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THE WORLD BANK Modèle bottom-up de détermination des tarifs d’interconnexion pour les régulateurs africains Version 3 Guide de présentation et d'utilisation Décembre 2004 Auteurs Laurent Gille – ENST Paris Christophe Rudelle – Consul’TIC

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THE WORLD BANK

Modèle bottom-up

de détermination

des tarifs d’interconnexion

pour les régulateurs africains

Version 3

Guide de présentation et d'utilisation

Décembre 2004

Auteurs Laurent Gille – ENST Paris

Christophe Rudelle – Consul’TIC

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Avertissement

Ce manuel d'utilisation est la troisième édition du manuel d'utilisation du modèle de détermination des coûts d'interconnexion initialement développé par la Banque Mondiale et le PPIAF pour les pays africains. Ce manuel a d'abord été publié par le Public-Private Infrastructure Advisory Facility (PPIAF). PPIAF est un organisme de don d'assistance technique formé pour aider les pays en développement à améliorer leurs infrastructures à travers l'implication du secteur privé. Pour plus d'informations sur PPIAF? Consulter leur site web: www.ppiaf.org . Ce modèle et manuel ont été préparés en 2000 par une équipe placé sous la coordination de Paul Noumba Um, de la Policy Division of the Global Information and Communications Technology Department de la Banque Mondiale. La première version a été construite par une équipe du BIPE (cf. www.bipe.fr). Une deuxième version du modèle a vue le jour en 2003 sur un financement complémentaire de la Banque Mondiale accordé au Bipe. Cette troisième version a été mise au point à Télécom Paris en 2004 (www.enst.fr ). Malgré toutes les précautions apportées à la réalisation du modèle et du manuel, les auteurs ne portent aucune responsabilité quant aux calculs qui pourront en être issus et de toute conséquence qui peut résulter de leur utilisation. Les résultats doivent être considérés comme une aide à la décision et certainement pas comme des calculs exacts des coûts d'interconnexion compte tenu de l'incertitude qui affecte les hypothèses.

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Présentation

Ce manuel accompagne la version 3 du modèle bottom-up de détermination des tarifs d'interconnexion pour les pays d'Afrique sub-saharienne, développé initialement par le BIPE pour PPIAF et la Banque Mondiale, et enrichi de nouvelles fonctionnalités par Laurent Gille, de Telecom Paris et Christophe Rudelle, de la société Consul’TIC. IMPORTANT : Afin de faciliter la lecture de cette nouvelle version du manuel du modèle, les ajouts par rapport à la version précédente sont identifiés en début de paragraphe par le symbole

suivant :�. Ce manuel présente successivement:

• En partie 1, les principes des modèles bottom-up de détermination de tarifs • En partie 2, un guide d'utilisation du modèle • En partie 3, une description plus approfondie de la modélisation retenue

Quelques annexes viennent compléter cette présentation. Le modèle construit par le BIPE a été dérivé du modèle construit par Europe Economics1 (EE) à la demande de la Commission Européenne. Ce modèle et ses manuels sont disponibles à l'adresse URL suivante2:

http://europa.eu.int/ISPO/infosoc/telecompolicy/en/Study-en.htm

Pour faciliter l'appropriation du modèle par les régulateurs ayant déjà utilisé le modèle EE, la présentation et la structure du modèle Afrique s'inspirent très largement du modèle EE. Néanmoins, pour tenir compte des spécificités africaines, le modèle proposé a été entièrement reconstruit; il contient également une estimation des tarifs de collecte et de terminaison d'appels sur les réseaux mobiles, une réconciliation top-down, une estimation du coût des liaisons louées qui n'existent pas dans le modèle EE. Nous tenons ici à remercier les opérateurs, régulateurs, consultants et constructeurs du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, du Sénégal et de France qui ont concouru à la bonne réalisation de ce travail.

1 Europe Economics peut être contacté à l'adresse suivante: Chancery House, 53-64 Chancery Lane, London WC2A 1QU, Telephone: (+44) (0) 20 7831 4717, Fax: (+44) (0) 20 7831 4515. 2 Voir April 2000 - Final Report on the Study of an adaptable "bottom-up" model capable of calculating the forward-looking, long-run incremental costs of interconnection services for EU Member States, prepared for the European Commission by European Economic Research Ltd (Europe Economics). This Study has resulted in the production of a model spreadsheet in MS-Excel format [EN, 4 Mb] (with a voluminous User Guide) which is described in the Main Report [EN, 440 kb] and an Executive Summary [EN, 65kb] (both available here as Adobe Acrobat *.pdf files).

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Sommaire

Synthèse 4

1 Les principes de la modélisation ___________________________________________________15

1.1 La régulation de l'interconnexion______________________________________ 15 1.1.1 Les ressources essentielles__________________________________________________15 1.1.2 La tarification des ressources essentielles ______________________________________16 1.1.3 L'orientation vers les coûts _________________________________________________17

1.2 Les méthodes de détermination des coûts _______________________________ 18 1.2.1 Les coûts génériques d’une firme multiproduits _________________________________18 1.2.2 Critères économiques d'appréciation des coûts __________________________________20 1.2.3 Les notions de coût économique _____________________________________________21 1.2.4 Les spécificités temporelles des coûts _________________________________________21

1.3 La méthode CMILT appliquée aux pays africains ________________________ 24 1.3.1 Le principe des CMILT ____________________________________________________24 1.3.2 La définition de l'incrément_________________________________________________29 1.3.3 Définition de l'incrément ___________________________________________________30 1.3.4 Les spécificités des réseaux africains _________________________________________33

1.4 Principes et logique de la modélisation__________________________________ 37 1.4.1 Les principes de la modélisation _____________________________________________37 1.4.2 La logique de la modélisation _______________________________________________40 1.4.3 La pratique de la modélisation_______________________________________________43

2 Guide d'utilisation ______________________________________________________________45

2.1 Entrée des hypothèses _______________________________________________ 46 2.1.1 Hypothèses de demande ___________________________________________________47 2.1.2 Hypothèses techniques sur le réseau __________________________________________49 2.1.3 Hypothèses sur les facteurs de routage ________________________________________56 2.1.4 Hypothèses sur les coûts ___________________________________________________58 2.1.5 Hypothèses sur le réseau mobile _____________________________________________64

2.2 Les feuilles résultat__________________________________________________ 67 2.2.1 Les résultats_____________________________________________________________67

2.3 La gestion du modèle ________________________________________________ 70

2.4 Modules optionnels__________________________________________________ 70 2.4.1 Optimisation du réseau fixe_________________________________________________70 2.4.2 Description du réseau de BTS _______________________________________________71 2.4.3 Approche top-down et réconciliation avec l’approche bottom-up____________________72 2.4.4 Coût du réseau local ______________________________________________________77

3 Le fonctionnement du modèle bottom-up ____________________________________________81

3.1 Rappel des principes de base__________________________________________ 81

3.2 Logique des feuilles de calculs intermédiaires ____________________________ 82 3.2.1 Les capacités ("Capa")_____________________________________________________82 3.2.2 Les capacités de transmission ("Capa ElTr")____________________________________82 3.2.3 Les capacités en infrastructures ("Capa Infra") __________________________________85 3.2.4 Les coûts _______________________________________________________________86 3.2.5 Les coûts totaux ("Tot")____________________________________________________89 3.2.6 Les calculs des réseaux mobiles _____________________________________________90

3.3 Conclusion_________________________________________________________ 92

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4 Annexes ______________________________________________________________________94

4.1 Annexe 1: Approche économique des coûts______________________________ 95 4.1.1 Calcul sans prise en compte du progrès technique _______________________________95 4.1.2 Calcul avec prise en compte du progrès technique _______________________________96 4.1.3 Partie récurrente et non récurrente du recouvrement des coûts ______________________98

4.2 Annexe 2 : Approche du coût du capital ________________________________ 99 4.2.1 Valeurs comptables et valeurs de marché _____________________________________100 4.2.2 Effet de l'impôt sur les bénéfices____________________________________________100 4.2.3 Appréciation de re et de rd*________________________________________________100

4.3 Annexe 3 : Les solutions en concentrateurs radio________________________ 103

4.4 Annexe 4 : Bibliographie ____________________________________________ 105

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Synthèse

Objectifs généraux Les négociations entre opérateurs relatives aux coûts d'interconnexion dans les pays africains deviennent un enjeu majeur au fur et à mesure que les marchés s'ouvrent. Si la plupart des législations contiennent des obligations d'orientation vers les coûts des tarifs d'interconnexion, rares sont les régulateurs à pouvoir les mettre concrètement en œuvre. Disposant rarement de la référence que peuvent constituer les meilleures pratiques en la matière, les régulateurs ne disposent pas de l'information et des outils qui leur permettraient d'arbitrer les négociations sur les tarifs d'interconnexion et de juger de l'orientation vers les coûts des propositions qui sont faites par les opérateurs historiques. Les modèles construits pour les pays développés s'appliquent difficilement aux pays africains. En effet, les réseaux africains sont de petite taille quoique très étendus. Ils font appel à des architectures et des technologies spécifiques pour concilier un marché de faible importance et une desserte la plus large possible. C'est dans ce contexte qu'à la demande de la Banque Mondiale, le BIPE a développé en 2000 un modèle spécifique de détermination des coûts d'interconnexion pour les pays africains. Ce modèle appartient à la famille des modèles CMILT3 de type bottom-up, c'est à dire qu'il vise la détermination des tarifs d'interconnexion en reconstruisant les coûts d'un réseau africain efficient avec les meilleures technologies et aux coûts actuels de ces technologies. De plus, ce modèle estime également les coûts d'interconnexion d'un réseau mobile. Ce modèle a été amélioré substantiellement à deux reprises: en 2003 par le Bipe pour la Banque Mondiale et en 2004 par Télécom Paris pour un certain nombre de régulateurs l'utilisant, notamment l'Artel du Burkina Faso. Le modèle actuel, s'il reste bâti sur les mêmes principes que le modèle de 2000, offre des fonctionnalités supérieures. Les coûts de cinq catégories de services d'interconnexion sont estimés par le modèle pour le réseau fixe, ainsi que désormais une estimation du coût des liaisons louées. Si le modèle nécessite l'entrée des informations permettant de caractériser le réseau, il tente d'endogéneiser au maximum un certain nombre de paramètres cruciaux, tels les facteurs de routage, et propose de nombreuses valeurs par défaut, pour pallier de fréquentes lacunes des systèmes d'information de ces réseaux. Il est destiné à offrir aux régulateurs et aux opérateurs non seulement un outil d'aide à la décision, mais également un stimulant pour mieux appréhender les logiques de la régulation d'un secteur ouvert à la concurrence où subsistent de fortes positions dominantes.

Les principes de la modélisation L'obligation d'interconnexion de réseaux en concurrence s'impose: il ne saurait être question de dupliquer une infrastructure dispendieuse et de contraindre les abonnés à souscrire autant de raccordements qu'il y aurait de réseau. Par ailleurs, dans une économie de marché, la liberté de négociation et de contractualisation doit s'exercer dans le cadre de cette obligation. Mais, une fois ces principes posés, il est nécessaire de tenir compte d'éventuelles disparités qui pourraient rendre ces négociations inéquitables: ce peut être le cas dès lors qu'une des parties est en situation dominante sur le marché considéré.

3 Coûts moyens incrémentaux de long terme

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Dans ce cas, les réglementations des télécommunications prévoient un certain nombre de garde-fous: d'une part, une intervention du régulateur pour avaliser des conditions équitables d'interconnexion, et d'autre part, un principe supplémentaire d'orientation vers les coûts des tarifs d'interconnexion. Il est donc nécessaire pour les régulateurs de pouvoir apprécier l'orientation vers les coûts des tarifs d'interconnexion qui sont proposés par l'opérateur historique, en situation de dominance incontestable quand s'ouvrent les marchés. Apprécier cette orientation vers les coûts nécessite de pouvoir maîtriser la formation des coûts des services d'interconnexion. Mais, un opérateur de télécommunication exerce une activité complexe. Il met en œuvre des réseaux formés d'investissements lourds et étalés dans le temps. Il offre un portefeuille de services qui sont plus ou moins interdépendants, c'est à dire font souvent appel aux mêmes ressources productives. De plus, certains services sont vendus au détail (sur le marché final) tandis que d'autres, tels les services d'interconnexion, sont vendus à d'autres opérateurs et forment ce que l'on pourrait appeler une offre de gros. Apprécier les coûts d'une gamme de services nécessite donc dans un tel contexte de pouvoir allouer les coûts encourus aux différentes activités de l'opérateur. Différentes méthodes d'allocation des coûts ont été proposés par les économistes. Certaines sont basées sur la comptabilité de l'opérateur et consistent à allouer les coûts historiques aux différents services selon des principes édictés par les régulateurs. D'autres, au contraire, estiment les coûts en reconstituant les réseaux à partir des technologies actuelles disponibles. Il est généralement considéré que ces dernières, dénommées méthodes des coûts moyens incrémentaux de long terme (CMILT) sont les plus indiquées pour estimer les coûts des services d'interconnexion. Plus précisément, on retient un modèle CMILT de type bottom-up. Les méthodes CMILT estiment les coûts engendrés par l'offre d'un sous-ensemble de services faisant appel aux mêmes éléments de réseau. Les coûts considérés sont ceux qui seraient évités si ces services n'étaient pas offerts. Pour comprendre et appliquer ces méthodes, un certain nombre de considérations relatives à la nature des coûts sont nécessaires. Elles sont rappelées dans la partie 1 de ce rapport. Notamment, il faut délimiter le sous-ensemble de l'activité dont on cherche à apprécier les coûts, sous-ensemble nommé incrément. Pour l'estimation du coût des services d'interconnexion, l'incrément retenu est formé des éléments de réseau appartenant au réseau dit général, c'est à dire partagés entre les utilisateurs à l'exception des éléments de réseau dédiés aux usagers dont le dimensionnement ne varie pas du fait des services d'interconnexion. Le modèle proposé tient compte de la spécificité des réseaux africains. Celle-ci s'exprime sur plusieurs points:

• Un faible volume de lignes déployés sur des territoires importants • Une concentration du trafic sur un petit nombre d'agglomérations • Un réseau de transit quasi-inexistant et un réseau de transmission de faible capacité • La présence fréquente de systèmes de concentration rurale recourant à des systèmes

radio de type AMRT • La présence possible de réseaux domestiques par satellite

Ces spécificités sont prises en compte dans le modèle. Notamment, les concentrateurs radio ruraux sont intégrés dans l'incrément .

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Le modèle tient compte de 6 types de nœuds et 5 types d'artères entre ces nœuds que résume le tableau suivant: Nœuds CTI CT CAA URAD SC ST

CTI

CT CT-CT

CAA

Vers CTI

CT-CAA CAA-CAA

URAD-CAA

URAD

(Lien local)

SC SC-ST

ST

Le modèle tient compte de deux niveaux de transit, le transit international (CTI) et le transit domestique, souvent absent. Les fonctions de transit sont en effet fréquemment assurées par les Commutateurs locaux (Commutateurs à Autonomie d'Acheminement – CAA) sur lesquels sont raccordés des abonnés. Sur les CAA, viennent se greffer des URAD (Unités de raccordement d'abonnés distantes). Enfin, les concentrateurs radio de technologie AMRT sont caractérisés par des stations centrales (SC) et des stations terminales (ST). La modélisation des coûts retient une approche:

1. de long terme, c'est à dire que tous les coûts sont rendus variables, y compris les investissements dimensionnés pour le trafic écoulé

2. prospective, c'est à dire que le modèle considère les coûts actuels et non les coûts historiques

3. efficiente, le modèle prenant en compte les meilleures techniques dans le cadre néanmoins d'une approche dite "scorched node" retenant la topologie existante des nœuds.

4. économique, et non comptable, consistant notamment à transformer en annuités constantes équivalentes les coûts d'investissements

5. bottom-up, consistant à reconstruire le réseau selon les principes précédents 6. basée sur une seule unité d'œuvre, la minute de communication.

Le modèle se présente sous la forme d'un classeur Excel doté de 31 feuilles, dont 14 sont accessibles par une feuille Menu d'interface. Il donne les coûts d'interconnexion de cinq services d'interconnexion sur les réseaux fixes (interconnexion locale, interconnexion simple transit, interconnexion double transit, interconnexion transit, interconnexion transit international) et de deux services d'interconnexion sur réseaux mobiles (terminaison et collecte). Il a été construit en partant de la modélisation proposée par Europe Economics dans son étude pour la Commission Européenne. Toutefois, hormis une présentation voisine et la reprise de certains algorithmes, le modèle proposé est largement reconstruit pour tenir compte des spécificités africaines. Son élaboration doit beaucoup aux concours apportés par des opérateurs et régulateurs africains ainsi que par des constructeurs de matériels. Il a largement bénéficié de son utilisation concrète dans différents contextes africains qui ont permis d'améliorer ses fonctionnalités et sa robustesse.

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Guide d'utilisation Le Guide d'utilisation qui est proposé en deuxième partie accompagne l'utilisateur, à partir du menu, dans l'alimentation du modèle et l'obtention des résultats. Ayant choisi une langue de travail (anglais ou français), l'utilisateur est d'abord invité à alimenter le modèle en inputs requis. Trois types d'hypothèses sont nécessaires:

• des hypothèses qui dépendent spécifiquement du réseau analysé et qui le caractérisent en terme de dimensionnement et de structure. Les valeurs correspondantes doivent être impérativement renseignées dans les cases bleues prévues à cet effet;

• des hypothèses pouvant être communes à plusieurs réseaux et qui sont renseignées par défaut; ces hypothèses peuvent être modifiées par l'utilisateur si il juge les valeurs par défaut non pertinentes; deux cas se présentent:

o les valeurs par défaut sont des valeurs non calculées: elles sont présentes dans des cases vert clair et peuvent être modifiées dans ces cases

o les valeurs par défaut sont des valeurs calculées à partir des inputs de l'utilisateur: elles sont alors présentées sous forme de tableau à droite de cellules bleu clair vierges qui sont prévues pour entrer des valeurs alternatives qui sont alors prises en compte.

• des données sur les coûts comptables (exploitation et immobilisations brutes) qui vont permettre d'une part d'encadrer la détermination des coûts communs, d'autre part de jauger les résultats des calculs bottom-up et enfin d'offrir quelques estimations des coûts de détail.

Une fois l'ensemble des hypothèses renseignées ou validées, l'utilisateur peut prendre connaissance des résultats. Ceux-ci contiennent un certain nombre de tableaux:

• le premier tableau donne les coûts à la minute des différents éléments de réseau (nœuds et artères)

• le deuxième donne les résultats attendus, à savoir les coûts des services d'interconnexion, mais sous trois formes:

o une première ligne fournit les coûts d'interconnexion moyens tels qu'ils résultent des facteurs de routage retenus en comprenant les coûts des concentrateurs radio

o une deuxième ligne fournit les coûts d'interconnexion en éliminant les coûts des concentrateurs radio AMRT

(ces coûts sont comparés aux meilleures pratiques africaines et européennes connues en monnaie locale et en euros) o Enfin, un tableau traduit ces coûts moyens en tarifs selon les niveaux tarifaires

en vigueur (selon l'heure ou le jour) • Puis, viennent des tableaux similaires simplifiés pour les réseaux mobiles. • Sur les feuilles de réconciliation top-down et bottom-up, un certain nombre

d'estimations des coûts de détail sont par ailleurs proposées. Ayant entré un ensemble de données, l'utilisateur peut tester leur sensibilité en sauvegardant différentes versions du modèle dotées d'hypothèses différentes.

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Le modèle Le modèle est plus particulièrement décrit dans la troisième partie de ce rapport. La logique globale du modèle est assez simple:

1. le modèle part d'une nomenclature d'éléments de réseau (nœuds et artères) 2. chaque service utilise dans des proportions différentes ces éléments. Les facteurs de

routage représentent le nombre moyen d'utilisation d'un élément donné par le service considéré. Grâce à ces facteurs de routage, le modèle calcule la charge totale supportée en minutes de trafic par chaque élément de réseau.

3. le modèle dimensionne certains éléments de réseaux (notamment de transmission) dans le cadre de la topologie saisie

4. le modèle agrége l'ensemble des coûts pour chaque élément de réseau et en déduit un coût à la minute.

5. le modèle calcule les coûts d'interconnexion en fonction de l'usage par les services d'interconnexion des différents éléments de réseau

6. le modèle utilise les données comptables pour estimer les ratios de coûts communs à appliquer

Reprenons ces étapes. Le réseau est donc considéré comme constitué d'éléments de réseau: ceux-ci sont de deux types (des nœuds et des artères): toute communication ou tout service d'interconnexion (qui est une forme particulière de communication) emprunte en moyenne x fois chacun de ces éléments (x pouvant varier de 0 à quelques unités au maximum): ces facteurs x sont appelés les facteurs de routage. On peut ainsi déterminer combien de minutes de trafic (tous trafics confondus) ces éléments de réseau supportent. Par ailleurs, le modèle calcule le coût de l'investissement et de l'exploitation de ces élément de réseau. Ces coûts sont formés de quatre composantes: Coûts

d'investissement Coûts

d'exploitation Coûts attribuables Coûts communs

Les coûts communs sont issus d'hypothèses exprimées en % des coûts attribuables, tant pour l'investissement que pour l'exploitation. Il s'agit là soit d'hypothèses posées par le régulateur, si aucune source ne permettant d'apprécier de façon fiable la proportion de coûts communs intervenant en mark-up, soit de ratios provenant de l'analyse des coûts comptables menée de façon top-down dans les feuilles prévues à cet effet. Les coûts attribuables sont calculés. Les coûts d'exploitation sont formés de deux termes:

• un coût proportionnel aux investissements qui est un coût de maintenance et d'exploitation directe en quelque sorte de l'élément de réseau (pièces détachées, part matérielle de la maintenance préventive et corrective, énergie consommée etc.) et

• un coût du personnel affecté à l'exploitation Sur de petits réseaux très étendus, le coût en personnel ne peut guère être évalué en % des coûts d'investissement. De plus, ceux-ci sont grevés de facteurs spécifiques très variables qui rendent difficiles cet assujettissement aux coûts d'exploitation. Il est donc demandé au titre des hypothèses le volume de personnel requis par un opérateur efficient pour exploiter le réseau et

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le calcul des coûts salariaux de ce personnel est réparti sur les éléments de réseau en fonction des hypothèses fournies. Ce sont évidemment les coûts d'investissements qui font l'objet du maximum de calculs à partir de l'estimation du volume requis de chaque élément de réseau et du coût unitaire de chaque élément. Pour ce faire, le montant du trafic affecté à chaque élément de réseau à l'heure chargée sert de base à son dimensionnement, puis au décompte des volumes unitaires de chaque élément. Grâce aux données de prix unitaire de ces éléments, le coût total de l'investissement de chaque élément est calculé: les coûts d'exploitation, puis les coûts non attribuables lui sont alors affectés et un coût global à la minute écoulé par chaque élément est alors produit. Affectés au trafic d'interconnexion, ces coûts à la minute permettent de calculer le coût des services d'interconnexion. Ceux-ci sont alors modulés par le gradient horaire appliqué aux services de détail. Pour plus de lisibilité, le modèle construit les coûts sur trois étapes: les nœuds sont considérés comme des éléments de commutation et leurs coûts d'investissement sont régis avec des parts fixes et des parts variables au BHE (Business Hour Erlangs transformés en 2 Mbps) et à l'abonné. Les artères ou liaisons relient les nœuds. Elles sont donc d'abord caractérisées par la nature des nœuds qu'elles relient. Les artères font l'objet de calculs se situant à deux niveaux:

• un niveau dit transmission, qui permet notamment de déterminer les équipements électroniques de transmission, principalement sur les anneaux SDH

• un niveau dit infrastructure qui permet de déterminer le substrat des artères; les infrastructures comprennent trois types de technologies: des tranchées, des faisceaux hertziens (FH) et des liaisons par satellite.

Les tranchées sont ventilées par géo-types (urbain , périurbain, rural) correspondant à différentes technologies d'enfouissement (enrobé, allégé, pleine terre). Les faisceaux sont caractérisées par la nature de leurs pylônes (légers, moyens ou lourds). Les artères sont dimensionnées par le trafic à l'heure chargée exprimée en capacité (Mbps). Elles sont dimensionnées pour le réseau téléphonique commuté et les liaisons louées que le réseau général supporte. Des hypothèses sur le partage de certains éléments infrastructurels avec d'autres réseaux (par exemple réseaux d'accès) permettent de partager des coûts qui ne sont pas entièrement supportés par le réseau général. Les feuilles de calcul du modèle sont ordonnées pour prendre en charge ces différentes étapes. Le modèle comprend 31 feuilles structurées ainsi:

• une feuille Menu pour la navigation de l'utilisateur • 18 feuilles formant le cœur du modèle pour le réseau fixe explicitées ci-après (dont 5

pour le réseau d’accès, module optionnel, et 2 feuilles pour l’approche top-down, elle aussi optionnelle)

• 10 feuilles spécifiques aux réseaux mobiles • 2 feuilles communes aux réseaux fixe et mobile, les facteurs de routage et les coûts

Les 13 feuilles du cœur du modèle se répartissent ainsi:

• 4 feuilles recueillant les hypothèses • 1 feuille permettant l’optimisation des nœuds du réseau

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• 1 feuille calculant le trafic pour dimensionner les éléments de réseaux • 2 autres feuilles dimensionnant la transmission et les infrastructures • 3 feuilles de calcul des coûts (commutation, transmission et infrastructures) • 1 feuille de récapitulation des coûts totaux (y compris les coûts communs) et de calcul

des coûts unitaires par minute et par élément • 1 feuille de présentation des résultats

Le cœur du modèle est synthétisé sur le schéma suivant:

Demande"Demand"

Réseau"Tech"

Facteurs Routage"FactRout"

Trafic"Capa"

Transmission"Capa Eltr"

Infrastructures"Capa Infra"

Commutation"Costs Sw"

Transmission"Costs Tr"

Infrastructures"Costs Infra"

Coûts unitaires"UCosts"

Totaux"tot"

Résultats"results"

Hypothèses

Trafic

Dimensionnement

Coûts

Résultats

Conclusion L'analyse et l'utilisation de ce modèle apporte aux régulateurs et opérateurs africains:

• une meilleure compréhension des logiques économiques de l'interconnexion • une appréciation des coûts d'interconnexion d'un réseau donné • une possibilité d'estimer la sensibilité des coûts à un certain nombre de facteurs. • une confrontation aux données comptables • une estimation grossière des coûts de détail

Un modèle n'est jamais parfait. Il simplifie et réduit de ce fait inévitablement une réalité toujours plus complexe qui résulte d'une suite de décisions et de contingences qu'un modèle, aussi complet soit-il, n'arrivera jamais à saisir en totalité. Mais, la réalité comptable n'est souvent pas plus satisfaisante. Aussi, ce modèle bottom-up de type CMILT doit-il constituer un outil d'aide à la décision. En l'absence fréquente de systèmes d'information technique et comptable appropriés, les régulateurs et les opérateurs africains ne disposent d'aucun outil leur permettant de valider l'orientation vers les coûts des tarifs d'interconnexion qui sont actuellement négociés. Ce modèle doit permettre de progresser dans cette voie en mettant à leur disposition un outil aisément appropriable et qui tient compte des spécificités des réseaux africains.

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Par ailleurs, cette démarche peut avoir deux incidences fortes en matière de systèmes d'information réglementaires:

� aider à définir les informations que le régulateur doit absolument suivre, de façon à pouvoir renseigner ce type de modèle; cette exigence d'informations devrait aller jusqu'à la collecte d'informations comptables analytiques permettant d'apprécier un certain nombre de ratios clés (par exemple, la part des coûts communs affectables aux différents produits)

� reporter la charge du benchmarking sur un faisceau d'informations entrées en inputs de ce modèle. Si l'intérêt d'un benchmarking des tarifs d'interconnexion pratiqués en Afrique reste important, il est clair que celui-ci ne peut fournir que des fourchettes relativement larges compte tenu de la diversité des contextes socio-économiques et géographiques des Etats africains. Un modèle bottom-up reporte de facto la charge du benchmarking sur des hypothèses du modèle dont la variabilité doit être beaucoup moins forte (prix unitaire des équipements par exemple, ou proportion de coûts communs etc.).

Un débat a récemment été ouvert sur la pertinence d'approches bottom-up en termes de coûts incrémentaux pour supporter la tarification de l'interconnexion. Ce débat illustre le fait qu'aucune solution miracle n'existe en la matière et que toutes révèlent à l'usage des imperfections. Néanmoins, ce type de méthode présente l'avantage d'aider opérateurs et régulateurs à mieux connaître la structure, le niveau et la dynamique des coûts des réseaux de façon à apprécier le "bon" niveau des tarifs d'interconnexion. Cette connaissance approfondie des coûts doit également permettre d'appréhender plus facilement d'autres questions importantes de la réglementation telles que le coût de l'accès universel, le coût des liaisons louées ou le niveau du facteur X représentant les gains en productivité à prendre en compte dans une régulation des prix de type price cap etc. Elle peut aussi grandement faciliter la résolution des conflits par les régulateurs. S'engager dans cette démarche, c'est au fond s'engager dans une démarche analytique des coûts qui ne peut qu'être profitable à tous ceux que préoccupe la dynamique des marchés et de l'industrie des télécommunications.

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1 Les principes de la modélisation

1.1 La régulation de l'interconnexion

La plupart des pays africains ont adopté dans les 10 dernières années des législations ouvrant leur marché des télécommunications, ou en tout cas, certains segments de ces marchés, à la concurrence. Notamment, deux à cinq opérateurs mobiles ont été généralement autorisés à offrir leurs services. En ce qui concerne les réseaux fixes, la situation est plus variée et des licences exclusives temporaires ont été fréquemment accordées aux opérateurs historiques. Dans la plupart des pays africains, un régulateur indépendant a été mis en place. Parmi ses fonctions, la régulation de l'interconnexion apparaît à l'expérience comme une des principales, en tout cas, en phase d'ouverture des marchés. En effet, une fois autorisés, les nouveaux opérateurs doivent interconnecter leurs réseaux au moins avec l'opérateur historique: cette obligation est présente dans toutes les législations de façon à ce que deux abonnés téléphoniques puissent se joindre en toute circonstance. Cette obligation d'interconnexion soulève des questions de nature technique (comment réaliser concrètement l'interconnexion), juridique (quels types d'accord doivent être conclu) et économiques (à quel tarif le service d'interconnexion doit-il être rendu). Nous nous intéressons ici essentiellement au problème des tarifs d'interconnexion. La majeure partie des réglementations en vigueur prévoit que les accords d'interconnexion sont librement conclus entre les parties, sous réserve de la prise en compte d'exigences de droit public prévues dans la réglementation. Néanmoins, la régulation tient compte du fait qu'il existe fréquemment une très grande asymétrie entre les opérateurs, puisqu'on trouve d'un coté un opérateur historique, exploitant le réseau national fixe et souvent un réseau cellulaire, et qui sort progressivement d'une situation de monopole, et d'autre part, un nouvel entrant démarrant de zéro son activité.

1.1.1 Les ressources essentielles

Quant existe un acteur dominant sur le marché (et il faut définir ce qu'est un acteur dominant), on considère que certaines ressources qu'il exploite sont des ressources essentielles. On entend par ressources essentielles des ressources qu'il serait inéconomique de dupliquer et qui doivent de ce fait être ouvertes à tout utilisateur qui en ferait la demande. Ce sont en quelque sorte des ressources qui doivent être mises en commun entre les acteurs économiques qui ont besoin d'y recourir. Dans certains secteurs infrastructurels, cette ouverture apparaît évidente. Ainsi, on ne saurait admettre qu'une compagnie aérienne exploite pour son seul compte un aéroport qu'elle détiendrait situé à proximité d'une ville: toute compagnie qui souhaite ouvrir une ligne sur cette ville, dès lors qu'elle a été autorisé par l'Etat, doit pouvoir le faire sans construire un deuxième aéroport: d'une part pour des raisons publiques (il ne serait pas raisonnable d'ouvrir un second aéroport), d'autre part, parce que la concurrence serait extrêmement biaisée si la première compagnie peut exploiter son aéroport sur mettons 50 lignes et que la seconde doive amortir un aéroport dont la construction comprend beaucoup de coûts fixes indépendants du nombre de lignes à desservir disons sur 2 lignes aériennes. D'où en général l'existence d'un exploitant indépendant des compagnies qui gère les infrastructures aéroportuaires et les met à disposition de quiconque a le droit d'ouvrir des lignes aériennes.

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Les réseaux fixes de télécommunications sont généralement considérés comme des ressources essentielles. Pour les mêmes raisons que celles envisagées pour un aéroport, il serait inéconomique de dupliquer de tels réseaux, au moins dans un premier temps, notamment en ce qui concerne l'accès à l'usager final. En effet, à défaut d'interconnexion, tout nouvel entrant qui offrirait un service téléphonique devrait construire un réseau qui dessert tous les autres abonnés de façon à ce que chaque abonné puisse joindre tous ceux équipés du téléphone: l'interconnexion s'impose.

1.1.2 La tarification des ressources essentielles

Si l'interconnexion s'impose et est imposée par les réglementations, la conclusion et la gestion des accords d'interconnexion sont en général laissées à l'appréciation des parties, comme c'est le cas de tout accord commercial consenti entre acteurs privés, dès lors que ceux-ci respectent la législation en vigueur4. Néanmoins, cette négociation ne peut entièrement être laissée à l'appréciation des acteurs quand il existe une forte dissymétrie entre les acteurs en présence. En effet, dans un tel cas, l'acteur dominant, qui n'a pas besoin de l'interconnexion, pourrait imposer des conditions inéquitables au nouvel entrant, pour lequel cette interconnexion est vitale. Notamment, les tarifs consentis pourraient condamner tout nouvel exploitant à une cessation d'activité s'ils se situent à des niveaux qui placent son offre "hors jeu". Cette régulation doit s'appliquer quand existent des situations de dominance du marché. Dans le cas contraire, en effet, tout nouvel entrant devrait pouvoir accéder à une interconnexion à un tarif concurrentiel grâce à la multiplicité des offreurs de services d'interconnexion et au fait que ceux-ci, dans une situation concurrentielle, sont a priori autant demandeurs qu'offreurs de services d'interconnexion vis-à-vis de nouveaux entrants. Mais, si un acteur domine tout ou partie du marché, son intérêt n'est pas de faciliter l'interconnexion. Il a donc une forte incitation à exiger des conditions et entre autres choses, des tarifs discriminatoires, notamment vis à vis de ses propres activités. Il est donc nécessaire d'abord de déterminer quels sont les critères de dominance (ou de puissance, les deux termes n'étant pas tout à fait synonymes, mais souvent utilisés de façon substituables) et à quelles obligations doivent être soumis les exploitants en situation de dominance. La nouvelle régulation européenne spécifie que "une entreprise est considérée comme puissante sur le marché si, individuellement ou conjointement avec d'autres, elle se

trouve dans une position de force économique qui lui permet de se comporter, dans une mesure

appréciable, de manière indépendante de ses concurrents, de ses clients et en fin de compte des

consommateurs. Lorsqu'une entreprise est puissante sur un marché particulier, elle peut

également être considérée comme puissante sur un marché étroitement lié, lorsque les liens

entre les deux marchés sont tels qu'ils permettent d'utiliser sur un des deux marchés, par effet

de levier, la puissance détenue sur l'autre marché, ce qui renforce la puissance de l'entreprise

sur le marché"5. On retient en général comme critère de dominance la détention d'une part du marché supérieure à 25%6. Là où des autorités de la concurrence ont mis en place une jurisprudence en la matière, il est d'usage de se référer à cette jurisprudence. Tous les opérateurs

4 Des obligations d'intérêt général peuvent être imposées, par exemple l'accès aux numéros d'urgence. 5 Article 13 du projet de Directive relative à un cadre réglementaire commun pour les réseaux et les services de

communications électroniques, Com(2001) 380, Commission des Communautés Européennes. 6 Cette mesure suppose préalablement de définir le marché pertinent, c'est à dire celui sur lequel la puissance doit être mesurée: il s'agit en général du marché qui rassemble des produits entre lesquels, du point de vue des clients, des substitutions et complémentarités significatives sont présentes ou possibles.

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historiques, beaucoup restant encore en situation de monopole, doivent donc être considérés comme opérateurs puissants. Le risque posé par un opérateur puissant est d'imposer aux tiers un tarif discriminatoire. Les obligations de non-discrimination doivent notamment garantir que les opérateurs appliquent des conditions similaires dans des circonstances similaires aux autres entreprises fournissant des services similaires, et qu'ils fournissent aux autres des services et informations en leur garantissant des conditions et un niveau de qualité identiques à ceux qu'elles assurent pour leurs propres services, ou pour ceux de leurs filiales ou partenaires7. Pour réguler ces accords, le régulateur utilise en général un certain nombre d'outils:

• La séparation comptable des différentes activités des opérateurs puissants, pour permettre de vérifier notamment la non discrimination des tarifs8

• La publication d'une offre de référence suffisamment détaillée comprenant une description des offres pertinentes réparties en divers éléments selon les besoins du marché, accompagnée des modalités et conditions correspondantes, et notamment des prix.

• La validation de cette offre de référence • En cas d'absence d'offre de référence, la validation des conditions d'interconnexion

présentes dans les accords d'interconnexion.

1.1.3 L'orientation vers les coûts

Non discrimination et transparence ne sont pas les seules obligations imposées aux opérateurs puissants en matière d'interconnexion. Il est en effet de plus souvent requis que les tarifs soient orientés vers les coûts. Cette obligation ne doit pas toutefois être entendue dans un sens trop restrictif. En effet, la concurrence peut être confortée par la construction d'infrastructures alternatives, qui tireraient notamment le meilleur parti du progrès technologique. Le contrôle des prix doit s'opérer quand il y a un risque soit de prix pouvant se situer à des niveaux trop élevés, soit de prix se situant à des niveaux trop bas, et éliminant la concurrence, soit vers l'aval, soit vers l'amont: "L'imposition d'un contrôle des prix par les autorités réglementaires nationales ne doit pas avoir d'incidence négative sur la concurrence à long terme, ni

décourager l'investissement dans des infrastructures différentes. Les autorités réglementaires

nationales tiennent compte des investissements réalisés par l'opérateur et des risques

encourus"9. L'orientation vers les coûts ne doit donc pas signifier la vente à un coût marginal. C'est bien d'un coût moyen dont il est question, mais d'un coût moyen qui intègre les éventuelles économies d'échelle et d'envergure réalisées par l'opérateur qui doit ouvrir son réseau. L'objectif est de s'assurer que les tarifs offerts par l'opérateur puissant soient ceux d'un opérateur "efficient". Nous reviendrons sur cette définition. Pour vérifier l'orientation vers les coûts de tarifs, deux grandes approches sont possibles:

• Une approche par comparaison (étalonnage) qui vise à comparer les tarifs offerts dans différents contextes; en général, les conditions économiques différent d'un pays à l'autre et peuvent s'expliquer par des considérations liées au marché, à la géographie ou à d'autres conditions économiques ou socio-économiques particulières; cette méthode ne

7 Définition du projet de Directive relative à l'accès aux réseaux de communications électroniques et aux installations associées, ainsi qu'à leur interconnexion, Com(2001) 369, Commission des Communautés Européennes. 8 Le régulateur peut imposer obliger une entreprise intégrée verticalement à rendre ses prix de gros et ses prix de transferts internes transparents, dans les cas où l'analyse du marché révèle que l'opérateur concerné fournit des ressources qui sont essentielles à d'autres fournisseurs de services, alors qu'il est lui-même en concurrence avec eux sur le même marché en aval. (Com(2001) 369) 9 Com(2001) 369

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permet donc que d'appréhender des fourchettes de tarifs, ce qui est néanmoins fort estimable.

• Une approche analytique qui consiste à examiner les coûts présentés par un exploitant donné. Là encore, différentes méthodes d'allocation des coûts sont possibles que nous examinerons ci-dessous.

Ainsi, la régulation des télécommunications impose-t-elle pour les raisons que nous avons évoqué, un contrôle de l'orientation vers les coûts des tarifs d'interconnexion pour les opérateurs dominants. Le présent modèle qui est bâti sur une des méthodes d'allocation des coûts se veut un outil d'aide à la détermination de cette orientation pour les régulateurs et les opérateurs des pays en développement.

1.2 Les méthodes de détermination des coûts

Il y a plusieurs façons d'aborder la formation des coûts. Un coût représente le montant, exprimé généralement en monnaie, des charges nécessaires à l’acquisition ou à la production d’un bien ou d’un service.

1.2.1 Les coûts génériques d’une firme multiproduits

D’une manière générique, une firme multiproduits fait face à différents types de coûts. Ceux-ci sont représentés schématiquement sur la figure suivante et définis ensuite.

Figure 1 - Les coûts d’une firme multiproduits : un exemple sur cinq produits

Coûts joints Coûts joints

Coûts communs

Coûts variables

Coûts fixes

Coûts variables

Coûts fixes

Coûts directement attribuables

Coûts directs ou coûts directement attribuables : il s'agit des frais des inputs qui sont nécessaires seulement pour produire un service spécifique ou une série de services et qui ont leur propre identité pour des motifs comptables i.e. leur propre compte ou sous compte. Ainsi, cette notion désigne l’ensemble des frais qui peuvent être directement imputés à un produit déterminé, que ces frais soient fixes ou variables. D’un point de vue économique, il s’agit des coûts qui sont directement et sans ambiguïté reliés à un produit ou un service (tous les coûts engendrés par le(s) service(s) en question et pas par d’autres services). Ils sont économisés si ce service n'est pas produit.

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Coûts joints : Coûts partagés par une famille de service (par exemple, les coûts des bâtiments dans le réseau téléphonique). Dans leur traitement économique, il s’agit des coûts des inputs qui produisent nécessairement plus d’un produit dans des proportions fixes10. Coûts communs : Coûts partagés par tous les services de la firme (par exemple, les coûts fixes des licences). Dans leur traitement économique, il s’agit des coûts des inputs produisant plusieurs outputs différents avec la possibilité de varier les proportions des services produits. La somme des coûts joints et des coûts communs constitue les coûts partagés. Ces coûts peuvent être attribués aux différents services selon des clés de répartition plus ou moins arbitraires établies sur la base de relations causales. Quand cette attribution peut se faire sur une base non arbitraire reflétant la relation des coûts avec les coûts directement attribuables, on parle de coûts indirectement attribuables. Quand cette répartition ne peut s'opérer que sur une base arbitraire, on parle de coûts non attribuables. Au sein des coûts directement attribuables, on distingue généralement les coûts fixes des coûts variables: Coûts fixes : Appelés parfois dans le langage comptable frais fixes, ils représentent la part des charges de l’entreprise liée à son existence et à la mise en place de son appareil industriel et commercial. Ils sont généralement constitutifs d'une capacité de production qui évolue par seuils. Ce sont notamment les équipements faisant l'objet d'un investissement a priori… Ces coûts ne sont fixes que relativement car ils ne sont pas totalement indépendants du niveau d’activité de la firme. En effet, en cas de mutation importante dans la taille de l’entreprise, les coûts fixes varieront à cause du changement de structure. Ces modifications ne sont cependant ni nécessaires en deçà de certains seuils, ni proportionnels. Aussi, dans leur traitement économique, ils sont considérés comme indépendants du volume de production et sont supportés par la firme, en toute hypothèse, même si elle ne fonctionne pas. Au sein des coûts fixes, on peut isoler des coûts irrécupérables (sunk costs) qui sont perdus si l'activité est arrêtée (Coût d’entrée sur un marché, coût fixe non récupérable à la sortie). Coûts variables: Frais variables ou charges d’exploitation, ils sont étroitement liés au niveau et à l’évolution des opérations de production et de commercialisation de l’entreprise. Lorsque certaines opérations sont arrêtées, les frais variables correspondant disparaissent, lorsqu’elles évoluent, ils évoluent dans le même sens. Les frais variables sont notamment constitués par les charges de matières premières, de main d’œuvre employée à la production, d’énergie (utilisée également à la production) ainsi que des charges de commercialisation variables (frais de livraison, courtages, commissions, indemnités, actions commerciales…). Coûts proportionnels, ils ne sont pourtant pas forcément strictement proportionnels à l’évolution de l’activité en raison des modifications qui peuvent être enregistrées dans le rendement des facteurs d’activité selon le niveau auquel celle-ci se situe, selon l’évolution des techniques employées et le rythme adopté pour les opérations de production. Aussi, dans leur traitement économique, ils sont dépendants du volume de production. Ils peuvent varier de façon directement proportionnelle avec la production (matières premières) ou de façon non directement proportionnelle (dépenses de salaire).

La somme des coûts fixes, des coûts variables, des coûts joints et des coûts communs

constitue ce qu’il est courant d’appeler le coût total ou coût global. Ce dernier est monotone par rapport à l’output (plus on produit, plus le coût total augmente). Des économies d’échelle sont présentes quand les coûts unitaires baissent avec le niveau d’output et des économies de variété existent lorsque plusieurs outputs sont produits de manière moins chère ensemble que séparément.

10 Définition économique stricte.

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Cette typologie des différents coûts auxquels une firme fait face a le mérite de la simplicité et donc d’offrir une visualisation directe des problèmes courant d’allocation des coûts. Cependant, celle-ci ne permet pas de prendre en considération des critères de coûts rencontrés dans la littérature économique qui constitue un raffinement des critères précédents.

1.2.2 Critères économiques d'appréciation des coûts

La prise en compte d’une dimension plus économique des différents types de coûts permet un élargissement des concepts et une meilleure compréhension des critères. La scission entre coûts fixes et coûts variables comprend une forte composante “ temporelle ”. Ainsi, les coûts fixes correspondent à une notion de long terme, tandis que les coûts variables impliquent le court terme. Cette distinction permet notamment de réconcilier analyse économique et analyse comptable si l'on considère que sur le long terme, les coûts fixes deviennent des coûts variables. A partir du coût total défini ci-dessus, il est possible de dériver deux notions fondamentales : le coût moyen et le coût marginal.

Coût moyen : Prix de revient, il s’agit du coût unitaire obtenu en divisant le coût total par le nombre d’unités produites. Il décroît puis croît (au moins à court terme) avec l’output selon que le coût total augmente ou diminue plus ou moins que linéairement. Le coût moyen total correspond à la somme des coûts moyens variables et des coûts fixes moyens.

Coût marginal : Frais correspondant à la variation d’un montant total des coûts liée à la variation du volume d’activité. En économie, il est défini comme le supplément de coût nécessaire à la production d’une unité supplémentaire (coût de la dernière unité produite). Mathématiquement, il s’écrit comme la dérivée première du coût total par rapport à la quantité produite. Les critères de coût moyen et de coût marginal sont les concepts de base de l’économie des coûts et sont définis pour un bien donné produit par une firme mono-produit. Lorsque l’on passe à une firme multiproduits, les concepts varient un peu. Même si dans leur fondements, il s’agit des mêmes critères, leur formulation change. En effet, les coûts de production de plusieurs biens par une firme dépendent des quantités produites de chaque bien et des proportions dans lesquels ils sont produits. Il faut donc distinguer la situation où ces proportions ne changent pas de celle où elles varient. On parle alors de coût radial et de coût incrémental. Le coût marginal représente le prix plancher théorique que la firme doit recouvrir dans le court terme. Coût moyen radial : En l’absence de changement de la composition de la production multiple, le concept pertinent est celui de coût moyen radial (i.e. à proportion de produits constante). Coût moyen incrémental : Quand un changement de proportion a lieu, le concept est celui de coût incrémental moyen défini comme le coût moyen associé à un produit ou un groupe de produits parmi ceux que fabrique la firme concernée. Ce coût incrémental moyen d’un groupe de produit est décroissant avec l’augmentation du nombre de groupes de produits. Les coûts marginaux, radiaux et incrémentaux sont en théorie des coûts qui ne prennent en compte que la partie variable avec la production des coûts. Tarifer à ces coûts ne permet pas de récupérer l'ensemble des coûts si on est en présence d'économies d'échelle et de variété, auquel cas ces coûts sont inférieurs au coût moyen encouru. Un moyen de corriger ce problème consiste à considérer des coûts moyens incrémentaux de long terme, car alors tous les coûts sont

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variables. Mais il reste alors à financer les coûts joints et communs d'où la définition de coûts incrémentaux de long terme pour le service ou l'élément total. D'autres concepts de coût existent qui ne nous seront pas utiles ici11.

1.2.3 Les notions de coût économique

La notion de coût économique consiste à ramener à une année de base une série de coûts s'étalant dans le temps. Sommer l'ensemble de ces coûts ne permet pas de mesurer leur importance économique. En effet, si on dispose en année 0 d'une somme Q, on attendra de cette somme que placée aux conditions du marché (taux d'intérêt i), elle rapporte l'année 1 la somme Q*(1+i), l'année 2 la somme Q*(1+i)², l'année n, la somme Q*(1+i)n, etc. Inversement, dépenser une somme D en année n, c'est prévoir aujourd'hui une somme D/(1+i)n. La bonne mesure d'une série de dépenses consiste donc à actualiser ces dépenses, c'est à dire diviser les dépenses de l'année n par la somme 1/(1+i)n. i est considéré comme le coût du capital, c'est à dire le coût qui s'applique à un emprunt ou le coût de la rémunération de capitaux placés sur des marchés financiers. i est en quelque sorte le taux de rendement minimal requis pour la ressource financière. D'où l'importance du coût du capital dans les calculs de la détermination des coûts. On parlera alors de:

• Coût actualisé total : l'investissement initial12 – la valeur de revente à l’année terminale actualisée + les frais d’exploitation actualisés.

• Coût de revient économique ou coût moyen temporel: c'est l'annuité constante équivalente au coût total actualisé (cf. l’appendice mathématique).

• Coût marginal temporel Pour une année n, en l’absence de valeur de revente, il s’égalise aux frais d’exploitation. Si la valeur de revente est non nulle, c’est la somme des frais d’exploitation et de l’écart entre la valeur de revente actualisée en n-1 par rapport à la valeur de revente en n.

1.2.4 Les spécificités temporelles des coûts

Coût historique Coût constaté du bien au moment où il entre dans la comptabilité (coût d’achat ou coût de production). Ce coût peut évidemment ne plus représenter le coût réel du bien au bout de plusieurs années pour une série de raisons : usure, obsolescence, dépréciation de la monnaie, vieillissement.

Coût prospectif efficace ou de long terme Opposé au coût historique, évalué en s’appuyant sur le prix des meilleures technologies et en supposant un dimensionnement optimal des installations. Pourquoi a-t-on besoin de tous ces concepts? En règle générale, une firme produit plusieurs outputs. Sa fonction de coûts présente des caractéristiques intéressantes en ce sens qu'il est moins coûteux de produire ensemble ces outputs que de les produire séparément: le coût totalement alloué de production d'un output est moins élevé que le coût isolé de production de cet output. Sinon, la firme aurait intérêt à les produire séparément. C'est la raison d'être des

11 Notamment les notions de coût d'opportunité (dans notre contexte, coût qui permet à celui qui vend la ressource à un tiers "grossiste" une rémunération équivalente à celle qu'il aurait obtenue en le vendant sur le marché final. Ce coût est donc le prix de vente moins le coût de la vente au détail. Il est équivalent pour le fournisseur de vendre sur le marché intermédiaire ou sur le marché final. C'est en quelque sorte un coût d'accès pour des revendeurs). 12 Qu'on suppose ici réalisé l'année 1 (sinon, il faudrait prendre la séquence actualisée des coûts d'investissement)

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coûts joints et communs qui assurent ces économies d'envergure. "Séparer" ces coûts entre produits est une tâche délicate. Selon les méthodes, on obtient une séparation qui "avantage" tel ou tel critère; de façon générale, on cherche une séparation des coûts qui évite au maximum les subventions croisées entre services, notion qui reste elle-même à préciser dans chaque contexte. L'encadré suivant présente les définitions des subventions croisées données par Jamison:

Différentes définitions retenues pour les subventions croisées13 ■ The public policy view. From a public policy perspective, cross-subsidisation occurs in a regulated industry when the regulated firm uses revenues from one market to keep operations in another market financially viable. The cross subsidy is considered anti-competitive if the cash flows from non-competitive to competitive markets. The cross subsidy is considered an USO if the cash flow: (1) goes the other way; (2) occurs only because regulatory rules create it; and (3) would not occur absent the government policy and/or if the funding markets were competitive. In a nutshell, the public policy view is that the cash flow is a cross subsidy if fully competitive markets would not allow it. ■ The cost allocation view. In more general usage, if a service’s prices do not make a reasonable contribution to overhead costs, it could be argued that the service is not carrying a fair share of the overheads and is therefore being subsidised. ■ The Baumol-Faulhaber view. Baumol and Faulhaber have taken the view that cross-subsidisation occurs when prices for a service do not cover the service’s incremental cost and the company still earns a normal profit (i.e. zero economic profit) overall. This implies a maximum price of stand-alone cost. This is a popular view among economists. ■ A more comprehensive economic view. More recent economic studies have shown that cross-subsidisation occurs when prices for a service are higher than would be charged by the next most efficient competitor and the company still earns a normal profit. Différentes méthodes traitent donc différemment l'allocation des coûts. Prise indépendamment les unes des autres, chacune trouve une légitimité dans les choix opérés et fait apparaître certains avantages et inconvénients. Par abus de langage, on distingue traditionnellement quatre grands types de méthode qui n’ont pas toutes la même portée pratique. Certaines sont des méthodes d’allocation des coûts au sens strict, d’autres sont des méthodes de tarification dont découlent des principes d’allocation. On considère en général quatre grandes méthodes d'allocation des coûts: 1. La méthode des coûts complètement distribués 2. La méthode dite ECPR 3. Les méthodes de Ramsey-Boiteux et Laffont-Tirole, tenant compte de la demande 4. Les méthodes des coûts incrémentaux de long terme Il n'est pas de méthode miracle. Chacune est basée sur un raisonnement économique qui peut être critiqué ou défendu selon le point de vue où l'on se place. Le modèle développé est bâti sur la méthode des coûts incrémentaux de long terme qui sera développée plus avant dans ce qui suit. Cette méthode peut être reliée à la méthode des coûts complètement distribués (dite FDC, Fully Distributed Costs), qui enregistre le détail des dépenses historiques et affecte ces dernières à des produits, à l’aide d’une procédure de répartition en cascade, où les coûts sont regroupés par nature et par fonction, selon une hiérarchie de nomenclatures emboîtées. Dans sa version originale, cette approche qui repose sur une comptabilité analytique complète et fiable, se heurte à la difficulté d’allouer les frais joints et les coûts communs à plusieurs produits. Les méthodes CMILT (Coûts moyens incrémentaux de long terme) sont elles basées sur les coûts incrémentaux. On en distingue deux types. Une CMILT top-down qui est une méthode analytique. Celle-ci établit les coûts incrémentaux en sommant les coûts directement

13 Mark A Jamison, cf. http://bear.cba.ufl.edu/centers/purc/primary/jamison/Pricing.pdf

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attribuables au service et en leur ajoutant une quote-part des coûts joints, déterminée à l’aide de clés de répartition comptables. Celle-ci conduit à des coûts plutôt chargés et davantage historiques que de long terme. Une CMILT bottom-up, méthode constructiviste, qui consiste à simuler les services à l’aide d’une maquette technique incorporant les dernières technologies disponibles, puis à déduire les CMILT du chiffrage économique de cette maquette (produit des CMILT minimalistes). Cette méthode retient plus spécifiquement l’attention des régulateurs et des économistes dans les secteurs "d’utilities". En effet, le coût incrémental, notion spécifique des firmes ou industries multiproduits, représente le coût additionnel pour produire un service courant ou anticipé versus ne pas le produire dans le long terme. En d’autres termes, celui-ci inclut tous les coûts d’usage et les coûts fixes dus à la fourniture du service et qui ne seraient pas apparus si le service n’avait pas été fourni. La méthode du CMILT prend donc en compte les coûts fixes causés par les services d’interconnexion, mais ne prend pas en compte les coûts communs qui ne varient pas proportionnellement avec la production. Il convient de toujours raisonner à long terme ou en développement c’est-à-dire en intégrant les équipements et investissements qui seront à terme mis en place pour satisfaire un supplément de demande sans dégrader la qualité de service. Sa mise en œuvre suppose en pratique d’analyser, à un niveau détaillé, l’utilisation des équipements, en se posant systématiquement la question de savoir comment le trafic détermine leur dimensionnement et l’architecture des réseaux dans lesquels ils s’insèrent. L’avantage essentiel de cette dernière méthode est de reconstruire le réseau tel qu’il serait effectivement si on le construisait maintenant et d’allouer les coûts à chaque activité en particulier au fur et à mesure de sa construction. Elle est ainsi basée sur des coûts prospectifs et non sur des coûts historiques. L’évaluation fiable des coûts moyens incrémentaux de LT nécessite des informations techniques, économiques et comptables pertinentes, en particulier en l’absence de révélation des prix optimaux par la concurrence. Les méthodes d’évaluation nécessitent ainsi une articulation entre des modèles technico-économiques et des modèles comptables. Les méthodes CMILT sont aujourd'hui considérées comme celles capables de donner le bon "signal" économique aux marchés, incitant à l'entrée tout en protégeant la capacité d'investissement. La méthode des CMILT est décrite plus en détail dans ce qui suit.

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1.3 La méthode CMILT appliquée aux pays africains

1.3.1 Le principe des CMILT

La méthode des coûts moyens incrémentaux de long terme (CMILT), dénommée LRAIC (Long Run Average Incremental Costs) en anglais, estime les coûts supplémentaires induits pour la production d'un service, par rapport aux coûts déjà induits par la production d'un portefeuille d'autres services. Les coûts incrémentaux d'un service ou élément A représentent en quelque sorte l'économie de coûts qui résultent de la non production ou non mise en œuvre de A, ou en d'autres termes, les coûts encourus pour produire A en sus du portefeuille de produits existants. La notion de long terme consiste à prendre les coûts occasionnés en se plaçant sur une perspective à long terme, c'est à dire en considérant également les coûts d'investissements nécessités par le service ou l'élément. L'idée est de rendre le plus possible "variables" les coûts fixes entraînés par une production ou une mise en œuvre. Les coûts incrémentaux de long terme d'un service ou d'un élément A représentent donc l'ensemble des coûts qui pourraient être évités si A n'était pas produit ou mis en œuvre. Les coûts incrémentaux comprennent donc l'ensemble des coûts directement attribuables à A, qu'ils soient variables (dépendant du niveau du trafic à capacité donnée) ou fixes (constitutifs de la capacité). Mais A peut également recourir à des éléments, services ou fonctions nécessités de façon conjointe avec d'autres services ou éléments. Les coûts incrémentaux, même de long terme, stricto-sensu, ne prennent en compte le partage de ces coûts que s'il s'agit de coûts joints (au prorata de leurs incidence) et non de coûts communs14. Les coûts incrémentaux sont retenus par les économistes en ce sens qu'ils forment le critère de décision de la firme pour produire A: si les recettes espérés de l'offre de A sont supérieures aux coûts incrémentaux de long terme dans un rapport qui couvre le coût attendu du capital, alors, la firme a intérêt à se lancer dans la production de A. Néanmoins, les coûts incrémentaux, tels qu'ils sont définis stricto-sensu, peuvent difficilement servir de base à la tarification de l'accès au service ou à l'élément, dans la mesure où ils ne couvrent qu'une partie des coûts. Dès lors que A utilise également d'autres "coûts", il est nécessaire de les considérer pour autant qu'une relation de causalité existe, c'est à dire que A ne pourrait être produit sans la mise en œuvre des services, éléments ou fonctions qui suscitent ces coûts. On parle alors de Total Service (TS) ou Total Element (TE) LRIC, soit TSLRIC ou TELRIC: ces méthodes consistent donc à allouer les coûts joints et communs pertinents15 selon des méthodes d'allocation qui doivent être précisées. Enfin, il est nécessaire de préciser quelle nature de coût on retient. Deux possibilités sont généralement considérées, chacune d'elle pouvant donner lieu également à une alternative: 1. Les coûts historiques forment une première option. La méthode consiste donc à évaluer les

coûts sur la base de leur expression comptable16, éventuellement redressée de l'inflation 2. Les coûts dits prospectifs (Forward Looking) ou actuels sont les coûts qui seraient encourus

si on reconstruisait l'appareil de production au jour du calcul. 14 Rappelons qu'on parle de coûts joints quand les coûts sont encourus par deux ou plusieurs produits dans le même

process de production en proportion constante. On parle de coûts communs quand les coûts sont encourus par plusieurs produits et restent inchangés quelle que soit la proportion relative de ces produits (par exemple les salaires des fonctions de siège des opérateurs), c'est à dire que quand un produit est offert, le second produit est produit par le même process de production sans coût supplémentaire.

15 C'est à dire qui présentent une relation de causalité. 16 On parle aussi de embedded costs ou accounting costs.

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La première approche est souvent qualifiée d'approche top-down et la seconde de bottom-up: elle nécessite en effet la construction d'une maquette simulant la production de A de façon à en déterminer le coût. Cette maquette est d'autant plus indispensable si on introduit une considération de progrès technique dans l'évaluation des coûts. En effet, la production de A à la date t offert par un opérateur historique peut résulter d'investissements réalisés sur les périodes antérieures selon une technologie dépassée. Dès lors, on peut considérer de travailler sur la technologie (notamment l'architecture de réseau) historique ou sur la meilleure architecture disponible à la date t; on a donc une alternative qui consiste à retenir le système historique de production (à coûts historiques ou à coûts actuels) ou le système de production actuel le plus efficient (en général à coûts actuels, car les prix ne sont pas disponibles rétrospectivement). Pour des raisons pratiques, on retient en général (nous reviendrons sur ce point) une architecture "historique moyenne"17. Mais, on suppose alors: 1. Que l'opérateur est un opérateur efficient, c'est à dire qu'il minimise ses coûts pour un

volume de production donné 2. Que les coûts sont les coûts actuels On s'articule ainsi peu à peu avec une méthode des coûts complètement alloués (FDC – Fully Distributed Costs). Cette méthode, comptable et historique, nous l'avons vu, consiste à ventiler tous les coûts d'une firme entre ses différents produits, en attribuant les coûts directement attribuables aux différents produits, et en répartissant les coûts joints et communs aux différents produits selon des clés de répartition les plus "pertinentes". La différence entre la méthode FDC et la méthode TSLRIC avec coûts et technologies historiques réside donc seulement dans la non prise en compte des coûts communs non pertinents. De proche en proche, en suivant les méthodes des coûts incrémentaux, on arrive à des coûts décroissants en ôtant des couches de coûts non efficients. En général, la méthode TSLRIC ou TELRIC ne sont retenues qu'en considérant les coûts actuels, c'est à dire notamment pour les coûts fixes, des coûts de renouvellement (modern equivalent asset). On obtient ainsi une famille de méthodes de coûts incrémentaux. Il y a donc bien nécessité de préciser quels principes retenir pour l'évaluation des coûts de façon à ce que l'opérateur historique offrant un produit A puisse déterminer la nature des coûts qui s'appliquent et en évaluer le montant. La notion de coûts incrémentaux de long terme (TELRIC) référent à ce qu'il est convenu également d'appeler des coûts économiques. Dans les faits, on utilise des coûts moyens dénommés TELRAIC en anglais et CMILT (Coûts moyens incrémentaux de long terme) en français.

17 Notamment en reprenant la topologie du réseau historique, c'est à dire les mêmes localisations d'équipements

d'interconnexion internes au réseau (commutation, concentration, distribution etc.). Option qualifiée de "scorched node" consistant donc à retenir la hiérarchie réelle du réseau et les règles de gestion du trafic actuelles. Imaginer un réseau optimal souléverait un certain nombre de critiques sur sur sa faisabilité, son éventuelle opérationnalité, sur l'impact de cette architecture virtuelle sur d'autres tarifs etc.

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Figure 2 – Passage des coûts historiques comptables aux coûts économiques (CMILT)

Coûts

historiques

entièrement

alloués

FDC

Ajustement

"coûts

communs

non

pertinents"

Ajustement

"fournisseur

efficient"

TELRIC

historique

"top-down"

Ajustement

"coûts

actuels"

TELRIC

FL

bottom-up

Ajustement

"coûts

joints et

communs

pertinents"

LRIC

FL

Ajustement LRIC Forward looking Total Incrément

Ajustement

"durée de vie

économique"

La réglementation des coûts d'interconnexion introduit donc d'autres notions en matière de coûts. La première est celle de la spécificité des coûts, la seconde celle de la pertinence des coûts. L'incrément est en général relatif à un ensemble de services utilisant le même outil de production. Dans cette famille, on cherche la détermination des coûts d'un service donné (par exemple les services d'interconnexion au sein des services téléphoniques). Les coûts spécifiques de ce service donné, c'est à dire les coûts directement attribuables à ce service18, ne doivent pas entrer dans la détermination des coûts de l'incrément. Ainsi, les coûts de commercialisation des services téléphoniques au détail sont des coûts spécifiques de ces services non partagés avec les services d'interconnexion. Inversement, les services d'interconnexion génèrent des coûts spécifiques qui ne doivent pas être comptabilisés avec les coûts de l'incrément: c'est par exemple le cas des coûts de colocalisation des équipements du nouvel entrant, des coûts de liaison entre le réseau de l'opérateur historique et son propre réseau, le coût des services de gestion (par exemple coût de modification des systèmes informatiques, coût spécifique de facturation, coût du service gérant l'interconnexion etc.) qui doivent être répercutés sur les clients de ce seul service. Composés en général de coûts variables et de coûts fixes (d'investissement), ces coûts spécifiques peuvent faire l'objet d'une tarification additionnelle (sur des unités d'œuvre qui peuvent être différentes) et peuvent faire l'objet d'un recouvrement sous la double forme de coûts récurrents et non récurrents (cf. annexe 1). La notion de pertinence affecte le traitement des coûts joints et communs. Ceux-ci ne doivent être appliqués à l'incrément considéré que si ils sont liés par une forme de causalité, directe ou indirecte, au service rendu d'interconnexion. La mise en évidence d'un lien de causalité suppose une analyse technique approfondie des règles de formation des coûts dans les réseaux de télécommunications ainsi que dans les activités normales d'un opérateur de télécommunications. Les coûts communs comprennent par exemple les coûts de recherche et développement, les coûts relatifs aux frais de siège et à la structure opérationnelle de l'opérateur, les coûts des personnels sortis de fonction, en cessation d'activité ou sortis temporairement de fonction, les 18 Qui ne seraient encourus en aucune façon si ce service n'était pas offert.

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coûts relatifs au développement de l'image de l'opérateur, les coûts correspondant aux bâtiments non affectés etc. Parmi ces coûts, le régulateur doit apprécier ceux qui sont pertinents et ceux qui ne le sont pas. Les coûts communs pertinents, seuls, peuvent faire l'objet d'une affectation proportionnelle aux coûts pris en compte dans l'interconnexion. Cette discrimination des coûts est présentée sur le schéma suivant:

Figure 3 – Structure des coûts

Coûts joints pertinentsCoûts joints

Coûts communs pertinents

Coûts variables

Coûts fixes

Coûts joints non pertinents

Coûts communs non pertinents

Coûts spécifiques

Coûts nonspécifiques

Incrément

A noter que le risque de surévaluation des coûts fixes communs suscite une crainte: que le monopole argue de coûts communs élevés pour réaliser un “ squeeze ”, c’est-à-dire l’imputation aux services d’interconnexion de coûts qui relèvent en réalité du segment où l’opérateur se trouve face à ses concurrents conduisant à des distorsions de concurrence importantes sur ce marché. Aussi, est-il nécessaire de veiller à ce que les coûts communs attribués à l'incrément restent justifiés, c'est à dire reflètent les coûts des opérateurs les plus efficients. Face à cette approche théorique, la pratique conduit à un certain nombre d'interrogations de méthode que nous pouvons synthétiser sur les deux réflexions suivantes: 1. Selon les services ou parties de réseau considérées, la méthode TELRIC peut s'avérer moins

favorable aux nouveaux entrants que la méthode FDC. En effet, si A a fait l'objet historiquement de dépréciations importantes et si les coûts actuels sont peu différents, voire supérieurs aux coûts historiques, on peut aboutir à une évaluation TELRIC-FL supérieure à l'évaluation FDC !19

2. Au sein de la méthode TELRIC-FL, les méthodes retenues peuvent faire varier assez

sensiblement les évaluations effectuées. Notamment, la segmentation des services ou éléments retenus conduit à des coûts directement attribuables plus ou moins importants et donc des coûts joints et communs pertinents qui croissent avec la finesse de la segmentation. Or, l'affectation de ceux-ci reste une difficulté importante, les clés de répartition pouvant induire des subventions croisées plus ou moins fortes selon le point de vue auquel on se place.

19 Ce qui explique que dans de nombreux pays, la méthode FDC ait été considérée comme plus favorable aux

nouveaux entrants en matière d'accès à la boucle locale, où les coûts de génie civil prédominent, mais moins favorable en matière d'interconnexion.

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Le choix des méthodes TELRIC conduit donc à un certain arbitrage et se traduit par le choix d'un curseur entre des valeurs plutôt hautes, favorables a priori aux opérateurs historiques et des valeurs plutôt basses favorables aux nouveaux entrants. Pour positionner ce curseur, deux types de considération sont avancées: • Des considérations "théoriques" tentent de limiter la fourchette admissible en proposant

d'une part que la fourchette soit contrainte par la mise en place d'un système éliminant les subventions croisées, et d'autre part, que les estimations obtenues ne conduisent pas à des coûts supérieurs aux coûts de production isolée des services considérés.

• Des considérations "politiques" sur le bon niveau du signal à adresser aux marchés pour que ceux-ci choisissent entre investissement et achat à l'opérateur historique (play or pay, faire ou faire faire). Deux préoccupations se rejoignent, celle qui vise à ne pas faire supporter à l'opérateur historique des coûts trop bas pouvant mettre en péril son équilibre (notamment lui donnant les moyens d'entretenir son réseau) et celle visant à obtenir l'allocation la plus "efficiente" des ressources.

Tarifer trop bas un service peut en effet conduire à des subventions croisées vers ce service et donner de mauvais signaux au marché. Une tarification en dessous du "bon" niveau peut également mettre en péril les infrastructures alternatives en les rendant arbitrairement moins demandées et donc moins rentables. Mais tarifer trop haut est susceptible de biaiser également le marché en faisant basculer la demande vers des infrastructures de fait moins efficientes, et ne fait pas peser sur l'opérateur historique les pressions le contraignant à se rapprocher du process de production le plus efficient. Il appartient au régulateur, à l'aide de modèles qui lui permettent de comprendre la formation, la structure, le niveau et la dynamique des prix, de déterminer dans le contexte dans lequel il se trouve, quel est le "bon" niveau des prix, ceci en fixant de façon exogène un certain nombre d'hypothèses: au fur et à mesure que sera répété l'exercice de tarification, ces hypothèses seront déterminées de façon de plus en plus assurée et fine. Il est malheureusement fréquent que ni les régulateurs, ni même les opérateurs, n'ont une bonne connaissance des coûts des réseaux qu'ils régulent ou qu'ils exploitent. La méthode bottom-up FL-TELRIC, outre sa justification économique, présente cet avantage indéniable de contraindre à parfaire l'information des acteurs sur les coûts, à rendre plus transparent le marché des services d'interconnexion et à donner aux acteurs des éléments favorisant les décisions d'investissements. Enfin, il faut noter que ces méthodes sont rarement appliquées de façon globale, mais fournissent des coûts moyens. Le choix des unités d'œuvre est donc essentiel. Cette approche par valeur moyenne pose également la question déjà évoquée de la segmentation des produits dont le coût doit être mesuré. Nous proposons dans ce qui suit de présenter les questions générales et particulières que soulève la méthode CMILT dans le cadre de l'interconnexion. Nous ne considérons dans le modèle que la question de la tarification des services d'interconnexion stricto-sensu. Nous n'aborderons pas tout ce qui a trait aux services spécifiques liées aux colocalisations nécessaires à ces services et à leur gestion.

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1.3.2 La définition de l'incrément

a) Les services d'interconnexion des réseaux fixes

Les services d'interconnexion sont les services offerts aux opérateurs d'autres réseaux fixes ou mobiles soit pour collecter du trafic, soit pour le livrer vers un correspondant ou un autre réseau. On distingue en général quatre grandes catégories de trafic:

Origine-destination Correspondant Réseau

Collecte de trafic Transit domestique Livraison de trafic Transit international

De plus, intervient la nature du point de collecte ou de livraison du trafic. Traditionnellement, on considère trois possibilités pour ce point d'interfaçage:

• le commutateur local sur lequel est rattaché le correspondant, le service étant qualifié alors de local

• Un commutateur de transit de la zone de transit où se situe le correspondant, le service étant alors qualifié de simple transit

• Un commutateur de transit d'une autre zone que celle sur laquelle se situe le correspondant, le service étant alors qualifié de double transit

On retient en général une égalité entre le coût du service de collecte et celui du service de livraison: cette égalité est plutôt établie par principe et par défaut de données sur d'éventuelles différences de routage de ces deux types de communication qui pourraient être liées à des différences entre les populations d'abonnés recevant des appels d'autres réseaux et celles émettant des appels vers les autres réseaux. On retient donc en général 5 services d'interconnexion:

Origine-destination Point d'interface Correspondant Réseau

Commutateur local Local Commutateur de transit dans zone Simple transit Commutateur de transit autre zone Double transit Transit domestique

Commutateur international Transit international

Le transit domestique est en général calculé comme la différence entre le double transit et le simple transit. Le transit international est une surcharge qui s'applique aux communications internationales. Le schéma suivant synthétise les services d'interconnexion. Il montre les points d'entrée selon la nature du service. Le service international tel qu'il est conçu dans le modèle est un transit international avec point d'entrée dans la zone de transit où se situe le CTI. Si le point d'entrée est dans une autre zone, il faut ajouter le coût du transit domestique.

b) Les services d'interconnexion des réseaux mobiles

Sur les réseaux mobiles, on considère un seul niveau d'interconnexion, c'est-à-dire que la terminaison d'appel est moyennée quelque soit le niveau où entre l'appel dont il faut assurer la terminaison. On distingue néanmoins la collecte de la terminaison, même si en pratique, cette discrimination est pratiquement jamais mise en œuvre actuellement.

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Local

Area

Double transit

Single

transit

International

Domestic

transit

Entry point

Exit point

Transit Area

Transit Area

Local Area

Fixed local

International

1.3.3 Définition de l'incrément

Un opérateur de réseaux de télécommunications offre en général différents types de service, que ce soit à ses abonnés ou à d'autres opérateurs. Pour calculer le coût de ces services, il faut retenir une segmentation des services qui puisse être approchée par la structure des coûts encourus. Or, dans le domaine des télécommunications, la majeure partie des coûts sont des coûts liés aux investissements. On classe traditionnellement les services selon leur nature commerciale: service local, service longue distance, service international, services à valeur ajoutée… tels qu'ils ressortent d'une nomenclature tarifaire pour les services qui sont commercialisés. Mais, c'est là une grille qui ne prend en compte que la tarification variable, la tarification fixe (frais de raccordement et abonnement périodique) venant compléter la tarification variable pour former les revenus de l'opérateur. Une autre façon de classer les services, qui permet d'approcher plus près les coûts, est basée sur l'utilisation des différents éléments de réseau; on constate en effet qu'il existe trois grandes catégories d'élément de réseau:

• Les éléments qui sont dédiés aux usagers, c'est à dire utilisés uniquement par un abonné: c'est ce que l'on retient sous l'appellation de réseau local ou de réseau d'accès: la ligne qui relie un abonné à son commutateur de rattachement ne peut être utilisé que par cet abonné;

• Les éléments qui sont partagés entre usagers, c'est à dire mis alternativement à la disposition des différents usagers en fonction de leur sollicitation, ou en d'autres termes alloués temporairement à l'usage d'un abonné, pour les services téléphoniques de base: c'est ce que l'on appelle le réseau général (core or conveyance network en anglais)

• Enfin, les éléments qui sont utilisés pour la prestation de services complémentaires ou supplémentaires, par exemple les services de cartes téléphoniques ou les services offerts par les architectures de réseau intelligent.

On peut qualifier ces trois services de service d'accès, de service de transport et de service à valeur ajoutée. Le service de transport peut lui-même se décomposer, comme on l'a vu, entre différents services élémentaires selon les point de collecte et de livraison du trafic. On peut alors établir une correspondance entre ces services élémentaires et les services "commercialisés" pour illustrer l'articulation économique qui doit en résulter:

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Raccordement

Abonnement Communication

locale Communication longue distance

Service supplémentaire

Service d'interconnexion

Service de vente au détail X X X X Service à VA X Service de transport

Local X X X Simple transit X X Double transit X X

Service d'accès X X

Cette matrice montre les correspondances qui peuvent exister entre les produits élémentaires de l'opérateur (les intitulés des lignes horizontales placées en première colonne) et les produits vendus commercialement (les intitulés des colonnes placées en première ligne): elle indique pour chaque service les composantes de coût qui peuvent lui être imputées. Cette matrice n'est pas exhaustive: ainsi, on pourrait y ajouter en colonne les services des liaisons louées qui recourent à certaines ressources du réseau général. Mais, ces services sont liés entre eux, que ce soit sur le plan horizontal ou vertical. Il y a en d'autres termes une économie à les produire ensemble, économie qui est dénommée économie d'envergure ou de variété (economy of scope en anglais). Toute la question est donc d'allouer le coûts des services en ligne, que l'on peut approcher, aux services en colonne de façon adéquate. De plus, il faut considérer qu'au niveau des prix de détail, un opérateur peut vouloir retenir une structure qui ne soit pas orientée vers les coûts, pour des raisons de stratégie commerciale: ainsi, les frais de raccordement peuvent être élevés et l'abonnement réduit ou au contraire l'inverse. Cette liberté tarifaire, pour autant qu'elle n'introduit pas de squeeze (c'est à dire qu'elle n'élimine pas du marché de nouveaux entrants) doit être préservée: on définit alors une activité de vente au détail qui achète les services élémentaires (horizontaux) pour les reconditionner à destination du marché final selon la logique à deux niveaux suivantes: Vente au

détail Raccordement Abonnement

Communication locale

Communication longue distance

Service supplémentaire

Service d'interconnexion

Activité vente détail X X X X Service à VA X Service de transport

Local X X Simple transit X X Double transit X X

Service d'accès X

Cette activité de vente au détail comprend toutes les fonctions de relation et gestion du client final: elle intervient sur tous les services qui doivent être commercialisés auprès des clients finaux. L'activité vente au détail achète l'ensemble des prestations des services horizontaux pour produire les services vendus aux consommateurs finaux, en transformant en composantes tarifaires les coûts élémentaires, cette transformation étant contrainte par la nécessaire absence de squeeze tarifaire. Reste alors aux services d'interconnexion, qui sont en quelque sorte des services de gros, à acquérir les services élémentaires nécessaires. La méthode incrémentale permet de distinguer les coûts attribuables des coûts non attribuables. Elle consiste à s'interroger pour savoir si la production de services "horizontaux" est accrue dès lors qu'on ajoute chaque service "vertical" au panier des autres services. Ainsi, si l'on prend les services d'interconnexion, on constate trois phénomènes:

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• La prestation de services d'interconnexion ne modifie pas le service de vente au détail, car celui-ci ne concerne que la vente aux abonnés finaux

• La prestation de services d'interconnexion ne modifie pas le service d'accès, car la capacité mise en place et sa maintenance ne doivent pas évoluer pour prendre en charge l'écoulement de ce trafic supplémentaire;

• Par contre, tous les services de transport sont impactés par l'ampleur du trafic résultant des services d'interconnexion.

Ceci signifie que le coût des services d'accès doit être couvert par les services téléphoniques vendus au détail. Comme cette approche impacte la concurrence qui pourra émaner des autres opérateurs en matière de services téléphoniques, il s'ensuit qu'une certain forme de corrélation aux coûts doit intervenir entre les services de détail et les services élémentaires, selon la logique de la première matrice. En d'autres termes, l'ouverture des marchés impose pour les opérateurs dominants une certaine orientation vers les coûts de leurs services et de ce fait fréquemment une restructuration tarifaire pour éliminer le plus gros des péréquations tarifaires existantes20. Certaines marges de manœuvre subsistent néanmoins. De ces considérations découle la conception de l'incrément considéré pour le calcul des coûts des services d'interconnexion. L'incrément comprend le réseau général, c'est à dire hors le réseau d'accès qui rassemble les éléments de réseau dédiés à des usagers. Ce réseau général assure l'offre d'une large palette de services. Outre les services d'interconnexion, il permet l'offre des services téléphoniques de l'opérateur qui le détient. Mais, il permet en sus l'offre d'autres services, notamment les services de liaisons louées, soit à destination de clients finaux (entreprises), soit pour constituer l'infrastructure d'autres réseaux, opérés par d'autres opérateurs, ou par le même opérateur, par exemple le réseau télex, un réseau de transmission de données par paquet sur un protocole X25 ou Frame Relay, un réseau IP, voire dans de nombreux pays, un réseau de transmission de programmes de radio et télévision. Par ailleurs, ce réseau général partage des équipements avec d'autres réseaux, notamment en milieu urbain le réseau d'accès dont il emprunte fréquemment les conduites. Cet incrément, le réseau général, partage donc nombre de ses équipements ou ressources avec d'autres réseaux, point qui devra évidemment être pris en compte dans la détermination des coûts. Il s'agit ici bien de coûts joints pertinents. La question est fréquemment posée des raisons de l'exclusion des réseaux locaux de l'incrément considéré pour les réseaux fixes. Cette exclusion provient donc du fait que le dimensionnement de ces réseaux n'est en aucun cas impacté par l'ajout des services d'interconnexion au portefeuille de services de l'opérateur, ou, à l'inverse, que le retrait de ces services du portefeuille d'un opérateur ne génère aucune économie pour cet opérateur. Les services à valeur ajoutée sont offerts en général à partir d'équipements qui peuvent être distingués des équipements de base des réseaux (par exemple, les équipements des services de réseau intelligent). La question ne se pose pas tant pour les réseaux fixes où ces services sont en général facturés séparément que pour les réseaux mobiles où ces services peuvent être inclus dans des forfaits, ou compris dans le prix de la communication. Ainsi, les services de messagerie vocale, des plates-formes de services prépayés sont typiquement des services à

20 Dans ce contexte, pour les opérateurs qui pour une raison ou une autre n'auraient pas procédé aux restructurations tarifaires nécessaires, il peut subsister une nécessité de subvention de certains services excédentaires vers certains services déficitaires. Dans ce cas, les deux phénomènes doivent être distingués: le service d'interconnexion doit mesurer la valeur de ces services orientée vers les coûts et un éventuel "déficit d'accès" temporaire (jusqu'à ce que la restructuration tarifaire soit réalisée), doit venir compenser la péréquation tarifaire en vigueur.

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valeur ajoutée (contrairement à ceux rendus par les bases de données de localisation), car ils ne s'adressent qu'aux abonnés du réseau de raccordement et ne sont pas offerts en tant que tel aux abonnés des autres réseaux. Ils sont donc exclus comme coûts non pertinents des coûts pris en compte dans les réseaux mobiles.

1.3.4 Les spécificités des réseaux africains

Les réseaux africains présentent des particularités fortes par rapport aux réseaux des pays développés. Si l'on considère la situation géographique, démographique et économique des pays d'Afrique sub-saharienne, à l'exclusion des pays d'Afrique australe plus développés, on peut qualifier le pays moyen Afriland qui résulte de l'agrégation des données relatives aux 40 pays qui appartiennent à ce champ et auxquels s'adresse ce modèle21.

a) Le réseau moyen africain

En dénommant Afriland ce pays fictif moyen, les comparaisons ressortent ainsi:

Situation 99 Afrique à bas

revenus et basse

télédensité

(40 pays)

Union

européenne

(15 pays)

Afriland Pays moyen

UE

Ratio

Superficie 20 927 000 km2 3 191 000 km2 525 000 km2 215 600 km2 0.41 Population 600 millions 376 millions 15 millions 25 millions 1.67 Densité de population (hab/km2)

29 117 29 117 4

GDP/capita 300 € 21 000 € 300 € 21 000 € 70 GDP total (milliards euros)

180 7 900 4.5 525 117

Parc de lignes principales 3 140 000 200 000 000 75 000 13 300 000 180 Télédensité 0.5% 53.2% 0.5% 53.2% 100 Densité de lignes par km2 0.15 61.8 0.14 61.8 440

Plus grand (plus du double) et moins peuplé que le pays moyen de l'UE, Afriland présente une densité de population 4 fois moins importante, ce qui constitue en soi un handicap en termes de coût de réseau. A cela s'ajoute une richesse moyenne 70 fois moindre qui se traduit par une télédensité moyenne 100 fois moindre. Si l'on reconstitue le marché des télécommunications d'Afriland, on est conduit à estimer la consommation moyenne de services téléphoniques à un peu plus de 20 minutes par an et par habitant.

En moyenne, seulement 20 à 25% de la population accède à un réseau sans déplacement excessif. La consommation moyenne par habitant serait beaucoup plus importante si le déploiement des réseaux était plus large.

Cette Afrique se caractérise donc par un très faible niveau de demande, lié à la faible solvabilité qu'entraîne un faible niveau de richesse. Mais ce potentiel initial peut croître rapidement, cette demande étant extrêmement sensible:

• Aux baisses tarifaires

• Au déploiement géographique des réseaux

• A la croissance du marché global, tout nouveau raccordement suscitant des opportunités nouvelles de communication.

En termes de réseau, le réseau fixe connaît un déploiement restreint. En Afriland, le réseau fixe compte seulement 75 000 lignes et a été dépassé en nombre d'abonnés par les réseaux mobiles

21 Il s'agit grossièrement des pays africains dont le PIB par tête est inférieur à 1000 euros.

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qui raccordent, de façon cumulée et grâce aux services de prépaiement, de 2 à parfois plusieurs dizaines de fois (si les réseaux fixes ont subi des destructions par exemple) les abonnés des réseaux mobiles desservis généralement par deux ou trois opérateurs. Il faut noter qu'environ 80% du parc et 80% du trafic restent concentrés dans la capitale. Le déploiement du réseau à l'intérieur du pays peut être important, suscité par des impératifs d'accès universel, mais ce déploiement s'opère avec des télédensités extrêmement faibles. Si l'on retient un rapport 20/80 entre la capitale et le reste du pays (20% de la population, 80% du par cet du trafic), on obtient en Afriland une télédensité de 2% dans la capitale et de 0.125% dans le reste du pays, pour une télédensité moyenne de 0.5%. Ceci a des conséquences importantes sur l'architecture des réseaux, relativement différente de ce qu'elle peut être dans un pays développé. En règle générale, on constate les spécificités suivantes:

• Le réseau de transit est quasi-inexistant, les fonctions de transit étant assurées par un petit nombre de commutateurs d'abonnés, notamment ceux de la capitale et éventuellement des deux ou trois plus grosses villes du pays.

• De ce fait, le réseau de transmission présente une topologie particulière. Quand des boucles SDH se mettent en place, elles desservent généralement les commutateurs et leurs centres satellites d'une même région.

• Chaque réseau a hérité dans les années 90 d'une topologie issue des technologies alors disponibles, avec un petit nombre de commutateurs numériques. Aujourd'hui, on pourrait presque imaginer dans nombre de pays un réseau doté d'un seul commutateur sur lequel se raccorderaient des unités distantes de concentration d'abonnés. La structure historique n'est donc pas optimale, mais constitue pour l'opérateur historique un héritage incontournable.

• Pour desservir les zones éloignées et peu denses (en population et en accès), les opérateurs ont installés des architectures spécifiques dédiées au monde rural, notamment des systèmes de concentration d'abonnés en aval des unités de raccordement d'abonnés sur les commutateurs. Pouvant desservir de 8 à 256 abonnés, ces "prolongements" ont notamment consisté en systèmes hertziens à partage de canaux selon une technologie de partage temporel (dite TDMA en anglais ou AMRT en français22). La plupart des pays africains ont de multiples concentrateurs radio (systèmes AMRT) dont le coût à la ligne est particulièrement élevé23.

• L'irruption de la fibre optique est relativement récente dans le contexte africain. En effet, les capacités nécessaires ne justifiaient pas jusqu'à récemment des infrastructures de transmission en fibres optiques dont les capacités étaient bien supérieures aux besoins. Devenues malgré tout concurrentielles grâce aux baisses importantes de prix dont elles ont fait l'objet, les technologies optiques s'imposent aujourd'hui dans de nombreuses situations. Mais il reste un gros parc de transmission hertzien en service.

• Dans certains pays ayant de larges zones peu ou pas habitées (déserts ou forêts denses), les réseaux satellitaires domestiques se sont imposés pour relier ces zones. Qualifiés de Domsat (Domestic Satellite), ces réseaux restent importants dans certains pays.

Le modèle proposé cherche à tenir compte de toutes ces spécificités de façon à ce que le calcul des coûts puisse être le plus proche de celui souhaité, ce qui n'empêche évidemment pas de prendre en compte les exigences d'efficience requise par cet exercice. Notamment, les concentrateurs radio de type AMRT ont été inclus dans l'incrément. En effet, les circuits qui sont mis en œuvre sur ces systèmes ne sont pas dédiés à un usager, mais partagés 22 Time Division Multiple Access ou Accès Multiple à Répartition dans le Temps 23 On présente en annexe 3 ces concentrateurs radio.

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entre tous les utilisateurs du concentrateur. Le trafic d'interconnexion contribue au dimensionnement de ces systèmes et il est donc naturel qu'ils soient compris dans l'incrément retenu. Ces systèmes, s'ils sont installés en nombre, grèvent de façon importante les investissements effectués dans les réseaux, présentant un coût à la ligne particulièrement élevé. Il est probable que dans un avenir proche, des technologies de type GSM fixe seront plus adaptées pour la desserte de ces abonnés à condition que les réseaux ainsi constitués supportent à la fois un trafic mobile et un trafic fixe. Compte tenu de leur importance économique, on a considéré deux types de coûts des services d'interconnexion:

1. un coût "avec systèmes AMRT" qui résulte de la prise en compte des concentrateurs radio

2. un coût "sans systèmes AMRT" où on ne prend pas en compte le coût des éléments de réseau correspondant à ces systèmes.

Cette approche fait ressortir des différences considérables, ce qui permettra au régulateur de déterminer en toute connaissance de cause et en fonction de la politique d'accès universel retenue, le périmètre à retenir pour l'incrément.

b) Nœuds et artères

Pour modéliser le réseau général, il convient donc de le décrire. Cette description s'opère en déterminant les types de nœud qui y sont présents et la nature des artères qui les relient. Les nœuds caractérisent en général une fonction de commutation tandis que les artères forment l'architecture de transmission. Un réseau africain a été modélisé en prenant en compte 6 types de nœuds et 5 types d'artères. Les nœuds sont les suivants:

• Des unités de raccordement distantes d'abonnés (URAD)24, qui ne disposent pas de capacité de commutation propre sauf en cas de rupture de la liaison avec le central de rattachement (host). On a considéré comme URAD les petits centraux ruraux qui subsistent en de nombreux pays mais aussi les derniers centraux électromécaniques encore en service. En effet, dans la quasi-totalité des situations, ceux-ci sont remplacés par des URAD et non par des centraux indépendants.

• Des commutateurs dits à autonomie d'acheminement (CAA)25 sur lesquels viennent se raccorder les URAD. Ces centraux, pour certains d'entre eux ont une capacité de transit.

• Des centraux de transit (CT)26 "purs", très peu nombreux dans le contexte africain, mais qui sont intégrés dans le modèle pour pouvoir prendre le cas des réseaux où ils sont présents.

• Des centres de transit international (CTI)27 qui assurent le transit du trafic international. Ces centres sont rarement pris en compte dans la modélisation opérée dans les pays développés, où l'on considère le transit international comme le transit national compte tenu du maillage important des réseaux internationaux. Ce n'est pas le cas en Afrique où l'infrastructure internationale reste importante et spécifique et où le transit international peut être distingué comme tel dans les services d'interconnexion.

• Enfin, les systèmes AMRT donnent lieu à deux types de nœuds:

24 Dites Remote Concentrator Units (RCU) en anglais. 25 Local Switch ou Host Switch (LS) en anglais 26 Transit or Tandem Switch (TS) en anglais 27 International Switch (IS) en anglais

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o Des stations centrales (SC)28 accolés en général à des commutateurs qui préparent les signaux pour les envoyer dans ces systèmes de transmission spécifiques

o Des stations terminales (ST)29, placés dans les villages desservis, et qui connectent les abonnés par ces concentrateurs au réseau téléphonique national.

Les artères de transmission sont au nombre de cinq types:

• Des liaisons URAD-CAA, reliant les unités de raccordement distantes à leur central de rattachement où s'opère la commutation du trafic

• Des liaisons entre CAA, qui peuvent aussi concerner les liaisons des CAA vers les CT si ceux-ci existent, dans la mesure où la fonction de transit est en général prise en charge par des centraux d'abonnés.

• Des liaisons spécifiques entre centres de transit lorsque ceux-ci existent (CT-CT) • Des liaisons vers les CTI, si ceux-ci sont spécifiques (dans certains cas, la fonction de

CTI peut aussi être prise en charge par un CAA) • Les liaisons internes aux systèmes TDMA entre stations centrales et stations terminales.

Ainsi, si on place les nœuds dans une matrice croisée, les artères retenues sont les suivantes: Nœuds CTI CT CAA URAD SC ST

CTI

CT CT-CT

CAA

Vers CTI

CT-CAA CAA-CAA

URAD-CAA

URAD

(Lien local)

SC SC-ST

ST

On notera que la liaison entre CAA et SC (ou entre une URAD et la station centrale d'un système TDMA) est une liaison locale non prise en compte tenu de la colocalisation quasi-générale de la station centrale et du commutateur.

c) Le transit

Le transit pose problème dans la structure des réseaux africains. En effet, compte tenu de la petite taille des réseaux, ce sont en général les commutateurs d'abonnés qui assurent la fonction de transit: il existe rarement un niveau de transit spécifique avec des commutateurs ne produisant que du transit sauf éventuellement pour le transit international. Dans les réseaux plus grands, les zones locales sont en général regroupées dans des zones de transit. On désigne alors par simple transit le service qui consiste à collecter ou livrer un appel dans la zone de transit du commutateur de transit qui sert de point d'accès et de double transit le même service mais dont le point d'accès appartient à une autre zone de transit. Dans un réseau qui ne possède pas de niveau de transit en tant que tel, la distinction entre local et simple transit peut être délicate, le trafic déposé ou collecté sur un commutateur faisant fonction de transit pouvant être destiné ou provenir d'un abonné raccordé à ce même commutateur. Pareillement, les notions de simple et de double transit peuvent être ambiguës, la notion de zone de transit n'étant pas obligatoirement définie par le régulateur.

28 Central Station (CS) 29 Terminal station (TS)

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Avant toute chose, il est donc nécessaire de s'entendre sur la hiérarchie des services entre le service d'interconnexion local (intra-CAA, simple transit et double transit), hiérarchie qui doit résulter d'une décision de nature réglementaire sur la délimitation du trafic local et des zones de transit. Deux solutions sont possibles:

• Soit, la délimitation des zones locales de l'opérateur historique sert de base à cette hiérarchie, selon une logique à spécifier

• Soit, cette délimitation suit une structure administrative, de façon à déconnecter la tarification de la topologie et des choix commerciaux fait par l'opérateur historique.

Quand le modèle sera renseigné, il est nécessaire d'avoir à l'esprit la règle retenue de façon à bien spécifier les différentes catégories d'éléments et notamment correctement renseigner les facteurs de routage des services d'interconnexion.

d) Les limites du modèle

La prise en compte des spécificités africaines conduit à certaines limites dans l'utilisation du modèle. Le modèle est défini pour répondre plus spécifiquement à la modélisation de "petits" réseaux, notamment dans la façon dont a été considéré le réseau de transit. Il ouvre la possibilité de configurer le réseau de transmission sans rechercher d'optimisation. Il ne détaille pas les réseaux de conduite, en ne croisant pas le géo-type (urbain, périurbain, rural) avec la nature des tranchées (enrobées, allégées, pleine terre). Il doit s'appliquer typiquement à des réseaux de quelques centaines à quelques millions de lignes, à la structure relativement "aplatie".

1.4 Principes et logique de la modélisation

Le modèle que nous proposons permet donc de reconstituer selon la méthode CMILT les coûts du réseau général pour estimer le coût des services d'interconnexion des pays d'Afrique sub-saharienne en tenant compte de leurs spécificités. Avant d'aborder la logique de la modélisation, nous rappelons les quelques grands principes retenus dans le cadre de ces méthodes.

1.4.1 Les principes de la modélisation

a) Une approche de long terme (Long Run)

La méthode CMILT retient une approche dite de long terme, c'est à dire dans laquelle ont été rendus variables l'essentiel des coûts fixes. La méthode prévoit la reconstruction à l'année 1 de l'ensemble des réseaux inclus dans l'incrément pour produire l'ensemble des services formant l'incrément. Dans une approche incrémentale, rentrent dans les coûts à considérer tous les coûts qui pourraient être évités ou modulés en cas de variation de la quantité de services fournis. Se situer dans le long terme permet de considérer tous les coûts relatifs aux investissements dans les réseaux.

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b) Une approche prospective

Retenir une approche prospective, c'est considérer dans la détermination des coûts et les meilleures technologies disponibles, et les coûts actuels de ces technologies. De façon pragmatique, cela revient à considérer les technologies numériques aujourd'hui disponibles commercialement. Dans ce type d'approche, on remplace donc les matériels anciens par des matériels "équivalents" modernes, c'est à dire plus efficients et plus économiques. On conçoit aisément qu'il est difficile de faire autrement dans une optique dite bottom-up, c'est à dire de reconstitution des coûts. En effet, certains matériels encore en service (des centraux électromécaniques par exemple) ne sont plus fabriqués et ne sont plus efficients. Souvent amortis dans les comptes des opérateurs, ils n'ont plus aucune valeur "historique". En transmission, cette option signifie retenir dès que c'est possible des boucles optiques SDH, aujourd'hui la solution la plus flexible, efficiente et économique. Toutefois, il se peut pour différentes raisons (volume de trafic, considérations géographiques…) que ce ne soit pas le cas, auquel cas le modèle permettra de prendre en compte d'autres architectures. Pour ce qui est des coûts à prendre en compte, ceux-ci doivent être estimés aux prix d'acquisition actuels. En effet, la décision faire ou faire faire (investir ou acheter des services) que doivent implicitement prendre les nouveaux entrants doit s'opérer aux conditions économiques prévalant au moment où la décision est prise.

c) Une approche efficiente

La modélisation des coûts doit refléter un opérateur efficient, c'est à dire produisant au meilleur coût compte tenu des techniques disponibles, les services de l'incrément. L'idée qui prévaut ici est qu'un opérateur alternatif entrant sur le marché optimiserait bien évidemment le réseau qu'il serait conduit à mettre en œuvre. Il est donc nécessaire que le modèle simule un réseau optimisé, en d'autres termes, qu'il simule un réseau qui se situe sur la frontière de production, minimisant les équipements et les inputs pour produire la quantité de services demandés. Cette exigence soulève un certain nombre de questions, notamment en ce qui concerne l'architecture des réseaux. Un opérateur historique hérite, comme nous l'avons déjà évoqué, d'une topologie de réseau largement conditionnée par les générations successives de technologies qui se sont succédés sur les 20 ou 30 dernières années ou même parfois plus. Il y a alors deux approches possibles de l'efficience:

• Soit on modélise un réseau rendant les services attendus en faisant table rase de l'héritage et en optimisant au mieux la topologie et l'architecture pour minimiser le coût de production; cette approche qualifiée de "scorched earth" est délicate car différentes options peuvent en général être retenues pour reconstruire ex nihilo un réseau neuf selon la hiérarchie que l'on retient pour certains critères secondaires (en termes de qualité, de sécurité par exemple).

• Soit on retient la topologie existante du réseau, c'est à dire l'emplacement concret des nœuds du réseau comme base de travail, en reconstruisant en quelque sorte un réseau topologiquement à l'identique, mais en retenant pour chacun des nœuds et entre les nœuds les meilleures technologies; cette approche, qualifiée de "scorched node" est celle qui est en général retenue, ce qui est aussi le cas dans notre modèle.

Si la topologie du réseau apparaît à l'évidence éloignée de la frontière de production actuelle, le régulateur peut entrer dans le modèle une configuration de réseau qui paraîtrait plus proche de cette frontière.

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Au delà du choix des meilleures technologies à structure de réseau existante, la question de l'efficience se pose aussi en matière d'exploitation du réseau. Les technologies numériques de façon générale, mais plus précisément les solutions de supervision et de gestion du réseau existant actuellement, permettent d'économiser des facteurs de production, des m2 de bâtiments, de la main d'œuvre etc. Régulateurs et opérateurs doivent déterminer ensemble quelles sont les solutions optimales. En aucun cas, un tel modèle CMILT ne doit prendre en compte des sureffectifs issus de gestion antérieures, l'ouverture du marché devant constituer une forte incitation pour l'opérateur historique d'amélioration de son efficience, exigence relativement facile à tenir dans le contexte d'un réseau qui se développe.

d) Une approche économique et non comptable

Pour aboutir à un coût annuel, il est nécessaire de transformer l'ensemble des coûts de long terme encourus, y compris ceux résultant des investissements, dans une valeur annuelle. Une approche comptable conduirait à considérer des amortissements annuels basés sur une durée de vie comptable et calculés selon une méthode qui est généralement dépendante de certaines options fiscales ouvertes à l'entreprise (amortissement linéaire, dégressif ou accéléré selon les cas). Le coût que nous cherchons à déterminer est un coût qui doit arbitrer entre deux objectifs économiques: constituer une incitation à l'entrée des concurrents et constituer une incitation à l'investissement de l'opérateur qui ouvre ses ressources. Cette décision "économique" sera prise par les uns ou les autres au vu d'un certain nombre de calculs économiques mettant en relief les bénéfices attendus de l'activité. Dans cette approche économique, les séquences des coûts et des recettes seront ramenés à une valeur annuelle moyenne selon des techniques d'actualisation présentées en annexe 1. Le modèle retient la transformation des coûts d'investissement en coûts économiques annuels selon la méthode proposée en annexe. Cette approche nécessite l'introduction d'un coût du capital, coût d'accès à la ressource financière, explicité dans l'annexe 2. Cette méthode permet éventuellement de prendre en compte l'incidence du progrès technique qui rend plus rapidement obsolètes les équipements. Le modèle propose une option permettant de prendre en compte ou non l'incidence du progrès technique selon la méthode explicitée en annexe 1.

e) Une approche bottom-up

Deux méthodes alternatives principales peuvent être utilisées pour estimer les coûts moyens incrémentaux de long terme : le modèle top-down et le modèle bottom-up. Ces deux approches peuvent être résumées ainsi: • l’approche top-down utilise les données comptables d’un opérateur et alloue les coûts à

différents services sur la base des relations entre les coûts et les services. Des hypothèses ont besoin d’être faites pour ramener les coûts historiques à leurs valeurs actuelles.

• L’approche bottom-up implique le développement des modèles technico-économiques (modèles d’ingénierie) afin de calculer les coûts des éléments de réseau nécessaires pour fournir des services particulier en supposant des technologies modernes et des méthodes d’exploitation efficientes.

En principe les deux méthodes doivent conduire aux mêmes types de résultats si les méthodes d’exploitation efficiente et de dépréciation ainsi que le recours aux coûts actuels sont similaires.

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Le modèle proposé appartient à la deuxième catégorie: il s'agit d'un modèle bottom-up, reconstruisant les coûts des éléments de réseau. Toutefois, cette dernière version du modèle permet d'entrer la comptabilité générale d'un opérateur et de la traiter sommairement sur un mode analytique: on peut donc comparer les données issues du modèle aux données issues de la comptabilité historique, qui ne doivent pas être trop éloignées pour un opérateur mobile récent. Il y a là des éléments de contrôle et de cadrage tout à fait intéressant en l'absence de tout dispositif de comptabilité analytique.

f) Les unités d'œuvre

Le modèle doit déterminer les coûts d'interconnexion unitaires. Il nécessite donc de retenir les unités qui serviront de base à cette mesure. Traditionnellement, la minute a toujours été retenue comme une unité essentielle des réseaux commutés. L'occupation des organes du réseau est en effet une occupation spatiale (les communications) et une occupation temporelle (la durée des communications). Traditionnellement, la durée cumulée des communications, mesurée en minutes, est considérée comme le paramètre important de détermination des coûts. Certains tarifs d'interconnexion et certains modèles prennent également en compte le nombre de communications (nombre d'appels). Chaque appel génère en effet un temps non facturé qui est le temps d'établissement et de clôture des appels, et le temps des appels inefficaces. De plus, certains organes peuvent être partiellement dimensionnés en fonction du nombre d'appels, notamment les organes de commutation qui doivent traiter chaque tentative d'appel: une mesure qui a longtemps caractérisé la puissance des commutateurs était le nombre de tentatives d'appels à l'heure chargée (BHCA: Business Hour Call Attempts). Aujourd'hui, ce nombre d'appels, compte tenu de la puissance des processeurs disponibles et le coût décroissant des mémoires, n'est plus un paramètre fondamental du coût des machines. Les constructeurs s'accordent pour dire que la durée totale des appels (mesurée en Erlangs) et le nombre d'abonnés accédant à la machine sont les deux paramètres les plus influents sur les coûts. Le nombre d'appels reste déterminant essentiellement pour le coût engendré par l'occupation temporelle des éléments de réseau non facturée (temps d'attente et appels infructueux), mais ces coûts peuvent évidemment être répercutés sur le coût à la minute. Nous n'avons donc retenu dans ce modèle qu'un coût à la minute, largement représentatif de la structure des coûts dans un réseau moderne. La notion de distance est prise en compte à travers les trois notions de local, simple transit et double transit. La plupart des régulateurs retiennent cette structure simplifiée qui évite d'avoir à mesurer les communications par origine-destination. De plus, la baisse constante des coûts de transmission induite par les technologies optiques rend le coût de la distance de plus en plus faible en comparaison des autres coûts.

1.4.2 La logique de la modélisation

La logique globale du modèle est assez simple: 1. le modèle part d'une nomenclature d'éléments (nœuds et artères) 2. chaque service utilise dans des proportions différentes ces éléments. A travers des

facteurs de routage, le modèle calcule la charge totale supportée en minutes de trafic par chaque élément.

3. le modèle dimensionne certains éléments de réseaux (notamment de transmission) dans le cadre de la topologie saisie

4. le modèle agrége l'ensemble des coûts pour chaque élément de réseau 5. le modèle calcule les tarifs d'interconnexion en fonction de l'usage par les services

d'interconnexion des différents éléments de réseau

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Explicitons chaque étape. Le réseau est considéré comme constitué d'éléments de réseau: ceux-ci sont de deux types (des nœuds et des artères): toute communication ou tout service d'interconnexion (qui est une forme particulière de communication) emprunte en moyenne x fois chacun de ces éléments (x pouvant varier de 0 à quelques unités au maximum): ces facteurs x sont appelés les facteurs de routage. On peut ainsi déterminer combien de minutes de trafic (tous trafics confondus) ces éléments de réseau supportent. Par ailleurs, le modèle calcule le coût d'investissement et de l'exploitation de ces élément de réseau. Ces coûts sont formés de quatre composantes: Coûts

d'investissement Coûts

d'exploitation Coûts attribuables Coûts communs

Les coûts communs sont issus d'hypothèses exprimées en % des coûts attribuables, tant pour l'investissement que pour l'exploitation, à partir de la décomposition comptable si celle-ci est disponible. Les coûts attribuables sont calculés. Les coûts d'exploitation sont formés de deux termes:

• un coût proportionnel aux investissements qui est un coût de maintenance et d'exploitation directe en quelque sorte de l'élément de réseau (pièces détachées, part matérielle de la maintenance préventive et corrective, énergie consommée etc.) et

• un coût du personnel affecté à l'exploitation Sur de petits réseaux très étendus, le coût en personnel ne peut guère être évalué en % des coûts d'investissement. De plus, ceux-ci sont grevés de facteurs spécifiques très variables qui rendent difficiles cet assujettissement des coûts d'exploitation. Il est donc demandé au titre des hypothèses le volume de personnel requis par un opérateur efficient pour exploiter le réseau et le calcul des coûts salariaux de ce personnel est réparti sur les éléments de réseau en fonction des hypothèses fournies. Ce sont évidemment les coûts d'investissements qui font l'objet du maximum de calculs à partir de l'estimation du volume requis de chaque élément de réseau et du coût unitaire de chaque élément. Pour ce faire, le montant du trafic affecté à chaque élément de réseau à l'heure chargée sert de base à son dimensionnement, puis au décompte des volumes unitaires de chaque élément. Grâce aux données de prix unitaire de ces éléments, le coût total de l'investissement de chaque élément est calculé: les coûts d'exploitation, puis les coûts non attribuables lui sont alors affectés et un coût global à la minute écoulé par chaque élément est alors produit. Affectés au trafic d'interconnexion, ces coûts à la minute permettent de calculer le coût des services d'interconnexion. Ceux-ci sont alors modulés par le gradient horaire appliqué aux services de détail. Pour plus de lisibilité, le modèle construit les coûts sur trois étapes: les nœuds sont considérés comme des éléments de commutation et leurs coûts d'investissement sont régis avec des parts fixes et des parts variables au BHE (Business Hour Erlangs transformés en 2 Mbps) et à l'abonné. Les artères relient les nœuds. Elles sont donc d'abord caractérisées par la nature des nœuds qu'elles relient. Les artères font l'objet de calculs se situant à deux niveaux:

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• un niveau dit transmission, qui permet notamment de déterminer les équipements électroniques de transmission, principalement sur les anneaux SDH

• un niveau dit infrastructure qui permet de déterminer le substrat des artères; les infrastructures comprennent trois types de technologies: des tranchées, des faisceaux hertziens (FH) et des liaisons par satellite.

Les tranchées sont ventilées par géo-types (urbain , périurbain, rural) correspondant à différentes technologies d'enfouissement (enrobé, allégé, pleine terre). Les faisceaux sont caractérisées par la nature de leurs pylônes (légers, moyens ou lourds). Les artères sont dimensionnées par le trafic à l'heure chargée exprimée en capacité (Mbps). Elles sont dimensionnées pour le réseau téléphonique commuté et les liaisons louées que le réseau général supporte. Des hypothèses sur le partage de certains éléments infrastructurels avec d'autres réseaux (par exemple réseaux d'accès) permettent de partager des coûts qui ne sont pas entièrement supportés par le réseau général. Les feuilles de calcul du modèle sont ordonnés pour prendre en charge ces différentes étapes. Le modèle comprend 31 feuilles structurées ainsi:

• une feuille Menu pour la navigation de l'utilisateur • 18 feuilles formant le cœur du modèle pour le réseau fixe explicitées ci-après (dont 5

pour le réseau d’accès, module optionnel, et 2 feuilles pour l’approche top-down, elle aussi optionnelle)

• 10 feuilles spécifiques aux réseaux mobiles • 2 feuilles communes aux réseaux fixe et mobile, les facteurs de routage et les coûts

Les 13 feuilles du cœur du modèle se répartissent ainsi:

• 4 feuilles recueillant les hypothèses • 1 feuille permettant l’optimisation des nœuds du réseau • 1 feuille calculant le trafic pour dimensionner les éléments de réseaux • 2 autres feuilles dimensionnant la transmission et les infrastructures • 3 feuilles de calcul des coûts (commutation, transmission et infrastructures) • 1 feuille de récapitulation des coûts totaux (y compris les coûts communs) et de calcul

des coûts unitaires par minute et par élément • 1 feuille de présentation des résultats

Le cœur du modèle est synthétisé sur le schéma suivant:

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Demande"Demand"

Réseau"Tech"

Facteurs Routage"FactRout"

Trafic"Capa"

Transmission"Capa Eltr"

Infrastructures"Capa Infra"

Commutation"Costs Sw"

Transmission"Costs Tr"

Infrastructures"Costs Infra"

Coûts unitaires"UCosts"

Totaux"tot"

Résultats"results"

Hypothèses

Trafic

Dimensionnement

Coûts

Résultats

Il est décrit plus en détail dans la troisième partie de ce guide.

1.4.3 La pratique de la modélisation

Il nous faut insister en conclusion de cette première partie sur le fait que la régulation est avant tout une pratique d'arbitrage, dans le cadre d'une politique sectorielle donnée. En matière de détermination des coûts, la théorie économique propose un certain nombre de modèles qui présentent avantages et inconvénients selon les critères que l'on considère. Ces avantages et inconvénients sont minorés ou accrus selon la qualité et la pertinence de l'information disponible. De façon pratique, la modélisation se résume bien souvent à améliorer l'information existante:

� Elle contraint à rechercher très concrètement les meilleures informations disponibles permettant d'alimenter le modèle. Cette recherche conduit le régulateur à dresser la liste des informations qu'il doit réclamer aux opérateurs concernés et à mettre en place les procédures permettant de valider les informations qui lui sont transmises (par exemple par des moyens d'audit comptable, d'élaboration de comptes analytiques, de présentation de factures etc.)30

� Elle transfère de facto à un niveau plus fin l'exigence de benchmarking d'un certain nombre de données; la comparaison des tarifs d'interconnexion entre pays est certes utile pour éviter des situations extrêmes, mais ne permet guère d'approcher au plus près les tarifs qui devraient être appliqués dans un contexte déterminé, tant peuvent être divers les facteurs créant de la diversité entre les tarifs (télédensité, couverture du territoire, géographie, climat etc.); en reportant sur les hypothèses du modèle et non ses résultats l'exigence de comparaison, la pratique de la modélisation permet de rechercher des comparaisons sur des paramètres plus homogènes entre pays (prix unitaires des matériels en sortir d'usine par exemple).

30 Parmi ces procédures, doivent aussi figurer la question de la protection des données transmises (qui peuvent relever du secret commercial). Cette réflexion peut aussi conduire à l'éventuelle amélioration des textes réglementaires pour permettre le recueil de ces informations.

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La pratique de la modélisation affine la connaissance des coûts (en structure, en niveau et en dynamique) pour tous les acteurs qui y participent. Point n'est besoin de souligner combien cette connaissance est souvent mauvaise dans des activités qui produisent de façon jointe un large portefeuille de services. En travaillant sur un outil commun, opérateurs et régulateurs peuvent mieux apprécier l'origine des coûts, et la sensibilité des résultats aux hypothèses. En factualisant le débat sur les coûts, ces modèles doivent permettre d'aller plus rapidement et efficacement à une décision des régulateurs "comprise" par les régulés. De plus, ce processus gagne beaucoup à s'exercer de façon récurrente, année après année, de façon à affiner la connaissance des coûts à partir notamment de l'amélioration des hypothèses et éventuellement des logiques de construction des coûts et comprendre ainsi leur dynamique. C'est dans cet esprit que ce modèle a été élaboré. Nul ne peut douter également que sa pratique permettra de mettre en exergue ses lacunes ou ses imperfections et donc de contribuer à l'améliorer.

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2 Guide d'utilisation

Le modèle est relativement simple à utiliser. Il comprend pour l'utilisateur qui ne souhaite pas entrer sans sa mécanique une interface simple située sur la feuille menu. Le modèle a été écrit pour fonctionner comme un classeur du logiciel Microsoft Excel. Compte tenu des macros utilisées, il nécessite le recours à la version 2000 et suivantes de MS Office Excel ©. A l'ouverture du programme, il est demandé à l'utilisateur s'il veut activer les macros qui y sont présentes. Si ce programme a été téléchargé directement par l'utilisateur d'un site sûr, l'utilisateur peut lancer l'activation des macros, indispensables aux fonctions de la feuille menu.

Si le programme refuse d'activer les macros, c'est que la sécurité d'Excel est mise au maximum. Il faut alors aller dans Outils/Macro/Sécurité et choisir une sécurité "moyenne". Pour y accéder, il faut avoir une feuille de calcul ouverte! Une deuxième fenêtre, si les macros sont activées, demande à l'utilisateur de spécifier la langue d'utilisation: français ou anglais. En choisissant une langue de travail, le modèle se présentera avec des intitulés dans cette langue.

Une fois la langue choisie, apparaît la feuille de commandes (feuille "Menu"):

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Modèle d'interconnexion

MENU

Réseau Fixe Hypothèses Communes Réseau MobileAnnualisation

Code des couleurs

Hypothèse à renseigner

La valeur par défaut peut être modifiée

La valeur par défaut peut être modifiée

(La valeur par défaut est présentée à droite)

Ne pas modifier

Demande

Coeur de réseau Facteurs de routage

Coûts

Réseau mobile

Résultats Fixe

avec évolution des prix

Résultats Mobile

Réseau d'accès

Top-Down Fixe Top-Down Mobile

Réconciliation Fixe Réconciliation Mobile

BTSNoeuds

Feuilles Fixe VisiblesFeuilles Fixe Visibles Feuilles Mobile VisiblesFeuilles Mobile Visibles

Feuilles Calcul VisiblesFeuilles Calcul Visibles Feuilles Calcul VisiblesFeuilles Calcul Visibles

Cette feuille comprend trois colonnes de commandes:

• à gauche, une colonne permettant d'accéder aux feuilles qui concernent le réseau fixe ; • au centre, une commande permettant de choisir l'option de la méthode d'annualisation et

des boutons permettant d’accéder aux hypothèses communes, facteurs de routage et données de coûts ;

• à droite, des commandes permettant d’accéder aux feuilles qui concernent le réseau mobile.

Le code couleur utilisé pour les boutons est le suivant : vert pour les hypothèses, orange pour l’approche top-down, jaune pour les résultats. On retrouve ce code couleur au niveau des onglets des feuilles. On peut par ailleurs masquer ou afficher les feuilles d’hypothèses et de calculs pour le réseau fixe et le réseau mobile. Les boutons du menu ne fonctionnent que si les feuilles correspondantes sont affichées. ATTENTION: l'utilisateur doit sauvegarder sous des noms adéquats les fichiers

renseignés qu'il souhaite conserver. Il est conseillé de sauvegarder le modèle régulièrement

au cours du renseignement des hypothèses.

En bas de cette feuille, le code couleur retenu pour les feuilles d'hypothèses est rappelé.

2.1 Entrée des hypothèses

Les hypothèses sont présentes sur 8 feuilles auxquelles donnent accès les 8 boutons placés sur la feuille Menu:

• Hypothèses de demande du réseau fixe • Hypothèses techniques du cœur de réseau fixe • Hypothèses sur les nœuds du réseau

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• Hypothèses du réseau d’accès • Facteurs de routage • Hypothèses sur les coûts • Hypothèses spécifiques au réseau mobile • Hypothèses liées aux BTS

De chaque feuille d'hypothèse, un bouton situé en haut à gauche permet de revenir à la feuille Menu. Nous allons examiner successivement les hypothèses requises. Le code couleur utilisé est le suivant:

• Cellules bleues: hypothèses exogènes à renseigner: ces hypothèses caractérisent le réseau: elles sont indispensables au modèle.

• Cellules vert clair: renseignements par défaut pouvant être modifiés; ces hypothèses peuvent être communes à différents réseaux.

• Cellules bleu clair: valeurs par défaut pouvant être modifiées; ces valeurs par défaut faisant l'objet d'un calcul, elles sont présentées en général dans un tableau situé à droite qu'il ne faut pas toucher: un tableau vierge de couleur bleu clair est là pour saisir d'éventuelles valeurs différentes des valeurs par défaut.

• Cellules vert foncé: cellules résultat de calculs ne devant en aucun cas être modifiées. Il est préférable de ne pas modifier le modèle sans en avoir acquis une connaissance intime. L'ensemble des feuilles est accessible, l'ensemble des formules sont présentées dans les cases correspondantes, de façon à permettre au lecteur d'appréhender la totalité des calculs qui sont effectués. Mais, toute modification31 qui se situe en dehors des feuilles accessibles par les boutons de la feuille Menu (et des cases vertes foncées de ces feuilles) peut altérer la totalité du modèle.

2.1.1 Hypothèses de demande

La feuille "Demand" à laquelle on accède via le bouton "Demand" du menu attend les informations suivantes:

Croissance annuelle estimée (%)

Trafic existant sur le réseau de l'opérateur historique nombre de minutes Durée moyenne des appelsnombre d'appels

aboutis nombre de minutesnombre de minutes

prévisionnellesLocal téléphonique 0 0Appels Internet 0 0Longue distance 0 0International* entrant 0 0* sortant 0 0Appels vers les mobiles* domestique 0 0Appels à partir des mobiles* domestique 0 0* international 0 0Interconnexion* locale 0 0* longue distance 0 0Autres trafics (Kiosque, accès X25 etc.) 0 0Total 0 0,0 0 0% 0 Le trafic de l'opérateur historique doit être décomposé selon les lignes présentes dans le tableau qui comprend 11 catégories de trafic: dans la première colonne doit être placé le trafic total en minutes de la dernière année connue. Dans la deuxième colonne, la durée moyenne en minutes (avec au moins 1 ou 2 décimales) de chaque type de communication. Le nombre total d'appel sera alors calculé automatiquement dans la troisième colonne. Dans la quatrième colonne, doit être renseignée la progression attendue du nombre de minutes qui sera prise en compte pour le dimensionnement du réseau. Enfin la cinquième colonne est elle aussi calculée automatiquement en multipliant les valeurs de la première colonne avec les taux de croissance indiqués dans la quatrième colonne.

31 Non seulement des formules, mais aussi de la mise en page (ajout ou suppression de lignes ou de colonnes) etc.

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Cette progression doit rester mesurée. En effet, il ne saurait être question dans cette démarche de prévoir un sur-dimensionnement important du réseau amorti sur le trafic actuel et donc notamment sur le trafic d'interconnexion. L'exercice d'appréciation des coûts devant être conduit annuellement, il paraît justifié de considérer l'augmentation du trafic sur l'année en cours, augmentation que doit pouvoir accepter le réseau construit fictivement en début d'année. Suivent des valeurs nécessaires au calcul: Statistiques de trafic appels efficaces appels inefficaces

Temps moyen pour répondre en seconde 15 30Pourcentage d'appels efficaces 50% Part de l'heure de pointe dans la journéeTrafic dans l'heure la plus chargée de l'année (en pourcentage du total) 0,000233 8,5% Tout d'abord, le temps moyen de réponse des appels efficaces et inefficaces pris par défaut à 15 et 30 secondes, puis le pourcentage d'appels efficaces pris égal à 50%32. Ces valeurs peuvent être modifiées. Vient ensuite une valeur clé qui est le pourcentage du trafic total que représente l'heure chargée qui sera prise en compte pour le dimensionnement du réseau. Pour calculer cette valeur, on entre la part de l’heure de point dans la journée, ici prise à 8,5% (c'est-à-dire que 8,5% du trafic sur 24 heures est écoulé pendant l’heure de pointe). Cette variable est extrêmement sensible, puisqu'elle détermine directement le dimensionnement du réseau. Elle doit donc être renseignée avec une grande précaution. Cette valeur peut provenir directement de l'analyse de la charge des commutateurs sur la journée exprimée par exemple en erlangs:

Puis, on demande les données permettant de calculer le gradient horaire selon les niveaux tarifaires offerts. Cinq niveaux tarifaires sont possibles: un tarif heure pleine, un tarif réduit heures creuses, éventuellement un tarif week-end et deux autres tarifs si la discrimination tarifaire est plus fine que ces trois premiers tarifs. Dans la première colonne, on saisira en % sur chaque niveau tarifaire la répartition du trafic global. Sur la deuxième colonne, on saisira le niveau de chaque tarif en considérant que le tarif heure pleine est pris égal à 100. Si par exemple, le tarif heure pleine est de 60 unités monétaires et le tarif réduit de 40 unités monétaires, on mettra 40/60=0.667 dans la seconde case de la deuxième colonne de ce tableau.

32 La question du "beepage" est fréquemment soulevée dans les pays africains. Le "beepage" fait baisser indéniablement le taux d'efficacité des appels, mais abaisse aussi parallèlement le temps moyen de non réponse: au total, le bilan en termes de dimensionnement du réseau doit être assez neutre, même s'il fait travailler les organes un peu plus, mais la limite technique n'est plus tant aujourd'hui sur le traitement des appels.

0

0,01

0,02

0,03

0,04

0,05

0,06

0,07

0,08

0,09

0,1

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

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Gradient horaire Trafic - Traffic (%) Tarifs - Tariffs Gradient100 = peak

plein 100 0réduit 0week end 0autre 1 0autre 2 0Moyenne 0 Les gradients horaires qui sont calculés en colonne 3 seront utilisés pour calculer les tarifs d'interconnexion relatifs sur ces différentes plages tarifaires.

2.1.2 Hypothèses techniques sur le réseau

On accède à cette deuxième feuille ("Tech") contenant les hypothèses complémentaires sur le réseau par le bouton "Réseau fixe" du menu. Cette feuille permet de saisir des hypothèses importantes sur la structure du réseau.

a) Abonnés

Dans la première partie de cette feuille, sont demandées des données sur les abonnés et leur mode de raccordement. On demande d'abord la structure topologique du réseau sous la forme du nombre de nœuds du réseau: Information sur les nœuds URAD CAA CT CTI SC ST TotalNombre total de nœuds (total) 0Nœuds raccordés par satellite 0Autres nœuds non raccordés par une boucle SDH 0Nœuds sur boucles SDH 0 0 0 0 0 La première ligne de ce tableau contient le nombre total de nœuds de chaque catégorie. On comptera:

• comme URAD (Unité de raccordement d'abonnés distantes) le nombre total d'URAD comprises dans le réseau, mais on assimilera à des URAD les vieux centraux électromécaniques et les centraux ruraux autonomes qui seraient aujourd'hui avantageusement remplacés par des URAD;

• comme CAA (Centres à Autonomie d'Acheminement) les centraux disposant de leur propre cœur de chaîne raccordant des abonnés même si ils disposent également d'une fonction de transit domestique ou internationale; on décomptera comme CAA ceux des vieux centraux électromécaniques ou des centraux ruraux autonomes qui seraient aujourd'hui avantageusement remplacés par des CAA;

• comme CT (Centres de transit) les centraux assurant exclusivement du transit domestique

• comme CTI (Centres de transit international) les centraux assurant exclusivement du transit international

• comme SC les stations centrales de concentrateurs radio AMRT; il s'agira ici de stations équivalentes à des stations d'une capacité de 256 lignes, taille moyenne la plus fréquente33;

• comme ST les stations terminales de systèmes AMRT équivalentes à 40 abonnés. Sur la deuxième ligne de ce tableau, on décomptera ceux des nœuds de la première ligne qui sont raccordés par satellite (systèmes domestique de satellite) au réseau général du pays. En général ne sont raccordés par satellite que des URAD ou des CAA.

33 Ainsi, un système TDMA raccordé sur un central qui comprendrait une capacité de 512 abonnés sera-t-il compté pour deux SC.

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Les autres nœuds dans un réseau moderne devraient être raccordés entre eux par des boucles SDH. Toutefois, ces boucles ne sont pas toujours en service, soit par retard d'investissement, soit parce que le niveau de trafic ne le justifie pas. Sur la troisième ligne de ce tableau, on décomptera (en dehors des nœuds raccordés par satellite) ceux des nœuds de la première ligne qui ne doivent pas être considérés comme raccordés par des boucles SDH: il s'agit là d'une précision qui représente un arbitrage en matière d'efficience laissé à l'appréciation des régulateurs. Ces nœuds seront en effet considérés comme étant raccordés par faisceaux hertziens, à un coût supérieur au coût des boucles SDH. La dernière ligne calcule alors le nombre de nœuds raccordés entre eux par boucle SDH. Le tableau suivant saisit les données relatives à la connexion d'abonnés: Forme de la connexion d'abonné

Lignes installées : Capacité installéedont systèmes

AMRT - URAD 0 - CAA 0Total 0dont % sur CAA ayant une fonction de transitdont % sur CAA n'ayant pas une fonction de transit Les deux premières lignes doivent contenir la capacité installée sur les URAD et directement sur les CAA (ou sur les centraux assimilés URAD et CAA). Le total de la capacité installée apparaît sur la ligne suivante à coté de laquelle on indique la capacité totale des systèmes AMRT (en nombre d'abonnés possibles sur les stations terminales). Les deux lignes suivantes permettent de saisir la proportion de ces lignes (URAD et CAA) qui sont raccordés sur des CAA ayant une fonction de transit et celle de ceux qui ne le sont pas: ces données permettent d'affiner le calcul des facteurs de routage. La suite de ce tableau permet de renseigner sur le parc d'abonnés (capacité raccordée), toujours selon la distinction raccordement sur des URAD et raccordement direct sur les CAA.

Lignes d'abonnés connectées à :

Capacité raccordée - connected

subscribers

dont reliées par satellite - of which

per satellite

dont reliés hors SDH - of which non-

SDH

dont systèmes AMRT - of which TDMA systems

- URAD 0 0 - CAA 0 0Total 0 0 0 On saisit:

• Dans la première colonne, le nombre total d'abonnés du réseau • Dans la seconde colonne, ceux qui sont raccordés sur des nœuds reliés par satellites • Dans la troisième colonne, ceux qui sont raccordés sur des nœuds reliés ni par satellites,

ni par des boucles SDH • Enfin, en quatrième colonne, le total des abonnés raccordés par des systèmes AMRT.

Certaines de ces données peuvent être automatiquement alimentées si on remplit la feuille "node optimisation" qui liste tous les commutateurs du réseau.

b) Liaisons louées

On distingue le nombre de liaisons louées analogiques (équivalent 64 kbps) et le nombre de liaisons louées numériques (équivalent 2 Mbps). Dans chacune de ces catégories, on segmente le total selon le type de client raccordé en fonction de la nomenclature suivante :

• Les clients finaux

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• Les liaisons utilisées pour la constitution de réseaux de transmission de données (réseaux X25, Frame Relay, IP etc.)

• Les liaisons commercialisées auprès d'opérateurs tiers (réseaux mobiles…), en particulier pour les liaisons vers les BTS

• Les liaisons d’interconnexion avec les opérateurs tiers (opérateurs mobiles...) • Les liaisons utilisées pour le transport de programmes de radio et de télévision • Les liaisons louées aux administrations publiques et autres services de l’Etat (défense,

police, services de secours...) Rappelons que toutes les liaisons utilisant le réseau général doivent être prises en compte. Pour chacun des types de liaisons, on renseigne leur nombre, la distance totale en km multipliée par la capacité ainsi que la marge de croissance annuelle prévue. Liaisons louées Nombre - Number km*capa Marge de croissance (%) - Margin for growthLiaisons louées analogiques (équivalent 64 kbit/s) 0 0 0% - clients finaux - réseaux de datas - opérateurs mobiles pour liaisons BTS - opérateurs mobiles pour interco - opérateurs de radiodiffusions - administrations publiques (défense, police...)Liaisons louées numériques (équivalent 2 Mbit/s) 0 0 0% - clients finaux - réseaux de datas - opérateurs mobiles pour liaisons BTS - opérateurs mobiles pour interco - opérateurs de radiodiffusions - administrations publiques (défense, police...) On définit également la ventilation de la longueur totale des liaisons louées suivant les différents liens.

URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTIVentilation de la longueur des LS Viennent enfin deux paramètres permettant d'affiner le calcul par défaut des facteurs de routage:

• Ratio du trafic moyen d'un abonné AMRT par rapport à un abonné non AMRT (en général inférieur à 1)

• Proportion des appels longue distance entre CAA bénéficiant de routes directes Ratio du trafic moyen d'un abonné TDMA / abonné non TDMAProportion d'appels longue distance directs entre CAA

c) Hypothèses liées à la commutation

On débute par un petit nombre d'hypothèses pour lesquelles des valeurs par défaut sont proposées: Co-localisation des commutateurs Pourcentage de commutateurs de transit co-localisé avec des CAA 50%

Nombre maximum de nœuds sur un anneau SDHNombre maximum de nœuds sur un "ring" 16

Niveau d'utilisation des nœuds de commutation (%) URAD CAA CT CTICapacité utilisée en Erlangs 95% 95% 95% 80% La première hypothèse a trait au pourcentage de commutateurs de transit co-localisés avec des CAA de façon à ne pas compter deux fois les bâtiments correspondants. Si le réseau ne comprend pas de commutateurs de transit, cette hypothèse ne sert pas.

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La deuxième hypothèse a trait au nombre maximal de nœuds sur un anneau SDH: il est pris par défaut égal à 16, ce qui sera rarement une contrainte pour les pays africains. Enfin, on modifiera éventuellement sur la troisième ligne le niveau d'utilisation moyen de chaque type de nœud qui sert au dimensionnement du réseau.

d) Hypothèses liées à la transmission

On doit d'abord expliciter le plus clairement possible la terminologie utilisée en matière de transmission. On qualifie d'artère un type de transmission entre nœuds qui s'instancie en liens ou liaisons. Une route est alors un segment de lien-liaison, située entre deux nœuds concrets. Une boucle, un anneau ou une liaison comprennent donc un certain nombre de routes selon leur topologie et le nombre de nœuds connectés (par exemple n+1 (ou n=nombre de nœuds) dans une topologie circulaire). On peut ici tout d'abord modifier le nombre de canaux compris dans un 2 Mbps (égal à 30 par défaut, valeur qui doit être à peu près universellement adoptée en Afrique). Puis, on renseignera un certain nombre d'éléments relatifs à la transmission, par type de route:

URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI SC-STNiveau d'utilisation des éléments de transmission (%) 60% 95% 80% 50%Erlangs par circuit 0,5 0,6 0,7 0,6Longueur moyenne des routes de transmission à travers tous les géo-types en mètres

• En première ligne, le niveau d'utilisation des éléments de transmission en % • En seconde ligne, les Erlangs par circuit utilisés pour dimensionner le réseau

Ces deux facteurs cumulés sont utilisés pour dimensionner la transmission. Le deuxième est également utilisé pour le dimensionnement des ports en sortie des commutateurs.

• Enfin, la longueur moyenne des routes de transmission à travers tous les géo-types (quelque soit la nature de l'infrastructure support); on entend ici par longueur moyenne de route la longueur moyenne entre deux nœuds.

Encadré 1 : l’Erlang Un Erlang est le nombre d’heures de trafic dans l’heure. Le trafic à l’heure chargée en Erlangs est le nombre d’heure de trafic qu’il y a pendant l’heure la plus chargée de fonctionnement du système de téléphone. Un Erlang est une unité de mesure du trafic des télécommunications. A proprement parler, un Erlang représente l’utilisation continue d’une voie téléphonique (voice path). En pratique, il est utilisé pour décrire le volume total de trafic d’une heure. Par exemple, si un groupe d’utilisateurs font 30 appels en une heure et que chaque appel a une durée moyenne de 5 minutes, alors le nombre d’Erlangs que ceci représente est calculé comme suit : Minutes de trafic dans l’heure = nombre d’appels x durée= 30 x 5= 150 Heures de trafic dans l’heure = 150 / 60= 2.5 Trafic=2.5 Erlangs

Les mesures de trafic en Erlang sont réalisées pour aider les constructeurs de réseaux à comprendre les modèles de trafic dans leur réseau voix. Ceci est essentiel pour réussir la topologie du réseau et établir la taille des groupes (trunk group sizes). Un peu d’histoire…Agner Krarup Erlang est né en 1878 à Linborg au Danemark. Il fut un pionnier dans l’étude du trafic téléphonique et a proposé une formule pour calculer la part des appelants servis par un commutateur de village qui devrait attendre pour obtenir quelqu’un à l’extérieur du village. En 1909, il publie son premier travail The Theory of Probabilities and Telephone Conversations. Il obtient la reconnaissance du monde entier pour ces travaux et sa formule est acceptée pour utilisation part l’Office

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Général des Postes de Grande Bretagne (General Post Office in the UK). Il a travaillé pendant 20 ans à la Copenhagen Telephone Company, jusqu’à sa mort en 1929. Pendant les années 1940, l’Erlang devint l’unité acceptée de la mesure du trafic téléphonique et sa formule est toujours utilisée maintenant dans la mise en place des réseaux modernes de télécommunications.

Le tableau suivant saisit la structure du réseau de transmission pour les routes SDH. A droite, on trouvera les capacités utilisées pour chaque niveau de la hiérarchie SDH qui correspondent aux capacités des normes internationales. Distribution des liens de traficMix de systèmes STM dans un réseau de transmission totalement SDH% URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTISTM 1STM 4STM 16STM 64total=100% 0% 0% 0% Chaque type de route est réparti par capacité, pour permettre le calcul du nombre de routes et la mesure des éléments d'électronique de transmission nécessaires. Cette indication pourra être modifiée pour l'ajuster sur le nombre maximal de nœuds par route autorisée. Les calculs ont lieu sur la feuille "Capa ElTr". Puis, on saisit un certain nombre d'indications nécessaires au dimensionnement du réseau, dont la plupart sont renseignées par défaut: Longueur moyenne des faisceaux hertziens entre pylones (mètres) 50 000Distance entre les régénérateurs (en mètres) 64 000Niveau d'utilisation des liaisons louées 100%Diversité des multiplexeurs STM et LTES (pourcentage) 15%

Autres équipementsCross connects de transmission par commutateur de transit internationalDiversité des régénérateurs 2Nombre de stations relais des systèmes AMRTNiveau d'utilisation de la capacité satellite Le premier indicateur indique la distance moyenne entre pylônes des faisceaux hertziens installés (en mètres), valeur par défaut égale à 40 km. Cette longueur dépend du relief, des plans d'eau etc. Le deuxième indicateur indique la distance moyenne entre régénérateurs sur anneaux SDH (prise par défaut égale à 64 km). Le niveau d'utilisation des liaisons louées est pris égal à 100%: ceci signifie que les liaisons seront considérés comme chargées à 100% en trafic pour le décompte des minutes de trafic permettant le calcul des coûts à la minute. Les indicateurs de diversité sont des indicateurs permettant de prendre en charge le surdimensionnement des équipements pour tenir compte de la topologie réelle par rapport à une topologie très optimisée. On saisit également ici: - les éventuels brasseurs numériques (cross-connects) utilisés pour le raccordement des CTI - le nombre de station relais des systèmes AMRT - le niveau d'utilisation de la capacité satellite requise par le réseau domestique DOMSAT

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e) Hypothèses liées aux infrastructures

Cette partie de la feuille "Tech" va permettre de saisir l'ensemble des hypothèses nécessaires à la détermination de la taille des infrastructures. Le premier tableau saisit la longueur totale des infrastructures par type de technologie utilisée: Longueur (mètres) URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI TotalLongueur totale de tranchée par lien de transmission 0Longueur totale du réseau hertzien par lien de transmission (Fermeture SDH) 0Longueur totale du réseau hertzien par lien de transmission (non SDH) 0Total (en mètres) 0 0 0 On y distingue par type de lien la longueur totale (en mètres) de:

• Tranchées, qui accueilleront des fibres supportant les liens SDH • Réseau hertzien clôturant des boucles SDH • Réseau hertzien supportant les liaisons non SDH

Puis, on a besoin d'une indication de la répartition des coûts qui devra être retenue pour ventiler les coûts des liaisons CAA-CAA-CT entre le réseau CAA-CAA (dans une même zone de transit) et le réseau CT-CT (entre zones de transit):

CAA-CAA CT-CTRépartition des coûts transmission et infrastructure entre simple et double transit 100% 0% On s'intéresse ensuite au réseau de tranchées pour déterminer, par type de liaison, celles des tranchées qui sont en milieu urbain (et qui seront considérées comme des tranchées enrobées), celles qui sont en milieu sub-urbain (et qui seront construites en allégées) et celles qui sont en milieu rural (auquel cas les câbles seront posés en pleine terre); les données sont entrées en % de telle façon que le total fasse 100% par type de liaison: Proportion de la longueur totale de tranchée dans chaque géo-type (%) URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI - urbain (conduite enrobée) - suburbain (conduite allégée) - rural (pleine terre)

0% 0% 0% Ces trois types de tranchées sont ce qui est appelé dans le modèle des géo-types. Puis, on renseigne quelques indicateurs complémentaires sur le réseau de câbles: Mutualisation des tranchéesPourcentage de tranchées mutualisées par géo-type Longueur mutualisée - urbain 0 - suburbain 0 - rural 0% 0

Pourcentage des tranchées mutualisées attribuable au réseau général 25%

CâblesNombre de câbles par conduite 1

• Tout d'abord, le pourcentage de tranchées mutualisées par géo-types, c'est à dire partageant avec d'autres réseaux leur capacité, et notamment d'abord avec le réseau d'accès (mais ce peut-être également un réseau câblé, un réseau privé de transmission (police…) etc.). Un câble posé en pleine terre est en général dédié à un seul type de réseau.

• Dans le cas où une tranchée est mutualisée, le pourcentage de sa capacité attribuable au réseau général: quand une tranchée est partagée, le réseau général n'en occupe en général qu'une part réduite (25% par défaut)

• Le nombre de câble par conduite (en général 1)

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Viennent ensuite les hypothèses relatives aux faisceaux hertziens. Faisceaux hertziensFermeture de boucles SDH URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTINombre de routes

Routes non SDH URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTINombre de routesRépartition par capacité34 Mbps8 Mbps2 Mbps

0% 0% 0% On demande d'abord combien d'anneaux SDH sont fermés par des faisceaux sur chaque type de lien: cette fermeture s'opère en faisceaux 155 Mbps. Puis, on s'intéresse aux routes non SDH (dont a fait l'hypothèse qu'elles étaient toutes desservies par faisceaux hertziens) en demandant le nombre de routes par type de lien équipés en FH, puis leur répartition par capacité (en %) entre faisceaux de 34, 8 et 2 Mbps. Puis viennent les éléments permettant de calculer le coût des sites de faisceaux hertziens: % de pylones partagés par différentes routesRéseau épine dorsaleSystèmes AMRT

Pourcentage de liens hertziens servis par différents pylônes URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI SC-ST - Léger - Moyen - LourdTotal 0% 0% 0% 0%

• La proportion de pylônes partagés entre routes, d'une part pour le réseau backbone hertzien du réseau général et d'autre part pour le réseau AMRT

• Ensuite, la répartition des pylônes par type de lien selon leur nature: o Pylône léger (inférieur à 40 mètres) o Pylône moyen (entre 40 et 60 mètres) o Pylône lourd (supérieur à 60 mètres)

Enfin, sont demandés des informations sur le partage de certains coûts entre notamment le réseau général et le réseau d'accès: Coûts de sites Access/Accès Core/Cœur Other/AutrePourcentage des sites d'URAD attribué au service 50% 50% 0%Pourcentage des sites de CAA attribué au service 50% 50% 0%Pourcentage des sites ST-AMRT attribué au service 30% 70% 0%

Pourcentage des coûts de site alloué à la transmission (opposé à la commutation) 25%Pourcentage des coûts AMRT alloué à la transmission (opposé à la commutation) 80% Par défaut, sont attribués au réseau général:

• 50% des coûts de site d'URAD et de CAA • 70% des coûts de site des stations terminales de systèmes AMRT

Par défaut sont attribués à la commutation (par opposition à la transmission au sein des coûts attribués au réseau général):

• 25% des coûts de site (et donc 75% à la transmission) • 15% des coûts des systèmes AMRT (et donc 85% à la transmission).

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f) Hypothèses liées à l'exploitation

Enfin, on interroge dans cette feuille "Tech" sur le volume et la répartition du personnel affecté au réseau général. Il s'agit du personnel d'exploitation-maintenance à l'exclusion de tout personnel d'ingénierie et d'installation. Il est demandé d'une part, le volume totale de ce personnel selon les trois niveaux d'activité (commutation, transmission et infrastructure) et leur répartition par type de nœud ou de lien correspondant (le total de chaque ligne devant faire 100%): Personnel (réseau général) Number-NombreCommutationTransmissionInfrastructure

Ventilation URAD CAA CT CTI SC STCommutation 50% 40% 0% 5% 5%

URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI SC-STTransmission 15% 50% 5% 30%Infrastructure 15% 50% 5% 30%

2.1.3 Hypothèses sur les facteurs de routage

On accède à la feuille "RoutFact" par le bouton Facteurs de routage du menu. Cette feuille contient 12 tableaux contenant les facteurs de routage, c'est à dire les coefficients permettant d'affecter le trafic à chaque élément de réseau dont le coût est calculé par ailleurs. Ces 12 tableaux sont répartis en 6 séries deux par deux. A droite, est placé un tableau donnant des facteurs de routage par défaut calculés à partir des informations fournies dans les deux feuilles précédentes. A gauche est présenté un tableau similaire vierge dans lequel l'utilisateur peut entrer sa propre détermination des facteurs de routage si les valeurs par défaut calculés ne lui convienne pas. Les trois premiers tableaux sont les facteurs de routage du réseau fixe, les trois derniers ceux du réseau mobile modélisé. Dans chaque cas, les deux premiers tableaux indiquent combien de fois en moyenne chaque type de communication utilise chaque élément de réseau, le premier pour les éléments "nœuds" et le second pour les éléments "artères". Le dernier indique combien de fois chaque type de service d'interconnexion utilise en moyenne ces mêmes éléments, nœuds et artères. ATTENTION: dès lors qu'un tableau "vierge" est rempli (même une seule case) par

l'utilisateur, il sera pris en compte et non le tableau par défaut. Tout tableau se substituant

au tableau par défaut doit donc être rempli en totalité. Certaines cases peuvent

évidemment rester vides, mais l'ensemble des cases qui sont non nulles doivent être

renseignées. L'utilisateur peut spécifier un tableau sans avoir à tous les spécifier.

Le premier tableau concerne les nœuds:

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Facteurs de routage URAD CAA CT CTI SC STLocalAppels InternetLongue distanceInternational - entrant - sortantAppels vers les mobiles - domestiqueAppels à partir des mobiles - domestique - internationalInterconnexion - locale - longue distanceAutres trafics (Kiosque, accès X25 etc.) Ainsi, sur la première ligne, doivent être indiqués combien en moyenne chaque communication locale téléphonique traverse d'URAD, de CAA, de CT etc. Et ainsi de suite pour tous les types de communications selon leur nature. Le deuxième tableau exige les mêmes renseignements pour les différents types de liens, en y ajoutant les liaisons louées:

Facteurs de routage URAD-CAA CAA-CAA-CT vers CTI SC-STLocalAppels InternetLongue distanceInternational - entrant - sortantAppels vers les mobiles - domestiqueAppels à partir des mobiles - domestique - internationalInterconnection - locale - longue distanceAutresLiaisons louées Enfin, le troisième tableau recueille les mêmes informations pour chaque service d'interconnexion:

Intra-CAASimpletransit Double transit Transit

Transit international

CommutationURADCAACTCTISCSTTransmissionURAD-CAACAA-CAA-CTCT-CTVers CTISC-ST Ce troisième tableau couvre à la fois les nœuds et les artères, placés ici en ligne alors que les services sont en colonne. Mais, le principe est le même.

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Les trois tableaux qui suivent sur cette feuille concernent selon le même principe le réseau mobile.

2.1.4 Hypothèses sur les coûts

On accède à la feuille "UCosts" par le bouton Coûts du menu. Cette feuille comprend quatre grandes séries d'hypothèses:

1. des hypothèses générales sur les coûts 2. des hypothèses sur les coûts communs à appliquer aux coûts attribuables qui sont

calculés par le modèle 3. des hypothèses sur les coûts unitaires de chaque élément de réseau pour le réseau fixe 4. des hypothèses complémentaires pour le réseau mobile

a) Hypothèses générales

Ces hypothèses sont importantes. Elles concernent tout d'abord la monnaie dans laquelle les résultats seront présentés et les coûts calculés. Le nom de cette monnaie est sollicité en première ligne, puis son taux de change en euros.

Monnaie du modèle

monnaie locale - locale currency

vs Euro Euro

Nom FCFA

Taux de change vis à vis de l'Euro 1,000 Le modèle pouvant éventuellement être calculé dans une autre monnaie que la monnaie locale, le taux de change de la monnaie locale vis à vis de l'euro est également sollicité. Le modèle réclame le taux de change vis à vis de l'euro pour deux raisons:

1. l'euro est la monnaie de référence de nombreux pays africains pour lesquels non seulement la zone européenne fournit les principaux partenaires commerciaux, mais de plus, l'euro est liée de façon fixe (FCFA par exemple) ou relié d'une façon ou d'une autre à la monnaie nationale.

2. tous les coûts unitaires par défaut sont exprimés en euros. Puis le modèle demande trois taux affectant le coût des investissements:

1. le premier est le niveau des droits de douane et de transit applicables au pays: ce taux peut être très élevé et n'est pas généralement récupérable. Il est appliqué dans le modèle à tous les équipements importés (mais pas aux travaux qui sont produit localement).

2. le second est un surcoût marché, applicable également aux équipements importés. Les pays africains subissent par rapport aux prix internationaux un surcoût qui dépend de conditions spécifiques de ce marché, notamment du volume des commandes, généralement faible, qui place les coûts unitaires à un niveau plus élevé, mais aussi le pouvoir de négociation vis à vis des grands constructeurs internationaux. Dans le cas de grands groupes internationaux intégrés, on pourrait avoir un surcoût marché négatif.

3. le troisième, variable selon les pays, est le taux moyen de frais de transports et d'assurances appliqué aux importations du pays: ce taux est nettement plus élevé pour les pays enclavés que pour les pays côtiers disposant d'un grand port.

Le cumul des ces trois surcoûts est calculé en bas à droite pour avoir une idée des surcoûts qui s'appliquent aux pris internationaux.

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Droits de douane et de transit

Surcoût marché Total

Transports et assurances 100% Il est ensuite demandé l’effectif total de l’opérateur étudié et la masse salariale34 sur l’année considérée. Le coût salarial annuel moyen d'un employé dans la monnaie locale s'obtient ensuite facilement en divisant la totalité des frais de personnel de l'opérateur par le nombre d'employés sur l'année écoulée.

Monnaie du modèle Euro

Monnaie locale -

Local currency Effectif total Masse salariale

Coût annuel par employé 0 0 0 Le modèle demande également de spécifier la façon dont l'utilisateur souhaite que soient calculées les annuités économiques. On se reportera en annexe 1 pour une compréhension plus fine de cette notion. Pour résumer cette option, les annuités économiques fournissent un coût annuel moyen d'investissement tenant compte du coût du capital et de la durée de vie de chaque équipement. L'option 2 applique strictement cette méthode, sans tenir compte de l'évolution des prix. Méthode d'amortissement: 1 1 annuité économique avec prise en compte de l'évolution des prix

2 annuité économique sans prise en compte de l'évolution des prix L'option 1 prend en compte en sus l'évolution des prix de chaque élément de réseau: si les prix diminuent, cela revient à accélérer l'amortissement, si les prix augmentent, à le ralentir. On retient en général une option qui tient compte de l'évolution des prix de chaque élément. Cette option peut être modifiée dans la feuille de commande (menu). Puis viennent les éléments clés des calculs financiers:

1. les données nécessaires au calcul du coût du capital, qui est le taux d'actualisation sur lequel sont basés tous les calculs d'annuités économiques constantes (cf. annexe 2)

2. le volant du fonds de roulement que l'utilisateur souhaite prendre en compte dans la détermination des coûts (en % du total des coûts attribuables et communs, investissement et exploitation): c'est donc un surcoût net à manier avec prudence.

Taux d'endettement 0%Taux sans risqueTaux avec risque sur actionsNote de risque (coefficient beta)Ecart entre coût de la dette et taux sans risque 0,0%Taux d'imposition des bénéficesCoût du capital (%) 0,00%

Provision pour besoin en fonds de roulement (%) 0,0% Le coût du capital est calculé au moyen de six paramètres qui apparaissent ensuite. Ces paramètres sont explicités dans l'annexe 2 à laquelle il est préférable de se reporter pour ceux qui ne sont pas familiers avec ces notions. Le coût du capital qui résulte des hypothèses est présenté ensuite dans une cellule verte foncée.

34 La masse salariale comprend tous les frais afférents au personnel de façon récurrente, c'est à dire les salaires, l'ensemble des charges sociales et les frais structurellement à charge de l'entreprise (avantages en nature tels que les logements etc.).

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Résumons ici le principe de ce calcul. L'opérateur qui offre les services d'interconnexion recourt principalement à deux types de ressources financières: la dette et les fonds propres (equity). Le premier paramètre représente le taux d’endettement de l’opérateur. Il est calculé en rapportant le total de la dette à la somme du passif (dettes + fonds propres). On calcule le taux d’endettement ainsi que le coût de la dette (taux moyen d’endettement) à l’aide du tableau suivant :

Amount InterestEquityDebt 0 0,00%D1D2D3D4D5D6D7D8D9D10D11D12 On renseigne le tableau ci-dessus de la façon suivante :

• On entre les capitaux propres de l’opérateur considéré (equity); ceux-ci comprennent non seulement les capitaux apportés par les actionnaires, mais aussi les réserves et autres provisions inscrites au bilan

• Pour chaque ligne d’endettement, on entre le montant et le taux d’intérêt correspondant; on considérera les dettes à long termes, mais également les dettes à court terme et les crédits fournisseurs si ceux-ci portent intérêt

• Le tableau calcule alors le montant total de la dette et le taux d’intérêt moyen de cette dette

Les deux types de ressources (equity et dette) sont financés à des taux différents qui sont basés sur le taux de la ressource sans risque (saisi comme deuxième paramètre): les fonds propres connaissent une prime de risque calculée à partir du rendement moyen du marché des actions local (paramètre 3) et d'un facteur spécifique au secteur (coefficient bêta – paramètre 4); la dette se voit appliquée une prime de risque spécifique (paramètre 5). Enfin, le taux d'imposition des bénéfices permet d'ajuster ce calcul.

b) Hypothèses sur les coûts communs

La seconde partie de la feuille concerne le taux des coûts communs. Il n'existe pas de norme stricte en la matière. Le taux de coûts communs applicable ne doit pas être obligatoirement le taux constaté dans une analyse comptable. Il s'agit des meilleurs taux constatés sur des opérateurs équivalents: c'est donc une donnée qui devrait largement résulter de comparaisons entre opérateurs africains de façon à déterminer entre opérateurs équivalents les meilleures pratiques, c'est à dire les taux présentés par les opérateurs les plus efficients.

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Coûts communs affectés en % URAD CAA CT CTI SC STaux investissements 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%à l'exploitation 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%

Coûts communs affectés en % URAD-CAA CAA-CAA-CT CT-CT vers CTI SC-STaux investissements 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%à l'exploitation 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% Les coûts communs en matière d'investissements comprennent par exemple le parc automobile, les investissements des frais communs spécifiques (siège social etc.), répartis sur le total de l'activité attribuable. Ainsi, le parc automobile est avant tout utilisé pour le réseau d'accès. Les coûts communs sont légèrement supérieurs pour les frais d'exploitation. Les ratios de coûts communs sont rappelés sur cette feuille. Néanmoins, ils sont entrés sur la feuille de réconciliation top-down au vu des estimations issues de la comptabilité. On ne doit donc en principe rien entrer ici, mais ces tableaux reprennent de façon uniforme les données qui seront entrées dans la réconciliation top-down. Si l'utilisateur souhaite différencier ces ratios par type d'équipement, il doit le faire à ce niveau en écrasant les formules existantes.

c) Hypothèses de coûts unitaires

Enfin, cette feuille comprend des hypothèses de coûts unitaires pour tous les postes de coûts liés aux éléments de réseau considérés. Comme le montre l'extrait suivant, pour chaque ligne sont attendues 10 valeurs (pour des raisons de facilité de lecture, le tableau a été scindé en deux dans ce document) :

Prix des équipements

Monnaie locale

Hypothèse utilisateur

Monnaie locale FAB

Valeur par défautPrix des

équipements Euros FAB

Matériel importé (Oui:1, Non:0)

CommutationUnité de Raccordement d'Abonnés DistantesCoûts fixes de l'équipement - 25 000 1Coût de site du commutateur - 150 000 Coût par ligne - 25 1Coût par bloc numérique - 450 1Coût par abonné (carte d'abonné) - 22 1

Coûts d'installation (%

des coûts en capital)

Durée de vie

(années)

Tendance d'évolution des

prix (%)Evolution

Capital*prix

Valeur résiduelle en pourcentage du coût des équipements

en capital

Coûts d'exploitation en pourcentage du coût en capital

24% 11 -8% 1,080 1% 3,5%10% 40 1% 0,990 10% 5,0%24% 12 -8% 1,080 1% 3,5%24% 12 -8% 1,080 1% 3,5%20% 12 -8% 1,080 1% 3,5%

Nous détaillons ces valeurs les unes après les autres:

1. Première colonne de valeurs (Colonne C): elle contient le résultat du calcul du coût unitaire (ne pas la toucher): cette valeur est issue, soit de la valeur par défaut placée en troisième colonne (exprimée en euros), soit de la valeur entrée par l'utilisateur en deuxième colonne en monnaie locale. Cette valeur résulte d'un calcul:

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a. A partir de la valeur par défaut exprimée en euros, sont appliqués les taux de change et les trois taux prévus pour les équipements importés (douane, surcoût marché et transports)

b. A partir d'une valeur estimée par l'utilisateur (entrée en colonne 2 (Colonne D) et qui prime sur la valeur par défaut) en monnaie locale, sont appliqués éventuellement le taux de conversion si la monnaie retenue n'est pas la monnaie locale et deux des trois taux prévus pour les équipements importés (douane et transport, mais pas le surcoût marché).

2. 2ième colonne (D): donnée entrée par l'utilisateur comme coût unitaire plus adapté que le coût par défaut; donnée en monnaie nationale qui prime sur le coût par défaut.

3. 3ième colonne (E): valeur par défaut du coût unitaire exprimée en euros 4. 4ième colonne (F) : permet d’indiquer si le matériel est importé ou non. Dans le second

cas, on n’applique pas de droits de douane et de transit ainsi que de surcoût de transport et d’assurances au prix de l’équipement.

5. 5ième colonne (G): coût d'installation de l'équipement (en % des coûts en capital). Ce coût comprend les coûts éventuels d'ingénierie (survey, planification, design etc.), les coûts de suivi et éventuellement d'inspection de la fabrication, les coûts d'installation à proprement parler, les coûts de mise en service et de test et les coûts de formation (sur site ou à l'étranger): cette colonne contient une valeur par défaut généralement admise qui peut être modifiée par l'utilisateur.

6. 6ième colonne (H): durée de vie; il s'agit ici d'une durée de vie économique et non d'une durée de vie comptable. Cette durée sera implicitement ajustée si l'option 1 d'annualisation est retenue pour tenir compte d'une éventuelle obsolescence technologique de l'équipement. Cette durée de vie est conditionnée par la longévité opérationnelle de l'équipement, par l'accès aux pièces détachées etc. : cette colonne contient une valeur par défaut généralement admise qui peut être modifiée par l'utilisateur.

7. 7ième colonne (I): tendance d'évolution des prix; il s'agit de la tendance de long terme d'évolution des prix du poste de coût de l'équipement considéré pris en moyenne annuelle (+ ou – x% par an) : cette colonne contient une valeur par défaut généralement admise qui peut être modifiée par l'utilisateur.

8. 8ième colonne (J): cette colonne contient le taux, résultant de la valeur prise comme coût de capital et de l'évolution des prix, qui est retenu dans le calcul de l'annuité économique constante dans l'option 1 d'annualisation.

9. 9ième colonne (K): valeur résiduelle en pourcentage du coût en capital de l'équipement au bout de sa durée de vie; cette valeur résiduelle actualisée est déduite du coût en capital dans le calcul de l'annuité économique constante; elle doit surtout jouer pour les bâtiments et plus généralement les sites où le foncier conserve une valeur résiduelle forte: cette colonne contient une valeur par défaut généralement admise qui peut être modifiée par l'utilisateur.

10. 10ième colonne (L): coût d'exploitation encouru par l'équipement en % du coût du capital; comme nous l'avons souligné, ce coût est le coût d'exploitation-maintenance directement encouru par l'équipement hors coûts de personnel comptés par ailleurs; il s'agit des pièces de rechange, des frais de réparation, des dépenses en consommables de l'équipement (énergie etc.): cette colonne contient une valeur par défaut généralement admise qui peut être modifiée par l'utilisateur. On doit inclure ici aussi en % donc du prix du matériel le coût des services d'assistance à l'exploitation-maintenance, notamment pour les gros matériels comme les commutateurs.

Le nombre de postes de coûts unitaires s'élève à 136; il comprend:

• 18 rubriques pour la commutation • 34 rubriques pour la transmission (électronique SDH, faisceau hertzien, pylônes)

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• 50 rubriques pour les infrastructures (câbles et conduites) • 15 rubriques pour les équipements de boucle locale • 4 postes d'autres coûts (dont une relative aux mobiles) • 19 postes de coûts spécifiques aux mobiles

Ces rubriques diffèrent pour certaines d'entre elles du modèle général:

• pour les postes de coût relatif à des équipements fournis localement ou à des constructions locales (bâtiments, génie civil), les frais sur équipements importés ne sont pas appliqués.

• Certaines rubriques relèvent de coûts d'exploitation: répéteur Domsat par exemple, ou location des lignes spécialisées pour les réseaux mobiles: un certain nombre de colonnes ne s'appliquent pas.

• Enfin, une partie des investissements n'est pas identifiée comme telle à travers des postes de coût spécifiques, mais est déterminée comme proportion d'une assiette de coût déterminée. Le modèle retient quatre assiettes pour ces investissements complémentaires:

o Les investissements commutation: ce poste doit comprendre tout ce qui est nécessaire au fonctionnement des services de base (mais non des services à valeur ajoutée) et qui n'est pas compris dans le prix des équipements tels qu'ils ont été saisis, par exemple la signalisation SS7, les points de transfert des signaux (PTS – en général compris avec les commutateurs), les coûts de synchronisation, les coûts des systèmes de gestion centralisée du réseau, éventuellement des maquettes de formation etc.

o Les investissements transmission: on doit trouver ici notamment tout ce qui est gestion centralisée, relève d'alarmes, équipements de test et d'installation non compris dans les livraisons de matériels, éventuellement ateliers de réparation, etc.

o Les investissements infrastructures, notamment le matériel de test, de pose et d'installation etc.

o Les investissements mobiles: postes équivalents des réseaux mobiles non compris dans les prix unitaires des équipements.

En général, le coût d'un élément de réseau est décomposé en trois catégories de postes de coût:

1. le coût fixe de l'équipement: il s'agit d'un coût fixe indépendant de la capacité de l'équipement ou très peu variable avec la capacité, cœur de chaîne d'un commutateur, racks, baies de gestion etc.

2. les coûts variables avec la capacité, selon éventuellement différentes mesures de cette capacité (abonnés, BHE, nombre de fibres etc.)

3. le coût du site où est installé l'équipement. Les coûts de site méritent certaines précisions. En effet, le site comprend un certain nombre d'éléments dont les principaux sont les suivants:

• coût foncier du terrain nécessaire au site • coût du/des bâtiments et de l'aménagement du terrain (clôture, voie d'accès etc.) • coût spécifiques de l'aménagement du bâtiment (faux planchers, climatisation,

protection contre la foudre etc.) • coût de l'énergie, poste de coût souvent élevé

Fréquemment, un bâtiment abrite différentes fonctions:

• une fonction commutation et une fonction transmission par exemple

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• des fonctions pour le réseau général et des fonctions pour le réseau d'accès, voire d'autres activités (par exemple, hébergement de cabines publiques, d'une agence commerciale etc.)

Les coûts de site doivent donc être partagés. Ce partage se fait à l'aide des informations contenues dans la feuille "Tech" déjà passées en revue. Compte tenu de la fourniture souvent locale des prestations et équipements présents dans les sites, le coût des sites a été considéré, comme les travaux de génie civil, comme une prestation locale non assujettie aux trois taux spécifiés dans le modèle (douane, surcoût marché, transports). Il en est de même des coûts liés aux pylônes des sites hertziens.

2.1.5 Hypothèses sur le réseau mobile

De nombreuses hypothèses présentes dans les feuilles précédentes sont utilisées pour le calcul des coûts d'interconnexion des réseaux mobiles, notamment les coûts unitaires présents dans la feuille des coûts. Néanmoins, un certain nombre d'éléments de demande et d'éléments techniques sont nécessaires pour la détermination des coûts du réseau mobile. Ils sont saisis sur la feuille "Mobile" à laquelle on peut accéder via le bouton "Réseau mobile" sur la feuille de commande (Menu). La feuille est structurée en trois grandes parties:

1. hypothèses sur la demande 2. hypothèses sur les abonnés et le réseau 3. hypothèses sur les coûts d'exploitation

a) Hypothèses de demande

Cette partie permet de saisir les éléments agrégés du trafic véhiculé par le réseau mobile, de façon similaire à ce qui est fait pour le réseau fixe:

Croissance annuelle estimée (%)

Trafic existant sur le réseau de l'opérateur mobile nombre de minutesDurée moyenne

des appelsnombre d'appels

aboutis nombre de minutesMinutes

prévisionnellesDépartInterne au réseau (on net vers abonné) 0 0vers un autre réseau mobile 0 0vers le réseau fixe 0 0Entrantd'un autre réseau mobile 0 0d'un réseau fixe 0 0Trafic vers plate-forme de service (CRM, Messagerie, soldes yc trafic non facturé)Trafic vers plate-forme de service 0 0Total 0 0,0 0 0% 0 Seuls changent les types de communication. Le trafic international est classé selon sa provenance. Si le réseau mobile a un accès international; il provient d'un autre réseau fixe. Ensuite, on saisit dans cette partie des éléments similaires à ceux requis pour le réseau fixe, mais qui peuvent avoir des valeurs différentes pour le réseau mobile:

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Statistiques de trafic appels efficaces appels inefficaces appels efficaces vers fixe

Temps moyen pour répondre en seconde 15 30 30Pourcentage d'appels efficaces 75% Part de l'heure de pointe dans la journéeTrafic dans l'heure la plus chargée de l'année (en pourcentage du total) 0,000247 9,0%

Gradient horaire Trafic (%) Tarifs Gradient100 = peak

plein 100 0réduit 0week end 0autre 1 0autre 2 0Moyenne 0

b) Hypothèses sur les abonnés et le réseau

Cette partie contient les informations spécifiques au réseau mobile nécessaire à la détermination des coûts, notamment: 1. la capacité installée sur les MSC et le nombre d'abonnés:

Nombre - NumberCapacité installée (MSC)Abonnés (forfaits)Abonnés (prépayés) 2. les niveaux d'utilisation des équipements Niveau d'utilisation des nœuds de commutation (%) MSC BSC-BTSCapacité utilisé en Erlangs 70% 80%

MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS

Niveau d'utilisation des éléments de transmission (%) 70% 65% 50%Erlangs par circuit 0,5 0,6 0,4 3. des informations sur les nœuds Information sur les nœuds MSC BSC BTS RepeaterNombre total de nœuds (total)BSC colocalisées avec des MSCNœuds sur liaison SDHNœuds raccordés par satellite 4. des données sur les BTS Données BTS Total per BTSNombre de communications par TRXNombre total de TRX (Canaux full duplex) 0,0Nombre de secteurs (cellules) 0,0Nombre de sites 0,0 Il s'agit là de données moyennes du réseau. On demande le nombre moyen de communications transmises par TRX (le TRX étant l'équipement radio gérant la transmission au niveau de la station de base: ce nombre est en général compris entre 4 et 8). Puis, le nombre total de TRX en service sur toutes les stations de base, le nombre de secteurs délimités par les BTS, et le nombre de sites de BTS. Ces valeurs sont divisées à droite par le nombre de BTS de façon à valider que les valeurs moyennes obtenues se situent bien dans les fourchettes technologiques en vigueur actuellement, placées en référence à droite. Ces données peuvent être alimentées à partir d'un descriptif détaillé de toutes les BTS (cf. plus loin les options).

4. des données sur le réseau de transmission propre au réseau mobile En général, les réseaux mobiles se sont déployés rapidement en utilisant:

• Soit des liaisons louées aux opérateurs en place, dont le nombre et la configuration sont saisis ultérieurement ;

• Soit des artères en fibres optiques détenues en propre, en particulier lorsque l’offre en liaisons louées est insatisfaisante, pour des raisons techniques ou économiques (ce qui est parfois le cas dans les contextes africains) ; on demande alors le nombre de routes et

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la longueur totale de tranchées par type de liaison (inter MSC ou entre MSC et BSC), ainsi que la répartition par capacité :

Liaisons optiques MSC-MSC MSC-BSC

Nombre de routesLongueur totale de tranchée par lien de transmission (m)Proportion de la longueur totale de tranchée dans chaque géo-type (%) - urbain - suburbain - ruralRépartition par capacité (%) Ventilation Nombre de routes - Breakdown of total routesSTM 1STM 4STM 16STM 64

• Soit des liaisons hertziennes détenues en propre dont on cherche ici à cerner les caractéristiques en demandant par type de lien, le nombre de routes et leur longueur totale, puis leur répartition par capacité (en %) pour les routes et la longueur totale.:

Faisceaux hertziens MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS Trans. BTS Raccord. Total

Nombre de routes 0Longueur totale (m) 0Répartition par capacité (%) Ventilation Nombre de routes - Breakdown of total routes Ventilation Longueur totale - Breakdown of total length155 Mbps 0,00%34 Mbps 0,00%16 Mbps 0,00%8 Mbps 0,00%2 Mbps 0,00% On demande également l’équipement en électronique de transmission: Electronique de transmission MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS

155 Mbps 0 0 034 Mbps 0 0 016 Mbps 0 0 08 Mbps 0 0 02 Mbps 0 0 0

0 0Dont Electronique installée sur pylône de BTS 0 6. le décompte du nombre de pylônes Infrastructure BTS

Répartition des pylônes par type: TotalPropriété à usage

exclusif (1)Propriété à usage

partagé (2)Location nue sur pylône tiers (3)

Location équipée sur pylône tiers (4)

- Sur toits - Léger - Moyen - LourdNombre total de pylônes

Economie de coût sur pylône à usage partagé 30% On peut entrer directement le nombre de pylônes des BTS dans cette feuille ou bien utiliser la feuille « BTS List » (cf. plus loin, chapitre sur les modules optionnels) pour décrire en détail l’équipement de chacune des BTS. Ce tableau sera alors rempli de manière automatique lors de la mise à jour des données. On distingue les pylônes selon deux critères croisés : - le type de pylône (sur toit, léger, moyen ou lourd) ; - le statut du pylône (propriété exclusive de l’opérateur mobile, propriété partagée, location

nue sur pylône tiers ou location équipée). 7. Liaisons louées utilisées par le réseau mobile Liaisons louées (équiv. 2 Mbps) MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS Trans. BTS Raccord.

Urbaines - Nombre - longueur totale (km)Non urbaines - Nombre - longueur totale (km) La description des liaisons louées utilisées s'insère ici: nombre et longueur de liaisons par type de liens pour les liaisons urbaines, nombre et longueur pour les liaisons non urbaines (facturées au km). 8. Liaisons satellites

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Liaisons satellitesMSC BSC

Part moyenne du trafic total sur les nœuds reliés par satelliteNiveau d'utilisation de la capacité satellite Certains opérateurs mobiles utilisent également des liaisons satellites pour relier certains nœuds (MSC ou BSC). On demande alors la part moyenne du trafic total traitée sur ces nœuds ainsi que le niveau d’utilisation de la capacité satellitaire. En effet, contrairement au réseau fixe, on ne dispose pas du nombre d’abonnés raccordés au nœud relié par satellite (par définition, les abonnés étant mobiles dans le réseau), donc on demande à l’utilisateur d’évaluer la part moyenne du trafic total traitée par les nœuds reliés par satellite.

c) Hypothèses sur les coûts d'exploitation

On trouve sur la feuille « Mobile » les données nécessaires au calcul des coûts de personnel et leur ventilation par fonction et type d'élément: Personnel (exploitation du réseau) Number-NombreCommutationTransmission

Ventilation MSC BSC BTSCommutation 25% 10% 65%

MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS

Transmission 0% 0% 100% On trouve sur la feuille « UCosts » en deuxième partie les hypothèses nécessaires pour les coûts communs: les données proviennent de la feuille « ReconMob » (cf. chapitre plus loin). Réseau mobileCoûts communs affectés en % MSC BSC BTSaux investissements 0% 0% 0%à l'exploitation 0% 0% 0%

Coûts communs affectés en % MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTS

aux investissements 0% 0% 0%à l'exploitation 0% 0% 0%

2.2 Les feuilles résultat

Une fois entrées les hypothèses requises, l'utilisateur a à sa disposition quatre boutons à droite sur la feuille menu pour visualiser les résultats; ces boutons activent les feuilles présentant les résultats, soit du réseau fixe, soit du réseau mobile; tout aller et retour entre la feuille menu et les feuilles d'hypothèses, par les boutons correspondants, est possible pour affiner les hypothèses. Des résultats complémentaires sur les feuilles de réconciliation top-down sont également fournis.

2.2.1 Les résultats

Deux feuilles de résultats sont disponibles, l’une pour le réseau fixe (feuille « Results Fixed Network »), l’autre pour le réseau mobile (Feuille « Results Mobile Network »). Ces deux feuilles sont structurées de manière identique. En tête de la feuille, on trouvera les résultats relatifs aux éléments de réseaux, puis aux coûts d’interconnexion, puis les coûts de production par minute selon les différents types de trafic.

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a) Les coûts d’interconnexion

Dans chaque partie, on trouve:

� En premier lieu, les coûts de traversée à la minute par élément de réseau Commutation Coût par minuteURAD 0,00CAA 0,00CT 0,00CTI 0,00SC 0,00ST 0,00TransmissionURAD-CAA 0,00CAA-CAA-CT 0,00CT-CT 0,00Vers CTI 0,00SC-ST 0,00

� Ensuite, les coûts obtenus pour les services d'interconnexion: ce sont les coûts de

traversée des éléments multipliés par les facteurs de routage des services d'interconnexion (nombre d'utilisation de chaque élément par chaque service)

Pour la partie fixe, ces coûts sont dédoublés: apparaissent d'abord les coûts tels qu'ils résultent du modèle en tenant compte des systèmes de concentration radio de type AMRT, puis les coûts résultant calculés hors systèmes de concentration radio. Cette distinction permet de mesurer le poids dans le coût des services d'interconnexion des systèmes AMRT quand ils existent. Le régulateur aura alors à choisir de considérer ce surcoût des concentrateurs radio soit dans la détermination des coûts d'interconnexion, soit dans le cadre d'une politique de service universel. Il restera dans ce dernier cas de plus à démontrer que l'équilibre économique des concentrateurs radio n'est pas atteint, notamment quand on prend en compte les appels entrants sur ces éléments de réseau.

FCFA Intra-CAASimpletransit Double transit Transit Transit international

Charges d'interconnexion (y.c. systèmes TDMA) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0Charges d'interconnexion (hors systèmes TDMA) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0Différence téléphonie rurale 0,0 0,0 0,0"Meilleure pratique" en heure de pointe en Europe (Monnaie du modèle) 00 00 00 00

Euros centimes Intra-CAASimpletransit Double transit Transit Transit international

Charges d'interconnexion (y.c. systèmes TDMA) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

"Meilleure pratique" en heure de pointe sur le continent africain

"Meilleure pratique" en heure de pointe en Europe (Euro centimes) 0,5-0,9 0,8-1,5 1,2-1,6 0,3-0,7 Les coûts sont exprimés dans la monnaie retenue sur la feuille des coûts unitaires. Ils sont convertis en euros aux fins de comparaison. Ces coûts sont des coûts moyens. Ils sont ensuite convertis en coûts selon les tranches horaires avec les gradients qui ont été spécifiés dans la feuille des hypothèses de demande: Période de tarification (monnaie du modèle)

y.c systèmes TDMA Intra-CAASimpletransit Double transit Transit Transit international

pointe 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0creuse 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0weekend 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0autre 1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0autre 2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Pour les mobiles, les résultats sont plus sommaires: ils fournissent le coût à la minute des éléments de réseau et le coût des services d'interconnexion. Ceux-ci discriminent la terminaison et la collecte d'appels si les hypothèses de facteurs de routage le permettent.

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FCFA Collecte Livraison

Charges d'interconnexion 0,00 0,00Euros centimes

Charges d'interconnexion 0,0 0,0

Période de tarification (monnaie du modèle) Collecte Livraison

pointe 0,00 0,00creuse 0,00 0,00weekend 0,00 0,00autre 1 0,00 0,00autre 2 0,00 0,00 Un paramètre clé, la prise en compte ou non de l'évolution des prix dans l'annualisation, peut être géré directement sur la feuille de contrôle (feuille « Menu »).

b) Les coûts de production par minute

La seconde partie des deux feuilles de résultats présente les coûts de production par minute de chacun des trafics étudiés, en commutation, en transmission et en coût total. Ces calculs sont basés sur les coûts par minute par élément de réseau (cf. plus haut) et les facteurs de routage. La dernière colonne multiplie ce coût par minute par le trafic total sur le réseau (issu de la feuille « Demand » pour le réseau fixe et de la feuille « Mobile » pour le réseau mobile. Type de communication sur réseau fixe (par minute) Switching Transmission Total excl. TDMA Costs consolida tion

Local 0,0 0,0 0,0 0,0 0

Appels Internet 0,0 0,0 0,0 0,0 0Longue distance 0,0 0,0 0,0 0,0 0International - entrant 0,0 0,0 0,0 0,0 0 - sortant 0,0 0,0 0,0 0,0 0Appels vers les mobiles - domestique 0,0 0,0 0,0 0,0 0Appels à partir des mobiles - domestique 0,0 0,0 0,0 0,0 0 - international 0,0 0,0 0,0 0,0 0Interconnexion* locale 0,0 0,0 0,0 0* longue distance 0,0 0,0 0,0 0Autres trafics (Kiosque, accès X25 etc.) 0,0 0,0 0,0 0Liaisons louées (km 2Mbps) 0,0 0

Total des coûts 0 Type de communication sur réseau mobile (FCFA par m inute) Switching Transmission Total Costs consolidationDépartInterne au réseau 0,00 0,00 0,00 0vers un réseau mobile 0,00 0,00 0,00 0vers le réseau fixe 0,00 0,00 0,00 0Entrantd'un réseau mobile 0,00 0,00 0,00 0d'un réseau fixe 0,00 0,00 0,00 0Autre (CRM…)Autre (CRM…) 0,00 0,00 0,00 0Total des coûts 0 Il y a réconciliation de ces coûts avec la décomposition des coûts selon les deux composantes annuité et exploitation présentées en dessous de chaque tableau. Le total annuités+exploitation doit équivaloir le total des coûts par type de service. Dans le cadre des réseaux fixes, le chiffre qui apparaît dans la ligne liaison louée constitue une évaluation du coût kilométrique d'une liaison louée à 2Mbps. C'est un coût au km qui ne prend en aucune façon une partie fixe et une partie variable et est donc difficilement articulable avec une tarification binôme du type c=ax+b, où x serait le nb de km, a la partie variable et b la partie fixe. Le coût qui est ici présenté est donc c/x, soit a+b/x. C'est néanmoins une bonne approximation du coût des liaisons louées. En ce qui concerne le réseau fixe, une troisième partie présente les résultats pour le réseau d’accès. Cette partie est détaillée dans le paragraphe 2.4.4.

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2.3 La gestion du modèle

Une fois une simulation effectuée, il est prudent de la sauvegarder sous un nom adéquat. Il est ainsi possible de sauvegarder autant de simulations que l'on souhaite (sous des noms différents). Un modèle vierge doit être conservé de façon séparée de façon à pouvoir effectuer une nouvelle simulation à partir de données nouvelles. En résumé, l'utilisation du modèle nécessite:

1. l'entrée des hypothèses requises et l'éventuelle modification des valeurs par défaut présentes, sur chacune des 8 feuilles d’hypothèses accessibles par les boutons situés dans la feuille « Menu »

2. la visualisation des résultats à l'aide des boutons jaunes de la feuille « Menu » Note importante: Si le modèle ne fournit pas de résultats (valeurs absentes dues à un problème logique tel qu’une division par zéro etc.), c'est probablement parce que les hypothèses entrées ne sont pas consistantes entre elles. Notamment, le mode de calcul de la capacité des anneaux SDH suppose que l'utilisateur ait entré des hypothèses cohérentes entre la répartition des systèmes SDH par capacité et le niveau global de la capacité requise issue du trafic. Dans ce cas, l'utilisateur doit valider pas à pas ses hypothèses, soit en modifiant notamment la répartition de la capacité des systèmes SDH (cellules C73-E76 de la feuille "Tech"), soit en entrant plus profondément dans la logique des calculs de la feuille "Capa ElTr" explicitée ci-après et dans laquelle se trouvent en cellules C39 et C67 des avertisseurs ("Check") invitant l'utilisateur à valider ses hypothèses.

2.4 Modules optionnels

Quatre modules optionnels, c’est à dire non obligatoire pour mener à bien un premier exercice de simulation, ont été ajoutés dans la version 3 du modèle. Il s’agit :

- d’un module d’optimisation du réseau fixe

- d’un module de description fine du réseau mobile

- d’un module d’approche top-down et de réconciliation avec l’approche bottom-up

- d’un module de calcul des coûts du réseau local

La partie suivante décrit le fonctionnement de chacun de ces modules.

2.4.1 Optimisation du réseau fixe

Ce module permet d’optimiser le nombre de nœuds (CAA et URAD) entrés comme paramètres initiaux dans le réseau en fonction d’une part du coût par ligne d’un CAA et d’un URAD et d’autre part, de la capacité maximale d’un URAD. Il est accessible à partir de la feuille « Nodes Optimisation ».

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Logique d’optimisation : A partir des nœuds actuels du réseau, l’optimisation proposée va permettre de remplacer certains CAA par des URAD, en fonction du nombre d’abonnés raccordés à chaque nœud. En effet, en fonction du coût par ligne d’un URAD d’une part et d’un CAA d’autre part, on va définir une capacité minimale d’abonnés connectés pour considérer ce nœud comme un CAA. A partir de cette capacité minimale pour avoir un CAA, on va remplacer tous les CAA dont le nombre d’abonnés raccordés est inférieur à ce minimum par des URAD. Attention : Il faut, avant de lancer la modélisation, avoir renseigné les cellules C8 :C10 et D8 :D10 de la feuille Tech (bloc « Information sur les nœuds et sur les lignes d’abonnés). On demande dans la feuille Nodes Optimisation les paramètres suivants :

- la capacité maximale d’une URAD ;

Capacité maximale d'un URAD 5 000

- pour chaque nœud du réseau (hors CTI), le type de nœud actuel (CAA ou URAD), s’il est actuellement sur une boucle SDH ou non, la capacité du nœud et le nombre d’abonnés effectivement raccordés (abonnés « classiques » et nombre de ligne RNIS). On peut renseigner jusqu’à 100 nœuds différents ;

Nœud / Nodes

Type de nœud / Current type of node

Sur boucle SDH / On SDH node

Capacité/ Capacity

Nombre d'abonnés / Number of subscribers

Nombre de ligne RNIS2 / Number of ISDN2 lines

Nombre de ligne RNIS30 / Number of ISDN30 lines

123

Une fois ces paramètres renseignés, on peut lancer l’optimisation en cliquant sur le bouton rouge « Optimisation Nœuds » situé en haut de la feuille. L’optimisation « remplace » alors certains CAA par des URAD et recalcule la nouvelle répartition des nœuds et des abonnés connectés à ces nœuds.

Résultats de l'optimisationNombre actuel d'URAD 20Nombre d'URAD après optimisation 36

Dont sur boucle SDH 23Nombre actuel de CAA 5Nombre de CAA après optimisation 1

Dont sur boucle SDH 1

Recalcul des connexions des abonnés

Lignes d'abonnés connectées à :Capacité raccordée dont reliés hors SDH

- URAD 60 000 16 500 - CAA 20 000 0Total 80 000 16 500

Ces résultats sont injectés dans la feuille Tech et remplacent les données initiales. Il faut alors éventuellement revenir sur les données de transmission pour rester cohérent avec ces nouvelles hypothèses.

2.4.2 Description du réseau de BTS

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Ce module (feuille BTS List) permet de décrire de façon exhaustive les BTS du réseau de l’opérateur mobile, ainsi que leur lien de raccordement avec le réseau de transport de l’opérateur. Des calculs de synthèse sont alors effectués dans la feuille afin de réinjecter ces données dans la feuille Mobile. Pour chaque BTS du réseau, on demande les paramètres suivants :

- le nom du site - le type de site (BTS, relais ou répéteur) - le nombre de racks (qui détermineront le nb de BTS) - le nombre de secteurs - le nombre de TRX - le nombre de transmetteurs FH (dans le cas d’un site relais ou répéteur) - la hauteur du pylône - le statut du pylône (est-il en propriété à usage exclusif, en propriété à usage partagé, en

location nue ou en location équipé) - le type de raccordement au réseau de transport (radio, liaison louée rurale, liaison louée

urbaine) - la capacité du lien de raccordement - la distance au BSC (si c’est une liaison point à point entre la BTS et le BSC, on entre la

distance totale, sinon, on prend en compte seulement la distance entre la BTS et le point de concentration sur le réseau de transport)

BTS SiteType de site / Type of site

Nbre de racks / Nbr of racks

Nbre de secteurs / Nbr of sectors

Nbre de TRX / Nbr of TRX

Nbre de transmetteurs FH / Nbr of Radio Transmitters

Hauteur de pylône / Mast height

Statut du pylône / Status of mast

Type de raccordement / Type of link

Capacité du lien / Link capacity

Distance à la BSC / Distance to BSC

123

On peut décrire ainsi 1500 BTS. La partie haute de la feuille regroupe les éléments de synthèse qui seront recopiés dans la feuille Mobile en appuyant sur le bouton rouge Maj.

2.4.3 Approche top-down et réconciliation avec l’approche bottom-up

Ce module permet, à partir de la comptabilité de l’opérateur étudié, dans un premier temps, de ventiler l’ensemble des coûts comptables (en exploitation et en investissement) selon huit catégories de coûts, d’identifier les coûts affectables au réseau de transport et au réseau d’accès, puis de réconcilier ensuite ces coûts avec le calcul bottom-up effectué par le modèle.

a) Ventilation des coûts comptables (feuilles Top-Down Fix et Top-Down Mob)

Les huit catégories de coûts retenues sont les coûts du réseau de transport (core network), les coûts du réseau d’accès (access network), les coûts de commercialisation (retail), les coûts liés aux services à valeur ajoutée (value added services), les coûts liés au réseau mobile (mobile network), les coûts liés aux autres réseaux, en particulier les réseaux de données, les coûts communs et les coûts non pertinents.

Key Core network Access network Retail VAS Mobile networkOther network

(data…) Common costs Non relevantCléK1 Clé 1 1 50,0% 50,0%K2 Clé 2 2 20,0% 20,0% 20,0% 20,0% 20,0%K3 Clé 3 3 30,0% 30,0% 30,0% 10,0%K4 Clé 4 4 10,0% 10,0% 10,0% 10,0% 10,0% 50,0%K5 Clé 5 5 50,0% 50,0%K6 … 6K7 7K8 8K9 9K10 10

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Le principe en est le suivant : - On choisit x clés de répartition. Ces clés peuvent être les éléments de réseau eux-mêmes

(dans ce cas, sur cette clé de répartition, l’affectation est de 100% sur la catégorie correspondante) ou des éléments de coûts partagés comme le personnel ;

- On définit pour chaque clé de répartition, le pourcentage de cette clé affectable à l’une des huit catégories de coût ;

- On définit ensuite pour chaque compte d’exploitation et d’investissement (actif) la clé de répartition à utiliser ;

- La matrice de répartition somme alors l’ensemble des coûts affectables sur les huit catégories de coûts retenues pour les comptes d’exploitation et les comptes d’actifs ;

Exploitation Total Key Core network Access network Retail VAS Mobile network

Other network (data…) Common costs Non relevant

Dépenses affectablesCompte 000001 1 000 000 1 500 000 500 000 0 0 0 0 0 0

Compte 000002 500 000 2 100 000 100 000 0 100 000 100 000 100 000 0 0

Compte 000003 2 000 000 3 600 000 600 000 600 000 200 000 0 0 0 0

Compte 000004 3 500 000 4 350 000 350 000 350 000 350 000 350 000 0 1 750 000 0

Compte 000005 100 000 5 0 0 0 0 0 0 50 000 50 000

Compte 000006 4 000 000 3 1 200 000 1 200 000 1 200 000 400 000 0 0 0 0

… 0 0 0 0 0 0 0 0 Le modèle est formaté pour 20 clés de répartition, mais l’utilisateur peut en ajouter s’il le souhaite, simplement en ajoutant des lignes dans la feuille de calcul. Il y a un certain nombre de clés de ventilation incontournables dans un exercice de ce type. La première est liée au personnel35, car de nombreux frais sont liés au personnel (par exemple, équipement des bureaux). Puis, la superficie des locaux entre activités est sans doute une deuxième clé importante. Enfin, des clés spécifiques doivent pouvoir être mises en place pour les dépenses en énergie, et des clés issu de certains postes de consommation (achats par exemple) ou d'immobilisations doivent pouvoir servir pour d'autres postes de dépenses. Dans la deuxième partie de la feuille, on entre les postes de dépenses d'exploitation pertinentes. Il n'est là aussi prévu qu'un petit nombre de lignes, il faut donc en général étendre la taille du tableau en insérant de nouvelles lignes de façon à pouvoir entrer des comptabilités détaillées qui peuvent contenir plusieurs centaines de lignes. Il suffit alors de dupliquer les formules existantes sur les lignes formatées pour avoir un tableau qui fonctionne correctement. Un certain nombre de dépenses ne sont pas pertinentes dans cette réconciliation, notamment des dépenses suivantes:

• Frais d'interconnexion, qui n'entrent pas dans le calcul des frais du réseau, mais sont des achats externes s'ajoutant aux frais du réseau pour constituer la valeur finale du service rendu

• Certains frais liés à l'activité (remontée de dividendes sous des formes diverses de type frais d'assistance technique de la maison mère…), frais de licence, frais payés au régulateur etc.

Attention, au niveau des immobilisations (actifs), on prend ici en compte les immobilisations brutes. On ajoute de la même façon que ci-dessus les lignes nécessaires. Ici, se pose fréquemment la question des immobilisations en cours. On compte celles-ci si on a pris en compte le trafic du réseau de l'année n+1 qui devra donc être écoulé en général avec les équipements en cours d'installation. Le mécanisme décrit ici est le même pour le réseau fixe et le réseau mobile.

35 Il faut ici entrer une clé de ventilation du personnel conforme avec le décompte qui est fait du personnel dans les feuilles saisissant les éléments techniques du réseau, soit après réaffectation des personnels communs aux activités, soit avant selon la convention retenue de part et d'autre.

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b) Réconciliation avec l’approche bottom-up (feuille ReconFix) pour le réseau fixe

La seconde étape consiste ensuite en la réconciliation avec les calculs issus de l’approche bottom-up. Cette réconciliation s’effectue dans la feuille ReconFix pour le réseau fixe et dans la feuille ReconMob pour le réseau mobile. Dans la colonne C de cette feuille on trouve les calculs issus de l’approche top-down, dans la colonne D les calculs de l’approche bottom-up (pour la plupart issus de la feuille Results Fixed Network). La colonne E permet de visualiser l’écart entre les deux modes de calcul sous forme de pourcentage. Le premier calcul consiste à alimenter le ratio de coûts communs retenu pour le calcul bottom-up (cellules C41 et C42 de la feuille UCosts) à partir de ce même ratio calculé à partir de la ventilation des coûts effectuée dans la feuille Top-Down Fix. Ce dernier ratio est calculé en prenant la somme des coûts communs affectés (colonne K de la feuille Top-Down Fix, ligne Total actif pour les investissements et ligne Total dépenses affectables pour l’exploitation) divisée par la sommes des coûts affectés aux différents éléments de réseau (colonne E à J de la feuille Top-Down Fix, ligne Total actif pour les investissements et ligne Total dépenses affectables pour l’exploitation). On remplira alors dans les cases prévues à cet effet les valeurs qu'on jugera adéquates et qui seront reprises en compte dans la feuille U-Costs.

Coûts communs

Ratio des coûts communs Calculated values Model values

Investissements 0,0%Exploitation 0,0%

Surcoût de marché 0,0%

Le second calcul concerne le cœur de réseau. Il utilise donc les données calculées dans la colonne E de la feuille Top-Down Fix. On calcule tout d’abord l’investissement pris en compte dans chacune des deux méthodes (en réintégrant la part des coûts communs affectable au cœur de réseau en utilisant le ratio calculé au-dessus). A titre d’information, on calcule également la durée de vie des équipements, soit selon une approche comptable (durée d’amortissement comptable dans l’approche top-down), soit selon une approche économique (durée de vie économique dans l’approche bottom-up). Cette donnée est calculée de façon à mettre en évidence la différence des "durées de vie" des équipements selon les modes de calcul : durée d'amortissement en comptabilité, durée de vie économique dès qu'on prend en compte le coût du capital et l'obsolescence en calcul CMILT. Elle ne sert pas ensuite, mais permet de se représenter le "diviseur" de l'investissement pour obtenir l'annuité à "amortir". On calcule ensuite l’équivalent d’une annuité économique, appelée ici équivalent coût annuel (cellule C20), là encore pour comparer les deux approches. Cette donnée est utilisée pour calculer la durée de vie comptable explicitée ci-dessus (en divisant l’investissement brut par l’équivalent coût annuel). Enfin, on calcule les coûts d’exploitation (là encore en réintégrant la part des coûts communs affectable à l’exploitation).

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Les coûts totaux sont alors obtenus en sommant ces deux derniers termes.

Cœur de réseau

Accounts value Model values RatioA M M/A-1

Investissements 0 0 0%"Asset life" 0,0 0,0

Equivalent coût annuel 0 0 0%Coût d'exploitation 0 0 0%Coûts totaux 0 0 0%

On procède ensuite de même pour le réseau d’accès en utilisant cette fois les données de la colonne F de la feuille Top-Down Fix.

Réseau d'accès

Accounts value Model values RatioA M M/A-1

Investissements 0 0 0%"Asset life" 0,0 0,0

Equivalent coût annuel 0 0 0%Coût d'exploitation 0 0 0%Coûts totaux 0 0 0%

La dernière partie permet une évaluation des prix de détails et du chiffre d’affaires pour chacun des types de trafic étudiés. On prend ici en compte le cœur de réseau, le réseau d’accès hors abonnement (on considère en effet qu’une partie des coûts du réseau d’accès est couverte par ailleurs par les recettes fixes d’abonnement) et les coûts de commercialisation pour aboutir à un coût total par minute par type de trafic. Le principe en est le suivant : - on choisit, pour le cœur de réseau et le réseau d’accès, le mode de calcul que l’on souhaite

adopter (en indiquant « oui » dans les cellules C40 et D40, on travaille avec les coûts CMILT, sinon on travaille à partir des données top-down) ;

Prise en compte du cmilt oui oui - selon le mode de calcul choisi, on va calculer un coût par minute pour chaque partie du coût

total (cœur de réseau, réseau d’accès et commercialisation) ; - si on travaille en coûts CMILT, on récupère directement pour le cœur de réseau les

résultats du modèle dans la feuille Results Fixed Network. Pour le réseau d’accès, on utilise d’une part les résultats du modèle pour le coût annuel et le coût d’exploitation, d’autre une matrice de facteurs de routage simple (Cellules I43 à I57) pour reconstituer un coût par minute ;

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Calcul à partir du cmilt Core network Access NetworkCoût annuel économique 0 0Coûts d'exploitation 0 0Coûts totaux 0 0Coûts totaux hors abonnements 0Durée de vie équivalente 0,0 0,0

Coût par minute 0,0

- si on travaille en coûts comptables, à partir de l’actif comptable, on recalcule un coût annuel économique en divisant l’actif comptable par un phi ratio (ce dernier est calculé en utilisant la durée de vie de l’investissement, le coût du capital et un facteur de progrès technique à renseigner par l’utilisateur). En ajoutant à ce coût économique annuel reconstitué les coûts d’exploitation, on arrive à des coût totaux qui, divisés par le nombre de minutes, nous donnent un coût par minute ;

Calcul à partir du top-down Core network Access Network RetailActif 0 0 0Durée de vie (années) 12 20 5Coût du capital 0,00% 0,00% 0,00%

Facteur de progrès technique -6,0% 3,0% 0,0%Phi ratio 8,4 28,0 0,0

Abonnement mensuelRecette totale des abonnements 0

Coût annuel économique 0 0 0Coûts d'exploitation 0 0 0Coûts totaux 0 0 0Coûts totaux hors abonnements 0

Minutes/appels 0 0 0Coût par minute 0,0 0,0 0,0

- on utilise alors l’un des deux coûts par minute calculé pour reconstituer la matrice des coûts par type de trafic ;

- on aboutit enfin, d’une part au total des coûts par minute par type de trafic en sommant le coût par minute pour le cœur de réseau, pour le réseau d’accès et pour la distribution, et d’autre part au chiffre d’affaires prévisionnel en multipliant ces différents coûts par la demande en trafic.

Evaluation des prix de détail

Par minute Core network Access Network Retail Totalchiffre d'affaires

prévisionnelTrafic actuel sur le réseau fixeLocal 0,0 0,0 0,0 0,0 0Internet 0,0 0,0 0,0 0,0 0Longue distance 0,0 0,0 0,0 0,0 0International*entrant 0,0 0,0 0,0 0,0 0*sortant 0,0 0,0 0,0 0,0 0Vers les mobiles*domestique 0,0 0,0 0,0 0,0 0Depuis les mobiles*domestique 0,0 0,0 0,0 0,0 0*international 0,0 0,0 0,0 0,0 0Interconnexion*local 0,0 0,0 0,0 0,0 0*longue distance 0,0 0,0 0,0 0,0 0Autres (kiosque, X25…) 0,0 0,0 0,0 0,0 0Lignes louées 0Abonnements 0Total 0

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Pour les réseaux mobiles, ce type de calcul n'est pas totalement développé, compte tenu de l'importance des SMS et des services à valeur ajoutée mal pris en compte dans le modèle. Il existe juste une réconciliation des chiffres d'affaires.

2.4.4 Coût du réseau local

Ce module permet d’entrer l’ensemble des paramètres permettant le calcul du coût du réseau d’accès, et en particulier le coût par ligne et le coût par abonné. Les hypothèses concernant le réseau local peuvent être renseignées dans la feuille Access. 7 catégories de coûts sont pris en compte : - les fournitures de génie civil - les fournitures de câblage - le génie civil - le câblage - les équipements de réseau fixe - les équipements de réseau d’accès radio - le personnel

a) Fourniture de génie civil

On prend en compte essentiellement ici les chambres de tirage (cadre et trappe) et les tuyaux en PVC. Toutes les autres petites fournitures sont prises en compte en % du total. Chambres (cadre et trappe) unitéL2TL3TL4TL5T

Tuyaux mlPVC diam 45PVC diam 60PVC diam 80PVC diam 100 Quatre types de chambres et quatre diamètres de tuyaux peuvent être renseignés.

b) Fourniture câblage

On prend ici en compte les câbles et les poteaux. On peut renseigner les câbles utilisés pour les segments de branchement (partie terminale jusqu’au boîtier de l’abonné), de distribution (partie intermédiaire situé entre les points de concentration et les sous-répartiteurs ou répartiteurs) et de transport (partie terminale côté URAD ou commutateur d’abonnés) de deux manières : - soit par type de segment de réseau. Sont ainsi définis 8 types : branchement enterré,

branchement aérien, distribution en conduite, distribution en pleine terre, distribution en aérien, transport en conduite, transport en pleine terre et transport en aérien. On entre le nombre de paires par km pour chacun des types. Dans la feuille UCosts, on donnera alors un prix moyen de la paire/km pour chacun des types.

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Câbles paires/kmBranchement enterréBranchement aérienDistribution conduiteDistribution pleine terreDistribution aérienTransport conduiteTransport pleine terreTransport aérien - soit de manière détaillée en fonction du type de câble. On a retenu quatre types de câbles

(câbles de marque Nexans pour les références), disponible en plusieurs dimensions (nombre de paires). Il suffit dans ce cas d’indiquer la longueur en km.

Détail Câbles (optionnel) kmCâbles branchement enterrés PTT 92

2 pairesCâbles branchement aériens

1 paire2 paires3 paires4 paires

Câbles autoportés Série 984 paires8 paires

14 paires28 paires

Câbles graissés Série 888 paires

14 paires28 paires56 paires

112 paires224 paires

c) Génie civil

On demande ici d’indiquer le nombre de km de travaux de génie civil en aérien (pose de poteaux), pleine terre (enfouissage de câbles), en conduite allégée (pose de conduite en pleine terre) et en conduite enrobée (pose de conduite avec pose d’un enrobage de type trottoir ou chaussée) réalisés.

kmAérienPleine terreConduite allégéeConduite enrobée On cherche également à évaluer le degré de mutualisation de ces infrastructures ainsi que le pourcentage éventuel affectable au réseau d’accès. Pour cela on prend en compte les paramètres

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équivalents déjà renseignés dans la partie réseau de transport (core network) de la feuille Tech, de manière à assurer une cohérence entre ces différents paramètres. Mutualisation des tranchées et poteauxPourcentage de tranchées/poteaux mutualisés par géo-type % - aérien - rural (pleine terre) 0% - suburbain (conduite allégée) 0% - urbain (conduite enrobée) 0%

Pourcentage des tranchées mutualisées attribuable au réseau d'accès 75%

d) Câblage

Les travaux relatifs au câblage peuvent être renseignés dans cette partie. On prend en compte le nombre d’interventions de type raccordements, division de câbles, câblage des têtes de répartition et tirage des câbles en conduite (en nombre de km). Raccordement, division câbleCâblage de têtes

km Tirage câble en conduite

e) Equipements du réseau d’accès fixe

Les équipements suivants sont pris en compte : - au niveau du branchement, le dispositif de branchement d’abonné ; - les points de concentration (PC), de diverses capacités ; - les sous-répartiteurs (SR), à 112 et 224 paires ; - les répartiteurs (échelle de répartition, tête de câble et module de protection contre la

foudre).

unitéBranchement - DTIPoints de concentration - PC1 - PC2 - PC8 - PC14 - PC28 - PC56Sous-répartiteurs - SR112 - SR224Répartiteurs - Echelle - Tête de câble 112 - Protection foudre

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f) Equipements de réseau d’accès radio

On prend ici en compte des accès de type boucle locale radio avec comme équipement un terminal d’abonné et une carte côté réseau.

g) Personnel

On demande de renseigner le nombre de personnes affectées au réseau d’accès. Il est bien entendu nécessaire de renseigner dans la feuille UCosts les lignes correspondant aux différents équipements listés ici.

h) Résultats obtenus

Dans la feuille Results Fixed Network, en bas de page, on retrouve les résultats de coût par ligne du réseau d’accès. On obtient le coût total en investissement, en exploitation, et le coût total. On divise ensuite ce coût total par, d’une part le nombre de lignes raccordés pour obtenir le coût par abonné, d’autre part le nombre de lignes installées pour obtenir le coût par ligne équipée. 3. Coût par ligne du réseau local (annuel)

Réseau local (monnaie locale) Investments Operation Annuity Total

Total des coûts 0 0 0 0

Coût par abonné 0 0 0 0

Coût par ligne (ligne équipée en commutation) 0 0 0 0

Réseau local (euros)

Coût par abonné 0 0 0 0

Coût par ligne (ligne équipée en commutation) 0 0 0 0

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FFOONNCCTTIIOONNNNEEMMEENNTT DDUU MMOODDÈÈLLEE

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3 Le fonctionnement du modèle bottom-up

Cette partie présente plus en détail le modèle proposé. Le modèle est construit sous Excel2000 et Visual Basic. Les feuilles de calculs intermédiaires sont toutes des feuilles de calcul Excel2000. La structure centrale du modèle est donnée sur le schéma suivant:

Demande"Demand"

Réseau"Tech"

Facteurs Routage"FactRout"

Trafic"Capa"

Transmission"Capa Eltr"

Infrastructures"Capa Infra"

Commutation"Costs Sw"

Transmission"Costs Tr"

Infrastructures"Costs Infra"

Coûts unitaires"UCosts"

Totaux"tot"

Résultats"results"

Hypothèses

Trafic

Dimensionnement

Coûts

Résultats

Les quatre feuilles contenant les hypothèses nécessaires ont été décrites dans le guide de l'utilisateur présenté dans la partie précédente. Nous allons ici décrire les 7 feuilles de calcul intermédiaires de façon à faciliter la compréhension du modèle.

3.1 Rappel des principes de base

Le modèle est bâti sur la décomposition du réseau général (cf. en partie 1 la délimitation de ce réseau général) en éléments de réseau. Ces éléments sont au nombre de 11, 6 types de nœuds et 5 types d'artères, décrites également en partie 1. On doit toutefois noter ici qu'en termes de dimensionnement, les liens CAA-CAA et CT-CT sont confondus sous un même intitulé CAA-CAA-CT pour tenir compte du fait que fréquemment, dans les réseaux africains, les centraux d'abonnés servent de centraux de transit et qu'il existe de nombreux réseaux sans centraux de transit. Ce n'est qu'au moment du calcul des coûts que le coût de ce type de lien sera éclaté en deux coûts, l'un relatif aux liens CAA-CAA et l'autre aux liens CT-CT, en utilisant le paramètre Tech !C100. Chaque élément génère un certain nombre de postes de coûts (par exemple des coûts d'équipement et des coûts de site). Le modèle estime en premier lieu le trafic total et le trafic à l'heure chargée: c'est l'objet de la feuille "Capa". Puis, il en déduit un dimensionnement du réseau sur deux plans:

• L'électronique de transmission (feuille "Capa ElTr")

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• Les infrastructures (feuille "Capa Infra") Une fois ce dimensionnement spécifié, il calcule les coûts du réseau pour chaque élément:

• Les nœuds font l'objet d'un décompte de coûts sur la feuille "Costs Sw" • Les coûts des artères sont décomposés sur deux feuilles:

o Sur la feuille "Costs Tr" sont calculés les coûts de transmission o Sur la feuille "Costs Infra" sont calculés les coûts d'infrastructures

Une feuille récapitule ensuite les trafics totaux et les coûts totaux (y compris les coûts communs) et détermine les coûts unitaires (feuille "Tot"). La feuille "Result" présente ces coûts et détermine les coûts des services d'interconnexion à partir des facteurs de routage de ces services. Nous proposons dans ce qui suit un aperçu plus fin de chacun des calculs intermédiaires.

3.2 Logique des feuilles de calculs intermédiaires

3.2.1 Les capacités ("Capa")

Cette feuille calcule le trafic total et le trafic à l'heure chargé à partir du nombre de minutes déclaré par type d'appel dans la feuille demande.

a. Ce volume de trafic est d'abord redressé du temps non facturé nécessaire à l'établissement des appels aboutis (Colonne C: nb d'appels * temps moyen pour répondre en secondes appels efficaces /60)

b. Puis, il est redressé du temps occupé par les appels infructueux (colonne D: colonne C + nb d'appels infructueux* temps moyen pour répondre en secondes appels inefficaces /60)

c. Puis, il est redressé de la marge de croissance des minutes indiqué sur la feuille demande d. Ce dernier volume de trafic (facturé et non facturé avec marge de croissance) est ventilé

par élément de réseau (4 nœuds et 3 artères hors les éléments des concentrateurs radio qui ne font pas l'objet d'un dimensionnement sur le trafic), à partir des facteurs de routage présent sur la feuille "RoutFact"

e. Il est ainsi possible d'obtenir le trafic en minutes supportés par chaque élément de réseau. f. Ce trafic total est transformé en trafic en Erlang à l'heure chargé (BHE) pour les nœuds et

les artères g. Puis, il est ajusté pour tenir compte du taux d'utilisation des capacités de chaque élément h. En ce qui concerne les artères, ces BHE sont transformés en Mbits/s. i. Le même calcul est appliqué aux liaisons louées dont le nombre est transformé en Mbits/s

ajusté pour la croissance, puis affecté aux artères. j. La capacité totale des liaisons louées est ensuite ajustée des taux d'utilisation des

éléments de réseau et du taux d'utilisation des liaisons louées elles-mêmes. k. Le total RTC + liaisons louées est ensuite inféré.

Ainsi, on dispose par élément de réseau du trafic total supporté à l'heure chargé.

3.2.2 Les capacités de transmission ("Capa ElTr")

Cette feuille décompte les équipements de transmission nécessaires. Ces équipements sont principalement les ADM (Add-Drop Multiplexers) et les équipements de terminaison des anneaux SDH selon leur capacité (STM 1, 4, 16 et 64). Il s'agit donc principalement d'électronique de transmission.

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a. Cette feuille reprend tout d'abord les résultats du calcul de capacités pour les éléments de transmission.

b. Puis, lui applique un facteur d'ajustement: il s'agit d'une hypothèse complémentaire permettant éventuellement de surdimensionner les artères. Ce facteur est pris égal à 1 par défaut. Il peut être ajusté ici (ligne 10) de façon à prendre en compte des facteurs exceptionnels pour certains types de liens36.

c. Le modèle calcule ensuite la part de cette capacité qui n'est pas traité par des liens SDH à partir des raccordements d'abonnés non connectés sur liens SDH. Pour le transit international, on considère par défaut que les liens vers le centre de transit international sont des liens point à point SDH. Si ce n'est pas le cas, on doit indiquer ici la proportion de ces liens qui ne sont pas en technologie SDH (cellule E11).

d. On en déduit ensuite la capacité (en Mbit/s) qui doit être desservie en SDH, en Domsat et en liens terrestres non SDH (lignes 12 à 14)

e. Le modèle récupère ensuite le nombre de nœuds et leur positionnement sur les liens (lignes 17 et 18) et le mix de systèmes SDH pour les différentes catégories de liens (lignes 21 à 24)

La feuille s'intéresse ensuite aux trois types de liens desservis par des technologies SDH: les liens URAD-CAA, les liens CAA-CAA-CT et les liens vers le CTI. Pour chacune de ces trois types de liens, le modèle calcule, selon la logique du modèle Europe Economics, le nombre de boucles nécessaires en tenant compte du nombre maximal de nœuds par boucle déclarée en feuille "tech" (cellule C10). Cette estimation se fait sur un réseau "virtuel" dans lequel les URAD sont reliées aux CAA par un premier système de boucles et les CAA entre eux et aux CT dans un second système de boucles. La calcul s'opère en répartissant la capacité requise et le nombre de nœuds présent dans chaque type de liens par niveau de capacité des boucles STM. Il y a réajustement de la répartition si une boucle ne contient pas au moins 3 nœuds. On en déduit par niveau de capacité des boucles (STM 1, 4, 16 et 64):

• Le nombre de boucles • Le nombre moyen de nœuds par boucle • Le nombre de routes physiques par boucle (nombre de nœuds +1) • Le nombre de ADM et de MUX de terminaison (2*nombre de boucles + nombre total

de nœuds) • Le nombre de régénérateurs

Ce calcul est opéré pour les liens URAD-CAA et CAA-CAA-CT. Les liens vers les CTI est supposé en liaisons point à point SDH et est plus simple à calculer. L'encadré suivant précise la logique de ce calcul spécifié dans le modèle Europe Economics:

36 Ainsi, le modèle Europe Economics utilise pour les liens entre centres de transit (TS) la formule d'ajustement suivante formalisant un type de maillage:

22

34122

12

23

nombredeTSnombredeTS

nombredeTSnombredeTSnombredeTS

−+*

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Dimensionnement du réseau SDH (exemple des liens URAD-LS) Les équipements de transmission requis sont évalués par type de liens. • Capacité requise en Mbit/s = Capacité totale requise en Mbit/s (ajustée) prise dans la section hypothèse de la même feuille. • Distribution de la capacité requise (Mbit/s) STM1= capacité requise * mix de système STM1 total (les deux données sont prises dans cette feuille) (A) STM4= idem (B) STM16= idem (C) STM64= idem (D) • Nombre de nœuds = nombre de RCU (URAD) pris dans la même feuille, section hypothèses. • Nombre total de nœuds par capacité STM1 (part des STM1 dans le total des systèmes par le nombre de nœuds)

( ) (URAD) RCU de nombre*DCBASTM les tous pour requise Capacité

)A(1STM en requise capacité

∑ −−−

Même formule pour les systèmes STM4, STM16 et STM64. • Nombre total d’anneaux par capacité. colonne 1 : ce nombre est déterminé à l’aide d’une fonction logique SI(argument logique ; vrai alors ; faux sinon) STM1 :

.deuxième le prend on onsin

;terme premier le prend on alors

;SDH équipement und' maximum capacité

1STM en requise capacité

)technique"" (feuille anneau un sur noeuds de maximum nombre

1STM les pour capacité par noeuds de nombre

SI

colonne 2 : le résultat précédent * par la capacité maximum d’un équipement SDH (même feuille dans hypothèses) La même procédure est appliquée pour les systèmes STM4, STM16 et STM64. • Nombre de nœuds en plus nécessaires pour avoir au moins 3 nœuds par anneau : fonction logique.

( ) ( )( )

+++

∑⟨

0 sinon ;STM64 pour chose même la*3SI ;STM16 pour chose même la *3SI ;STM4 pour chose même la*3SIchiffre ce prend on alors

0;(URAD)) noeud de total nombre-STM1 anneauxd' total (nombre*3SI

:logiques fonctions des par sreprésenté possibles sont cas plusieurs sinon

;check"" marqué alors ; capacités par anneaux des*3URADd' nombre

SI

• Si pour le calcul précédent on obtient “ check ”, c’est-à-dire que le nombre d’URAD est inférieur à 3* la somme des anneaux par capacité alors on recalcule le nombre total d’anneaux par capacité STM1, STM4, STM16 et STM 64 par une fonction logique SI.

• On recalcule le nombre total de nœuds par capacité (STM1, STM4, STM16 et STM64) ajusté 1 comme une fonction logique toujours en fonction du calcul du nombre de nœuds supplémentaires nécessaires pour avoir 3 nœuds par anneau au moins.

Par exemple pour STM1 (la même formule est appliquée pour les autres capacités) :

=

noeuds

totalnombre le prendresinon ; capacitépar anneaux d' toatlnombre le *3 prendre alors

; (URAD) noeuds de totalnombre capacitépar anneaux d' totalnombre le*3

SI logiquefonction une reprendon sinon

;capacités utesanneaux tod' totalnombre / STM1anneaux d' nombre * noeuds de nombre

i.e. ;"") (39 précédentrecalculétabkleauledanschiffreunprendonalorscheckcelluleladenuméroC

SI

• Réallocation des nœuds sur les anneaux par capacité Colonne 1 : par exemple pour les systèmes STM1 (la même formule est appliquée pour les autres capacités) :

( )( )

= 0 prendresinon ; nombre ce prendre ;0anneauxd' nombre le*3 - noeuds de nombre leSIsinon

; dessus-ci noeuds de nombre le prendre ;""39

alors

alorscheckCSI

Colonne 2 :

=

∑ anneaupar noeuds 3avoir pour snécessaire airessupplément noeuds de nombre le*1) colonneSTM1/ (colonne1 prendresinon

; 0 prendre ;""39 alorscheckCSI

• Le nombre total de nœuds par capacité ajusté 2 :

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Par exemple pour STM1 (la même formule est appliquée pour les autres capacités) :

==

colonne2 précédents réalloués noeuds les-1 ajusté noeud de totalnombre le prendon sinon

arrondi; 1 ajusté noeud de totalnombre le prendon anneaux,d' totalnombre 1 ajusté noeud de nombre leSI

sinon arrondi; 1 ajusté noeuds de nombre le prendon ;""39 alorscheckC

SI

• Le nombre moyen de nœuds par anneau Par exemple pour STM1 (la même formule est appliquée pour les STM4, STM16 et STM64) :

=

==

anneauxd' totalnombre le

2 ajusté capacitépar noeuds de totalnombre lesinon 0; alors 0;2 ajusté capacitépar noeuds de totalnombre leSIsinon

;

ajustéanneaux d' totalnombre le

2 ajusté capacitépar noeuds de totalnombre lesinon ;

0 alors 0 2 ajusté capacitépar noeuds de totalnombre

SI alors ; ""39 checkC

SI

• Nombre moyen de routes physiques par anneau STM1= ( )1 anneau par noeuds de moyen nombre le prend on sinon 0; alors ;0 anneau par noeuds de moyen nombreSI +=

• Nombre moyen de routes physiques par anneau STM4=même formule que STM1 • Nombre moyen de routes physiques par anneau STM16=même formule que STM1 • Nombre moyen de routes physiques par anneau STM64=même formule que STM1. • Nombre total de routes physiques :

( )..matrice3;.matrice2;matrice1;sommeprod

: matrices plusieurs de antscorrespond éléments des produits des somme la donne sommeprod

capacité)par anneaux d' totalnombre * routes demoyen nombre ( sommeprodsinon

;check""b98pour ajusté capacitépar anneaux d' totalnombre * physiques routes demoyen (nombre sommeprod alors ; ""39

fonctionLa

checkCSI

==

• Nombre de systèmes de terminaison = nombre total de routes physiques (ci-dessus) *2 • Nombre de multiplexeurs (Gateway MUX et ADM) par capacité : Par exemple pour STM1 :

( )2 ajusté capacitépar noeud de nombre

anneauxd' totalnombre le *2sinon ;check""B98 de compte pour tenir ajustéanneaux d' totalnombre le*2 alors ; ""39

le

checkCSI

+==

• Nombre de régénérateurs :

physiques routes de total nombre *

)technique"" (feuille urrégénérate des diversité la*10,)technique"" (feuille urrégénérate entre moyenne distance

)technique"" (feuille LS-RCU moyenne cetandissuparrondi −

La fonction arrondi sup(z,0) arrondi le résultat du rapport z à l’entier supérieur. Puis, la feuille récapitule les stations du système Domsat et calcule la capacité requise en répéteurs équivalents 8Mbps.

3.2.3 Les capacités en infrastructures ("Capa Infra")

Cette feuille dimensionne les infrastructures. Celles-ci sont de deux types: • Des tranchées et des conduites contenant des câbles • Des faisceaux hertziens

Les tranchées sont de trois types selon leur emplacement géographique:

• Enrobée en milieu urbain • Allégée en milieu péri-urbain • La pose se fait en pleine terre en milieu rural

Il n'est pas prévu de pose aérienne qui semble rester exceptionnelle et ne se justifier que par une éventuelle infrastructure aérienne disponible.

a) Tranchées

Le premier tableau récapitule la longueur des tranchées par géo-type (lignes 7 à 10). Puis s'opère le décompte des tranchées à prendre en compte dans le calcul des coûts:

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a. On compte d'abord les tranchés non mutualisées avec d'autres réseaux sur le total des tranchées par géo-type et type de lien (lignes 15 à 18)

b. Puis, les tranchées mutualisées (lignes 20 à 23) c. Sur ces tranchées mutualisées, on retient la part attribuable au réseau général d. Le cumul de cette part plus les tranchées non mutualisées donne le total de tranchées à

prendre en compte La longueur des câbles s'en déduit en fonction du nombre de câbles déclaré par conduite (1 par défaut, cellule "Tech" C116). Le métrage de fibres requis est calculé par ailleurs: il est égal à la longueur moyenne des routes de transmission tous géo-types confondus ("Tech" ligne 68) multipliée par le nombre de routes physiques issus de la feuille "Capa ElTr" (route entre deux ADM) par 4 (nb de fibres par route). En divisant le métrage de fibres par le métrage de câbles, on en déduit un nombre moyen de fibres par câble et de là la capacité minimale du câble par arrondi supérieur vers les capacités disponibles (6, 12, 24, 36, 48 et 96 fibres).

b) Réseau hertzien

Pour ce qui est du réseau hertzien, deux cas sont prévus: • Le cas de la fermeture de boucles SDH pour des raisons de nature géographique (plans

d'eau, montagnes, traversée de pays étrangers etc.) • Le cas de liens non SDH

La fermeture de boucles SDH s'opère à des capacités de 155 Mbit/s. Les liens non SDH ne sont prévus que pour des capacités inférieures, car sinon, il serait plus avantageux de mettre sur les boucles SDH les nœuds ainsi raccordés. Les faisceaux hors boucles SDH sont donc destinés à prendre en compte les liaisons de petite capacité hors des zones où des boucles SDH pourraient être économiques. Quatre niveaux de capacité sont retenus: 34, 8 et 2 Mbit/s. Pour chaque type de lien et de technologie, on calcule:

a. le nombre de systèmes radio à partir du nombre de routes, de la longueur des réseaux et de la distance moyenne des bonds

b. le nombre de pylônes et la répartition de ces pylônes par importance (léger, moyen et lourd) en tenant compte d'une mutualisation entre routes de ces pylônes

c. les équipements d'antenne nécessaires. C'est ici également que s'effectue le calcul des pylônes nécessaires aux systèmes de type AMRT.

3.2.4 Les coûts

Les coûts sont calculés sur trois feuilles distinctes, une pour les coûts de la commutation ("Costs Sw"), une pour les coûts de transmission ("Costs Tr") et une pour les coûts des infrastructures ("Costs Infra"). Ces trois feuilles sont structurées de la même façon:

3. On trouve en tête de ces feuilles un récapitulatif des volumes d'équipements prévus et éventuellement les indications nécessaires au partage des coûts obtenus

4. Puis, sont calculés les coûts d'investissement par type d'équipement et poste de coût: la formule appliquée est la suivante:

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Investissement = volume requis*coût unitaire*(1+frais d'installation(en %))* (1-valeur résiduelle/(1+durée de vie)^(coût du capital))

5. Puis, sont calculés les coûts économiques en annuité moyenne de ces investissements

selon la formule tenant compte du mode d'annualisation choisi (taux d'actualisation avec ou sans incidence de l'évolution des prix des équipements): Annuité = investissement / phi (durée de vie, taux d'actualisation) où phi est la fonction d'annualisation présentée en annexe 1.

6. Puis, sont calculés les coûts d'exploitation pour chaque poste de coût envisagé. A noter que:

• Aux investissements spécifiques découlant des dimensionnements présentés pour chaque type d'élément, sont ajoutés des investissements complémentaires tenant compte du fait que tous les équipements n'ont pas été pris en compte (lignes 224 à 226 de la feuille UCosts, cf. description des hypothèses).

• Aux coûts d'exploitation, sont ajoutés les frais de personnel résultant du personnel déclaré, de sa répartition par élément de réseau et du coût unitaire moyen de ce personnel ("UCosts C16)

Passons maintenant en revue les différentes feuilles:

a) Coûts de la commutation ("Costs Sw")

Cette feuille calcule les coûts selon la méthode présentée ci-dessus pour les 6 types de nœuds. Cinq postes de coût sont retenus qui ne sont pas valides pour tous les nœuds comme l'indique le tableau suivant: URAD CAA CT CTI SC ST

Coûts fixes du commutateur Coût de site du commutateur Coût par ligne Coût par bloc numérique Autres coûts associés

Notamment:

• Il n'existe pas de coût à la ligne pour les centres de transit (CT et CTI) • Il n'existe pas de coût de site pour les stations centrales des systèmes AMRT

(colocalisées avec les commutateurs ou des URAD) • Est compté en coût par ligne pour les stations centrales le coût des cartes d'abonnés

requises sur le commutateur pour s'interfacer avec la station centrale • Il n'existe pas de coût par bloc numérique pour les équipements des concentrateurs

radio. Le volume des équipements est issu des feuilles "Demand" et "Capa" (pour les ports 2 Mbit/s). Le nombre de sites à prendre en compte est ajusté de deux façons: - par la part attribué au réseau général - par la part attribué à la commutation par opposition à la transmission

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b) Coûts de la transmission ("Costs Tr")

C'est sur cette feuille et la suivante (coûts d'infrastructure) que réapparaisse les 5 types d'artères par éclatement du lien CAA-CAA-CT en deux liens CAA-CAA et CT-CT. La liste des équipements sur lesquels porte le calcul est la suivante: URAD-CAA CAA-CAA CT-CT vers CTI SC-ST

STM 1 STM 4 STM 16 STM 64 Régénérateurs Cross connects numériques Systèmes de terminaison de ligne STM 1 Systèmes de terminaison de ligne STM 4 Systèmes de terminaison de ligne STM 16 Systèmes de terminaison de ligne STM 64 Stations relais TDMA Station centrale Domsat Station locale Domsat Sites de commutation Autres coûts associés

Ici, également, de nombreux postes ne s'appliquent pas à tous les liens. La part complémentaire des sites de commutation affecté à la transmission est prise en compte ici. Pour le réseau Domsat, la station centrale est prise en compte au niveau du transit et les stations locales au niveau des CAA. Au niveau des frais d'exploitation, deux postes s'ajoutent:

1. les frais des répéteurs du réseau Domsat 2. les frais de personnel

c) Coûts d'infrastructure ("Costs Infra")

Cette feuille construite comme les précédentes prend en compte un grand nombre de postes de coûts: - Coûts des câbles - Coûts du génie civil - Coûts des systèmes hertziens Le tableau suivant synthétise les éléments pris en compte:

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Câble : URAD-CAA CAA-CAA CT-CT vers CTI

Câble 6 fibres mètres Câble 12 fibres mètres Câble 24 fibres mètres Câble 36 fibres mètres Câble 48 fibres mètres Câble 96 fibres mètres Tranchée Conduite (mètres) - transport seul Urbain Sub-urbain Rural Conduite (mètres) - partagée Urbain Sub-urbain Rural Hertzien Système radio URAD-CAA CAA-CAA CT-CT vers CTI SC-ST

155 Mbps Nombre 34 Mbps Nombre 8 Mbps Nombre 2 Mbps Nombre Equipement d'antenne Sites hertziens avec environnement Nombre total de pylônes par dimension - Léger Nombre - Moyen Nombre - Lourd Nombre Autres coûts associés

Les calculs sont similaires à ceux des autres feuilles de coûts.

d) Coûts des liaisons louées

Le coût des liaisons louées est calculé sur la feuille LL. Leur coût est calculé par rapport à l'infrastructure globale, d'une part en ce qui concerne les équipements de transmission (utilisation des LL à l'heure chargée en fonctions des Mbps) et d'autre part en ce qui concerne les km de fibres (part allouée aux LL). Dans la feuille "Tot", ces coûts sont ôtés pour calculer les coûts du réseau commuté et utilisés pour obtenir une estimation du coût des liaisons louées. On estime donc le coût des liaisons louées à travers le coûts de la transmission et des infrastructures qui leur sont nécessaires, coût qu'on ôte des coûts globaux du réseau commuté de transport pour obtenir le coût de traversée des éléments de réseau par la minute commutée.

3.2.5 Les coûts totaux ("Tot")

La feuille "Tot" consolide l'ensemble des données calculées de façon intermédiaire. Elle reprend les éléments de trafic total efficace ("Capa colonne C") et les affecte aux éléments de réseau (commutation et transmission). Pour la transmission, on ajoute au trafic téléphonique un équivalent minutes de la capacité des liaisons louées. Par ailleurs, cette feuille reprend les coûts économiques annuels relatifs aux investissements et les coûts d'exploitation pour tous les éléments de réseau et y ajoute les coûts communs en proportion des coûts d'investissement et d'exploitation, tels qu'ils sont déterminés par les lignes 34 à 40 de la feuille "Ucosts".

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Ce faisant, on obtient successivement pour les éléments de commutation et les éléments de transmission l'ensemble du trafic en minutes qu'ils supportent et l'ensemble de leurs coûts. La division de l'un par l'autre donne le coût unitaire à la minute de chaque élément de réseau.

3.2.6 Les calculs des réseaux mobiles

Quatre feuilles sont consacrées aux calculs intermédiaires des coûts d'interconnexion pour les services de collecte et de terminaison sur réseau mobile. Le réseau mobile est modélisé avec 3 types de nœuds (MSC, BSC et BTS) et trois types de liens reliant ces nœuds: MSC-MSC, MSC-BSC, BSC-BTS.

a) La capacité du réseau mobile ("CapaMob")

Selon le même principe que pour le réseau fixe, le trafic total et le trafic à l'heure chargée sont calculés pour le réseau mobile par élément de réseau.

b) Le coût de commutation du réseau mobile ("Costs Sw Mob")

Le calcul des volumes d'équipements requis en commutation et des coûts s'opère sur la même feuille. La feuille des coûts est similaire à celle des feuilles de coût du réseau fixe en structure (volume d'équipements, investissements, coûts annualisés, coûts d'exploitation). Son contenu est structuré sur les types d'équipements suivants: Commutation MSC BSC BTSEquipements nombre - - - Sites nombre - - - Lignes d'abonnés (variable) nombre - TRX nombre - - Bloc primaire numérique (port 2 mbit/s) Nombre de ports -

MSC BSC BTSPersonnel nombre - - -

c) Les équipements de transmission du réseau mobile (« Capa Eltr Mob » et «Costs Tr

Mob » )

Le calcul des volumes d’équipements requis en transmission et des coûts s’opère sur deux feuilles différentes. La feuille des coûts est similaire à celle des feuilles de coût du réseau fixe en structure (volume d'équipements, investissements, coûts annualisés, coûts d'exploitation). Le contenu de la feuille « Capa Eltr Mob » sert essentiellement à la partie optique du réseau de transmission. L’algorithme de calcul des routes SDH est équivalent à celui utilisé pour le réseau fixe. Les paramètres suivants sont utilisés pour ce calcul :

MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTSCapacité requise en Mbit/s (non ajustée) 0 0 0Facteur d'ajustement pour le trafic 1,00 1,00 1,00Capacité totale ajustée en Mbit/s 0 0 0Capacité totale requise en Mbit/s (ajustée) (SDH) 0 0 0Capacité totale requise en Mbit/s (ajustée) (Domsat) 0 0 0

MSC BSC BTS RepeaterNombre total de nœuds dans le réseau 0 0 0 0Nœuds sur boucles SDH 0 0 0

Mix des systèmes STM MSC-MSC MSC-BSC BSC-BTSSTM 1 0% 0% 0%STM4 0% 0% 0%STM16 0% 0% 0%STM 64 0% 0% 0%

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Il est à noter que cette feuille calcule également les équipements de transmission requis pour les liaisons éventuelles par satellite. Le calcul final repose donc sur:

� Des équipements de commutation fonction du nombre d'équipements, des abonnés et des TRX installés

� Des systèmes hertziens, optiques ou satellitaires permettant les raccordements des équipements distants aux centraux

� Ou des capacités louées aux opérateurs de réseaux fixes � Le personnel engagé dans l'exploitation du réseau

Les liaisons louées n'entrent en ligne de compte qu'en frais d'exploitation.

d) Les coûts totaux du réseau mobile ("Tot Mob")

La structure de la feuille est identique à celle du réseau fixe, hormis le fait qu'aucun système de péréquation n'est mis en œuvre.

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FFOONNCCTTIIOONNNNEEMMEENNTT DDUU MMOODDÈÈLLEE

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3.3 Conclusion

Cet aperçu du contenu du modèle ne peut être approfondi qu'en étudiant chaque relation. Le modèle est relativement développé en calculs intermédiaires pour faciliter son appropriation. Certains calculs développés ne sont pas obligatoirement utilisés. Ils fournissent des références intéressantes et peuvent également être mobilisés dans des développements que l'utilisateur pourrait souhaiter. L'appropriation du modèle peut utilement être conduite en utilisant les fonctionnalités d'assistance d'excel, notamment la recherche de liens de dépendance entre cellules. Excel fournit à la demande, cellule par cellule, les liens qui alimentent ou dépendent de la cellule choisie. Pour les afficher, il suffit d'appeler dans la commande "Outils" l'outil "Audit" et d'afficher la barre de commande suivante:

Les deux icônes à gauche permettent d'afficher et d'effacer les liens vers les cellules amont de la cellule choisie et les deux icônes suivantes les liens vers les cellules aval. Cette visualisation prend la forme suivante: les liens existant sur la même feuille sont signifiés par des traits bleus ou rouges, les liens vers des feuilles différentes par une flèche pointant vers un petit tableau:

En double cliquant sur cette flèche, on fait apparaître la liste des cellules de destination que l'on peut atteindre facilement:

On peut ainsi visualiser aisément les relations entre cellules. Cet outil permet également d'afficher la source des erreurs (cf. le manuel d'utilisation d'excel pour plus de précisions).

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Ce faisant, cet outil ouvert doit favoriser la réflexion sur la formation des coûts et leur structure. Il doit permettre aux régulateurs de mieux cerner la question de l'orientation vers les coûts au terme d'un débat contradictoire avec les opérateurs sur les hypothèses du modèle. Tel qu'il est construit, ce modèle peut faire l'objet d'une appropriation par ses utilisateurs et être développé dans un sens qui le rende plus proche des spécificités de tel ou tel réseau.

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4 Annexes

1. Approche économique des coûts 2. Approche du coût du capital 3. Les solutions en concentrateurs radio 4. Bibliographie 5. Glossaire

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4.1 Annexe 1: Approche économique des coûts

La méthode des CMILT sur le plan économique revient à calculer le coût économique de l'exploitation de l'élément de réseau.

4.1.1 Calcul sans prise en compte du progrès technique

Le coût actualisé total d’utilisation d’un équipement pendant N années en l'absence de progrès technique s’écrit :

( ) ( )∑= +

−+

+=N

1nN

N

n

n0N

i1

V

i1

fIC

où: • N est la durée de vie économique de l’investissement; n l’année courante; • I0 est le coût de l’investissement supposé payé à l’année 0, ou la somme actualisée à l’année

0 des coûts d’investissements si ceux-ci sont répartis sur plusieurs années ; • fn les frais d’exploitation-maintenance de l’année n, n=1,2,…,N; ces frais sont généralement

croissants dans le temps, mais on fait en général l'hypothèse qu'ils sont constants et égaux à f0

• Vn est la valeur de revente à l’année N (avec par convention V0=I0).

Nous posons ϕiN (fonction phi) la fonction37 :

N

NN

ni

N

ii

i

i )1(

1)1(

)1(

1

1 +−+=

+=∑ϕ

Comme défini ci-dessus, le coût total actualisé de la mise en œuvre de l’investissement I0 sur la période N est égale à CN soit la somme actualisée de l’investissement initial, des frais d’exploitation-maintenance actualisés moins la valeur de revente actualisée de l’équipement à la date N. Compte tenu de l’expression retenue pour fn=f0, on obtient :

( )NN

iN

N

NN

nN

NN

nNi

VfI

i

V

ifI

i

V

i

fIC

+−+=

+−

++=

+−

++= ∑∑

1)1()1(

1

)1()1(00

100

1

00 ϕ

Il est alors nécessaire de considérer le coût moyen économique annuel de la mise en œuvre de cet investissement, qui correspond au CMILT. Pour ce faire, on considère l’annuité constante équivalente au coût total actualisé qui représente le coût d’imputation annuel (c’est-à-dire la somme qui, versée chaque année de l’année 1 à N, permet le remboursement de celui-ci) :

0000

1

))1(

(11

)1(

)1(

1f

i

VI

i

Vf

IC

i

CX

N

N

iN

iNN

N

iN

iN

N

N

n

NN +

+−=

+−+==

+

=∑ ϕϕϕϕ

37 Somme géométrique de raison 1/(1+i)

Si n

n aaaaS ++++= ...32, alors on a les équations suivantes :

n

nn aSS =− −1 et nn SaSa =+ −1 d’où il vient que : a

aaS

n

n −−=

1

1

en posant a=1/(1+i), on obtient 1-a=ia et : ))1(

11(

1

)1(

1)1(nn

n

niiii

iS

+−=

+−+=

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Le coût annuel total est la somme:

� Du total de l'investissement moins la valeur résiduelle actualisée, le tout actualisé par phi (N,i)

� Des frais d'exploitation annuels La somme XN dépensée chaque année pendant N années équivaut au coût CN ; il revient au même de dépenser CN tout de suite ou de consentir au flux annuel XN pendant N années. Ce sont ces formules que nous utilisons dans le modèle sans considérer l'évolution des prix des équipements.

4.1.2 Calcul avec prise en compte du progrès technique

Dans le cas où il y a progrès technique, il est nécessaire de faire intervenir la filière de renouvellement intervenant toutes les N années.

...)i1(

C...

)i1(

C

)i1(

CCD

kN

N

N2

N

N

NNN +

+++

++

++=

Celui-ci est la somme d’une série géométrique et on peut l’écrire :

( )

( )( ) 1i1

Ci1

i1

11

CD

N

N

N

N

NN

−++

=

+−

=

Si on rapproche cette expression de celle de l’annuité constante équivalente au coût CN, il vient que :

i

XD NN =

On utilise fréquemment dans les calculs économiques la valeur du matériel au cours de sa durée de vie ; c’est notamment le cas lorsque se pose la question de la valorisation du parc de ces matériels à une date quelconque. On appelle valeur d’usage (encore appelé valeur résiduelle) d’un équipement le prix maximum que l’entreprise serait disposée à payer pour acquérir un matériel identique (même âge, même caractéristique) si l’équipement considéré venait à lui faire défaut ou encore comme le coût d’opportunité qui serait engendré par la perte de ce matériel i.e. comme le surcoût d’anticiper son renouvellement de N*-n années ou N* est sa durée de vie économique et n son âge. Cette dernière définition revient à créer la fiction d’un marché de l’occasion parfait ; en effet, sur un tel marché, aucun entrepreneur n’accepterait d’acheter un équipement usagé plus cher que le coût net qu’il subirait s’il était contraint de racheter prématurément du neuf, ni de vendre un équipement moins cher que le coût net entraîné par le remplacement de celui-ci. Selon cette définition, la valeur résiduelle d’un matériel neuf à la date n=0 est sa valeur d’achat puisque le perdre aussitôt acheté oblige à l’acheter à nouveau au même prix. Sa valeur résiduelle en N* est nulle car le perdre à la date où il aurait dû être remplacer n’entraîne aucun surcoût. Par hypothèse, le matériel remplacé le sera à l’identique et ceci sur une durée théoriquement infinie. Le prix maximum que l’on est prêt à payer pour un équipement d’âge n est déterminé en comparant les coûts obtenus, soit en se procurant un équipement d’âge n identique au matériel considéré, soit en achetant tout de suite un équipement neuf. De façon plus précise, la valeur d’usage Un est telle que soient égaux les coûts actualisés correspondant aux deux solutions possibles :

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- paiement du prix Un à l’année n, exploitation du matériel considéré de l’année n+1 à l’année N, revente en N initialement prévue, renouvellement à l’identique sur une période de durée infinie à partir de l’année N ;

- achat à l’année n d’un équipement neuf, exploitation pendant N années, puis renouvellement à l’identique sur une période de durée infinie.

La valeur d’usage Un est alors le prix maximum que l’entreprise est prête à payer pour poursuivre avec un matériel identique l’exploitation au même coût de revient économique que celui obtenu avec le matériel considéré.

( ) ( ) ( ) ( )∑∑+=+= +

=+

−+

++

N

1nkk

*N

N

NN

1nkk

k

n

n

i1

X

i1

V

i1

f

i1

U

En remplaçant, le coût de revient économique par la somme des frais d’exploitation fk et de l’amortissement économique ak (an=XN-fn), on obtient :

( ) ( ) ( )NN

N

1nkk

k

n

n

i1

V

i1

a

i1

U

++

+=

+∑

+=

Par différence des relations correspondant à deux années consécutives, on obtient :

( ) ( ) ( )nn

n

n

1n

1n

i1

a

i1

U

i1

U

+=

+−

+ −− soit encore, ( ) nnn UUia −•+= −11

où (1+i)Un-1 est la valeur actualisée à l’année n de la valeur d’usage Un-1. L’amortissement économique s’interprète ainsi comme une perte de valeur d’usage actualisée38. L’amortissement économique est donc un coût annuel représentant l’usage du capital. De manière plus pratique, cet amortissement économique peut être obtenu en retirant du coût de revient économique le montant des frais d’exploitation à chaque temps n. Prenons des hypothèses simplificatrices. Supposons que VN=0 et un progrès technique régulier avec le temps. Si le coût d' l'investissement décroît de façon régulière à un taux g, alors,

n

n gII )1/(0 +=

On désigne alors par h le taux composé défini par (1+h)=(1+i)*(1+g). On retient par ailleurs des frais d'exploitation constants dans le temps, fn=f0 Dans le premier cas, l'amortissement économique est égal à l'annuité constante équivalente aux coûts d'investissements. Le progrès technique revient alors à accroître le taux d'actualisation i d'une somme g, c'est à dire le prendre égal à h. On a alors:

38 Si l’on donne une interprétation plus financière : l’amortissement économique représente l’annuité au moyen de laquelle on pourrait rembourser l’investissement initial s’il était emprunté à un taux égal au taux d’actualisation. La perte nominale de valeur d’usage correspond donc à la part de remboursement en capital de cette annuité. La valeur d’usage correspond ainsi au capital non encore remboursé.

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00

00 f

If

IX

hN

iN

jN

hNN +=+=

ϕϕϕ

ϕ

puisque j=i (croissance des frais d'exploitation nulle) Ainsi, prendre en compte le progrès technique revient à accroître le taux de rémunération du capital i d'un facteur g qui est la décroissance des prix sur la période considérée.

4.1.3 Partie récurrente et non récurrente du recouvrement des coûts

Une fois déterminé un coût économique annuel C pour un service donné, on peut souhaiter le recouvrir sous une forme récurrente Rt, redevable à chaque période t d'utilisation, sur la durée de vie T de la ressource productive, et une forme non récurrente R1 recouvrable l'année 1. Le principe qui doit prévaloir est que la somme actualisée des Rt augmentée de la partie non récurrente R1 soit égale au total C à recouvrir, soit:

∑= +

+=T

tt

t

i

RRC

11

)1(

On retient en général de recouvrir les frais spécifiques d'interconnexion (frais de colocalisation, de raccordement entre opérateurs etc.) à la partie non récurrente et les frais d'usage du réseau (collecte et terminaison d'appel) à la partie récurrente. Le modèle présenté ici ne traite pas des frais spécifiques.

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4.2 Annexe 2 : Approche du coût du capital

Le coût du capital des opérateurs doit refléter le coût d’opportunité des fonds investis dans les composants de réseau et les autres actifs connexes. Il reflète traditionnellement les éléments suivants:

• le coût moyen (pondéré) de l’endettement pour les différents moyens de financement détenus par chaque opérateur;

• le coût des fonds propres, mesuré par le rendement que les actionnaires exigent pour investir dans le réseau, compte tenu des risques liés à cet investissement;

• la valeur des capitaux empruntés et des fonds propres. Ces informations peuvent alors servir à déterminer le coût moyen pondéré du capital (CMPC ou“weighted average cost of capital” ou WACC) selon la formule suivante:

WACC = re . E/(D+E) + rd . D/(D+E) où re est le coût des fonds propres, rd est le coût de l’endettement, E est la valeur totale des fonds propres et D est la valeur totale de la dette productive d’intérêt.

Le calcul du WACC pour un opérateur donné considéré globalement serait relativement direct - à condition de faire abstraction des discussions possibles sur le calcul précis et la valeur des données d’entrée des formules du WACC. Toutefois, les régulateurs doivent établir si l’application du coût du capital global représenté par le WACC est approprié pour les activités réglementées des opérateurs. Si c’est le cas, le WACC global peut servir à déterminer les redevances d’interconnexion. Autrement, les régulateurs peuvent tenir compte du fait que différentes primes de risque s’appliquent normalement à des activités différentes, ce qui pourrait se traduire par des différences au niveau du coût des fonds propres ‘re ‘, même si la structure financière est la même. Si c’est le cas, il pourrait y avoir un WACC différent pour chaque branche d’activité ou chaque activité décomposée (télécommunications mobiles, télévision par câble ou services internationaux). L’économie financière et le comportement réel des investisseurs enseignent que le coût des fonds propres ‘re’ est égal au coût de l’endettement sans risque, auquel s’ajoute une prime de risque qui dépend de l’activité sur laquelle porte l’investissement et du marché financier sollicité. Les activités où la concurrence est la plus vive comportent habituellement un risque plus élevé. Le coût de l’endettement ‘rd’ varie également entre activités et entre sociétés mais dans une mesure moindre que le coût des fonds propres ‘re’ pour un marché financier donné. En ce qui concerne la structure du capital (E et D), elle devrait également refléter le bilan de chaque activité principale. Lorsqu’il n’existe qu’un seul bilan principal pour plusieurs activités, il est acceptable de supposer que ces activités partagent la même structure du capital. Dans ce cadre, on peut normalement supposer que le coût de l’endettement ‘rd’ est le même pour toutes les activités, sauf si leurs bilans sont sensiblement différents. Le WACC doit être appliqué à une valeur en capital pour les composants de réseau et les autres actifs connexes afin de déterminer le rendement à atteindre grâce aux redevances d’interconnexion. Alors qu’il est relativement simple de déterminer la valeur des capitaux empruntés et des fonds propres pour un opérateur dans son ensemble, il n’est pas facile de déterminer ces valeurs pour chacune des activités de l’opérateur. Cela est dû au fait que les décisions relatives au financement par emprunt sont dans une large mesure des décisions d’entreprise déterminées par différents facteurs, comme les facilités d’emprunt historiques et

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des considérations de gestion fiscale. Il en découle que l’endettement de l’entreprise risque de ne pas correspondre spécifiquement aux besoins de financement de ses différentes activités. Aux fins de la fixation des prix, les régulateurs et les opérateurs s’intéressent au capital moyen employé pendant une période donnée plutôt qu’au capital employé à un moment déterminé, par exemple la fin de l’exercice financier. Cela se justifie par le fait qu’un “instantané” de la situation à un moment quelconque risque de ne pas être représentatif du niveau moyen du capital engagé par les opérateurs. Spécifiquement, le solde du fonds de roulement à un moment donné peut ne pas être représentatif des besoins moyens en liquidités sur une période prolongée. La comptabilité séparée des opérateurs doit donc indiquer le capital moyen engagé plutôt qu’un solde de fin d’exercice.

4.2.1 Valeurs comptables et valeurs de marché

La très forte valorisation des opérateurs de télécommunications en 1999-2000 a soulevé la question du choix pour E d'une valeur comptable (fonds propres inscrits au bilan) ou d'une valeur de marché (capitalisation boursière). Il est généralement retenu que le coût du capital doit refléter la rémunération minimale globalement attendue par l'ensemble des apporteurs de fonds (actionnaires et créanciers). A ce titre, la valeur E doit plutôt refléter la capitalisation boursière, pour autant que celle-ci ne résulte pas d'une bulle spéculative. En effet, dans ce dernier cas, il y a inefficience des marchés financiers. Régulateurs et opérateurs doivent donc en la matière se mettre d'accord sur une sorte de structure financière cible où la capitalisation est cohérente avec l'anticipation des bénéfices futurs. Cette appréciation est importante. En effet, le levier d'endettement (rapport D/E) peut être très différent selon que l'on considère une valeur comptable de E ou une valeur boursière. Or, comme re est supérieur à rd, l'effet de ce choix sur le WACC peut être considérable.

4.2.2 Effet de l'impôt sur les bénéfices

Dans la formule du WACC, re représente le coût requis sur le capital action et rd le coût de la dette financière. Celui-ci se situe avant impôt, c'est à dire que rd=rd*.(1-θ), où rd* est le taux actuariel de la dette financière et θ le taux d'imposition des bénéfices. L'utilisation du WACC dans la détermination de tarifs n'est pas d'usage courant et conduit à l'adapter. Tel qu'il est défini ci-dessus, le WACC est net d'impôt. Or, le tarif d'un service est fixé avant impôt. Il est donc nécessaire de relever le WACC du taux d'imposition des bénéfices et d'utiliser un WACC corrigé:

)1.(.*.* θ−+

++

=ED

Drd

ED

EreWACC

ou rd* représente le taux actuariel de la dette financière.

4.2.3 Appréciation de re et de rd*

re et rd* se calculent à partir d'un taux de référence dit taux sans risque, correspondant en général au rendement des obligations sans risque (obligations d'Etats) à long terme (10 ans). A ce taux, il faut ajouter la prime de risque correspondante à l'activité considérée et au type de financement considéré.

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La prime de risque peut être appréciée sur les fluctuations passées de la valeur, ou mieux sur les fluctuations de valeurs similaires (appréciation sectorielle) de façon à appréhender ce qu'il est convenu d'appeler la droite de marché, liant la rentabilité attendue au niveau de risque. Le rendfement des actions s'exprime alors ainsi:

).( rfrmrfre −+= β

ou:

� rf est le taux sans risque (risk free return) � rm est le taux moyen attendu sur le marché (par exemple le taux représenté par un

indice de référence du marché de type Dow Jones, S&P, CAC etc.) (level of market return).

� β est un coefficient de pondération du différentiel de marché (equity beta) Il est généralement admis que l'interconnexion représente un risque moindre que l'activité de téléphonie fixe qui elle-même représente un risque moindre que l'activité de téléphonie mobile. Comme on retient en général un taux de rendement correspondant à l'activité globale (pour les raisons rappelées en tête de cette annexe), la prime de risque tend donc à décroître quand l'activité d'interconnexion croît. Si rf et rm sont donnés par le marché financier considéré, le régulateur doit apprécier le coefficient beta β de l'opérateur et l'adapter pour tenir compte de la part dans son activité de l'interconnexion. β mesure donc une élasticité de la sensibilité du titre de l'opérateur aux variations de l'indice de marché39: si la rentabilité du marché varie de 1 point, la rentabilité du titre varie de β point. Dans le contexte africain, les opérateurs de télécommunications sont en général considérés comme des valeurs moins risquées que la valeur moyenne du marché: β est donc en général inférieur à 1. Pour ce qui est de rd*, il est en général calculé comme le taux sans risque auquel s'ajoute une prime sp (spread ou debt premium) propre à l'opérateur considéré. Ce taux peut être apprécié soit à partir des valeurs de marché (taux sans risque plus prime) soit à partir des valeurs contractuelles présentées par l'opérateur (coût annuel moyen pondéré de l'endettement de l'opérateur). Ainsi, le WACC pris en compte dans le modèle s'exprime ainsi:

)1.().())..((* θβ −+

+++

−+=ED

Dsprf

ED

ErfrmrfWACC

Pour le calculer, nous avons donc besoin de:

� D/(D+E), part de la dette sur le total de la structure financière (qui nous permet de déduire E/(D+E)); ce ratio est parfois dénommé level of gearing or leverage.

� rf, taux sans risque du marché financier considéré � rm, taux moyen du marché financier considéré (croissance attendu de l'indice boursier

de référence) � β, note de risque de la valeur � sp, prime de risque de l'opérateur � θ, taux d'imposition des bénéfices

39 Ou plus exactement, le quotient de la covariance d'une valeur mobilière sur la variance du marché.

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Ces 6 valeurs sont requises pour calculer le WACC. Des valeurs par défaut sont proposées. Pour plus de précisions sur l'application de ces concepts, on pourra se reporter à Alexander et alii (1999).

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4.3 Annexe 3 : Les solutions en concentrateurs radio

Il n'existe plus aujourd'hui qu'un très petit nombre de fabricants de concentrateurs radio en technologie AMRT. En effet, le rachat de Lucent TRT par SRT, l'abandon de telles solutions par les majors tels Alcatel ou Siemens, font que SRT et NEC et quelques petits constructeurs issus de pays à faible densité (Australie) restent les derniers fournisseurs de ces technologies désormais concurrencés par d'autres solutions (GSM fixe, satellite etc.) Les concentrateurs radio sont particulièrement adaptés aux zones rurales de faibles densités avec des écarts importants entre chaque village. Ils permettent des raccordements d’abonnés très éloignés du central (jusqu’à 1600 kilomètres) et peuvent supporter des contraintes d’environnement propres aux régions rurales : par exemple alimentation électriques assurée par des panneaux solaires. Un bond entre stations peut aller jusqu’à 50 kilomètres. Ces systèmes peuvent fonctionne dans les bandes des 500 MHz, 1,5GHz, 2,5 GHz et 3,5 GHz. Le dernier bond peut être filaire ou bien sas fil grâce à une terminaison DECT. Ces systèmes offrent des services téléphoniques de base et de publiphonie, des services de télécopie groupe 3, des services de transmission de données ainsi que les services de base RNIS (2B+D). Ils utilisent la distribution par Accès Multiple par Répartition dans le Temps (AMRT) qui permet d’optimiser le spectre disponible. Les stations nodales et distantes connectées n’utilisent qu’une seule paire de fréquence. Ils utilisent souvent des antennes Yagi. La capacité de ces systèmes peut aller jusqu’à 4096 abonnés et un trafic de 188 E, mais est très modulable par paliers de 256 abonnés. Il faut noter que ces calculs sont effectués pour un taux de perte de 1%. En fait, la capacité de trafic est plus importante car les appels locaux ne consomment pas de ressources. En effet deux abonnés raccordés à la même station peuvent communiquer sans occuper un canal.

Figure 4 : Exemple d'Architecture d’un réseau IRT (TRT-Lucent)

La station centrale (SC) se connecte au répartiteur de l’autocommutateur du réseau public. La SC est reliée par voie hertzienne aux stations distantes. Le sous-ensemble radio peut être déporté et relié par câble ou radio en 2 Mbit/s.

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La station répétrice SR sert de relais entre sites non vus par la station centrale. La station répétrice peut offrir jusqu’à 120 circuits à 64 kbit/s ou 240 circuits à 32 kbit/s. La station terminale ST (SDE sur le schéma) raccorde les abonnés. La station terminale peut raccorder des abonnés câblés ou bien par une solution DECT.

Tableau 1 : Nombre d’abonnés selon le trafic par abonné (en mE)

Trafic par abonné Nombre d’abonnés

50 1024

60 850

70 700

80 650

90 600

100 520

110 500

120 470

130 450

140 420

150 400

Note : on suppose que 30% des appels son locaux sinon le système perd entre 5% et 15% d’abonnés.

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4.4 Annexe 4 : Bibliographie

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