

Namibie (membre depuis 1990)

Nigeria (membre depuis 1960, et a démissionné en 1995)

Ouganda (membre depuis 1962)

Rwanda (membre depuis 2009)8

Seychelles (membre depuis 1976)

Sierra Leone (membre depuis 1961)

Swaziland (membre depuis 1968)

Tanzanie (membre depuis 1961)

Zambie (membre depuis 1964)

Amérique

Antigua-et-Barbuda (membre depuis 1981) - royaume du Commonwealth

Bahamas (membre depuis 1973) - royaume du Commonwealth

Barbade (membre depuis 1966) - royaume du Commonwealth

Belize (membre depuis 1981) - royaume du Commonwealth

Canada (membre depuis 1931) - royaume du Commonwealth

Dominique (membre depuis 1978)

Grenade (membre depuis 1974) - royaume du Commonwealth

Guyana (membre depuis 1966)

Jamaïque (membre depuis 1962) - royaume du Commonwealth

Saint-Christophe-et-Niévès (membre depuis 1983) - royaume du Commonwealth

Sainte-Lucie (membre depuis 1979) - royaume du Commonwealth

Saint-Vincent-et-les Grenadines (membre depuis 1979) - royaume du

Commonwealth

Trinité-et-Tobago (membre depuis 1962)

Asie

Bangladesh (membre depuis 1972)

Brunei (membre depuis 1984)

Inde (membre depuis 1947)

Malaisie (membre depuis 1957)

Maldives (membre depuis 1982)

Pakistan (membre depuis 1947 - retrait de 1972 à 1989 - suspendu de 1999 à 2004

- suspendu de novembre 2007 à mai 2008)

Singapour (membre depuis 1965)

Sri Lanka (membre depuis 1948)

Europe

Chypre (membre depuis 1961)

Malte (membre depuis 1964)

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Royaume-Uni (membre depuis 1931) - royaume du Commonwealth

Océanie

Australie (membre depuis 1931) - royaume du Commonwealth

Kiribati (membre depuis 1979)

Nauru (membre depuis 1968)

Nouvelle-Zélande (membre depuis 1931) - royaume du Commonwealth

Papouasie-Nouvelle-Guinée (membre depuis 1975) - royaume du Commonwealth

Salomon (membre depuis 1978) - royaume du Commonwealth

Samoa (membre depuis 1970)

Tonga (membre depuis 1970)

Tuvalu (membre depuis 1978) - royaume du Commonwealth

Vanuatu (membre depuis 1980)

Anciens membres

Fidji (membre depuis 1970 - exclu de 1987 à 1997 - suspendu de 2000 à 2001-

suspendu en 2006) et a été « entièrement suspendu » le 1er

septembre 2009

Gambie : membre depuis 1965, le gouvernement a annoncé le 2 octobre 2013 son

retrait du Commonwealth9.

Irlande : Membre depuis 1931, elle se retire en 1949 lors de la proclamation de la

République.

Terre-Neuve : Elle devient une province du Canada en 1949.

Hong Kong : Colonie britannique de 1842 à 1997, date à laquelle le territoire

devient une région administrative spéciale de la République populaire de Chine.

Zimbabwe : Membre depuis 1980, il est suspendu en 2002 et se retire en 2003.