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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1 FACULTE DE PHARMACIE
INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES
2014 THESE n112
T H E S E
pour le DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
prsente et soutenue publiquement le 14 octobre 2014
par
Mme MOSER Adeline
Ne le 04/03/1988
Lyon 2e (69)
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SUIVI PARACLINIQUE DES PATIENTS SOUS NEUROLEPTIQUES A LA MAISON DARRET DE LYON-CORBAS : BILAN ET PROPOSITIONS DOPTIMISATION
*****
JURY
Prsident : M. ZIMMER Luc, Professeur duniversit Praticien hospitalier
Membres : Mme CABELGUENNE Delphine, Pharmacien Praticien hospitalier
Mme MARQUOIS Florence, Mdecin Praticien hospitalier
M. GIRET Guillaume, Psychiatre Praticien hospitalier
Mme BERTIN Camille, Pharmacien Assistant spcialiste
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1
Prsident de lUniversit M. Franois-Nol GILLY
Vice-Prsident du Conseil dAdministration M. Hamda BEN HADID
Vice-Prsident du Conseil Scientifique M. Germain GILLET
Vice-Prsident du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire M. Philippe LALLE
Composantes de lUniversit Claude Bernard Lyon 1
SANTE
UFR de Mdecine Lyon Est Directeur : M. Jrme ETIENNE
UFR de Mdecine Lyon Sud Charles Directeur : Mme Carole BURILLON Mrieux
Institut des Sciences Pharmaceutiques et Directrice : Mme Christine VINCIGUERRA Biologiques
UFR d'Odontologie Directeur :M. Denis BOURGEOIS
Institut des Techniques de Radaptation Directeur : M. Yves MATILLON
Dpartement de formation et centre de Directeur : Anne-Marie SCHOTT recherche en Biologie Humaine
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
Facult des Sciences et Technologies Directeur : M. Fabien DE MARCHI
UFR de Sciences et Techniques des Directeur : M. Yannick VANPOULLE Activits Physiques et Sportives (STAPS)
Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon Directeur : M. Pascal FOURNIER (ex ISTIL)
I.U.T. LYON 1 Directeur : M. Christophe VITON
Institut des Sciences Financires et Directeur : M. Nicolas LEBOISNE d'Assurance (ISFA)
ESPE Directeur : M. Alain MOUGNIOTTE
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1 ISPB -Facult de Pharmacie Lyon
Directrice : Madame la Professeure Christine VINCIGUERRA Directeurs Adjoints : Madame S. BRIANCON, Monsieur P. LAWTON, Monsieur P. NEBOIS
Madame S. SENTIS, Monsieur M. TOD
Directrice Administrative : Madame P. GABRIELE
LISTE DES DEPARTEMENTS PEDAGOGIQUES
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE SCIENCES PHYSICO-CHIMIQUE ET PHARMACIE GALENIQUE
CHIMIE ANALYTIQUE, GENERALE, PHYSIQUE ET MINERALE Monsieur Raphal TERREUX (Pr) Monsieur Pierre TOULHOAT (Pr - PAST) Madame Julie-Anne CHEMELLE (MCU) Monsieur Lars-Petter JORDHEIM (MCU) Madame Christelle MACHON (AHU)
PHARMACIE GALENIQUE -COSMETOLOGIE Madame Stphanie BRIANCON (Pr) Madame Franoise FALSON (Pr) Monsieur Hatem FESSI (Pr) Madame Jolle BARDON (MCU - HDR) Madame Marie-Alexandrine BOLZINGER (MCU - HDR) Madame Sandrine BOURGEOIS (MCU) Madame Ghania HAMDI-DEGOBERT (MCU - HDR) Monsieur Plamen KIRILOV (MCU) Monsieur Fabrice PIROT (MCU - PH - HDR) Monsieur Patrice SEBERT (MCU - HDR)
BIOPHYSIQUE Monsieur Richard COHEN (PU PH) Madame Laurence HEINRICH (MCU) Monsieur David KRYZA (MCU PH) Madame Sophie LANCELOT (MCU - PH) Monsieur Cyril PAILLER-MATTEI (MCU - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE PHARMACEUTIQUE DE SANTE PUBLIQUE
DROIT DE LA SANTE Monsieur Franois LOCHER (PU PH) Madame Valrie SIRANYAN (MCU - HDR)
ECONOMIE DE LA SANTE Madame Nora FERDJAOUI MOUMJID (MCU - HDR) Monsieur Hans-Martin SPTH (MCU) Madame Carole SIANI (MCU HDR)
INFORMATION ET DOCUMENTATION Monsieur Pascal BADOR (MCU - HDR)
HYGIENE, NUTRITION, HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT Madame Jolle GOUDABLE (PU PH)
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INGENIERIE APPLIQUEE A LA SANTE ET DISPOSITIFS MEDICAUX Monsieur Gilles AULAGNER (PU PH) Monsieur Daniel HARTMANN (Pr)
QUALITOLOGIE MANAGEMENT DE LA QUALITE Madame Alexandra CLAYER-MONTEMBAULT (MCU) Monsieur Franois COMET (MCU) Monsieur Vincent GROS (MCU PAST) Madame Pascale PREYNAT (MCU PAST)
MATHEMATIQUES STATISTIQUES Madame Claire BARDEL-DANJEAN (MCU) Madame Marie-Aime DRONNE (MCU) Madame Marie-Paule PAULTRE (MCU - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE SCIENCES DU MEDICAMENT
CHIMIE ORGANIQUE Monsieur Pascal NEBOIS (Pr) Madame Nadia WALCHSHOFER (Pr) Monsieur Zouhair BOUAZIZ (MCU - HDR) Madame Christelle MARMINON (MCU) Madame Sylvie RADIX (MCU -HDR) Monsieur Luc ROCHEBLAVE (MCU - HDR)
CHIMIE THERAPEUTIQUE Monsieur Roland BARRET (Pr) Monsieur Marc LEBORGNE (Pr) Monsieur Laurent ETTOUATI (MCU - HDR) Monsieur Thierry LOMBERGET (MCU - HDR) Madame Marie-Emmanuelle MILLION (MCU)
BOTANIQUE ET PHARMACOGNOSIE Madame Marie-Genevive DIJOUX-FRANCA (Pr) Madame Isabelle KERZAON (MCU) Monsieur Serge MICHALET (MCU)
PHARMACIE CLINIQUE, PHARMACOCINETIQUE ET EVALUATION DU MEDICAMENT Madame Roselyne BOULIEU (PU PH) Madame Magali BOLON-LARGER (MCU - PH) Madame Cline PRUNET-SPANO (MCU) Madame Catherine RIOUFOL (MCU - PH - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE PHARMACOLOGIE, PHYSIOLOGIE ET TOXICOLOGIE
TOXICOLOGIE Monsieur Jrme GUITTON (PU PH) Monsieur Bruno FOUILLET (MCU) Monsieur Sylvain GOUTELLE (MCU-PH) Madame La PAYEN (MCU -HDR)
PHYSIOLOGIE Monsieur Christian BARRES (Pr) Monsieur Daniel BENZONI (Pr) Madame Kiao Ling LIU (MCU) Monsieur Ming LO (MCU - HDR)
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PHARMACOLOGIE Monsieur Bernard RENAUD (Pr) Monsieur Michel TOD (PU PH) Monsieur Luc ZIMMER (PU PH) Madame Bernadette ASTIER (MCU - HDR) Monsieur Roger BESANCON (MCU) Madame Evelyne CHANUT (MCU) Monsieur Nicola KUCZEWSKI (MCU) Monsieur Olivier CATALA (Pr PAST) Monsieur Pascal THOLLOT (MCU PAST) Madame Corinne FEUTRIER (MCU-PAST)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES A
IMMUNOLOGIE Monsieur Jacques BIENVENU (PU PH) Monsieur Guillaume MONNERET (PU-PH) Madame Ccile BALTER-VEYSSEYRE (MCU - HDR) Monsieur Sbastien VIEL (AHU)
HEMATOLOGIE ET CYTOLOGIE Madame Christine TROUILLOT-VINCIGUERRA (PU - PH) Madame Brigitte DURAND (MCU - PH) Monsieur Olivier ROUALDES (AHU)
MICROBIOLOGIE ET MYCOLOGIE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE AUX BIOTECHNOLOGIE
INDUSTRIELLES Monsieur Patrick BOIRON (Pr) Monsieur Jean FRENEY (PU PH) Madame Florence MORFIN (PU PH) Monsieur Didier BLAHA (MCU) Madame Anne DOLEANS JORDHEIM (MCU) Madame Emilie FROBERT (MCU - PH) Madame Vronica RODRIGUEZ-NAVA (MCU) Madame Ghislaine DESCOURS (AHU)
PARASITOLOGIE, MYCOLOGIE MEDICALE Monsieur Philippe LAWTON (Pr) Madame Nathalie ALLIOLI (MCU) Madame Samira AZZOUZ-MAACHE (MCU - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES B
BIOCHIMIE BIOLOGIE MOLECULAIRE - BIOTECHNOLOGIE Madame Pascale COHEN (Pr) Monsieur Alain PUISIEUX (PU - PH) Monsieur Karim CHIKH (MCU - PH) Madame Carole FERRARO-PEYRET (MCU - PH) Madame Caroline MOYRET-LALLE (MCU HDR) Madame Anglique MULARONI (MCU) Madame Stphanie SENTIS (MCU) Monsieur Olivier MEURETTE (MCU) Monsieur Benoit DUMONT (AHU)
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BIOLOGIE CELLULAIRE Madame Bndicte COUPAT-GOUTALAND (MCU) Monsieur Michel PELANDAKIS (MCU - HDR)
INSTITUT DE PHARMACIE INDUSTRIELLE DE LYON Monsieur Philippe LAWTON (Pr - HDR) Madame Anglique MULARONI (MCU) Monsieur Patrice SEBERT (MCU HDR) Madame Valrie VOIRON (MCU - PAST)
Assistants hospitalo-universitaires sur plusieurs dpartements pdagogiques Madame Emilie BLOND Madame Christelle MOUCHOUX Madame Florence RANCHON
Attachs Temporaires dEnseignement et de Recherche (ATER) Monsieur Eyad AL MOUAZEN 85me section Monsieur Boyan GRIGOROV 87me section
Madame Mylne HONORAT 85me section Monsieur Abdalah LAOUINI 85me section Madame Marine CROZE 86me section
Pr : Professeur PU-PH : Professeur des Universits, Praticien Hospitalier MCU : Matre de Confrences des Universits MCU-PH : Matre de Confrences des Universits, Praticien Hospitalier HDR : Habilitation Diriger des Recherches AHU : Assistant Hospitalier Universitaire PAST : Personnel Associ Temps Partiel
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Remerciements
Professeur Luc Zimmer, je vous remercie davoir accept dtre le prsident de ma thse, de
lintrt que vous avez port ce travail et de notre discussion sur les perspectives qui
pouvaient en dcouler.
Docteur Delphine Cabelguenne et Docteur Camille Bertin, je vous remercie de mavoir
accompagne et conseille tout au long de lcriture de ma thse et durant mon stage de
5 AHU qui a t trs enrichissant.
Docteur Florence Marquois et Docteur Guillaume Giret, je vous remercie de faire partie du
jury de ma thse et davoir pris le temps de me conseiller sur llaboration de la fiche finale
de suivi des patients dtenus sous neuroleptiques.
Merci Michle, Christine, Marion et Amlie, prparatrices en pharmacie de la maison
darrt de Lyon-Corbas pour leur accueil chaleureux et leur bonne humeur lors de mon stage.
Je remercie mes parents pour leur aide et leur soutien si prcieux pendant ces longues annes
dtudes et jusqu laboutissement de tout ce travail.
Je remercie ma sur pour tout lintrt port mon travail.
Je remercie mon compagnon Anthony pour mavoir soutenue tout au long de llaboration de
ma thse. Merci pour sa patience et ses encouragements.
Merci ma meilleure amie Laurine pour ses conseils judicieux lors de lcriture de ma thse,
nos discussions et fous rires malgr lloignement gographique.
Merci mes amies de la fac avec lesquelles jai partag des soires mmorables.
Merci mes beaux-parents pour leur accueil chaleureux.
Merci tous ceux qui sont venus la soutenance de ma thse.
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Table des matires
Introduction...22
Partie 1 : Revue bibliographique ..23
1. Les neuroleptiques .......23
1.1 Gnralits .....23
1.1.1 Historique.........23
1.1.2. Classification des neuroleptiques....24
1.1.2.1. Classification selon les effets cliniques...24
1.1.2.2. Classification selon la dure d'action ....25
1.1.2.3. Classification selon la structure chimique.......25
1.1.3. Indications...27
1.1.4. Psychoses et schizophrnies....28
1.1.4.1. Gnralits...28
1.1.4.2. Les diffrentes formes cliniques et lvolution de la schizophrnie29
1.14.3. Traitements....30
1.1.4.4. Les hypothse neurobiologiques de la schizophrnie......30
1.1.5. Mode daction des neuroleptiques......30
1.1.5.1. Action sur le systme dopaminergique....30
1.1.5.1.1. La voie nigrostrie....31
1.1.5.1.2. La voie msolimbique ..31
1.1.5.1.3. La voie msocorticale.......31
1.1.5.1.4. La voie tubro-infundibulaire...32
1.1.5.2. Action sur d'autres systmes....32
1.1.5.2.1. Le systme histaminergique..32
1.1.5.2.2. Le systme srotoninergique.....32
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1.1.5.2.3. Le systme 1-adrnergique......33
1.1.5.2.4. Le systme cholinergique..33
1.1.6. Modalits de prescription....33
1.1.6.1. Choix de la molcule........33
1.1.6.2. Posologie et dure du traitement..........34
1.1.6.3. Observance et interruption du traitement.35
1.1.6.4. Les rechutes..36
1.1.7. Grossesse.....37
1.2. Effets indsirables des neuroleptiques...39
1.2.1. Effets indsirables neurologique.........40
1.2.1.1. Dyskinsies aigus...40
1.2.1.1.1. Clinique.40
1.2.1.1.2. Frquence..40
1.2.1.1.3. Prise en charge..41
1.2.1.2. Dyskinsies tardives.....41
1.2.1.2.1. Clinique.41
1.2.1.2.2. Frquence..41
1.2.1.2.3. Prise en charge et volution..42
1.2.1.3. Syndrome parkinsonien....42
1.2.1.3.1. Clinique ....42
1.2.1.3.2. Frquence..42
1.2.1.3.3. Prise en charge et volution..42
1.2.1.4. Akathisies.43
1.2.1.4.1. Clinique.43
1.2.1.4.2. Frquence..43
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1.2.1.4.3. Prise en charge......43
1.2.1.5. pilepsie...43
1.2.1.5.1. Clinique.....43
1.2.1.5.2. Frquence..44
1.2.1.5.3. Prise en charge..44
1.2.1.6. Autres effets indsirables neurologiques.44
1.2.2. Syndrome malin des neuroleptiques...44
1.2.2.1. Clinique, facteurs de risque et volution..44
1.2.2.2. Frquence.....45
1.2.3. Effets indsirables digestifs et hpatiques..45
1.2.4. Effets indsirables mtaboliques et endocriniens.......46
1.2.4.1. La prise de poids..46
1.2.4.1.1. Facteurs de risque......46
1.2.4.1.2. Mcanisme....47
1.2.4.1.3. Frquence......47
1.2.4.1.4. Prise en charge et volution..48
1.2.4.2. Le diabte.48
1.2.4.2.1. Types de diabte retrouvs chez les patients sous neuroleptiques....48
1.2.4.2.2. Facteurs de risque......49
1.2.4.2.3. Mcanisme....50
1.2.4.2.4 Frquence..50
1.2.4.2.5. Prise en charge......50
1.2.4.3. Les dyslipidmies.....51
1.2.4.3.1. Facteurs de risque..51
1.2.4.3.2. Mcanismes...51
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1.2.4.3.3. Frquence......51
1.2.4.3.4. Prise en charge et volution..52
1.2.4.4. Le syndrome mtabolique ...52
1.2.4.4.1. Gnralits....52
1.2.4.4.2. Facteurs de risque..53
1.2.4.4.3. Frquence..53
1.2.4.4.4. Prise en charge et volution..53
1.2.4.5. Autres troubles endocriniens....54
1.2.4.5.1. Clinique.54
1.2.4.5.2. Frquence..54
1.2.4.5.3. Prise en charge.....54
1.2.5. Effets indsirables dermatologiques...55
1.2.6. Effets indsirables hmatologiques.55
1.2.6.1. Gnralits...55
1.2.6.2. Frquence.....56
1.2.6.3. Prise en charge et volution... .56
1.2.7. Effets indsirables cardio-vasculaires ....56
1.2.7.1. Gnralits ......56
1.2.7.2. Frquence.57
1.2.8. Allongement de lespace QT et torsades de pointes...57
1.2.8.1. Gnralits...57
1.2.8.1.1. Caractristique de llectrocardiogramme ..57
1.2.8.1.2. Calcul de l'intervalle QT...57
1.2.8.1.3. Flux d'ions et allongement de lintervalle QT...59
1.2.8.2. Facteurs de risque dallongement du QT.60
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1.2.8.2.1. Les troubles lectrolytiques..60
1.2.8.2.2. Les pathologies cardiaques prexistantes.....61
1.2.8.2.3. Certaines pathologies....61
1.2.8.2.4. Les mdicaments...61
1.2.8.3. Mcanisme daction.....61
1.2.8.4. De lallongement du QT aux torsades de pointes....62
1.2.8.5. Frquence.63
1.2.8.6. Prise en charge.64
2. Recommandations du suivi des patients sous neuroleptiques...65
2.1. Les raisons d'un suivi des patients sous neuroleptiques.....65
2.1.1 Les raisons lies au traitement ....65
2.1.2. Les raisons lies la maladie..65
2.2. Revue bibliographique des recommandations actuelles en France et ltranger66
2.2.1 Recommandations actuelles lors de linitiation du traitement.67
2.2.2 Recommandations actuelles des examens raliser lors du suivi du traitement par
neuroleptiques ..71
2.3. Etudes sur le suivi des patients sous neuroleptiques...77
2.3.1. Etude n1.....77
2.3.1.1. Mthode...77
2.3.1.2. Rsultats...78
2.3.1.3. Discussion....78
2.3.2. Etude n2.....79
2.3.2.1. Mthode...79
2.3.2.2. Rsultats...80
2.3.2.3. Discussion....81
2.3.3. Etude n3.81
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2.3.3.1. Mthode ..82
2.3.3.2. Rsultats...82
2.3.3.3. Discussion....82
2.3.4. Etude n4.....83
2.3.4.1. Mthode...83
2.3.4.2. Rsultats.......84
2.3.4.3. Discussion....85
2.3.5. Etude n5.85
2.3.5.1. Mthode...85
2.3.5.2. Rsultats...86
2.3.5.3. Discussion86
2.3.6. Etude n6.87
2.3.6.1. Mthode.......87
2.3.6.2. Rsultats.......88
2.3.6.3. Discussion........89
2.3.7. Etude n7.89
2.3.7.1. Mthode...90
2.3.7.2. Rsultats...90
2.3.7.3. Discussion91
2.3.8. Synthse des tudes.....92
2.3.8.1. Un faible suivi..92
2.3.8.2. La glycmie jeun...92
2.3.8.3. Le bilan lipidique.....93
2.3.8.4. Autres paramtres....93
Partie 2 : Matriels et mthodes....95
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1. Contexte de ltude...95
1.1 Choix du sujet95
1.2. Le milieu carcral...95
1.3. Le service de sant en dtention96
1.4. La prise en charge des patients dtenus la maison darrt de Lyon-Corbas et au centre
pnitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier...........97
2. Patients..98
2.1. Critres dinclusion....98
2.2. Critres dexclusion...99
3. Mthode99
3.1. Objectif...99
3.2. Recueil des donnes.100
3.2.1. laboration de la fiche de recueil des donnes.100
3.2.1.1. Gnralits.....100
3.2.1.2. Choix des paramtres.100
3.2.1.2.1. Poids et indice de masse corporelle101
3.2.1.2.2. Primtre abdominal ou tour de taille.101
3.2.1.2.3. Pression artrielle....102
3.2.1.2.4. Frquence cardiaque...102
3.2.1.2.5. Bilan lipidique.103
3.2.1.2.6. Glycmie jeun..103
3.2.1.2.7. Ionogramme sanguin ou kalimie...104
3.2.1.2.8. Hmogramme .....104
3.2.1.2.9. Bilan hpatique...104
3.2.1.2.10. Fonction rnale......105
3.2.1.2.11. Temprature..105
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3.2.1.2.12. Electrocardiogramme....105
3.2.1.2.13. Test de grossesse...106
3.2.1.2.14. Symptmes extrapyramidaux....106
3.2.1.2.15. Symptmes dhyperprolactinmie....106
3.2.1.2.16. Les paramtres non retenus...106
3.2.1.3. Fiche de recueil des donnes..107
3.2.2. Consultation des dossiers des patients..109
3.3. Traitement et analyse des donnes...109
Partie III : Rsultats.111
1. Recrutement des patients et analyse de lexhaustivit des donnes....111
2. Analyse de lensemble des donnes recueillies..112
2. 1. Pourcentages de conformit de chaque examen.....113
2.1.1. Poids..113
2.1.2. Indice de masse corporelle....113
2.1.3. Primtre abdominal.114
2.1.4. Pression artrielle..114
2.1.5. Frquence cardiaque.115
2.1.6. Bilan lipidique...116
2.1.7. Glycmie jeun....116
2.1.8. Ionogramme sanguin.....117
2.1.9. Hmogramme....118
2.1.10. Transaminases.....118
2.1.11. Fonction rnale....119
2.1.12. Electrocardiogramme......120
2.1.13. Temprature....120
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2.1.14. Test de grossesse.....121
2.1.15. Symptmes extrapyramidaux..122
2.1.16. Symptmes dhyperprolactinmie......122
2.2. Pourcentage de conformit global....123
2.3. Suivi des diffrents examens chaque bilan...123
3. Analyse statistique par sous-groupes..125
3.1. Groupe 1 selon dure de lincarcration......127
3.2. Groupe 2 selon priode du sjour avant ou aprs 2007...134
3.3. Groupe 3 selon lindice de masse corporelle...134
3.4. Groupe 4 selon facteurs de risque associs..135
3.5. Groupe 5 selon coprescription de plusieurs neuroleptiques.138
3.6. Groupe 6 selon coprescription de mdicaments risque de torsades de pointes.139
3. 7. Groupe 7 selon prescription de neuroleptiques retard....141
3.8. Groupe 8 selon hbergement au service mdico-psychologique rgional ..142
Partie 4 : Discussion ...145
1. Recrutement des patients et exhaustivit du recueil des donnes...145
2. Analyse de lensemble des donnes recueillis145
3. Analyse en sous-groupes.154
4. Les limites de ltude....160
5. Perspectives ........161
Conclusions 166
Annexe 1 ....168
Bibliographie.......171
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Liste des tableaux
Tableau 1 : Classification des neuroleptiques selon la structure chimique [2, 6]26
Tableau 2 : Les effets indsirables en fonction des diffrents NL [7, 8, 15, 24]..39
Tableau 3 : Comparaison des deux types de diabtes observs avec les antipsychotiques
atypiques daprs Scheen A et al [15]...49
Tableau 4 : Principales recommandations mises en France et linternational lors de
linitiation du traitement [3, 4, 7, 10, 31, 52, 57, 58, 59]..70
Tableau 5 : Rcapitulatif de la frquence du suivi des patients sous neuroleptiques selon les
recommandations franaises et internationales.75
Tableau 5 bis : Suite du rcapitulatif de la frquence du suivi des patients sous neuroleptiques
selon les recommandations franaises et internationales..76
Tableau 6 : Pourcentages de conformit des diffrents paramtres suivis au cours de
ltude..112
Tableau 7 : Pourcentage de patients suivis pour chaque examen paraclinique en fonction des
frquences recommandes..124
Tableau 8 : PC globaux du suivi des diffrents paramtres en fonction des sous-groupes126
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Liste des Figures
Figure 1 : Ondes et intervalles provoqus par lactivit lectrique des oreillettes et ventricules
chez un sujet sain daprs Chapelon-Abric C. [42]..58
Figure 2 : Potentiel daction et lectrocardiogramme associs et mcanismes ioniques daprs
Sekarski N. et al [44], Weissenburger J. et al [45] et Vieweg W. [46].59
Figure 3 : Mcanisme daction des torsades de pointes daprs Yap Y. et al [52]...62
Figure 4 : Bilan des PC du suivi du poids avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.113
Figure 5 : Bilan des PC du suivi de lIMC avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.114
Figure 6 : Bilan des PC du suivi de la PA avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.115
Figure 7 : Bilan des PC du suivi de la FC avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.115
Figure 8 : Bilan des PC du suivi du BL avec le pourcentage de patients sous NL pour chaque
intervalle..116
Figure 9 : Bilan des PC du suivi de la glycmie jeun avec le pourcentage de patients sous
NL pour chaque intervalle...117
Figure 10 : Bilan des PC du suivi du ionogramme avec le pourcentage de patients sous NL
pour chaque intervalle.117
Figure 11 : Bilan des PC du suivi de la NFS avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.........118
Figure 12 : Bilan des PC du suivi des transaminases avec le pourcentage de patients sous NL
pour chaque intervalle.119
Figure 13 : Bilan des PC du suivi de la fonction rnale avec le pourcentage de patients sous
NL pour chaque intervalle...119
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Figure 14 : Bilan des PC du suivi de lECG avec le pourcentage de patients sous NL pour
chaque intervalle.120
Figure 15 : Bilan des PC du suivi de la temprature avec le pourcentage de patients sous NL
pour chaque intervalle.121
Figure16 : Bilan des PC du suivi du test de grossesse avec le pourcentage de patientes sous
NL pour chaque intervalle...122
Figure17 : Bilan des PC globaux avec le pourcentage de patients sous NL pour chaque
intervalle..123
Figure 18 : Suivi du poids en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de
patients128
Figure 19 : Suivi de la FC en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de
patients129
Figure 20 : Suivi du BL en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de
patients129
Figure 21 : Suivi de la glycmie jeun en fonction de la dure du sjour rapport au
pourcentage de patients...130
Figure 22 : Suivi du ionogramme en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de
patients....131
Figure 23 : Suivi de l'hmogramme en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage
de patients...131
Figure 24 : Suivi des transaminases en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage
de patients...132
Figure 25 : Suivi de la fonction rnale en fonction de la dure du sjour rapport au
pourcentage de patients.......133
Figure 26 : Suivi de l'ECG en fonction de la dure du sjour rapport au pourcentage de
patients133
Figure 27 : Suivi du poids en fonction de lIMC rapport au pourcentage de patients.135
MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)
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19
Figure 28 : Suivi de la FC en fonction des facteurs de risque rapport au pourcentage de
patients136
Figure 29 : Suivi du BL en fonction des facteurs de risque rapport au pourcentage de
patients137
Figure 30 : Suivi du ionogramme en fonction des facteurs de risque rapports au pourcentage
de patients...137
Figure 31 : Suivi de la FC en fonction de la coprescription ou non de plusieurs NL rapport au
pourcentage de patients...138
Figure 32 : Suivi de lECG en fonction de la coprescription ou non de plusieurs NL rapport
au pourcentage de patients..139
Figure 33 : Suivi du ionogramme en fonction de la coprescription ou non de mdicaments
risque de TDP rapport au pourcentage de patients140
Figure 34 : Suivi de la fonction rnale en fonction de la coprescription ou non de
mdicaments risque de TDP rapport au pourcentage de patients...140
Figure 35 : Suivi de lECG en fonction de la coprescription ou non de mdicaments risque
de TDP avec le pourcentage de patients sous NL...141
Figure 36 : Suivi du ionogramme en fonction de la prescription ou non de NL retard rapport
au pourcentage de patients......142
Figure 37: Suivi du ionogramme en fonction d'au moins un sjour ou non au SMPR rapport
au pourcentage de patients..143
Figure 38 : Suivi de lECG en fonction d'au moins un sjour ou non au SMPR rapport au
pourcentage de patients...143
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-
20
Table des abrviations :
NL : neuroleptique
MA : maison d'arrt
CP : centre pnitentiaire
HAS : Haute autorit de sant
CATIE: Clinical Antipsychotic Trials in Intervention Effectiveness
CUtLASS: Cost Utility of the Latest Antipsychotic Drugs in Schizophrenia Study
EUFEST: European First Episode Schizophrenia Trial
CRAT : Centre de rfrence sur les agents tratognes
AMM : autorisation de mise sur le march
IMC : indice de masse corporelle
BL : Bilan lipidique
LDL: low-density lipoprotein
HDL: high-density lipoprotein
IDF: International Diabetes Federation
NFS : numration formule sanguine
PA : pression artrielle
TDP : torsades de pointes
ECG : lectrocardiogramme
FC : frquence cardiaque
ANSM : Agence nationale de scurit du mdicament et des produits de sant
FDA: Food and Drug Administration
FAERS: FDA Adverse Event Reporting System
NICE: National Institute for Health and Care Excellence
MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)
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21
APA: American Psychiatric Association
CDA: Canadian Diabetes Association
RANZCP: Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists
HGPO : hyperglycmie provoque par voie orale
ADA: American Diabetes Association
HCL : Hospices Civils de Lyon
CD : centre de dtention
EPM : tablissement pnitentiaire pour mineurs
SMPR : service mdico-psychologique rgional
UCSA : unit de consultations et de soins ambulatoires
UHSA : unit hospitalire spcialement amnage
UHSI : unit hospitalire scurise interrgionale
CIM-10 : Classification statistique internationale des maladies et des problmes de sant
connexes 10e rvision
ASAT : aspartate aminotransfrase
ALAT : alanine aminotransferase
DFG : dbit de filtration glomrulaire
PC : pourcentage de conformit
MP : mdicopharmaceutique
EPP : valuation des pratiques professionnelles
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22
Introduction
Les neuroleptiques (NL) sont le traitement de rfrence des psychoses et plus
particulirement de la schizophrnie. Ils ont compltement rvolutionn la prise en charge des
patients psychotiques et ont permis de les rinsrer dans la socit. Leurs actions
pharmacologiques visent essentiellement les symptmes positifs de la schizophrnie.
Nanmoins, ils sont responsables de nombreux effets indsirables neurologiques,
mtaboliques et cardio-vasculaires ce qui impose un suivi thrapeutique. De nombreuses
recommandations ont t mises en France et dans diffrents pays pour le suivi des patients
sous NL. La prvalence des patients schizophrnes est suprieure en milieu ferm que dans la
population gnrale. Quand ces patients bnficient dun traitement mdicamenteux, il est
donc indispensable dorganiser un suivi thrapeutique de ces patients le temps de leur
dtention. Lobjectif de cette tude est de faire un tat des lieux du suivi des patients dtenus
sous NL la maison darrt (MA) de Lyon-Corbas et au centre pnitentiaire (CP) de Saint-
Quentin-Fallavier, afin de mesurer la conformit de ce suivi par rapport aux recommandations
mises en France notamment, que ce soit au niveau des examens raliss et de leur frquence
de mise en uvre.
Dans une premire partie, une revue bibliographique sur les effets indsirables des NL
ainsi que sur les recommandations mises en France et ltranger sur le suivi des patients
sous NL est effectue. Puis, un rsum des diffrentes tudes intgrant la ralisation dun
suivi des patients sous NL sera prsent.
Dans la partie matriels et mthode, des lments de contexte sont rappels, une fiche
de recueil des donnes a t labore en tenant compte des recommandations mises par la
Haute autorit de sant (HAS) en particulier et complte partir des dossiers des patients
inclus dans ltude.
Dans la partie rsultats, le taux de conformit du suivi des patients sous NL par rapport
aux recommandations mises a t calcul pour chaque examen et une analyse en sous-groupe
a t ralise afin de rechercher quels sont les facteurs extrieurs qui interviennent dans le
suivi des patients sous NL.
Dans une dernire partie, les rsultats obtenus ont t discuts et une fiche de suivi
finale a t propose aux quipes mdicales. Cette fiche est destine tre insre dans le
dossier des patients et doit permettre denregistrer le suivi des examens raliss, de dclencher
des interventions pharmaceutiques auprs des cliniciens quand ceux-ci sont programmer.
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23
Partie I : Revue bibliographique
1. Les neuroleptiques
1.1 Gnralits
1.1.1 Historique
Les NL sont les mdicaments de rfrence utiliss dans le traitement des psychoses, ce
sont des substances pharmacologiques ayant une action sur les symptmes psychotiques tels
que le dlire et les hallucinations [1]. Ils agissent au niveau des rcepteurs du systme nerveux
central.
Le terme neuroleptique se traduit tymologiquement par qui saisit le nerf [2]. Ce
terme a t propos en 1955 par Delay et Deniker, deux psychiatres franais. La dfinition
classique du NL a aussi t donne par Delay et Deniker et associe cinq critres [2] :
Cration dun tat dindiffrence psychomotrice.
Diminution des tats dexcitation et dagitation.
Rduction progressive des troubles psychotiques aigus et chroniques.
Production de symptmes extrapyramidaux et vgtatifs.
Effets sous corticaux prdominants.
Ce nest qu partir de la seconde moiti du XX e sicle quun traitement spcifique des
psychoses et de la schizophrnie a vu le jour. Autrefois, les traitements passaient par la
contention physique, les lectrochocs, le coma insulinique, la prise de sdatifs classiques ou
dhypnotiques [2].
Cest en 1952 que Laborit, un chirurgien franais utilise la chlorpromazine pour la
premire fois en anesthsie lhpital militaire du Val-de-Grce [3]. Il remarque une activit
antipsychotique quil pense intressante pour une utilisation en psychiatrie. Cest ainsi que
Delay et Deniker, de mai juillet 1952, exposent les principes de la cure NL et les indications
de ce premier NL [3]. Ds 1954, lamlioration sur le traitement des psychoses au long terme
est reconnue. Elle se manifeste dune part, auprs des patients dont les accs dlirants sont
calms, et dautre part chez le personnel qui peut enfin tablir un contact avec les patients.
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24
Les premiers effets indsirables sont aussi dcrits.
Les molcules NL se multiplient. Cependant, environ 20% des patients sont non rpondeurs
aux traitements NL classiques. A partir des annes 1990, une nouvelle gnration de NL
arrive, les NL dits atypiques car ils prsentent une meilleure tolrance neurologique alors
que la prsence deffets indsirables neurologiques faisait partie de la dfinition des NL
donne par Delay et Deniker. Cependant, certaines molcules mieux tolres sur le plan
neurologique existaient dj comme le sulpiride qui est souvent considr comme lun des
premiers NL atypiques. D'ailleurs, selon les publications, il est class soit parmi les NL de
premire gnration [2] soit parmi les NL atypiques [4, 5].
1.1.2 Classification des neuroleptiques
Les NL peuvent tre classs selon diffrents critres : leurs effets cliniques, leur dure
daction ou leur structure chimique [6].
1.1.2.1 Classification selon les effets cliniques
De nombreuses classifications, selon les effets cliniques, ont t proposes et cela
avant lavnement des NL atypiques. Ces derniers sont donc absents de cette classification.
Malgr les diffrentes propositions, on retrouve gnralement un schma commun avec au
moins deux groupes principaux [2] :
Les NL sdatifs.
Les NL incisifs ou dsinhibiteurs.
Les NL sdatifs ont plus deffets sur lagitation et langoisse et sont surtout lis des
effets indsirables vgtatifs [7]. Ce groupe regroupe entre autres la lvompromazine
Nozinan et la chlorpromazine Largactil.
Le groupe des NL incisifs va avoir une action sur les symptmes positifs de la
schizophrnie comme les hallucinations et souvent ce groupe partage aussi une action
dsinhibitrice qui agit sur les symptmes ngatifs comme ladynamie et lindiffrence [7].
Par contre, ce groupe de NL prsente plus frquemment des effets indsirables
extrapyramidaux. Lhalopridol Haldol et le sulpiride Dogmatil en font partie [2].
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25
1.1. 2. 2 Classification selon la dure daction
Une distinction est faite entre les NL dits action immdiate et ceux action
prolonge . Les NL action immdiate peuvent se prsenter soit sous forme orale
(comprim, glule ou solution buvable) soit sous forme injectable. La posologie sera d'une
plusieurs prises par jour.
Les NL action prolonge sont diviss en deux groupes : tout dabord ceux dont
l'administration est espace du fait de leurs caractristiques pharmacocintiques comme le
penfluridol Semap qui se prend sous forme orale (comprim) une fois par semaine [2]. Puis,
il y a les NL qui se prsentent sous la forme d'une prodrogue qui libre progressivement la
molcule active. Ces NL sont sous forme injectable et le dlai entre deux injections se situe
gnralement entre 2 4 semaines [2].
1.1. 2. 3 Classification selon la structure chimique
Les NL ont tous une structure complexe associant plusieurs cycles des chanes de
diffrentes natures [2]. La famille laquelle le NL appartient va influencer son affinit pour
un ou plusieurs rcepteurs, do les diffrences daction entres les NL.
Dans le tableau 1, les diffrents NL utiliss en France sont prsents classs selon leur
structure chimique.
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Tableau 1 : Classification des neuroleptiques selon la structure chimique [2, 6]
Neuroleptiques classiques Dnomination commune internationale Spccialit
Phnothiazines
Chlorpromazine Largactil
Pipotiazine Piportil
Lvompromazine Nozinan
Cyammazine Tercian
Propriciazine Neuleptil
Thioxanthnes Flupentixol Fluanxol
Zuclopenthixol Clopixol
Butyrophnone
Halopridol Haldol
Dropridol Droleptan
Pipamprone Dipipron
Pimozide Orap
Penfluridol Semap
Benzamides
Sulpiride Dogmatil
Amisulpride Solian
Tiapride Tiapridal
Dibenzoxazpine Carpipramine Prazinil
Loxapine Loxapac
Neuroleptiques atypiques
Dibenzodiazpine
Clozapine Leponex
Quitapine Xroquel
Olanzapine Zyprexa
Zyprexa velotab
Benzisoxazoles Rispridone Risperdal
Risperdaloro
Quinolinones Aripiprazole Abilify
Paliperidone Xeplion
Retard par voie injectable
Halopridol dcanoate Haldol dcanoas
Flupentixol dcanoate Fluanxol LP
Zuclopenthixol dcanoate
Clopixol action
prolong
Zuclopenthixol actate
Clopixol action
semi-prolong
Pipotiazine palmitate Piportil L4
Fluphnazine dcanoate Modcate
Risperidone Risperdal consta
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27
Dans le groupe des NL classiques ou de premire gnration, quatre classes diffrentes
sont distingues : les phnothiazines (la chlorpromazine, le premier NL dcouvert appartient
ce groupe), les thioxanthnes, les butyrophnones et les dibenzoxazpine. Les benzamides
sont classs parmi les NL de premire gnration ou de seconde gnration car l'amisulpride
fait partie de cette classe.
Dans le groupe des NL de seconde gnration ou atypiques, trois classes sont retrouves, les
dibenzodiazpines, les benzisoxazoles et les quinolinones.
Les NL action prolonge ont t spars car leurs structures chimiques diffrent de la
molcule action immdiate, souvent par estrification.
1.1.3 Indications
Lindication principale des NL, commune tous, est le traitement des tats
psychotiques aigus et chroniques et plus particulirement de la schizophrnie. Mais certains
peuvent aussi tre utiliss dans dautres situations [7, 8, 9] :
Etats productifs et dficitaires.
Traitement des pisodes maniaques et prvention des rcidives chez les
patients atteints de troubles bipolaires.
Troubles obsessionnels compulsifs (en association avec un antidpresseur).
Etats d'agitation et d'agressivit chez les sujets gs, thyliques ou au cours des
psychoses aigus et chroniques.
Episodes dpressifs majeurs (en association avec un antidpresseur).
Syndrome de Gilles de la Tourette et Chores.
Troubles psychotiques chez les patients parkinsoniens recevant des agonistes
dopaminergiques ou de la L-dopa (NL atypiques).
Nauses et vomissements post-radiothrapiques ou post-opratoires.
Troubles du caractre associs lautisme chez lenfant.
Troubles graves du comportement chez lenfant avec agitation et agressivit.
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1.1.4 Psychoses et schizophrnie
1.1.4.1 Gnralits
Les psychoses et la schizophrnie en particulier sont des pathologies complexes car
elles se prsentent sous des formes variables. La prvalence des troubles schizophrniques en
France est de 1% dans la population gnrale [10]. Le sexe ratio est de 1, mme si les
hommes prsentent des symptmes plus prcocement [10].
C'est Eugen Bleuler, un psychiatre suisse, qui en 1911 donne le nom de schizophrnie
un ensemble de troubles psychiatriques dj dcrit par Emil Kraepelin (psychiatre
allemand).
Bleuler dsigne par le mot schizophrnie un groupe de psychoses qui volue soit de
manire chronique, soit par pousses (accs psychotique) et qui peut mme sarrter et mme
rtrocder nimporte quel stade mais qui ne permet sans doute pas de retour l'tat d'origine
complet [11]. Ce groupe est caractris par une altration de la pense, des sentiments, des
relations avec le monde extrieur et une scission nette des fonctions psychiques qui se traduit
par une anomalie de la cohrence des processus mentaux impliqus dans le langage, la
perception ou les actions. Dailleurs le mot schizophrnie vient du grec schizein qui veut
dire scission et phrn qui veut dire esprit .
Le patient schizophrne va prsenter un tableau clinique combinant des symptmes
dits productifs ou positifs des symptmes dits dficitaires ou ngatifs et
des symptmes de dsorganisation [12].
Les symptmes positifs sont lorigine principalement dhallucinations (le plus souvent
auditives), dides dlirantes, de comportements inadapts, dagressivit, dincohrence et
dalination de la pense. Les symptmes ngatifs peuvent provoquer une incurie (laisser-
aller), un moussement affectif allant de la simple indiffrence une incapacit de ressentir
certaines motions ou partager celles dautrui, un retrait social, une anhdonie (perte de
plaisir), une avolition (perte de la motivation), une pauvret du discours et de lexpression.
Les symptmes de dsorganisation sont responsables dinattention, de difficults
dabstraction, de difficults dans les tches excutives, de troubles mnsiques et dune
incapacit construire son comportement et son discours selon un plan structur [4].
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1.1.4.2 Les diffrentes formes cliniques et lvolution de la
schizophrnie
Tous les patients ne prsentent pas ncessairement des symptmes appartenant
chacune de ces trois catgories principales mais plusieurs symptmes doivent tre combins
la fois pour quun diagnostic de schizophrnie soit pos. Selon la prdominance de
symptmes appartenant lune de ces catgories, le patient va prsenter diffrents types de
schizophrnie [12]. Bleuler a dcrit quatre sous-types de schizophrnie [11] :
Schizophrnie simple.
Schizophrnie paranode (la plus frquente, le dlire paranode est au premier
plan).
Schizophrnie hbphrnique (20% des schizophrnies, les symptmes
ngatifs sont prdominants).
Schizophrnie catatonique (trs rare, syndrome dissociatif avec une alternance
de phase de mutisme et de logorrhe et survenue possible de fureur
catatonique qui est une agitation extrme et incontrlable).
De nos jours, ces quatre sous-types se sont ajoutes la schizophrnie indiffrencie, la
schizophrnie rsiduelle, la schizophrnie dysthymique et la schizophrnie dsorganise.
Le diagnostic est donc trs compliqu et est ralis par un psychiatre. Il nexiste ce
jour aucune anomalie biologique retrouve permettant de baser le diagnostic sur la prsence,
labsence, laugmentation ou la diminution dun marqueur biologique particulier.
Le dbut de la pathologie peut tre brutal (pisode dlirant aigu) ou insidieux.
Lvolution de la schizophrnie va varier dun patient lautre ; cependant, les formes
paranodes semblent de meilleur pronostic volutif que les formes hbphrniques et
catatoniques. Il existe des cas de rmissions compltes (un peu moins de 20% des cas) mais le
plus souvent le suivi des patients schizophrnes seffectue sur le trs long cours, voire vie
[11].
Nanmoins, ces pathologies sont souvent associes une diminution de lesprance de vie de
15 25 ans par rapport la population gnrale et les suicides sont 2,5 fois plus frquents que
dans la population gnrale [13].
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1.1.4.3 Traitements
Les objectifs du traitement sont de rduire la frquence et lintensit des exacerbations
psychotiques, damliorer les symptmes positifs et ngatifs ainsi que la qualit de vie des
patients [13]. Ce sont les symptmes productifs qui sont les mieux contrls par le traitement
[6]. Les NL, de ce fait, ne vont pas traiter la cause de la pathologie mais ils permettent de
stabiliser le patient. Laction de ces mdicaments doit tre complte par un traitement
psychosocial permettant aux patients de grer de manire adquate les situations quotidiennes,
do lintrt des psychothrapies cognitives et de rhabilitations psychosociales.
1.1.4.4 Les hypothses neurobiologiques de la schizophrnie
Les causes exactes de la gense de la schizophrnie ne sont pas parfaitement connues,
ce qui explique quil nexiste que des mdicaments symptomatiques pour cette pathologie.
Nanmoins, la plupart des spcialistes saccordent pour voquer une hypothse
dopaminergique de la schizophrnie. Un dysfonctionnement dopaminergique serait retrouv
chez ces patients. La dopamine est un neurotransmetteur implique dans lapprentissage. Un
excs de dopamine dans certaines parties du cerveau serait lorigine de lapparition des
ides dlirantes et des symptmes positifs. Les symptmes ngatifs quant eux seraient dus
un dficit de dopamine dans dautres parties du cerveau. Les NL, du fait de leur mode
dactions, sont en accord avec cette hypothse. Dautres hypothses ont t proposes
(hypothses glutamatergiques) mais elles restent moins solides et moins documentes [11].
1.1.5 Mode daction des neuroleptiques
1.1.5.1 Action sur le systme dopaminergique
Les molcules antipsychotiques ont toutes une action antidopaminergique qui se
manifeste par le blocage des rcepteurs post-synaptiques de la dopamine surtout de type D2
[11].
Cinq types de rcepteurs dopaminergiques (de D1 D5) ont t identifis. Les molcules vont
acqurir des proprits lgrement diffrentes en fonction de leur affinit pour un ou plusieurs
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de ces rcepteurs.
Les rcepteurs dopaminergiques sont disposs sur diffrentes voies au niveau
crbral : la voie nigro-strie, la voie msolimbique, la voie msocorticale et la voie
hypothalamique.
La diffrence entre les NL classiques et atypiques vient du fait que les
antipsychotiques atypiques seraient plus cibls dans le blocage des rcepteurs du systme
limbique alors que les NL de premire gnration bloquent tous les rcepteurs
dopaminergiques de faon non slective [14]. Chaque voie contrle diverses fonctions au
niveau de lorganisme. Le blocage des rcepteurs dopaminergiques par des antipsychotiques,
en plus de leffet thrapeutique attendu, va provoquer des effets indsirables [14].
1.1.5.1.1 La voie nigrostrie :
Les fibres nerveuses de cette voie nigrostrie sont impliques entre autres dans le
mouvement. Le blocage des rcepteurs D2 entrane des effets extrapyramidaux. Ces derniers
apparaissent lorsque le bocage des rcepteurs D2 est denviron 80 % [7]. Ces effets ne sont
pas recherchs, ils reprsentent un des effets indsirables majeurs des NL de premire
gnration.
1.1.5.1.2 La voie msolimbique
La voie msolimbique est implique notamment dans la vie motionnelle et le contrle
de la motivation ; elle permet lassociation dune action et de sa consquence. Lorsquelle a
un fonctionnement excessif, elle provoque chez le sujet des associations inadquates [2].
Le blocage des rcepteurs D2 est recherch car il diminue les symptmes positifs de la
schizophrnie.
1.1.5.1.3 La voie msocorticale
La voie msocorticale est lorigine principalement de la planification des actions.
Son hypoactivit, chez le patient schizophrne, pourrait tre lorigine des symptmes
ngatifs et des troubles de lattention. Dans ce cas, le blocage des rcepteurs D2 pourrait
aggraver ce problme.
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32
1.1.5.1.4 La voie tubro-infundibulaire
Les rcepteurs dopaminergiques de la voie tubro-infundibulaire ont un effet
inhibiteur sur la scrtion de la prolactine (une hormone) par l'hypophyse. Leffet des NL sur
cette voie va augmenter le taux de la prolactine, ce qui va entraner des troubles endocriniens.
Ces derniers, non dsirs, apparaissent lorsque le blocage des rcepteurs dopaminergiques est
denviron 70% [13].
1.1.5.2 Action sur d'autres systmes
En plus de leffet antagoniste des NL sur les rcepteurs dopaminergiques, qui est
commun tous, certains possdent un antagonisme pour dautres rcepteurs. Cest ce qui
explique la spcificit de chaque NL. Cette affinit pour dautres rcepteurs va renforcer
certains effets thrapeutiques, va diminuer quelques effets indsirables dus au blocage des
rcepteurs dopaminergiques mais va aussi tre l'origine d'autres effets indsirables [15].
1.1.5.2.1 Le systme histaminergique
Certains NL vont agir sur les rcepteurs histaminergiques et les bloquer, ce qui va
favoriser la sdation. La sdation est souvent un effet indsirable mais cette proprit est
recherche chez certains NL pour traiter les accs psychotiques avec agitation voir agressivit.
Nanmoins, cette activit antihistaminergique va galement tre 1origine deffets
indsirables comme la prise de poids et l'hypotension [2].
1.1.5.2.2 Le systme srotoninergiques
Leffet antagoniste des NL sur les rcepteurs srotoninergiques est une proprit
retrouve plus frquemment chez les NL atypiques. Leur blocage permettraient la libration
de dopamine au niveau de la voie nigrostrie et donc de diminuer le taux doccupation des
rcepteurs D2 et de minimiser les effets extrapyramidaux.
De mme leffet antisrotoninergique diminuerait les effets indsirables endocriniens
des NL en permettant la libration de dopamine, ainsi la scrtion de prolactine serait moins
importante.
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Le blocage des rcepteurs la srotonine pourrait intervenir dans la rduction des
symptmes ngatifs de la schizophrnie en favorisant la libration de dopamine au niveau de
la voie mso-corticale [2].
En revanche, il est possible que ce blocage contribue une prise de poids, un effet
indsirable frquent de certains NL.
1.1.5.2.3 Le systme 1-adrnergique
Le blocage des rcepteurs adrnergiques par certains NL peut provoquer une sdation
qui, comme vu prcdemment, est recherche dans certaines situations. En revanche, une
hypotension orthostatique et des troubles sexuels peuvent tre observs lorsque ces rcepteurs
sont bloqus [2].
1.1.5.2.4 Le systme cholinergique
Des NL de premires et deuximes gnrations possdent des proprits
anticholinergiques. Lactivit anticholinergique sopposerait laction antagoniste D2 de la
voie nigrostrie et donc aux effets indsirables extrapyramidaux. Le blocage des rcepteurs
centraux est lorigine de sdation qui est un effet recherch mais aussi deffets indsirables
tels que des troubles de lattention pouvant provoquer des troubles mnsiques [2, 4].Quant au
blocage des rcepteurs priphriques, il provoquerait des effets indsirables atropiniques avec
une scheresse de la bouche, une constipation, des troubles de laccommodation et une
rtention urinaire.
1.1.6 Modalits de prescription
1.1.6.1 Choix de la molcule
Le choix de la molcule doit se faire en fonction de ses caractristiques biochimiques
et de son profil daction tout en tant adapt au bilan clinique et biologique initial et au
profil de risques mtaboliques du patient [15].
D'aprs trois grandes tudes indpendantes Clinical Antipsychotic Trials in
Intervention Effectiveness (CATIE), Cost Utility of the Latest Antipsychotic Drugs in
MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)
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34
Schizophrenia Study (CUtLASS) et European First Episode Schizophrenia Trial (EUFEST),
lefficacit des NL de premire et seconde gnrations serait identique, except la clozapine
qui se rvle plus efficace pour les schizophrnies rsistantes aux traitements [3, 4, 5, 13, 16,
17, 18, 19].
Nanmoins, ce sont les NL atypiques qui sont recommands lors dun premier
pisode de schizophrnie car ils prsentent une meilleure tolrance neurologique que les NL
de premire gnration.
La clozapine est un NL particulier du fait de ses effets indsirables comme nous le
verrons par la suite. Elle est rserve au traitement de la schizophrnie rsistante aux autres
traitements ou lorsque les autres antipsychotiques ne sont pas supports [10].
Une schizophrnie est dite rsistante si aucune amlioration na t observe aprs
lutilisation dau moins deux antipsychotiques diffrents, dont un antipsychotique atypique.
La posologie et la dure devront tre suffisantes (6 semaines minimum) [10].
La monothrapie est recherche, cependant, sil savre ncessaire dassocier plusieurs
NL, cette indication devra tre rvalue rgulirement afin de garantir la pertinence de cette
association [6].
1.1.6.2 Posologie et dure du traitement
Une fois le choix de la molcule effectu, la posologie sera progressivement
augmente jusqu la dose efficace pour le patient avec la meilleure tolrance possible [11].
En effet, il est important de tenir compte des effets indsirables des NL car ils peuvent tre un
frein au traitement. Ils sont souvent dose-dpendant donc la dose minimale efficace sera
recherche.
Lefficacit dun NL nest pas immdiate [13], il convient dattendre au moins un
mois avant dobserver une amlioration. Pass ce dlai, si la rponse au traitement est
insuffisante et si lobservance est bonne, il se peut que la dose ne soit pas assez leve [4],
que lajout dun autre NL soit ncessaire ou que le patient ne soit pas rpondeur cette
molcule [5]. Un switch peut alors tre envisag.
La dure du traitement varie selon les auteurs. En cas dun pisode unique
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correctement trait, le traitement sera tout de mme maintenu 1 an [11] 2 ans minimum [10].
La survenue dpisodes ultrieurs impliquera la mise en place d'un traitement au long cours
(au moins 5 ans et souvent au-del). Evidemment, la poursuite du traitement ou son arrt
seront rvalus. Les rechutes tant trs frquentes, le traitement est souvent au long cours [7,
10]. De plus, lefficacit du traitement et les phases de rmission sont diminues lors de
chaque rechute [7].Sil y a arrt du traitement, la dose sera diminue progressivement sur
plusieurs semaines et un suivi rgulier de ltat clinique du patient sera maintenu du fait du
risque de syndrome de sevrage. Les NL ne semblent pas crer de dpendance psychique [10].
1.1.6.3 Observance et interruption du traitement
Lobservance est bien entendu la condition majeure dun traitement russi. Il est donc
fondamental que les patients comprennent lintrt du traitement quils prennent afin dviter
tout arrt. Une information simple et claire sur limportance du traitement doit tre fournie au
patient et son entourage [12].
Toutefois, lobservance est plutt mauvaise chez les patients sous NL (dans plus de
50% des cas [20]). En effet, le taux dinterruption du traitement au bout de 18 mois est de
75% daprs l'tude CATIE [17] et varie de 72% (pour les patients sous halopridol) 33%
(pour les patients sous olanzapine) au bout de 1 an selon ltude EUFEST [19].
CATIE est une tude nord-amricaine indpendante de lindustrie pharmaceutique qui
avait pour but de comparer lefficacit des NL de premire et deuxime gnrations. Les NL
tudis taient la perphnazine, l'olanzapine, la rispridone et la qutiapine [5].EUFEST est
une tude europenne galement indpendante de lindustrie pharmaceutique dont le but tait
de comparer l'efficacit des diffrents NL lors dun premier pisode de schizophrnie chez
des patients nayant jamais t traits ou trs peu. Les NL tudis taient l'halopridol,
l'amisulpride, l'olanzapine et la qutiapine [19].
CATIE a dmontr que linterruption du traitement intervenait assez rapidement, au
bout de 5 mois environ sauf pour l'olanzapine (au bout de 9 mois). D'aprs l'tude EUFEST,
l'interruption du traitement survenait encore plus tt, au bout de 2 semaines environ pour
l'halopridol. L'olanzapine avait de nouveau la dure de traitement la plus longue (environ 6
mois) avant une interruption [19].
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Ces interruptions de traitement ont plusieurs raisons [17] :
La dcision du patient darrter le traitement (dans environ 40% des cas, tout
NL confondu).
Une inefficacit du traitement (dans 35% des cas sauf pour l'olanzapine dans
23% des cas).
Une intolrance au traitement (dans environ 20% des cas allant de 14% pour
la rispridone 30% pour l'olanzapine).
D'aprs CATIE, la premire cause dinterruption du traitement correspond au choix du
patient darrter son traitement. En effet, dans de nombreux cas, les patients nont pas
conscience de leur pathologie et ne voient pas lintrt de prendre un traitement NL puisquils
ne se considrent pas comme malades. Le praticien peut insister sur l'apaisement des tats
dagitation, un meilleur sommeil et une diminution des hallucinations.
Les arrts de traitements suite la survenue deffets indsirables extrapyramidaux ont
t plus importants chez les patients prenant de la perphnazine. Alors que les arrts de
traitements pour cause de prise de poids et deffets mtaboliques ont t suprieurs pour les
patients sous olanzapine. Des arrts pour cause de sdation ont aussi t rapports [17].
Ces problmes dobservance vont favoriser la survenue de rechutes.
1.1.6.4 Les rechutes
Les rechutes sont un vrai problme car le patient rpond de moins en moins bien au
traitement, les doses doivent donc tre augmentes et souvent les symptmes sont plus
prononcs ce qui ncessite une hospitalisation.
Ces rechutes peuvent tre favorises par plusieurs facteurs :
Mauvaise observance.
Dbut tardif du traitement du premier pisode psychotique.
Priode de stress pour le patient (examens, problmes relationnels...).
Abus de certaines substances (cannabis, autres drogues).
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Les patients prsentant une rmission depuis un an ont un taux de rechute de 75% dans
les 12 18 mois suivant larrt du traitement. En revanche, si une bonne observance est
respecte, ce taux de rechute est de 15 20% [18]. Enfin, en cas darrt du traitement il y a 5
fois plus de risque de rechute que si le traitement avait t maintenu [16, 21].
Si des problmes dobservance sont prvoir et dans le but de prvenir une rechute, les NL
retard peuvent tre une solution [10].
Ils sont utiliss sous forme dinjection intramusculaire une deux fois par mois. Les
avantages sont de proposer une alternative au traitement par voie orale et de permettre un
meilleur contrle de lobservance [18].
Certains inconvnients sont retrouvs. En effet, la dose ne peut tre module et en cas
deffets indsirables majeurs, labsorption ne peut tre contrle. Le patient doit donc tre
stabilis lors de la prescription de ces NL. De plus, le taux darrt du traitement est identique,
que ce soit avec les NL action immdiate ou action prolonge.
1.1.7 Grossesse
Idalement, pendant la grossesse, la prise de mdicaments devrait tre suspendue. Les
principaux risques sont :
Les mdicaments tratognes qui sont responsables de malformations chez
l'enfant natre (la priode la plus risque tant le premier trimestre).
Le syndrome de sevrage chez le nouveau-n.
Une maladie non contrle chez la mre et le ftus (diabte gestationnel par
exemple).
Cependant, dans la pratique cela n'est pas toujours possible, surtout en cas de
grossesse non prvue. En cas de premier pisode psychotique durant la grossesse, ne pas
initier un traitement peut s'avrer dangereux pour la mre.
Le traitement antipsychotique peut donc tre maintenu durant la grossesse sil savre
ncessaire pour la mre afin de traiter ou dviter le dsquilibre de la psychose prsente et il
ne doit surtout pas tre arrt brutalement. Le traitement et ses modifications si ncessaire
doivent donc tre discuts avec le prescripteur [22].
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Selon le Centre de rfrence sur les agents tratognes (CRAT), les trois
antipsychotiques les mieux connus, car bnficiant du plus grand nombre dtudes sont :
Le Largactil (Chlorpromazine), un NL de premire gnration.
LHaldol (Halopridol), un NL de premire gnration.
Le Zyprexa (Olanzapine), un antipsychotique atypique [23].
Nanmoins, dans la pratique, le NL prescrit avant la grossesse nest pas remplac mais
une surveillance accrue doit tre mise en place.
Toutefois, lAbilify (aripiprazole) est contre-indiqu durant le premier trimestre.
Le recul nest pas assez important et les essais sur animaux ont rvl des anomalies au
niveau squelettique et une diminution du poids ftal. Il est donc conseill dutiliser des NL
dont le risque est moindre [23]. Laripiprazole peut tre envisag lors des deuxime et
troisime trimestres en dernier recours.
Durant toute la grossesse, il ne faudra pas hsiter traiter efficacement la mre et ne
pas sous-doser le NL prescrit. Les doses pourront tre augmentes au cours de la grossesse si
une diminution de lefficacit du traitement est observe, mais il serait prfrable dviter
dans la mesure du possible lassociation de plusieurs NL [23] et la prise de NL retard [22].
La fin de la grossesse doit tre tout particulirement suivie pour viter tout problme
dimprgnation au nouveau-n (risques dhypotension, de troubles atropiniques comme la
tachycardie et de troubles extrapyramidaux) [22, 23].
Enfin, sous NL, lallaitement est dconseill du fait dun passage important dans le lait
maternel (exception faite du sulpiride). Lallaitement sous clozapine est contre-indiqu car
des cas dagranulocytoses, de sdation et dinstabilits cardio-vasculaires ont t retrouvs
[22].
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1.2 Effets indsirables des neuroleptiques
Les NL sont responsables de nombreux effets indsirables. Certains sont plus
spcifiques des NL de premire gnration et dautres sont retrouvs plus frquemment chez
les NL de deuxime gnration.
Le tableau 2 expose les principaux effets indsirables rencontrs avec les NL.
Tableau 2 : Les effets indsirables en fonction des diffrents NL [7, 8, 15, 24]
RC : Rsultats contradictoires + : Augmentation - : Pas deffets NR : Non renseign HP : Hyperprolactinmie
Les effets indsirables neurologiques comme les dyskinsies aigus ou tardives et les
syndromes parkinsoniens sont plus frquemment retrouvs chez les NL de premire
gnration et particulirement chez l'halopridol. Nanmoins, ils peuvent tre prsents chez
des NL atypiques comme l'olanzapine et la rispridone. Les effets indsirables mtaboliques
(prise de poids, diabte et dyslipidmie) quant eux sont plus marqus chez les NL atypiques
mais sont galement prsent chez les NL de premire gnration.
Mdicaments Dykinsies
aigus
Syndromes
parkinsoniens
Dyskinsies
tardives
Prise
de
poids
Diabte
sucr
Dys-
lipidmie HP
Allongement
du QT
Chlorpromazine + ++ ++ + + ++ + +
Halopridol +++ +++ +++ + + - ++ +
Amisulpride + + NR +/- - - +++ +
Clozapine - - RC +++ ++ ++ - ++
Olanzapine + + + +++ ++ ++ + +
Rispridone + + + + RC RC ++ +
Quitapine - - NR ++ RC RC - +
Aripriprazole - - NR +/- - - + NR
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1.2.1 Effets indsirables neurologiques
Les NL de premire gnration sont souvent responsables deffets indsirables
neurologiques la diffrence des NL atypiques [5, 14]. Cependant, certaines molcules de
premire gnration comme la lvompromazine et la chlorpromazine ont une meilleure
tolrance neurologique. Ces effets indsirables peuvent savrer handicapants. Les NL
peuvent provoquer :des dyskinsies aigus, des dyskinsies tardives, des symptmes
parkinsoniens, des akathisies et un abaissement du seuil pileptogne.
1.2.1.1 Dyskinsies aigus
1.2.1.1.1 Clinique
Les NL peuvent tre lorigine de dyskinsies aigus apparaissant au dbut du
traitement [4]. Ce sont des anomalies de lactivit musculaire se caractrisant par des
mouvements anormaux et des contractions musculaires avec des torticolis, trismus
(contraction constante et involontaire des muscles de la mchoire) et protrusion de la langue
(mouvement en avant) [7]. Elles sont dues au blocage des rcepteurs dopaminergiques D2
prsents dans la voie nigrostrie ce qui diminue la libration de dopamine et va permettre
l'augmentation du taux d'actylcholine et du tonus musculaire [7].
1.2.1.1.2 Frquence
Ces effets indsirables sont majoritairement retrouvs chez les NL de premire
gnration puisqu'ils peuvent toucher jusqu 66% des patients traits d'autant plus si la
dose est leve. Les NL atypiques sont beaucoup moins sujets ces effets indsirables
puisqu'ils seraient prsents chez seulement 1% des patients. Diffrentes raisons peuvent
l'expliquer. Certains NL atypiques ont une affinit pour les rcepteurs srotoninergiques 5
HT2 qu'ils vont bloquer, ce qui va librer de la dopamine et donc diminuer le blocage des
rcepteurs D2 ainsi que les effets indsirables qui y sont lis. Dautres sont des agonistes
D2 partiels (aripiprazole) ce qui diminue fortement la prsence de ces effets indsirables
vu qu'ils n'apparaissent que lorsque le blocage des rcepteurs D2 est de 80% [2]. Enfin, les
NL ayant des proprits anticholinergiques (phnothiazines, clozapine et olanzapine)
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sopposent laugmentation du taux d'actylcholine et donc ces effets indsirables.
1.2.1.1.3 Prise en charge
Afin de diminuer ces effets indsirables, deux solutions sont possibles. Il faut, soit
diminuer les doses du NL utilis, soit prescrire des antiparkinsoniens de type
anticholinergique [6].Cependant, ces derniers provoquent de nombreux effets indsirables tels
quune scheresse de la bouche, une constipation, des troubles de laccommodation, des
troubles mnsiques et des dysuries [7]. De plus, ils peuvent tre lorigine, chez certains
patients, dune utilisation abusive et addictive [4]
1.2.1.2 Dyskinsies tardives
1.2.1.2.1 Clinique
Les dyskinsies tardives ou facio-bucco-linguo-masticatrices napparaissent que suite
un traitement ayant dur au moins trois mois (1 mois chez une personne ge). Le patient est
victime de mouvements anormaux, involontaires, incontrlables et rptitifs touchant la face
(mouvement des lvres) et plus rarement le tronc et les membres (dhanchements,
balancements). Ces effets indsirables peuvent tre continus ou entrecoups de priodes de
rmission. Ils sont dus une augmentation de la densit de rcepteurs dopaminergiques D2 ce
qui est frquent lors de lutilisation dun mdicament au long cours et posologie leve.
1.2.1.2.2 Frquence
Cet effet indsirable est rare. Il est cinq fois plus frquent chez les personnes ges
[16] et trois fois plus frquent chez les patients ayant interrompu leur traitement plus de deux
fois [7]. La prvalence a t estime environ 15 20% chez les patients ayant t traits par
des NL de premire gnration avec une incidence de 5% par an [3, 16]. Chez les personnes
ges, cette incidence est suprieure 20% par an. Les dyskinsies tardives sont plus
frquentes chez des patients ayant eu des dyskinsies prcoces. Les NL atypiques auraient 5
10 fois moins de risque de provoquer des dyskinsies tardives [7].
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42
1.2.1.2.3 Prise en charge et volution
Il nexiste pas de traitement curatif pour ces effets indsirables et les antiparkinsoniens
anticholinergiques sont inefficaces. La solution peut tre de remplacer le NL incrimin par un
NL atypique moins responsable de ces dyskinsies tardives ou de diminuer les doses
prescrites. Ces effets indsirables peuvent cesser plusieurs mois (parfois plusieurs annes)
aprs l'arrt du traitement mais ils peuvent aussi tre permanents surtout chez les patients gs
[7].
1.2.1.3 Syndrome parkinsonien
1.2.1.3.1 Clinique
Frquemment, les NL classiques vont provoquer des effets indsirables pseudo-
parkinsoniens [16] avec une akinsie qui se manifeste par une rarfaction des mouvements
spontans et une lenteur des mouvements volontaires, une rigidit et une hypertonie (tonus
musculaire trop lev) et des tremblements. Ils sont dus au blocage des rcepteurs
dopaminergiques D2 comme vu pour les dyskinsies aigus.
1.2.1.3.2 Frquence
Cet effet indsirable est trs frquent chez les NL classiques. Il est prsent chez 10%
des patients sous phnothiazine et chez 30% des patients sous halopridol. Les NL atypiques
en revanche sont moins responsables de syndromes parkinsoniens surtout l'olanzapine, la
clozapine et l'aripiprazole (environ 2%) [7]. Cette meilleure tolrance neurologique des NL
atypiques pourrait tre due l'action antisrotoninergique et/ou l'action anticholinergique de
certains NL et l'activit dagoniste D2 partiel de l'aripiprazole.
1.2.1.3.3 Prise en charge et volution
Les tremblements sont efficacement diminus par la prise d'antiparkinsoniens
anticholinergiques [7].Normalement, les tremblements sont rversibles lors de larrt du
traitement.
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43
1.2.1.4 Akathisie
1.2.1.4.1 Clinique
La prise de NL peut aussi causer une akathisie (impossibilit de rester immobile)
associe une tasikinsie (dambulation imprieuse) et des pitinements forcs. L'akathisie
est dose-dpendante. Elle apparat gnralement au dbut du traitement mais peut aussi
survenir plus tardivement en association avec des dyskinsies tardives. Son mcanisme
daction est peu connu.
1.2.1.4.2 Frquence
Cet effet indsirable est trs frquent avec les NL de premire gnration. Il peut
toucher selon certaines tudes jusqu 50% des patients. L'akathisie est normalement moins
retrouve chez les NL atypiques mais il y a des diffrences entre les mdicaments. On la
retrouve peu sous l'olanzapine et la clozapine, moins de 10% des patients et chez 20% des
patients sous rispridone [7]. En revanche, cet effet indsirable est frquent chez les patients
sous aripiprazole autant que chez les patients sous NL classiques.
1.2.1.4.3 Prise en charge
Les anticholinergiques sont inefficaces. Il faut donc soit changer de NL, soit avoir
recours aux -bloquants. Le propranolol peut tre utilis hors autorisation de mise sur le
march (AMM) pour lutter contre cet effet indsirable [7, 10].
1.2.1.5 pilepsie
1.2.1.5.1 Clinique
Tous les NL peuvent potentiellement abaisser le seuil pileptogne mais ils entranent
rarement une crise d'pilepsie, except la clozapine [7]. Chez les patients pileptiques, la prise
de NL peut aggraver les crises [7].
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44
1.2.1.5.2 Frquence
Les NL de premire gnration seraient associs un risque faible dabaissement du
seuil pileptogne (surtout l'halopridol et le pimozide) mme si la chlorpromazine
augmenterait le risque de crise d'pilepsie. Les NL atypiques seraient lis un risque plus
important d'abaissement du seuil pileptogne surtout la clozapine qui entranerait des crises
dpilepsie dans 5% des cas. La rispridone est lie un risque faible tout comme l'olanzapine
(moins de 1% des cas).
1.2.1.5.3 Prise en charge
Lors de la prescription de tout NL et spcialement de clozapine, il faut procder la
recherche d'antcdents pileptiques et s'ils existent, une surveillance clinique et lectro-
encphalographique sera mise en place. La prsence d'interactions mdicamenteuses avec des
mdicaments abaissant le seuil pileptogne sera recherche.
1.2.1.6 Autres effets indsirables neurologiques
Les effets indsirables suivants sont communs lensemble des NL, il sagit de
sdation, de somnolence [16] et dun syndrome confusionnel frquent avec les NL ayant une
affinit pour les rcepteurs cholinergiques.
1.2.2 Syndrome malin des neuroleptiques
1.2.2.1 Clinique, facteurs de risque et volution
Il est important de surveiller toute hyperthermie inexplique. Elle peut tre lorigine
d'un effet indsirable rare mais grave : le syndrome malin des NL. Il associe une fivre leve
(suprieure 41C), une rigidit musculaire, des dsordres lectrolytiques, un tat
confusionnel et une tachycardie [7, 11].
Les facteurs de risque sont le sexe masculin, les patients jeunes (moins de 40 ans),
ladministration de NL par voie parentrale, le dbut de traitement et lassociation de
plusieurs psychotropes [7].
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45
Les complications peuvent tre une insuffisance rnale aigu, une insuffisance
respiratoire, une arythmie cardiaque, une thrombose veineuse profonde et un infarctus du
myocarde [25]. En l'absence de prise en charge en service de ranimation, l'volution est
souvent fatale.
1.2.2.2 Frquence
Cet effet indsirable est peu frquent, il touche de 0,02 2,5% des patients traits [7].
Nanmoins, la mortalit est importante (de 10 20% des patients). Il a t retrouv chez tous
les NL mais moins frquemment avec la clozapine.
1.2.3 Effets indsirables digestifs et hpatiques
La scheresse de la bouche est un effet indsirable frquent chez les NL ayant des
proprits anticholinergiques (phnothiazine, olanzapine). Cet effet indsirable pourrait tre
amlior par la prise de Sulfarlem (antholtrithione) et lutilisation de substituts salivaires en
spray ou sous forme de gel. Il est recommand de boire rgulirement sans excs, de mcher
de la gomme sans sucre, de sucer des bonbons sans sucre, davoir une bonne hygine buccale
(dentifrices aux fluorures) et deffectuer des bains de bouche rguliers (choisir une formule
non alcoolise). Il est conseill de rduire la consommation des aliments sucrs et/ou acides et
dviter de fumer [26].
A linverse, la clozapine est lorigine de sialorrhes (chez 20 30% des patients)
du fait de son action antagoniste sur les rcepteurs adrnergiques.
Les NL ayant des proprits anticholinergiques auront aussi comme effets indsirables une
constipation et des nauses.
Une lvation modre et transitoire des transaminases peut aussi tre observe chez les NL et
plus particulirement avec la chlorpromazine, la clozapine et l'olanzapine. Elle disparat
gnralement malgr le maintien du traitement, la toxicit hpatique des NL serait faible [7].
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46
1.2.4 Effets indsirables mtaboliques et endocriniens
Ces effets indsirables sont majoritairement retrouvs avec les NL atypiques et de
faon moins prononce chez les NL de premire gnration (exception faite de la
chlorpromazine).
Les troubles mtaboliques regroupent : la prise de poids, le diabte, les dyslipidmies, le
syndrome mtabolique.
1.2.4.1 La prise de poids
1.2.4.1.1. Facteurs de risque
La prvalence de l'obsit chez le patient schizophrne est deux fois plus importante
que dans la population gnrale [8, 27]. La raison principale est la prise de NL qui peut
provoquer une prise de poids plus ou moins importante. De nombreux facteurs vont
intervenir et prdisposer les patients une prise de poids plus importante :
Le tabagisme, la prise de drogues et l'alcoolisme [27].
Les patients schizophrnes associent souvent de mauvaises habitudes
alimentaires (grignotages, aliments riches en matires grasses) peu ou pas
d'activit physique (sdentarit, manque de motivation dus aux symptmes
ngatifs de la schizophrnie) [8, 28].
Les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) normal (infrieur 25)
[8, 28, 29] au dbut du traitement prennent plus de poids que les patients en
surpoids. Une tude [28] a montr une diffrence de prise de poids denviron 7
kilos.
Les patients nafs de tout traitement prsentent gnralement une meilleure
rponse au traitement mais galement des effets indsirables plus marqus et la
prise de poids en fait partie [8].
Les patients prenant un traitement de longue dure prsentent un gain de poids
important car cet effet indsirable perdure avant de se stabiliser. Selon
certaines tudes, un plateau dans la prise de poids est atteint au bout de 9 mois
3 ans et demi [28, 29] selon les NL.
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47
De plus, les patients prennent parfois dautres mdicaments tels que des
antidpresseurs, des rgulateurs de lhumeur qui sont aussi impliqus dans la
prise de poids [15].
Enfin, les grandes variabilits de gain de poids observes entre les individus
suggrent que des facteurs gntiques [8, 21] familiaux et personnels
interviennent [8].
1.2.4.1.2 Mcanisme
Du point de vue des NL, ce gain pondral a plusieurs causes, dune part, une
diminution des dpenses provoque par laction sdative des NL et, dautre part, une
augmentation de lapptit due aux actions de ces mmes mdicaments sur des rcepteurs non
dopaminergiques comme les rcepteurs histaminergiques H1, srotoninergiques 5HT2C et
cholinergiques M3 [27]. Les rcepteurs dopaminergiques D2 tant aussi impliqus dans la
prise de poids, une synergie daction avec les rcepteurs 5HT2 est aussi envisage [8].
Certains NL prsentent un risque plus lev comme la clozapine et lolanzapine et dautres un
risque plus modr comme la chlorpromazine [8]. Cela est d leurs affinits pour les
rcepteurs impliqus dans la prise de poids. En effet, laction antagoniste de la clozapine et de
lolanzapine sur le rcepteur 5HT2C augmente la prise alimentaire. Ce mcanisme est plus
actif que celui provoqu par le blocage des rcepteurs H1 retrouvs chez la chlorpromazine
[27].
1.2.4.1.3 Frquence
La prise de poids est plus marque chez les NL atypiques mais elle est aussi prsente
chez les NL classiques. Cet effet indsirable est de plus trs frquent, de 15 75% des
patients tant touchs [8]. En effet, sous clozapine environ 70% des patients prsentent un
gain de poids durant les premires semaines de traitement [29] dont 25% avec un gain de
poids de plus de 20% par rapport au poids initial [7]. Pour l'olanzapine, 40% des patients
constatent une prise de poids de plus de 7% [7]. Sous rispridone, environ 34% des patients
auraient un gain de poids de 4 kilos en 12 semaines [29]. Cet effet indsirable est moins
prsent avec l'aripiprazole puisque moins de 8% des patients ont un gain de poids de plus de
7% par rapport au poids initial. Enfin, la chlorpromazine serait responsable d'un gain de poids
de 3kg environ [7].
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48
1.2.4.1.4 Prise en charge et volution
Des conseils hygino-dittiques ayant pour but de modifier les habitudes
alimentaires, ainsi quun suivi, sont indispensables pour limiter le gain pondral. Enfin, un
changement de NL peut tre envisag [7, 30], surtout si la prise de poids est suprieure ou
gale 7% du poids initial [24]. La prsence dun diabte doit aussi tre recherche en cas
d'une prise de poids suprieure 7% du poids initial [31]. Enfin, la prise de poids
saccompagne dune augmentation du primtre abdominal. Elle permet de dtecter une
obsit abdominale qui correspond laccumulation de graisse dans la rgion priviscrale.
Lobsit abdominale est dailleurs souvent associe une insulinorsistance, du diabte, une
dyslipidmie et des maladies cardio-vasculaires [24].
1.2.4.2 Le diabte
1.2.4.2.1 Types de diabte retrouvs chez les patients
sous neuroleptiques
Certaines tudes ont retrouv un taux de diabte sucr plus lev chez les patients
schizophrnes que dans la population gnrale (1,5 2 fois) [31] et cela mme lorsquil ny
avait pas de traitement antipsychotique prescrit. Le patient schizophrne prsente donc une
vulnrabilit face cette pathologie [32].
De plus, la prise de NL peut provoquer laggravation dun diabte ou son apparition.
Le diabte de type 2 ou non insulino-rsistant est dans 80% des cas li un surpoids
ou une obsit. Nanmoins, chez les patients schizophrnes, le diabte prsente des causes
complexes et nest pas li systmatiquement un gain de poids ou la dose de NL utilise. Il
a t observ des acidoctoses et des comas entranant parfois un dcs et ces complications
graves sont normalement retrouves lors de diabte de type 1. En effet, deux types de diabtes
ont t observs chez les patients sous NL. Le tableau 3 prsente les particularits de ces deux
diabtes.
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Tableau 3 : Comparaison des deux types de diabtes observs avec les antipsychotiques
atypiques daprs Scheen A et al [15].
Diabte apparent au type 2 Diabte apparent au type 1
Frquence Non exceptionnelle Exceptionnelle
Anomalies biologiques
Prcdes par une intolrance au
glucose Risque acidoctose
Relation avec la prise de poids Frquente Sans relation vidente
Sujets prdisposs Facteurs de risque classiques Non connus
Mcanisme principal Insulinorsistance Carence insulinoscrtoire
Anomalies associes Syndrome mtabolique Rarement pancratite aigu
Complications Risques cardio-vasculaires Coma, dcs
Mesures mises en place Mesures hygino-dittiques
Antidiabtiques oraux
Arrt du traitement
Insuline si besoin
Le diabte apparent au type 2 survient beaucoup plus frquemment ; il est li une prise de
poids et est d une insulinorsistance comme le diabte de type 2. Le diabte apparent au
type 1 est beaucoup plus rare.
1.2.4.2.2 Facteurs de risque
Les diabtes apparents aux diabtes de type 2 qui font partie des effets indsirables
des NL sont favoriss par de nombreux facteurs :
La prsence d'un surpoids ou d'une obsit qui, comme vu prcdemment, peut
tre due aux NL [32].
Une dyslipidmie qui peut aussi tre un effet indsirable des NL [32].
Dans la moiti des cas pour lolanzapine et un tiers des cas pour la clozapine,
des antcdents familiaux de diabte de type 2 ont aussi t retrouvs [29].
Une mauvaise hygine de vie des patients schizophrnes (sdentarit,
alimentation non quilibre, tabagisme) [7, 32].
Pour le diabte sapparentant au diabte de type 1, les facteurs de risque ne sont pas
connus. Nanmoins, ce type de diabte touche principalement des patients qui ne prsentent
pas de surpoids ou d'obsit. Ainsi, les facteurs de risque du diabte de type 2 ninterviennent
pas.
MOSER (CC BY-NC-ND 2.0)
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1.2.4.2.3 Mcanisme
Le diabte apparent au diabte de type 2 serait d une insulinorsistance alors que
le diabte apparent au diabte de type 1 serait provoqu par une diminution de la scrtion
dinsuline [27].
Ces effets indsirables seraient dus laffinit des NL pour les rcepteurs H1, M3 et 5HT2C
[15]. Leffet antagonisme de la clozapine sur les rcepteurs M3 inhiberait la stimulation
cholinergique de la scrtion de linsuline. Les rcepteurs 5HT2C sont impliqus dans
lhomostasie du glucose, donc leurs blocages la drglent [27].
1.2.4.2.4 Frquence
Cet effet indsirable est frquent. Daprs Mitchell A. et al qui ont ralis une mta-
analyse de 14 tudes chez des patients schizophrnes de 18 65 ans, 11% souffraient de
diabte [33]. En France, environ 13% des patients sch