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  • http://portaildoc.univ-lyon1.fr

    Creative commons : Paternit - Pas dUtilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)

    http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 0

    UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1 FACULTE DE PHARMACIE

    INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES

    2014 THESE n112

    T H E S E

    pour le DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

    prsente et soutenue publiquement le 14 octobre 2014

    par

    Mme MOSER Adeline

    Ne le 04/03/1988

    Lyon 2e (69)

    *****

    SUIVI PARACLINIQUE DES PATIENTS SOUS NEUROLEPTIQUES A LA MAISON DARRET DE LYON-CORBAS : BILAN ET PROPOSITIONS DOPTIMISATION

    *****

    JURY

    Prsident : M. ZIMMER Luc, Professeur duniversit Praticien hospitalier

    Membres : Mme CABELGUENNE Delphine, Pharmacien Praticien hospitalier

    Mme MARQUOIS Florence, Mdecin Praticien hospitalier

    M. GIRET Guillaume, Psychiatre Praticien hospitalier

    Mme BERTIN Camille, Pharmacien Assistant spcialiste

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 1

    UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1

    Prsident de lUniversit M. Franois-Nol GILLY

    Vice-Prsident du Conseil dAdministration M. Hamda BEN HADID

    Vice-Prsident du Conseil Scientifique M. Germain GILLET

    Vice-Prsident du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire M. Philippe LALLE

    Composantes de lUniversit Claude Bernard Lyon 1

    SANTE

    UFR de Mdecine Lyon Est Directeur : M. Jrme ETIENNE

    UFR de Mdecine Lyon Sud Charles Directeur : Mme Carole BURILLON Mrieux

    Institut des Sciences Pharmaceutiques et Directrice : Mme Christine VINCIGUERRA Biologiques

    UFR d'Odontologie Directeur :M. Denis BOURGEOIS

    Institut des Techniques de Radaptation Directeur : M. Yves MATILLON

    Dpartement de formation et centre de Directeur : Anne-Marie SCHOTT recherche en Biologie Humaine

    SCIENCES ET TECHNOLOGIES

    Facult des Sciences et Technologies Directeur : M. Fabien DE MARCHI

    UFR de Sciences et Techniques des Directeur : M. Yannick VANPOULLE Activits Physiques et Sportives (STAPS)

    Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon Directeur : M. Pascal FOURNIER (ex ISTIL)

    I.U.T. LYON 1 Directeur : M. Christophe VITON

    Institut des Sciences Financires et Directeur : M. Nicolas LEBOISNE d'Assurance (ISFA)

    ESPE Directeur : M. Alain MOUGNIOTTE

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 2

    UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1 ISPB -Facult de Pharmacie Lyon

    Directrice : Madame la Professeure Christine VINCIGUERRA Directeurs Adjoints : Madame S. BRIANCON, Monsieur P. LAWTON, Monsieur P. NEBOIS

    Madame S. SENTIS, Monsieur M. TOD

    Directrice Administrative : Madame P. GABRIELE

    LISTE DES DEPARTEMENTS PEDAGOGIQUES

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE SCIENCES PHYSICO-CHIMIQUE ET PHARMACIE GALENIQUE

    CHIMIE ANALYTIQUE, GENERALE, PHYSIQUE ET MINERALE Monsieur Raphal TERREUX (Pr) Monsieur Pierre TOULHOAT (Pr - PAST) Madame Julie-Anne CHEMELLE (MCU) Monsieur Lars-Petter JORDHEIM (MCU) Madame Christelle MACHON (AHU)

    PHARMACIE GALENIQUE -COSMETOLOGIE Madame Stphanie BRIANCON (Pr) Madame Franoise FALSON (Pr) Monsieur Hatem FESSI (Pr) Madame Jolle BARDON (MCU - HDR) Madame Marie-Alexandrine BOLZINGER (MCU - HDR) Madame Sandrine BOURGEOIS (MCU) Madame Ghania HAMDI-DEGOBERT (MCU - HDR) Monsieur Plamen KIRILOV (MCU) Monsieur Fabrice PIROT (MCU - PH - HDR) Monsieur Patrice SEBERT (MCU - HDR)

    BIOPHYSIQUE Monsieur Richard COHEN (PU PH) Madame Laurence HEINRICH (MCU) Monsieur David KRYZA (MCU PH) Madame Sophie LANCELOT (MCU - PH) Monsieur Cyril PAILLER-MATTEI (MCU - HDR)

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE PHARMACEUTIQUE DE SANTE PUBLIQUE

    DROIT DE LA SANTE Monsieur Franois LOCHER (PU PH) Madame Valrie SIRANYAN (MCU - HDR)

    ECONOMIE DE LA SANTE Madame Nora FERDJAOUI MOUMJID (MCU - HDR) Monsieur Hans-Martin SPTH (MCU) Madame Carole SIANI (MCU HDR)

    INFORMATION ET DOCUMENTATION Monsieur Pascal BADOR (MCU - HDR)

    HYGIENE, NUTRITION, HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT Madame Jolle GOUDABLE (PU PH)

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  • 3

    INGENIERIE APPLIQUEE A LA SANTE ET DISPOSITIFS MEDICAUX Monsieur Gilles AULAGNER (PU PH) Monsieur Daniel HARTMANN (Pr)

    QUALITOLOGIE MANAGEMENT DE LA QUALITE Madame Alexandra CLAYER-MONTEMBAULT (MCU) Monsieur Franois COMET (MCU) Monsieur Vincent GROS (MCU PAST) Madame Pascale PREYNAT (MCU PAST)

    MATHEMATIQUES STATISTIQUES Madame Claire BARDEL-DANJEAN (MCU) Madame Marie-Aime DRONNE (MCU) Madame Marie-Paule PAULTRE (MCU - HDR)

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE SCIENCES DU MEDICAMENT

    CHIMIE ORGANIQUE Monsieur Pascal NEBOIS (Pr) Madame Nadia WALCHSHOFER (Pr) Monsieur Zouhair BOUAZIZ (MCU - HDR) Madame Christelle MARMINON (MCU) Madame Sylvie RADIX (MCU -HDR) Monsieur Luc ROCHEBLAVE (MCU - HDR)

    CHIMIE THERAPEUTIQUE Monsieur Roland BARRET (Pr) Monsieur Marc LEBORGNE (Pr) Monsieur Laurent ETTOUATI (MCU - HDR) Monsieur Thierry LOMBERGET (MCU - HDR) Madame Marie-Emmanuelle MILLION (MCU)

    BOTANIQUE ET PHARMACOGNOSIE Madame Marie-Genevive DIJOUX-FRANCA (Pr) Madame Isabelle KERZAON (MCU) Monsieur Serge MICHALET (MCU)

    PHARMACIE CLINIQUE, PHARMACOCINETIQUE ET EVALUATION DU MEDICAMENT Madame Roselyne BOULIEU (PU PH) Madame Magali BOLON-LARGER (MCU - PH) Madame Cline PRUNET-SPANO (MCU) Madame Catherine RIOUFOL (MCU - PH - HDR)

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE PHARMACOLOGIE, PHYSIOLOGIE ET TOXICOLOGIE

    TOXICOLOGIE Monsieur Jrme GUITTON (PU PH) Monsieur Bruno FOUILLET (MCU) Monsieur Sylvain GOUTELLE (MCU-PH) Madame La PAYEN (MCU -HDR)

    PHYSIOLOGIE Monsieur Christian BARRES (Pr) Monsieur Daniel BENZONI (Pr) Madame Kiao Ling LIU (MCU) Monsieur Ming LO (MCU - HDR)

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  • 4

    PHARMACOLOGIE Monsieur Bernard RENAUD (Pr) Monsieur Michel TOD (PU PH) Monsieur Luc ZIMMER (PU PH) Madame Bernadette ASTIER (MCU - HDR) Monsieur Roger BESANCON (MCU) Madame Evelyne CHANUT (MCU) Monsieur Nicola KUCZEWSKI (MCU) Monsieur Olivier CATALA (Pr PAST) Monsieur Pascal THOLLOT (MCU PAST) Madame Corinne FEUTRIER (MCU-PAST)

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES A

    IMMUNOLOGIE Monsieur Jacques BIENVENU (PU PH) Monsieur Guillaume MONNERET (PU-PH) Madame Ccile BALTER-VEYSSEYRE (MCU - HDR) Monsieur Sbastien VIEL (AHU)

    HEMATOLOGIE ET CYTOLOGIE Madame Christine TROUILLOT-VINCIGUERRA (PU - PH) Madame Brigitte DURAND (MCU - PH) Monsieur Olivier ROUALDES (AHU)

    MICROBIOLOGIE ET MYCOLOGIE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE AUX BIOTECHNOLOGIE

    INDUSTRIELLES Monsieur Patrick BOIRON (Pr) Monsieur Jean FRENEY (PU PH) Madame Florence MORFIN (PU PH) Monsieur Didier BLAHA (MCU) Madame Anne DOLEANS JORDHEIM (MCU) Madame Emilie FROBERT (MCU - PH) Madame Vronica RODRIGUEZ-NAVA (MCU) Madame Ghislaine DESCOURS (AHU)

    PARASITOLOGIE, MYCOLOGIE MEDICALE Monsieur Philippe LAWTON (Pr) Madame Nathalie ALLIOLI (MCU) Madame Samira AZZOUZ-MAACHE (MCU - HDR)

    DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES B

    BIOCHIMIE BIOLOGIE MOLECULAIRE - BIOTECHNOLOGIE Madame Pascale COHEN (Pr) Monsieur Alain PUISIEUX (PU - PH) Monsieur Karim CHIKH (MCU - PH) Madame Carole FERRARO-PEYRET (MCU - PH) Madame Caroline MOYRET-LALLE (MCU HDR) Madame Anglique MULARONI (MCU) Madame Stphanie SENTIS (MCU) Monsieur Olivier MEURETTE (MCU) Monsieur Benoit DUMONT (AHU)

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  • 5

    BIOLOGIE CELLULAIRE Madame Bndicte COUPAT-GOUTALAND (MCU) Monsieur Michel PELANDAKIS (MCU - HDR)

    INSTITUT DE PHARMACIE INDUSTRIELLE DE LYON Monsieur Philippe LAWTON (Pr - HDR) Madame Anglique MULARONI (MCU) Monsieur Patrice SEBERT (MCU HDR) Madame Valrie VOIRON (MCU - PAST)

    Assistants hospitalo-universitaires sur plusieurs dpartements pdagogiques Madame Emilie BLOND Madame Christelle MOUCHOUX Madame Florence RANCHON

    Attachs Temporaires dEnseignement et de Recherche (ATER) Monsieur Eyad AL MOUAZEN 85me section Monsieur Boyan GRIGOROV 87me section

    Madame Mylne HONORAT 85me section Monsieur Abdalah LAOUINI 85me section Madame Marine CROZE 86me section

    Pr : Professeur PU-PH : Professeur des Universits, Praticien Hospitalier MCU : Matre de Confrences des Universits MCU-PH : Matre de Confrences des Universits, Praticien Hospitalier HDR : Habilitation Diriger des Recherches AHU : Assistant Hospitalier Universitaire PAST : Personnel Associ Temps Partiel

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  • 6

    Remerciements

    Professeur Luc Zimmer, je vous remercie davoir accept dtre le prsident de ma thse, de

    lintrt que vous avez port ce travail et de notre discussion sur les perspectives qui

    pouvaient en dcouler.

    Docteur Delphine Cabelguenne et Docteur Camille Bertin, je vous remercie de mavoir

    accompagne et conseille tout au long de lcriture de ma thse et durant mon stage de

    5 AHU qui a t trs enrichissant.

    Docteur Florence Marquois et Docteur Guillaume Giret, je vous remercie de faire partie du

    jury de ma thse et davoir pris le temps de me conseiller sur llaboration de la fiche finale

    de suivi des patients dtenus sous neuroleptiques.

    Merci Michle, Christine, Marion et Amlie, prparatrices en pharmacie de la maison

    darrt de Lyon-Corbas pour leur accueil chaleureux et leur bonne humeur lors de mon stage.

    Je remercie mes parents pour leur aide et leur soutien si prcieux pendant ces longues annes

    dtudes et jusqu laboutissement de tout ce travail.

    Je remercie ma sur pour tout lintrt port mon travail.

    Je remercie mon compagnon Anthony pour mavoir soutenue tout au long de llaboration de

    ma thse. Merci pour sa patience et ses encouragements.

    Merci ma meilleure amie Laurine pour ses conseils judicieux lors de lcriture de ma thse,

    nos discussions et fous rires malgr lloignement gographique.

    Merci mes amies de la fac avec lesquelles jai partag des soires mmorables.

    Merci mes beaux-parents pour leur accueil chaleureux.

    Merci tous ceux qui sont venus la soutenance de ma thse.

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  • 7

    Table des matires

    Introduction...22

    Partie 1 : Revue bibliographique ..23

    1. Les neuroleptiques .......23

    1.1 Gnralits .....23

    1.1.1 Historique.........23

    1.1.2. Classification des neuroleptiques....24

    1.1.2.1. Classification selon les effets cliniques...24

    1.1.2.2. Classification selon la dure d'action ....25

    1.1.2.3. Classification selon la structure chimique.......25

    1.1.3. Indications...27

    1.1.4. Psychoses et schizophrnies....28

    1.1.4.1. Gnralits...28

    1.1.4.2. Les diffrentes formes cliniques et lvolution de la schizophrnie29

    1.14.3. Traitements....30

    1.1.4.4. Les hypothse neurobiologiques de la schizophrnie......30

    1.1.5. Mode daction des neuroleptiques......30

    1.1.5.1. Action sur le systme dopaminergique....30

    1.1.5.1.1. La voie nigrostrie....31

    1.1.5.1.2. La voie msolimbique ..31

    1.1.5.1.3. La voie msocorticale.......31

    1.1.5.1.4. La voie tubro-infundibulaire...32

    1.1.5.2. Action sur d'autres systmes....32

    1.1.5.2.1. Le systme histaminergique..32

    1.1.5.2.2. Le systme srotoninergique.....32

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 8

    1.1.5.2.3. Le systme 1-adrnergique......33

    1.1.5.2.4. Le systme cholinergique..33

    1.1.6. Modalits de prescription....33

    1.1.6.1. Choix de la molcule........33

    1.1.6.2. Posologie et dure du traitement..........34

    1.1.6.3. Observance et interruption du traitement.35

    1.1.6.4. Les rechutes..36

    1.1.7. Grossesse.....37

    1.2. Effets indsirables des neuroleptiques...39

    1.2.1. Effets indsirables neurologique.........40

    1.2.1.1. Dyskinsies aigus...40

    1.2.1.1.1. Clinique.40

    1.2.1.1.2. Frquence..40

    1.2.1.1.3. Prise en charge..41

    1.2.1.2. Dyskinsies tardives.....41

    1.2.1.2.1. Clinique.41

    1.2.1.2.2. Frquence..41

    1.2.1.2.3. Prise en charge et volution..42

    1.2.1.3. Syndrome parkinsonien....42

    1.2.1.3.1. Clinique ....42

    1.2.1.3.2. Frquence..42

    1.2.1.3.3. Prise en charge et volution..42

    1.2.1.4. Akathisies.43

    1.2.1.4.1. Clinique.43

    1.2.1.4.2. Frquence..43

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 9

    1.2.1.4.3. Prise en charge......43

    1.2.1.5. pilepsie...43

    1.2.1.5.1. Clinique.....43

    1.2.1.5.2. Frquence..44

    1.2.1.5.3. Prise en charge..44

    1.2.1.6. Autres effets indsirables neurologiques.44

    1.2.2. Syndrome malin des neuroleptiques...44

    1.2.2.1. Clinique, facteurs de risque et volution..44

    1.2.2.2. Frquence.....45

    1.2.3. Effets indsirables digestifs et hpatiques..45

    1.2.4. Effets indsirables mtaboliques et endocriniens.......46

    1.2.4.1. La prise de poids..46

    1.2.4.1.1. Facteurs de risque......46

    1.2.4.1.2. Mcanisme....47

    1.2.4.1.3. Frquence......47

    1.2.4.1.4. Prise en charge et volution..48

    1.2.4.2. Le diabte.48

    1.2.4.2.1. Types de diabte retrouvs chez les patients sous neuroleptiques....48

    1.2.4.2.2. Facteurs de risque......49

    1.2.4.2.3. Mcanisme....50

    1.2.4.2.4 Frquence..50

    1.2.4.2.5. Prise en charge......50

    1.2.4.3. Les dyslipidmies.....51

    1.2.4.3.1. Facteurs de risque..51

    1.2.4.3.2. Mcanismes...51

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 10

    1.2.4.3.3. Frquence......51

    1.2.4.3.4. Prise en charge et volution..52

    1.2.4.4. Le syndrome mtabolique ...52

    1.2.4.4.1. Gnralits....52

    1.2.4.4.2. Facteurs de risque..53

    1.2.4.4.3. Frquence..53

    1.2.4.4.4. Prise en charge et volution..53

    1.2.4.5. Autres troubles endocriniens....54

    1.2.4.5.1. Clinique.54

    1.2.4.5.2. Frquence..54

    1.2.4.5.3. Prise en charge.....54

    1.2.5. Effets indsirables dermatologiques...55

    1.2.6. Effets indsirables hmatologiques.55

    1.2.6.1. Gnralits...55

    1.2.6.2. Frquence.....56

    1.2.6.3. Prise en charge et volution... .56

    1.2.7. Effets indsirables cardio-vasculaires ....56

    1.2.7.1. Gnralits ......56

    1.2.7.2. Frquence.57

    1.2.8. Allongement de lespace QT et torsades de pointes...57

    1.2.8.1. Gnralits...57

    1.2.8.1.1. Caractristique de llectrocardiogramme ..57

    1.2.8.1.2. Calcul de l'intervalle QT...57

    1.2.8.1.3. Flux d'ions et allongement de lintervalle QT...59

    1.2.8.2. Facteurs de risque dallongement du QT.60

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 11

    1.2.8.2.1. Les troubles lectrolytiques..60

    1.2.8.2.2. Les pathologies cardiaques prexistantes.....61

    1.2.8.2.3. Certaines pathologies....61

    1.2.8.2.4. Les mdicaments...61

    1.2.8.3. Mcanisme daction.....61

    1.2.8.4. De lallongement du QT aux torsades de pointes....62

    1.2.8.5. Frquence.63

    1.2.8.6. Prise en charge.64

    2. Recommandations du suivi des patients sous neuroleptiques...65

    2.1. Les raisons d'un suivi des patients sous neuroleptiques.....65

    2.1.1 Les raisons lies au traitement ....65

    2.1.2. Les raisons lies la maladie..65

    2.2. Revue bibliographique des recommandations actuelles en France et ltranger66

    2.2.1 Recommandations actuelles lors de linitiation du traitement.67

    2.2.2 Recommandations actuelles des examens raliser lors du suivi du traitement par

    neuroleptiques ..71

    2.3. Etudes sur le suivi des patients sous neuroleptiques...77

    2.3.1. Etude n1.....77

    2.3.1.1. Mthode...77

    2.3.1.2. Rsultats...78

    2.3.1.3. Discussion....78

    2.3.2. Etude n2.....79

    2.3.2.1. Mthode...79

    2.3.2.2. Rsultats...80

    2.3.2.3. Discussion....81

    2.3.3. Etude n3.81

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 12

    2.3.3.1. Mthode ..82

    2.3.3.2. Rsultats...82

    2.3.3.3. Discussion....82

    2.3.4. Etude n4.....83

    2.3.4.1. Mthode...83

    2.3.4.2. Rsultats.......84

    2.3.4.3. Discussion....85

    2.3.5. Etude n5.85

    2.3.5.1. Mthode...85

    2.3.5.2. Rsultats...86

    2.3.5.3. Discussion86

    2.3.6. Etude n6.87

    2.3.6.1. Mthode.......87

    2.3.6.2. Rsultats.......88

    2.3.6.3. Discussion........89

    2.3.7. Etude n7.89

    2.3.7.1. Mthode...90

    2.3.7.2. Rsultats...90

    2.3.7.3. Discussion91

    2.3.8. Synthse des tudes.....92

    2.3.8.1. Un faible suivi..92

    2.3.8.2. La glycmie jeun...92

    2.3.8.3. Le bilan lipidique.....93

    2.3.8.4. Autres paramtres....93

    Partie 2 : Matriels et mthodes....95

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 13

    1. Contexte de ltude...95

    1.1 Choix du sujet95

    1.2. Le milieu carcral...95

    1.3. Le service de sant en dtention96

    1.4. La prise en charge des patients dtenus la maison darrt de Lyon-Corbas et au centre

    pnitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier...........97

    2. Patients..98

    2.1. Critres dinclusion....98

    2.2. Critres dexclusion...99

    3. Mthode99

    3.1. Objectif...99

    3.2. Recueil des donnes.100

    3.2.1. laboration de la fiche de recueil des donnes.100

    3.2.1.1. Gnralits.....100

    3.2.1.2. Choix des paramtres.100

    3.2.1.2.1. Poids et indice de masse corporelle101

    3.2.1.2.2. Primtre abdominal ou tour de taille.101

    3.2.1.2.3. Pression artrielle....102

    3.2.1.2.4. Frquence cardiaque...102

    3.2.1.2.5. Bilan lipidique.103

    3.2.1.2.6. Glycmie jeun..103

    3.2.1.2.7. Ionogramme sanguin ou kalimie...104

    3.2.1.2.8. Hmogramme .....104

    3.2.1.2.9. Bilan hpatique...104

    3.2.1.2.10. Fonction rnale......105

    3.2.1.2.11. Temprature..105

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 14

    3.2.1.2.12. Electrocardiogramme....105

    3.2.1.2.13. Test de grossesse...106

    3.2.1.2.14. Symptmes extrapyramidaux....106

    3.2.1.2.15. Symptmes dhyperprolactinmie....106

    3.2.1.2.16. Les paramtres non retenus...106

    3.2.1.3. Fiche de recueil des donnes..107

    3.2.2. Consultation des dossiers des patients..109

    3.3. Traitement et analyse des donnes...109

    Partie III : Rsultats.111

    1. Recrutement des patients et analyse de lexhaustivit des donnes....111

    2. Analyse de lensemble des donnes recueillies..112

    2. 1. Pourcentages de conformit de chaque examen.....113

    2.1.1. Poids..113

    2.1.2. Indice de masse corporelle....113

    2.1.3. Primtre abdominal.114

    2.1.4. Pression artrielle..114

    2.1.5. Frquence cardiaque.115

    2.1.6. Bilan lipidique...116

    2.1.7. Glycmie jeun....116

    2.1.8. Ionogramme sanguin.....117

    2.1.9. Hmogramme....118

    2.1.10. Transaminases.....118

    2.1.11. Fonction rnale....119

    2.1.12. Electrocardiogramme......120

    2.1.13. Temprature....120

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 15

    2.1.14. Test de grossesse.....121

    2.1.15. Symptmes extrapyramidaux..122

    2.1.16. Symptmes dhyperprolactinmie......122

    2.2. Pourcentage de conformit global....123

    2.3. Suivi des diffrents examens chaque bilan...123

    3. Analyse statistique par sous-groupes..125

    3.1. Groupe 1 selon dure de lincarcration......127

    3.2. Groupe 2 selon priode du sjour avant ou aprs 2007...134

    3.3. Groupe 3 selon lindice de masse corporelle...134

    3.4. Groupe 4 selon facteurs de risque associs..135

    3.5. Groupe 5 selon coprescription de plusieurs neuroleptiques.138

    3.6. Groupe 6 selon coprescription de mdicaments risque de torsades de pointes.139

    3. 7. Groupe 7 selon prescription de neuroleptiques retard....141

    3.8. Groupe 8 selon hbergement au service mdico-psychologique rgional ..142

    Partie 4 : Discussion ...145

    1. Recrutement des patients et exhaustivit du recueil des donnes...145

    2. Analyse de lensemble des donnes recueillis145

    3. Analyse en sous-groupes.154

    4. Les limites de ltude....160

    5. Perspectives ........161

    Conclusions 166

    Annexe 1 ....168

    Bibliographie.......171

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 16

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Classification des neuroleptiques selon la structure chimique [2, 6]26

    Tableau 2 : Les effets indsirables en fonction des diffrents NL [7, 8, 15, 24]..39

    Tableau 3 : Comparaison des deux types de diabtes observs avec les antipsychotiques

    atypiques daprs Scheen A et al [15]...49

    Tableau 4 : Principales recommandations mises en France et linternational lors de

    linitiation du traitement [3, 4, 7, 10, 31, 52, 57, 58, 59]..70

    Tableau 5 : Rcapitulatif de la frquence du suivi des patients sous neuroleptiques selon les

    recommandations franaises et internationales.75

    Tableau 5 bis : Suite du rcapitulatif de la frquence du suivi des patients sous neuroleptiques

    selon les recommandations franaises et internationales..76

    Tableau 6 : Pourcentages de conformit des diffrents paramtres suivis au cours de

    ltude..112

    Tableau 7 : Pourcentage de patients suivis pour chaque examen paraclinique en fonction des

    frquences recommandes..124

    Tableau 8 : PC globaux du suivi des diffrents paramtres en fonction des sous-groupes126

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 17

    Liste des Figures

    Figure 1 : Ondes et intervalles provoqus par lactivit lectrique des oreillettes et ventricules

    chez un sujet sain daprs Chapelon-Abric C. [42]..58

    Figure 2 : Potentiel daction et lectrocardiogramme associs et mcanismes ioniques daprs

    Sekarski N. et al [44], Weissenburger J. et al [45] et Vieweg W. [46].59

    Figure 3 : Mcanisme daction des torsades de pointes daprs Yap Y. et al [52]...62

    Figure 4 : Bilan des PC du suivi du poids avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.113

    Figure 5 : Bilan des PC du suivi de lIMC avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.114

    Figure 6 : Bilan des PC du suivi de la PA avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.115

    Figure 7 : Bilan des PC du suivi de la FC avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.115

    Figure 8 : Bilan des PC du suivi du BL avec le pourcentage de patients sous NL pour chaque

    intervalle..116

    Figure 9 : Bilan des PC du suivi de la glycmie jeun avec le pourcentage de patients sous

    NL pour chaque intervalle...117

    Figure 10 : Bilan des PC du suivi du ionogramme avec le pourcentage de patients sous NL

    pour chaque intervalle.117

    Figure 11 : Bilan des PC du suivi de la NFS avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.........118

    Figure 12 : Bilan des PC du suivi des transaminases avec le pourcentage de patients sous NL

    pour chaque intervalle.119

    Figure 13 : Bilan des PC du suivi de la fonction rnale avec le pourcentage de patients sous

    NL pour chaque intervalle...119

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 18

    Figure 14 : Bilan des PC du suivi de lECG avec le pourcentage de patients sous NL pour

    chaque intervalle.120

    Figure 15 : Bilan des PC du suivi de la temprature avec le pourcentage de patients sous NL

    pour chaque intervalle.121

    Figure16 : Bilan des PC du suivi du test de grossesse avec le pourcentage de patientes sous

    NL pour chaque intervalle...122

    Figure17 : Bilan des PC globaux avec le pourcentage de patients sous NL pour chaque

    intervalle..123

    Figure 18 : Suivi du poids en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de

    patients128

    Figure 19 : Suivi de la FC en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de

    patients129

    Figure 20 : Suivi du BL en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de

    patients129

    Figure 21 : Suivi de la glycmie jeun en fonction de la dure du sjour rapport au

    pourcentage de patients...130

    Figure 22 : Suivi du ionogramme en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de

    patients....131

    Figure 23 : Suivi de l'hmogramme en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage

    de patients...131

    Figure 24 : Suivi des transaminases en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage

    de patients...132

    Figure 25 : Suivi de la fonction rnale en fonction de la dure du sjour rapport au

    pourcentage de patients.......133

    Figure 26 : Suivi de l'ECG en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de

    patients133

    Figure 27 : Suivi du poids en fonction de lIMC rapport au pourcentage de patients.135

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 19

    Figure 28 : Suivi de la FC en fonction des facteurs de risque rapport au pourcentage de

    patients136

    Figure 29 : Suivi du BL en fonction des facteurs de risque rapport au pourcentage de

    patients137

    Figure 30 : Suivi du ionogramme en fonction des facteurs de risque rapports au pourcentage

    de patients...137

    Figure 31 : Suivi de la FC en fonction de la coprescription ou non de plusieurs NL rapport au

    pourcentage de patients...138

    Figure 32 : Suivi de lECG en fonction de la coprescription ou non de plusieurs NL rapport

    au pourcentage de patients..139

    Figure 33 : Suivi du ionogramme en fonction de la coprescription ou non de mdicaments

    risque de TDP rapport au pourcentage de patients140

    Figure 34 : Suivi de la fonction rnale en fonction de la coprescription ou non de

    mdicaments risque de TDP rapport au pourcentage de patients...140

    Figure 35 : Suivi de lECG en fonction de la coprescription ou non de mdicaments risque

    de TDP avec le pourcentage de patients sous NL...141

    Figure 36 : Suivi du ionogramme en fonction de la prescription ou non de NL retard rapport

    au pourcentage de patients......142

    Figure 37: Suivi du ionogramme en fonction d'au moins un sjour ou non au SMPR rapport

    au pourcentage de patients..143

    Figure 38 : Suivi de lECG en fonction d'au moins un sjour ou non au SMPR rapport au

    pourcentage de patients...143

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 20

    Table des abrviations :

    NL : neuroleptique

    MA : maison d'arrt

    CP : centre pnitentiaire

    HAS : Haute autorit de sant

    CATIE: Clinical Antipsychotic Trials in Intervention Effectiveness

    CUtLASS: Cost Utility of the Latest Antipsychotic Drugs in Schizophrenia Study

    EUFEST: European First Episode Schizophrenia Trial

    CRAT : Centre de rfrence sur les agents tratognes

    AMM : autorisation de mise sur le march

    IMC : indice de masse corporelle

    BL : Bilan lipidique

    LDL: low-density lipoprotein

    HDL: high-density lipoprotein

    IDF: International Diabetes Federation

    NFS : numration formule sanguine

    PA : pression artrielle

    TDP : torsades de pointes

    ECG : lectrocardiogramme

    FC : frquence cardiaque

    ANSM : Agence nationale de scurit du mdicament et des produits de sant

    FDA: Food and Drug Administration

    FAERS: FDA Adverse Event Reporting System

    NICE: National Institute for Health and Care Excellence

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 21

    APA: American Psychiatric Association

    CDA: Canadian Diabetes Association

    RANZCP: Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists

    HGPO : hyperglycmie provoque par voie orale

    ADA: American Diabetes Association

    HCL : Hospices Civils de Lyon

    CD : centre de dtention

    EPM : tablissement pnitentiaire pour mineurs

    SMPR : service mdico-psychologique rgional

    UCSA : unit de consultations et de soins ambulatoires

    UHSA : unit hospitalire spcialement amnage

    UHSI : unit hospitalire scurise interrgionale

    CIM-10 : Classification statistique internationale des maladies et des problmes de sant

    connexes 10e rvision

    ASAT : aspartate aminotransfrase

    ALAT : alanine aminotransferase

    DFG : dbit de filtration glomrulaire

    PC : pourcentage de conformit

    MP : mdicopharmaceutique

    EPP : valuation des pratiques professionnelles

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 22

    Introduction

    Les neuroleptiques (NL) sont le traitement de rfrence des psychoses et plus

    particulirement de la schizophrnie. Ils ont compltement rvolutionn la prise en charge des

    patients psychotiques et ont permis de les rinsrer dans la socit. Leurs actions

    pharmacologiques visent essentiellement les symptmes positifs de la schizophrnie.

    Nanmoins, ils sont responsables de nombreux effets indsirables neurologiques,

    mtaboliques et cardio-vasculaires ce qui impose un suivi thrapeutique. De nombreuses

    recommandations ont t mises en France et dans diffrents pays pour le suivi des patients

    sous NL. La prvalence des patients schizophrnes est suprieure en milieu ferm que dans la

    population gnrale. Quand ces patients bnficient dun traitement mdicamenteux, il est

    donc indispensable dorganiser un suivi thrapeutique de ces patients le temps de leur

    dtention. Lobjectif de cette tude est de faire un tat des lieux du suivi des patients dtenus

    sous NL la maison darrt (MA) de Lyon-Corbas et au centre pnitentiaire (CP) de Saint-

    Quentin-Fallavier, afin de mesurer la conformit de ce suivi par rapport aux recommandations

    mises en France notamment, que ce soit au niveau des examens raliss et de leur frquence

    de mise en uvre.

    Dans une premire partie, une revue bibliographique sur les effets indsirables des NL

    ainsi que sur les recommandations mises en France et ltranger sur le suivi des patients

    sous NL est effectue. Puis, un rsum des diffrentes tudes intgrant la ralisation dun

    suivi des patients sous NL sera prsent.

    Dans la partie matriels et mthode, des lments de contexte sont rappels, une fiche

    de recueil des donnes a t labore en tenant compte des recommandations mises par la

    Haute autorit de sant (HAS) en particulier et complte partir des dossiers des patients

    inclus dans ltude.

    Dans la partie rsultats, le taux de conformit du suivi des patients sous NL par rapport

    aux recommandations mises a t calcul pour chaque examen et une analyse en sous-groupe

    a t ralise afin de rechercher quels sont les facteurs extrieurs qui interviennent dans le

    suivi des patients sous NL.

    Dans une dernire partie, les rsultats obtenus ont t discuts et une fiche de suivi

    finale a t propose aux quipes mdicales. Cette fiche est destine tre insre dans le

    dossier des patients et doit permettre denregistrer le suivi des examens raliss, de dclencher

    des interventions pharmaceutiques auprs des cliniciens quand ceux-ci sont programmer.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 23

    Partie I : Revue bibliographique

    1. Les neuroleptiques

    1.1 Gnralits

    1.1.1 Historique

    Les NL sont les mdicaments de rfrence utiliss dans le traitement des psychoses, ce

    sont des substances pharmacologiques ayant une action sur les symptmes psychotiques tels

    que le dlire et les hallucinations [1]. Ils agissent au niveau des rcepteurs du systme nerveux

    central.

    Le terme neuroleptique se traduit tymologiquement par qui saisit le nerf [2]. Ce

    terme a t propos en 1955 par Delay et Deniker, deux psychiatres franais. La dfinition

    classique du NL a aussi t donne par Delay et Deniker et associe cinq critres [2] :

    Cration dun tat dindiffrence psychomotrice.

    Diminution des tats dexcitation et dagitation.

    Rduction progressive des troubles psychotiques aigus et chroniques.

    Production de symptmes extrapyramidaux et vgtatifs.

    Effets sous corticaux prdominants.

    Ce nest qu partir de la seconde moiti du XX e sicle quun traitement spcifique des

    psychoses et de la schizophrnie a vu le jour. Autrefois, les traitements passaient par la

    contention physique, les lectrochocs, le coma insulinique, la prise de sdatifs classiques ou

    dhypnotiques [2].

    Cest en 1952 que Laborit, un chirurgien franais utilise la chlorpromazine pour la

    premire fois en anesthsie lhpital militaire du Val-de-Grce [3]. Il remarque une activit

    antipsychotique quil pense intressante pour une utilisation en psychiatrie. Cest ainsi que

    Delay et Deniker, de mai juillet 1952, exposent les principes de la cure NL et les indications

    de ce premier NL [3]. Ds 1954, lamlioration sur le traitement des psychoses au long terme

    est reconnue. Elle se manifeste dune part, auprs des patients dont les accs dlirants sont

    calms, et dautre part chez le personnel qui peut enfin tablir un contact avec les patients.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 24

    Les premiers effets indsirables sont aussi dcrits.

    Les molcules NL se multiplient. Cependant, environ 20% des patients sont non rpondeurs

    aux traitements NL classiques. A partir des annes 1990, une nouvelle gnration de NL

    arrive, les NL dits atypiques car ils prsentent une meilleure tolrance neurologique alors

    que la prsence deffets indsirables neurologiques faisait partie de la dfinition des NL

    donne par Delay et Deniker. Cependant, certaines molcules mieux tolres sur le plan

    neurologique existaient dj comme le sulpiride qui est souvent considr comme lun des

    premiers NL atypiques. D'ailleurs, selon les publications, il est class soit parmi les NL de

    premire gnration [2] soit parmi les NL atypiques [4, 5].

    1.1.2 Classification des neuroleptiques

    Les NL peuvent tre classs selon diffrents critres : leurs effets cliniques, leur dure

    daction ou leur structure chimique [6].

    1.1.2.1 Classification selon les effets cliniques

    De nombreuses classifications, selon les effets cliniques, ont t proposes et cela

    avant lavnement des NL atypiques. Ces derniers sont donc absents de cette classification.

    Malgr les diffrentes propositions, on retrouve gnralement un schma commun avec au

    moins deux groupes principaux [2] :

    Les NL sdatifs.

    Les NL incisifs ou dsinhibiteurs.

    Les NL sdatifs ont plus deffets sur lagitation et langoisse et sont surtout lis des

    effets indsirables vgtatifs [7]. Ce groupe regroupe entre autres la lvompromazine

    Nozinan et la chlorpromazine Largactil.

    Le groupe des NL incisifs va avoir une action sur les symptmes positifs de la

    schizophrnie comme les hallucinations et souvent ce groupe partage aussi une action

    dsinhibitrice qui agit sur les symptmes ngatifs comme ladynamie et lindiffrence [7].

    Par contre, ce groupe de NL prsente plus frquemment des effets indsirables

    extrapyramidaux. Lhalopridol Haldol et le sulpiride Dogmatil en font partie [2].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 25

    1.1. 2. 2 Classification selon la dure daction

    Une distinction est faite entre les NL dits action immdiate et ceux action

    prolonge . Les NL action immdiate peuvent se prsenter soit sous forme orale

    (comprim, glule ou solution buvable) soit sous forme injectable. La posologie sera d'une

    plusieurs prises par jour.

    Les NL action prolonge sont diviss en deux groupes : tout dabord ceux dont

    l'administration est espace du fait de leurs caractristiques pharmacocintiques comme le

    penfluridol Semap qui se prend sous forme orale (comprim) une fois par semaine [2]. Puis,

    il y a les NL qui se prsentent sous la forme d'une prodrogue qui libre progressivement la

    molcule active. Ces NL sont sous forme injectable et le dlai entre deux injections se situe

    gnralement entre 2 4 semaines [2].

    1.1. 2. 3 Classification selon la structure chimique

    Les NL ont tous une structure complexe associant plusieurs cycles des chanes de

    diffrentes natures [2]. La famille laquelle le NL appartient va influencer son affinit pour

    un ou plusieurs rcepteurs, do les diffrences daction entres les NL.

    Dans le tableau 1, les diffrents NL utiliss en France sont prsents classs selon leur

    structure chimique.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 26

    Tableau 1 : Classification des neuroleptiques selon la structure chimique [2, 6]

    Neuroleptiques classiques Dnomination commune internationale Spccialit

    Phnothiazines

    Chlorpromazine Largactil

    Pipotiazine Piportil

    Lvompromazine Nozinan

    Cyammazine Tercian

    Propriciazine Neuleptil

    Thioxanthnes Flupentixol Fluanxol

    Zuclopenthixol Clopixol

    Butyrophnone

    Halopridol Haldol

    Dropridol Droleptan

    Pipamprone Dipipron

    Pimozide Orap

    Penfluridol Semap

    Benzamides

    Sulpiride Dogmatil

    Amisulpride Solian

    Tiapride Tiapridal

    Dibenzoxazpine Carpipramine Prazinil

    Loxapine Loxapac

    Neuroleptiques atypiques

    Dibenzodiazpine

    Clozapine Leponex

    Quitapine Xroquel

    Olanzapine Zyprexa

    Zyprexa velotab

    Benzisoxazoles Rispridone Risperdal

    Risperdaloro

    Quinolinones Aripiprazole Abilify

    Paliperidone Xeplion

    Retard par voie injectable

    Halopridol dcanoate Haldol dcanoas

    Flupentixol dcanoate Fluanxol LP

    Zuclopenthixol dcanoate

    Clopixol action

    prolong

    Zuclopenthixol actate

    Clopixol action

    semi-prolong

    Pipotiazine palmitate Piportil L4

    Fluphnazine dcanoate Modcate

    Risperidone Risperdal consta

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 27

    Dans le groupe des NL classiques ou de premire gnration, quatre classes diffrentes

    sont distingues : les phnothiazines (la chlorpromazine, le premier NL dcouvert appartient

    ce groupe), les thioxanthnes, les butyrophnones et les dibenzoxazpine. Les benzamides

    sont classs parmi les NL de premire gnration ou de seconde gnration car l'amisulpride

    fait partie de cette classe.

    Dans le groupe des NL de seconde gnration ou atypiques, trois classes sont retrouves, les

    dibenzodiazpines, les benzisoxazoles et les quinolinones.

    Les NL action prolonge ont t spars car leurs structures chimiques diffrent de la

    molcule action immdiate, souvent par estrification.

    1.1.3 Indications

    Lindication principale des NL, commune tous, est le traitement des tats

    psychotiques aigus et chroniques et plus particulirement de la schizophrnie. Mais certains

    peuvent aussi tre utiliss dans dautres situations [7, 8, 9] :

    Etats productifs et dficitaires.

    Traitement des pisodes maniaques et prvention des rcidives chez les

    patients atteints de troubles bipolaires.

    Troubles obsessionnels compulsifs (en association avec un antidpresseur).

    Etats d'agitation et d'agressivit chez les sujets gs, thyliques ou au cours des

    psychoses aigus et chroniques.

    Episodes dpressifs majeurs (en association avec un antidpresseur).

    Syndrome de Gilles de la Tourette et Chores.

    Troubles psychotiques chez les patients parkinsoniens recevant des agonistes

    dopaminergiques ou de la L-dopa (NL atypiques).

    Nauses et vomissements post-radiothrapiques ou post-opratoires.

    Troubles du caractre associs lautisme chez lenfant.

    Troubles graves du comportement chez lenfant avec agitation et agressivit.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 28

    1.1.4 Psychoses et schizophrnie

    1.1.4.1 Gnralits

    Les psychoses et la schizophrnie en particulier sont des pathologies complexes car

    elles se prsentent sous des formes variables. La prvalence des troubles schizophrniques en

    France est de 1% dans la population gnrale [10]. Le sexe ratio est de 1, mme si les

    hommes prsentent des symptmes plus prcocement [10].

    C'est Eugen Bleuler, un psychiatre suisse, qui en 1911 donne le nom de schizophrnie

    un ensemble de troubles psychiatriques dj dcrit par Emil Kraepelin (psychiatre

    allemand).

    Bleuler dsigne par le mot schizophrnie un groupe de psychoses qui volue soit de

    manire chronique, soit par pousses (accs psychotique) et qui peut mme sarrter et mme

    rtrocder nimporte quel stade mais qui ne permet sans doute pas de retour l'tat d'origine

    complet [11]. Ce groupe est caractris par une altration de la pense, des sentiments, des

    relations avec le monde extrieur et une scission nette des fonctions psychiques qui se traduit

    par une anomalie de la cohrence des processus mentaux impliqus dans le langage, la

    perception ou les actions. Dailleurs le mot schizophrnie vient du grec schizein qui veut

    dire scission et phrn qui veut dire esprit .

    Le patient schizophrne va prsenter un tableau clinique combinant des symptmes

    dits productifs ou positifs des symptmes dits dficitaires ou ngatifs et

    des symptmes de dsorganisation [12].

    Les symptmes positifs sont lorigine principalement dhallucinations (le plus souvent

    auditives), dides dlirantes, de comportements inadapts, dagressivit, dincohrence et

    dalination de la pense. Les symptmes ngatifs peuvent provoquer une incurie (laisser-

    aller), un moussement affectif allant de la simple indiffrence une incapacit de ressentir

    certaines motions ou partager celles dautrui, un retrait social, une anhdonie (perte de

    plaisir), une avolition (perte de la motivation), une pauvret du discours et de lexpression.

    Les symptmes de dsorganisation sont responsables dinattention, de difficults

    dabstraction, de difficults dans les tches excutives, de troubles mnsiques et dune

    incapacit construire son comportement et son discours selon un plan structur [4].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 29

    1.1.4.2 Les diffrentes formes cliniques et lvolution de la

    schizophrnie

    Tous les patients ne prsentent pas ncessairement des symptmes appartenant

    chacune de ces trois catgories principales mais plusieurs symptmes doivent tre combins

    la fois pour quun diagnostic de schizophrnie soit pos. Selon la prdominance de

    symptmes appartenant lune de ces catgories, le patient va prsenter diffrents types de

    schizophrnie [12]. Bleuler a dcrit quatre sous-types de schizophrnie [11] :

    Schizophrnie simple.

    Schizophrnie paranode (la plus frquente, le dlire paranode est au premier

    plan).

    Schizophrnie hbphrnique (20% des schizophrnies, les symptmes

    ngatifs sont prdominants).

    Schizophrnie catatonique (trs rare, syndrome dissociatif avec une alternance

    de phase de mutisme et de logorrhe et survenue possible de fureur

    catatonique qui est une agitation extrme et incontrlable).

    De nos jours, ces quatre sous-types se sont ajoutes la schizophrnie indiffrencie, la

    schizophrnie rsiduelle, la schizophrnie dysthymique et la schizophrnie dsorganise.

    Le diagnostic est donc trs compliqu et est ralis par un psychiatre. Il nexiste ce

    jour aucune anomalie biologique retrouve permettant de baser le diagnostic sur la prsence,

    labsence, laugmentation ou la diminution dun marqueur biologique particulier.

    Le dbut de la pathologie peut tre brutal (pisode dlirant aigu) ou insidieux.

    Lvolution de la schizophrnie va varier dun patient lautre ; cependant, les formes

    paranodes semblent de meilleur pronostic volutif que les formes hbphrniques et

    catatoniques. Il existe des cas de rmissions compltes (un peu moins de 20% des cas) mais le

    plus souvent le suivi des patients schizophrnes seffectue sur le trs long cours, voire vie

    [11].

    Nanmoins, ces pathologies sont souvent associes une diminution de lesprance de vie de

    15 25 ans par rapport la population gnrale et les suicides sont 2,5 fois plus frquents que

    dans la population gnrale [13].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 30

    1.1.4.3 Traitements

    Les objectifs du traitement sont de rduire la frquence et lintensit des exacerbations

    psychotiques, damliorer les symptmes positifs et ngatifs ainsi que la qualit de vie des

    patients [13]. Ce sont les symptmes productifs qui sont les mieux contrls par le traitement

    [6]. Les NL, de ce fait, ne vont pas traiter la cause de la pathologie mais ils permettent de

    stabiliser le patient. Laction de ces mdicaments doit tre complte par un traitement

    psychosocial permettant aux patients de grer de manire adquate les situations quotidiennes,

    do lintrt des psychothrapies cognitives et de rhabilitations psychosociales.

    1.1.4.4 Les hypothses neurobiologiques de la schizophrnie

    Les causes exactes de la gense de la schizophrnie ne sont pas parfaitement connues,

    ce qui explique quil nexiste que des mdicaments symptomatiques pour cette pathologie.

    Nanmoins, la plupart des spcialistes saccordent pour voquer une hypothse

    dopaminergique de la schizophrnie. Un dysfonctionnement dopaminergique serait retrouv

    chez ces patients. La dopamine est un neurotransmetteur implique dans lapprentissage. Un

    excs de dopamine dans certaines parties du cerveau serait lorigine de lapparition des

    ides dlirantes et des symptmes positifs. Les symptmes ngatifs quant eux seraient dus

    un dficit de dopamine dans dautres parties du cerveau. Les NL, du fait de leur mode

    dactions, sont en accord avec cette hypothse. Dautres hypothses ont t proposes

    (hypothses glutamatergiques) mais elles restent moins solides et moins documentes [11].

    1.1.5 Mode daction des neuroleptiques

    1.1.5.1 Action sur le systme dopaminergique

    Les molcules antipsychotiques ont toutes une action antidopaminergique qui se

    manifeste par le blocage des rcepteurs post-synaptiques de la dopamine surtout de type D2

    [11].

    Cinq types de rcepteurs dopaminergiques (de D1 D5) ont t identifis. Les molcules vont

    acqurir des proprits lgrement diffrentes en fonction de leur affinit pour un ou plusieurs

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 31

    de ces rcepteurs.

    Les rcepteurs dopaminergiques sont disposs sur diffrentes voies au niveau

    crbral : la voie nigro-strie, la voie msolimbique, la voie msocorticale et la voie

    hypothalamique.

    La diffrence entre les NL classiques et atypiques vient du fait que les

    antipsychotiques atypiques seraient plus cibls dans le blocage des rcepteurs du systme

    limbique alors que les NL de premire gnration bloquent tous les rcepteurs

    dopaminergiques de faon non slective [14]. Chaque voie contrle diverses fonctions au

    niveau de lorganisme. Le blocage des rcepteurs dopaminergiques par des antipsychotiques,

    en plus de leffet thrapeutique attendu, va provoquer des effets indsirables [14].

    1.1.5.1.1 La voie nigrostrie :

    Les fibres nerveuses de cette voie nigrostrie sont impliques entre autres dans le

    mouvement. Le blocage des rcepteurs D2 entrane des effets extrapyramidaux. Ces derniers

    apparaissent lorsque le bocage des rcepteurs D2 est denviron 80 % [7]. Ces effets ne sont

    pas recherchs, ils reprsentent un des effets indsirables majeurs des NL de premire

    gnration.

    1.1.5.1.2 La voie msolimbique

    La voie msolimbique est implique notamment dans la vie motionnelle et le contrle

    de la motivation ; elle permet lassociation dune action et de sa consquence. Lorsquelle a

    un fonctionnement excessif, elle provoque chez le sujet des associations inadquates [2].

    Le blocage des rcepteurs D2 est recherch car il diminue les symptmes positifs de la

    schizophrnie.

    1.1.5.1.3 La voie msocorticale

    La voie msocorticale est lorigine principalement de la planification des actions.

    Son hypoactivit, chez le patient schizophrne, pourrait tre lorigine des symptmes

    ngatifs et des troubles de lattention. Dans ce cas, le blocage des rcepteurs D2 pourrait

    aggraver ce problme.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 32

    1.1.5.1.4 La voie tubro-infundibulaire

    Les rcepteurs dopaminergiques de la voie tubro-infundibulaire ont un effet

    inhibiteur sur la scrtion de la prolactine (une hormone) par l'hypophyse. Leffet des NL sur

    cette voie va augmenter le taux de la prolactine, ce qui va entraner des troubles endocriniens.

    Ces derniers, non dsirs, apparaissent lorsque le blocage des rcepteurs dopaminergiques est

    denviron 70% [13].

    1.1.5.2 Action sur d'autres systmes

    En plus de leffet antagoniste des NL sur les rcepteurs dopaminergiques, qui est

    commun tous, certains possdent un antagonisme pour dautres rcepteurs. Cest ce qui

    explique la spcificit de chaque NL. Cette affinit pour dautres rcepteurs va renforcer

    certains effets thrapeutiques, va diminuer quelques effets indsirables dus au blocage des

    rcepteurs dopaminergiques mais va aussi tre l'origine d'autres effets indsirables [15].

    1.1.5.2.1 Le systme histaminergique

    Certains NL vont agir sur les rcepteurs histaminergiques et les bloquer, ce qui va

    favoriser la sdation. La sdation est souvent un effet indsirable mais cette proprit est

    recherche chez certains NL pour traiter les accs psychotiques avec agitation voir agressivit.

    Nanmoins, cette activit antihistaminergique va galement tre 1origine deffets

    indsirables comme la prise de poids et l'hypotension [2].

    1.1.5.2.2 Le systme srotoninergiques

    Leffet antagoniste des NL sur les rcepteurs srotoninergiques est une proprit

    retrouve plus frquemment chez les NL atypiques. Leur blocage permettraient la libration

    de dopamine au niveau de la voie nigrostrie et donc de diminuer le taux doccupation des

    rcepteurs D2 et de minimiser les effets extrapyramidaux.

    De mme leffet antisrotoninergique diminuerait les effets indsirables endocriniens

    des NL en permettant la libration de dopamine, ainsi la scrtion de prolactine serait moins

    importante.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 33

    Le blocage des rcepteurs la srotonine pourrait intervenir dans la rduction des

    symptmes ngatifs de la schizophrnie en favorisant la libration de dopamine au niveau de

    la voie mso-corticale [2].

    En revanche, il est possible que ce blocage contribue une prise de poids, un effet

    indsirable frquent de certains NL.

    1.1.5.2.3 Le systme 1-adrnergique

    Le blocage des rcepteurs adrnergiques par certains NL peut provoquer une sdation

    qui, comme vu prcdemment, est recherche dans certaines situations. En revanche, une

    hypotension orthostatique et des troubles sexuels peuvent tre observs lorsque ces rcepteurs

    sont bloqus [2].

    1.1.5.2.4 Le systme cholinergique

    Des NL de premires et deuximes gnrations possdent des proprits

    anticholinergiques. Lactivit anticholinergique sopposerait laction antagoniste D2 de la

    voie nigrostrie et donc aux effets indsirables extrapyramidaux. Le blocage des rcepteurs

    centraux est lorigine de sdation qui est un effet recherch mais aussi deffets indsirables

    tels que des troubles de lattention pouvant provoquer des troubles mnsiques [2, 4].Quant au

    blocage des rcepteurs priphriques, il provoquerait des effets indsirables atropiniques avec

    une scheresse de la bouche, une constipation, des troubles de laccommodation et une

    rtention urinaire.

    1.1.6 Modalits de prescription

    1.1.6.1 Choix de la molcule

    Le choix de la molcule doit se faire en fonction de ses caractristiques biochimiques

    et de son profil daction tout en tant adapt au bilan clinique et biologique initial et au

    profil de risques mtaboliques du patient [15].

    D'aprs trois grandes tudes indpendantes Clinical Antipsychotic Trials in

    Intervention Effectiveness (CATIE), Cost Utility of the Latest Antipsychotic Drugs in

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 34

    Schizophrenia Study (CUtLASS) et European First Episode Schizophrenia Trial (EUFEST),

    lefficacit des NL de premire et seconde gnrations serait identique, except la clozapine

    qui se rvle plus efficace pour les schizophrnies rsistantes aux traitements [3, 4, 5, 13, 16,

    17, 18, 19].

    Nanmoins, ce sont les NL atypiques qui sont recommands lors dun premier

    pisode de schizophrnie car ils prsentent une meilleure tolrance neurologique que les NL

    de premire gnration.

    La clozapine est un NL particulier du fait de ses effets indsirables comme nous le

    verrons par la suite. Elle est rserve au traitement de la schizophrnie rsistante aux autres

    traitements ou lorsque les autres antipsychotiques ne sont pas supports [10].

    Une schizophrnie est dite rsistante si aucune amlioration na t observe aprs

    lutilisation dau moins deux antipsychotiques diffrents, dont un antipsychotique atypique.

    La posologie et la dure devront tre suffisantes (6 semaines minimum) [10].

    La monothrapie est recherche, cependant, sil savre ncessaire dassocier plusieurs

    NL, cette indication devra tre rvalue rgulirement afin de garantir la pertinence de cette

    association [6].

    1.1.6.2 Posologie et dure du traitement

    Une fois le choix de la molcule effectu, la posologie sera progressivement

    augmente jusqu la dose efficace pour le patient avec la meilleure tolrance possible [11].

    En effet, il est important de tenir compte des effets indsirables des NL car ils peuvent tre un

    frein au traitement. Ils sont souvent dose-dpendant donc la dose minimale efficace sera

    recherche.

    Lefficacit dun NL nest pas immdiate [13], il convient dattendre au moins un

    mois avant dobserver une amlioration. Pass ce dlai, si la rponse au traitement est

    insuffisante et si lobservance est bonne, il se peut que la dose ne soit pas assez leve [4],

    que lajout dun autre NL soit ncessaire ou que le patient ne soit pas rpondeur cette

    molcule [5]. Un switch peut alors tre envisag.

    La dure du traitement varie selon les auteurs. En cas dun pisode unique

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 35

    correctement trait, le traitement sera tout de mme maintenu 1 an [11] 2 ans minimum [10].

    La survenue dpisodes ultrieurs impliquera la mise en place d'un traitement au long cours

    (au moins 5 ans et souvent au-del). Evidemment, la poursuite du traitement ou son arrt

    seront rvalus. Les rechutes tant trs frquentes, le traitement est souvent au long cours [7,

    10]. De plus, lefficacit du traitement et les phases de rmission sont diminues lors de

    chaque rechute [7].Sil y a arrt du traitement, la dose sera diminue progressivement sur

    plusieurs semaines et un suivi rgulier de ltat clinique du patient sera maintenu du fait du

    risque de syndrome de sevrage. Les NL ne semblent pas crer de dpendance psychique [10].

    1.1.6.3 Observance et interruption du traitement

    Lobservance est bien entendu la condition majeure dun traitement russi. Il est donc

    fondamental que les patients comprennent lintrt du traitement quils prennent afin dviter

    tout arrt. Une information simple et claire sur limportance du traitement doit tre fournie au

    patient et son entourage [12].

    Toutefois, lobservance est plutt mauvaise chez les patients sous NL (dans plus de

    50% des cas [20]). En effet, le taux dinterruption du traitement au bout de 18 mois est de

    75% daprs l'tude CATIE [17] et varie de 72% (pour les patients sous halopridol) 33%

    (pour les patients sous olanzapine) au bout de 1 an selon ltude EUFEST [19].

    CATIE est une tude nord-amricaine indpendante de lindustrie pharmaceutique qui

    avait pour but de comparer lefficacit des NL de premire et deuxime gnrations. Les NL

    tudis taient la perphnazine, l'olanzapine, la rispridone et la qutiapine [5].EUFEST est

    une tude europenne galement indpendante de lindustrie pharmaceutique dont le but tait

    de comparer l'efficacit des diffrents NL lors dun premier pisode de schizophrnie chez

    des patients nayant jamais t traits ou trs peu. Les NL tudis taient l'halopridol,

    l'amisulpride, l'olanzapine et la qutiapine [19].

    CATIE a dmontr que linterruption du traitement intervenait assez rapidement, au

    bout de 5 mois environ sauf pour l'olanzapine (au bout de 9 mois). D'aprs l'tude EUFEST,

    l'interruption du traitement survenait encore plus tt, au bout de 2 semaines environ pour

    l'halopridol. L'olanzapine avait de nouveau la dure de traitement la plus longue (environ 6

    mois) avant une interruption [19].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 36

    Ces interruptions de traitement ont plusieurs raisons [17] :

    La dcision du patient darrter le traitement (dans environ 40% des cas, tout

    NL confondu).

    Une inefficacit du traitement (dans 35% des cas sauf pour l'olanzapine dans

    23% des cas).

    Une intolrance au traitement (dans environ 20% des cas allant de 14% pour

    la rispridone 30% pour l'olanzapine).

    D'aprs CATIE, la premire cause dinterruption du traitement correspond au choix du

    patient darrter son traitement. En effet, dans de nombreux cas, les patients nont pas

    conscience de leur pathologie et ne voient pas lintrt de prendre un traitement NL puisquils

    ne se considrent pas comme malades. Le praticien peut insister sur l'apaisement des tats

    dagitation, un meilleur sommeil et une diminution des hallucinations.

    Les arrts de traitements suite la survenue deffets indsirables extrapyramidaux ont

    t plus importants chez les patients prenant de la perphnazine. Alors que les arrts de

    traitements pour cause de prise de poids et deffets mtaboliques ont t suprieurs pour les

    patients sous olanzapine. Des arrts pour cause de sdation ont aussi t rapports [17].

    Ces problmes dobservance vont favoriser la survenue de rechutes.

    1.1.6.4 Les rechutes

    Les rechutes sont un vrai problme car le patient rpond de moins en moins bien au

    traitement, les doses doivent donc tre augmentes et souvent les symptmes sont plus

    prononcs ce qui ncessite une hospitalisation.

    Ces rechutes peuvent tre favorises par plusieurs facteurs :

    Mauvaise observance.

    Dbut tardif du traitement du premier pisode psychotique.

    Priode de stress pour le patient (examens, problmes relationnels...).

    Abus de certaines substances (cannabis, autres drogues).

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 37

    Les patients prsentant une rmission depuis un an ont un taux de rechute de 75% dans

    les 12 18 mois suivant larrt du traitement. En revanche, si une bonne observance est

    respecte, ce taux de rechute est de 15 20% [18]. Enfin, en cas darrt du traitement il y a 5

    fois plus de risque de rechute que si le traitement avait t maintenu [16, 21].

    Si des problmes dobservance sont prvoir et dans le but de prvenir une rechute, les NL

    retard peuvent tre une solution [10].

    Ils sont utiliss sous forme dinjection intramusculaire une deux fois par mois. Les

    avantages sont de proposer une alternative au traitement par voie orale et de permettre un

    meilleur contrle de lobservance [18].

    Certains inconvnients sont retrouvs. En effet, la dose ne peut tre module et en cas

    deffets indsirables majeurs, labsorption ne peut tre contrle. Le patient doit donc tre

    stabilis lors de la prescription de ces NL. De plus, le taux darrt du traitement est identique,

    que ce soit avec les NL action immdiate ou action prolonge.

    1.1.7 Grossesse

    Idalement, pendant la grossesse, la prise de mdicaments devrait tre suspendue. Les

    principaux risques sont :

    Les mdicaments tratognes qui sont responsables de malformations chez

    l'enfant natre (la priode la plus risque tant le premier trimestre).

    Le syndrome de sevrage chez le nouveau-n.

    Une maladie non contrle chez la mre et le ftus (diabte gestationnel par

    exemple).

    Cependant, dans la pratique cela n'est pas toujours possible, surtout en cas de

    grossesse non prvue. En cas de premier pisode psychotique durant la grossesse, ne pas

    initier un traitement peut s'avrer dangereux pour la mre.

    Le traitement antipsychotique peut donc tre maintenu durant la grossesse sil savre

    ncessaire pour la mre afin de traiter ou dviter le dsquilibre de la psychose prsente et il

    ne doit surtout pas tre arrt brutalement. Le traitement et ses modifications si ncessaire

    doivent donc tre discuts avec le prescripteur [22].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 38

    Selon le Centre de rfrence sur les agents tratognes (CRAT), les trois

    antipsychotiques les mieux connus, car bnficiant du plus grand nombre dtudes sont :

    Le Largactil (Chlorpromazine), un NL de premire gnration.

    LHaldol (Halopridol), un NL de premire gnration.

    Le Zyprexa (Olanzapine), un antipsychotique atypique [23].

    Nanmoins, dans la pratique, le NL prescrit avant la grossesse nest pas remplac mais

    une surveillance accrue doit tre mise en place.

    Toutefois, lAbilify (aripiprazole) est contre-indiqu durant le premier trimestre.

    Le recul nest pas assez important et les essais sur animaux ont rvl des anomalies au

    niveau squelettique et une diminution du poids ftal. Il est donc conseill dutiliser des NL

    dont le risque est moindre [23]. Laripiprazole peut tre envisag lors des deuxime et

    troisime trimestres en dernier recours.

    Durant toute la grossesse, il ne faudra pas hsiter traiter efficacement la mre et ne

    pas sous-doser le NL prescrit. Les doses pourront tre augmentes au cours de la grossesse si

    une diminution de lefficacit du traitement est observe, mais il serait prfrable dviter

    dans la mesure du possible lassociation de plusieurs NL [23] et la prise de NL retard [22].

    La fin de la grossesse doit tre tout particulirement suivie pour viter tout problme

    dimprgnation au nouveau-n (risques dhypotension, de troubles atropiniques comme la

    tachycardie et de troubles extrapyramidaux) [22, 23].

    Enfin, sous NL, lallaitement est dconseill du fait dun passage important dans le lait

    maternel (exception faite du sulpiride). Lallaitement sous clozapine est contre-indiqu car

    des cas dagranulocytoses, de sdation et dinstabilits cardio-vasculaires ont t retrouvs

    [22].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 39

    1.2 Effets indsirables des neuroleptiques

    Les NL sont responsables de nombreux effets indsirables. Certains sont plus

    spcifiques des NL de premire gnration et dautres sont retrouvs plus frquemment chez

    les NL de deuxime gnration.

    Le tableau 2 expose les principaux effets indsirables rencontrs avec les NL.

    Tableau 2 : Les effets indsirables en fonction des diffrents NL [7, 8, 15, 24]

    RC : Rsultats contradictoires + : Augmentation - : Pas deffets NR : Non renseign HP : Hyperprolactinmie

    Les effets indsirables neurologiques comme les dyskinsies aigus ou tardives et les

    syndromes parkinsoniens sont plus frquemment retrouvs chez les NL de premire

    gnration et particulirement chez l'halopridol. Nanmoins, ils peuvent tre prsents chez

    des NL atypiques comme l'olanzapine et la rispridone. Les effets indsirables mtaboliques

    (prise de poids, diabte et dyslipidmie) quant eux sont plus marqus chez les NL atypiques

    mais sont galement prsent chez les NL de premire gnration.

    Mdicaments Dykinsies

    aigus

    Syndromes

    parkinsoniens

    Dyskinsies

    tardives

    Prise

    de

    poids

    Diabte

    sucr

    Dys-

    lipidmie HP

    Allongement

    du QT

    Chlorpromazine + ++ ++ + + ++ + +

    Halopridol +++ +++ +++ + + - ++ +

    Amisulpride + + NR +/- - - +++ +

    Clozapine - - RC +++ ++ ++ - ++

    Olanzapine + + + +++ ++ ++ + +

    Rispridone + + + + RC RC ++ +

    Quitapine - - NR ++ RC RC - +

    Aripriprazole - - NR +/- - - + NR

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 40

    1.2.1 Effets indsirables neurologiques

    Les NL de premire gnration sont souvent responsables deffets indsirables

    neurologiques la diffrence des NL atypiques [5, 14]. Cependant, certaines molcules de

    premire gnration comme la lvompromazine et la chlorpromazine ont une meilleure

    tolrance neurologique. Ces effets indsirables peuvent savrer handicapants. Les NL

    peuvent provoquer :des dyskinsies aigus, des dyskinsies tardives, des symptmes

    parkinsoniens, des akathisies et un abaissement du seuil pileptogne.

    1.2.1.1 Dyskinsies aigus

    1.2.1.1.1 Clinique

    Les NL peuvent tre lorigine de dyskinsies aigus apparaissant au dbut du

    traitement [4]. Ce sont des anomalies de lactivit musculaire se caractrisant par des

    mouvements anormaux et des contractions musculaires avec des torticolis, trismus

    (contraction constante et involontaire des muscles de la mchoire) et protrusion de la langue

    (mouvement en avant) [7]. Elles sont dues au blocage des rcepteurs dopaminergiques D2

    prsents dans la voie nigrostrie ce qui diminue la libration de dopamine et va permettre

    l'augmentation du taux d'actylcholine et du tonus musculaire [7].

    1.2.1.1.2 Frquence

    Ces effets indsirables sont majoritairement retrouvs chez les NL de premire

    gnration puisqu'ils peuvent toucher jusqu 66% des patients traits d'autant plus si la

    dose est leve. Les NL atypiques sont beaucoup moins sujets ces effets indsirables

    puisqu'ils seraient prsents chez seulement 1% des patients. Diffrentes raisons peuvent

    l'expliquer. Certains NL atypiques ont une affinit pour les rcepteurs srotoninergiques 5

    HT2 qu'ils vont bloquer, ce qui va librer de la dopamine et donc diminuer le blocage des

    rcepteurs D2 ainsi que les effets indsirables qui y sont lis. Dautres sont des agonistes

    D2 partiels (aripiprazole) ce qui diminue fortement la prsence de ces effets indsirables

    vu qu'ils n'apparaissent que lorsque le blocage des rcepteurs D2 est de 80% [2]. Enfin, les

    NL ayant des proprits anticholinergiques (phnothiazines, clozapine et olanzapine)

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 41

    sopposent laugmentation du taux d'actylcholine et donc ces effets indsirables.

    1.2.1.1.3 Prise en charge

    Afin de diminuer ces effets indsirables, deux solutions sont possibles. Il faut, soit

    diminuer les doses du NL utilis, soit prescrire des antiparkinsoniens de type

    anticholinergique [6].Cependant, ces derniers provoquent de nombreux effets indsirables tels

    quune scheresse de la bouche, une constipation, des troubles de laccommodation, des

    troubles mnsiques et des dysuries [7]. De plus, ils peuvent tre lorigine, chez certains

    patients, dune utilisation abusive et addictive [4]

    1.2.1.2 Dyskinsies tardives

    1.2.1.2.1 Clinique

    Les dyskinsies tardives ou facio-bucco-linguo-masticatrices napparaissent que suite

    un traitement ayant dur au moins trois mois (1 mois chez une personne ge). Le patient est

    victime de mouvements anormaux, involontaires, incontrlables et rptitifs touchant la face

    (mouvement des lvres) et plus rarement le tronc et les membres (dhanchements,

    balancements). Ces effets indsirables peuvent tre continus ou entrecoups de priodes de

    rmission. Ils sont dus une augmentation de la densit de rcepteurs dopaminergiques D2 ce

    qui est frquent lors de lutilisation dun mdicament au long cours et posologie leve.

    1.2.1.2.2 Frquence

    Cet effet indsirable est rare. Il est cinq fois plus frquent chez les personnes ges

    [16] et trois fois plus frquent chez les patients ayant interrompu leur traitement plus de deux

    fois [7]. La prvalence a t estime environ 15 20% chez les patients ayant t traits par

    des NL de premire gnration avec une incidence de 5% par an [3, 16]. Chez les personnes

    ges, cette incidence est suprieure 20% par an. Les dyskinsies tardives sont plus

    frquentes chez des patients ayant eu des dyskinsies prcoces. Les NL atypiques auraient 5

    10 fois moins de risque de provoquer des dyskinsies tardives [7].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 42

    1.2.1.2.3 Prise en charge et volution

    Il nexiste pas de traitement curatif pour ces effets indsirables et les antiparkinsoniens

    anticholinergiques sont inefficaces. La solution peut tre de remplacer le NL incrimin par un

    NL atypique moins responsable de ces dyskinsies tardives ou de diminuer les doses

    prescrites. Ces effets indsirables peuvent cesser plusieurs mois (parfois plusieurs annes)

    aprs l'arrt du traitement mais ils peuvent aussi tre permanents surtout chez les patients gs

    [7].

    1.2.1.3 Syndrome parkinsonien

    1.2.1.3.1 Clinique

    Frquemment, les NL classiques vont provoquer des effets indsirables pseudo-

    parkinsoniens [16] avec une akinsie qui se manifeste par une rarfaction des mouvements

    spontans et une lenteur des mouvements volontaires, une rigidit et une hypertonie (tonus

    musculaire trop lev) et des tremblements. Ils sont dus au blocage des rcepteurs

    dopaminergiques D2 comme vu pour les dyskinsies aigus.

    1.2.1.3.2 Frquence

    Cet effet indsirable est trs frquent chez les NL classiques. Il est prsent chez 10%

    des patients sous phnothiazine et chez 30% des patients sous halopridol. Les NL atypiques

    en revanche sont moins responsables de syndromes parkinsoniens surtout l'olanzapine, la

    clozapine et l'aripiprazole (environ 2%) [7]. Cette meilleure tolrance neurologique des NL

    atypiques pourrait tre due l'action antisrotoninergique et/ou l'action anticholinergique de

    certains NL et l'activit dagoniste D2 partiel de l'aripiprazole.

    1.2.1.3.3 Prise en charge et volution

    Les tremblements sont efficacement diminus par la prise d'antiparkinsoniens

    anticholinergiques [7].Normalement, les tremblements sont rversibles lors de larrt du

    traitement.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 43

    1.2.1.4 Akathisie

    1.2.1.4.1 Clinique

    La prise de NL peut aussi causer une akathisie (impossibilit de rester immobile)

    associe une tasikinsie (dambulation imprieuse) et des pitinements forcs. L'akathisie

    est dose-dpendante. Elle apparat gnralement au dbut du traitement mais peut aussi

    survenir plus tardivement en association avec des dyskinsies tardives. Son mcanisme

    daction est peu connu.

    1.2.1.4.2 Frquence

    Cet effet indsirable est trs frquent avec les NL de premire gnration. Il peut

    toucher selon certaines tudes jusqu 50% des patients. L'akathisie est normalement moins

    retrouve chez les NL atypiques mais il y a des diffrences entre les mdicaments. On la

    retrouve peu sous l'olanzapine et la clozapine, moins de 10% des patients et chez 20% des

    patients sous rispridone [7]. En revanche, cet effet indsirable est frquent chez les patients

    sous aripiprazole autant que chez les patients sous NL classiques.

    1.2.1.4.3 Prise en charge

    Les anticholinergiques sont inefficaces. Il faut donc soit changer de NL, soit avoir

    recours aux -bloquants. Le propranolol peut tre utilis hors autorisation de mise sur le

    march (AMM) pour lutter contre cet effet indsirable [7, 10].

    1.2.1.5 pilepsie

    1.2.1.5.1 Clinique

    Tous les NL peuvent potentiellement abaisser le seuil pileptogne mais ils entranent

    rarement une crise d'pilepsie, except la clozapine [7]. Chez les patients pileptiques, la prise

    de NL peut aggraver les crises [7].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 44

    1.2.1.5.2 Frquence

    Les NL de premire gnration seraient associs un risque faible dabaissement du

    seuil pileptogne (surtout l'halopridol et le pimozide) mme si la chlorpromazine

    augmenterait le risque de crise d'pilepsie. Les NL atypiques seraient lis un risque plus

    important d'abaissement du seuil pileptogne surtout la clozapine qui entranerait des crises

    dpilepsie dans 5% des cas. La rispridone est lie un risque faible tout comme l'olanzapine

    (moins de 1% des cas).

    1.2.1.5.3 Prise en charge

    Lors de la prescription de tout NL et spcialement de clozapine, il faut procder la

    recherche d'antcdents pileptiques et s'ils existent, une surveillance clinique et lectro-

    encphalographique sera mise en place. La prsence d'interactions mdicamenteuses avec des

    mdicaments abaissant le seuil pileptogne sera recherche.

    1.2.1.6 Autres effets indsirables neurologiques

    Les effets indsirables suivants sont communs lensemble des NL, il sagit de

    sdation, de somnolence [16] et dun syndrome confusionnel frquent avec les NL ayant une

    affinit pour les rcepteurs cholinergiques.

    1.2.2 Syndrome malin des neuroleptiques

    1.2.2.1 Clinique, facteurs de risque et volution

    Il est important de surveiller toute hyperthermie inexplique. Elle peut tre lorigine

    d'un effet indsirable rare mais grave : le syndrome malin des NL. Il associe une fivre leve

    (suprieure 41C), une rigidit musculaire, des dsordres lectrolytiques, un tat

    confusionnel et une tachycardie [7, 11].

    Les facteurs de risque sont le sexe masculin, les patients jeunes (moins de 40 ans),

    ladministration de NL par voie parentrale, le dbut de traitement et lassociation de

    plusieurs psychotropes [7].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 45

    Les complications peuvent tre une insuffisance rnale aigu, une insuffisance

    respiratoire, une arythmie cardiaque, une thrombose veineuse profonde et un infarctus du

    myocarde [25]. En l'absence de prise en charge en service de ranimation, l'volution est

    souvent fatale.

    1.2.2.2 Frquence

    Cet effet indsirable est peu frquent, il touche de 0,02 2,5% des patients traits [7].

    Nanmoins, la mortalit est importante (de 10 20% des patients). Il a t retrouv chez tous

    les NL mais moins frquemment avec la clozapine.

    1.2.3 Effets indsirables digestifs et hpatiques

    La scheresse de la bouche est un effet indsirable frquent chez les NL ayant des

    proprits anticholinergiques (phnothiazine, olanzapine). Cet effet indsirable pourrait tre

    amlior par la prise de Sulfarlem (antholtrithione) et lutilisation de substituts salivaires en

    spray ou sous forme de gel. Il est recommand de boire rgulirement sans excs, de mcher

    de la gomme sans sucre, de sucer des bonbons sans sucre, davoir une bonne hygine buccale

    (dentifrices aux fluorures) et deffectuer des bains de bouche rguliers (choisir une formule

    non alcoolise). Il est conseill de rduire la consommation des aliments sucrs et/ou acides et

    dviter de fumer [26].

    A linverse, la clozapine est lorigine de sialorrhes (chez 20 30% des patients)

    du fait de son action antagoniste sur les rcepteurs adrnergiques.

    Les NL ayant des proprits anticholinergiques auront aussi comme effets indsirables une

    constipation et des nauses.

    Une lvation modre et transitoire des transaminases peut aussi tre observe chez les NL et

    plus particulirement avec la chlorpromazine, la clozapine et l'olanzapine. Elle disparat

    gnralement malgr le maintien du traitement, la toxicit hpatique des NL serait faible [7].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 46

    1.2.4 Effets indsirables mtaboliques et endocriniens

    Ces effets indsirables sont majoritairement retrouvs avec les NL atypiques et de

    faon moins prononce chez les NL de premire gnration (exception faite de la

    chlorpromazine).

    Les troubles mtaboliques regroupent : la prise de poids, le diabte, les dyslipidmies, le

    syndrome mtabolique.

    1.2.4.1 La prise de poids

    1.2.4.1.1. Facteurs de risque

    La prvalence de l'obsit chez le patient schizophrne est deux fois plus importante

    que dans la population gnrale [8, 27]. La raison principale est la prise de NL qui peut

    provoquer une prise de poids plus ou moins importante. De nombreux facteurs vont

    intervenir et prdisposer les patients une prise de poids plus importante :

    Le tabagisme, la prise de drogues et l'alcoolisme [27].

    Les patients schizophrnes associent souvent de mauvaises habitudes

    alimentaires (grignotages, aliments riches en matires grasses) peu ou pas

    d'activit physique (sdentarit, manque de motivation dus aux symptmes

    ngatifs de la schizophrnie) [8, 28].

    Les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) normal (infrieur 25)

    [8, 28, 29] au dbut du traitement prennent plus de poids que les patients en

    surpoids. Une tude [28] a montr une diffrence de prise de poids denviron 7

    kilos.

    Les patients nafs de tout traitement prsentent gnralement une meilleure

    rponse au traitement mais galement des effets indsirables plus marqus et la

    prise de poids en fait partie [8].

    Les patients prenant un traitement de longue dure prsentent un gain de poids

    important car cet effet indsirable perdure avant de se stabiliser. Selon

    certaines tudes, un plateau dans la prise de poids est atteint au bout de 9 mois

    3 ans et demi [28, 29] selon les NL.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 47

    De plus, les patients prennent parfois dautres mdicaments tels que des

    antidpresseurs, des rgulateurs de lhumeur qui sont aussi impliqus dans la

    prise de poids [15].

    Enfin, les grandes variabilits de gain de poids observes entre les individus

    suggrent que des facteurs gntiques [8, 21] familiaux et personnels

    interviennent [8].

    1.2.4.1.2 Mcanisme

    Du point de vue des NL, ce gain pondral a plusieurs causes, dune part, une

    diminution des dpenses provoque par laction sdative des NL et, dautre part, une

    augmentation de lapptit due aux actions de ces mmes mdicaments sur des rcepteurs non

    dopaminergiques comme les rcepteurs histaminergiques H1, srotoninergiques 5HT2C et

    cholinergiques M3 [27]. Les rcepteurs dopaminergiques D2 tant aussi impliqus dans la

    prise de poids, une synergie daction avec les rcepteurs 5HT2 est aussi envisage [8].

    Certains NL prsentent un risque plus lev comme la clozapine et lolanzapine et dautres un

    risque plus modr comme la chlorpromazine [8]. Cela est d leurs affinits pour les

    rcepteurs impliqus dans la prise de poids. En effet, laction antagoniste de la clozapine et de

    lolanzapine sur le rcepteur 5HT2C augmente la prise alimentaire. Ce mcanisme est plus

    actif que celui provoqu par le blocage des rcepteurs H1 retrouvs chez la chlorpromazine

    [27].

    1.2.4.1.3 Frquence

    La prise de poids est plus marque chez les NL atypiques mais elle est aussi prsente

    chez les NL classiques. Cet effet indsirable est de plus trs frquent, de 15 75% des

    patients tant touchs [8]. En effet, sous clozapine environ 70% des patients prsentent un

    gain de poids durant les premires semaines de traitement [29] dont 25% avec un gain de

    poids de plus de 20% par rapport au poids initial [7]. Pour l'olanzapine, 40% des patients

    constatent une prise de poids de plus de 7% [7]. Sous rispridone, environ 34% des patients

    auraient un gain de poids de 4 kilos en 12 semaines [29]. Cet effet indsirable est moins

    prsent avec l'aripiprazole puisque moins de 8% des patients ont un gain de poids de plus de

    7% par rapport au poids initial. Enfin, la chlorpromazine serait responsable d'un gain de poids

    de 3kg environ [7].

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 48

    1.2.4.1.4 Prise en charge et volution

    Des conseils hygino-dittiques ayant pour but de modifier les habitudes

    alimentaires, ainsi quun suivi, sont indispensables pour limiter le gain pondral. Enfin, un

    changement de NL peut tre envisag [7, 30], surtout si la prise de poids est suprieure ou

    gale 7% du poids initial [24]. La prsence dun diabte doit aussi tre recherche en cas

    d'une prise de poids suprieure 7% du poids initial [31]. Enfin, la prise de poids

    saccompagne dune augmentation du primtre abdominal. Elle permet de dtecter une

    obsit abdominale qui correspond laccumulation de graisse dans la rgion priviscrale.

    Lobsit abdominale est dailleurs souvent associe une insulinorsistance, du diabte, une

    dyslipidmie et des maladies cardio-vasculaires [24].

    1.2.4.2 Le diabte

    1.2.4.2.1 Types de diabte retrouvs chez les patients

    sous neuroleptiques

    Certaines tudes ont retrouv un taux de diabte sucr plus lev chez les patients

    schizophrnes que dans la population gnrale (1,5 2 fois) [31] et cela mme lorsquil ny

    avait pas de traitement antipsychotique prescrit. Le patient schizophrne prsente donc une

    vulnrabilit face cette pathologie [32].

    De plus, la prise de NL peut provoquer laggravation dun diabte ou son apparition.

    Le diabte de type 2 ou non insulino-rsistant est dans 80% des cas li un surpoids

    ou une obsit. Nanmoins, chez les patients schizophrnes, le diabte prsente des causes

    complexes et nest pas li systmatiquement un gain de poids ou la dose de NL utilise. Il

    a t observ des acidoctoses et des comas entranant parfois un dcs et ces complications

    graves sont normalement retrouves lors de diabte de type 1. En effet, deux types de diabtes

    ont t observs chez les patients sous NL. Le tableau 3 prsente les particularits de ces deux

    diabtes.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 49

    Tableau 3 : Comparaison des deux types de diabtes observs avec les antipsychotiques

    atypiques daprs Scheen A et al [15].

    Diabte apparent au type 2 Diabte apparent au type 1

    Frquence Non exceptionnelle Exceptionnelle

    Anomalies biologiques

    Prcdes par une intolrance au

    glucose Risque acidoctose

    Relation avec la prise de poids Frquente Sans relation vidente

    Sujets prdisposs Facteurs de risque classiques Non connus

    Mcanisme principal Insulinorsistance Carence insulinoscrtoire

    Anomalies associes Syndrome mtabolique Rarement pancratite aigu

    Complications Risques cardio-vasculaires Coma, dcs

    Mesures mises en place Mesures hygino-dittiques

    Antidiabtiques oraux

    Arrt du traitement

    Insuline si besoin

    Le diabte apparent au type 2 survient beaucoup plus frquemment ; il est li une prise de

    poids et est d une insulinorsistance comme le diabte de type 2. Le diabte apparent au

    type 1 est beaucoup plus rare.

    1.2.4.2.2 Facteurs de risque

    Les diabtes apparents aux diabtes de type 2 qui font partie des effets indsirables

    des NL sont favoriss par de nombreux facteurs :

    La prsence d'un surpoids ou d'une obsit qui, comme vu prcdemment, peut

    tre due aux NL [32].

    Une dyslipidmie qui peut aussi tre un effet indsirable des NL [32].

    Dans la moiti des cas pour lolanzapine et un tiers des cas pour la clozapine,

    des antcdents familiaux de diabte de type 2 ont aussi t retrouvs [29].

    Une mauvaise hygine de vie des patients schizophrnes (sdentarit,

    alimentation non quilibre, tabagisme) [7, 32].

    Pour le diabte sapparentant au diabte de type 1, les facteurs de risque ne sont pas

    connus. Nanmoins, ce type de diabte touche principalement des patients qui ne prsentent

    pas de surpoids ou d'obsit. Ainsi, les facteurs de risque du diabte de type 2 ninterviennent

    pas.

    MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)

  • 50

    1.2.4.2.3 Mcanisme

    Le diabte apparent au diabte de type 2 serait d une insulinorsistance alors que

    le diabte apparent au diabte de type 1 serait provoqu par une diminution de la scrtion

    dinsuline [27].

    Ces effets indsirables seraient dus laffinit des NL pour les rcepteurs H1, M3 et 5HT2C

    [15]. Leffet antagonisme de la clozapine sur les rcepteurs M3 inhiberait la stimulation

    cholinergique de la scrtion de linsuline. Les rcepteurs 5HT2C sont impliqus dans

    lhomostasie du glucose, donc leurs blocages la drglent [27].

    1.2.4.2.4 Frquence

    Cet effet indsirable est frquent. Daprs Mitchell A. et al qui ont ralis une mta-

    analyse de 14 tudes chez des patients schizophrnes de 18 65 ans, 11% souffraient de

    diabte [33]. En France, environ 13% des patients sch