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BilanColloque:Jeudi1-2-3octobre2015,Aix-Marseille-Université

LaboratoireLPCLSEA3278

Maison de la Recherche Maison de la recherche Salle 3.43 29, avenue Robert Schuman

13621 Aix en Provence Cedex 1

Traumatismes et transmission Violence de guerre, urbaine et dans la culture

Dir Pr. Guy Gimenez LPCLS, EA3278

Le colloque "Traumatismes ettransmission, Violence de guerre,urbaineetdanslaculture",quiaeulieules 1-2-3 octobre 2015 a permisd'étudier l’impact de la violence et dutraumatisme comme agents detroublespsychologiquesetleurpossibletransmissionettraitement.Commenousavonspu levoirà traversles exposés et les discussions, lesnouvelles formes de traumatismes et

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desouffrancespsychiquesinterrogentcequiapparaîtcommeéchecdelasymbolisationchezcessujetsensouffrances,etlaproductiondesymptômesetdepassagesàl’acte.Onenretrouvedesexpressionsdanslesconduitesantisocialesdiverses,lescrimestelslestraumatismesdeguerre,deviolencessocialesdiverses,laviolenceurbaine,conjugalesetdomestiquesfaitesauxfemmesetauxenfants,lesaddictions,lesdénisdetransmissionsduVIH.Onpeutenrepérerdesconséquencesdansledéniindividueletcollectif,venantagirsurlafonctiondemémoiredusujetetdelasociété.

Le traumatisme, donne lieu à despathologies en souffrance de lareconnaissance, comme lesdestinatairesdecesviolencessontensouffrance de se reconnaitrevictimes.OlivierDouville,chercheurspécialisédans le traumatisme, Maître de

Conférences en psychopathologie à L’universitéde Paris 7 Denis-Diderot, auteur de nombreuxarticles sur l’effraction traumatique, la violencede guerre et ses effets sur les enfants et lesadolescents, sur lagrandeexclusion, lesenfantsensituationderue,l’errance(etl’hétérotopie),aexposélaplacespécifiquedesenfantssorciers,etlestraumatismesdontilssontl'objet.Lapriseencomptede lacultureest ici toutà fait importantepoursaisircomment lesgroupespeuvent,d'unecertainefaçon,contenirlestraumatismesdeleursmembres.MarioPereira(Professeurdepsychopathologieàl’Université de (Bresil) Campinas Brésil,directeurdulaboratoiredeRechercheLAPSUS)aexposé uneRecherche-action sur le champ dutraumatismeetde laviolence : le casde l'étudeFrance-Brésil-Vietnam des victimes de l'agentorangeauVietnam».Ils'agitdelamiseenplacedudispositifderecherchesurletraumatismeencollaboration entre les Université d'Hanoï(Vietnam), d'Aix-Marseille (France) et deCampinas(Brésil).

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Marie Christine Maurel(Professeur deBiologie, Directrice de laboratoire,Université Pierre et Marie Curie, ParisVI, et au Muséum National d’HistoireNaturelle travaille sur l’archéobiologieMoléculaire et structurale sur lessupports ADN susceptibles de rendrecompte d’une mémoire génétique(comme les traumas de guerre). Elle aprésenté une réflexion sur les héréditéset les transmissions possibles destraumascollectifs.

René Kaës, professeurEmérite enpsychopathologieclinique de l'Universitéde Lyon, spécialisteinternational del’approchepsychanalytique dugroupe, auteurs de trèsnombreux ouvrages etarticles, a étudié laviolence d’état, seseffets traumatiques, etsonpossiblestraitementpar des dispositifs degroupes tels que lepsychodrame.

Stéphanie Khalfa; de l'Institut deNeurosciences de la Timone ( CNRS) arendu compte de ses recherches enneurosciences sur les effetsneuropsychologiques de l’EMDR commetraitement du traumatisme, et du PTSD.Elle a mis en évidence l'évolution desmarqueurs cérébraux du PTSD après lathérapie EMDR. L’une des thérapies lesplus recommandées et efficaces pourtraiter l’ESPT, est la thérapie EMDR (EyeMovement Desensibilization and

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Reprocessing) (OMS). Parallèlement à la disparition des symptômes d’ESPT, cettethérapieapoureffetderétabliruntraitementnormaldelapeur,quecesoitauniveaucomportementalouauniveaude cérébral (densitédematièregrise et activitéBOLD).L’efficacité de la thérapie EMDR semble reposer pour une part importante surl’utilisation de stimulations bilatérales alternées conjointement à la reviviscence dutraumatisme. Ces stimulationsmodulent en effet l’extinction de la peur chez l’hommemaisaussi chez l’animal,dans lemodèledeconditionnementà lapeur.L’EMDRauraitdoncuneactionneurobiologiquetrèscibléedanslecasdel’ESPT,auniveaunotammentdel’amygdale,etducortexpréfrontalmédian.Mélanie Maurin(Psychologue à Osiris, Centre de soins spécialisé pour des personnesexiléesvictimesdetortureetdeviolencepolitique(àMarseille)aexposél'utilisationdeméthodesd'hypno-relaxationdansletraitementdestraumatismes.FéliciaKnobloch,professeurDocteurdePsychologieàlaFacultédeSciencesHumaines

et de la Santé, de la Université P.U.C SãoPaulo, Brésil, a présenté les spécificité del’expérience morcelaire dans les situationstraumatiques. En effet, l’événementtraumatique enlève la certitude au sujet,l’arrachedesoncentreenluifaisantperdresesréférencesetmetencauselatotalitédusujet dans son existence. Le travail dutrauma, par son caractère disruptif,implique une “technologie cliniquesubjective”, car il remet en questionl’identité du territoire subjectif. Lesréponsespsychiquespropresauxsituations

extrêmessont,engénéral,trèsdifficilesàaborder.Laprésentecommunicationchercheà dégager quelques aspects des dimensions de l’humain mise en oeuvre dans laconfrontationa telssituationsextrêmesàpartird’uneperspectivecliniquequiprenneen compte le fragmentaire comme le travail du trauma et, l’affirmation de la rupturecommel’efficacitétraumatique.ElleaétédiscutéeparPierreLegendarmePrésidentdeSanté Sans Frontière, ONG/OSI Réseau International de Solidarité. NombreusesinterventionsauVietnamdanslecadredel’ONG.Etaient également présents et ont fait un point surleseffetsde l'agentpendant laguerreduVietnam :Pr.Nguyen HuuThu, (Univ. Hanoï, Vietnam). ProfUniversité de Psychologie, chef de l'équipe derecherche,HanoiVietnam,etlePrMmeTruongThiKhanh Ha (Univ Hanoï, Vietnam). Doyenne de laFaculté, Ass.Prof, PhD. Faculty of PsychologyUniversity of Social Sciences and Humanities,VietnamNationalUniversity.Ilsontmisenévidencel'effet traumatogène actuel de l'agent orange sur lapopulationvietnamienne.

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Svenska Arensburg: Dr En psychologie sociale,enseignant-chercheur en Psychologie, FACSO,Universidad de Chile, Faculté de Sciences Sociales,psychanalyste, responsabledesUnitésRégionalesduService de Suivi de Victimes et Témoins, a travaillésurlaviolenced’état,etlamémoiretraumatiquetellequ'elleserencontredansletravailauChili.Michèle Benhaim, Professeur de psychopathologie,membre du LPCLS, collabore depuis 2 années avecl’Universitéd’Hanoï,estintervenuesurlaquestiondela précarités, l'exclusions et le traumatisme, enmontrantleurarticulationactive.

Régine Waintrater, Psychologueclinicienne, psychanalyste,thérapeute familiale. Maître deConférences Université de Paris7, a exposé son travail avecsurvivants de traumatismesextrèmes. Depuis plusieursannées, elle travaille avec leséquipes de santé mentale duRwanda et les survivants dugénocide des Tutsi. Elle travaillesur la Psychopathologie de laviolence, les Meurtres de masseet violences d’état, lesTraumatismes extrêmes et leur

élaboration, la Transmission transgénérationnelle du traumatisme extrême. Elle a enparticulier,à partirdetémoignagesaudiovisuelsreceuillisauprèsdesurvivantsde laShoah, mais aussi de témoignages écrits, réfléchi à la fonction de la narrativité dansl'élaborationetlatransmissiond'expériencesextrêmes.Roberto Aceituno, Professeur auDépartementdepsychologie,Facultédes sciences sociales, Université duChili, a approfondi les liens entretraumatisme et difficulté ouimpossibilitéàsymboliser.Nguyen Ngoc, MCF langue etcivilisation vietnamiennes (Institutde recherches asiatiques, AMU-CNRS), a travaillé à partir de récitslittéraires liés aux événementsdouloureux: Traumatismes deguerretraitésparlesécrivainsvietnamienscontemporains.

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Nous avons vu, tout au long de nos échanges, comment l'absence de lisibilité du traumatisme tout autant que du statut de victime peut s'interroger dans le contexte actuel du malêtre dans la civilisation, de la dégénérescence de la dimension symbolique du lien social, du statut fragilisé de Sujet, et de la place de l'altérité dans le lien social actuel. Dans le plaidoyer d'aide aux victimes, les effets des épandages d'agent orange/dioxine par l'armée américaine au Vietnam ont été qualifiées "d'écocide" concernant les conséquences humaines, médicales, sociales et environnementales. Grâce aux différentes disciplines représentées dans ce colloque (pluriréférentiel, et pluridisciplinaire), dans le contexte de déni de mémoire qui entoure les crimes de guerre et les victimes, nous étudierons les sous-bassement psychologiques et psychanalytiques des mouvements destructifs et haineux que l’on peut qualifier de "mémocide" (volonté d’extermination), dans leurs aspects pathologiques, éthiques, philosophique et sociologiques. Une approche pluridisciplinaire : L’importance de l’impact des traumas de guerre nécessitait une approche pluridisciplinaire et complémentariste, afin d’en repérer les différentes facettes. Notre colloque a donc été clairement pluridisciplinaire : • une approche psychopathologique fondée sur les travaux de chercheurs comme François Lebigot, et Louis Crocq, spécialistes du traumatisme et du PTSD (trouble de stress post- traumatique ;

• une approche biologique : prenant appuis sur les recherches actuelles de Christine Maurel, chercheuse sur l’origine de la vie, et d’autres biologistes sur des

• études récentes sur la mémoire génétique : l’ADN poubelle qui mémoriserait les événements de la vie, et qui pourraient constituer une : mémoire génétique, par exemple des traumas collectifs ;

• une approche médicale : avec les travaux de Jean-Michel Krivine sur les effets subis par la population vietnamienne lors de la guerre du Vietnam ;

• une approche informée sur le droit : avec la réflexion de spécialistes des questions de droit pénal international ;

• une approche humanitaire, avec la participation de représentants des ONG centrées sur ces problèmes de l’agent orange et de ses effets traumatogènes. VAVA Vietnam Association for Victims of Agent Orange, VVAF, Vietnams Veterans of

• America Foundation, Santé Sans Frontière, le Comité International de Soutien aux Victimes de l’agent orange.

Nous avons pu atteindre nos objectifs qui était de décrire précisément les troubles provoqués par les traumatismes et la violence et d’étudier les mécanismes psychologiques qui leur sont sous-jacents. Nous souhaitons en particulier préciser la description du PTSD (post-traumatic stress disorder ou syndromes de stress post-traumatiques) consécutifs à des traumatismes et en plus spécifiquement des traumatismes de guerre (Vienam), violence urbaine (Brésil), violence sociale et familiale (France), et étudier les mécanismes psychopathologiques qui les sous-tendent. Nous souhaitons étudier également leurs effets dissociatifs et les dispositifs

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spécifiques permettant de traiter ces troubles psychiques. Nous avons ainsi réussi à apporter une compréhension nouvelle de ces syndromes d’un point de vue psychopathologique. Les résultats de cette réflexion devraient générer des connaissances sur la psychopathologie de la violence et du traumatisme et le développement d’approches cliniques apte à les traiter. Elles pourront avoir des influences sur la politique de santé mentale pour les personnes souffrant des effets de la violence (actions de prévention et de traitement de la violence de guerre par exemple). Nos réflexions se sont étayée sur les réflexions et recherches déjà développées dans le cadre de notre réseau international : Univ Campinas (Brésil), Univ Hanoi (Vietnam) et de notre Laboratoire LPCLS (AMU, Aix-en-Provence, France), l’ONG Santé sans frontière (Marseille), qui nous a permis de faire un premier point sur l’effet de l’agent orange (Dyoxine) sur la population vitnamienne (Hanoï), et sur les dispositifs nécessaires pour accompagner, soutenir les victimes de guerre, et leurs familles, en lien avec les institutions de soins et d’accueil qui sont en charge de ces patients. Ce qui implique également un programme de formation spécialisé sur le traitement du traumatisme auprès des soignants vietnamiens. Contexte & accord international en cours : Ce colloque d’envergure internationale, s’est inscrit dans un programme plus vaste de recherche initié, par l’AMU, l’Université de Hanoï, la Direction Nationale de Santé Mentale, l’Hôpital Psychiatrique de la Province de Khanh Hoa (Vietnam), l’Université de Campinas (Brésil), e t l’ONG Santé Sans Frontière. Ce colloque a été l'occasion d'approfondir nos collaborations de recherche. L’accord de coopération facilitera les échanges de connaissance et des dispositifs de recherche, soutenus par le réseau international : France (AMU), Santé Sans Frontière, Brésil (univ de Campinas), Vietnam (univ de Hanoï). Des chercheurs des trois pays interviendront dans ce colloque international de grande envergure : France AMU, ONG Santé Sans Frontière, Vietnam Hanoï, Brésil Campinas) Aix Marseille Université en position novatrice & retombées nationales et internationales Peu de travaux scientifiques ont été développés sur l’un des axes organisateurs de notre réflexion : l’Agent Orange et ses conséquences. Dans un premier temps, notre unité de recherche s’est intéressée à cette question, grâce à l’accord de coopération internationale, signé avec les Institutions partenaires. Ce premier accord a permis de faire un état des lieux et d’envisager une coopération scientifique consolidée et plus durable dans le temps. De fait, Aix Marseille Université, s’inscrit dans une position novatrice, car elle est l’une des premières universités françaises à s’impliquer dans des recherches liées à l’agent Orange et à ses effets à la fois sur le plan psychologique et sur le plan traumatogène. Notre colloque s’est ainsi inscrit dans la stratégie de visibilité internationale d’Aix-Marseille université, dans les domaines clefs de la recherche scientifique pluri-référentiels et pluridisciplinaire. Nous développons un réseau de chercheurs international et d’un programme favorisant la mobilité de chercheurs et de doctorants, sur la base du consortium des trois universités partenaires. Ce colloque a

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été l’occasion d’explorer les possibilités d’étendre le réseau déjà existant, à des chercheurs d’autres laboratoires et d’autres disciplines d’Aix-Marseille université, mais aussi à l’ensemble de la communauté scientifique d’autres universités à l’échelle nationale et internationale. Les actes de colloque seront publiés dans des revues scientifiques internationales. Participation des doctorants :

La présentation par de jeunes chercheurs de posters sur la question du traumatisme et de la violence a été particulièrement appréciée et a été stimulant. Six axes de réflexion : Pourconclure,cecolloqueaétél'occasionderéfléchirautourdenombreusesquestionsquenousregrouponsautourde6 axes :

1 : les conséquences psychiques de traumas de violence sociale, manifestées par les homicides, les actes anti civiques sur la population, les violences conjugales et familiales et/ou sur des sujets spécifiques au, Vietnam, mais aussi secondairement au Brésil et en France. 2 : les conséquences psychologiques, et somatiques de l’agent orange sur les victimes de la guerre, déportés, exhilés et de l’agent orange au Vietnam et ailleurs.

3 : Approfondissement des connaissances actuelles sur les mécanismes psychopathologiques, liés aux traumatismes et la violence, ainsi que l’élaboration et la mise en place de nouvelles perspectives de soutien et de traitement aux victimes.

4 : cette recherche devrait permettre de poser de nouvelles bases théoriques pour une définition du concept de victime de guerre d’un point de vue pluriréférentiel : psychopathologique, du point de vue du droit, d’un point de vue philosophique, éthique, biologique et génétique. 5 : Dans un premier temps, mise en place et développements de formations en psychopathologie pour les doctorants et les professionnels vietnamiens effectuée en partie par des chercheurs d’AMU, du Brésil et par l’ONG Santé Sans Frontière. Dans un second temps, ce savoir-faire sera expérimenté dans un dispositif formatif en direction de chercheurs et de praticien s’intéressant à l’impact de la violence, et du traumatisme de guerre, ainsi que à leur traitement possible. 6 : ce réseau de coopération international pourra être élargi à d’autres laboratoires de l’AMU, d’autres université et partenaires ainsi qu’à d’autres pays sur les conséquences de la violence et des traumatismes de guerre.

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Nous remercions l'Université d'Aix-Marseille et les différents partenaires pour l'aide et le soutien qu'ils ont pu nous donner. GuyGimenezDirecteurLPCLSAMU