cooperation unicef cameroun

31
Page | 1 COOPERATION UNICEF – CAMEROUN ********* BUREAU ZONE DE MAROUA 10 au 14 Avril 2018 RAPPORT D’EVALUATION DES BESOINS HUMANITAIRES DANS LE DEPARTEMENT DU LOGONE ET CHARI

Upload: others

Post on 22-Jun-2022

6 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 1

COOPERATION UNICEF – CAMEROUN

********* BUREAU ZONE DE MAROUA

10 au 14 Avril 2018

RAPPORT D’EVALUATION DES BESOINS HUMANITAIRES DANS LE

DEPARTEMENT DU LOGONE ET CHARI

Page 2: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 2

Date 10 au 14 Avril 2018

Participants à la mission à Afade, Blangoua, Kobro, Dougourmachie, Sao/Goulfey

o Wally Badiane, Chief Field office

o Jean Michel Goman, Nutrition Specialist

o Benoit Daoundo, Child Protection Specialist

o Fadi Haddad, Security Field Specialist

o Sarhane Mahamat Khamis, Education Specialist

o Martine Ritouandi, C4D Specialist

o Gaetan Tounkap, Wash Officer

Participation à la rédaction du rapport d’évaluation multisectorielle

o Wally Badiane, Chief Field office

o Jean Michel Goman, Nutrition Specialist

o Benoit Daoundo, Child Protection Specialist

o Fadi Haddad, Security Field Specialist

o Sarhane Mahamat Khamis, Education Specialist

o Martine Ritouandi, C4D Specialist

o Gaetan Tounkap, Wash Officer

o Levis Kamgan, Monitoring and Evaluation Officer

Localités visitées

Région Département Arrondissement Localités

Extrême-Nord Logone-et-Chari

Makary, Blangoua, Goulfey Afade, Sao, Blangoua, Kobro, Dougoumachi,

Page 3: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 3

Liste des acronymes

ACF Action contre la Faim ALIMA Alliance for International Medical Action ALDEPA Action Locale pour un Développement Participatif et Autogéré ANJE Alimentation et Nutrition du Jeune Enfant AHA African Humanitarian Agency ASC Agent de Santé Communautaire EAE Espace Ami Enfants ENA Enfants Non Accompagnés EAH Eau Assainissement et Hygiène APEE Association des Parents d’Elèves et d’Enseignants BH Boko Haram CNAS Centre Nutrition Ambulatoire pour la prise en charge de la Malnutrition Aigüe Sévère CSI Centre de Santé Intégré CMA Centre Médical d’Arrondissement CNTI Centre de Nutrition Thérapeutique en Interne CNAS Centre Nutritionnel Ambulatoire Sévère CODAS-Caritas Comité Diocésain des Activités Sociales COGES Comité de Gestion (des points d’Eau) IDPs/PDI Personnes Déplacées Internes IEDA International Emergency Development Agency IRC International Rescue Comitee MAS Malnutrition Aiguë Sévère MAM Malnutrition Aiguë Modérée MILDA Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action MINEDUB Ministère de l’Education de Base ONG Organisation Non gouvernemental Oed Œdème PFE Pratique Familiale Essentielle PB Périmètre Brachial PBSO Peace Building Support Office PCIMA Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue PMA Paquet Moyen d’Activités PTME Programme de Prévention de la Transmission Mère-Enfant PUI Première Urgence International RECOPE Réseaux des Communautés de Protection de l’Enfant SMNI Santé Maternelle Néonatale et Infantile VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine WASH Water Sanitation and Hygiene

Page 4: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 4

Table des matières 1. Résumé Exécutif .................................................................................................................................. 6

2. Objectifs de la Mission ........................................................................................................................ 9

3. Contexte et Analyse de la Situation ................................................................................................... 10

4. Accessibilité ....................................................................................................................................... 12

5. Information sur les populations affectées ......................................................................................... 12

6. Résultats de la Mission ...................................................................................................................... 15

6.1 Nutrition, Santé et VIH .................................................................................................................... 15

6.2 Education......................................................................................................................................... 18

6.3 Protection de l’Enfant ...................................................................................................................... 21

6.4 WASH .............................................................................................................................................. 27

6.5 Communication pour le Développement (C4D) .............................................................................. 29

7. Partenaires opérationnels ................................................................................................................. 30

8. Prochaines étapes : ........................................................................................................................... 31

Page 5: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 5

Le Département du Logone et Chari

Page 6: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 6

1. Résumé Exécutif

Contexte Afin d’apporter une assistance coordonnée aux femmes et enfants vulnérables dans les localités d’Afade, Blangoua, Kobro, Dougoumachi, et Sao dans le département de Logone et Chari, l’équipe accompagnée du Field Security Specialist a procédé à une évaluation multisectorielle rapide des besoins humanitaires.

La localité d’Afade se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-Chari avec une population de 32 760 Habitants dont 15 495 enfants de moins de 18 ans (8 724 garçons et 6 771 filles). Avec les exactions de Boko Haram, le nombre d’IDPs est de 8 314 dont 3 583 hommes et 4 731 femmes. Le nombre de retournées et de réfugiés est respectivement de 2 267 et de 441.

Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse. La population totale est de 27 600 habitants dont 13 510 enfants de moins de 18 ans (6 500 garçons et 7 010 filles). Suite aux exactions de Boko Haram, la localité compte environ 13 000 IDPs qui viennent de Fotokol, Darak et Hile Alifa et 1 507 retournées.

Kobro est une localité enclavée de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. La population totale de Kobro est de 14 100 habitants. Les IDPs sont au nombre de 645 et viennent de Fotokol, Darak et Hile Alifa. Il n’existe pas de personne retournée dans le village.

Dougoumachi est une localité de Blangoua et est située à moins de 5 kilomètres de Blangoua sur le long du fleuve Logone. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de totale est de 10 800 habitants dont 6 355 enfants de moins de 18 ans (3 150 garçons et 3 205 filles). Elle compte 2 805 IDPs dont 632 se sont déplacées suite au conflit avec Boko Haram et le reste du fait des inondations. Les retournées sont au nombre de 1 050 dont 471.

Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse. Sao compte 1 700 habitants dont 763 enfants de moins de 18 ans (360 garçons et 403 filles). Le nombre de IDPs est de 306 (105 hommes et 201 femmes).

Alors que les opérations militaires sont en cours dans toute la région de l’Extrême Nord, les défis relatifs à l’accès humanitaire demeurent nombreux notamment la recrudescence d’attaques terroristes, incursions et assauts armés sans oublier l’enclavement des routes qui sera aggravé par des effets climatiques saisonniers perturbant, limitant ou interdisant certaines actions. Notons que les communautés hôtes dont les revenus sont issus principalement des activités agro-pastorales ont considérablement diminué en raison de la crise. Celles-ci disposent d’une faible capacité de logement des IDPs. Le faible accès aux services sociaux de base de qualité, y compris de protection des enfants, d’hygiène et d’assainissement ainsi que la persistance de certaines normes culturelles néfastes à la survie et au développement des enfants sont autant de préoccupations qui ont ayant fait l’objet des analyses, puis de la formulation des interventions d’assistance qui seront ensuite consolidées dans un plan de réponse humanitaire budgétisé pour chacune des localités visitées.

Etat des lieux et recommandations de l’évaluation

En matière d’accès aux soins de santé et nutrition, l’analyse fait état de lieux des problèmes liés aux infrastructures, aux équipements et aux ressources humaines malgré la présence des ONG ALIMA et ACF qui apportent leur assistance aux structures sanitaires. Ces problèmes ont un impact significatif sur l’offre des services aux populations. Il a donc été recommandé les actions suivantes : Renforcer

Page 7: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 7

les capacités des ressources humaines dans les structures de santé de cette zone – Doter les centres médicaux d’arrondissent en ambulance pour l’évacuation des malades – Faire le plaidoyer pour le renforcement de chaine de froid en privilégiant les réfrigérateurs à énergie solaire – Faire un plaidoyer pour la réhabilitation de la toiture du CMA de Fotokol.

Pour ce qui est de l’éducation de base, ce secteur a été particulièrement affecté par la crise qui sévit dans la région créant des traumatismes chez les enfants, des effectifs pléthoriques dans les salles de classes du fait de la présence des IDPs, etc. L’exemple d’Afade où 6 sur les 12 salles de classes des écoles publiques primaires (groupe 1 et 2) sont entièrement occupées par les militaires. C’est ainsi qu’en 2017, en réponse à la gestion des traumatismes vécus par ces enfants dans les zones affectées, l’UNICEF a appuyé la délégation départementale de l’éducation de base dans la formation des enseignants en Appui Psychosocial et sur la réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. Ceux-ci pourront aisément encadrer les enfants dans les écoles. L’évaluation rapide a permis de constater que plusieurs défis restent à relever au niveau des infrastructures, les ressources humaines, les fournitures scolaires, le matériel didactique, etc. et les actions suivantes ont été recommandées.

o Afade : Plaidoyer auprès du Gouverneur de la région de l’Extrême Nord pour l’application de la note sur le ‘’safe school’’ signée par madame le MINEDUB en novembre 2017 – Sensibiliser les militaires pour intégrer leur camp à Afade et libérer les salles des classes occupées afin de décongestionner l’école – Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves des écoles de Afade

o Blangoua, Dougoumachi et Kobro : Plaidoyer auprès du MINEDUB pour l’affectation des enseignants afin de combler le gap existant de 68 enseignants – Construire 8 salles de classes semi-permanente dont 4 à Dougoumachi et 4 à Blabline pour accueillir le surplus d’élèves dans les écoles notamment les enfants IDP – Distribuer des matériels scolaires pour les élèves et des matériels didactiques aux enseignants

o Sao : Plaidoyer auprès du MINEDUB en vue de l’affectation de 3 enseignants - Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves et du matériel didactique aux enseignants – Etablir le partenariat avec les parents pour la finition des deux salles de classe inachevée à l’école de Sao.

Dans le domaine de la Protection des enfants : Avec la survenue de la crise, il ressort de l’évaluation que certaines problématiques de protection de l’enfant ont été aggravées au rang desquelles le mariage des enfants, la séparation familiale, la détresse psychosociale liée à la peur d’enlèvement des enfants, sans oublier l’occupation d’une partie des écoles primaire par les militaires qui en ont fait leur base (cas de Afade), l’enregistrement des naissances, l’exploitation économique des enfants et le risque d’enrôlement des adolescents et jeunes dans les groupes terroristes. Certaines ONG comme CODAS, ALDEPA et Plan International assurent néanmoins la protection des enfants dans les localités visitées, mais le village Sao n’as jamais fait l’objet d’une intervention de protection des enfants sans doute du fait de l’accès difficiles particulièrement en saison des pluies. Les interventions ci-dessous ont été formulées :

o Afade : Construire un Espace Ami d’enfants sur le site de déplacés ou entre la communauté et le site afin de prendre en compte aussi bien les enfants de la communauté que ceux du site de déplacés – Renforcer l’identification, la prise en charge alternative et la réunification familiale des enfants non-accompagnés et séparés – Faire le plaidoyer en vue de la libération des salles de classe occupées par les militaires – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants.

o Blangoua : Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations de Blangoua – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants – Renforcer les capacités matérielles et techniques du personnel d’état civil en vue de l’accroissement du taux d’enregistrement des naissances notamment des enfants des familles déplacées internes.

Page 8: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 8

o Dougoumachi : Développer des activités de formation des adolescents et jeunes déscolarisés et non-scolarisés – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations de la localité.

o Kobro : Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Mettre en place au moins deux Espaces amis des enfants.

o Sao : Mettre en place, former et appuyer les structures communautaires de protection de l’enfant (RECOPE, Clubs d’adolescents, etc.) – Assurer la prise en charge psychosociale des enfants de la communauté à travers un EAE – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants.

Dans le domaine du WASH, on a relevé en générale un faible accès à l’eau potable de qualité dans la

majorité des localités visitées. Pour les localités d’Afade, Blangoua, Kobro et Sao les taux d’accès à l’eau potable ont été estimées à environ 20,60% – 40,8% – 28 % et 58, 82 % respectivement. Ceci explique pourquoi les populations sont contraints d’aller vers des sources alternatives comme les puits, l’eau du fleuve Logone, etc. malgré les risques élevés d’attraper une maladie hydrique. Que ce soit en communauté ou dans les écoles, la défécation à l’air libre ainsi que la méconnaissance des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement ont également ont été relevées.

L’état des lieux met en évidence l’insuffisance des ouvrages d’alimentation en eau potable, la faible participation communautaires dans la bonne gestion des ouvrages, y compris la faible promotion de l’hygiène et de l’assainissement. A Afade, Dougoumachi et Kobro, les nombres d’écoles ne disposant pas de latrines sont respectivement 2/5 ; 2/6 ; 1/3 ; 1/6. L’unique école de Sao ne dispose pas de latrine.

Certaines ONG notamment IMC, IRC, CODAS et PUI interviennent dans ces localités pour la réhabilitation des forages, la formation des COGES, etc. Il a été recommandé les actions d’assistance suivantes : Réhabiliter 26 forages en pannes – Plaidoyer auprès de la Délégation Régionale de l’Eau et Energie pour la prise en compte des besoins WASH des localités cibles lors des exercices de planification – Promouvoir l’hygiène et distribuer des kits aux familles IDPs les plus vulnérables – mobiliser la communauté pour le bon fonctionnement des comités de gestion.

En matière de Communication pour le changement des comportements (C4D), l’équipe a noté l’existence de plusieurs structures de participation communautaire et des canaux de communication en plus des radios qui pourront être mis à contribution dans la diffusion des messages et informations en vue de réaliser des sensibilisations de proximité auprès des populations pour qu’elles adoptent des pratiques qui soient favorables aux droits des femmes et des enfants notamment les plus vulnérables. Ces canaux et structures de participations vont œuvrer également pour combler les gaps identifiés comme le faible engagement et leadership communautaire, la faible demande des services sociaux de base pour cause entre autres de la faible adoption des normes sociales et pratiques familiales essentielles de survie et développement de l’enfant.

Les partenaires CODAS CARITAS, RESAEC et la DRMINPROFF EN interviendront dans les localités de Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey centre, Goulfey Gana et Sao et bien d’autres dans le cadre du projet PBSO qui a débuté en mars 2018. Les actions suivantes ont été recommandées à l’issue de cette évaluation multisectorielle : Renforcer l’engagement, le leadership et la participation communautaire – Accroitre la demande et l’utilisation des services sociaux de base – Promouvoir l’adoption des normes sociales et des pratiques familiales essentielles de survie et de développement de l’enfant.

Page 9: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 9

Dans le cadre de cette mission d’évaluation rapide dans les localités d’Afade, Blangoua, Dougoumachi, Kobro et Sao situées dans le département du Logone et Chari, une analyse de l’ampleur de besoins (ou recommandations de l’évaluation) a été faite. Suivant que le besoin soit plus ou moins nécessaire, les numéros de priorité suivantes ont été attribuées : No.1 pour WASH à Afade, No.2 pour Protection à Afade, No.3 pour Education à AFade, No.4 pour WASH à Kobro, No.5 pour Protecion à Blangoua, etc. voir table des priorités ci-dessous.

Ainsi, de manière générale, les besoins en terme WASH, de Protection des enfants et d’Education sont parmi les 05 priorités à Afade, Blangoua et Kobro nécessitant une attention toute particulière afin de sauver urgemment des vies dans les zones affectées.

2. Objectifs de la Mission

L’objectif général est de faire une évaluation multisectorielle rapide afin d’apporter une assistance

coordonnée aux femmes et enfants vulnérables dans les localités ciblées du département de Logone

et Chari. De manière spécifique, il s’agit de :

o Discuter avec les communautés sur les besoins les plus urgents ;

o Évaluer les gaps dans la réponse immédiate en termes d’appui multisectoriel en santé, Nutrition,

WASH, Education et Protection de l’Enfant ;

o Évaluer les infrastructures socio-sanitaires sur place ainsi que le personnel ;

o Discuter avec les autorités administratives et coutumières ainsi que les forces militaires sur les

besoins et les lacunes dans la réponse ;

o S’entretenir avec la communauté humanitaire présente dans le Logone et Chari (UN et ONGs).

o Évaluer le nombre d’enfants séparés/non accompagnés au besoin et les aspects spécifiques à la

protection de l’enfant.

Outils de travail

Le formulaire d’évaluation rapide simplifié a été utilisé lors de cette mission (voir annexe). Ce formulaire

a permis de recueillir les données quantitatives et qualitatives sur le terrain pour avoir un aperçu global

Afade Blangoua Kobro Dougoumachi Sao

Nutrition/Santé 16 17 18 19 20

Education 3 8 6 12 15

Protection 2 5 13 14 10

WASH 1 7 4 11 9

C4D 21 24 25 23 22

Page 10: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 10

des besoins les plus urgents des populations et aussi la réponse multisectorielle qu’il faudra mobiliser

à court et à moyen terme.

3. Contexte et Analyse de la Situation

3.1 Afade/Makary

La localité d’Afadé se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-

Chari avec une population de 32 760 Habitants dont 15 495 enfants de moins de 18 ans (8 724

garçons et 6 771 filles). Avec les exactions de Boko Haram, le nombre d’IDPs est de 8 314 dont 3 583

hommes et 4 731 femmes. Le nombre de retournées et de réfugiés est respectivement de 2 267 et de

441. Les premiers IDPs se sont installés à Afade en 2014 (voir tableau ci-dessous).

Année IDPs Retournées Réfugiés nigérians

2014 1 318 0 0

2015 3 288 1 199 198

2016 3 708 556 202

2017/2018 0 512 41

TOTAL 8 314 2 267 441

CODAS, Avril 2018

Les IDPs viennent principalement des localités de Dagué, Mnijiédé, Holio, Nigué, Fadjefota, Klehé. Les

retournées viendraient de Maltam et Kousseri. La langue parlée par les autochtones est le Kotoko

tandis que les IDPs parlent principalement l’arabe choa et le Bornoi.

Les populations de Afade (autochtones et IDPs) vivent en harmonie et mènent surtout des activités

liées à l’agriculture et la vente de bois de chauffage.

3.2 Blangoua

Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri

sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse. La population totale

est de 27 600 habitants dont 13 510 enfants de moins de 18 ans (6 500 garçons et 7 010 filles). Suite

aux exactions de Boko Haram, la localité compte environ 13 000 IDPs qui viennent de Fotokol, Darak et

Hile Alifa et 1 507 retournées. La langue parlée par la population autochtone est le Kotoko alors que les

IDPs parlent en plus du Kotoko, l’arabe choa, le massa, le mousvoum, haoussa et Kanoumbou. Les

populations de Blangoua se consacrent principalement au petit commerce, pèche, élevage et

agriculture. Blangoua dispose d’un seul marché.,

3.3 Dougoumachi

Situé à moins de 5 kilomètres de Blangoua et longeant du fleuve Logone, Dougoumachi est une localité

de l’arrondissement de Blangoua. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de totale

Dougoumachi est de 10 800 habitants dont 6 355 enfants de moins de 18 ans (3 150 garçons et 3 205

filles), et vit les mêmes réalités sociologiques que celle de Blangoua. Dougoumachi compte 2 805 IDPs

dont 632 se sont déplacées suite au conflit avec Boko Haram et le reste à cause aux inondations. Les

retournées sont au nombre de 1 050 dont 471 liées aux inondations et le reste au conflit avec Boko

Page 11: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 11

Haram. Les langues parlées sont Kamoungou, arabe choa, mousvoum, Kotoko et massa. Les IDPs

parlent principalement le Kotoko et l’arabe choa et viennent de Makary. Les populations vivent

principalement du petit commerce, pèche, élevage et agriculture. Dougoumachi, n’a pas de marché, ni

de centre de santé.

CODAS, Avril 2018

3.4 Kobro

Kobro est une localité enclavée de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. La

population totale de Kobro est de 14 100 habitants. Les IDPs sont au nombre de 645 et viennent de

Fotokol, Darak et Hile Alifa. Il n’y a pas de retournées. Les langues parlées sont le Kotoko et l’arabe Choa.

Les populations se consacrent principalement au petit commerce, pèche, élevage et agriculture. Kobro

ne dispose pas de marché. Les populations de Kobro vivent principalement d’agriculture et ne disposent

pas de marché.

3.5 Sao/Goulfey

Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse.

Sao compte 1 700 habitants dont 763 enfants de moins de 18 ans (360 garçons et 403 filles). Le nombre

de IDPs est de 306 (105 hommes et 201 femmes). 255 IDPs sont arrivés à Sao en 2015 et le reste (51)

en 2016. Les IDPs viennent de Dagé, Afadé et Bodo.

Tableau : Les localités visitées.

Localités visitées Arrondissement Département

Afade Makary Logone et Chari

Blangoua Blangoua Logone et Chari

Dougoumachi Blangoua Logone et Chari

Kobro Blangoua Logone et Chari

Sao Goulfey Logone et Chari

Année IDPs (motifs) Retournées (motifs)

2012 1 102 (inondations) 0

2013 1 071 (inondations) 471 (inondations)

2014 632 (Conflit BH) 338 (Conflit BH)

2015 0 241 (Conflit BH)

2016 0 0

2017/2018 0 0

TOTAL 2 805 1 050

Page 12: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 12

4. Accessibilité

Le profil des menaces observés dans le département du Logone-Et-Chari reste volatile et imprévisible.

Le groupe terroriste connu sous le nom de l’Etat Islamique dans l’Afrique de l’Ouest (IEAO) sous le

commandement d’Abou Mousab Al Barnaoui maintient une bonne présence dans la région du Lac

Tchad. Considérant la nature de la géographie dans le département du Logone-et-Chari et le statut

actuel des infrastructures notamment l’état médiocre des routes qui empêche la réalisation adéquate

des opérations antiterroristes et par la suite représente un niveau faible des facteurs inhibiteurs. Ainsi,

des attaques récurrentes se produisent dans le département ciblant les forces de l’ordre camerounaises.

Ces attaques varient principalement entre des incursions et assauts armés (Sagme et alentours) ;

enlèvements ciblant les chefs des villages et autres personnes d’intérêt (arrondissement de Makari);

utilisation des engins explosifs ciblant des convois militaires sur la piste entre Fotokol et Maltam, etc.

Ainsi, le profil des menaces observé dans le département du Logone-et-Chari est apprécié à un niveau

élevé suivant l’intention établie de cibler les forces de l’ordre camerounaises y compris les

ressortissants camerounais et les nations unies dans le contexte de la réalisation de ces intentions

terroristes et criminelles. Ceci à travers la recrudescence des activités terroristes qui se produisent dans

un environnement à faibles facteurs inhibiteurs.

Il est bien de noter que des opérations militaires sont en cours dans la région et qui à un moment donné

a généré des risques de dommage collatéraux inacceptables qui par la suite interdisent un accès à la

zone pour les opérations humanitaires. Cependant, ce challenge a une faible probabilité d’occurrence

dans les zones d’interventions susmentionnées.

La criminalité est évaluée comme répandue dans la région. Ainsi, une dissémination potentielle des

armes peut permettre à des individus ou des groupes de conduire des agressions, embuscades, vols à

main armée, enlèvement et demande de rançon.

Au moment de l’écriture de ce document, selon les entretiens faits avec les populations cibles, les

actions des groupes armées EIAO et ou autres ne se substituent pas à l’Etat pour les taches de justice,

santé, éducation…etc.

Problème géographique, la localisation des villages rend l’accès difficile pendant la saison de pluies

spécifiquement étant donné que les villages sont liés par des pistes qui deviennent marécageuses et

rend les déplacements entre les villages susmentionnés très difficiles.

5. Information sur les populations affectées

Il ressort de l’entretien avec les femmes des localités de Afade, Kobro, Dougoumachi et Sao dans le

département du Logone et Chari, arrondissements de Makary, Blangoua et Goulfey ce qui suit:

o Résidences des IDPs et capacité d’hébergement :

Les IDPs résident dans les familles d’accueil, les logements mis à leur disposition par les familles et les

sites. La capacité d’hébergement selon les femmes est suffisante pour les ménages des communautés

hôtes mais insuffisante sur les personnes déplacées. Le nombre de personnes par abri varie de 7 à 13.

o Langues de communication et Intention de retour :

Page 13: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 13

Les principales langues de communication dans les localités de Afade, Kobro, Dougoumachi et Sao sont

le Kotoko, l’Arabe choa et le Borno (Kanuri). Les IDPs de Afade ont l’intention de retourner dans leur

village d’origine au Cameroun, tandis que celles de Kobro, Dougoumachi et Sao désirent rester dans

leurs localités d’accueil.

o Sources de revenu :

Les principales sources de revenu, sont l’agriculture l’élevage et la pèche. Les revenus sont à la baisse,

parce que d’une part les activités agropastorales sont affectées par la faible pluviométrie et d’autre

part l’insécurité limite les déplacements des populations et les échanges commerciales.

o Aliments de base et produits de première nécessité :

Les aliments de base sont le mil, le riz, le poisson et le gombo. Leur prix sur les marchés est en ce

moment à la hausse dans toutes les localités et leur niveau de stock sur le marché est faible à Afade,

Kobro et Dougoumachi. Le stock de ces denrées alimentaires dans les ménages de Afade et Sao est

faible et leur durée moyenne de couverture estimée varie de deux jours et à une semaine. Dans les

localités de Blangoua et Dougoumachi, les stocks dans les ménages des communautés hôtes sont

suffisants pendant une période d’environ 5 mois mais, il existe une période de soudure allant du mois

d’avril à septembre. Le nombre de repas consommés par jour qui était de 3 avant la crise a diminué

dans toutes les ménages des localités. Il est passé à deux repas journaliers à Kobro, Dougoumachi et

Sao et à un repas par jour à Afade. S’agissant des produits de première nécessité tels que le sucre et le

thé, les prix sur le marché sont à la hausse mais le stock reste normal dans toutes les localités. La

situation des ménages des IDPs est plus préoccupante que celle des ménages des communautés hôtes.

o Besoins en articles ménagers :

Les besoins exprimés en articles ménagers par ordre de priorité varient selon les localités. A Afade, il

s’agit des ustensiles de cuisine, du savon, de récipients pour stockage d’eau, des nattes et du

combustible pour la cuisson des repas. A Kobro ont été citées le savon, les nattes, les ustensiles de

cuisine, les vêtements, la MILDA et le récipient pour stockage de l’eau. A Dougoumachi, il est question

du savon et des nattes, tandis qu’à Sao on parle de nattes, savon, et huile de cuisine.

o Approvisionnement en eau, Utilisation de la latrine et Lavage des mains :

Dans l’ensemble, les ménages de toutes les localités visitées ne consomment pas toujours de l’eau

potable. A Afade, les sources d’approvisionnement en eau, en plus des forages utilisés en toutes saisons

pour la boisson et autres besoins sont les puits non aménagés qui sont aussi utilisés pour les mêmes

services en saison de pluie. Dans les localités de Kobro, Dougoumachi et Sao situées à proximité des

cours d’eau, les sources d’approvisionnement en eau citées plus haut, en plus des cours d’eau sont

utilisés pour tous les besoins.

S’agissant des latrines, la quasi-totalité des ménages utilisent des latrines non améliorées, parce qu’ils

n’ont pas accès aux matériels durables pour l’EAH. Par ailleurs, la défécation à l’air libre est pratiquée

lorsque le besoin de se soulager survient pendant les travaux dans les champs, le pâturage d’animaux,

la pèche et les déplacements hors des ménages.

Page 14: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 14

Quant au lavage des mains, l’application des techniques du lavage des mains et le respect des moments

clés de lavage des mains ne sont pas systématiques.

En somme, les pratiques d’hygiène de l’eau et d’assainissement ne sont pas toujours appliquées.

o Accessibilité des hôpitaux de district :

Les hôpitaux de district sont éloignés dans les localités visitées. Leur accès géographique est difficile

pendant la saison des pluies, à cause de l’état peu praticable des routes. Pour se rendre dans ces

hôpitaux, les populations utilisent le transport public, la voiture, la moto et le vélo.

o Education de l’enfant :

En plus du faible accès des enfants aux matériels scolaires, les femmes ont cité comme problème, la

déperdition scolaire et la discrimination pour l’accès des enfants et surtout de la fille à l’école, du fait

des familles nombreuses.

o Protection de l’enfance :

Les problèmes liés à la protection de l’enfance évoqués par les femmes sont le manque d’acte de

naissance et le mariage d’enfants. En effet, il a été rapporté dans toutes les localités visitées des cas de

mariages d’enfants ces trois derniers mois. Les femmes disent qu’à Afade, 3 à 4 filles sur 10 sont mariées

avant l’Age de 18 ans. Environ 89 cas de mariages d’enfants auraient été notées ces 3 derniers mois à

Kobro et 20 dans chacune des localités de Dougoumachi et Sao. En outre, la crainte d’enlèvement et

d’enrôlement des enfants par les groupes armés a été exprimée à Dougoumachi et Kobro.

o Logistique :

Les localités de Afade et Dougoumachi sont couvertes par le réseau de téléphone mobile du Cameroun

Nextel, la localité de Kobro, en plus du réseau de téléphonie mobile MTN du Cameroun reçoit les

réseaux et TIGO et AIRTEL du Tchad. Quant à Sao elle reçoit les réseaux MTN, Orange et Nextel du

Cameroun. Cependant, l’accès géographique à toutes ces localités pendant la saison de pluie est très

difficile.

o Besoins d’assistance exprimées par les femmes :

Les besoins d’assistance exprimés par les femmes sont par ordre de priorité variables selon les localités.

A Afade, il s’agit de l’assistance alimentaire, de l’accès à l’eau potable (forage) et de l’amélioration du

revenu des femmes pour organiser disent-elles, les mariages de leurs filles. A Kobro, il s’agit de

l’assistance alimentaire, de l’espacement des naissances des enfants, du forage, de l’amélioration du

revenu des femmes, de l’accès aux intrants agricoles et au circuit de commercialisation. A Dougoumachi,

les femmes ont cité la sécurisation des leurs déplacements et l’amélioration de leurs revenus. A Sao,

ont été évoqués, l’accroissement des activités commerciales et du revenu des femmes.

Page 15: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 15

6. Résultats de la Mission

6.1 Nutrition, Santé et VIH

6.1.1. Etat des lieux

6.1.1.1. Centre de sante intégré d’Afade

Afade compte une structure de soins le Centre de

Santé Intégré d’Afade (CSI). Ce CSI est appuyé au

niveau de la nutrition/santé par les ONG Action

Contre la Faim, et IEDA (partenaire de l’Unicef pour

les volets PCIMA communautaire et Alimentation du

nourrisson et du jeune enfant).

Le CSI d’Afade compte un grand bâtiment central

abritant les différents services (CNAS, consultation,

salle de soins, la maternité, le laboratoire…) et 4 lits

pour la mise en observation. Il bénéficie d’un point

d’eau et un bloc de 3 latrines. Les soins promotionnels, préventifs et curatifs y sont offerts avec l’appui

des partenaires (prise en charge des enfants de moins de 5 ans et les IDPs). Il n’y a pas de moyens roulant

pour la mise en œuvre du PMA en stratégies avancée y compris dans le site des populations déplacées

internes. La chaine de froid est alimentée par le gaz domestique qui fonctionne en fonction de la

disponibilité du gaz sur le marché. Le CSI d’Afade compte 5 personnels de santé dont le chef de centre

et 4 bénévoles appuyés par la communauté.

6.1.1.2. Centre de santé intégré de Kobro

Le CSI de Kobro est situé dans le district de santé de

Goulfey. Il comprend un bâtiment qui réunit en son

sein un centre nutritionnel ambulatoire et les

différents services de santé. Deux infirmiers y

dispensent des soins appuyés par quatre ASC.

6.1.1.3. Centre de santé intégré de Blangoua

L’aire de santé de Blangoua couvre 38 villages. Le CSI compte huit infirmiers dont deux sont formés sur

le protocole national PCIMA et sur l’ANJE. Le centre comprend 3 bâtiments, un point d’eau, un bloc de 4

latrines et 08 lits. Les soins promotionnels, préventifs et curatifs y sont offerts. Le centre dispose d’une

Vue de face du centre de santé intégré de Kobro

Vue de face du centre de santé intégré d’Afade

Page 16: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 16

moto qui permet la mise en œuvre du PMA en stratégies avancée. La chaine de froid est alimentée par

le gaz domestique.

6.1.1.4. CMA de Fotokol

L’aire de santé de Fotokol est dans le District de santé de Makary et couvre l’arrondissement de Fotokol

avec 59 villages. Elle compte deux structures de soins : le CMA de Fotokol et le CSI de Sagmé. Le CMA de

Fotokol a trois bâtiments, un point d’eau et un bloc de latrine. Le bâtiment principal a été endommagé

par la tornade en mai 2017 et les activités sont faites dans un petit bâtiment comportant trois pièces et

sert en même temps de magasin. Ce CMA comporte 10 lits. Les soins promotionnels, préventifs et

curatifs y sont offerts avec l’appui de l’ONG AHA (prise en

charge des enfants de moins de 5 ans y compris les IDPs). Il

compte 12 personnels de soins dont le chef de centre et les

11 infirmiers. Parmi les 11 infirmiers 6 sont recrutés par

l’arrondissement de Fotokol. Cette structure n’est pas un

site de PTME, elle fait le test de diagnostic rapide et réfère

les femmes enceintes testées séropositive à l’hôpital de

district de Makary. Par ailleurs, de par la proximité avec

Afade, les patients nécessitant des soins médicaux

particuliers pourraient être référés dans ce CMA.

6.1.2. Assistances actuelles

6.1.2.1. Afade/Makary

A Afade, dans le domaine de la santé l’ONG IEDA sous financement de l’Unicef apporte un appui dans le

volet communautaire de la PCIMA et la promotion de l’ANJE. Le centre nutritionnel ambulatoire est

fonctionnel et a admis au mois de Mars 2018, 02 enfants malnutris aigue sévère. Au niveau des

indicateurs de performance, le taux de guérison est 100% contre 0% de taux d’abandon. Les enfants MAS

avec complication sont référés au CNTI de l’hôpital de district de Goulfey.

Un dépistage a été conduite par les ASC du CNAS au niveau des site des personnes déplacées internes

du 12 au 16 avril 2018.

Tableau 1 : Critères utilisés pour la l’identification et la classification des cas

Critères Classification Action

PB rouge (< 115 mm) et/ou présence

d’œdèmes bilatéraux

Malnutrition aiguë

sévère

Les enfants sont référés

vers le CNAS

PB jaune

(≥ 115 mm et < 125 mm)

Malnutrition aiguë

modérée

Les enfants sont référés

vers le site de BSFP

PB vert

(> 125 mm)

Statut nutritionnel

normal

Pas de référencement

Vue de face partielle du CMA de Fotokol

Page 17: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 17

Résultats

Les résultats suivants doivent être interprétés et utilisés avec précautions car un dépistage massif n’a

pas valeur d’enquête nutritionnelle.

Tableau 2 : Résultats du dépistage -Avril 2018 (site des IDPs d’Afade)

Le dépistage fait au site des déplacés d’Afade montre un taux de MAS à 1,96% et un taux de MAM à

4,18%. Neuf des enfants MAS dépistés étaient déjà prise en charge au niveau du CNAS d’Afade, les six

autres ont été référés pour prise en charge.

6.1.2.2. Blangoua

A Blangoua, l’ONG AHA, partenaire nutrition de l’UNICEF, intervient pour apporter un appui également

dans les volets communautaires de la PCIMA et l’ANJE depuis Aout 2017. Dans le cadre de ses activités,

chaque mois, le centre fait 150 à 200 consultations, 10 à 17 accouchements. C’est un centre PTME qui

dispose des intrants nécessaires pour cette stratégie. Le CNAS est fonctionnel, il a admis le mois dernier

23 enfants avec un taux de guérison de 100%.

6.1.2.3. Dougoumachi

Dans ce village situé à 2 km de Blangoua il n’y a pas de centre de santé, mais il est couvert par les activités

communautaires de l’ONG AHA. Les enfants y sont dépistés et référés vers le CNAS de Blangoua, les

femmes et les hommes reçoivent des sensibilisations sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant.

6.1.2.4. Kobro

Le centre de santé est appuyé au niveau du volet communautaire de la PCIMA et de la promotion de

l’ANJE par l’ONG AHA. Le CNAS est fonctionnel et les cas d’enfants MAS avec complication sont transférés

à l’hôpital de district de Mada. Quatorze enfants ont été admis au CNAS le mois de mars 2018 avec zéro

sorti guéri.

6.1.2.5. Sao/Goulfey

Sao qui est situé en environ 7 km du centre de santé de Mara, bénéficie au niveau communautaire de

l’appui de l’ONG IEDA qui couvre tout le district sanitaire de Goulfey. Il bénéficie également des

interventions en stratégie avancées. Cependant la distance par rapport du CSI de Mara ou par rapport à

l’hôpital de district de Goulfey constitue un réel frein à l’accès aux soins de santé des populations.

MAS MAM OK

critères

Type de population

Oed PB<115 Total 115≤PB<125 PB ≥125

IDPs 0 15 15 32 717

% 19,63% 4,18% 93,84%

Total screen 764 IDPs

Page 18: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 18

6.1.2.6. Fotokol

Le CMA de Fotokol offre les soins promotionnels, préventifs et curatifs à travers les PMA aux populations

avec l’appui des partenaires. Cependant le centre ne dispose pas de moyens roulant pour la mise en

œuvre du PMA en stratégies avancée y compris dans le site des populations déplacées internes. La chaine

de froid est alimentée par le gaz domestique.

Dans le domaine de la nutrition, l’ONG SDA sous financement Unicef à l’instar de tout le district sanitaire

y apporte un appui dans le domaine communautaire de la PCIMA. Egalement l’ONG ALIMA apporte un

appui au niveau de PCIMAS. Le CMA de Fotokol enregistre une moyenne de 20 consultations, la maternité

quant à elle, enregistre 12-15 accouchements par mois. Les pathologies les plus fréquentes sont le

paludisme, les infections respiratoires aigües, les gastro-entérites, et les autres affections. Le PEV de

routine est fait en stratégies fixes et avancées avec tous les antigènes du programme élargi de vaccination.

6.1.3. Gaps et recommandations

La présence des partenaires dans le domaine de nutrition et santé dans les districts sanitaires visités

(Goulfey, Mada et Makary) s’est renforcée en 2017 par l’arrivée des ONG ALIMA et ACF. L’Unicef à

travers des partenariats stratégiques a pu renforcer le volet communautaire de la PCIMA et la

promotion de l’ANJE à l’échelle de ces districts en finançant les ONG AHA, SDA et IEDA.

Cependant force est de constater que certains besoins restent toujours non couverts. C’est pourquoi

les recommandations ci-après sont formulées :

o Renforcer les capacités des ressources humaines dans les structures de santé de cette zone

(Médecins, infirmiers, techniciens de laboratoire et sages-femmes) ;

o Doter les centres médicaux d’arrondissent en ambulance pour l’évacuation des malades ;

o Faire le plaidoyer pour le renforcement de chaine de froid en privilégiant les réfrigérateurs à

énergie solaire ;

o Faire un plaidoyer pour la réhabilitation de la toiture du CMA de Fotokol.

6.2 Education

6.2.1 Etat des lieux

6.2.1.1 Afade/Makary Afade comme tant d’autres villages du département du Logone et Chari a été affecté par les mouvements

des populations dans les deux sens. Des déplacements dans un premier temps puis un mouvement de

retour. Parmi les services sociaux de base, le secteur de l’éducation a été sérieusement affecté. Selon les

témoignages des enseignants et parents interrogés au cours de l’évaluation l’effectif des élèves aurait

été chuté de près de 27% de 1 500 élèves avant la crise à 1 100 élèves actuellement.

Il faut dire que Afade dispose de 5 établissements scolaire dont 2 groupes scolaires primaire public 1 et

2, une école primaire privée franco-arabe, une école maternelle et un collège d’enseignement secondaire.

Les deux groupes scolaires primaires, l’école maternelle et le collège fonctionne actuellement. L’école

Page 19: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 19

privée Franco-arabe n’est pas fonctionnelle. Les 2 écoles primaires Groupe 1 et Groupe 2 sont dans une

même enceinte. Au niveau des deux groupes scolaires publics primaires, il y’a au total 1 100 élèves

encadrés par 5 enseignants et il y’a un directeur déchargé. On note que 6 des 12 classes sont occupées

complètement par des militaires. Une classe parmi les 6 autres à un enseignant militaire qui est toujours

en tenue et avec l’arme accrochée (ce qui met les enfants dans une situation de psychose et de risques

de toutes sortes). Selon les informations recueillies sur le terrain, il existe un camp militaire construit par

l’Etat se situant non loin de l’école et qui serait non opérationnel. Les Ecoles Groupe 1 et 2 comptent 295

IDPs dont 167 garçons et 128 filles.

6.2.1.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro

L’arrondissement de Blangoua comptabilise 03 écoles maternelles et 38 établissements dont 30 Ecoles

publiques primaires, 06 écoles privées primaires, 1 lycée et 1 centre formation professionnelle. L’effectif

total des élèves des écoles maternelles et primaires est de 14 850 dont 5 530 filles et 9 320 garçons.

Parmi ces effectifs il y’a 683 élèves IDPs dont 246 filles. Ces élèves sont encadrés par 69 enseignants dont

9 femmes, ce qui donne un ratio de 1 enseignant pour 215 élèves, très loin du standard national de 1

enseignant pour 60 élèves. Dans l’arrondissement de Blangoua, le secteur de l’éducation a connu

également des perturbations surtout avec l’arrivée des IDPs qui a par endroit fait accroitre les effectifs

de élèves pendant que le nombre des enseignants n’a pas connu une augmentation. Cette situation sans

nul doute affecte la qualité de l’éducation fourni aux enfants.

6.2.1.3 Sao/Goulfey

La situation éducative dans le village Sao parait très délicate en dépit de la volonté des parents de faire

scolariser les enfants. L’unique école primaire de Sao dispose d’une seule de classe en dur et de deux

salles construites en matériaux provisoire dont l’une en argile et l’autre en paille. L’école est à cycle

complet elle compte 466 élèves dont environ 40% des filles qui sont encadrées par 3 enseignants soit un

ratio de 155 élèves pour un enseignant. Il existe une association des parents d’élèves dynamique à

entendre parler les personnes interrogées. Il convient de noter que dans l’enceinte de cette école il y’a

un chantier constitué d’une bonne fondation en matériaux durable d’un bâtiment de deux salles

inachevées. La communauté selon le Président de l’APEE est disposée à fournir une contrepartie pour la

finalisation du bâtiment. Cette contribution peut être valorisée en sable, eau et du gravier.

6.2.2 Assistances actuelles

6.2.1.1 Afade/Makary

En février 2017, UNICEF a appuyé la formation de 6 enseignants en Appui Psychosocial, Réduction des

risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. En plus à la rentrée scolaire 2017-2018

UNICEF à travers la délégation départementale de l’éducation de base du Logone et Chari a distribué les

fournitures scolaires composées essentielles des cahiers, crayons, stylo, tailles, règles et ardoises aux

élèves de l’école primaire de Afade.

6.2.1.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro

L’une des stratégies adoptées par le secteur de l’éducation en réponse à la gestion des traumatismes

vécus par les enfants dans les zones affectées, c’est d’assurer la formation en Appui Psychosocial des

Page 20: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 20

enseignants. Ainsi, UNICEF a soutenu la formation de 69 enseignants dont 9 femmes en Appui

Psychosocial, Réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. En plus à la

rentrée scolaire 2017-2018 UNICEF à travers la délégation départementale de l’éducation de base du

Logone et Chari a distribué les fournitures scolaires composées essentielles des cahiers, crayons, stylo,

tailles, règles et ardoises aux élèves de l’arrondissement de Blangoua.

6.2.1.3 Sao/Goulfey

En octobre 2017, le programme éducation de l’UNICEF a appuyé la formation de 5 enseignants de l’école

Sao, en Appui Psychosocial, Réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines.

6.2.2 Gaps et recommandations

6.2.2.1 Afade/Makary

Le problème d’enseignant se pose avec acuité dans le village Afade, afin d’atteindre une éducation de

qualité, il est important de combler ce gap. Il est vrai que les salles de classe existent à Afade, mais leur

occupation par les militaires devient une entrave et met les enfants dans une situation de pléthore,

environ 155 élèves par salle de classe alors qu’il y’a des bâtiments existants. En plus il y’a un problème

des fournitures scolaires et des matériels didactiques pour les enseignants. La localité accueille des IDP

depuis 2014, mais la mission n’a pas pu dénombrer les enfants IDP qui n’ont pas accès à l’école compte

tenu des contraintes sécuritaires sur le terrain.

Eu égard aux gaps constatés, l’on recommande ce qui suit :

o Plaidoyer auprès du Gouverneur de la région de l’Extrême Nord pour l’application de la note

sur le ‘’safe school’’ signée par madame le MINEDUB en novembre 2017

o Sensibiliser les militaires pour intégrer leur camp à Afade et libérer les salles des classes

occupées afin de décongestionner l’école

o Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves des écoles de Afade

6.2.2.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro

Dans l’arrondissement de Blangoua comme dans les autres arrondissements de l’Extrême Nord, le

problème d’enseignants se pose avec acuité, à cela s’ajoute le problème d’infrastructures et des

matériels d’enseignement et d’apprentissage. L’on recommande ce qui suit:

o Plaidoyer auprès du MINEDUB pour l’affectation des enseignants afin de combler le gap

existant de 68 enseignants

o Construire 8 salles de classes semi-permanente dont 4 à Dougoumachi et 4 à Blabline pour

accueillir le surplus d’élèves dans les écoles notamment les enfants IDP.

o Distribution des matériels scolaires pour les élèves et des matériels didactiques aux enseignants

6.2.2.3 Sao/Goulfey

Au regard du problème d’enseignant qui se pose à Sao dont 3 seulement qui tiennent les 466 élèves, il

y’a une nécessité de palier à ce gap. En plus le problème d’infrastructure scolaire nécessite d’être prise

Page 21: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 21

en compte et résolu surtout avec une approche participative de la communauté qui a démontré l’esprit

de partenariat. Il est clair que les enseignants ainsi que les élèves ont des besoins énormes en matériels

d’enseignements et d’apprentissage respectivement. Afin de répondre aux besoins éducatifs

fondamentaux des élèves de Sao, il est recommandé ce qui suit :

o Plaidoyer auprès du MINEDUB en vue de l’affectation de 3 enseignants

o Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves et du matériel didactique aux

enseignants

o Etablir le partenariat avec les parents pour la finition des deux salles de classe inachevée à

l’école de Sao.

6.3 Protection de l’Enfant

6.3.1 Etat des lieux

6.3.1.1 Afade/Makary

La localité d’Afadé se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-Chari

comme la plupart des localités de ce département, elle enregistre des indicateurs de protection de

l’enfance assez critiques. Il s’agit essentiellement du mariage des enfants, l’enregistrement des

naissances, la problématique des enfants handicapés.

Cette situation s’explique par l’absence des structures de l’Etat dans cette localité. Les rares structures

existantes sont installées au chef-lieu de l’arrondissement.

La crise avec l’accueil des déplacés dans cette localité a fait naitre d’autres problématiques de protection

de l’enfant à savoir : le risque d’enlèvement des enfants, la séparation familiale, la perte des pièces d’état

civil pendant les déplacements. La situation a été exacerbée par le conflit dont les corollaires sont les

déplacements de populations, les pressions sur les ressources économiques et sociales et l’émergence

d’autres problèmes de protection de l’enfant à savoir :

o La séparation familiale (enfants non-accompagnés et enfants séparés) ;

o La détresse psychosociale liée à la peur d’enlèvement des enfants ;

o Le mariage des enfants ;

o L’occupation d’une partie de l’école primaire par les militaires qui en ont fait leur base.

6.3.1.2 Blangoua

Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri

sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse, tout

l’arrondissement de Blangoua regroupant dans cette évaluation les localités comme Blangoua,

Dougoumachi et Kobro, constitue un frein aux interventions des acteurs humanitaires en général et de

la protection de l’enfance en particulier.

En effet, à l’instar de toutes les localités du Logone-et-Chari, Blangoua ne se soustrait pas aux défis de

protection avant et pendant la crise. Même en sa qualité de chef-lieu d’arrondissement, il n’existe

aucun centre social intervenant dans cette localité. Le bureau d’état civil offre des services

d’enregistrement des naissances mais avec de sérieux problèmes de ruptures de registres et de

Page 22: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 22

transmission régulière des déclarations de naissances par les formations sanitaires. En dehors de

CODAS-Caritas, partenaire de l’UNICEF déployé dans cette localité depuis Février 2018 qui intervient

avec 02 travailleurs sociaux, aucun autre acteur de protection de l’enfant. Les services de protection de

l’enfant était donc presque inexistant avant l’arrivée de CODAS et à présent ils restent limités compte-

tenu des faibles ressources mises à la disposition de cette ONG par l’UNICEF.

Selon les déclarations des populations rencontrées, il y aurait 13 000 déplacés internes dont environ

60% sont tous dans des familles d’accueil y compris des enfants. Le nombre élevé de déplacés internes

à Blangoua s’explique par le fait de sa stabilité depuis le déclenchement de la crise. Les problèmes

essentiels de protection de l’enfant relevés par les populations rencontrées se résument à :

o L’enregistrement des naissances : ce problème chronique est aggravé par la crise avec une

demande de certificats de naissance qui dépassent les capacités de la mairie qui est en

constante rupture de registres d’enregistrement des naissances. Par ailleurs, beaucoup

d’actes sont établis sans que les parents ne viennent les chercher, comme corollaire

l’entassement d’actes de naissances gardés dans des conditions rustiques et favorables à

leur détérioration ;

o Le mariage des enfants : Perçu par la communauté comme un fait normal, le mariage des

enfants est courant et tolérable à Blangoua. Cette situation s’est aggravée avec la flopée

de déplacés internes dans cette localité. En effet, pour assurer leurs besoins existentiels et

sous un faux prétexte de la région, les filles sont données en mariage à bas-âge. Ce

phénomène touche essentiellement les filles âgées de 13 à 17 ans. Une conséquence

directe de ce phénomène est le fort taux de déscolarisation des filles dont l’effectif décroit

au fur et à mesure qu’on évolue dans les classes supérieures ;

o La détresse psychosociale : Ce problème a été justifié par l’inexistence d’activités

récréatives pour les adolescents et jeunes (scolarisés et déscolarisés) qui, très tôt,

s’adonnent à des pratiques peu recommandables. Les enfants, ne bénéficiant d’aucun

accompagnement psychosocial sont livrés à eux-mêmes y compris leurs parents qui sont

aussi ‘’démissionnaires’’ et adoptent des comportements fatalistes quant à l’avenir des

enfants.

6.3.1.3 Dougoumachi

Situé à moins de 5 kilomètres de Blangoua et longeant du fleuve Logone, Dougoumachi est une localité

de l’arrondissement de Blangoua. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de

Dougoumachi vit les mêmes réalités sociologiques que celle de Blangoua.

Il n’existe aucune structure étatique de protection de l’enfant, encore moins un centre secondaire d’état

civil. Les enregistrements des naissances se font à la mairie de Blangoua. Aucune structure du MINAS, ni

du MINPROFF n’intervient dans cette localité. En dehors de CODAS-Caritas, partenaire de l’UNICEF ayant

récemment démarré ses activités dans cette localité, aucune ONG de n’intervient dans cette localité.

Cette situation a fait émerger certaines problématiques de protection de l’enfant à savoir :

o L’exploitation économique des enfants : A Dougoumachi, avant la crise beaucoup d’enfants

étaient impliqués dans des activités agricoles développées par leurs parents à savoir les travaux

champêtres, l’élevage et la pêche.

Page 23: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 23

o Le mariage des enfants : c’est une pratique courante dans la localité de Dougoumachi avant la

crise. Cependant, la flopée de déplacés internes dans la localité a aggravé la situation avec des

adolescentes désœuvrées y compris les scolarisées et les déscolarisées qui ne font rien et ne

sont prêtes qu’au mariage ;

o L’accompagnement psychosocial des enfants : Ceci s’explique par l’inexistence

d’infrastructures communautaires de soutien psychosocial de groupe. L’oisiveté des

adolescents et jeunes les exposent à des risques de délinquance juvénile, d’exode rurale et de

recrutement par les groupes armés

6.3.1.4 Kobro

Kobro est une localité de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. Cette localité

très enclavée ne dispose d’aucune structure de protection des enfants. Même la déclaration des

naissances se fait à Blangoua situé à près d’une trentaine de kilomètres. Aucune ONG n’intervenait dans

cette localité jusqu’en février 2018 au moment où sous financement de l’UNICEF, l’ONG CODAS s’y est

installée avec deux travailleurs sociaux pour des activités de protection de l’enfant.

Suit à l’assemblée villageoise que nous avions eue avec les communautés et au regard de la

documentation de CODAS, les problèmes de protection des enfants relevés sont les suivants :

o Difficultés d’enregistrement des naissances : Ce problème se justifie par le fait que les

familles doivent forcement se rendre à Blangoua pour la déclaration des naissances. Mieux,

la déclaration n’est pas gratuite dans les faits et les familles ont des difficultés à y faire face.

Ceci conduit à la déscolarisation des enfants qui n’arrivent pas à passer les examens faute

d’acte de naissance. La situation a été aggravée par la crise ou les moyens de subsistance

ont considérablement diminué avec la flambée des prix des produits alimentaires ;

o Le risque d’enrôlement des adolescents et jeunes qui se justifie par l’exode rural développé

dans cette localité du fait du manque d’opportunités de formation pour les adolescents et

jeunes, situation aggravée par la crise ;

o Le mariage d’enfants qui est un fait courant dans la localité et qui s’est accentué avec la

crise.

6.3.1.5 Sao/Goulfey

Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse.

Cette localité n’a jamais connu d’attaques de Boko haram mais subit les affres de cette crise.

Aucune structure étatique et non-étatique de protection de l’enfant ne s’est jamais rendue dans cette

localité dans laquelle certaines problématiques de protection de l’enfant ont été aggravées par la crise

au nombre desquelles nous pouvons citer :

o Le mariage des enfants qui a lieu entre 13 et 14 ans. Même si le Lamido déclare avoir

maitrisé le phénomène depuis quelques années, les croisements d’information font état de

ce que le phénomène a repris surtout avec l’arrivée des IDPs accueillis dans le village ;

o L’exploitation économique des enfants notamment dans la fabrication des briques ;

o La détresse psychosociale due à la limitation des enfants et la peur d’enlèvement relayée

dans la localité ;

Page 24: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 24

6.3.2 Assistances actuelles

6.3.2.1 Afade/Makary

A Afadé, deux partenaires assurent tant bien que mal la protection des enfants. Il s’agit de l’ONG locale

ALDEPA, partenaire de l’UNICEF et de l’ONG Plan International. Les interventions d’ALDEPA sous

financement de l’UNICEF, couvre plusieurs localités de Makary y compris Afade. Il s’agit de Makary centre,

Mali, Dor, Tchoukio, Welio, Mada Biamo, Bodo, Maltam, Blame; Madjo, Galmé, Goslo/Sarah, Tilde,

Bodo et Afade. Ces interventions impactent 245 enfants déplacés des deux sites (115 filles et 130

garçons) et 63 enfants de la communauté hôte (28 filles et 35 garçons). 24 enfants séparés identifiés sur

les deux sites bénéficient d’une prise en charge transitoire.

6.3.2.2 Blangoua

A Blangoua, seule l’ONG CODAS, partenaire de l’UNICEF, intervient pour la protection depuis la fin du

mois de février 2018. Les interventions, développées par deux travailleurs sociaux affectés dans cette

localité, sont encore à leur début et ont consisté à mettre en place les structures communautaires pour

une réponse adéquate et durable.

En effet, le partenaire a déjà permis de mettre en place deux réseaux communautaires de protection des

enfants de 40 membres dont 10 femmes. 4 clubs d’adolescents composés de 80 membres (26 filles et 54

garçons) sont aussi mis en place. L’ONG mettra aussi en place un espace ami d’enfants dans la plus grosse

agglomération du village.

6.3.2.3 Dougoumachi

Tout comme à Blangoua, seule l’ONG CODAS avec le financement de l’UNICEF intervient dans cette

localité pour la protection de l’enfance dans le cadre du projet PBSO. Les activités de l’ONG conduites

par deux travailleurs sociaux affectés dans la localité ont démarré en février 2018 et pour l’instant ce

sont les dispositifs communautaires qui sont mis en place. Il s’agit de deux Réseaux Communautaires de

Protection de l’enfant (RECOPE) dont un à Dougoumachi centre composé de 20 membres (12 hommes

et 8 femmes) et un autre à Balbine et Bache composé de 7 femmes et 13 hommes. En outre, il y a aussi

4 clubs d’adolescents qui ont été mis en place avec 80 membres (40 filles et 40 garçons).

6.3.2.4 Kobro

A Kobro aussi, seule l’ONG CODAS intervient depuis peu avec pour l’instant de structures

communautaires à savoir deux RECOPE dont un à Bermussa/chaoue/kobro centre composé de 8 femmes

et de 12 hommes et 1 à Abinkro/Serouabou/Saboura/Naaga/Ndarabaya composé de 6 femmes et de 14

hommes. Il y a aussi 4 clubs d’adolescents de 80 membres (51 garçons et 29 filles).

6.3.2.5 Sao/Goulfey

A Sao, aucune intervention de protection de l’enfant n’a été menée depuis le début de la crise

nonobstant les problèmes de protection relevés dans cette localité et énumérés plus loin.

Page 25: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 25

6.3.3 Gaps et recommandations

6.3.3.1 Afade/Makary

Sous financement de l’UNICEF, notre partenaire ALDEPA intervient dans plusieurs localités de Makary y

compris Afade. Il s’agit de Makary centre, Mali, Dor, Tchoukio, Welio, Mada Biamo, Bodo, Maltam, Blame,

Madjo, Galmé, Goslo/Sarah, Tilde, Bodo et Afade.

Plus loin, nous avions relevé les interventions d’ALDEPA dans l’arrondissement de Makary mais force est

de constater qu’il n’y a pas un focus sur la localité d’Afade qui enregistre cependant un nombre assez

élevé d’enfants déplacés internes. Il n’existe aucun espace ami d’enfants fixes construits sur ce site car

les ressources allouées à ALDEPA ne l’ont pas permis.

A en croire aussi les populations déplacées, ces interventions ne touchent qu’un petit nombre d’enfants

déplacés des deux sites d’Afadé. Mieux les enfants de la communauté hôte ne bénéficient pas d’activités

de protection.

Au vu de tout ceci, nous faisons les recommandations ci-après :

o Construire un Espace Ami d’enfants sur le site de déplacés ou entre la communauté et le

site afin de prendre en compte aussi bien les enfants de la communauté que ceux du site

de déplacés ;

o Renforcer l’identification, la prise en charge alternative et la réunification familiale des

enfants non-accompagnés et séparés ;

o Faire le plaidoyer en vue de la libération des salles de classe occupées par les militaires ;

o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le

genre notamment le mariage des enfants.

6.3.3.2 Blangoua

Les interventions en cours et celles planifiées par la seule ONG CODAS intervenant à Blangoua ne

pourront pas combler les besoins en protection de l’enfant relevés dans cette localité.

Au vu des problèmes de protection relevés plus loin, nous pouvons recommander de :

o Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations

de Blangoua ;

o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le

genre notamment le mariage des enfants ;

o Renforcer les capacités matérielles et techniques du personnel d’état civil en vue de

l’accroissement du taux d’enregistrement des naissances notamment des enfants des

familles déplacées internes.

6.3.3.3 Dougoumachi

A Dougoumachi, les interventions de CODAS seule dans son format ne pourraient couvrir les besoins de

protection des enfants. Aussi, sur la base des problèmes relevés plus loin, nous recommandons les

interventions ci-après :

Page 26: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 26

o Développer des activités de formation des adolescents et jeunes déscolarisés et non-

scolarisés ;

o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et

adolescents ;

o Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations

de la localité.

6.3.3.4 Kobro

En prenant les interventions déjà en cours par CODAS dans cette localité, il apparait clairement un gap

en termes de réponse aux problèmes de protection relevés plus loin. Ces gaps seront comblés à travers

les recommandations ci-dessous :

o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le

genre notamment le mariage des enfants.

o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et

adolescents ;

o Mettre en place au moins deux Espaces amis des enfants.

6.3.3.5 Sao/Goulfey

A Sao, le terrain de la protection de l’enfant est totalement vierge et Il n’y aucune intervention de

protection de l’enfant. En conséquence, pour répondre aux besoins de protection des enfants dans cette

localité, nous recommandons les actions ci-dessous :

o Mettre en place, former et appuyer les structures communautaires de protection de l’enfant

(RECOPE, Clubs d’adolescents, etc.)

o Assurer la prise en charge psychosociale des enfants de la communauté à travers un EAE ;

o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents

o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre

notamment le mariage des enfants.

Page 27: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 27

6.4 WASH

6.4.1 Etat des lieux

✓ Alimentation en eau potable

6.4.1.1 Afade/Makary

Afadé dispose de 36 forages équipés de pompes

manuelles inégalement réparti. Parmi ceux-ci, 27 sont

fonctionnels et fournissent l’eau potable à une

population estimée à 32 760 personnes. Soit un taux

d’accès estimé à 20,60%. Cette faible couverture

oblige les populations à utiliser les sources alternatives

tels que les puits à ciel ouvert et les mayos malgré les risques élevés d’attraper une maladie liée à la

consommation d’eau souillée. Face à ce tableau peu reluisant de la situation en communauté, les

institutions semblent mieux loties. Sur les cinq écoles que comptent Afadé, seule une n’a pas de point

d’eau. Au centre de santé, un forage fonctionnel est disponible. Les écoles primaires publics Groupe 1 et

2 disposent de 4 latrines prises par les militaires installées dans ces écoles. Ce qui fait que les élevés

défèquent dans l’enceinte de ces écoles.

6.4.1.2 Blangoua

Les 27 600 habitants de Blangoua dispose de 55

forages parmi lesquels 45 fonctionnels pour leur

besoin en eau potable. Soit taux de couverture des

besoins estimé à 40,8%. Mis à part ces points d’eau

aménagés, les puits à ciel ouvert et cours d’eau

saisonniers sont également utilisés.

6.4.1.3 Dougoumachi

Pour l’approvisionnement en eau potable, la

population de Dougoumachi estimée à 10 800

personnes dispose de trois forages équipés de

pompes à motricité humaines. Deux sont fonctionnels et un en panne. Pour chacun de ces forages, il

existe un Comité de Gestion qui s’occupe essentiellement de l’entretien et de la maintenance des

pompes. Concernant le forage en panne, il est ressorti des échanges que le COGES ne dispose pas encore

des ressources suffisantes pour la prise en charge des frais de réparation. Il dispose de 3 écoles (2 avec

des latrines et 1 sans latrines).

Cependant, il a été relevé que certaines personnes utilisent également l’eau du fleuve Logone pour

différents usages (cuisine, boisson, ménages, vaisselle…).

Forages devant le Sultanat d’Afadé

Forage réhabilité à Dougoumachi

par CODAS avec l’appui de l’UNICEF

Page 28: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 28

6.4.1.4 Kobro

Pour leurs besoins en eau potable, les 14 100 habitants de Kobro utilisent les 16 forages fonctionnels

parmi les 22 forages existants. Soit un taux de couverture estimé à 28 %. Des comités de gestion,

composés majoritairement des femmes existent pour chacun des forages. Malheureusement leurs

incapacités sont à déplorés face aux pannes actuelles des forages en raison du coût très élevés des frais

de réparation.

6.4.1.5 Sao/Goulfey

Pour l’approvisionnement en eau potable, les 1 700 habitants de Sao disposent de quatre forages équipés

de pompes à motricité humaines tous sont fonctionnels. Soit un taux d’accès de 58, 82 % . Un seul comité

de gestion existe dans le village. Il a été mis en place par PUI lors de la réhabilitation d’un ouvrage.

✓ Hygiène et assainissement

Dans toutes les localités visitées, la plupart des ménages disposent des latrines dont l’entretien présente

beaucoup de limite. La défécation à l’air libre bien que décriée par tous est une réalité aussi bien en

communauté que dans les écoles, surtout celles ne disposant pas de latrine. La situation des latrines dans

les écoles est présentée dans le tableau ci-dessous donnant un aperçu du nombre d’école sans latrines.

Localités Nombre d’écoles existantes Nombre d’écoles sans latrines

Afadé 5 2

Dougoumachi 3 1

Kobro 6 1

Sao 1 1

En matière d’hygiène, le niveau de connaissance des bonnes pratiques est faible. Le lavage des mains au

moments critiques n’est pas systématique. Des limites sont également observées dans l’application de

l’hygiène sur la chaîne de l’eau en général.

6.4.2 Assistances actuelles

Localités Interventions menées Organisations

Afadé Réhabilitation des forages IRC

Formation des COGES

Gestion des déchets solides

Blangoua Réhabilitation forage IMC

Promotion de l’hygiène

Kobro Réhabilitation de forage CODAS/UNICEF

Dougoumachi Réhabilitation de forage CODAS/UNICEF

Sao Réhabilitation de forage PUI

Page 29: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 29

6.4.3 Gaps et recommandations

✓ Gaps

Les gaps ci-dessous ont été identifiés dans l’ensemble des localités

o Insuffisance des ouvrages d’alimentation en eau potable ;

o Inégale répartition des forages

o Insuffisance des latrines sexo spécifiques dans les écoles

o Fonctionnement des Comités de gestion d’eau

o Faible connaissance et application des bonnes pratiques WASH ;

✓ Recommandations

A la suite des gaps identifiés les recommandations ci-dessous sont proposées :

o Réhabilitation des 26 forages en panne ;

o Plaidoyer auprès de la Délégation Régionale de l’Eau et Energie pour la prise en compte des

besoins WASH des localités cibles lors des exercices de planification ;

o Promotion de l’hygiène et distribution de kits aux familles IDPs les plus vulnérables ;

o La mobilisation communautaire pour le bon fonctionnement des comités de gestion.

6.5 Communication pour le Développement (C4D)

6.5.1 Etat des lieux

Les structures de participation communautaire comprennent les Comités de santé, les APE et AME, les

RECOPE, les Associations, et Groupements d’initiative commune (GIC), les Comités de développement et

les regroupements informels des femmes en tontine. Les principales sources d’information des femmes

sont les chefs traditionnels (blama), les leaders des organisations de femmes, les mobilisateurs sociaux

et les chefs religieux. L’accès et l’utilisation de la radio par les femmes est très faible en ce sens qu’une

femme sur 10 écoute la radio.

Par conséquent, ces structures de participation communautaire et canaux de communication en dehors

de la radio, peuvent être mis à profit, pour toucher les femmes par les activités de communication de

proximité.

6.5.2 Assistances actuelles

L’ONG RESAEC et la DRMINPROFF EN, en partenariat avec UNICEF, a contribué à la promotion de 05 PFE

prioritaires, au renforcement de la paix et cohésion sociale et à l’éducation à la réduction des risques de

mines et restes de guerre. La consolidation des acquis de cette intervention, notamment la dynamique

communautaire est actuellement en cours de réalisation.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet PBSO en mars 2018, des partenariats avec CODAS CARITAS,

RESAEC et la DRMINPROFF EN sont en cours d’établissement, pour couvrir 20 localités des

arrondissements de Blangoua et de Goulfey parmi lesquelles Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey

centre, Goulfey Gana et Sao, en activités C4D de prévention des violences extrêmes. Il s’agira de la

Page 30: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 30

formation des journalistes, des jeunes reporteurs et des animateurs des groupes d’écoute active ; de la

production, diffusion et écoute des émissions radiophoniques ciblant entres autres les enfants hors du

système scolaire ; de la mise en place des clubs de théâtres et prestation des pièces de théâtres forum

dans les écoles ; de l’organisation des sessions de dialogue communautaire et de dialogue des

générations, de l’organisation des séances de causerie éducative. Cependant, la localité de Afade n’est

pas couverte par les activités C4D.

6.5.3 Gaps et recommandations

✓ Les gaps comprennent :

o Le faible engagement, leadership et participation communautaire ;

o La faible demande des services sociaux de base ;

o La faible adoption des normes sociales et pratiques familiales essentielles de survie et

développement de l’enfant.

✓ Les recommandations sont les suivantes :

o Renforcer l’engagement, le leadership et la participation communautaire

o Accroitre la demande et l’utilisation des services sociaux de base

o Promouvoir l’adoption des normes sociales et des pratiques familiales essentielles de survie et

de développement de l’enfant

Il convient de souligner que les interventions C4D en cours de réalisation et celles dont la mise en

œuvre est imminente dans les localités de Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey sont à capitaliser.

7. Partenaires opérationnels

Au cours de l’évaluation, les partenaires qui sont opérationnels sur le terrain sont:

Sections Partenaires Interventions Localités

Nutrition

o AHA o EIDA Relief

Appui au volet communautaire de la PCIMAS et promotion de l’ANJE

o DS de Mada o Tout le DS de Goulfey

Protection de l’enfant

o ALDEPA,

Protection des enfants en situation d’urgence (Espaces Amis d’enfants, clubs d’adolescents, dialogues intergénérationnels, identification et prise en charge des enfants non-accompagnés et séparés

Arrondissement de Makary ; Afade

o CODAS-CARITAS Protection des enfants en situation d’urgence (Espaces Amis d’enfants, clubs d’adolescents, dialogues intergénérationnels, identification et prise en charge des enfants non-accompagnés et séparés

Goulfey, Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Fotokol

o Centres d’état civil

Enregistrement des naissances et délivrance des actes de naissance

Blangoua, Goulfey centre, Dougoumachi

o Centre Social de Goulfey

Soutien aux enfants vulnérables ; Appui/renforcement des capacités des acteurs communautaires de protection de l’enfant

Plan International Afade

WASH IRC o Réhabilitation des forages o Formation des COGES o Gestion des déchets solides

Afade

Page 31: COOPERATION UNICEF CAMEROUN

Page | 31

Education o DDEB-LC o IAEB Blangoua o IAEB Goulfey o IAEB Makary

o Formation des enseignants et personnel de l’éducation en PSS, CDR-R et MRE ;

o Distribution des fournitures et matériels scolaires ; o Formation des enseignants en Education à la Paix, la

cohabitation pacifique (PBSO).

Afade, Blangoua, Dougoumachi, Koubro et Sao

C4D o DDPROFF o CODAS Caritas o RESAEC o Comités de suivi des

engagements du forum de gouverneur des arrondissements de Blangoua et Goulfey

o Radio FM Kousseri

o Renforcement des capacités des animateurs/volontaires communautaires,

o Organisation des séances de causerie éducative et de dialogue communautaire ;

o Mise en place et animation des clubs d’écoute active o Suivi de la mise en œuvre des engagements du forum

de gouverneur o Production et diffusion des émissions radiophoniques

sur les PFE, la paix et cohésion sociale, la prévention de l’extrémisme violent

o Mise en place des clubs et prestation de pièces théâtres forum dans les écoles

Blangoua Dougoumachi Kobro Goulfey Sao

8. Prochaines étapes :

o Partage du rapport avec les différents secteurs et les Agences des Nations Unies ; o Elaboration d’un plan de réponses interne à l’UNICEF en vue de porter assistance aux enfants

vulnérables ; o Mobilisation des ressources ; o Mise en œuvre du plan de réponses.