BSV n°8, 5 juillet 2017, Pommes de terre, région AURA 1

Réseau

Réseau constitué : Réseau constitué : - de 5 parcelles en Limagne dont une parcelle en agriculture biologique - de 2 parcelles en zone Combrailles - de 2 parcelles en zone Haute-Loire (secteur Haut Velay).

Stades et état des cultures La pluie et des conditions plus fraîches ont favorisé un bon développement des cultures cette semaine, et un grossissement des tubercules. Zone Limagne : Stades observés : dans le réseau, ainsi que dans les parcelles hors réseau (parcelles « flottantes ») observées cette semaine : stade « développement des fruits », avec dans certaines parcelles des floraisons qui se prolongent.

Zone Combrailles : En Combrailles, stade « développement des fruits » dans la parcelle du réseau plantée la première, début de floraison dans l’autre parcelle du réseau Zone Haute-Loire : En zone Haute-Loire : pleine floraison dans les 2 parcelles du réseau et nombre de tubercules en devenir plutôt correct pour l’instant.

Situation des bioagresseurs (ravageurs et maladie)

Pucerons

Observations – Auxiliaires Limagne : observations sur 9 parcelles (5 parcelles du réseau et 4 parcelles « flottantes ») : Le taux d’occupation des folioles latérales va de 0 à 7,5 % (soit 0 à 3 folioles occupées pour 40 observées), sans que le nombre de pucerons par foliole ne dépasse 10.

- Pucerons : pression faible dans l’ensemble des parcelles observées.

- Doryphores : les cycles de développement se poursuivent ; la présence de doryphores adultes doit inciter à la surveillance des parcelles même en cas d’une faible pression larvaire.

- Mildiou : aucun symptôme de mildiou signalé à ce jour dans le cadre des observations. Atténuation temporaire du risque avec le retour d’un temps plus sec et chaud. Rester vigilant.

À retenir cette semaine

Date d’observation : 4 juillet 2017

Bulletin de Santé du Végétal Edition Auvergne-Rhône-Alpes

territoire auvergnat

Cré

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n° 8 Date de publication

5 juillet 2017

Pommes de terre

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Combrailles : dans les 2 parcelles du réseau, le taux d’occupation des folioles latérales est toujours de 0 % pour l’une et de 5 % pour l’autre (soit 2 folioles occupées pour 40 folioles latérales observées, à raison de 1 puceron par foliole). Haut-Velay : on ne signale pas de pucerons dans les parcelles du réseau ; cependant des parcelles hors réseau sont signalées avec quelques pucerons, de l’ordre de 5 % de folioles latérales occupées, sans que le nombre de pucerons par foliole ne dépasse 10. Auxiliaires : en Limagne, la présence de différents auxiliaires actifs contre les pucerons a été signalée dans 8 des 9 parcelles observées :

- Coccinelles : adultes, larves et nymphes. - Chrysopes : adultes, et quelques œufs. - Ainsi que quelques pucerons momifiés (parasités par des hyménoptères). La présence des auxiliaires, en nombre, semble toutefois en retrait par rapport à la semaine dernière.

Nymphe de coccinelle (26-6-2017)

Œuf de chrysope (26-6-2017) Adulte de chrysope (26-6-2017)

Analyse indicative du risque Rappel du seuil de nuisibilité : Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque plus de 20 folioles latérales jouxtant la foliole terminale, sur 40 observées, sont porteuses de pucerons (soit un seuil à 50 % de folioles occupées).

- Sur une feuille de pomme de terre située sur la moitié inférieure de la plante, choisir l’une ou l’autre des folioles latérales jouxtant la foliole terminale. - Observer la présence ou non de pucerons sur cette foliole. - Répéter l’opération 40 fois sur des plantes différentes.

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Dans aucune des parcelles observées cette semaine, le seuil de nuisibilité n’est atteint. L’élévation des températures prévue pour les prochains jours peut s’avérer favorable à une remontée des populations. Les pucerons provoquent un affaiblissement des plantes par ponction de sève, et transmettent des virus qui affectent le rendement de l’année et la qualité des plants. Avec le développement foliaire atteint par les cultures à cette saison, et l’avancée de la tubérisation, les dégâts potentiels vis-à-vis du rendement sont moindres. Compte-tenu du niveau actuel des populations, le risque est donc faible, hormis en production de plants.

Risque pucerons

Doryphores Observations – Biologie

Limagne : sur les 5 parcelles du réseau, on a noté : - 2 parcelles sans adultes ni larves pour 20 points d’observations, - 1 parcelle avec quelques adultes, - 1 parcelle avec des adultes, notamment en bordure, et quelques larves âgées sans véritable foyer, - 1 parcelle avec plus de 2 foyers de larves âgées pour 20 points d’observations.

Hors réseau, sur 4 parcelles observées pour ce ravageur, on a également noté :

- 1 parcelle sans adultes ni larves pour 20 points d’observations, - 1 parcelle avec quelques adultes, - 2 parcelles avec plus de 2 foyers de larves âgées pour 20 points d’observations.

Au total, sur ces 9 parcelles, le seuil de nuisibilité est atteint dans 3 parcelles. Combrailles : cette semaine, on ne voit plus de doryphores (larves ou adultes) dans les 2 parcelles du réseau. Mais les doryphores sont toujours signalés dans les jardins. Haut-Velay : dans les 2 parcelles du réseau, des adultes et des larves, avec quelques foyers, ont été observés cette semaine. Toutefois, le seuil de nuisibilité n’est pas atteint. Rappel : les sorties d’adultes sont échelonnées au printemps. Les femelles sont aptes à pondre pendant plusieurs mois. L’éclosion des œufs et l’apparition des larves surviennent environ 15 jours après la ponte. A l’issue de leur développement qui dure environ 3 semaines, les larves âgées s’enterrent pour se nymphoser et donner naissance, au bout de 10-15 jours à un nouvel adulte qui va s’attaquer au feuillage et est susceptible de s’accoupler et de produire de nouvelles pontes…

Analyse indicative du risque

Des températures estivales sont favorables au cycle de développement des doryphores en tous secteurs. La présence de doryphores adultes doit inciter à la surveillance des parcelles, même en cas d’une faible pression larvaire. En cours d’été, les doryphores adultes sont susceptibles de se porter depuis une culture de pomme de terre hâtive, dont le feuillage commence à vieillir, vers une parcelle plus tardive au feuillage jeune plus « appétant ». Surveiller vos parcelles : intérieur et bordure. Le stade de sensibilité du doryphore est le stade larve de la taille d’un « grain de blé ». Rappel du seuil de nuisibilité : Le seuil de nuisibilité pour les doryphores est atteint dès que l’on observe en bordure de parcelle 2 foyers de larves pour 1000 m2 (1 foyer = 1 ou 2 plantes avec au moins 20 larves au total).

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Risque doryphores

Observations maladies

Alternaria Limagne : l’alternariose touche toujours la parcelle du réseau en variété Samba à raison de quelques plantes contaminées pour 20 points d’observation. Deux parcelles observées cette semaine en variété Charlotte (une dans le réseau, et l’autre hors réseau) présentent des symptômes d’alternariose, à raison de quelques plantes contaminées pour 20 points d’observation. Symptômes : sur les folioles, taches rondes brunes à noires, pouvant atteindre 2 cm de diamètre, avec des bordures bien délimitées. La présence d’anneaux concentriques sur les taches les plus grandes est une des caractéristiques. Biologie : le champignon (Alternaria solani et Alternaria alternata) se conserve dans le sol, sur d’autres plantes comme la morelle, et sur les débris végétaux. L’élimination des repousses de pomme de terre et des adventices constitue donc un des moyens de limiter le développement de l’alternariose. Cette maladie dite « de faiblesse » apparaît généralement à partir de la floraison et se développe plutôt en condition de stress, puis avec l’apparition de la sénescence. Les taches peuvent être confondues avec d’autres symptômes comme ceux de certaines carences. La maladie se développe à des températures comprises entre 20°C et 30°C, et avec des alternances de périodes sèches et humides. Les pluies de la semaine dernière, s’ajoutant aux irrigations des dernières semaines, ont pu, en Limagne, favoriser le lessivage de l’azote et accentuer un stress propice à l’expression de la maladie. La dispersion des spores du champignon est assurée par le vent et les éclaboussures de pluie. Les premières feuilles atteintes sont les feuilles du bas de la plante. Il existe un facteur de sensibilité variétale ; les variétés Samba, Charlotte, Rosabelle, Altesse, Lady Claire, Bintje …sont considérées comme sensibles. Dans les cas d’attaque sévère avec défoliation précoce, la maladie peut induire une perte de rendement sensible. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité pour l’alternariose.

Botrytis

Limagne : des symptômes de ce champignon sont toujours signalés cette semaine. Symptômes : nécroses de couleur brun-noir entourée d’un halo jaune vif, généralement localisées sur la pointe, ou en bordure des folioles situées dans le bas de la plante. Par temps très humide, le champignon peut produire des fructifications sous la forme d’un duvet gris à la face supérieure et inférieure de la tache. Biologie : le champignon envahit de préférence les tissus affaiblis ou blessés (blessures dues aux intempéries, brûlures de traitement …). C’est un parasite « de faiblesse », qui n’a pas d’incidence notable sur le rendement.

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Taches présumées d’alternariose sur Charlotte (03-7-2017)

Tache de botrytis (26-6-2017)

Rhizoctone Des symptômes de Rhizoctone brun sont signalés en Limagne dans le réseau et hors réseau. Ils touchent quelques pieds isolément dans les parcelles. Symptômes : en cours de saison, l’attaque se situe sur la base des tiges et entraîne un port dressé de la plante avec enroulement des feuilles, jaunissement, puis dépérissement du feuillage, suite à une mauvaise circulation de la sève. Les tiges souterraines présentent des zones nécrosées brunes et sèches, et une tubérisation groupée à la base des tiges. D’autres symptômes peuvent apparaître : présence d’un manchon blanchâtre de mycelium sur la tige au niveau du sol en période de forte humidité, départ des bourgeons axillaires, formation de tubercules aériens … Biologie : le champignon peut provoquer des dégâts à divers stades de développement de la culture, en premier lieu en entrainant une mauvaise levée, avec la présence de nécroses sur les germes et les stolons. Sur tubercule, sa présence peut se manifester par des déformations, altérations superficielles de la peau, puis formation de sclérotes noirs et de bouchons liégeux en surface du tubercule. C’est un champignon du sol (Rhizoctonia solani) qui occasionne également des dégâts en cultures de betteraves et maïs, notamment. Le sol et le plant contaminé sont les principales sources d’inoculum. La maladie est favorisée par un climat frais et humide après plantation, les autres facteurs ralentissant la levée (plantation profonde, plant non réchauffé…), et des rotations courtes. Pour savoir comment limiter les risques d’attaques de Rhizoctone Brun, vous pouvez consulter le document : « Réduire la pression du Rhizoctone Brun en grandes cultures » : http://archives.itbfr.org/apps/accesbase/bindocLoad2.asp?d=26076&idobj=RG8HQkR5

Rhizoctone Brun : Port dressé et enroulement des folioles (3/7/2017)

Rhizoctone Brun : Nécroses sur tige souterraine (3/7/2017)

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Mildiou

Aucun symptôme de mildiou n’a été signalé dans le cadre des observations réalisées. Modélisation Mildiou : Le BSV pomme de terre Auvergne mobilise le modèle Mileos® qui se base sur le cycle épidémique de Phytophtora infestans. Utilisation du modèle Mileos® (www.mileos.fr)

Rappel interprétation du risque mildiou avec le modèle Mileos®

Attention, cette année nous ne prendrons plus en compte le calcul des générations pour estimer si

le seuil de nuisibilité est atteint ou pas. L’appréciation se fera uniquement sur le seuil de spores produites. En 2018, l’évaluation du risque sera basée sur le cumul des poids de contamination (un nouvel indice encore plus précis, en cours de test).

Pour que le seuil de nuisibilité soit atteint, il faut que le niveau de risque soit atteint: • Moyen pour les variétés sensibles, • Élevé pour les variétés sensibles et intermédiaires, • Très élevé pour les variétés sensibles, intermédiaires et résistantes, + et que les conditions climatiques soient favorables à la libération de spores. A noter que la sensibilité sur feuillage n'est pas corrélée avec la sensibilité sur tubercules. Ainsi, une variété peut être résistante au mildiou sur feuillage et sensible au mildiou sur tubercules et inversement.

Situation épidémiologique au 4 juillet

Département Stations météo Niveau

de risque

au 04/07

Seuil de

nuisibilité

atteint au

04/07

Pluie (en mm) depuis le 30 / 06

VS VI VR

Haute Loire (43) Craponne sur Arzon (8h) moyen - - - 2.8

Puy-de-Dôme (63)

Sardon (7h) faible - - - 2.8

Clermont-Ferrand (7h) faible - - - 5.4

Saint-Gervais-d’Auvergne

(7h) faible - - - 9.8

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Analyse du risque et prévisions

Remarque préalable : le tableau ci-dessus ne donne qu’une information à la date indiquée et pour l’heure à laquelle les données sont disponibles. Analyse du risque :

L’environnement des parcelles observées est sain aujourd’hui.

Le fléchissement des températures maximales (comprises entre 14 et 30°C selon les secteurs, la semaine dernière), ainsi qu’un temps plus humide, ont été favorables au développement du champignon.

Le modèle indique que les réserves de spores restent encore faibles à Sardon, Clermont-Fd et St-Gervais, et moyennes à Craponne sur Arzon, et que le seuil de nuisibilité n’est atteint dans aucun des secteurs le 4 juillet.

.

Prévisions météo : un temps plus sec et des températures en hausse, avoisinant ou dépassant les 30 °C, sont prévus pour cette semaine, suivis d’une dégradation orageuse et d’une baisse des températures à partir de samedi.

Si les températures sont suffisamment élevées, elles devraient ralentir l’évolution du champignon ; sinon le niveau de risque (potentiel de sporulation) pourrait monter d’ici le week-end prochain, en particulier pour les stations de Craponne, St Gervais et Sardon. Suite à des pluies orageuses, des conditions nocturnes douces et une humidité localement persistante pourraient alors être favorables à la libération de spores. Il convient donc de rester vigilant au fil de cette semaine.

Publication hebdomadaire. Toute reproduction même partielle est soumise à autorisation

Directeur de publication : Gilbert GUIGNAND, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes

Coordonnées du référent : François Roudillon (CA03) froudillon@allier.chambagri.fr, 04 70 48 42 42

À partir d’observations réalisées par : la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, le Comité Centre et Sud, Jardin de Limagne, Combronde Agri et

avec la participation d’agriculteurs.

Ce BSV est produit à partir d’observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transmise

telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs concernant la protection de

leurs cultures. Ce BSV est co-rédigé par Arvalis et la Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme.

Action pilotée par les ministères chargés de l’agriculture et de l’environnement, avec l’appui financier de l’Agence Française pour la Biodiversité, par

les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.