cooperation unicef cameroun
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COOPERATION UNICEF – CAMEROUN
********* BUREAU ZONE DE MAROUA
10 au 14 Avril 2018
RAPPORT D’EVALUATION DES BESOINS HUMANITAIRES DANS LE
DEPARTEMENT DU LOGONE ET CHARI
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Date 10 au 14 Avril 2018
Participants à la mission à Afade, Blangoua, Kobro, Dougourmachie, Sao/Goulfey
o Wally Badiane, Chief Field office
o Jean Michel Goman, Nutrition Specialist
o Benoit Daoundo, Child Protection Specialist
o Fadi Haddad, Security Field Specialist
o Sarhane Mahamat Khamis, Education Specialist
o Martine Ritouandi, C4D Specialist
o Gaetan Tounkap, Wash Officer
Participation à la rédaction du rapport d’évaluation multisectorielle
o Wally Badiane, Chief Field office
o Jean Michel Goman, Nutrition Specialist
o Benoit Daoundo, Child Protection Specialist
o Fadi Haddad, Security Field Specialist
o Sarhane Mahamat Khamis, Education Specialist
o Martine Ritouandi, C4D Specialist
o Gaetan Tounkap, Wash Officer
o Levis Kamgan, Monitoring and Evaluation Officer
Localités visitées
Région Département Arrondissement Localités
Extrême-Nord Logone-et-Chari
Makary, Blangoua, Goulfey Afade, Sao, Blangoua, Kobro, Dougoumachi,
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Liste des acronymes
ACF Action contre la Faim ALIMA Alliance for International Medical Action ALDEPA Action Locale pour un Développement Participatif et Autogéré ANJE Alimentation et Nutrition du Jeune Enfant AHA African Humanitarian Agency ASC Agent de Santé Communautaire EAE Espace Ami Enfants ENA Enfants Non Accompagnés EAH Eau Assainissement et Hygiène APEE Association des Parents d’Elèves et d’Enseignants BH Boko Haram CNAS Centre Nutrition Ambulatoire pour la prise en charge de la Malnutrition Aigüe Sévère CSI Centre de Santé Intégré CMA Centre Médical d’Arrondissement CNTI Centre de Nutrition Thérapeutique en Interne CNAS Centre Nutritionnel Ambulatoire Sévère CODAS-Caritas Comité Diocésain des Activités Sociales COGES Comité de Gestion (des points d’Eau) IDPs/PDI Personnes Déplacées Internes IEDA International Emergency Development Agency IRC International Rescue Comitee MAS Malnutrition Aiguë Sévère MAM Malnutrition Aiguë Modérée MILDA Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action MINEDUB Ministère de l’Education de Base ONG Organisation Non gouvernemental Oed Œdème PFE Pratique Familiale Essentielle PB Périmètre Brachial PBSO Peace Building Support Office PCIMA Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue PMA Paquet Moyen d’Activités PTME Programme de Prévention de la Transmission Mère-Enfant PUI Première Urgence International RECOPE Réseaux des Communautés de Protection de l’Enfant SMNI Santé Maternelle Néonatale et Infantile VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine WASH Water Sanitation and Hygiene
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Table des matières 1. Résumé Exécutif .................................................................................................................................. 6
2. Objectifs de la Mission ........................................................................................................................ 9
3. Contexte et Analyse de la Situation ................................................................................................... 10
4. Accessibilité ....................................................................................................................................... 12
5. Information sur les populations affectées ......................................................................................... 12
6. Résultats de la Mission ...................................................................................................................... 15
6.1 Nutrition, Santé et VIH .................................................................................................................... 15
6.2 Education......................................................................................................................................... 18
6.3 Protection de l’Enfant ...................................................................................................................... 21
6.4 WASH .............................................................................................................................................. 27
6.5 Communication pour le Développement (C4D) .............................................................................. 29
7. Partenaires opérationnels ................................................................................................................. 30
8. Prochaines étapes : ........................................................................................................................... 31
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Le Département du Logone et Chari
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1. Résumé Exécutif
Contexte Afin d’apporter une assistance coordonnée aux femmes et enfants vulnérables dans les localités d’Afade, Blangoua, Kobro, Dougoumachi, et Sao dans le département de Logone et Chari, l’équipe accompagnée du Field Security Specialist a procédé à une évaluation multisectorielle rapide des besoins humanitaires.
La localité d’Afade se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-Chari avec une population de 32 760 Habitants dont 15 495 enfants de moins de 18 ans (8 724 garçons et 6 771 filles). Avec les exactions de Boko Haram, le nombre d’IDPs est de 8 314 dont 3 583 hommes et 4 731 femmes. Le nombre de retournées et de réfugiés est respectivement de 2 267 et de 441.
Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse. La population totale est de 27 600 habitants dont 13 510 enfants de moins de 18 ans (6 500 garçons et 7 010 filles). Suite aux exactions de Boko Haram, la localité compte environ 13 000 IDPs qui viennent de Fotokol, Darak et Hile Alifa et 1 507 retournées.
Kobro est une localité enclavée de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. La population totale de Kobro est de 14 100 habitants. Les IDPs sont au nombre de 645 et viennent de Fotokol, Darak et Hile Alifa. Il n’existe pas de personne retournée dans le village.
Dougoumachi est une localité de Blangoua et est située à moins de 5 kilomètres de Blangoua sur le long du fleuve Logone. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de totale est de 10 800 habitants dont 6 355 enfants de moins de 18 ans (3 150 garçons et 3 205 filles). Elle compte 2 805 IDPs dont 632 se sont déplacées suite au conflit avec Boko Haram et le reste du fait des inondations. Les retournées sont au nombre de 1 050 dont 471.
Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse. Sao compte 1 700 habitants dont 763 enfants de moins de 18 ans (360 garçons et 403 filles). Le nombre de IDPs est de 306 (105 hommes et 201 femmes).
Alors que les opérations militaires sont en cours dans toute la région de l’Extrême Nord, les défis relatifs à l’accès humanitaire demeurent nombreux notamment la recrudescence d’attaques terroristes, incursions et assauts armés sans oublier l’enclavement des routes qui sera aggravé par des effets climatiques saisonniers perturbant, limitant ou interdisant certaines actions. Notons que les communautés hôtes dont les revenus sont issus principalement des activités agro-pastorales ont considérablement diminué en raison de la crise. Celles-ci disposent d’une faible capacité de logement des IDPs. Le faible accès aux services sociaux de base de qualité, y compris de protection des enfants, d’hygiène et d’assainissement ainsi que la persistance de certaines normes culturelles néfastes à la survie et au développement des enfants sont autant de préoccupations qui ont ayant fait l’objet des analyses, puis de la formulation des interventions d’assistance qui seront ensuite consolidées dans un plan de réponse humanitaire budgétisé pour chacune des localités visitées.
Etat des lieux et recommandations de l’évaluation
En matière d’accès aux soins de santé et nutrition, l’analyse fait état de lieux des problèmes liés aux infrastructures, aux équipements et aux ressources humaines malgré la présence des ONG ALIMA et ACF qui apportent leur assistance aux structures sanitaires. Ces problèmes ont un impact significatif sur l’offre des services aux populations. Il a donc été recommandé les actions suivantes : Renforcer
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les capacités des ressources humaines dans les structures de santé de cette zone – Doter les centres médicaux d’arrondissent en ambulance pour l’évacuation des malades – Faire le plaidoyer pour le renforcement de chaine de froid en privilégiant les réfrigérateurs à énergie solaire – Faire un plaidoyer pour la réhabilitation de la toiture du CMA de Fotokol.
Pour ce qui est de l’éducation de base, ce secteur a été particulièrement affecté par la crise qui sévit dans la région créant des traumatismes chez les enfants, des effectifs pléthoriques dans les salles de classes du fait de la présence des IDPs, etc. L’exemple d’Afade où 6 sur les 12 salles de classes des écoles publiques primaires (groupe 1 et 2) sont entièrement occupées par les militaires. C’est ainsi qu’en 2017, en réponse à la gestion des traumatismes vécus par ces enfants dans les zones affectées, l’UNICEF a appuyé la délégation départementale de l’éducation de base dans la formation des enseignants en Appui Psychosocial et sur la réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. Ceux-ci pourront aisément encadrer les enfants dans les écoles. L’évaluation rapide a permis de constater que plusieurs défis restent à relever au niveau des infrastructures, les ressources humaines, les fournitures scolaires, le matériel didactique, etc. et les actions suivantes ont été recommandées.
o Afade : Plaidoyer auprès du Gouverneur de la région de l’Extrême Nord pour l’application de la note sur le ‘’safe school’’ signée par madame le MINEDUB en novembre 2017 – Sensibiliser les militaires pour intégrer leur camp à Afade et libérer les salles des classes occupées afin de décongestionner l’école – Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves des écoles de Afade
o Blangoua, Dougoumachi et Kobro : Plaidoyer auprès du MINEDUB pour l’affectation des enseignants afin de combler le gap existant de 68 enseignants – Construire 8 salles de classes semi-permanente dont 4 à Dougoumachi et 4 à Blabline pour accueillir le surplus d’élèves dans les écoles notamment les enfants IDP – Distribuer des matériels scolaires pour les élèves et des matériels didactiques aux enseignants
o Sao : Plaidoyer auprès du MINEDUB en vue de l’affectation de 3 enseignants - Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves et du matériel didactique aux enseignants – Etablir le partenariat avec les parents pour la finition des deux salles de classe inachevée à l’école de Sao.
Dans le domaine de la Protection des enfants : Avec la survenue de la crise, il ressort de l’évaluation que certaines problématiques de protection de l’enfant ont été aggravées au rang desquelles le mariage des enfants, la séparation familiale, la détresse psychosociale liée à la peur d’enlèvement des enfants, sans oublier l’occupation d’une partie des écoles primaire par les militaires qui en ont fait leur base (cas de Afade), l’enregistrement des naissances, l’exploitation économique des enfants et le risque d’enrôlement des adolescents et jeunes dans les groupes terroristes. Certaines ONG comme CODAS, ALDEPA et Plan International assurent néanmoins la protection des enfants dans les localités visitées, mais le village Sao n’as jamais fait l’objet d’une intervention de protection des enfants sans doute du fait de l’accès difficiles particulièrement en saison des pluies. Les interventions ci-dessous ont été formulées :
o Afade : Construire un Espace Ami d’enfants sur le site de déplacés ou entre la communauté et le site afin de prendre en compte aussi bien les enfants de la communauté que ceux du site de déplacés – Renforcer l’identification, la prise en charge alternative et la réunification familiale des enfants non-accompagnés et séparés – Faire le plaidoyer en vue de la libération des salles de classe occupées par les militaires – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants.
o Blangoua : Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations de Blangoua – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants – Renforcer les capacités matérielles et techniques du personnel d’état civil en vue de l’accroissement du taux d’enregistrement des naissances notamment des enfants des familles déplacées internes.
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o Dougoumachi : Développer des activités de formation des adolescents et jeunes déscolarisés et non-scolarisés – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations de la localité.
o Kobro : Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Mettre en place au moins deux Espaces amis des enfants.
o Sao : Mettre en place, former et appuyer les structures communautaires de protection de l’enfant (RECOPE, Clubs d’adolescents, etc.) – Assurer la prise en charge psychosociale des enfants de la communauté à travers un EAE – Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents – Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre notamment le mariage des enfants.
Dans le domaine du WASH, on a relevé en générale un faible accès à l’eau potable de qualité dans la
majorité des localités visitées. Pour les localités d’Afade, Blangoua, Kobro et Sao les taux d’accès à l’eau potable ont été estimées à environ 20,60% – 40,8% – 28 % et 58, 82 % respectivement. Ceci explique pourquoi les populations sont contraints d’aller vers des sources alternatives comme les puits, l’eau du fleuve Logone, etc. malgré les risques élevés d’attraper une maladie hydrique. Que ce soit en communauté ou dans les écoles, la défécation à l’air libre ainsi que la méconnaissance des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement ont également ont été relevées.
L’état des lieux met en évidence l’insuffisance des ouvrages d’alimentation en eau potable, la faible participation communautaires dans la bonne gestion des ouvrages, y compris la faible promotion de l’hygiène et de l’assainissement. A Afade, Dougoumachi et Kobro, les nombres d’écoles ne disposant pas de latrines sont respectivement 2/5 ; 2/6 ; 1/3 ; 1/6. L’unique école de Sao ne dispose pas de latrine.
Certaines ONG notamment IMC, IRC, CODAS et PUI interviennent dans ces localités pour la réhabilitation des forages, la formation des COGES, etc. Il a été recommandé les actions d’assistance suivantes : Réhabiliter 26 forages en pannes – Plaidoyer auprès de la Délégation Régionale de l’Eau et Energie pour la prise en compte des besoins WASH des localités cibles lors des exercices de planification – Promouvoir l’hygiène et distribuer des kits aux familles IDPs les plus vulnérables – mobiliser la communauté pour le bon fonctionnement des comités de gestion.
En matière de Communication pour le changement des comportements (C4D), l’équipe a noté l’existence de plusieurs structures de participation communautaire et des canaux de communication en plus des radios qui pourront être mis à contribution dans la diffusion des messages et informations en vue de réaliser des sensibilisations de proximité auprès des populations pour qu’elles adoptent des pratiques qui soient favorables aux droits des femmes et des enfants notamment les plus vulnérables. Ces canaux et structures de participations vont œuvrer également pour combler les gaps identifiés comme le faible engagement et leadership communautaire, la faible demande des services sociaux de base pour cause entre autres de la faible adoption des normes sociales et pratiques familiales essentielles de survie et développement de l’enfant.
Les partenaires CODAS CARITAS, RESAEC et la DRMINPROFF EN interviendront dans les localités de Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey centre, Goulfey Gana et Sao et bien d’autres dans le cadre du projet PBSO qui a débuté en mars 2018. Les actions suivantes ont été recommandées à l’issue de cette évaluation multisectorielle : Renforcer l’engagement, le leadership et la participation communautaire – Accroitre la demande et l’utilisation des services sociaux de base – Promouvoir l’adoption des normes sociales et des pratiques familiales essentielles de survie et de développement de l’enfant.
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Dans le cadre de cette mission d’évaluation rapide dans les localités d’Afade, Blangoua, Dougoumachi, Kobro et Sao situées dans le département du Logone et Chari, une analyse de l’ampleur de besoins (ou recommandations de l’évaluation) a été faite. Suivant que le besoin soit plus ou moins nécessaire, les numéros de priorité suivantes ont été attribuées : No.1 pour WASH à Afade, No.2 pour Protection à Afade, No.3 pour Education à AFade, No.4 pour WASH à Kobro, No.5 pour Protecion à Blangoua, etc. voir table des priorités ci-dessous.
Ainsi, de manière générale, les besoins en terme WASH, de Protection des enfants et d’Education sont parmi les 05 priorités à Afade, Blangoua et Kobro nécessitant une attention toute particulière afin de sauver urgemment des vies dans les zones affectées.
2. Objectifs de la Mission
L’objectif général est de faire une évaluation multisectorielle rapide afin d’apporter une assistance
coordonnée aux femmes et enfants vulnérables dans les localités ciblées du département de Logone
et Chari. De manière spécifique, il s’agit de :
o Discuter avec les communautés sur les besoins les plus urgents ;
o Évaluer les gaps dans la réponse immédiate en termes d’appui multisectoriel en santé, Nutrition,
WASH, Education et Protection de l’Enfant ;
o Évaluer les infrastructures socio-sanitaires sur place ainsi que le personnel ;
o Discuter avec les autorités administratives et coutumières ainsi que les forces militaires sur les
besoins et les lacunes dans la réponse ;
o S’entretenir avec la communauté humanitaire présente dans le Logone et Chari (UN et ONGs).
o Évaluer le nombre d’enfants séparés/non accompagnés au besoin et les aspects spécifiques à la
protection de l’enfant.
Outils de travail
Le formulaire d’évaluation rapide simplifié a été utilisé lors de cette mission (voir annexe). Ce formulaire
a permis de recueillir les données quantitatives et qualitatives sur le terrain pour avoir un aperçu global
Afade Blangoua Kobro Dougoumachi Sao
Nutrition/Santé 16 17 18 19 20
Education 3 8 6 12 15
Protection 2 5 13 14 10
WASH 1 7 4 11 9
C4D 21 24 25 23 22
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des besoins les plus urgents des populations et aussi la réponse multisectorielle qu’il faudra mobiliser
à court et à moyen terme.
3. Contexte et Analyse de la Situation
3.1 Afade/Makary
La localité d’Afadé se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-
Chari avec une population de 32 760 Habitants dont 15 495 enfants de moins de 18 ans (8 724
garçons et 6 771 filles). Avec les exactions de Boko Haram, le nombre d’IDPs est de 8 314 dont 3 583
hommes et 4 731 femmes. Le nombre de retournées et de réfugiés est respectivement de 2 267 et de
441. Les premiers IDPs se sont installés à Afade en 2014 (voir tableau ci-dessous).
Année IDPs Retournées Réfugiés nigérians
2014 1 318 0 0
2015 3 288 1 199 198
2016 3 708 556 202
2017/2018 0 512 41
TOTAL 8 314 2 267 441
CODAS, Avril 2018
Les IDPs viennent principalement des localités de Dagué, Mnijiédé, Holio, Nigué, Fadjefota, Klehé. Les
retournées viendraient de Maltam et Kousseri. La langue parlée par les autochtones est le Kotoko
tandis que les IDPs parlent principalement l’arabe choa et le Bornoi.
Les populations de Afade (autochtones et IDPs) vivent en harmonie et mènent surtout des activités
liées à l’agriculture et la vente de bois de chauffage.
3.2 Blangoua
Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri
sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse. La population totale
est de 27 600 habitants dont 13 510 enfants de moins de 18 ans (6 500 garçons et 7 010 filles). Suite
aux exactions de Boko Haram, la localité compte environ 13 000 IDPs qui viennent de Fotokol, Darak et
Hile Alifa et 1 507 retournées. La langue parlée par la population autochtone est le Kotoko alors que les
IDPs parlent en plus du Kotoko, l’arabe choa, le massa, le mousvoum, haoussa et Kanoumbou. Les
populations de Blangoua se consacrent principalement au petit commerce, pèche, élevage et
agriculture. Blangoua dispose d’un seul marché.,
3.3 Dougoumachi
Situé à moins de 5 kilomètres de Blangoua et longeant du fleuve Logone, Dougoumachi est une localité
de l’arrondissement de Blangoua. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de totale
Dougoumachi est de 10 800 habitants dont 6 355 enfants de moins de 18 ans (3 150 garçons et 3 205
filles), et vit les mêmes réalités sociologiques que celle de Blangoua. Dougoumachi compte 2 805 IDPs
dont 632 se sont déplacées suite au conflit avec Boko Haram et le reste à cause aux inondations. Les
retournées sont au nombre de 1 050 dont 471 liées aux inondations et le reste au conflit avec Boko
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Haram. Les langues parlées sont Kamoungou, arabe choa, mousvoum, Kotoko et massa. Les IDPs
parlent principalement le Kotoko et l’arabe choa et viennent de Makary. Les populations vivent
principalement du petit commerce, pèche, élevage et agriculture. Dougoumachi, n’a pas de marché, ni
de centre de santé.
CODAS, Avril 2018
3.4 Kobro
Kobro est une localité enclavée de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. La
population totale de Kobro est de 14 100 habitants. Les IDPs sont au nombre de 645 et viennent de
Fotokol, Darak et Hile Alifa. Il n’y a pas de retournées. Les langues parlées sont le Kotoko et l’arabe Choa.
Les populations se consacrent principalement au petit commerce, pèche, élevage et agriculture. Kobro
ne dispose pas de marché. Les populations de Kobro vivent principalement d’agriculture et ne disposent
pas de marché.
3.5 Sao/Goulfey
Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse.
Sao compte 1 700 habitants dont 763 enfants de moins de 18 ans (360 garçons et 403 filles). Le nombre
de IDPs est de 306 (105 hommes et 201 femmes). 255 IDPs sont arrivés à Sao en 2015 et le reste (51)
en 2016. Les IDPs viennent de Dagé, Afadé et Bodo.
Tableau : Les localités visitées.
Localités visitées Arrondissement Département
Afade Makary Logone et Chari
Blangoua Blangoua Logone et Chari
Dougoumachi Blangoua Logone et Chari
Kobro Blangoua Logone et Chari
Sao Goulfey Logone et Chari
Année IDPs (motifs) Retournées (motifs)
2012 1 102 (inondations) 0
2013 1 071 (inondations) 471 (inondations)
2014 632 (Conflit BH) 338 (Conflit BH)
2015 0 241 (Conflit BH)
2016 0 0
2017/2018 0 0
TOTAL 2 805 1 050
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4. Accessibilité
Le profil des menaces observés dans le département du Logone-Et-Chari reste volatile et imprévisible.
Le groupe terroriste connu sous le nom de l’Etat Islamique dans l’Afrique de l’Ouest (IEAO) sous le
commandement d’Abou Mousab Al Barnaoui maintient une bonne présence dans la région du Lac
Tchad. Considérant la nature de la géographie dans le département du Logone-et-Chari et le statut
actuel des infrastructures notamment l’état médiocre des routes qui empêche la réalisation adéquate
des opérations antiterroristes et par la suite représente un niveau faible des facteurs inhibiteurs. Ainsi,
des attaques récurrentes se produisent dans le département ciblant les forces de l’ordre camerounaises.
Ces attaques varient principalement entre des incursions et assauts armés (Sagme et alentours) ;
enlèvements ciblant les chefs des villages et autres personnes d’intérêt (arrondissement de Makari);
utilisation des engins explosifs ciblant des convois militaires sur la piste entre Fotokol et Maltam, etc.
Ainsi, le profil des menaces observé dans le département du Logone-et-Chari est apprécié à un niveau
élevé suivant l’intention établie de cibler les forces de l’ordre camerounaises y compris les
ressortissants camerounais et les nations unies dans le contexte de la réalisation de ces intentions
terroristes et criminelles. Ceci à travers la recrudescence des activités terroristes qui se produisent dans
un environnement à faibles facteurs inhibiteurs.
Il est bien de noter que des opérations militaires sont en cours dans la région et qui à un moment donné
a généré des risques de dommage collatéraux inacceptables qui par la suite interdisent un accès à la
zone pour les opérations humanitaires. Cependant, ce challenge a une faible probabilité d’occurrence
dans les zones d’interventions susmentionnées.
La criminalité est évaluée comme répandue dans la région. Ainsi, une dissémination potentielle des
armes peut permettre à des individus ou des groupes de conduire des agressions, embuscades, vols à
main armée, enlèvement et demande de rançon.
Au moment de l’écriture de ce document, selon les entretiens faits avec les populations cibles, les
actions des groupes armées EIAO et ou autres ne se substituent pas à l’Etat pour les taches de justice,
santé, éducation…etc.
Problème géographique, la localisation des villages rend l’accès difficile pendant la saison de pluies
spécifiquement étant donné que les villages sont liés par des pistes qui deviennent marécageuses et
rend les déplacements entre les villages susmentionnés très difficiles.
5. Information sur les populations affectées
Il ressort de l’entretien avec les femmes des localités de Afade, Kobro, Dougoumachi et Sao dans le
département du Logone et Chari, arrondissements de Makary, Blangoua et Goulfey ce qui suit:
o Résidences des IDPs et capacité d’hébergement :
Les IDPs résident dans les familles d’accueil, les logements mis à leur disposition par les familles et les
sites. La capacité d’hébergement selon les femmes est suffisante pour les ménages des communautés
hôtes mais insuffisante sur les personnes déplacées. Le nombre de personnes par abri varie de 7 à 13.
o Langues de communication et Intention de retour :
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Les principales langues de communication dans les localités de Afade, Kobro, Dougoumachi et Sao sont
le Kotoko, l’Arabe choa et le Borno (Kanuri). Les IDPs de Afade ont l’intention de retourner dans leur
village d’origine au Cameroun, tandis que celles de Kobro, Dougoumachi et Sao désirent rester dans
leurs localités d’accueil.
o Sources de revenu :
Les principales sources de revenu, sont l’agriculture l’élevage et la pèche. Les revenus sont à la baisse,
parce que d’une part les activités agropastorales sont affectées par la faible pluviométrie et d’autre
part l’insécurité limite les déplacements des populations et les échanges commerciales.
o Aliments de base et produits de première nécessité :
Les aliments de base sont le mil, le riz, le poisson et le gombo. Leur prix sur les marchés est en ce
moment à la hausse dans toutes les localités et leur niveau de stock sur le marché est faible à Afade,
Kobro et Dougoumachi. Le stock de ces denrées alimentaires dans les ménages de Afade et Sao est
faible et leur durée moyenne de couverture estimée varie de deux jours et à une semaine. Dans les
localités de Blangoua et Dougoumachi, les stocks dans les ménages des communautés hôtes sont
suffisants pendant une période d’environ 5 mois mais, il existe une période de soudure allant du mois
d’avril à septembre. Le nombre de repas consommés par jour qui était de 3 avant la crise a diminué
dans toutes les ménages des localités. Il est passé à deux repas journaliers à Kobro, Dougoumachi et
Sao et à un repas par jour à Afade. S’agissant des produits de première nécessité tels que le sucre et le
thé, les prix sur le marché sont à la hausse mais le stock reste normal dans toutes les localités. La
situation des ménages des IDPs est plus préoccupante que celle des ménages des communautés hôtes.
o Besoins en articles ménagers :
Les besoins exprimés en articles ménagers par ordre de priorité varient selon les localités. A Afade, il
s’agit des ustensiles de cuisine, du savon, de récipients pour stockage d’eau, des nattes et du
combustible pour la cuisson des repas. A Kobro ont été citées le savon, les nattes, les ustensiles de
cuisine, les vêtements, la MILDA et le récipient pour stockage de l’eau. A Dougoumachi, il est question
du savon et des nattes, tandis qu’à Sao on parle de nattes, savon, et huile de cuisine.
o Approvisionnement en eau, Utilisation de la latrine et Lavage des mains :
Dans l’ensemble, les ménages de toutes les localités visitées ne consomment pas toujours de l’eau
potable. A Afade, les sources d’approvisionnement en eau, en plus des forages utilisés en toutes saisons
pour la boisson et autres besoins sont les puits non aménagés qui sont aussi utilisés pour les mêmes
services en saison de pluie. Dans les localités de Kobro, Dougoumachi et Sao situées à proximité des
cours d’eau, les sources d’approvisionnement en eau citées plus haut, en plus des cours d’eau sont
utilisés pour tous les besoins.
S’agissant des latrines, la quasi-totalité des ménages utilisent des latrines non améliorées, parce qu’ils
n’ont pas accès aux matériels durables pour l’EAH. Par ailleurs, la défécation à l’air libre est pratiquée
lorsque le besoin de se soulager survient pendant les travaux dans les champs, le pâturage d’animaux,
la pèche et les déplacements hors des ménages.
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Quant au lavage des mains, l’application des techniques du lavage des mains et le respect des moments
clés de lavage des mains ne sont pas systématiques.
En somme, les pratiques d’hygiène de l’eau et d’assainissement ne sont pas toujours appliquées.
o Accessibilité des hôpitaux de district :
Les hôpitaux de district sont éloignés dans les localités visitées. Leur accès géographique est difficile
pendant la saison des pluies, à cause de l’état peu praticable des routes. Pour se rendre dans ces
hôpitaux, les populations utilisent le transport public, la voiture, la moto et le vélo.
o Education de l’enfant :
En plus du faible accès des enfants aux matériels scolaires, les femmes ont cité comme problème, la
déperdition scolaire et la discrimination pour l’accès des enfants et surtout de la fille à l’école, du fait
des familles nombreuses.
o Protection de l’enfance :
Les problèmes liés à la protection de l’enfance évoqués par les femmes sont le manque d’acte de
naissance et le mariage d’enfants. En effet, il a été rapporté dans toutes les localités visitées des cas de
mariages d’enfants ces trois derniers mois. Les femmes disent qu’à Afade, 3 à 4 filles sur 10 sont mariées
avant l’Age de 18 ans. Environ 89 cas de mariages d’enfants auraient été notées ces 3 derniers mois à
Kobro et 20 dans chacune des localités de Dougoumachi et Sao. En outre, la crainte d’enlèvement et
d’enrôlement des enfants par les groupes armés a été exprimée à Dougoumachi et Kobro.
o Logistique :
Les localités de Afade et Dougoumachi sont couvertes par le réseau de téléphone mobile du Cameroun
Nextel, la localité de Kobro, en plus du réseau de téléphonie mobile MTN du Cameroun reçoit les
réseaux et TIGO et AIRTEL du Tchad. Quant à Sao elle reçoit les réseaux MTN, Orange et Nextel du
Cameroun. Cependant, l’accès géographique à toutes ces localités pendant la saison de pluie est très
difficile.
o Besoins d’assistance exprimées par les femmes :
Les besoins d’assistance exprimés par les femmes sont par ordre de priorité variables selon les localités.
A Afade, il s’agit de l’assistance alimentaire, de l’accès à l’eau potable (forage) et de l’amélioration du
revenu des femmes pour organiser disent-elles, les mariages de leurs filles. A Kobro, il s’agit de
l’assistance alimentaire, de l’espacement des naissances des enfants, du forage, de l’amélioration du
revenu des femmes, de l’accès aux intrants agricoles et au circuit de commercialisation. A Dougoumachi,
les femmes ont cité la sécurisation des leurs déplacements et l’amélioration de leurs revenus. A Sao,
ont été évoqués, l’accroissement des activités commerciales et du revenu des femmes.
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6. Résultats de la Mission
6.1 Nutrition, Santé et VIH
6.1.1. Etat des lieux
6.1.1.1. Centre de sante intégré d’Afade
Afade compte une structure de soins le Centre de
Santé Intégré d’Afade (CSI). Ce CSI est appuyé au
niveau de la nutrition/santé par les ONG Action
Contre la Faim, et IEDA (partenaire de l’Unicef pour
les volets PCIMA communautaire et Alimentation du
nourrisson et du jeune enfant).
Le CSI d’Afade compte un grand bâtiment central
abritant les différents services (CNAS, consultation,
salle de soins, la maternité, le laboratoire…) et 4 lits
pour la mise en observation. Il bénéficie d’un point
d’eau et un bloc de 3 latrines. Les soins promotionnels, préventifs et curatifs y sont offerts avec l’appui
des partenaires (prise en charge des enfants de moins de 5 ans et les IDPs). Il n’y a pas de moyens roulant
pour la mise en œuvre du PMA en stratégies avancée y compris dans le site des populations déplacées
internes. La chaine de froid est alimentée par le gaz domestique qui fonctionne en fonction de la
disponibilité du gaz sur le marché. Le CSI d’Afade compte 5 personnels de santé dont le chef de centre
et 4 bénévoles appuyés par la communauté.
6.1.1.2. Centre de santé intégré de Kobro
Le CSI de Kobro est situé dans le district de santé de
Goulfey. Il comprend un bâtiment qui réunit en son
sein un centre nutritionnel ambulatoire et les
différents services de santé. Deux infirmiers y
dispensent des soins appuyés par quatre ASC.
6.1.1.3. Centre de santé intégré de Blangoua
L’aire de santé de Blangoua couvre 38 villages. Le CSI compte huit infirmiers dont deux sont formés sur
le protocole national PCIMA et sur l’ANJE. Le centre comprend 3 bâtiments, un point d’eau, un bloc de 4
latrines et 08 lits. Les soins promotionnels, préventifs et curatifs y sont offerts. Le centre dispose d’une
Vue de face du centre de santé intégré de Kobro
Vue de face du centre de santé intégré d’Afade
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moto qui permet la mise en œuvre du PMA en stratégies avancée. La chaine de froid est alimentée par
le gaz domestique.
6.1.1.4. CMA de Fotokol
L’aire de santé de Fotokol est dans le District de santé de Makary et couvre l’arrondissement de Fotokol
avec 59 villages. Elle compte deux structures de soins : le CMA de Fotokol et le CSI de Sagmé. Le CMA de
Fotokol a trois bâtiments, un point d’eau et un bloc de latrine. Le bâtiment principal a été endommagé
par la tornade en mai 2017 et les activités sont faites dans un petit bâtiment comportant trois pièces et
sert en même temps de magasin. Ce CMA comporte 10 lits. Les soins promotionnels, préventifs et
curatifs y sont offerts avec l’appui de l’ONG AHA (prise en
charge des enfants de moins de 5 ans y compris les IDPs). Il
compte 12 personnels de soins dont le chef de centre et les
11 infirmiers. Parmi les 11 infirmiers 6 sont recrutés par
l’arrondissement de Fotokol. Cette structure n’est pas un
site de PTME, elle fait le test de diagnostic rapide et réfère
les femmes enceintes testées séropositive à l’hôpital de
district de Makary. Par ailleurs, de par la proximité avec
Afade, les patients nécessitant des soins médicaux
particuliers pourraient être référés dans ce CMA.
6.1.2. Assistances actuelles
6.1.2.1. Afade/Makary
A Afade, dans le domaine de la santé l’ONG IEDA sous financement de l’Unicef apporte un appui dans le
volet communautaire de la PCIMA et la promotion de l’ANJE. Le centre nutritionnel ambulatoire est
fonctionnel et a admis au mois de Mars 2018, 02 enfants malnutris aigue sévère. Au niveau des
indicateurs de performance, le taux de guérison est 100% contre 0% de taux d’abandon. Les enfants MAS
avec complication sont référés au CNTI de l’hôpital de district de Goulfey.
Un dépistage a été conduite par les ASC du CNAS au niveau des site des personnes déplacées internes
du 12 au 16 avril 2018.
Tableau 1 : Critères utilisés pour la l’identification et la classification des cas
Critères Classification Action
PB rouge (< 115 mm) et/ou présence
d’œdèmes bilatéraux
Malnutrition aiguë
sévère
Les enfants sont référés
vers le CNAS
PB jaune
(≥ 115 mm et < 125 mm)
Malnutrition aiguë
modérée
Les enfants sont référés
vers le site de BSFP
PB vert
(> 125 mm)
Statut nutritionnel
normal
Pas de référencement
Vue de face partielle du CMA de Fotokol
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Résultats
Les résultats suivants doivent être interprétés et utilisés avec précautions car un dépistage massif n’a
pas valeur d’enquête nutritionnelle.
Tableau 2 : Résultats du dépistage -Avril 2018 (site des IDPs d’Afade)
Le dépistage fait au site des déplacés d’Afade montre un taux de MAS à 1,96% et un taux de MAM à
4,18%. Neuf des enfants MAS dépistés étaient déjà prise en charge au niveau du CNAS d’Afade, les six
autres ont été référés pour prise en charge.
6.1.2.2. Blangoua
A Blangoua, l’ONG AHA, partenaire nutrition de l’UNICEF, intervient pour apporter un appui également
dans les volets communautaires de la PCIMA et l’ANJE depuis Aout 2017. Dans le cadre de ses activités,
chaque mois, le centre fait 150 à 200 consultations, 10 à 17 accouchements. C’est un centre PTME qui
dispose des intrants nécessaires pour cette stratégie. Le CNAS est fonctionnel, il a admis le mois dernier
23 enfants avec un taux de guérison de 100%.
6.1.2.3. Dougoumachi
Dans ce village situé à 2 km de Blangoua il n’y a pas de centre de santé, mais il est couvert par les activités
communautaires de l’ONG AHA. Les enfants y sont dépistés et référés vers le CNAS de Blangoua, les
femmes et les hommes reçoivent des sensibilisations sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant.
6.1.2.4. Kobro
Le centre de santé est appuyé au niveau du volet communautaire de la PCIMA et de la promotion de
l’ANJE par l’ONG AHA. Le CNAS est fonctionnel et les cas d’enfants MAS avec complication sont transférés
à l’hôpital de district de Mada. Quatorze enfants ont été admis au CNAS le mois de mars 2018 avec zéro
sorti guéri.
6.1.2.5. Sao/Goulfey
Sao qui est situé en environ 7 km du centre de santé de Mara, bénéficie au niveau communautaire de
l’appui de l’ONG IEDA qui couvre tout le district sanitaire de Goulfey. Il bénéficie également des
interventions en stratégie avancées. Cependant la distance par rapport du CSI de Mara ou par rapport à
l’hôpital de district de Goulfey constitue un réel frein à l’accès aux soins de santé des populations.
MAS MAM OK
critères
Type de population
Oed PB<115 Total 115≤PB<125 PB ≥125
IDPs 0 15 15 32 717
% 19,63% 4,18% 93,84%
Total screen 764 IDPs
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6.1.2.6. Fotokol
Le CMA de Fotokol offre les soins promotionnels, préventifs et curatifs à travers les PMA aux populations
avec l’appui des partenaires. Cependant le centre ne dispose pas de moyens roulant pour la mise en
œuvre du PMA en stratégies avancée y compris dans le site des populations déplacées internes. La chaine
de froid est alimentée par le gaz domestique.
Dans le domaine de la nutrition, l’ONG SDA sous financement Unicef à l’instar de tout le district sanitaire
y apporte un appui dans le domaine communautaire de la PCIMA. Egalement l’ONG ALIMA apporte un
appui au niveau de PCIMAS. Le CMA de Fotokol enregistre une moyenne de 20 consultations, la maternité
quant à elle, enregistre 12-15 accouchements par mois. Les pathologies les plus fréquentes sont le
paludisme, les infections respiratoires aigües, les gastro-entérites, et les autres affections. Le PEV de
routine est fait en stratégies fixes et avancées avec tous les antigènes du programme élargi de vaccination.
6.1.3. Gaps et recommandations
La présence des partenaires dans le domaine de nutrition et santé dans les districts sanitaires visités
(Goulfey, Mada et Makary) s’est renforcée en 2017 par l’arrivée des ONG ALIMA et ACF. L’Unicef à
travers des partenariats stratégiques a pu renforcer le volet communautaire de la PCIMA et la
promotion de l’ANJE à l’échelle de ces districts en finançant les ONG AHA, SDA et IEDA.
Cependant force est de constater que certains besoins restent toujours non couverts. C’est pourquoi
les recommandations ci-après sont formulées :
o Renforcer les capacités des ressources humaines dans les structures de santé de cette zone
(Médecins, infirmiers, techniciens de laboratoire et sages-femmes) ;
o Doter les centres médicaux d’arrondissent en ambulance pour l’évacuation des malades ;
o Faire le plaidoyer pour le renforcement de chaine de froid en privilégiant les réfrigérateurs à
énergie solaire ;
o Faire un plaidoyer pour la réhabilitation de la toiture du CMA de Fotokol.
6.2 Education
6.2.1 Etat des lieux
6.2.1.1 Afade/Makary Afade comme tant d’autres villages du département du Logone et Chari a été affecté par les mouvements
des populations dans les deux sens. Des déplacements dans un premier temps puis un mouvement de
retour. Parmi les services sociaux de base, le secteur de l’éducation a été sérieusement affecté. Selon les
témoignages des enseignants et parents interrogés au cours de l’évaluation l’effectif des élèves aurait
été chuté de près de 27% de 1 500 élèves avant la crise à 1 100 élèves actuellement.
Il faut dire que Afade dispose de 5 établissements scolaire dont 2 groupes scolaires primaire public 1 et
2, une école primaire privée franco-arabe, une école maternelle et un collège d’enseignement secondaire.
Les deux groupes scolaires primaires, l’école maternelle et le collège fonctionne actuellement. L’école
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privée Franco-arabe n’est pas fonctionnelle. Les 2 écoles primaires Groupe 1 et Groupe 2 sont dans une
même enceinte. Au niveau des deux groupes scolaires publics primaires, il y’a au total 1 100 élèves
encadrés par 5 enseignants et il y’a un directeur déchargé. On note que 6 des 12 classes sont occupées
complètement par des militaires. Une classe parmi les 6 autres à un enseignant militaire qui est toujours
en tenue et avec l’arme accrochée (ce qui met les enfants dans une situation de psychose et de risques
de toutes sortes). Selon les informations recueillies sur le terrain, il existe un camp militaire construit par
l’Etat se situant non loin de l’école et qui serait non opérationnel. Les Ecoles Groupe 1 et 2 comptent 295
IDPs dont 167 garçons et 128 filles.
6.2.1.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro
L’arrondissement de Blangoua comptabilise 03 écoles maternelles et 38 établissements dont 30 Ecoles
publiques primaires, 06 écoles privées primaires, 1 lycée et 1 centre formation professionnelle. L’effectif
total des élèves des écoles maternelles et primaires est de 14 850 dont 5 530 filles et 9 320 garçons.
Parmi ces effectifs il y’a 683 élèves IDPs dont 246 filles. Ces élèves sont encadrés par 69 enseignants dont
9 femmes, ce qui donne un ratio de 1 enseignant pour 215 élèves, très loin du standard national de 1
enseignant pour 60 élèves. Dans l’arrondissement de Blangoua, le secteur de l’éducation a connu
également des perturbations surtout avec l’arrivée des IDPs qui a par endroit fait accroitre les effectifs
de élèves pendant que le nombre des enseignants n’a pas connu une augmentation. Cette situation sans
nul doute affecte la qualité de l’éducation fourni aux enfants.
6.2.1.3 Sao/Goulfey
La situation éducative dans le village Sao parait très délicate en dépit de la volonté des parents de faire
scolariser les enfants. L’unique école primaire de Sao dispose d’une seule de classe en dur et de deux
salles construites en matériaux provisoire dont l’une en argile et l’autre en paille. L’école est à cycle
complet elle compte 466 élèves dont environ 40% des filles qui sont encadrées par 3 enseignants soit un
ratio de 155 élèves pour un enseignant. Il existe une association des parents d’élèves dynamique à
entendre parler les personnes interrogées. Il convient de noter que dans l’enceinte de cette école il y’a
un chantier constitué d’une bonne fondation en matériaux durable d’un bâtiment de deux salles
inachevées. La communauté selon le Président de l’APEE est disposée à fournir une contrepartie pour la
finalisation du bâtiment. Cette contribution peut être valorisée en sable, eau et du gravier.
6.2.2 Assistances actuelles
6.2.1.1 Afade/Makary
En février 2017, UNICEF a appuyé la formation de 6 enseignants en Appui Psychosocial, Réduction des
risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. En plus à la rentrée scolaire 2017-2018
UNICEF à travers la délégation départementale de l’éducation de base du Logone et Chari a distribué les
fournitures scolaires composées essentielles des cahiers, crayons, stylo, tailles, règles et ardoises aux
élèves de l’école primaire de Afade.
6.2.1.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro
L’une des stratégies adoptées par le secteur de l’éducation en réponse à la gestion des traumatismes
vécus par les enfants dans les zones affectées, c’est d’assurer la formation en Appui Psychosocial des
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enseignants. Ainsi, UNICEF a soutenu la formation de 69 enseignants dont 9 femmes en Appui
Psychosocial, Réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines. En plus à la
rentrée scolaire 2017-2018 UNICEF à travers la délégation départementale de l’éducation de base du
Logone et Chari a distribué les fournitures scolaires composées essentielles des cahiers, crayons, stylo,
tailles, règles et ardoises aux élèves de l’arrondissement de Blangoua.
6.2.1.3 Sao/Goulfey
En octobre 2017, le programme éducation de l’UNICEF a appuyé la formation de 5 enseignants de l’école
Sao, en Appui Psychosocial, Réduction des risques de catastrophe et Education aux Risques des Mines.
6.2.2 Gaps et recommandations
6.2.2.1 Afade/Makary
Le problème d’enseignant se pose avec acuité dans le village Afade, afin d’atteindre une éducation de
qualité, il est important de combler ce gap. Il est vrai que les salles de classe existent à Afade, mais leur
occupation par les militaires devient une entrave et met les enfants dans une situation de pléthore,
environ 155 élèves par salle de classe alors qu’il y’a des bâtiments existants. En plus il y’a un problème
des fournitures scolaires et des matériels didactiques pour les enseignants. La localité accueille des IDP
depuis 2014, mais la mission n’a pas pu dénombrer les enfants IDP qui n’ont pas accès à l’école compte
tenu des contraintes sécuritaires sur le terrain.
Eu égard aux gaps constatés, l’on recommande ce qui suit :
o Plaidoyer auprès du Gouverneur de la région de l’Extrême Nord pour l’application de la note
sur le ‘’safe school’’ signée par madame le MINEDUB en novembre 2017
o Sensibiliser les militaires pour intégrer leur camp à Afade et libérer les salles des classes
occupées afin de décongestionner l’école
o Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves des écoles de Afade
6.2.2.2 Blangoua/Dougoumachi et Kobro
Dans l’arrondissement de Blangoua comme dans les autres arrondissements de l’Extrême Nord, le
problème d’enseignants se pose avec acuité, à cela s’ajoute le problème d’infrastructures et des
matériels d’enseignement et d’apprentissage. L’on recommande ce qui suit:
o Plaidoyer auprès du MINEDUB pour l’affectation des enseignants afin de combler le gap
existant de 68 enseignants
o Construire 8 salles de classes semi-permanente dont 4 à Dougoumachi et 4 à Blabline pour
accueillir le surplus d’élèves dans les écoles notamment les enfants IDP.
o Distribution des matériels scolaires pour les élèves et des matériels didactiques aux enseignants
6.2.2.3 Sao/Goulfey
Au regard du problème d’enseignant qui se pose à Sao dont 3 seulement qui tiennent les 466 élèves, il
y’a une nécessité de palier à ce gap. En plus le problème d’infrastructure scolaire nécessite d’être prise
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en compte et résolu surtout avec une approche participative de la communauté qui a démontré l’esprit
de partenariat. Il est clair que les enseignants ainsi que les élèves ont des besoins énormes en matériels
d’enseignements et d’apprentissage respectivement. Afin de répondre aux besoins éducatifs
fondamentaux des élèves de Sao, il est recommandé ce qui suit :
o Plaidoyer auprès du MINEDUB en vue de l’affectation de 3 enseignants
o Acheter et distribuer les fournitures scolaires pour les élèves et du matériel didactique aux
enseignants
o Etablir le partenariat avec les parents pour la finition des deux salles de classe inachevée à
l’école de Sao.
6.3 Protection de l’Enfant
6.3.1 Etat des lieux
6.3.1.1 Afade/Makary
La localité d’Afadé se trouve dans l’arrondissement de Makary dans le département du Logone-et-Chari
comme la plupart des localités de ce département, elle enregistre des indicateurs de protection de
l’enfance assez critiques. Il s’agit essentiellement du mariage des enfants, l’enregistrement des
naissances, la problématique des enfants handicapés.
Cette situation s’explique par l’absence des structures de l’Etat dans cette localité. Les rares structures
existantes sont installées au chef-lieu de l’arrondissement.
La crise avec l’accueil des déplacés dans cette localité a fait naitre d’autres problématiques de protection
de l’enfant à savoir : le risque d’enlèvement des enfants, la séparation familiale, la perte des pièces d’état
civil pendant les déplacements. La situation a été exacerbée par le conflit dont les corollaires sont les
déplacements de populations, les pressions sur les ressources économiques et sociales et l’émergence
d’autres problèmes de protection de l’enfant à savoir :
o La séparation familiale (enfants non-accompagnés et enfants séparés) ;
o La détresse psychosociale liée à la peur d’enlèvement des enfants ;
o Le mariage des enfants ;
o L’occupation d’une partie de l’école primaire par les militaires qui en ont fait leur base.
6.3.1.2 Blangoua
Blangoua, chef-lieu de l’arrondissement de Blangoua est situé à une centaine de kilomètres de Kousseri
sur une piste déserte sablonneuse en saison sèche et boueuse en saison pluvieuse, tout
l’arrondissement de Blangoua regroupant dans cette évaluation les localités comme Blangoua,
Dougoumachi et Kobro, constitue un frein aux interventions des acteurs humanitaires en général et de
la protection de l’enfance en particulier.
En effet, à l’instar de toutes les localités du Logone-et-Chari, Blangoua ne se soustrait pas aux défis de
protection avant et pendant la crise. Même en sa qualité de chef-lieu d’arrondissement, il n’existe
aucun centre social intervenant dans cette localité. Le bureau d’état civil offre des services
d’enregistrement des naissances mais avec de sérieux problèmes de ruptures de registres et de
Page | 22
transmission régulière des déclarations de naissances par les formations sanitaires. En dehors de
CODAS-Caritas, partenaire de l’UNICEF déployé dans cette localité depuis Février 2018 qui intervient
avec 02 travailleurs sociaux, aucun autre acteur de protection de l’enfant. Les services de protection de
l’enfant était donc presque inexistant avant l’arrivée de CODAS et à présent ils restent limités compte-
tenu des faibles ressources mises à la disposition de cette ONG par l’UNICEF.
Selon les déclarations des populations rencontrées, il y aurait 13 000 déplacés internes dont environ
60% sont tous dans des familles d’accueil y compris des enfants. Le nombre élevé de déplacés internes
à Blangoua s’explique par le fait de sa stabilité depuis le déclenchement de la crise. Les problèmes
essentiels de protection de l’enfant relevés par les populations rencontrées se résument à :
o L’enregistrement des naissances : ce problème chronique est aggravé par la crise avec une
demande de certificats de naissance qui dépassent les capacités de la mairie qui est en
constante rupture de registres d’enregistrement des naissances. Par ailleurs, beaucoup
d’actes sont établis sans que les parents ne viennent les chercher, comme corollaire
l’entassement d’actes de naissances gardés dans des conditions rustiques et favorables à
leur détérioration ;
o Le mariage des enfants : Perçu par la communauté comme un fait normal, le mariage des
enfants est courant et tolérable à Blangoua. Cette situation s’est aggravée avec la flopée
de déplacés internes dans cette localité. En effet, pour assurer leurs besoins existentiels et
sous un faux prétexte de la région, les filles sont données en mariage à bas-âge. Ce
phénomène touche essentiellement les filles âgées de 13 à 17 ans. Une conséquence
directe de ce phénomène est le fort taux de déscolarisation des filles dont l’effectif décroit
au fur et à mesure qu’on évolue dans les classes supérieures ;
o La détresse psychosociale : Ce problème a été justifié par l’inexistence d’activités
récréatives pour les adolescents et jeunes (scolarisés et déscolarisés) qui, très tôt,
s’adonnent à des pratiques peu recommandables. Les enfants, ne bénéficiant d’aucun
accompagnement psychosocial sont livrés à eux-mêmes y compris leurs parents qui sont
aussi ‘’démissionnaires’’ et adoptent des comportements fatalistes quant à l’avenir des
enfants.
6.3.1.3 Dougoumachi
Situé à moins de 5 kilomètres de Blangoua et longeant du fleuve Logone, Dougoumachi est une localité
de l’arrondissement de Blangoua. Composée majoritairement de pêcheurs, la population de
Dougoumachi vit les mêmes réalités sociologiques que celle de Blangoua.
Il n’existe aucune structure étatique de protection de l’enfant, encore moins un centre secondaire d’état
civil. Les enregistrements des naissances se font à la mairie de Blangoua. Aucune structure du MINAS, ni
du MINPROFF n’intervient dans cette localité. En dehors de CODAS-Caritas, partenaire de l’UNICEF ayant
récemment démarré ses activités dans cette localité, aucune ONG de n’intervient dans cette localité.
Cette situation a fait émerger certaines problématiques de protection de l’enfant à savoir :
o L’exploitation économique des enfants : A Dougoumachi, avant la crise beaucoup d’enfants
étaient impliqués dans des activités agricoles développées par leurs parents à savoir les travaux
champêtres, l’élevage et la pêche.
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o Le mariage des enfants : c’est une pratique courante dans la localité de Dougoumachi avant la
crise. Cependant, la flopée de déplacés internes dans la localité a aggravé la situation avec des
adolescentes désœuvrées y compris les scolarisées et les déscolarisées qui ne font rien et ne
sont prêtes qu’au mariage ;
o L’accompagnement psychosocial des enfants : Ceci s’explique par l’inexistence
d’infrastructures communautaires de soutien psychosocial de groupe. L’oisiveté des
adolescents et jeunes les exposent à des risques de délinquance juvénile, d’exode rurale et de
recrutement par les groupes armés
6.3.1.4 Kobro
Kobro est une localité de l’arrondissement de Blangoua située le long du fleuve Logone. Cette localité
très enclavée ne dispose d’aucune structure de protection des enfants. Même la déclaration des
naissances se fait à Blangoua situé à près d’une trentaine de kilomètres. Aucune ONG n’intervenait dans
cette localité jusqu’en février 2018 au moment où sous financement de l’UNICEF, l’ONG CODAS s’y est
installée avec deux travailleurs sociaux pour des activités de protection de l’enfant.
Suit à l’assemblée villageoise que nous avions eue avec les communautés et au regard de la
documentation de CODAS, les problèmes de protection des enfants relevés sont les suivants :
o Difficultés d’enregistrement des naissances : Ce problème se justifie par le fait que les
familles doivent forcement se rendre à Blangoua pour la déclaration des naissances. Mieux,
la déclaration n’est pas gratuite dans les faits et les familles ont des difficultés à y faire face.
Ceci conduit à la déscolarisation des enfants qui n’arrivent pas à passer les examens faute
d’acte de naissance. La situation a été aggravée par la crise ou les moyens de subsistance
ont considérablement diminué avec la flambée des prix des produits alimentaires ;
o Le risque d’enrôlement des adolescents et jeunes qui se justifie par l’exode rural développé
dans cette localité du fait du manque d’opportunités de formation pour les adolescents et
jeunes, situation aggravée par la crise ;
o Le mariage d’enfants qui est un fait courant dans la localité et qui s’est accentué avec la
crise.
6.3.1.5 Sao/Goulfey
Sao est une localité enclavée, isolée et d’accès très difficile et presque impossible en saison pluvieuse.
Cette localité n’a jamais connu d’attaques de Boko haram mais subit les affres de cette crise.
Aucune structure étatique et non-étatique de protection de l’enfant ne s’est jamais rendue dans cette
localité dans laquelle certaines problématiques de protection de l’enfant ont été aggravées par la crise
au nombre desquelles nous pouvons citer :
o Le mariage des enfants qui a lieu entre 13 et 14 ans. Même si le Lamido déclare avoir
maitrisé le phénomène depuis quelques années, les croisements d’information font état de
ce que le phénomène a repris surtout avec l’arrivée des IDPs accueillis dans le village ;
o L’exploitation économique des enfants notamment dans la fabrication des briques ;
o La détresse psychosociale due à la limitation des enfants et la peur d’enlèvement relayée
dans la localité ;
Page | 24
6.3.2 Assistances actuelles
6.3.2.1 Afade/Makary
A Afadé, deux partenaires assurent tant bien que mal la protection des enfants. Il s’agit de l’ONG locale
ALDEPA, partenaire de l’UNICEF et de l’ONG Plan International. Les interventions d’ALDEPA sous
financement de l’UNICEF, couvre plusieurs localités de Makary y compris Afade. Il s’agit de Makary centre,
Mali, Dor, Tchoukio, Welio, Mada Biamo, Bodo, Maltam, Blame; Madjo, Galmé, Goslo/Sarah, Tilde,
Bodo et Afade. Ces interventions impactent 245 enfants déplacés des deux sites (115 filles et 130
garçons) et 63 enfants de la communauté hôte (28 filles et 35 garçons). 24 enfants séparés identifiés sur
les deux sites bénéficient d’une prise en charge transitoire.
6.3.2.2 Blangoua
A Blangoua, seule l’ONG CODAS, partenaire de l’UNICEF, intervient pour la protection depuis la fin du
mois de février 2018. Les interventions, développées par deux travailleurs sociaux affectés dans cette
localité, sont encore à leur début et ont consisté à mettre en place les structures communautaires pour
une réponse adéquate et durable.
En effet, le partenaire a déjà permis de mettre en place deux réseaux communautaires de protection des
enfants de 40 membres dont 10 femmes. 4 clubs d’adolescents composés de 80 membres (26 filles et 54
garçons) sont aussi mis en place. L’ONG mettra aussi en place un espace ami d’enfants dans la plus grosse
agglomération du village.
6.3.2.3 Dougoumachi
Tout comme à Blangoua, seule l’ONG CODAS avec le financement de l’UNICEF intervient dans cette
localité pour la protection de l’enfance dans le cadre du projet PBSO. Les activités de l’ONG conduites
par deux travailleurs sociaux affectés dans la localité ont démarré en février 2018 et pour l’instant ce
sont les dispositifs communautaires qui sont mis en place. Il s’agit de deux Réseaux Communautaires de
Protection de l’enfant (RECOPE) dont un à Dougoumachi centre composé de 20 membres (12 hommes
et 8 femmes) et un autre à Balbine et Bache composé de 7 femmes et 13 hommes. En outre, il y a aussi
4 clubs d’adolescents qui ont été mis en place avec 80 membres (40 filles et 40 garçons).
6.3.2.4 Kobro
A Kobro aussi, seule l’ONG CODAS intervient depuis peu avec pour l’instant de structures
communautaires à savoir deux RECOPE dont un à Bermussa/chaoue/kobro centre composé de 8 femmes
et de 12 hommes et 1 à Abinkro/Serouabou/Saboura/Naaga/Ndarabaya composé de 6 femmes et de 14
hommes. Il y a aussi 4 clubs d’adolescents de 80 membres (51 garçons et 29 filles).
6.3.2.5 Sao/Goulfey
A Sao, aucune intervention de protection de l’enfant n’a été menée depuis le début de la crise
nonobstant les problèmes de protection relevés dans cette localité et énumérés plus loin.
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6.3.3 Gaps et recommandations
6.3.3.1 Afade/Makary
Sous financement de l’UNICEF, notre partenaire ALDEPA intervient dans plusieurs localités de Makary y
compris Afade. Il s’agit de Makary centre, Mali, Dor, Tchoukio, Welio, Mada Biamo, Bodo, Maltam, Blame,
Madjo, Galmé, Goslo/Sarah, Tilde, Bodo et Afade.
Plus loin, nous avions relevé les interventions d’ALDEPA dans l’arrondissement de Makary mais force est
de constater qu’il n’y a pas un focus sur la localité d’Afade qui enregistre cependant un nombre assez
élevé d’enfants déplacés internes. Il n’existe aucun espace ami d’enfants fixes construits sur ce site car
les ressources allouées à ALDEPA ne l’ont pas permis.
A en croire aussi les populations déplacées, ces interventions ne touchent qu’un petit nombre d’enfants
déplacés des deux sites d’Afadé. Mieux les enfants de la communauté hôte ne bénéficient pas d’activités
de protection.
Au vu de tout ceci, nous faisons les recommandations ci-après :
o Construire un Espace Ami d’enfants sur le site de déplacés ou entre la communauté et le
site afin de prendre en compte aussi bien les enfants de la communauté que ceux du site
de déplacés ;
o Renforcer l’identification, la prise en charge alternative et la réunification familiale des
enfants non-accompagnés et séparés ;
o Faire le plaidoyer en vue de la libération des salles de classe occupées par les militaires ;
o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le
genre notamment le mariage des enfants.
6.3.3.2 Blangoua
Les interventions en cours et celles planifiées par la seule ONG CODAS intervenant à Blangoua ne
pourront pas combler les besoins en protection de l’enfant relevés dans cette localité.
Au vu des problèmes de protection relevés plus loin, nous pouvons recommander de :
o Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations
de Blangoua ;
o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le
genre notamment le mariage des enfants ;
o Renforcer les capacités matérielles et techniques du personnel d’état civil en vue de
l’accroissement du taux d’enregistrement des naissances notamment des enfants des
familles déplacées internes.
6.3.3.3 Dougoumachi
A Dougoumachi, les interventions de CODAS seule dans son format ne pourraient couvrir les besoins de
protection des enfants. Aussi, sur la base des problèmes relevés plus loin, nous recommandons les
interventions ci-après :
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o Développer des activités de formation des adolescents et jeunes déscolarisés et non-
scolarisés ;
o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et
adolescents ;
o Mettre en place deux Espaces Amis des enfants dans les deux plus grandes agglomérations
de la localité.
6.3.3.4 Kobro
En prenant les interventions déjà en cours par CODAS dans cette localité, il apparait clairement un gap
en termes de réponse aux problèmes de protection relevés plus loin. Ces gaps seront comblés à travers
les recommandations ci-dessous :
o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le
genre notamment le mariage des enfants.
o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et
adolescents ;
o Mettre en place au moins deux Espaces amis des enfants.
6.3.3.5 Sao/Goulfey
A Sao, le terrain de la protection de l’enfant est totalement vierge et Il n’y aucune intervention de
protection de l’enfant. En conséquence, pour répondre aux besoins de protection des enfants dans cette
localité, nous recommandons les actions ci-dessous :
o Mettre en place, former et appuyer les structures communautaires de protection de l’enfant
(RECOPE, Clubs d’adolescents, etc.)
o Assurer la prise en charge psychosociale des enfants de la communauté à travers un EAE ;
o Développer des activités de compétences de vie courante avec les adolescentes et adolescents
o Développer des activités de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre
notamment le mariage des enfants.
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6.4 WASH
6.4.1 Etat des lieux
✓ Alimentation en eau potable
6.4.1.1 Afade/Makary
Afadé dispose de 36 forages équipés de pompes
manuelles inégalement réparti. Parmi ceux-ci, 27 sont
fonctionnels et fournissent l’eau potable à une
population estimée à 32 760 personnes. Soit un taux
d’accès estimé à 20,60%. Cette faible couverture
oblige les populations à utiliser les sources alternatives
tels que les puits à ciel ouvert et les mayos malgré les risques élevés d’attraper une maladie liée à la
consommation d’eau souillée. Face à ce tableau peu reluisant de la situation en communauté, les
institutions semblent mieux loties. Sur les cinq écoles que comptent Afadé, seule une n’a pas de point
d’eau. Au centre de santé, un forage fonctionnel est disponible. Les écoles primaires publics Groupe 1 et
2 disposent de 4 latrines prises par les militaires installées dans ces écoles. Ce qui fait que les élevés
défèquent dans l’enceinte de ces écoles.
6.4.1.2 Blangoua
Les 27 600 habitants de Blangoua dispose de 55
forages parmi lesquels 45 fonctionnels pour leur
besoin en eau potable. Soit taux de couverture des
besoins estimé à 40,8%. Mis à part ces points d’eau
aménagés, les puits à ciel ouvert et cours d’eau
saisonniers sont également utilisés.
6.4.1.3 Dougoumachi
Pour l’approvisionnement en eau potable, la
population de Dougoumachi estimée à 10 800
personnes dispose de trois forages équipés de
pompes à motricité humaines. Deux sont fonctionnels et un en panne. Pour chacun de ces forages, il
existe un Comité de Gestion qui s’occupe essentiellement de l’entretien et de la maintenance des
pompes. Concernant le forage en panne, il est ressorti des échanges que le COGES ne dispose pas encore
des ressources suffisantes pour la prise en charge des frais de réparation. Il dispose de 3 écoles (2 avec
des latrines et 1 sans latrines).
Cependant, il a été relevé que certaines personnes utilisent également l’eau du fleuve Logone pour
différents usages (cuisine, boisson, ménages, vaisselle…).
Forages devant le Sultanat d’Afadé
Forage réhabilité à Dougoumachi
par CODAS avec l’appui de l’UNICEF
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6.4.1.4 Kobro
Pour leurs besoins en eau potable, les 14 100 habitants de Kobro utilisent les 16 forages fonctionnels
parmi les 22 forages existants. Soit un taux de couverture estimé à 28 %. Des comités de gestion,
composés majoritairement des femmes existent pour chacun des forages. Malheureusement leurs
incapacités sont à déplorés face aux pannes actuelles des forages en raison du coût très élevés des frais
de réparation.
6.4.1.5 Sao/Goulfey
Pour l’approvisionnement en eau potable, les 1 700 habitants de Sao disposent de quatre forages équipés
de pompes à motricité humaines tous sont fonctionnels. Soit un taux d’accès de 58, 82 % . Un seul comité
de gestion existe dans le village. Il a été mis en place par PUI lors de la réhabilitation d’un ouvrage.
✓ Hygiène et assainissement
Dans toutes les localités visitées, la plupart des ménages disposent des latrines dont l’entretien présente
beaucoup de limite. La défécation à l’air libre bien que décriée par tous est une réalité aussi bien en
communauté que dans les écoles, surtout celles ne disposant pas de latrine. La situation des latrines dans
les écoles est présentée dans le tableau ci-dessous donnant un aperçu du nombre d’école sans latrines.
Localités Nombre d’écoles existantes Nombre d’écoles sans latrines
Afadé 5 2
Dougoumachi 3 1
Kobro 6 1
Sao 1 1
En matière d’hygiène, le niveau de connaissance des bonnes pratiques est faible. Le lavage des mains au
moments critiques n’est pas systématique. Des limites sont également observées dans l’application de
l’hygiène sur la chaîne de l’eau en général.
6.4.2 Assistances actuelles
Localités Interventions menées Organisations
Afadé Réhabilitation des forages IRC
Formation des COGES
Gestion des déchets solides
Blangoua Réhabilitation forage IMC
Promotion de l’hygiène
Kobro Réhabilitation de forage CODAS/UNICEF
Dougoumachi Réhabilitation de forage CODAS/UNICEF
Sao Réhabilitation de forage PUI
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6.4.3 Gaps et recommandations
✓ Gaps
Les gaps ci-dessous ont été identifiés dans l’ensemble des localités
o Insuffisance des ouvrages d’alimentation en eau potable ;
o Inégale répartition des forages
o Insuffisance des latrines sexo spécifiques dans les écoles
o Fonctionnement des Comités de gestion d’eau
o Faible connaissance et application des bonnes pratiques WASH ;
✓ Recommandations
A la suite des gaps identifiés les recommandations ci-dessous sont proposées :
o Réhabilitation des 26 forages en panne ;
o Plaidoyer auprès de la Délégation Régionale de l’Eau et Energie pour la prise en compte des
besoins WASH des localités cibles lors des exercices de planification ;
o Promotion de l’hygiène et distribution de kits aux familles IDPs les plus vulnérables ;
o La mobilisation communautaire pour le bon fonctionnement des comités de gestion.
6.5 Communication pour le Développement (C4D)
6.5.1 Etat des lieux
Les structures de participation communautaire comprennent les Comités de santé, les APE et AME, les
RECOPE, les Associations, et Groupements d’initiative commune (GIC), les Comités de développement et
les regroupements informels des femmes en tontine. Les principales sources d’information des femmes
sont les chefs traditionnels (blama), les leaders des organisations de femmes, les mobilisateurs sociaux
et les chefs religieux. L’accès et l’utilisation de la radio par les femmes est très faible en ce sens qu’une
femme sur 10 écoute la radio.
Par conséquent, ces structures de participation communautaire et canaux de communication en dehors
de la radio, peuvent être mis à profit, pour toucher les femmes par les activités de communication de
proximité.
6.5.2 Assistances actuelles
L’ONG RESAEC et la DRMINPROFF EN, en partenariat avec UNICEF, a contribué à la promotion de 05 PFE
prioritaires, au renforcement de la paix et cohésion sociale et à l’éducation à la réduction des risques de
mines et restes de guerre. La consolidation des acquis de cette intervention, notamment la dynamique
communautaire est actuellement en cours de réalisation.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet PBSO en mars 2018, des partenariats avec CODAS CARITAS,
RESAEC et la DRMINPROFF EN sont en cours d’établissement, pour couvrir 20 localités des
arrondissements de Blangoua et de Goulfey parmi lesquelles Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey
centre, Goulfey Gana et Sao, en activités C4D de prévention des violences extrêmes. Il s’agira de la
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formation des journalistes, des jeunes reporteurs et des animateurs des groupes d’écoute active ; de la
production, diffusion et écoute des émissions radiophoniques ciblant entres autres les enfants hors du
système scolaire ; de la mise en place des clubs de théâtres et prestation des pièces de théâtres forum
dans les écoles ; de l’organisation des sessions de dialogue communautaire et de dialogue des
générations, de l’organisation des séances de causerie éducative. Cependant, la localité de Afade n’est
pas couverte par les activités C4D.
6.5.3 Gaps et recommandations
✓ Les gaps comprennent :
o Le faible engagement, leadership et participation communautaire ;
o La faible demande des services sociaux de base ;
o La faible adoption des normes sociales et pratiques familiales essentielles de survie et
développement de l’enfant.
✓ Les recommandations sont les suivantes :
o Renforcer l’engagement, le leadership et la participation communautaire
o Accroitre la demande et l’utilisation des services sociaux de base
o Promouvoir l’adoption des normes sociales et des pratiques familiales essentielles de survie et
de développement de l’enfant
Il convient de souligner que les interventions C4D en cours de réalisation et celles dont la mise en
œuvre est imminente dans les localités de Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Goulfey sont à capitaliser.
7. Partenaires opérationnels
Au cours de l’évaluation, les partenaires qui sont opérationnels sur le terrain sont:
Sections Partenaires Interventions Localités
Nutrition
o AHA o EIDA Relief
Appui au volet communautaire de la PCIMAS et promotion de l’ANJE
o DS de Mada o Tout le DS de Goulfey
Protection de l’enfant
o ALDEPA,
Protection des enfants en situation d’urgence (Espaces Amis d’enfants, clubs d’adolescents, dialogues intergénérationnels, identification et prise en charge des enfants non-accompagnés et séparés
Arrondissement de Makary ; Afade
o CODAS-CARITAS Protection des enfants en situation d’urgence (Espaces Amis d’enfants, clubs d’adolescents, dialogues intergénérationnels, identification et prise en charge des enfants non-accompagnés et séparés
Goulfey, Blangoua, Dougoumachi, Kobro, Fotokol
o Centres d’état civil
Enregistrement des naissances et délivrance des actes de naissance
Blangoua, Goulfey centre, Dougoumachi
o Centre Social de Goulfey
Soutien aux enfants vulnérables ; Appui/renforcement des capacités des acteurs communautaires de protection de l’enfant
Plan International Afade
WASH IRC o Réhabilitation des forages o Formation des COGES o Gestion des déchets solides
Afade
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Education o DDEB-LC o IAEB Blangoua o IAEB Goulfey o IAEB Makary
o Formation des enseignants et personnel de l’éducation en PSS, CDR-R et MRE ;
o Distribution des fournitures et matériels scolaires ; o Formation des enseignants en Education à la Paix, la
cohabitation pacifique (PBSO).
Afade, Blangoua, Dougoumachi, Koubro et Sao
C4D o DDPROFF o CODAS Caritas o RESAEC o Comités de suivi des
engagements du forum de gouverneur des arrondissements de Blangoua et Goulfey
o Radio FM Kousseri
o Renforcement des capacités des animateurs/volontaires communautaires,
o Organisation des séances de causerie éducative et de dialogue communautaire ;
o Mise en place et animation des clubs d’écoute active o Suivi de la mise en œuvre des engagements du forum
de gouverneur o Production et diffusion des émissions radiophoniques
sur les PFE, la paix et cohésion sociale, la prévention de l’extrémisme violent
o Mise en place des clubs et prestation de pièces théâtres forum dans les écoles
Blangoua Dougoumachi Kobro Goulfey Sao
8. Prochaines étapes :
o Partage du rapport avec les différents secteurs et les Agences des Nations Unies ; o Elaboration d’un plan de réponses interne à l’UNICEF en vue de porter assistance aux enfants
vulnérables ; o Mobilisation des ressources ; o Mise en œuvre du plan de réponses.