repertoire générale des sources manuscrites de l'histoire de paris pendant la révolution...

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Repertoire générale des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution Française, vol. 5, 1890.

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    in 2009 with funding fromUniversity of Ottawa

    http://www.archive.org/details/repertoiregn05teutuoft

  • REPERTOIRE GENERAL

    DES SOURCKS MANUSCRITES

    L'IIISTOIKE DE l'AUlSP K M) \ N 1

    LA REVOLUTION FRANAISE

  • Ladminitlralion iiniiiiripale liliixe n chnqnr iiuleiir la rt'.i/musfifnlili' le ophiitinsl'iilitfi liHiiITS llKSKIl VKS

  • *n3\3i,

    VILLl DI- PAIUS

    IMltl. U:\TIONS UKI.ATIVKS A I.A 11 i; V

  • LNT KO DICTION

    Les Septembriseurs.

    l,ois(jiii', vl'I's II' iniliou de I au lll, sous la pression du ! ojiinioii

    jiuliliiino (11, tous ceux qui, ;i un titre quelconque, avaient tremp dansles inassaci'i's dos prisons, se virent sous le coup de poursuites ot menacsdans leur libert, ils cherchrent se disculper des graves accusations

    qui p.'saient sur eux; ces tentatives de justilicalion. jusqu'ici ignores,ini-ritent de sortir de l'oubli, parce qu'elles sont pour la plupart accom-

    [)agnes de rvlations propres jeter quelque lunnire sur les tragi jiiesvnements qui se droulrent dans les premiers jours de septembre 1792.

    Presque tous les historiens, notamment Granier de Cassagnac et Mor-

    timer-Ternaux, (]ui nous ont donn un rcit complet de ces sanglantesjournes rvolutionnaires, ont cherch tablir, surtout l'aide depreuves morab-s. la responsabilit ([ui pse sur les instigateurs des mas-

    sacres de Septembre, ils ont accumul les arguments qui. leurs yeux,font ressortir la culpabilit de Danton, de Marat, de Robespierre, de l'tion.

    I; Le 13 vcnio>e an III, uuc lieputatioii de la section des Invalides vint a la Conventiondeman 1er la mie en jngera^-nt des exunbles ass.assiD-t du 2 sepii-mlire, et, le 20 giTminalsuivant, la section de l'Unil, j.iilia des Qua;re-Natinns. nomma une commission d rn piiecharge de reue. Ilir t- ules les dclarations el tous les ren^'eigncnieiils, soit verbalement, soit [>arcrit, i|ui |iourraient faire connatre les auteurs et les com|ilice< d.-s aoas-inals commis dans lesjournes d-s 2, 3, 4 et scplt-mlire, aiimi que des divers crimes, vola et pillages qui avaient suivice horribles journes. iMortimer-Ternaux. Ilisloiie del Torwur, t. III, p. 621, 623.)

    T. V.

  • i, INTHMltK.TlnN

    (l Manuel. (Illberl, di- Billaud-Vareiiiic, fl (J'uiilrcs persoiiiiages plus

    obscurs qui auraient agi sous leur inspiration, mais ils ont nglig de nous

    apporter tout Cf qui, dans ce proies liisloriquc, pouvait servir leur

    dfensp. Si l'examen impartial de la londuile de ceux qui se trouvaient

    lu lle du pouvoir monln- lairenu-nt qu'ils fermrent les yeux sur les

    sc*>ne8 al>ominables des prisons, au lieu de chercher les empclier,

    qui- par \k mme ils approuvrent implirilemenl la mise mort d'adver-saires politiques, rien ne prouve li-ur participation diierle et officielle aux

    massacres. En elTel. jusqu' prsent, que oonnall-on de prcis sur lerAle joue par les hommes politiques qui figuraient alors au premierplan'.' peu de chose, en dehors des accusations que Ion jetait, soil i la

    Iribuue de lu Convention, soil devant le Tribunal rvolutionnaire, la face

    de ceux qui, devenus suspects leur tour, smcombaienl dans la mle despartis. Ainsi, le jour oii .Manuel comparut devant le Tribunal rvolution-naire, Kouquier-l'invillc lui reprocha dlre, avec l'tinn, I un des insti-

    gateurs des journes de Septembre, d'avoir fait rouvrir, ds le 27 et28 aot, les excavations de Mnilmontant et de la barrire Saint-Jacques, la Tombe-lssoire, dans lesquelles furent transports et jets les cadavresdes victimes. ..\' 2.'!K">.

    L'un des persoinuiges les plus compromis est assurment Sanlerre,commandant gnral de la garde nationale, qui, disposant de la force arme,resta volontairement l'cart et ne fit rien pour empcher et faire cesserles massacres des prisons. Dans une adresse, pisente la Conventionnationale, le '.M prairial an III, la section des Tuileries lit connatre de

    graves dclarations, qui devaient servir, disait-elle, h jeter un .:;rand joursur le auteurs des massacres du 2 septembre, savoir : Santerre, l'anis etSergent.

  • rNTKOniTTIUN iij

    terre adressa au Comil de srel gnrale un 1res curieux mmoirejustificatif o il tentait de se laver du reproche indirect d'avoir particip la journe du 2 septembre, reproche qui lui tait fait par les sections .desQuinze-Vingts et des >[archs. Loin de se vanter de ce qui s'tait passsous ses yeux, il prtendait " avoir cherch empcher la violation desprisons, mais que les journaux, les placards de toute espce, le canond'alarme, le tocsin, en annonant au peuple que la chose publique touchait

    sa dernire heure, avaient provoqu et port son exaspration l'excs,et qu'avant, pendant et aprs ces cruelles journes, les citoyens crivainsles plus modrs n'avaient cess de rpter yw ers nifil/ieiirs rtaipiitnrrrssuiiTs, nrrfssifrs jKir 1rs rirroiis/inicps. que Ifs coKjjiihlrSj lt>x f/ssossins

    f/u 10 >/(ii/t, dont le Irihuiinl rfunil d'orfiuiltcr qiirlqiii's-iins, arnirnt snihprri . (N 44;. I

    Mais, dans ces tragiques circonstances, la plus lourde responsabilid'

    retombe sur le Comit de police et de surveillance de la Commune deParis, reprsentant le pouvoir excutif lors des massacres, qui comprenait

    dans le principe, c est--dire la fin du mois d'aot, l'anis, Sergent,Duplain et .lonrdeuil. et qui se renforii. le 2 septembre, pnr l'adjonctionde six nouveaux membres, Marat, Dforgues, Lenfant, Guermeur, Leclercet Duffort, ceux-l mme que Roch Marcandier fltrit impitoyablement enles qualifiant d'hommes de proie et de buveurs de sang, et dont il dnonales crimes tous les peuples. Ce fut ce Comit de police, de surveillanceet d'r.rrnitiini. ainsi qu'il est dsign par (Iranier de Cassagnac, qui

    adressa, le "S septembre, toutes les municipalits de France, la fameuse

    circulaire contenant l'apologie des massacres, avec l'invitation de suivre

    l'exemple de la ville de l'aiis.

    Michelet semble considrer cetti' circulaire comme l'ieuvrc personnellede Marat qui l'aurait rdige, imprime et y aurait ajout de son autoritprive les signatures des membres du Comit de surveillance, mme leur insn : cependant elle lait si peu rcgarile comme apocryphe (]u'elle

    servit de base aux poursuites qui furent diriges contre les membres dece Comit. En effet, la date du i:} prairial, le Comit de sret gnraleinvitait celui de lgislation transmettre sans dlai

  • i, INTHOnUCTION

    (iivoyu copie tlt- la pice signale ii sou alleiilion. Archives nationales.

    P mi.)Ceux des ailniinistraleuia de Police i|ui jourent un rle prpondrant

    dans le Coiuile, dont les noms se retrouvent au bas de tous les ordres

    mans de la Commune dans les premiers jours de septembre 1792,Paniu et Sergent n'ont laiss aucun mmoire justiticatif de leur conduileou, pour tre plus exact, rien de ce qui pourrait dilier la postrit sur le

    rle qu'ils ont jou ne nous est parvenu.Kn ce i|ui concerne Panis, nous voyons que. dcrt d'accusation le

    S prairi.il .m III pour avoir pris la dfense de Lai^nelot, il fut mis en

    libiTt provisoire le 2(i vendmiaire an IV, et qu'il crivait, le surlen-

    demain au Comit de sret gnrale, pour rclamer sa libert dfinitive,une littre qui s* terminait par ces mots : Veuillez agrer le salut d'un

    ciDur pur, dilTamo et perscut sans relche, pour pri.x de quelques

    elT'trls iieureii.v de sa p>rt pour la libert. (Archives nationales, F' 4628.)

    Quant au ronventioimel S-rgent, il fut, deu.v jours d'intervalle, lesSel il) prairial an III. l'objet d'une double dnonciation. La premire est

    relilive son attitude dans la journe du l" prairial. L'un des vtransde service la Convention, le sieur lloland. vint dclarer au Comit desret gnral*: que, lorsqu'une populace elTrene envahit la salle, Sergent

    applaudit k outrance en s'crianl : Voi/ii n- /iriiplr ijur jUinu-, on n'ij voity>'/< ilf tnii'iciidin-i, et comme le volontaire lui faisait observer (|u'avant d'ac-clain>-r une telle cohue, il fallait au moins voir de quelles intentions elletait anime, Sergent atir.iit rpliqu ffii'un jn-uplv qui criait : Vive luHi'puhtiijHi'! Il" fitjufiiit m iivnii' /' matii'aisi's, mais qu'aprs les actesexcrables de celte horde d'assassins, ie mmej Sergent aurait dit i/n'i/s'tait triiin/ir rt qu'il ii- l'iiuruit jamais cru.

    La second'- dnonciation mane de la section de I l'nile anciennement*eclion des (Jualre-.Nalions) qui, aprs avoir entendu les dclarations descitoyens Scoll et La l'rolire au sujet de la conduite de Sergent commemembre du Comit de surveillance de la Commune, dans les journesdes 2 et '.\ septembre 1792, dcida, le lU prairial, que ces deux commis-saires se transporteraient au Comit de lgislation pour y renouveler leursdclarations et djioser les pici's l'appui. .Vrchivos nationales. .\.\ 17.n- 1371.

    Le indications sur Didier .lourdenil, reste i-n taveui et adjoint aitoucliotle, ministre de la guerre, en 1793, indications qui se rencontrent

    dan les papiers du Comit de sreti* gnrale, sn r luisent n bien poudu chose. Il no semble pas avoir t inquit pour sa pariicipation auxmassai-re de Sopli-mhre : !. l'I IIotimI aii III. le C.omile d.- >rete gm-rale

  • INTUMlil CTIoN V

    dcitla que Jouidruil, ancien administrateur de l'olice, serait amen pourdonner des renseijinpmonts sur une afTairc le concernani, prohitblemenlson renvoi devant leTiiliunal criminel d'Eure-et-Loir Cette seule et uniquepice constitue tout le dossier de Jonrdeuil. (Archives nationales, F" 47oI. ;

    Si les archives li''i;nes par la Uvnlniinii sont peu prs muettessur le rle jou, lors des journes de Septembre, par les hommes[loliliqnes qui occupent la premire place dans le Comit de surveillance,en revanche, elles nous fournissent quelques documents fort curieux surles personnages de second plan de ce mme Comit, documents qui nouspermettent de faire revivre ces ligures si peu connues et de reconstituer

    en quelque sorte leur existence durant la priode rvolutionnaire.

    Pierre-Jacques Duplain, imprimeur-libraire, cour du Commerce,lecteur de la section du ThAtrc-Franais en 1792, membre de la Socitdes Amis de la Constitution, tait, parat-il, l'ami personnel de Danton.Il ne faut pas le confondre avec Joseph-Benot Duplain, journaliste, quise trouvait dtenu aux Carmes, lors des massacres de Septembre, et fut misen libert par le peuplt>, mais fut arrt de nouveau dans le cours degerminal an II, traduit devant le Tribunal rvolutionnaire et condamn mort le 21 messidor de la mme anne. Archives nationales, ^^" ilO,n" 9i.'l.

    L'imprimeur Duplain fut dnonc et incarcr le I i fructidor pouravoir tenu une conversation suspecte avec le reprsentant Bousquet et luiavoir dit notamment, en parlant de Lecointre, que si la Convention ledcrtait d'accusation, elle s'en repentirait: c'est ce qui ressort de l'inter-

    rogatoire subi par Duplain, le 14 fructidor, devant les membres du Comitde sret gnrale ; le mme jour, Duplain protesta contre sa dtention, oil se trouvait, disait-il, priv de toutes les commodits de la vie. alorsqu'il tait malade depuis six mois, dont il venait de passer deux mois entat d arrestation /ji'//' Ips nrdroa du tiijH' HohesptPrrp. Il dclara qu'on avaitcompltement dnatur la conversation de deux minutes qu'il avait eue, seplaignant d'tre trait en suspect, apri-s tous les sacrifices de temps etd'argent par lui faits la Rvolution, et invoqua le tmoignage de tousles dputs de Paris qui n'hsiteraient pas se porter garants de ses prin-cipes et de sa conduite pendant ses cinq campagnes rvolutionnaires. Selontonte apparence, l'accusation dirige contre lui n'aboutit aucune pour-

    suite. Le 30 prairial an III, une dpulation de la section du Thire-Franais se prsenta devant la Convention nationale et vint exprimer laprofonde douleur dont la section tait pntre en apprenant la mi.se en

  • INTHnldCTION

    liliMii- ii i.iii> >aiiulaiils lerrorislis : Loliiur, Hroiliel et .Marliii.

    jures (lu Tril.uiial lyvolulioiiriiiire. el Duplain. admiiiislraleur de l'olice

    avec Joiinli'uil, Si-rf,'i'nl re aux Dpartements, leur rend compte de cequi s'est pass dans les prisons de Paris, les 2 el ;t septembre, et les invite sedbarrasser de la mme manire des aristocrates qui pourraient tre dans leiii-splikoUS.

    (Juelque S'iil le fabiicaleur de celte lettre, it a t bien maladroit et bien peuiii>truit; l'oinment peut-il faire adresser une lettre par la ('onimune de Paris auxilifTi'-rents Dparleineiils de la llpublique sans mettre au bas la signature ilu prsidi-nl1 des s'-rn-laires, el leur substituer telles des membres d'un Comit de police? Il al'i l'Uiore bien plus maladroit en mettant le 3 septembre au bas de cette lettre masitfnaliire, moi qui n'ai Jamais t membre de la Commune et qui ne suis venucomme auxiliaire audit Comit que le 14 septembre. Voies l'arrt dudit Comit du12 nu 1.1 septembre sur son organisation, cit par DeTorgues, dans son adresse du30 thermidor.

    I lii'ndant plusieurs mois l'existenc)- de cette leltn>, je l'ai toujoursri'k' uni! i-aliiiiinio dirige par les aristocrates contre les membres de cel^iMii SIM 11 ill.unr dont ils ont elTeclivemenl tant h se plaindre, car il a djoudan le temps l'iu leurs riiinpl>>t>; l'ai ddaign d'y rpomlre. ainsi qu' toutes li'>culomnies laners ciintre moi ilans le.-. dilTii-nts journaux aux ordres de ce> Messieurs.

    Mu l'oiiduite depuis le comiiiencenieiit de la nvidution, ma philanthropie i'

  • IMUnlircTKi.V vij

    l^u Iti vendmiaire an IV, le Coinilc de sret gnrale rendit un

    arrt, qui ordonna la mise en lilierl do Duplain. " prtendu signataire

    d'une circulaire dont loriginal n'existe pas , qui d'ailleurs tait entr dans

    l'administration postrieurement ia date de cette circulaire, et par le fait

    mme mit hors de cause tous les signataires do cotio pice (n 431).(.Xrchives nationales, dossier Duplain, 1'' i(>91.)

    l'ierro-.iac

  • ,lIMIIiilil i:Tln\

    /VF" 2K"'. fol. :il.i A la ilalf ilii 2'-^ bnintiMiri', il adiossa an iniiiislri' de la

    Justice un iiu-moirc dans lequel il exposait qu'il tait accus d'avoir

    si'Mi avec |>forgues, ex-niiiii^ire des .Viaiies trangres, l'anis, Sergent.Diilori et autres une cirouliiirc aux Diarleinenls. en date du 3 sep-

    tembre 1792, et reprsentait qu'il n'avait pu la signer, n'ayant t nommaihninistrateur adjoint de Police que le li septembre, observant que tous

    ses roilgues. prtendus signataires d'une pice dont on ne pouvait pro-

    duire roriginal. avai.-nt t lar^jis depuis longtemps, et sollicitait en

    onsquence sa mise en libert, en invoquant les lois des 22 vendmiaire

    et l brumaire an IV. ^.N" i'O.) Le ministre de la .liistice lit droit la

    requte de C.ally, qui se trouvait dans le mme cas que son collgueiJiiplain. dont l'cron aviiil t lev le Iti vendmiaire an IV. et ordonna,

    le 29 brumaire, d'ouvrir les portes de sa prison. iN" i.'12-l39.i

    Uutlort, menibri' etlion des Amis-

    de-la-Palrie. galement l'un dis membres du Comit de surveillame.remplit une mission fort dlicate lors des journes de Septembre; commeagent de Panis et de Sergent, il fut cliarg de recevoir et de centraliser

    la Ville le diiftl de lotis les objets trouvs sur les victimes des prisons,et fut accus d'asoir dilapid ces ellets. Un arrt du (^.onseil gnral de

    la ('omnmne. du Kl mai 1793. imprim 2.90(( exi-uiplaires et aflicb.dclara qu'il y avait l'U bris de scells, violations de lpts et de nom-

    breuses infidlits et donna mandat au procureur de la Commune dednoncer Dulort. ai'isi qu> ses collgues, l'accusateur public, m&is cetarrt demeura lellre-umrle, le parquet de la Commune, compos dilberlet de Cbaumelte, tant In dvotion des dilapiilaleurs; aussi le Comitde ^tirel gnrale, pir un arrt du 2(t septembre suivant, reconnut lejintriotisme excellent de DulTnrl el ordonna de lever les scells apposscliez lui ; les cboses en resicreul l jusi|u'en prairial an 11. A c" monu>nt,lanection des Amis-di--ln-l*atrie reut plusieurs dnonciations contre IhifTort.les unes manant de Deltroit et .Moreau, membres de la C'>mmune dulOaonl. Ii's autres de Scott, commissure de la section de ITuit. C,edernii'r, cliain de l'apurement des com|)les de la Commune ilu lu .lot.ivail t a mme de constater le bris des scells, la disjtarilion d'objets levaleur, ainsi que la fausset des dclarations de l'anis. Sergent et IlutTort.qui avaient prtemlu que les scells av.iient t briss par la Conmiissionde Vingl-lJuHlro.lors de la reclierclie des |uipiers concernant le procs deLoui* XVI. Celle fois, le Comit de sret gnrale s'mut de ces accu-HaliiHM : ai^i d une nouvelle ptition adresse par les ciloyi'us Canaplee Valinrnurl, lendnnl h In rincarcralion de DutTorI, il cbargea, li

  • IMIiolH C.TIdN ix

    JU Irui liilni an III, la seclioii des Aniis-de-la-Halrii:' de iirocdor une

    emiiuMe sur les faits impuU's DulToil. Dos commissaires du ('omil civil

    de coite spclion reciieilliront des ronseijiiicmcnts fort curieux sur laconduite dti cet obscur instrument de l'anis et de Sergent. Ancien conduc-

    teur de diligences el marchand de vins aubergiste, il se trouvai! dans unesituation des plus prcaires au moment de la Rvolution du 10 aot; ildevait entre autres sommes 800 livres un marchand de vins et se libracompltement aprs les journes de Septembre. liO marchand en questionstanl prsent chez DutVort pour le rglement de son compte, aperutsur la chemine et sur la table une quantit prodigieuse de botes d'or, demontres et de bijoux, proveiiaiil Iri's vraisendiiablemont des prisons,indpendammenl dune malle pleine dargeiiterie. DulFort passait dans sonquartier pour s'tre enrichi des dpouilles des massacrs, car on ne pou-

    vait s'expliquer autrement l'achat d'une proprit do 300. OOO livres, sans

    compter d'autres biens acquis sous des noms supposs.

    En rponse aux dnonciations dont il tait l'objet, DulVorl adressa aux

    reprsentants du peuple un long mmoire en vingt-neuf paragraphes,intitul : Justification de l'innocence opprime, dans lequel il se dcerne

    les qualificatifs de citoyen doux, honi.le, vertueux et plein d'humanit.

    Ce factum est crit dans un style emphatique, maill d'exclamations

    comme celle-ci : rage! barbarie! dans quel sicle suis-je tomb! chacun des articles commence par ces mots : La Convention verra t-elle

    de sang-froid traiter d'assassin des 2 el '.^ septembre, ou bien de terro-

    riste, celui qui accomplit telle ou telle actitm? Dans cet expos, DulTorl

    raconte que, lors des journes des 2 et 3 septembre, il avait procurl'largissement des dtenus do Sainte-Plagie pour dettes et mois denourrice, qu'il s'tait rendu do l l'Abbaye, o une foule immense rem-plissant les avenues l'avait empch d'aller plus loin, qu'aprs avoir renducompte de celle tentative infructueuse Ption, rest calme et indiffrent,

    il s'tait transport la Force, o tout paraissait tranquille et o lesmassacreurs n'taient arrivs qu'aprs son dpart, ajoutant qu'il avaitsauv, le 3 septembre, les 231) Suisses enferms au Palais-IJourbon et queles assassins voulaient brler vifs. DulVnrl rappelle que. dans la nuit du9 au lO aot, il fut envoy au Faubourg Saint-Antoine, afin d'y oiganiserla rsistance et d'y concert.t les mesures pour la destruction du tyran >i.et qu'au retour de sa mission il fut proclam officier de la Commune:il fait connatre galement son intervention courageuse, le 10 aot, ausoin du Conseil gnral do la (Commune, o il s'tait jet aux gi-noux dupeuple, le conjurant au nom do la Patrie d'jiargnLT les 76 Suiss'-s quise trouvaient enferms l'Ilnli I do Ville.

  • |\M;n|ir. pour annoncer qu'il avait remis la CommuneMMI.OIK) livres, dont elle se trouvait dpositaire, ajoutant qf les pr-tendues dilapidations imputes au Comit de surveillance taient bienexagres. Dullort termine cette apologie par des menaces l'adresse di-

    ses lches et perlides dnonciateurs, qu'il somme de conipnraitre devant

    ses juges, pour que la justice mette en balance s'il a bien ou mal servi sapatrie. .Malheur ii vous! s'crie-t-il, la barre de la Convention nationale

    sera par moi continuellement assige, jusqu' ce que j'aie tir vengeancelie l'iniioceiu-e oiifirime. (.N * l2l-iMl.i

    Ktienne-l'ierre Leclerc, membre de la C.ommune du 10 aot pour lasection du Hoi-do-Sicile, adjoint le 2 septembre au Comit de police et desurveillance, n'tait ims, comme on serait tent de le croire, le professeur

    rgenl de la Facult de mdecine, qui fut incrimin jiour avoir donn sessoins la famille royale au Temple.

    Ce Leclerc, commis-grcflier de l'iltel di- Ville en ITS'.t. de\int sou>-

    chef de bureau des Subsistances; membre de la plupart des Sooilspcqiulaires, notamment du Club des C.ordeliers. du Club des Jacobins, dela Socit fraternelle des deu.x se.\es, du C.lub central et lectoral, il jiril lapart la plus active aux prparatifs de la journe du Kl aot; intimementli avec .Maral, dont il gotait les principes, il fut son collaborateur asidu

    lorsqu'il fut ap|>el au Comit de police et de surveillance.han.H la nuit du !l au 10 aot, Leclerc fut envoy par sa .si-ctinn au l.'.onseil

    gnral de la Commune, pendiint (|in> ses deu.x tils prenaient part aucombat de.s Tuileries. I^e jour o Louis .\V1 fut conduit au Temple.Leclerc fut l'un ib-s commissaires de la C.iwnmune chargs di- faire am-nager la Tour pour le lo|.'cment du Hoi. malgr l'opposition le IVIion.qui voulait escobarder et installer le tyran dans l'apparlemenl du rez-de-chausse cl, anim d'une haine violente contre la monarchie, rpondith toutes tentatives d'intimidation, tjii'U nr ntimnissuil ftoinl dr Uni ...

    han^ ses fonclion.H d'adminisiralenr de Police qu'il conserva jusqu'la lin de dcembre I7'.*2, Leclerc n'eut jamais aucun manienn^nt de deniersel ne joua qu'un rle as.nei eirac; il .si- bornait, parait-il, a faire fonctionsdo juge d'instruction cl interroger les dtenus; au>i. b- 2 avril I7'.t:i,

  • IMIliihl (Tins

    lors(|iril fui iioiiiiiif juyo (lu rribuiial du ',i' arrondissenienl, il ne changeapoint d'atlriliutions: lo I" messidor an II, il passa au Tiiliunal criminel

    du Dparlenieut. Sou lection eu qualit de juge au Tribunal du 3' arron-dissement donna lien de violentes attaques, la probit du candidat futpublii|ueiuoiil coiilesle, on Tacrusa de s'tre appropri une montre pro-venant des dpouilles recueillies dans les prisons lors des massacres de

    Septembre 17tt2. Lederc reconnut l'exactitude de ce fait, mais adressa,

    le 22 mars ITt.'J. au prsident du Corps lectoral, nue lettre pour se

    disculper des soupons injurieux qu'on faisait peser sur lui ; il dclaraavoir eu entre les mains la misrable montre qui avait suscit tant decalomnies et en avoir dlivr rcpiss, mentionn dans l'inventaire quifut dress par sou collgue DulTorl, le 27 novembre 1792. Comment,s'criait-il, pouvait-on raisoiinablemenl supposer qu'un homme port la place d'administrateur par le vu unanime do la Commune du Kl aotft assez vil pour sapproprier un objet de cette nature? et n'lail-il pashonteux dtre rduit s'abaisser des explications pour des inculpations

    aussi extravagantes? Le Corps lectoral, ajoutait Leclerc, a-t-il donc oubli" (jue, depuis la mmorable journe du 10 aot, les IJrissotins, les Rollan-dins et tous les charlatans hypocrites en patriotisme se remuent en tout

    sens pour comprimer, repousser et touffer, s'ils le peuvent, ces hommesnergiques qui ont eu le courage de sauver la Patrie? le Corps lectorala-t-il donc oubli qu'au sein mme de la Convention, cette faction scl-rate a fait les plus grands efforts pour diffamer ces citoyens robustes qui

    ont eu le courage de faire avorter leurs complots, que Panis lui-mme,qui jouit d'une estime si mrite, a t l'objet des calomnies les plusatroces .

    Comme Leclerc put prouver la resliluliou au Conseil gnral de laCommune de la montre d'or qui se trouvait entre ses mains, le Corpslectoral confirma sa nomination de juge.

    Malgr tout, il resta sous le coup de cette accusation; Hermari, danssou rapport sur les tribunaux la reprit, dclarant (jue Leclerc tait tar

    dans l'opinion publique, qu'il faisait la honte de son Tribunal et qu'il

    passait pour avoir vol des bijoux, lorsqu'il occupait le poste d'adminis-trateur de Police, notamment une montre qu'il avait t oblig de restituer.

    Leclerc fut arrt dans la nuit du \'-i au II messidor an II, par ordredu (>omit de salut public, et crou la Force, sans pouvoir, comme il ledit, se rendre compte des motifs de sou arrestation, mais sa dtention nefut pas de longue dure, un arrt du Comit de sret gnrale duy thermidor ordonna sa mise en libert. L'ancien membre du Comit desur\eillance n'eut rien de plus press que de rentrer chez lui et voulut

  • leiireiidrc >a |iluri; le lueinii-r coinmis uu Uureuti
  • IMHdlU r,l|iv\ xii.j

    >e tiouvenl au bas le elle lettre, le sien ne s'y reiKonlre pas. il n'est donr ni auteur.ni complice de ces massacres.

    L'homme bon, humain, sensible, compatissant, dont la vie entire a t exemplede tout reproche, ne dbute pas dans la carrire du crime par un attentat aussipouvaiilahle. .Vrchivos nationales, dossier l.oclerc. F'' illl'.'

    Lenfant, mombre, comme Lederc, de la Commune du lO aot pour lasection des Dioils-de-1 Homme (nom lvolulionnaiie de celle du Hoi-de-Sicile) fut galement adjoint au Comit de police et de surveillance et frappde la mme rprol)alion. Dnonc, au mme lilie que ses collgues, il dulcomparatre le 7 prairial an III devant l'Assemble jinrale de sa section,qui, aprs lavoir entendu sur les inculpations et dnonciations lancescontre lui, prit l'arrl suivant, dt)nt les termes mritent d'lrc rapports:

    L'.Xssenible..., considi'ianl que le citoyen Lenfant est prsent dans une multi-tude de journaux comme signataire d'une lettre infme crite pai' les administrateurset adjoints do l'administration de Police de la Commune de Paris, la(juelle contientapprobation des horribles massacres des 2 et 3 septembre, et invitation aux iJparte-menls d'imiter l'horrible exemple qui leur avait t donn par quelques brigands deIn capitale :

    Qu'il faisait jiurlie alors d'une administration de Police infecte de la prsencede cet homme odieux, dont les massacreurs ont fait leur idole, et que la seule asso-ciation un pareil homme constitue un grand soupon :

    (Ju'il faisait partie d'une administration qui est au moins coupable d'lre restespectatrice insouciante et paralyse des massacres, lternelle douleur de la Rpublique;

    yue le citoyen Lenfant, depuis plus de trois mois que cette lettre circule danstous les journaux et a soulev de toutes parts les clats de l'indignation des amis dela Rpublique, n'a pas dni celte pouvantable lettre et qu'il assure contre toutevraisemblance qu'il ne la connoit que depuis hier ou avant hier.

    (Jue cette lettre a t trouve chez liobespierre et proclame dans la Conventionnationale, o aucun des signataires inculps ne paroil avoir dni son existence;

    Que le citoyen Leclerc, autre accus de ce grand crime, a reconnu l'existence dela lettre et dni seulement d'avoir appos sa signature

    ;

    Qu'enfin Lenfant n'ayant pas encore remis sa carte de citoyen de la section desUroits-de-lHomme, ni t affich celle des Invalides, n'a pas cess de faire parti''de la premire

    ;

    Arrte que le citoyen Lenfant sera mis en tat d'arrestation et que les motifsseront sur-le-champ adresss nu Comit de silret gnrale.

    Kn vertu de cet arrt, Lenfant fut crou k la maison d'arrl de laUourbo, oit, aprs deu.v mois de dtention, il rdigea et adressa auC.omit de siiret gnrale, l'eU'et de se juslitier des accusations quipesaient sur lui, le mmoire suivant :

    Je suis dtenu comme prvenu de ces crimes atroces qui souilleront a jamais lespages de la [(volution.

    i'ai. ra'a-l-on dit. fait l'apologie des forfaits des 2 et 3 septembre, j'ai sign l'in-vitation aux Dp.iiti-ments le se irorfer de saiiu l't d'horreur.

  • liv INTRfllilir.TIn.N

    Voilii, citoyens ic(rle, par mon application mon inexprience, h ma nouviMut pour b->affaires. Le hparlemeni de Police manquoit dlibrations secrtes dur>-nt, aux lei-mes de celle organisation, tre prises par ces

    seuls administrateui-s qui ne se donnrent des collgues que pour avnir des premierscommis revtus d'un caractre authenlique.

    Voil de |uelle manire j'arrivai la Police, voil tout ir que je lis; je manifest.iisouvent ma sensibilit el jamais cette odieuse svrit qui punit deux fois.

    Enliii le jour de sang arriva: sans force, on n'en a qu'avec de .l'autorit et cen'toil pas ilans mes mains qu'elle reposoil. je restai, cumnie tous b-s citoyens,comme le Dorps lgislatif lui-mme, spcclaleiir impatient et rvolt de i-es crimes,dont le plus urand sans iloute fut l'inertie du courage de la force publi()ue. Voil,citoyens ri-prsenlunls, quelle fut ma cunduilti'.

    Aujourd'hui on m'accuse d'avoir sign, comme membre de la Polici- du 10 aortt.une circulain- apologtique de ces massacres, cela est faux, jamais ma main ne connutle crime, et c'en est un d'engager son frre le commettre, ji- n'ai rien sign.

    A rpoi|ue de mon arrestation, je demandai que l'imprimeur qui avoit donn sousmon nom cet crit coupable, fAt tenu (l'en reprsenter la minute et de rapporter maignature, mais la voix de l'iimocence esl perdue, mm>> pour la vertu, lorsque celledernire se livre avec trop de i-halenr l'indiuiialion, la venieance; je ne fus p.iscout, on me jugea cou|Mible parce que l'on in'accusoit d'un crime norme, el mi'voil depuis di'UX mois pri de ma libert,

    lgislateurs, au milieu il'une rvolution pour la libert publique, la libert p,irti-rulin* p'Ui ire froisse, ni.iis elle ne doit pas l'tre lonutcms; environnei! votrejustice de lumire sur ma conduitte, je n'ai jamais ces.s d'tre bon tlls. j'ai t pouxnsible, je Hui pre tendre, je connois les charmes de l'amiti, je ne puis tre unMasvin. jiimie.

  • i\n!Miin;ii(i.\ XV

    qui, flans sa si'-ance du l."< thermidor, dclara qu'en prsence des dnja-lions formelles de Leufanl, on ne pouvait l'incriminer, moins que sasignature ne ft reprsente en dernier ressort; le 7' Comit de surveil-lance (section de la Runioni. sigeant rue Sainte-Avoye, le 19 thermidor,

    aprs examen du mmoire de Lenfant et des observations du Comit civil,aprs s'tre entour de renseij;nements sur la conduite morale et politiquedu mme Lenfant, estima qu'il y avait lieu de le mettre en libert, s'iln'avait pas sij^^n, comme il l'affirmait, la lettre crite aux Dparlementspar l'administration de Police de 1792, approbative des horribles massacres

    des 2 et ."} septembre 1792. Un arrt rendu par le Comit de sret1,^'Mirale le 20 thermidor dcida que le citoyen Lenfant serait mis en

    libert jirovisoire. sous la surveillance des autorits conslilui'es de la

    section des Droits-de-l'IIomme, mais sans tre rarm. En prsence d

    la suspicion dont il restait l'olyet, Lenfant, se trouvant sans ressources

    et dans l'impossibilit de se procurer une place, adressa au Comit desret gi-nralc une ptition pour obtenir sa libert dfinitive et son rar-

    mement, ptition qui fut apostille par les reprsentants Hoy et Reynaud.Archives nationales, dossier Lenfant, F' 477i''.i

    Frant;ois-Louis-Michel Chemin-Dforg,ues, qui est surtout connu parcequ'il occupa le poste de ministre des AlFaires tranjres, fut arrt unejircmire fois, par mesure de sret gnrale, dans la nuit du l'-\ auI i germinal an II, crou au Luxembourg et mis au secret. Il adressases rclamations la fois au Conseil excnlif provisoire et au Comit desalut public dans un mmoire du 21 germinal, o il se proclamait l'undes plus zls et plus dvous dfenseurs de la libert, ses rclamationsfurent accueillies, puisque, le '\ fructidor, le Comit de sret gnralerapporta le mandai d'arrt lanc contre lui. Une nouvelle dcision duComit de sret gnrale, du 21 thermidor an III, ordonna son arrestationavec Cally, comme signataire de la circulaire du :i septembre. (Archivesnationales. \V" 2S7, fui. :{9 ; dossier Dforgues, V 4li6o.)

    Parmi les membres de la Commune du 10 aot les plus compromis parle rle actif qu'ils jourent dans les massacres des prisons, figure Pierre-Martin Monneuse, marchand mercier, lecteur de la section de la Place-lloyale, qui fut l'un des juges composant le tribunal populaire a la Force.Au mois de prairial au III, une dnonciation anonyme contre lui fuienvoye au Comit rvolutionnaire de la section des Droits-de-l'Hommi'.Monneuse, parait-il, se constitua prisonnier immdialemenl, afin de con-natre son dlateur. Il fut nanmoins enferm dans diverses maisons

  • zT| iMimiH rriiiN

    J'hit>I, un il reslu prisoimi-r . rue de laHoquette, capitaine de l'une des compagnies de la section arme de Popin-court, et intimement li avec Rcard. eomm.indant du bataillon, se siunalapar son arileur rvolutionnaire, .\nssi devinl-il l'un des membres de la Com-mune du II) aot. On le rencontre plus tard cumulant les emplois les |dusvaris; d'abord sons-chef de l'atelier d>-s Petiis-Feres pour rhabillemeiit

    des troupes, il remplit ensuite durant quatre moi-t les fonctions do jugede pai.xdanssa section. Si quelques-uns des certificats de civisme qui luifurent dlivr no tarissent pas d loges sur son compte, d'autres rensei-

    gnements le montrent sous un jour beaucoup moins ilatteur. Juge de paixsous le rgime de Hobespierre. il est dpeint conune i\roL;ne. emporte,ayant l'habitude de boire avec ceux qui \enaiont son tribunal, bestituapri! le Vtth'imidor, il ne lui resta tl'autre ressourc ijue de vendre del'enii-de-vie au petit verre. Lors des v6nemo:ils du 12 germinal an IIIDnche^ne conxoqiia une as^teinble illgale et y |irclia le t(

  • INTUOIlUCTION xvij

    se lit rclamer iiiir la section le l'opincouil, (jui cerlilia son civisme flcpnisle commencement de la llvolulion, et obtint son largissement pararrt du ('oinit de sret gnrale du 10 lloral. Ducliesne fut denouveau mis en tat d'arrestation, le i prairial, en vertu d'un ordre dumme ("omil, cl incarcr dans la maison d'arrt du Plessis, dite Egalit;quoique, dans une supplique adresse Pierret, l'un des membres duComit de sret gnrale, il et dclar ignorer les motifs de son empri-sonnement, celle fois, celait bien le septembriseur qui tait airl el

    poursuivi. Duchesne le reconnut lui-mme dans un mmoire qu'il adressa,vers la lin de tbermidor an III, au prsident de la section de Popincourl,

    pour tre lu en Assemble gnrale, mmoire qui fut transmis, le 'M\ ther-midor, au Comit de sret gnrale. Dans cet expos des plus intres-sants, Duchesne rend compte de ce qui se passa le 2 septembre 1792 laConciergerie, o il s'tait rendu en jualil de commissaire de la Com-mune. Nous lui laisserons la parole :

    C.iloyeiis. J'ai apris qui' j'ai cl diMinnci'' pour avoir paiilcipi'' aux massacres du2 septembre i-t de m'avoir fait nuiiiiiK- coiimiissniio pour .illor la Conciergerie rul effet.

    A une calomnie aussi atroce je rpondrai qu'tant la Commune, le 2 septemlire,dans la matine, l'on vint dnoncer qu'il y avoit la Conciergerie des planches defaux assignats. \ l'instant, il fut nomm une commission de quatre membres l'effetde s'y transporter pour en faire la recherche; je fus nomm un des quatre pourremplir cette mission et, tant munis de pouvoirs, nous partmes. ,\ri'ivs la cour duPalais, nous y vmes les cadavres amonceles. le pcuf)le s'empara de nous, disan( quenous venions pour sauver les [^prisonniers],ce ne fut qu'en faisant lecture de nos pouvoirsque nous parvnmes, non pas sans peine, la porte d'entr de la Conciergerie; nousfmes tous quatre saisis au colel par les massacreurs, qui nous menacrent de subirle mme sort, disant que nous venions pour empcher ce qu'ils apeloient leur ti'avail.Nous voulmes requerrir la force arme, mais nous en fumes empchs, et nous direde leur faire lecture le nos pouvoirs, ce que nous fumes forcs de faire de suille ; les(|uatre qui nous avoient pris au colel, accompagns de quatre autres, tous le sabrenud, nous conduisirent dans une cour dilte le prau et nous forcrent de rester aveceux, jusqu' ce qu'ils eussent lini leur travail, ce (|ui ne fut |ias long, car il en restoilenviron six qui eurent la vie sauve. L'expdition faite, toute la horde massacrante\inl nous et nous dirent que nous pouvions remplir notre mission, mais qu'ilsvouloient nous accompagner, ce que nous ne pmes empcher; alors nous fmes lavisille de plusieurs chambres, o toul toil sans dessus dessous, nous y limes lesreiherches les plus scrupuleuses et n'y trouvant rien, nous en fermrent les portes ely apposrent les scells. Ite l nous passmes aux chambres des femmes, peine yfnies-nous que nous fmes assaillis par une nouvelle liorde, qui se saisissent deniius et nous tranrent hor de la cour ilu prau, o ils nous monlrrcnl un hommequ'ils avoient trouv dans une paillasse, disant que c'loit nous qui l'avoient faitcacher afln de le sauver, nous leur limes connatre que cela ne se pouvoil, ne nousayant pas quitt dans nos lecherches, el ils voulurent l'iriHlant massacrer le pri-sonnier, mais il leur dit que s'ils vouloient lui sauver la vie, il leur diroient o il yavoit des planches de faux assignais. .Moi entendant cela, je leur dis avec douceur de

    T. V.

  • x, I.NTUoDl'CTlM.X

    ! nous ponrrimis ili-i'.nivrir liioii des rlioses, aloi-s ils se rcndin-nl

    nn'S raisons ; .iiissilot il nous loniluisil l;i fhambre diltc dj;m''rali' de sa stclion une alleslalioii porlanl iiiit'. depuis le i prairial

    prcdent, aucune tinoncialioii nouvelle n'lail parvenue au sujet de saparlicipatioii prsume aux massacres de Seplondire. (.Vrcliives nationales,dossier Ducliesni-, I'' ilSi.i

    Parmi les lonmiis.saifis do la Comnmnf, ipii se IransporU-renl avecDuchesne t'i la Conciergerie, lijruro Klienne (-oehois. tapissier, membre dela section du Pont-Neuf, qui fut incarcr le I" lloial an II, sous raccii-salion d'avoir particip aux massacres et favoris le pillatre, mais fui misen libert, le i:i fructidor an III: le Comit de sret gnrale ayantreconnu qu'il n'avait t envoy la Conciergerie que pour y ajiposer lesscells, empcher les dilapidations el assurer la Iranquillil |iubliijue.'.N ' 12(1 1 \22j

    lu .mu.- nllii iff municipal. Cliarles-Louis-Matbias llu. picier. jiij:c20), passe pour avoir prsid aux massacres des prtresle Sainl-Firmin; d'aprs une dnonciation lance conlii' lui, le '2''> ger-minal an II, par le citoyen Pauly, il aurait t liar^, lors des massacresdoi prison, d prociler l'inlrrrogatoirc des prtres arrls dans lesviflileft domiciliaire, el se srail acquill de celle mission, parait il. a\e.

  • INTnnniT.TION xix

    lgreli', boulloiiiiciie ol nn''iTic indcence, se pormettanl de rire et dedire : MonsiPitr e^f prtrr. il m fuit intirr, f/lors c'est encore pour lei/H/t/'>siii. Arrt le 2 floral, llu non seulement se dfendit de toute parti-cipation aux massacres, mais encore rappela le rle important qu'il avaitjiiu daus la nuit du au 10 aot; il s'tait trouvi'' en possession de lalettre du tratre Mandat" et avait en};afi ses collgues de la Commune sauver la Mairie en s'emparant l'instant des armes, des munitioils,

    ainsi que des points avantageux : lui-mme se rendit sur-le-champ auposte le plus prilleux, celui de Henri IV, qu'il n*; (]uilla qu'aprs avoirfait retirer les canons braqus contre le peuple et les Marseillais. Lesarguments allgus par IIu durent loucher le Comit de sret gn-rale, qui. par son arrt du 12 thermidor an II. ordonna de le mettre enlibert' et de le n'iablir dans tous ses droits politiques. (Archives natio-nales, dossier Hu, F' 474').'!

    Nous signalerons encore au nombre des obscurs Septembriseurs,dnoncs k la justice, Lesur, de la section du Luxembourg, arrt lePt prairial an II, pour sa participation aux massacres des Carmes et desprisonniers d'Orlans, qui s'tait signal par la violence inoue de soulangage. Un lui prtait ces propos sanguinaires tenus au retour de sonvoyage d'Orlans : La guillotine n'allait pas assez vite, avail-il dclar,il fallnit encore des saignes dans les prisons, si le bourreau tait las, ilirait lui-mme sur l'chafaud avec un pain de 'i livres, dut-il l'abreuverde sang, il serait satisfait en faisant prir les coquins d'aristocrates.

    Lesur fut reblcb, mais poursuivi de nouveau en l'an IV, avec les autresSeptembriseurs qui, pour la plupart, furent renvoys indemnes.

  • INTRODLCTinN

    II

    L'tat de Paris en IVQS.

    Do Ions les ilooiimenls conservs dans nos dpls d'arcliives, ceux

    qui rellleiil !e mieux la physionomie de Paris en 1712. ce sont les

    procs-verbaux, en quelque sorte quotidiens, dresss par les conmiissaires

    de jiolice des sections, qui, par la nature mme de leurs fondions, setrouvaient mls tous les incidents de la vie populaire et qui devaient

    renilre compte au Dpartement municipal de Police de ce qui se passait

    toute heure du jour et de la nuit dans leurs quartiers respectifs ; rienn'chappait leur surveillance, c'est dans leurs rapports que se rencontre

    tout ce qui concerne la police de la voirie, celle de la rivire, celle des

    mieurs. des jeux, des cabarets ol garnis. Interrogeons ces procs-verbauxo .se trouvent tant de curieuses rvlations, et parcourons successive-ment les rues et ruelles ilu vieux Paris qui a subi tant de transformations.

    Si nous commenons par le centre de la capitale, nous entrons dans lasection des .\rcis, c'est--dire, tout le quartier situ dans le primtre duChAlelet et de Saint-.lacques-de-la-l{oucherie. Ce quartier, comme l'on sait,

    tait un vritable dilale de rues troites et tortueuses, o de tempsimmmorial les bouchers avaient lu domicile et oii ils exeraient leurindustrie. Or, nous voyons que dans une de ces rue, celio de la Vieille-

    Place-aux- Veaux, commencanl la rue Planche-Mibray. et aboutissant larueileSaiiitJaci|ues-de-la-ni)ucherie, les bouchers ne se gnaient nullementpour procder chaque malin surlavoii- publii|ue l'abattage et au dpe-age do leurs bles, ils travaillaient ii ce qu'ils appelaient, on terme de m-tier, faire leurs bu'ufs '", coHo npralion se prati(|uait au vu et au su dela l'olice, puisqui- le commissaire fut i)blig constater, tlans une de sestourne, qiii> li-s bouchers avaient absolument nglig de balayer les dbriset immondires provenant de leui' travail du malin, malgr l'assurance for-melle qu'ils lui avaient donne ii cet gard. \ 22.S2.1 I.e mme jour, lecommissaire de police de la section des .\rcis fut frapp de la malpropretcxlr^me do la rue de Saint-Jacqucs-i|p-ln-Kouclierie, o les immondices se

  • ixTnoniTTio.N xx.i

    tmii\aii'nl aninnrelri's sur la cliaiissco cl n'.iv.iinl jtu v[vo ciilovcs parlesboueux, en raison do l'insuftisance do leurs lombcreaux. ('ne autre rue dece quarlier, oolle do la Tannerie, longue el resserre, qui mellail encommunication la place de (Irve el la rue de la IManclie-.Mibrav, avaittrs mauvais renom, elle tait babile surtout par des femmes puldi(juesel des gens sans aveu, aussi les patrouilles ne s'y aventuraient iin'conlre-cur el se plaignaient journellenienl de recevoir sur la lte lecontenu de pots d'urine et d'ordures, voire mme des baquets d'eau saleet puante que l'on dversait chaque instant lors du passage des gardesnationaux. ( .N" '22HS, 2'2\)it.) Il y avail noiamment dans celle rue uncabaret mal fam, repaire do vagabonds et de voleurs, connu sous le nomde Tnbagie du l'ihe l)iirh('iip, la police le tolrait et y faisait de temps autre une enleve de mauvais sujets , c'est--dire une rrtfle gnrale demalfaiteurs que l'on envoyait la Force. '.\" 228 i.) Lors des journes desoplombrc 1792, le commissaire de police de la section des Arcis arrlachez un marchand de vins de la rue de la fannerie trois repris de justicesortant de la Korco ; mais, comme ils paraissaient se repentir de leurs

    mfaits, il crut devoir les relaxer el les renvoyer leur auberge, attendu,

    mentionne le rapport

  • xxij INTR(HL'r.TION

    liroslilues et le soulem-iirs qui iialurellcmeiit ne manquaient jias l'oc-

    casion (le ilvaliser les passants attirs dans les taudis du quartier; un

    roulicr d'Arpajon, raccroch par deux . femmes du monde sur le l'orl-au-|{lc,et les avant suivies dans une chambre de la ruetienllroy-l'Asiiier, futdiiouill de deux billets de 2t'> livres, et lune des femmes, connue snus

    le nom de la Grnnde GfiiPvirrf, parvint s'chapper, grce la conni-

    vence de recruteurs. Au coin de la dri-ve tait ouvert en permanence un

    dbit d'cau-de-vie des plus frquents, tju'on appelait Ifi C/tvf les c/itir-

    /luiutins, et o les buveurs restaient attabls des heures indues, endpit des descentes de police sans cesse renouveles. (.N"' 2897, lilUtj.

    Sur le trottoir de la place de (Irve existait un jeu de billard aniilais annexii un cabinet d'aisance, habituellement frquent par force gens suspects,

    filous, voleurs de mouchoirs et de portefeuilles, qui s'y battaient, fai-saient bacchanale , cassaient les carreaux et empchaient, dit navement

    la femme tenant rtablissement en question, les honntes gens d'y entrerpour leurs besoins. N" 2'.M(). A cette poijue trouble, force d'invoquerla libert de tout faire, on prenait parfois des licences excessives, croirail-on

    qu'un industriel peu gn avait install tranquillement sur la place deGrve trois tonneaux de cidre qu'il vendait i broc renvers, et, comme lecommissaire de police de la section de rHolel-de-Ville lui avait reprsent

    que ladite place V-tait un endroit public appartenant tout le monde, ils'tait moqu de ses observations et avait mme rpondu sur un Ion fi>rtinjurieux. (.\' 2)l.' dt> balais, et remplissant trop les tomber>aux !tlll'). D'ailleurs, dins louli> la hingueur le la

    rue de la Morlellerie, l'une des principales du ipiarlirr, les boueux n'en-levaient b's boues que In-s supcriicii-lb'ment el. comim- ils ne se servaient|inin( l'enlvomenl des b)nes saisissaient

  • iM'i;ni)i:r,Tin\- xxiij

    tous les prtextes pour ng-ligt'i' leur service; ainsi, la ru(> du Monceau-

    Saiut-tiervais. jusques et y compris le chur de l'glise de Saint-Jeau,tait

  • xTiv INTROrd'CTinx

    20 avril IT'.t^, il v mil mie runion convoqiu'-e reiret ilf ilisculer la ques-

    tion du niainlion ou de reulvemenl ties bustes de Mailly el de Lafayetle

    qui ornaiiMit la salle des sances, runion qui fut des plus orageuses.

    L'impopularit de Lafayetle lail dj si grande que l'assistance, enrponse fi une motion d'Osselin, qui demandait l'ajournement de la dis-cussion, se mit crier : .1 Ims l.iiftii/i-ttp I bas Ip chevol blnnc! L'n citoyen

    de la section des l'ostes s'tant avis bien mal propos de faire observer

    qu'un cheval blanc n'tait pas craindre, puisqu'on le voyait de loin, fut

    abini de coups de poing et de coups de pied, et serait rest sur le car-

    reau, si Manuel et des officiers municipaux n'taient accourus ses criset ne l'avaient retir des mains de la foule exaspre. (.N" 293i.)

    A la suite des journes du 20 juin et du 10 aot, la surexcitation desesprits ne lit que s'acceiiluer et provocpia des perquisitions domiciliaires

    chez tous les suspects. Les commissaires de la section de l'IItel-de-Ville

    furent autoriss, par une dcision du Conseil gnral de la Commune, mettre en tal d'arrestation tous les prtres rfraclaires domicilis dans lasection el k les envoyer aux Carmes N" 2).'i9), mais ils s'acquitti-rent decelle mission avec une certaine modration; c'est ainsi qu'aprs avoirarrt l'ancien cur do IJoissy-Sainl-Lger, quoique celui-ci et dclar

    n'avoir point prt le serment, ils lui rendirent la libert, se basant sur

    ce qu'il n'avait jamais troubl lOnlre public et qu'il n'y avait aucuneplainte sur son compte. i.\"2JtGl).i Un doit constater que la prsence deslrlres rfraclaires dans les paroisses tait souvent une cnuse de troublesel de dsordres par suite du fanatisme et de rimiirudence des com-munauts religieuses. Ce qui se passa certain matin dans l'glise deSaiiit-Ciervais en fournil une preuve non quivoipie. .V la mme heure,deux prtres, l'un constitulionnel, l'autre rfraclaire, disaient chacun leurmesse. Les Surs de Charit de la paroisse et les religieuses de la Croix,qui s'taient empresses d'assister l'office ilu prlre insernieiile, cau-srent un vritable scandale dans l'glise en alTeclanl de s'enfuir danstous les

  • INTHDITTION xxv

    laissaient sjourner les ordures au coin 'les borues et ne se servaient debalais que dans les rues Saint-Antoine et Saint-Paul. Presque toutes les

    voies publiques taient encombres de pierres, de bois, de dcombres, de

    gravois, de gros morceaux de charronnage qui les rendaient impraticables.

    (X' 2)^30, 2'.V.\8.) Un procs-verbal du 13 fvrier 1792 constata l'obstruction

    de la rue de la(>erisaie, en premier lieu par des tas de moellons, ensuite par

    une masse de terre value cent tomberoaux. boucbanl le ruisseau, arrtant

    le cours des eau.\ et empchant absolument le passage des voitures.

    (N2338.) Toutes les tentatives faites pour modifier cet lat de choses

    chourent, le commissaire perdait son temps et sa peine; il res.sort, en

    efTet, d'un nouveau procs-verbal que les rues de la Cerisaie et du Petit-

    Musc taient toujours aussi malpropres, toujours aussi encombres,surtout du C(M de la maison des Clestins, concde depuis 178."i aux

    Sourds et .>[ue(s, sous la direction de l'abb Sicard, qui avait reu maints

    avertissements ce sujet, toujours en pure perte. (N" 2320.) Cet encom-brement permanent des rues du quartier de l'Arsenal, surtout jiar des

    matriaux servant l'entrepreneur des travaux du quai des t)rmes, pr-

    sentait d'autant plus d'inconvnients que la circulation y tait exirmement

    active en raison du passage trs frquent des voitures du port Saint-

    Paul el de l'Ile Louviers. N'232l).) Aussi la lAche du commissaire de

    police de la seclion de l'Arsenal n'tait pas toujours commode; il seplaignait, le 12 mai I7!I2, de l'engorgement et de la confusion qui

    rgnaient dans Ions les ports par suile de l'inexcution des anciens rgle-

    ments tombs en dsutude depuis la Rvolution; il observait notamment

    que le petit pont sur l'goul des fosss de l'.Vrsenal. fait seulement ]>our

    les pitons el compos de planches trs minces, risquait d'ire bris parle passage des voitures lourdement charges. [N" 23'i7.) Depuis le nouveau

    rgime inaugur en 1789, beaucoup de gens se croyaient en droit de (ont

    faire el de tout oser, c'est ce que le commissaire de police eul maintes fois

    l'occasion de remarquer.

    .\u mois d'octobre I7!ll, l'un des arbres l'entre de l'Ile Louviers

    tant tomb, aussitt les garons d'un chantier de bois de chauffage

    trouvrent tout naturel de se l'approprier, se mirent en devoir de le scier

    el rpondirent aux observations qui leur furent adresses que ces arbres

    n'appartenaient personne et que la libert actuelle leur donnait le droit

    de les dbiter leur pro!il. i.\" 231."). i Le o novembre suivant, le commis-

    saire de police, voulant niellre excution les arrts de la Municipalit

    relatifs aux choppes et talages, rencontra partout la plus vive opposition,

    n'entendit autour de lui que des plaintes, des menaces, voire des injures,

    el dut se borner faire serrer le plus possible, le long des murs, les

  • xxvj INTItOKlCTION

    revendeuses de fruits el de lgumes; mmo plusieurs marcliaiides de marecl campagnardes, i|ui talaient le lonn de la rue Saint-Antoine, signi-fireiil nt>llem.) Lo cur cons-titutionnel de la paroisse de Saint-I'aul se Irouvail galement en butte iirhoslilll de certains prtres de son glise: l'un il eux, l'abb Houvire.cliarg lie faire la prire du soir la cbapelle le la C.omnuinion. se jdaignilpubliquement ib's procds du cur de Saint-Paul son gard et jirovoquaum- scne Scan laleuse qui faillit dgnrer en actes ib- violence sur lapersnnm- de l'abb Urugire. (\ 23t'>2. i

    !.

  • IMltOnrcTION xxvi.j

    le sieur Lefaucheux, pi-ro, eut un dnouement tragique. Ce vinillanl.paraivs de la moiti du corps et aftlig d'une dysenterie, par consquent

    bien inoilensif, qui avait obtenu la faveur de rester chez lui en tat d'ar-

    restation, se brla la cervelle, laissant un crit o il dclarait qu'il sedonnait la mort pour pargner un crime de plus la malheureuse ville deParis et aux mchants qui la trompaient, ajoulani d'ailleurs qu'il n'avaitque trop vcu. (N" 2372.'

    l'n autre suspect, ([ui chappa miraculeusoinent la mort lors desjournes de Septembre, l'abb Sicard, instituteur des Sourds et Muets,domicili au.x tlleslins, tait dj dsign la vindicte publique depuisl'altercation qu'il avait eue. au milieu de juin 171)2, avec Houla, secrtaire-greffier de la section, qui lui refusait un certilical de rsidence, exigeant

    qu'il justifiAl de sa prestation de serment comme fonctionnaire public.

    L'abbi' Sicard, exaspr de ce refus, s'tait avanc sur lui et lui avnit misle poing sous le nez. iN iS-yi.) Le secrtaire-greffier, devenu membre dela Commune du lO aot, garda rancune l'abb Sicard de ses procdsun peu vifs; c'est probablement sou instigation que le Comit de lasection de IWrsenal prolesta, le l" septembre, contre l'largissement de

    l'instituteur des Sourds et Muets, incarcr comme prtre rfractaire,d'autant plus dangereux, observait-on, qu'il possdait l'art coupable deCMcher son incivisme sous des dehors patriotes, et demanda son rempla-cement par l'abb Salvant. (N" 2382.) Quelques jours aprs se produisitun curieux revirement : l'examen des papiers de l'abb Sicard, eti'ectu

    aux (llestins par l'un des membres de la Commune, Louis Paill, litclater son innocence et fournit la preuve que tous soup(;ons d'incivisme

    taient m:d fonds, aucune des pices trouves chez lui ne pouvantilonncr lieu la plus lgre inculpation. (\" 2.tS(). >

    La section de l .Vrsenal confinait celle de la Placc-Hoyale, peupled'tablissements religieux, principalement de couvents de femmes, quicausaient de srieux embarras |iar suite de la sourde hostilit' que nour-riisaient les masses populaires l'enconlre des congrgations animes del'esprit le plus rtrograde. Vers les premiers jours de novembre I7!t!. lecommissaire de police de la section de la Place-Koyale s'mut de larentre inopine, dans le couvent des l)ames-de-la-Croix, cul-de-sar(umne, de neuf religieuses, qui avaient profit de l'arrt du Dpar-tement autorisant la libertf- du culte pour rintgrer leur monastre,luelles n'avaient quitt, disaient-elles, que contraintes et forces par la

    violence et les menaces du peuple. (N^37i.) Il y avait lieu de redouterun conflit avec b-s matresses de classe, installes par M. Hiugin-. cur

  • xxviii INTRODUCTION

    (le Sailli- l'aiil: m.iis ces ancioiiiics rolijjieuses, lri;s paciliqiies, se compor-

    lrenl Ir^' convenabloniPiit. loiit en lant fermement rsolues ne point

    prter le serment coiislitulionnel et en dr-claranl jnelies prfreraient se

    faire enterrer dans un coin de la l'Iaee-Uoyale plutt (|ue de commuiiiquer

    avec le cur de Saint-l'aul. i.\ :

  • INTIKiDICTION xxix

    reclicrclier des armes dans sa maison si connue du boulevard Sainl-

    Aiiloine, maison qui, avec son jardin, occupait loul le terrain entre le

    houlev.ird et la rue Amelol jusqu' la porte Saint-Aiiloine. (.N" :{S02.)

    Le Faubourj; Suiiit-AiiloiiH'. dans louLe sa longueur, rlail liniilropliudes sections de la Kue-de-.Montreuil el dos Quinze-Vingts, par constiucnt

    ces sections participrent l'une et l'autre aux mouvements populaires qui

    prludrent aux grandes joui'ues rvolutionnaires de I7!I2.

    En janvier I7!I2, la fermentation occasionne, surtout dans le FaubourgSaint-Marceau, par le renchrissement excessif des deiu-es coloniales,

    eut son contrecoup dans le Faubourg Saint-An toi ne; des rassemblementstumultueux se formrent, les 23 et 24 janvier, la porte des piciers,au nombre de plus de vingt dans la seule section de Montreuil. Ceux-ci,pour chapper au pillage, furent obligs de vendre le sucre raison de20 sols la livre, c'est--dire perte: mais, malgr ce sacrifice, malgrl'envoi d'un dtachement de vingt gendarmes par la Municipalit, l'insur-

    rection s'tait gnralise et avait pris un caractre de plus en plus

    mena(;ant, un tel point que le commissaire, pour faire cesser la vente

    du sucre chez les piciers assijis pur le peuple. , le commissaire somma les citoyens de se retirer, ce

    qu'ils firent par respect pour la Loi, mais il eut l'occasion de remarquer

    parmi les manifestants les plus exalts un fripier, grenadier du bataillon

    de Monireuil. qui augnientail le luniulle par ses motions incendiaires, el

    un facteur de la l'lite Poste. (]ui disait haute voix que ceux qui

    n'honoraient pas Dieu, comme par le pass, devaient tre tirs quatre

    chevaux. (.N" ."lit'i!!.

    Le 27 juillet !7!t2. i heures du matin, loul le Faubourg se trouvaiten moi.li; tocsin lail sonn tant la paroisse de Sainte-.Marguerile qu' luparoisse de Saint-Antoine, et un tambour inconnu parcourait la granderue du Faubouig en ballant la gnrale. M. Roderon, commandant en

  • XXX INTIKHil i.TliiN

    second du bataillon des Qiiinzc-Viiigls, accouriil di-nii-vriu el essaya

    vaineinoni d'i'iii|n'rlii'r rd appel aux armes; un sergent de garde ayantdemand aux gardi's nationaux (jui sillonnaient le Faubourg en vertu dequel ordre se battait ainsi la gnrale, en obtint pour toute rponse

    que c'tait en vertu du salut public. Quant Santerre, son rle dans cettecbauloure fut absolument passif, il se tenait alors au milieu de groupes

    nombreux, vis--vis la paroisse de Saint-.Vnloine et, interpell, s'tait born

    dire que, n'ayant pas d'ordres, il m- pouvait en donner. i.N" :{9titi.

    Un jirors-verbal dress le 1 1 aot au Comit de la section des Ouinze-Vingls contre un ouvrier de la manufacture des glaces, combattant du

    10 aot, atteste une fois de plus avec quel soin scrupuleux la population

    parisienne dsavouait tous ceux qui pouvaient tre souponns d'avoirpris part au pillage les Tuileries. Cet ouvrier s'tait enivr de vin et de

    li(iueurs dans les caves des Suisses et tait revenu du cliAteau. les poches

    de Sun habit pleines de linge tin el ses goussets gontls d'argent, il s'tait

    mme vant une fruitire de la rue de Ueuilly d'en avoir pour 1 .2(1(1livres: re propos, cette femme lui avait fait remarquer qu' coup sur ildevait s'tre couch dans le lit de la Reine, puisque ses vtements taienttout imprgns de plumes. L'inculp reconnut bien, dans son interroga-toire, s'tre transport avec le jieuple, arm dune pi

  • IMIiiilH .) -.Non loin de l, dans le cul-de-sac des Provenaux, don-

    nant sur la rue de l.Vrbre-Sec, des nourrisscurs de la rue de la Tonnellerie

    avaient laiss sjourner pendant plus de quinze jours un gros tas de fumier,de la quantit de deux ou trois voilures, et s'taient excuss eu rejetantla faute sur les gens de la campagne qui n'taient pas venus l'enlever.

    ^.\ 3030.1 .Mais tout cela n'tait rien en comparaison de ce {\\iq l'on pouvait

    voir sur la plate du Vieux-Louvre. Celle place, qui formait un carr oblong

  • xxxij INTIlnliLClUN

    lirconscrit parlt-sbAtiments du Louvre. les rues Fromenleau et de Heauvais.

    avait l convertie en chantier par un maon qui y avait accumult'- depuis

    plusieurs mois des recoupes de pierre el des moellons: ce chantier lail

    devenu un rceptacle d'immondices et un nid rats qui y pullulaient,

    rongeant el dgradant les maisons d'alentour; de plus, les passants dpo-

    saient en plein jour, au milieu de ces dcombres leurs ordures, de telle sorteque les habitants de cette place devaient tenir leurs fentres constanmient

    fermes, tant pour se soustraire un spectacle aussi dsagrable qu'in-

    dcent, que pour chapper l'odeur infecte dj;age par ces latrines cielouvert. Le commissaire de police venu en personne, le 2S mars, l'elTel

    de constater l'tat des lieux, dclara que les manations produites par cesmatires taient si pestilentielles, qu'il avait t oblig de se boucher le

    nez, aussi exigea-t-il l'enlvement immdiat de ces moellons et retailles.(N" :j()il.i Ce fut en pure perte; deux mois plus lard, nouvellesplaintes des habitants de la mme place, toujours aussi encombre depierres de taille, do moellons el de recoupes formant une masse com-

    pacte, de jilus ei plus empoisonne, en un mol, absolument inhabi-table. Les habitants demandaient que le maon fl mis en demeure dedblayer le terrain, sauf son recours contre le gravalier, avec lequel ilprlendail avoir pass march pour l'enlvement des matriaux. (N'^tOtG.l

    Le service du nettoiement n'i'-lail pas moins tlfeclueux dans le quar-tier du Louvre ([ue dans les quartiers voisins; vers la mi-avril, le com-missaire de police, faisant sa tourne habituelle pniir la propret des rues,put constater, dans les rues de la Monnaie, des l'rlres-Saiul-dermain-l'.Vuxerrois, Baillol el de l'Arbre-Sec. la prsence de tas de boues accu-mules qui, il l'heure de miili, n'taient pas encore eidevcs, el reut lesilolances des habilanls au sujet de la ngligence de l'entrepreneur dunelli)iemunt, les voilures ne venant la plupart du temps prendre les boues

  • IMIIODLICTION xxxiij

    fenlrcs, sans mme crier y///- reoii! et surtout sans sinijuiter dessouillures maculant des vlements irrmdiablement perdus; c'est ainsi

    qu'un officier de la maison de Monsieur, traversant le quai de la Mgis-serie avec une dame une heure du matin, eut son habit de baracanbleu de Roi et sa veste de gros de Tours ion([uille compltement abms,ainsi que le mantelet et dshabill de toile blanche de sa compagne.

    (N" 3002. 1

    Dans ce rseau de rues troites (jui constituaient le quartier du Louvre,

    il y avait fort faire pour assurer la libert des communications, et lecommissaire de police semblait prendre tche de dgager autant quepossible la voie publique. Le 2(1 juillet 1792, il procda sur le quai de la.Mc'gisserie une enqute au sujet de rtablissement d'une enseigne, par

    un chapelier au-dessus de r.Vrclie-Marion, et il reconnut que le quai

    en question tait trs frquent, qu'il y avait des marchands l'inliniet des fleuristes deux jours par semaine, gnant beaucoup la circulation.que l'Arche-Marion formait un passage trs resserr, communiquant avecles rues de Saint-Germain-de-IAuxerrois, Thibautodez et Saint-Denis, si

    troit que l'on tait souvent oblig de se mettre de ct lorsqu'on ren-

    contrait des porteurs de fardeaux : en consquence, le commissaireestimait qu'il tait impossible de laisser un individu tablir une choppeet taler des chapeaux cet endroit, comme lavait fait certain chapelier,

    en vertu d'un bail pass avec la Municipalit, le 8 mai 1791. (l\ 3093.)Le quai de l'Infante et celui de la Mgisserie taient assez mal

    hants : on y voyait des gens quivoques, la plupart du temps desfilous, y organiser des petites loteries sur des mannes; le 4 novembre1791, procs-verbal fut dress un particulier, qui avait install sur un

    tonneau un jeu dit des trois cartes, et qui corrigeait la chance son gr;lorsque les joueurs gagnaient, il escamotait les cartes et dclarait que lapartie tait nulle. .\"30ll.i Quinze jours plus tard, fut amen devant lecommissaire un ancien soldat des rgiments de Mdoc et de la Ciuadeloupe,nomm Hellerose, qui avait organis sur le quai le la Mgisserie uneloterie avec cartes numrotes, mais qui, ayant justifi d'un cong etd'une cartouche honorable, fut simplement admonest et invit ne plusrecommencer. (N" 301'.) Le Salon des tableaux du Louvre attirait nombrede voleurs de portefeuilles et de mouchoirs, qui y venaient journellementpour explorer les poches des visiteurs et

  • xxxiv INTUniiLT.TION

    vol se ronconliTiil des f^arons cordonnier el boulanger sans ouvrage,

    mme un chirurgien. (\" 2998, HOOfi, 3007.)Ds la nuit venue, les |roslilues se rpandaient dans les rues,

    notamment en face de la colonnade du Louvre, prs des gazons. Certain

    soir de novembn-, un prieur de Saint-Laurent de Tirenoble s'tant laisse?

    entrailier par deux femmes de mauvaise vie dans un entresol de la ruedes Fosss-de-Siiinl-(iermain-de-rAuxerrois, y perdit son portefeuille

    contenant, avec quelques assignats, deux miniatures en ivoire reprsen-

    tant le Hoi et la famille royale; mais il n'avait point gard la notion bien

    nette tie i'enriroil o il avait t conduit, car le commissaire de police dela section du Louvre l'ayant acconipagn l'entresol en question, n'ytrouva (jue ties personnes parfaitement honntes, i N" .'iOli.i Lors des

    penpiisitions domiciliaires faites pour la recherche des armes et des sus-

    pects dans la nuit du 29 au 30 aot, les commissaires de la sfctioii du

    Louvre trouvrent couch, chez une fille i)uhlique de la rue de la Monnaie,

    un prtre rfractaire, ancien prfet au collge Louis-le-Grand. ijuils

    arrtrent et envoyrent la Force. (.\ 312r>.)

    Kn gnral, les faits dlictueux qui ncessitaient l'inlervenlion du

    commissaire le la section du Louvre n'taient que des contraventionsde jiolice. Il eut nanmoins constater l'assassinat d'un bourgeois deHeaugency, descendu chez son beau-frre, un orfvre de la rue Saint-

    Ilonor, qui fui relev "> heures et demie du matin, baignant dans sonsang, parles invalides de garde au Louvre: ce malheureux, dpouill

    de tous ses vtements, l'exception de sa chemise, respirait encore et

    fut transport la Samaritaine, puisa l'IlAtel-Dieu. i.N" .'tOli.

    Le Pont-.N'euf, avec les marchands en plein vent qui y avaient leurstalages et le Uot de population qui s'y portait sans cesse, tait l'objet

    d'une surveillance 1res active, en rai-son des mille incidents qui se pro-

    duisaient chaque jour, souveut provoqus par les faits les plus insignifiants:exemph' : le 3 juin 1792, une voiture lourdement charge, ayant de lapeine monter le l'onl-Neuf, attira lattenlioii du peuple toujours enveil, (pii senquil de la nature du chargement: le voilurier ayantdclar transporter des lingots de plomb, le conmiissaire de police, afin de

    tranquilliser la foule, fut oblig de procder une visite en rgle, laquelleamena la dcouverte de ({uelqucs sabres dont les assistants voulurentn'oniMarcr el que l'on em])nrla au grelle de police de la section du Louvre.(.N* 3072.) Le l'onl-aii-C.liaiigr, iu)n moins frquent, tait galementKoumis une surveillancf attentive. .\ la vill.- de> journes le Se|>-lembre ne produisit un fait trs significatif, qui montre l'i-lTacemeiit

    complet df l'autorit administrative en prsence de la volont popuiain- ;

  • IXTnnDLTTION xxxv

    le 2!l aot, la snile diin souftiol donn un ganle national par unemarchande de noisettes, qui se servait d'un litron dont le fond tait remplide foin, un rassemblomenl s'tait form; les citoyens, s'rigeant en juges,voulurent bien faire grce celte femme de la peine qui aurait d luitre inllige, c'est--dire un emprisonnement do huit jours la Force

    ;

    aussi la marchande crul-elle devoir tmoignera ceux qui rculouraient,toute sa reconnaissance des bonts qu'ils avaient son gard; quant aucommissaire, il n'eut qu' s'incliner devant l'arrt prononc par lepeuple. (\" 3123.)

    Le commissaire de la section du Louvre exerait, comme ses collguesdes sections de riIlel-do-Ville et de l'Ar.senal, la police de la rivire. Le2.') octobre I7M, il se transporta sur les quais de IKcole et de l'Infante,et procda la visite de cinq chantiers de bois brler qui s'y trouvaienttablis, l'un deux appartenant au dput Grau. Aprs enqute, il dclarancessaire la conservation de ces chantiers afin de faciliter l'approvision-

    nement des quartiers du Louvre et de Saint-llonor, et insista mmepour l'admission des marchands forains. iN" 3008.) On 1" voit constammentapaiser les conllils entre mariniers, au sujet de leur tour d'inscriptionpour le stationnement de leurs bateaux (.\" 3009), car c'tait au port derinfantc qu'abordaient les bateaux faisant le service des marchandisesentre Paris et Rouen ; il intervient galement dans les discussions sou-leves entre les compagnons de rivire et les propritaires de bateauxamarrs au quai de l'Ecole, au sujet du prix et de la dimension descotrets. iN' 3081.) C'est au mme titre qu'il est appel constater la falsi-fication du vin contenu dans six pices achetes Epoisses, en Bourgogne,jiar un marchand de vins do la rue Bertin-Poire, et consigne le rsultatde la dgustation faite par deux experts qui dclarrent que ce mlangefrelat n'tait ni loyal, ni marchand, et n'avait du vin que l'apparence.(.\''30.S0. Quelques-uns des procs-verbaux dresss par le commissairede police de la section du Louvre nous rvlent des traits de mursvraiment curieux. Un soir du mois de juin 1792, le sieur Hippacq, ancienhuissier au Chtelel, tant venu avec ses amis souper chez un marchandde vins traiteur de la rue de Saint-Germain-de l'.Vuxerrois, remanjua qu'ondansait daus la salle et voulut prendre sa jiarl du i)laisir : le joueur devirdnu lui signifia que les .Vllemands seuls pouvaient danser et que lesFranais taient exclus de toutes les danses: ledit sieur llippacq ayanitrouv le fait trange et ayant insist, reut un soufllet de lun des Alle-mands; alors le traiteur intervint et lui dit : " Estimez-vous heureux quece ne soit pas un jour de ^'rand bal, le jeudi uu le dimanche, car vous neseriez pas sortis vivants. .. Sur celte observation, le sieur llippacq et ses

  • XXXVI INTRODLir.TION

    amis jiis,'i'renl inudenl de se rclircr, salus leur dpart pur dos claquc-

    menls de mains ironiques, mais ne purent s'empcher de trouver extra-

    ordinaire cette distinction entre Frauc-ais et Allemands. (N ."^UTT.

    Si de la section du Louvre nous passons celle de l'Oratoire, nous

    assistons des scnes populaiies qui nous font connatre l'tat des esprits

    la veille et au moment des grandes journes rvolutionnaires. Le 29 mai1792. un capitaine du hataillon de l'Oratoire vint iinnoncer qu'il venait de

    sauver, sur la place du Vieux-Louvre, au milieu d'un attroupement

    considrable, un particulier que la foule pourchassait coups de pierres,

    avec les cris: A la lanterne, il faut le pendre ! parce que tout le monde croyaitqu'il avait arbor une cocarde blanche. L'interrogatoire de ce pauvre

    diable, ancien soldat d'un rgiment d'infanterie, dmontra qu'il n'avait

    jamais port de cocarde blanche depuis la Rvolution, bien plus, qu'il on avaitune aux trois couleurs, par lui reprsente au commissaire qui consentit

    le relAcher, sous caution du Suisse du chteau des Tuileries. (N324f).)

    Dans l'aprs-dine du 10 aot, une patrouilb- du bataillon de l'Or.itoire

    arrta aux 'l'uilorios, dans la cour de .Marsan, un comiiagnou menuisier,

    que la rumeur publique accusait d'avoir vol dos serviettes et dont on

    voulait faire justice sur-le-champ; comme il protestait de son innocence.

    le commissaire jugea opportun de le garder, pour sa sret personnclh-.dans une des salles de la maison de l'Oratoire. N M2il.)

    Lors dos journes do septembre 171(2, le Comit de la section do>(iardos-Kranaises (nouveau nom de la section de l'Oratoire), sigeant onpi'rmanonce, recueillit, "i heures du matin, les dclarations de plusieurs

    dos prisoimiers chai)ps au massacre, entre autres d'un volontaire du

    bataillon de Versailles, qui dclara que tout ii coup, les portes do la prison

    s'tant trouves ouvertes, il aperi^ut un grand nombre de personnes quis'crioroni ju'il n'tiit jioint coupable et qu'il tait libre. In jardinier,

    dtenu pour vol, sortit galement l'apiiol do son nom et fut conduit dans

    un htel garni du voisinage par des citoyens (|ui protgrent sa roirailo.

    In iroisime prisonnier, mis en libert la suite do la lecture do son

    crou, s'tait rfugi dans un h6lel borgne de la ru*- Jean-Saiiit-Denis, oil fui arrt le "i eptembro et mis on leniouro do s'engager sur-le-champ

    dans les troupes de ligne, apri-s avoir retir ti la Municipalit un certilical

    analnj;uo ceux que l'on doli\rail aux |iris(innior> olarj^is par la vi>i\ dupeuple. (.\ :i2t:.:2l."..)

    I^a sertion du l'alais-ljoval qui tait, ainsi (|uo nous ra\(in> \u pour lapriode de I7S*J I71lt, un foyer intense d'agitation politique, ne subit

  • INTltilIlIT.TION xxxvij

    gure en I7!t2 que le coiiti-L'-coiip dos graves vicniciils (jiii se succ-drent si rapidement dans son voisinage immdiat. La vie rvolutionnaire,tout entire concentre autour des Tuileries, avait un peu dlaissle Palais-Koyal ; cependant la Munieipalii se proccupait d'y assurer lemaintien de l'ordre, ainsi lors des troubles religieux suscits au moisd'octobre I7!M, dans le collge

  • Ail iiiili.u ilaviil IT!2. la ft-te organise pour les Suisses do (>liiUeaii-

    vieux, cil raison les divergences doitinion jui se manifcslrenl. causa

    uni- vive surexrilalioii dans les esprits. Le 13 avril, on discutail ilans un

    caf au coin des rues de Sainl-Honor el de la Sourdire l'adresse de

    Marie-Joseph (llinier; l'un des assistants, un sieur Cannelle, minralo-

    giste, sortit pour lire une afliche de la Municipalit, qui interdisait le port

    de toute arme le dimanclie suivant, et, ayant dclar publiquement qu'il

    prendrait son sahre pour protger sa famille, fut entour p;ir des groupes

    menaants qui l'ohligrent de rentrer dans le caf, o la garde vint le

    rlienlier pour le mettre en lieu sr. (.\ ;i'J37.)

    C'tait toujours au l'alaisHoyal que les personnages politiques taientl'objet des attaques les plus violentes, soit dans des placards, soit dans

    des journaux A la date du :2!t mai 1792, un employ de la (irande Posteaflieha contre Lafayelte un jdacard conu en ces termes : .. Peuple sou-verain, Lafavelte esl, fut et sera toujours un sclrat, un tratre laPatrie, je me porte son accusateur. Sign: Lu citoyen qui n'a pas peur.

    (.N :{.")78. 1 (omme Lafayette tait devenu absolument impopulaire, lescolporteurs de papiers-nouvelles ne se gnaient pas pour crier publique-

    ment " les crimes du sclrat, du monstre, de ce grand gueux, de cegrand sclrat d Lafayelte . (,.N " M(J28.;

    \ la lin dn mois de juillet I7!t2. un cajiitaine de vtrans nationaux,qui tait entr dans une grotte sous le pristyle de l'htel de lladziwill.

    connue sous le nom de Ctifv-Mi'tdniqiip, jtour y boire tranquillement une

    bouteille de bit're, y fut le hros d'une aventure tragi-comique. Commel'on portait autour de lui la sant de la .Nation, de la Loi et du Hoi, ils'cria, plein d'entliousiasme : " Voil la Sainte Trinit nationale, cestrois caractres sont indivisibles. > Mal lui prit de manifester ainsi son

    opinion, car tout aussitt un garde national, revtu d'un uniforme aveclespaulettesde conmiandant, et baragouinant un jargon franais-allemand,se jota sur lui, l'pc haute, tandis que la cohorte de cet oflicicr le rouaitde coups de bAlon. L'infortun n'eut (|ue le temps de fuir par une portedrobe, pcidant dans sa prcipitation un paquet d'assignats qu'il tenait la main et son chapeau poil du ]irix de 2i livres. .\ :

  • IXTHOlUCTIiiN XXXIX

    relatifs des vnemenls poliliques ayanl disparu), mais ce rsum donnenanmoins deux versions qui couraient au sujet de cet incidenl. Lapremire laissait entendre que M. dKprmesnil aurait provoqu- la gardenationale en excitant le peuple contre elle : d'aprs la seconde, il se srail

    imprudemment vant d':irriver de Coblentz. Toujours est-il que le calmefut diflicilement rtabli, M. Plion, aprs avoir harangu la foule, se trouvamal de fatigue et d'motion. |N3630.) Vers la mme poque, le jiirdindu l'alais-Hoyal fut le thtre d'une scne tumultueuse, occasionne parune troupe de fdrs qui tait arrive, portant un bonnet rouge lapointe d'un sabre, et avait voulu contraindre deux gardes du Roi s'age-nouiller devant ce bonnet ; l'un d'eux s'y refusa, mais consentit nanmoins le baiser comme emblme de la Libert; sur ces entrefaites, une autrebande d'nergumnes survint et voulut alors jeter ce garde du Roi dans lebassin, sous prtexte qu'il avait cri: Vive le Roi et au f.. la Nation! Fortheureusement la garde nationale accourut et parvint le prserver de touteatteinte, mettant en tal d'arrestation un bas-oflicier du bataillon deSaint-tlermain-dcs-Prs, un fdr de Rennes et un autre de Rziers.

    (N" 3634.)Les procs-verbaux dresss lors de la journe du 10 aot par le com-

    missaire de police de la section du Palais-Royal ofl'renl un intrt toutparticulier. Ils enregistrent le dpt de tous les objets, mme ceux de lavaleur la plus minime, trouvs sur les corps des Suisses morts aux alen-tours des Tuileries : montres d'argent, pices d'or, d'argent et de billon,

    billets de la Maison de secours et des sections, brosses, couteaux, toutfut religieusement remis au commissaire par ceux qui avaient ramassces objets, gens pour la plupart peu fortuns, tels que garons cordon-niers, commissionnaires, marchands forains, i N"' 364l-3(i43, 3(3.^0, 36;)7.)

    L'une des dclarations reues le jour mme du 10 aot, celle du sieurLebgue, capitaine des canonniers volontaires du bataillon de Saint-Jacques-de-Ia-Boucherie, rapporte un fait souvent allgu par les historiens,

    mais dont ou n'avait point de preuve formelle, celui de la justice som-maire exerce par le peuple l'gard des voleurs pris en flagrant dlit.D'apri'S celte dclaration, le malin du 10 aot, dans la cdur des Princes,Ihs gardes nationaux arrlrent un individu paraissant nanti d'objets vols,notamment d'un chandelier dor, d'une bobche et guirlande de mme mtal,et de trois mouchoirs de batiste; le voleur fut l'instant massacr, malgrles efTorIs tents pour le sauver par le capitaine Lebgue cl un sieurPannier, rtisseur. (N" 36'!.". i Un compagnon maon, g de quinze ans,arrl vers ."1 heures sur la terrasse du chAteau des Tuileries, eul. proba-blement en raison de sa jt-unesse, la chance d'c-cliapper rindignalion

  • xl INTI\H|II(',TliN

    populaire; il prtendait avoir raniassi'- au pavillon de la Heine les objets

    saisis entre ses mains, savoir : deux cuillres caf d'arirenl aux armes

    de l'entliivre et une paire de gants blancs de femme en peau de Grenoble,garnis le rulinns roses. (N ."WW.) Les procs-verbaux de ce jour-l ren-

    ferment une longue numralion d'objets d'argenterie et de tout genre

    soit arrachs des mains les voleurs, soit dposs par ceux qui les avaient

    recueillis, jiar exemple les couverts trouvs par trois gardes-pompes, dans

    la cour des l'riiices, sous les dcombres occasionns par lincendie des

    Tuileries. i.\" ."KWil.

    .\prs le combat livr aux I uileiics, ilenx commissaires de la section du

    l'alais-Royal vinrent procder la reconnaissance de 10 cadavres dposs

    dans l'glise de Sainl-Kocli et la remise de leurs dpouilles an grelFe

    de la justice de paix de la section, i N U(i;)8. i

    4Juoii|ue la journe du lU aot et consomm la ruine de la monarcbie,il se trouvait en-|{oval, quoique lesnii'Hures hs plus rigl>ureu^^ls fn-.Miil prises pour emjicher la circulation

  • i\rii(iiiiT,TiiiNxi.i

    et propagation de ces crits (lillamatoires. Le ISoclohro I7!)l,liil iuciucr,

    sur la rt'quisilioii du sieur (iuillaume. directeur de la ^rnisoii de secoursdes Filles-Saint-Tliomas, un afiirlieur qui avait placard contre cette

    maison ainsi que dans la rue des l{ons-Knfants un libelle sur papier bleuintitul : Qurst-cc que hi Maison de secours et de qui est-elle compose?libelle de nature discrditer cet tablissement. (M" 3273.) A peu prJS la mme poque, un chevalier de Saint-Louis, nomm Dclafont de Soles,se plaij;nil des machinations diriges contre sa personne par une asso-

    ciation de maitros-chanteurs qui se qualiliaienl de bonde jinjeuse et quise runissaient chez un marchand de vins de la rue du (liantre, surtoutdos insinut iniis malveillantes contenues dans un pamphlet dshonoranti|ui devait tre livr l'impression et distribu profusion par la voie ducolportage. (N 3287.) Un autre libelle, intitul : Dnonciation faite aupuhlic sur les i/angers i/ii Jeu.fmtidemenl envoy aux maisons de banqueet de commerce, reprsentait comme un habitu des maisons de Jeu-M. Franois Saublay, at;ent de change, dont le crdit pouvait se trouver

    atteint par ces imputations calomnieuses. (N 3328). Dans une affiche

    placarde le 10 dcembre, les plus violentes attaques taient dirigescontre M. Brissot l'occasion de son projet de dcret concernant Saini-Domingne. f.\ 3i07.)

    11 est remarquer qu'on ne rencontre pour ainsi dire plus do procs-

    verbaux de saisie de ces ouvrages obscnes colports et vendus en si grandnombre sous les galeries du Palais-Royal, dans la priode de 1789 1791

    ;

    est-ce dire que le colportage de ce genre de littrature se ft ralenti? pas

    le moins du monde ; l'absence de ces procs-verbaux est due une tout autrecause. In procs-verbal de saisie de brochures licencieuses, ornes degravures indcentes, telles que le Portier des C/iartreux, les Fureurs ut~

    rines de Marie-Antoineltr, le Catchisme libertin, la Tourire dfs Car-mlites, Essai historique sur la vir de Marie-Antoinrtlr, proci-s-verbal

    dress, le 9 novembre 1791, tait accompagn d'une lollrc du Dparte-ment do Police, en date du 4 janvier MWl. recommandant expressmentau commissaire de la section du Palais-Hoyal de joimtre ces brochuresil l'expdition de son proci'S-verbal, et lui rclamant celles saisies le9 novembre. Il ressort donc de celte lettre que procs-verbaux et brochuresne rcstiiicnt point enire les mains du commissaire, mais taient envoysaux administrateurs du Dpartement de Police. iX" 3331.)

    La prostitution qui s'talait au Palais-Royal, depuis 1789, conliiiuait s'y donner libre carrire; elle tait d'ailleurs alimente par tout ce (lot defdrs venus Paris dans le cours de l'anne 1792. Ce sont gnrale-ment des jirovinciaux qui liyurent dans les procs-verbaux dresss parle

  • xli| I.NTIIOIM'CTIU.N

    commissaire le police, la plupart du Icmps loccasiou des vols impuh'-saux lilles publiques. .Nous voyons .M. Touljlanc iulerveiiir dans un dbatsoulev chez le restaurateur du Salon d;'s .Vils, par un ronlrleur ambu-lant des .Vide et un capitaine de la garde nationale de .Morlaix. quiavaient fait march, pour passer la nuit avec deu.x femmes galantesmoyennant 2'.'t livres, el refusaient de payer la noie du souper, montant 20 livres, sous prte.xle que le souper tait compris lans le march. Aprsl'interrogatoire de ces particulires, l'une d'elles se dclarant couturiresans ouvrage l{ oitlige, comme bien dautres, de se promener au l'alaisHoyal ", le commissaire envoya purement el simplement ces lilles laForce, en raison df leur qualit de " femmes du monde , el parcequ'elles semblaient nicUre lontribulion les individus qui les frquen-laienl. (N34y|.) Le 2 janvier I7'.I2. le commissaire expdia galement la Force une femme habitant Ihlel de Londres, rue des Boucheries,pour avoir refus de rendre un particulier qu'elle avait raccmch lamonnaie d'un billet de 211 livres ;i elle conli pour aller chercher souper,laquelle, interroge par .M. Toublanc, persista dans son refus, prtendantavoir bien gagn son argent el, mise en demeure de juslilier de ce qu'ellepossdait, dclara porter tout sur son dos comme le colimaon . i^N" 34(ii. i.Nalurellument cis clients de passage des femmes galantes taient chaqueinstant dups el dpouills. Un fabricant de papiers Berny, en l'icardie,tait mont, dans 1 1 soire du 22 avril I7I2. chez une ' femme du monde ",prs du ThiUre-Fraiiais. IVndanl qu'ils devisaient en prenant de la bire elune bavaroise au lait, la particulire en question, curieuse d'examiner deprs la montre de son client, la trouva de .son goiU et la mit son cot; uninstant aprs, prtextant (|ut Iques ncessits, elb> disparut dans un cou-loir; cette msaventure insjiira des craintes au visiteur qui. tcnit dconfit,jugea prutleiit de .se retirt'r. N" M.'itil.) In autre habitant de la province,juge au tribunal d'I'zerche, dposa une plainte en abus de cuntiancecontre In fille Dumontoir, qui s'lanl empare de sa montre, soulonnitque cet objet lui avait t conli, le j

  • INTRIiOrr.TluN xlii.i

    l'alais-lloyal, nMiconlra dans lo jardin im rlicvaliiT de Sainl-Koiiis quelle

    lit monter rluz elle, o se trouvait dj une petite camarade; celle-ci lit

    la conqute du nouvel airivant et l'entrana dans une chambre voisine.

    Au i)Oul d'une lieuie d demie le ciievalier de Saint-Louis se relira,oiililiant sur le lit sa niouire, que la demoiselle Alplionsine vint djioser

    entre les mains du commissaire et qui devait lui lre acquise au liont

    d'un au el un jour, si elle n'tait rclame par personne. (.\ 3570. iQuelques-uns des proi s-verbau.v dresss par le commissaire de police

    de la section du Palais-Uoyal nous apportent de curieuses rvlations sur

    l'existence des pensionnaires des maisons de prostitution qui e.xistaient au

    l*aIais-Royal el dans le voisinage. La dclaration de Rosalie l{oyer,

    dite Siiint-Chfirles, Age de dix-neuf ans, est mentionner. Cette

    jeune fille, couturire en robes, exposa que. se trouvant dans le besoin,elle tait entre chez une dame Joly, qui tenait des femmes chez elleau nombre de trois ou quatre, les loj^eait, les habillait, les nourrissait,

    el recevait en change l'arjitenl donn par les hommes qui frquentaienlla maison; dsireuse de se retirer, elle avait lou une chambre, mais

    deux de ses compagnes, furieuses do son d(''p;irt. l 'ayant lencontre sous

    les galeries, la contraignirent monter avec elles, lui arrachrent de force

    ses boucles d'oreilles cl la frapprent coups de poing, sous prtexte

    qu'elle devait sa nourriture el son logement, raison de '\ livres par

    jour, sans prjudice de lH livres qui lui avaient t remises, le dimancheprcdenl. par un galant. (i\ 3()9d.) Le commissaire Toublanc reut, le

    Ifi aot I7!)2, la plainte d'une jeune gantire de seize ans el demi, fillepublique dans la maison de la dame Provosl, rue de Rohan, qui, ayantfait monter dans sa chambre certain officier de la marine marchande deNantes, et l'ayant sollicit de s'amuser avec elle, essuya un refus de ce

    client exigeant, lequel avait dclar qu'il ne la trouvait pas assez jolie;

    de plus, cel individu ayant voulu regarder par la fentre, s'tait livr

    des voies de fait sur la personne d'une de ses camarades, parce qu'elle

    lui avail fait observer ipie d'habitude les hommes ne se metlaient pas la fentre. (.\" 3()()8.)

    Le l'alais-Hoyal, lieu de plaisir par excellence, comptait dans son

    primtre nombre de spectacles, Ions trs frquents. .Nicolas Hose deSaint-Pierre, qui avait pris bail du duc d'Orlans, le 1" avril 1789, le

    Cirque du l'alais-Hoyal. aprs avoir essay d'utiliser ce local comme salle

    de bal, y fil construire un thtre. Ce nouveau spectacle lait prt vers le

    milieu d'octobre 17!t| et fut visit par l'inspecteur charg de l'examen dossalles de ihAlre. Avant l'ouverture, le Dparlement de Police recom-manda au cnminissaire de la section du Palais-Hoval de se trouver

  • xliv I.NTItnlil r.iln.N

    toutes It'S i-c|trtisentalioiis, le s'assurer de l'exislenc^ ili' loiiiicaux ourservoirs toujours pleins en cas diiicenilie. de voilier ii ce ]'il y etdes |ompiers et une f^ardc suflisanle pour maintenir l'ordre, pompiers etjiarde (jue le sieur Hose de Saint-Pierre s'enjagiait entretenir ses

    frais. (N" 3272. 1 Le spectacle en queslion n'eut qu'une dure phmre.Ds le mois le fvrier 1792, Uose de Saint-IMerre rsiliait le liail qu'ilavait pliss avec le duc d'Orlans et ahandoiiiiait son e.viiloilalion, quoiqu'il

    y et ajonli-, jioiir la rendre plus fructueuse, la tenue de jeu.v de hasard.

    C'est ce qui rsulte de la dclaration collective des acteurs, actrices,

    danseurs, danseuses et musiciens du spectacle du Cirque, qui avaientsouscrit avec cet imprsario des engagements e.vjiirant l'Aques de l'anne

    171(2, et qui n'avaient pour ainsi dire rien reu de ce qui leur tait d;aussi e!itend.iiei!l-ils rserver tous leurs droits sur le matriel du spec-tacle construit dans le local du Cirque, de faon ce que lien ne put

    tre enlev et que le il|tarl di- lluse de Saint Pieiri' fut dineiit constat.

    (N":n; S/tt-ctnrlf //< EnfnnliMurroii, on lui imposa l'cdiligalion d'avoir des pompiers et d'assurer leservici' d'ordi'e. i .\" .{."il7

    Si aucun procs-verbal ne nientioniie l'inlersetilioii du commiss.iire de

    police de la sei'liou du l'abiis-ltoval au cours des re[irsenlalions thA-

    Irales, qui occasionnaient parfois il'asse/ graves dsonlres, il n'en est pas

    de mmo eu ce qui concerne les spectacles de la rue Fcydeau et de la rueLou