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ACADÉMIE DE PARIS
ANNÉE 2013
MÉMOIRE
Pour l’obtention du DES
d’Anesthésie et Réanimation
Coordonnateur :
Monsieur le Professeur Didier JOURNOIS
par
WELSCH Camille née le 30 Mai 1983 à Clermont-Ferrand
Présenté et soutenu le 6 Septembre 2013
CONCENTRATIONS D’ANTIBIOTIQUE INTRA-ALVÉOLAIRES
DANS LES POUMONS NATIF ET GREFFÉ CHEZ DES PATIENTS
AYANT EU UNE TRANSPLANTATION MONOPULMONAIRE
Travail effectué sous la direction du Professeur MONTRAVERS
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Coordonnateurs de l’étude : Pr P. MONTRAVERS et Dr N. ALLOU
Principal investigateur : C. WELSCH
Lieu de l’étude : Service de réanimation chirurgicale. Hôpital Bichat Claude Bernard, 75018
Contact : Secrétariat 01.40.25.83.55
Abréviations
CMI : Concentration Minimale Inhibitrice
ECMO : Membrane d’Oxygénation Extracorporelle
EER : Epuration Extra-Rénale
FA : Film Alvéolaire
IGS 2 : score d’Indice de Gravité Simplifié 2
IMC : Indice de Masse Corporelle
LBA : Lavage broncho-alvéolaire
PaO2/FiO2 : rapport Pression partielle artérielle en Oxygène sur Fraction inspirée en Oxygène
PAVM : Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique
PPO : Pneumopathie post-opératoire
SOFA : Sequential Organ Failure Assessment
VM : Ventilation Mécanique
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RESUME
Introduction
L’incidence des pneumopathies post-opératoires après une chirurgie de transplantation
pulmonaire est très élevée et est associée à un taux de mortalité important. Le pronostic des
pneumopathies est amélioré par l’administration précoce d’une antibiothérapie adaptée,
nécessitant notamment des concentrations tissulaires d’antibiotiques suffisantes. La
pharmacocinétique pulmonaire des antibiotiques n’est pas connue chez les transplantés
pulmonaires, qui ont des facteurs de variabilité de la pénétration pulmonaire des drogues
administrées par rapport à des sujets non transplantés. L’objectif de cette étude est de mesurer
les concentrations de β-lactamines au sein du greffon, du poumon natif et sérique chez des
transplantés monopulmonaires ayant une suspicion de pneumopathie post-opératoire.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude observationnelle, prospective, mono-centrique, comparant les
concentrations d’antibiotique dans le sang, le greffon et le poumon natif de transplantés
mono-pulmonaires traitée par une β-lactamine pour une suspicion de pneumopathie post-
transplantation. Les dosages d’antiobiotiques ont été réalisés, à l’état stable, sur un mini
lavage broncho-alvéolaire et dans le plasma.
Résultats
14 patients sont inclus dans l’étude, 7 hommes et 7 femmes, dont une a eu un dosage de 2 β-
lactamines différentes. L’âge médian est de 57 [45-64] ans. La médiane pour l’IGS2 à
l ‘admission est de 41 [26-62]. Les antibiotiques dosés par ordre de fréquence sont
l’amoxicilline (5 patients), la pipéracilline (4 patients), l’imipénème (4 patients), le
méropénème (1 patient) et la ceftazidime (1 patient). Les médianes des concentrations
sanguines sont respectivement de 6,4 [6-31,7] mg/L, 89 [60-91,5] mg/L, 10,1 [2,7-11,3]
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mg/L, 55,6 mg/L et 38 mg/L. Les antibiotiques sont détectables dans au moins un des 2
poumons chez 5 patients (33%). Parmi les 14 patients, il y a 3 décès et 1 rechute de
pneumopathie parmi les survivants.
Discussion
Les concentrations sanguines de β-lactamines sont concordantes avec les données de la
littérature. Les concentrations d’antibiotiques dans les lavages broncho-alvéolaires dans
lesquels ils sont détectables sont hautes, associées à une variabilité interindividuelle. Les
facteurs de diffusion pulmonaire des antibiotiques sont nombreux, parmi lesquels
l’inflammation pourrait tenir un rôle important. On ne peut exclure des concentrations
pulmonaires basses chez 2 tiers de nos patients. Si cette donnée se confirmait, des études
visant à une augmentation des posologies ou une association d’antibiotiques inhalés
pourraient être nécessaires.
Mots clés : Transplantation pulmonaire, pneumopathie post-opératoire, concentration intra-
alvéolaire d’antibiotique, concentration plasmatique d’antibiotique.
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1. INTRODUCTION
Après une transplantation pulmonaire et/ou cardiaque, l’incidence des infections
nosocomiales est particulièrement élevée (76%) 1 et l’origine du sepsis est le plus
fréquemment pulmonaire (38%).
Dans les études évaluant spécifiquement les patients ayant eu une transplantation
pulmonaire, l’incidence des pneumopathies post-opératoires (PPO) est très élevée et varie de
36% à 100% 2-4.
La variabilité de l’incidence rapportée des PPO après transplantation pulmonaire est
reliée à la méthode utilisée pour établir le diagnostic de PPO où il est souvent difficile de faire
la différence entre une véritable infection respiratoire basse et une colonisation 5,6.
L’incidence particulièrement élevée des PPO après transplantation pulmonaire
s’explique par certaines caractéristiques des greffés: immunosuppression médicamenteuse,
chirurgie longue et ventilation mécanique (VM) post-opératoire prolongée, altération de la
fonction ciliaire due à la dénervation du greffon, altération de la fonction phagocytaire,
absence de réflexe de toux, interruption de la circulation lymphatique 3,7,8.
Toutes les études retrouvent une mortalité associée aux PPO élevée 1,4,9. Dans l’étude
de De Perrot et al 9 évaluant 521 patients ayant eu une transplantation, les auteurs montrent
que les PPO sont la cause de 50% des décès au cours des 6 mois suivant la transplantation.
Cependant, la part réellement attribuable à une infection pulmonaire est difficile à établir.
Il est reconnu qu’une antibiothérapie adaptée et précoce est un facteur pronostic
essentiel en cas de pneumopathie nosocomiale 10,11. Une des conditions nécessaires pour que
l’antibiothérapie soit efficace est d’obtenir une concentration d’antibiotique tissulaire
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pulmonaire suffisante. En pratique courante, ce sont les concentrations sériques qui sont
dosées. Or celles-ci ne reflètent pas nécessairement la concentration tissulaire, la répartition
des antibiotiques étant inhomogène dans les différents tissus de l’organisme. Ainsi de
nombreuses études ont eu pour objectif d’étudier les concentrations de différents antibiotiques
au niveau tissulaire, notamment pulmonaire 12,13.
Concernant les pneumopathies, la mesure la plus fiable est celle du dosage des
antibiotiques dans un lavage broncho-alvéolaire (LBA) ou par mini-LBA, qui de plus permet
de déterminer les concentrations dans le film alvéolaire (FA) intéressantes pour les
antibiotiques à diffusion extracellulaire, et les concentrations intra-macrophagiques dans le
cas d’antibiotiques à distribution intracellulaire 14,15. Le mini-LBA présente l’avantage d’un
temps de réalisation plus court et diminuerait le risque de diffusion de l’urée (marqueur
permettant de mesurer la quantité de FA au sein du prélèvement) à partir de l’intersitium et du
sang 15-17.
Pour les β-lactamines, la diffusion étant extra-cellulaire, il est intéressant de mesurer
les concentrations dans le FA. La diffusion pulmonaire des β-lactamines (tableau 1) est
théoriquement inférieure dans le FA par rapport aux sécrétions bronchiques, du fait d’un
endothélium non-fenêtré au sein des capillaires alvéolaires, et du fait d’une imperméabilité
relative de la membrane alvéolaire qui est constituée de nombreuses jonctions serrées
(zonulae occludentes) (figure 1). En pratique, plusieurs facteurs interviennent dans la
diffusion pulmonaire des antibiotiques 18. Notamment, l’inflammation locale améliorerait la
diffusion des antibiotiques. Par ailleurs les liaisons protidiques, leur réversibilité, le pH local
et beaucoup d’autres facteurs interviennent. Il est donc nécessaire de réaliser des dosages
tissulaires pour avoir une idée de la concentration locale des antibiotiques, souvent mal
estimée par des modèles théoriques, et soumise à une variabilité interindividuelle notable 19.
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Les études concernant les dosages intra-pulmonaires d’antibiotiques sont variées,
comprenant des dosages de plusieurs classes d’antibiotiques 20-23, aussi bien chez le volontaire
sain 24-26, qu’au cours de pneumopathies aiguës communautaires ou de pneumopathies
nosocomiales ou acquises sous ventilation mécanique 20,27,28
La population spécifique des transplantés pulmonaires n’a fait l’objet d’aucune étude
sur les concentrations pulmonaires d’antibiotiques. Or, dans cette population, les facteurs de
variation de la pharmacocinétique sont nombreux en plus des éléments usuels de variabilité
connus chez les malades de réanimation. Il s’agit en particulier de l’absence d’anastomoses
vasculaires bronchiques 29,30 qui pourrait altérer la pénétration des antibiotiques au niveau du
greffon 31. Des concentrations intra-alvéolaires d’antibiotique non satisfaisantes pourraient
expliquer l’importance des échecs microbiologiques du traitement des PPO dans cette
population (>50%) 4.
Le but de cette étude est d’évaluer les concentrations pulmonaires des β-lactamines,
antibiotiques les plus fréquemment prescrits, dans une population de transplantés mono-
pulmonaires ayant une suspicion de PPO.
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2. METHODOLOGIE
Il s’agit d’une étude prospective et mono-centrique réalisée au sein de la réanimation
chirurgicale de l’hôpital Bichat Claude - Bernard, entre Février 2013 et Juillet 2013. Ont été
inclus successivement tous les patients ayant une suspicion de PPO traitée par une β-
lactamine après une chirurgie de transplantation monopulmonaire.
L’étude a eu l’accord du Comité d’Evaluation de l’Ethique des projets de Recherche
Biomédicale Paris Nord (N° 21-073) (Annexe 1). Nous avons obtenu un consentement éclairé
et signé pour tous les patients.
Dans notre centre la majorité des patients ont une greffe mono-pulmonaire (77%) 4 et
nous dosons les concentrations sanguines d’antibiotique de manière routinière pour évaluer
l’efficacité et la tolérance du traitement.
Les patients greffés pulmonaires ont des fibroscopies bronchiques régulières (1 jour
sur 2 avec des prélèvements microbiologiques) afin de surveiller les concentrations intra-
alvéolaires des germes et de juger de l’efficacité du traitement entrepris.
Nous n’étudions ici que la pharmacocinétique des β-lactamines, afin d’évaluer une
classe d’antibiotique homogène (tous temps-dépendants), et en raison de la fréquence de leur
utilisation (>90%) dans le traitement des PPO chez les transplantés pulmonaires 4. Le choix
du traitement antibiotique est laissé à la discrétion du praticien en charge du patient et n’est en
aucun cas influencé par la présente étude.
2.1. OBJECTIF PRINCIPAL DE L’ETUDE
Evaluer la pénétration pulmonaire des β-lactamines dans le greffon et le poumon natif
chez des transplantés mono-pulmonaires.
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2.2. CRITERES DE SELECTION DES PERSONNES
Critères d’inclusion : Tous les patients ayant eu une transplantation mono-pulmonaire
traités par une β-lactamine sur la période de l’étude.
Critères d’exclusion : Allergie aux β-lactamines, risque de la réalisation d’une
fibroscopie bronchique supérieur à son bénéfice pour la prise en charge du patient.
2.3. DEROULEMENT DE L’ETUDE
Pour chaque patient inclus, les dosages d’antibiotiques sont réalisés au moins 48h
après le début de l’antibiothérapie, et au moins une heure après la fin de la perfusion
d’antibiotique.
La réalisation d’un LBA ou mini-LBA pour doser la concentration d’antibiotique dans
le FA est la méthode considérée comme la plus fiable. Pour chaque patient 2 mini-LBA sont
réalisés ; un dans le greffon et un dans le poumon natif. Leur réalisation consiste en l’injection
et la récupération de 2 fois 20mL de NaCl 0 ,9%, le premier prélèvement étant jeté, et
seulement le second prélèvement étant analysé 16 (nous parlerons par la suite de LBA pour
des raisons de simplification bien qu’il s’agisse de mini-LBA). En même temps, un dosage
sérique de l’antibiotique est réalisé sur un cathéter artériel déjà en place.
2.4. DIAGNOSTIC DES PNEUMOPATHIES POSTOPERATOIRES
Le diagnostic de PPO est suspecté sur un ensemble de données cliniques, biologiques
et radiologiques et a été retenu comme tel seulement si un prélèvement microbiologique était
positif [4]. Une image radiologique nouvelle ou persistante associée à au moins deux critères
clinico-biologiques parmi les suivants doivent être présents et justifient la réalisation d’un
prélèvement microbiologique : modification du volume et/ou de l’aspect des sécrétions
trachéales, température ≥ 38, 3°C ou ≤ 36,5°C, leucocytose ≥ 10000 /mm3 ou ≤ 4000 /mm3.
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La bactériologie est documentée par un LBA ou mini-LBA avec seuil de positivité de 104
ufc/mL.
Les CMI sont déterminées par un E-test®.
2.5. VARIABLES COLLIGEES
Au moment de l’inclusion, les données suivantes sont recueillies : âge, sexe, poids,
taille, indice de masse corporelle (IMC), consommation tabagique, date, côté et motif de la
transplantation mono-pulmonaire, scintigraphie de perfusion pulmonaire pré-greffe, temps
d’ischémie froide, motif d’admission en réanimation, score d’Indice de Gravité Simplifié 2
(IGS 2), score Sequential Organ Failure Assessment (SOFA).
Au moment du dosage des antibiotiques, les données suivantes sont recueillies : poids
du patient, SOFA avec ses différentes composantes, ventilation spontanée ou assistée,
traitement par catécholamine, épuration extra-rénale (EER), oxygénation extracorporelle
(ECMO) en cours, antibiotique administré, posologie de l’antibiothérapie, date et heure de la
première administration, heure de la dernière dose reçue, voie et durée d’administration,
autres traitements en cours, aspect macroscopique de la fibroscopie pulmonaire, rapport
pression partielle artérielle en oxygène / Fraction inspirée en oxygène (PaO2/FiO2) et
clairance de la créatinine (mesurée selon les méthodes de Modification of Diet in Renal
Disease et RIFLE).
Les données suivantes sont également recueillies : confirmation microbiologique de la
pneumopathie et germe en cause, concentration minimale inhibitrice (CMI) du germe à
l’antibiotique administré, concentration sérique de l’antibiotique, concentration de
l’antibiotique dans le greffon pulmonaire et dans le poumon natif, durée de l’antibiothérapie,
rechute de la pneumopathie (définie comme une nouvelle pneumopathie documentée dans les
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28 jours suivants l’instauration du traitement antibiotique, avec le même germe isolé que lors
de la pneumopathie initiale 32), décès du patient jusqu’au 28ème jour.
2.6. DOSAGES TOXICOLOGIQUES
Les différents antibiotiques sont quantifiés par chromatographie liquide haute
performance en phase inverse couplée à une détection UV. La chaîne chromatographique est
constituée des éléments suivants, une pompe 515 Waters (Waters corp. Milford, USA), un
injecteur automatique 717+ Waters et d’un détecteur UV 2487 Waters. Le système
informatique d’intégration des pics chromatographiques est le logiciel Empower de la société
Waters. Chaque antibiotique a une technique de dosage spécifique, utilisée au laboratoire pour
l’activité de routine, et la technique respecte les critères de validation analytique. Les limites
de quantification pour l’amoxicilline, la pipéracilline, l’imipénème, le méropénème et la
ceftazidime sont respectivement 0,1 mg/L, 0,5 mg/L, 0,5 mg/L, 0,5 mg/L et 0,2 mg/L.
Pour les patients traités par des associations d’amoxicilline et acide clavulanique ou
pipéracilline et tazobactam, seules l’amoxicilline ou la pipéracilline sont dosées. L’acide
clavulanique ou le tazobactam n’interfèrent pas avec ces dosages.
La réalisation d’un LBA nécessite l’injection de sérum physiologique, responsable
d’une dilution de l’échantillon prélevé. Afin d’éliminer le biais lié à la dilution, il est
nécessaire de calculer la concentration réelle de l’antibiotique dans le FA, grâce à la mesure
de la concentration sanguine et dans le LBA d’une substance de référence ayant un poids
moléculaire de même ordre, diffusant librement à travers les membranes cellulaires et non
sécrétée par le poumon. L’urée répond à tous ces critères et représente la mesure la plus
utilisée pour corriger la dilution liée à l’injection de sérum physiologique 14,15,33. Ainsi la
concentration d’antibiotique dans le FA est calculée par la formule suivante : concentration de
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l’antibiotique dans le FA = concentration de l’antibiotique dans le LBA x urémie /
concentration de l’urée dans le LBA.
Afin de minimiser les biais, le LBA doit être idéalement effectué en moins d’une
minute. Dans les situations où la réalisation du LBA dépasse ce délai, le volume du FA est
surévalué (de 100 à 300%) en raison de la diffusion d’urée à partir de l’interstitium ou
d’autres tissus 34. Le mini-LBA, réalisé en moins d’une minute, permettrait de minimiser ce
biais 15.
Pour les dosages d’urée dans le FA, les concentrations étant extrêmement basses, ces
dosages ne peuvent être réalisés avec des techniques de dosage de routine, et ils seront
réalisés secondairement. Les résultats présentés ici sont donc une étape intermédiaire à
interpréter avec prudence.
2.7. ANALYSE STATISTIQUE
Les résultats sont exprimés en médiane [extrêmes] pour les variables quantitatives et
en valeur absolue (pourcentage) pour les valeurs qualitatives.
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3. RESULTATS
3.1. CARACTERISTIQUES DES PATIENTS
Dix-sept patients ont eu une transplantation mono-pulmonaire à l’hôpital Bichat entre
Février 2013 et Juillet 2013. Deux patients n’ont pas eu d’antibiothérapie (absence de
complication infectieuse) et n’ont pas été inclus.
Un patient a été exclu secondairement du fait de la dégradation de l’antibiotique dans
les prélèvements.
Quatorze patients ont été traités par une β-lactamine pour suspicion de PPO et ont été
inclus dans l’étude. Un patient a reçu 2 β-lactamines différentes et les 2 ont été dosées.
Le tableau 2 rassemble les principales données démographiques et per-opératoires des
patients.
L’âge médian des patients est de 57 [45-64] ans. Il y a 53% d’hommes. L’indice de
masse corporelle médian est de 25 [16-37] kg/m². Les transplantations pulmonaires sont
indiquées pour 9 (64%) patients pour un emphysème pulmonaire et pour 5 (36%) patients
pour une fibrose pulmonaire. Le score IGS 2 médian est de 41 [26-62] et le score SOFA de 7
[3-12]. La médiane de la clairance de la créatinine est de 94 [27-191] ml/min.
3.2. CARACTERISTIQUES DES PATIENTS AU MOMENT DU DOSAGE DES
ANTIBIOTIQUES
Les caractéristiques des patients au moment du dosage des antibiotiques sont résumées
dans le tableau 3.
Au moment de la réalisation des dosages d’antibiotiques, le rapport de la pression
partielle artérielle en oxygène sur la fraction inspirée en oxygène (PaO2/FiO2) médian pour
les 9 (64%) patients sous VM est de 133 [45-171] mmHg. Le SOFA médian est de 4 [0-15].
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Trois (21%) patients présentent un état de choc nécessitant un traitement par amines
vasopressives. Deux (14%) patients ont une défaillance respiratoire aiguë nécessitant une
ECMO. Deux (14%) patients nécessitent une technique d’EER, un par hémofiltration veino-
veineuse continue et un par hémodialyse. La valeur médiane du débit de filtration
glomérulaire est de 100 [0-149] mL/min.
3.3. RESULTATS DES DOSAGES D’ANTIBIOTIQUES
Les résultats des dosages sont présentés dans les tableaux 4 et 5.
Les antibiotiques dosés, sont l’amoxicilline pour 5 (33%) patients, la pipéracilline
pour 4 (27%) patients, l’imipénème pour 4 (27%) patients, le méropénème pour 1 (7%)
patient et la ceftazidime pour 1 (7%) patient.
Pour les concentrations sériques, la médiane est de 6,4 [6-31,7] mg/L pour
l’amoxicilline, de 89 [60-91,5] mg/L pour la pipéracilline et de 10,1 [2,7-11,3] mg/L pour
l’imipénème. Le patient qui reçoit du méropénème a une concentration sérique de 55,6 mg/L
et celui qui reçoit de la ceftazidime de 38 mg/L.
Pour le patient 10, traité par imipénème, la concentration sérique élevée (54 mg/L à 5
heures) est liée à une accumulation secondaire à une insuffisance rénale aiguë anurique
nécessitant une hémodialyse.
La concentration d’antibiotique dans les LBA est détectable dans au moins un
prélèvement pour 5 (33%) patients. Les caractéristiques de ces patients à l’admission et au
moment du prélèvement sont présentées dans les tableaux 6 et 7.
Pour ces 5 patients, un est traité par amoxicilline (patient 1). La concentration dans le
greffon est de 2,5 mg/L et de 1,3 mg/L dans le poumon natif. Trois (patients 6, 8 et 9) sont
traités par pipéracilline. Les concentrations respectives du côté du greffon sont 3,2 mg/L, 3
mg/L et < 0,5 mg/L et < 0,5 mg/L, 1,5 mg/L et 3 mg/L du côté du poumon natif. Un patient
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(patient 10) est traité par imipénème et la concentration est la même dans les 2 poumons, à 1
mg/L.
3.4. EVOLUTION DES PATIENTS
Le tableau 8 donne le résultat des cultures microbiologiques des prélèvements
pulmonaires, la CMI des germes aux antibiotiques dosés, la survenue ou non de rechute et/ou
du décès du patient au 28ème jour.
Un patient (patient 12) n’a pas de documentation microbiologique de la pneumopathie
et l’antibiothérapie est arrêtée à 48 heures. Pour 1 patient (patient 6), la culture
bactériologique des prélèvements pulmonaires met en évidence une flore polymorphe. Pour
10 patients (patients 1, 2, 5, 7, 8, 9, 10, 13, 14 et 15), les germes mis en évidence par les
cultures bactériologiques sont sensibles aux antibiotiques administrés, et 3 patients (patients
3, 4 et 11) ont une pneumopathie à des germes résistants aux antibiotiques administrés ayant
justifié un élargissement de l’antibiothérapie.
Sur les 14 patients, 3 (21%) ont présenté un échec de traitement (2 décès attribuables à la PPO
et une rechute de PPO).
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4. DISCUSSION
Malgré des concentrations d’antibiotique plasmatique satisfaisantes nous retrouvons
des concentrations d’antibiotique intra-alvéolaire souvent indétectables (66%). La
concentration d’antibiotique est détectable dans au moins un poumon pour 5 (33%) patients
(patients 1, 6, 8, 9 et 10). Pour les antibiotiques détectés dans le LBA, les concentrations sont
plutôt élevées dans notre étude (tableau 4).
Limites de l’étude
En raison du faible effectif, l’interprétation des résultats est difficile. Il convient de
noter que les études de pharmacocinétique, surtout en réanimation, sont faites sur de très
faibles effectifs. Nous ne pouvons pas établir de comparaison entre les patients, ni entre les
poumons greffé et natif, mais il pourrait exister une variabilité inter et intra-individuelle
importante. De nombreux facteurs (concentration sérique, vascularisation pulmonaire,
inflammation locale, pH…) interviennent dans la diffusion pulmonaire des antibiotiques 18,
pouvant expliquer cette variabilité inter et intra-individuelle. Plusieurs de ces éléments
(vascularisation pulmonaire, inflammation locale, pH…) sont très difficiles à explorer et à
quantifier. Ces inconnues représentent une autre limite de notre travail.
Nous n’avons pas encore corrigé nos résultats dans les LBA par l’urée. Cela
permettrait d’évaluer la concentration dans le FA (en s’affranchissant de la dilution liée à la
technique de prélèvement) qui est au minimum 20 fois supérieure à celle mesurée dans le
LBA 24,25.
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Discussion des concentrations sériques
Il est rapporté des concentrations sériques de β-lactamines assez variables chez les
patients de réanimation, conduisant certains auteurs à recommander de doser les
concentrations de ces antibiotiques en pratique courante, comme cela est fait pour les
aminosides et les glycopeptides 35. Des résultats similaires pourraient donc être escomptés.
Concernant l’amoxicilline (patients 1 à 5), les concentrations plasmatiques mesurées
dans notre étude sont dans la fourchette basse en comparaison avec celles décrites dans la
littérature. Ainsi, Gould et al. 36 mesurent une concentration moyenne, de 8,4 mg/L, entre 1 et
3 heures et Cox et al. 37, retrouvent des concentrations sériques plus élevées (71,3 mg/L en
moyenne).
Pour les 4 patients traités par pipéracilline (patients 6 à 9), les dosages plasmatiques
sont concordants avec ceux de la littérature. Deux études de Boselli et al., évaluant la
concentration de pipéracilline dans le plasma et le FA de patients atteints de pneumopathie
acquise sous ventilation mécanique (PAVM), 20,35 retrouvent des concentrations sériques
moyennes comprises entre 25,3 mg/L et 135,3 mg/L.
Concernant les 4 patients traités par imipénème (patients 10 à 13), la concentration
sérique médiane est dans la moyenne basse en comparaison à la littérature. Benoni et al. 38
mettent en évidence une concentration sérique moyenne de 53,3 ± 16,7 mg/L 30 minutes
après la fin de la perfusion d’imipénème et de 2 ± 0,3 mg/L à la 4ème heure chez 10 patients
non infectés recevant 1 g d’imipénème en intraveineux avant une thoracotomie.
Discussion des concentrations dans le LBA
La diffusion des β-lactamines entre le sang et le liquide alvéolaire est incomplètement
comprise mais il semble qu’elle soit principalement liée à un phénomène de diffusion passive,
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rapide et non saturable 13. En particulier, un facteur influençant la diffusion est le rapport
entre la surface de diffusion comparée au volume de l’organe 15.
Pour le patient 1, nous retrouvons des concentrations d’amoxicilline largement
supérieures à celles décrites par Cook et al. 25 dans le LBA (la plus haute étant de 0,015
mg/L). Nous mettons également en évidence des concentrations de pipéracilline dans les LBA
qui sont élevés. Boselli et al. 20,35, dans deux études mesurant les concentrations de
pipéracilline, mettent en évidence des concentrations moyennes allant de 13 à 19 mg/L dans
le FA. Enfin, pour le patient 10, nous attendons des concentrations élevées, compte tenu de la
correction du facteur de dilution 38.
Le seul patient chez qui la concentration est supérieure dans le LBA réalisé dans le
poumon natif est le seul patient chez qui l’on retrouve du pus uniquement du côté natif à la
fibroscopie bronchique. On ne peut évidemment conclure à une significativité de ce résultat,
mais cette explication pourrait être une piste à explorer pour déterminer la diffusion
pulmonaire des antibiotiques. En effet, un facteur reconnu pour augmenter notablement la
diffusion pulmonaire des antibiotiques est l’inflammation 13. Le greffon pulmonaire pourrait
présenter un état inflammatoire majeur, et en partie expliquer une meilleure diffusion des
antibiotiques du côté greffé. La présence de pus uniquement du côté du poumon natif chez le
patient 9 pourrait majorer l’inflammation de ce côté et influencer la pénétration tissulaire de
l’antibiotique, ce d’autant plus que chez ce patient l’état inflammatoire n’est pas majeur
(SOFA à 0 le jour du prélèvement), avec possiblement une moins bonne pénétration tissulaire
au niveau du greffon.
Par ailleurs, il existe probablement une variabilité interindividuelle importante de la
pénétration pulmonaire des antibiotiques. Les concentrations pulmonaires d’antibiotique ont
été reliées aux concentrations sériques et sont généralement proportionnelles 19,35. Dans notre
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population, les concentrations d’antibiotique pulmonaires les plus hautes ne sont pas
nécessairement retrouvées chez les patients ayant les concentrations sériques les plus élevées.
L’étude de Lodise et al. 19 met en évidence l’importance de la variation
interindividuelle concernant la concentration pulmonaire d’antibiotique. La valeur médiane de
l’aire sous la courbe du méropénème dans le FA est de 35 mg.h/L [12-92]. Pour le ratio de
pénétration tissulaire la valeur médiane est de 25 % [9-70].
Relations entre les concentrations plasmatiques et dans le LBA
Malgré des concentrations plasmatiques correctes, les antibiotiques sont fréquemment
indétectables dans le LBA, observé chez 10 (66%) des 15 patients au niveau du poumon
greffé et/ou natif, quel que soit la sous classe de β-lactamine évaluée. Ce résultat ne peut être
comparé dans la population des transplantés pulmonaires où aucune donnée n’a été publiée.
Ces résultats négatifs pourraient être liés à un manque de sensibilité de nos techniques
de dosage. Une concentration des prélèvements nous permettra de diminuer nos seuils de
détection par un facteur 10. (Tous les prélèvements effectués ont été stabilisés et congelés à –
80°C).
Allegranzi et al. 24 rapportent seulement 17% de prélèvements négatifs, avec une
technique de dosage plus sensible. De même, Cook et al. 25, qui ont un seuil de détection de
l’amoxicilline à 0,0125 mg/L, observent 33% de prélèvements dans lesquels la concentration
de l’antibiotique est indétectable.
Les concentrations alvéolaires très basses retrouvées dans certains poumons greffés
(patients 2 à 5, 7, 9 et 11 à 15) pourraient être liées au fait qu’au niveau de celui-ci, la surface
d’échange est réduite par l’absence d’anastomoses vasculaires bronchiques 29,30. Dans les
poumons natifs, les concentrations très basses d’antibiotique fréquemment retrouvées
(patients 2 à 7 et 11 à 15) pourraient être en partie liées au fait qu’il s’agit d’un poumon très
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pathologique (fibrotique ou emphysémateux). Or il existe sur les poumons emphysémateux ou
fibrotiques une destruction majeure de la structure alvéolaire nécessaire à la diffusion des
antibiotiques. En effet, pour l’emphysème post-tabagique, la dysrégulation moléculaire est
initiée par le blocage du récepteur au facteur de croissance endothélial vasculaire qui génère
une cascade d’activation de puissants médiateurs destructeurs endogènes 39. Dans le poumon
fibrotique, les anomalies structurelles sont liées à une hyperactivation du récepteur au facteur
de croissance épidermique, ayant un rôle potentiel dans les anomalies de réépithélialisation 40.
A l’opposé, dans les PAVM où les poumons sont également très pathologiques, des
concentrations satisfaisantes sont rapportées 19,20,27.
Ces concentrations indétectables dans les LBA pourraient donc être dûes à des
concentrations tissulaires pulmonaires très basses. Si cette hypothèse se confirmait, il serait
alors intéressant d’évaluer, comme chez les patients atteints de mucoviscidose pour lesquels
la pénétration pulmonaire des antibiotiques est altérée, l’efficacité de plus hautes doses
d’antibiotiques 41-43 ou l’association d’antibiotiques en aérosols 44.
Conséquences pour la pratique
Du fait de l’absence de données dans la littérature pour les transplantations
pulmonaires, les propositions restent du domaine de l’hypothèse de travail.
Un monitorage plus régulier pourrait être réalisé systématiquement chez tous les
patients. Comme le dosage en routine des β-lactamines n’est pas possible en temps réel,
l’utilisation du dosage des aminosides ou des glycopeptides dans le LBA pourrait être proposé
car ces molécules sont dosées quotidiennement à l’hôpital. Même si une variation peut être
supposée d’une classe à l’autre, certains travaux sont en cours actuellement, proposant des
extrapolations de la posologie des β-lactamines en se basant sur les mesures d’une molécule
facile à doser comme les aminosides ou la vancomycine.
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L’observation de sous-dosages pourrait conduire à augmenter les posologies. Les
doses d’amoxicilline et acide clavulanique peuvent être augmentées mais font courir le risque
de toxicité de l’acide clavulanique. Des augmentations de posologie de l’association de
pipéracilline et tazobactam ont été proposées par certains auteurs 45. La neurotoxicité de
l’imipénème lors de l’augmentation des doses pourrait conduire à le remplacer par le
méropénème.
Une troisième solution pourrait être une administration continue ou en perfusion
prolongée. C’est le cas pour le méropénème ou pour l’association de pipéracilline et
tazobactam 46.
Enfin, on pourrait aussi envisager la co-administration d’antibiotiques en aérosol dans
la population des transplantés pulmonaires 44.
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5. CONCLUSION
Notre étude analyse la pénétration tissulaire des β-lactamines au niveau pulmonaire
chez des transplantés monopulmonaires. Cette mesure, probablement plus intéressante que la
mesure sérique des antibiotiques mais plus difficile à obtenir, n’a jamais été évaluée dans
cette population, particulièrement à risque de PPO. Il existe une variabilité intra et inter-
individuelle importante, nécessitant des études avec un plus grand nombre de patients, afin
d’identifier précisément les facteurs influençant la pénétration pulmonaire des antibiotiques
dans cette population. Les conséquences thérapeutiques pourraient être une augmentation de
posologie des antibiotiques, une modification d’administration sous forme de perfusion
continue, l’administration d’antibiotiques en aérosols en complément de la voie intraveineuse,
voire le changement d’agent comme le méropénème permettant une plus forte posologie sans
effets secondaires.
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6. TABLEAUX ET FIGURES
Figure 1. Détail de la barrière alvéolo-capillaire. La barrière est constituée de 3 feuillets, dont l’épithélium qui constitue le moins perméable en raison de la présence de nombreuses zonulae occludens. Le film alvéolaire (epithelial lining fluid ou ELF) est réparti le long de la surface interne des alvéoles. 1000 °A = 100nm. 15
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Tableau 1. Concentration pulmonaire de différentes β-lactamines dans la littérature. Résultats exprimés en % de la concentration sérique. Antibiotique Type de Nombre de PAVM Pénétration Délai entre l'administration prélèvement sujets Tissulaire (%) d'antibiotique et le prélèvement Amoxicilline 25 biopsies bronchiques 15 non 43,3 1 à 2 heures film alvéolaire 12,9 1 à 2 heures Pipéracilline 20 film alvéolaire 10 oui 56,8 1 à 8 heures Pipéracilline 35 film alvéolaire 40 oui 40 à 50 administration continue Pipéracilline 28 sécrétions bronchiques 8 oui 35,7 0,5 à 6 heures Cefpodoxime biopsies pulmonaires 12 non 84,7 3 heures proxetil 26 53,7 6 heures film alvéolaire 10,8 3 heures 6,05 6 heures Ceftazidime 27 film alvéolaire 15 oui 20,6 administration continue Céfépime 47 film alvéolaire 20 oui 100 administration continue Imipénème 38 biopsies pulmonaires 10 non 60-‐70 1 heure Ertapénème 48 film alvéolaire 15 oui 30 1 à 24 heures Méropénème 24 film alvéolaire 30 non 19 à 104 0,5 à 8 heures Méropénème 19 film alvéolaire 39 oui 81,6 0,5 à 8 heures PAVM = Pneumopathie Acquise sous Ventilation Mécanique
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Tableau 2. Données épidémiologiques et per-opératoires des patients. N° Sexe Age Indice de Motif de la greffe Score Score Clairance Temps masculin (années) masse IGS 2 SOFA de la d'ischémie corporelle Créatinine * froide (kg/m²) (mL/min) (minutes) 1 oui 63 25 BPCO / emphysème 33 3 83 250 2 non 54 17,4 BPCO / emphysème 26 5 191 130 3 oui 61 16,4 BPCO / emphysème 42 9 115 240 4 oui 59 26,8 Emphysème 36 5 108 120 5 non 45 37 Fibrose pulmonaire 41 9 94 450 6 non 56 36,2 Fibrose pulmonaire 32 7 59 360 7 non 49 19,1 Emphysème 39 3 161 255 8 non 56 20,7 BPCO / emphysème 58 9 113 235 9 oui 64 25 BPCO / emphysème 35 5 70 196 10 oui 59 25,4 Fibrose pulmonaire 60 7 52 320 11 non 57 25,3 Fibrose pulmonaire 42 11 107 180 12 non 45 37 Fibrose pulmonaire 41 9 94 450 13 oui 49 22,6 Fibrose pulmonaire 46 7 86 305 14 oui 60 21,5 BPCO / emphysème 57 10 66 300 15 oui 59 19,9 BPCO / emphysème 62 12 27,1 280 Médiane 57 25 41 7 94 255 BPCO : bronchopathie chronique obstructive; SOFA : sequential organ failure assessment; IGS : indice de gravité simplifié * Clairance de la créatinine selon Modification of Diet in Renal Disease
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Tableau 3. Caractéristiques des patients au moment du prélèvement. N° Aspect macroscopique de PaO2/FiO2 SOFA Catécholamines Epuration Membrane l'arbre bronchique * (mmHg) doses (µg/kg/min) extra-rénale d'oxygénation ischémie inflammation pus extracorporelle 1 non non non 131 2 non non non 2 non non non ventilation 0 non non non spontanée 3 non D non ventilation 1 non non non spontanée 4 non D non ventilation 1 non non non spontanée 5 D D/ G non 157 5 non non non 6 non non non 151 10 Adrénaline non non 0 ,4 7 non non non ventilation 0 non non non spontanée 8 D / G non non 81 9 Noradrénaline non non 0,9 9 non non G ventilation 0 non non non spontanée 10 D D D / G 133 15 Adrénaline oui non 1,3 11 non non G 45 11 non non oui 12 non non non 82 10 non non oui 13 D D non 145 4 non non non 14 non non non ventilation 0 non non non spontanée 15 non non G 171 7 non oui non Médiane 133 4 0,9 PaO2/FiO2 : rapport de la pression partielle artérielle en oxygène sur la fraction inspirée en oxygène; SOFA : sequential organ failure assessment. * côté où le signe est présent : G = gauche; D = droit
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Tableau 4. Concentration des antibiotiques dans le sang, le greffon pulmonaire et le poumon natif.
N° Molécule Dose Délai initiation Délai dernière Concentration Concentration Concentration CMI
journalière du traitement dose reçue sanguine dans le dans le du germe à
dosage dosage (mg/L) greffon poumon natif l'antibiotique
(heures) (minutes) (mg/L) (mg/L) dosé 1 Amoxicilline 1g x 4 96 90 6 2,5 1,3 0,016 2 Amoxicilline 1g x 3 192 210 6,8 < 0,1 < 0,1 2 3 Amoxicilline 1g x 3 96 180 6 < 0,1 < 0,1 > 8 4 Amoxicilline 1g x 4 48 270 31,7 < 0,1 < 0,1 R 5 Amoxicilline 1g x 4 24 120 12 < 0,1 < 0,1 4
Médiane
6,4
6 Pipéracilline 4g x 3 48 300 90 3,2 < 0,5 x 7 Pipéracilline 4g x 3 24 120 91,5 < 0,5 < 0,5 1,5 / 4 8 Pipéracilline 4g x 4 12 180 88 3 1,5 < 0,16 9 Pipéracilline 4g x 4 48 170 60 < 0,5 3 2
Médiane
89 3,1 2,25
10 Imipénème 500mg x 2 48 280 54 1 1 0,125 11 Imipénème 1g x 4 48 240 11,3 < 0,5 < 0,5 > 32 12 Imipénème 1g x 4 24 360 2,7 < 0,5 < 0,5 x 13 Imipénème 1g x 4 48 120 8,8 < 0,5 < 0,5 0,19
Médiane
10,05
14 Méropénème 1g x 3 216 180 55,6 < 2 < 2 0,19 15 Ceftazidime 4g 92 administration 38 < 0, 2 < 0, 2 1,5
continue
Pour les concentrations dans le liquide alvéolaire, nous considérons la médiane des résultats positifs
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Tableau 5. Pénétration de l’antibiotique dans le lavage broncho-alvéolaire, exprimée en % par rapport à la concentration sanguine, dans le greffon et dans le poumon natif. N° Molécule Dose Délai initiation Délai dernière Pénétration de l'antibiotique
du traitement dose reçue dans le LBA (en % par
rapport dosage dosage à la concentration sérique) (heures) (minutes) Greffon Poumon natif 1 Amoxicilline 1g x 4 96 90 41,7 21,7 2 Amoxicilline 1g x 3 192 210 < 1,5 < 1,5 3 Amoxicilline 1g x 3 96 180 < 1,7 < 1,7 4 Amoxicilline 1g x 4 48 270 < 0,3 < 0,3 5 Amoxicilline 1g x 4 48 120 < 0,8 < 0,8 6 Pipéracilline 4g x 3 48 300 3,5 < 0,6 7 Pipéracilline 4g x 3 24 120 < 0,5 < 0,5 8 Pipéracilline 4g x 4 12 180 3,4 1,7 9 Pipéracilline 4g x 4 48 170 < 0,9 5 10 Imipénème 500mg x 2 48 280 1,9 1,9 11 Imipénème 1g x 4 48 240 < 4,4 < 4,4 12 Imipénème 1g x 4 48 360 < 18,5 < 18,5 13 Imipénème 1g x 4 72 120 < 5,7 < 5,7 14 Méropénème 1g x 3 216 180 < 3,6 < 3,6 15 Ceftazidime 4g 92 administration < 0,5 < 0,5 continue Médiane 48 180 3,45 3,45 LBA = Lavage broncho-alvéolaire Pour les taux de pénétration des antibiotiques dans le liquide alvéolaire, nous considérons la médiane des résultats positifs
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Tableau 6. Caractéristiques des patients pour lesquels il existe une différence de concentration de l'antibiotique entre les 2 poumons, à l'admission et au moment de la transplantation. N° Age Sexe IMC IGS SOFA Insuffisance Motif de la Temps Côté ayant la plus masculin 2 rénale* greffe d'ischémie haute concentration froide (min) d'antibiotique 1 63 oui 25 33 3 non emphysème 250 greffon 6 56 non 36,2 32 7 oui fibrose 360 greffon 8 56 non 20,7 58 9 non emphysème 235 greffon 9 64 oui 25 35 5 non emphysème 196 poumon natif 10 59 oui 25,4 60 7 oui fibrose 320 pas de différence détectable IMC = Indice de masse corporelle; IGS 2 = score d’Indice de Gravité Simplifié 2; SOFA = Sequential Organ Failure Assessment * Clairance de la créatinine selon Modification of Diet in Renal Disease < 60 mL/min
Tableau 7. Caractéristiques des patients pour lesquels il existe une différence de concentration de l'antibiotique entre les 2 poumons, au moment du prélèvement d'antibiotique. N° Inflammation Inflammation Nécrose Nécrose Catécholamines P/F SOFA Insuffisance EER ou pus ou pus ischémie ischémie rénale* côté greffon côté natif côté greffon côté natif 1 non non non non non 131 2 non non 6 non non non non oui 151 10 oui non 8 oui oui non non oui 81 9 non non 9 non oui non non non VS 0 non non 10 oui oui oui non oui 133 15 oui oui P/F = rapport Pression partielle artérielle en Oxygène sur Fraction inspirée en Oxygène; SOFA = Sequential Organ Failure Assessment; EER = Epuration Extra-Rénale; VS = ventilation spontanée. * Clairance de la créatinine selon Modification of Diet in Renal Disease < 60 mL/min Au moment du prélèvement, aucun patient ne nécessite de membrane d'oxygénation extra-corporelle
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Tableau 8. Résultats bactériologiques et évolution des patients.
N° Antibiotique Germe(s) Concentration Durée de Rechute Décès
dosé retrouvé(s) minimale Inhibitrice traitement ou échec de
du germe à (jours) traitement
l'antibiotique dosé
(mg/L)
1 Amoxicilline Streptococus 0,016 10 non non
pneumoniae
2 Amoxicilline Escherichia coli 2 7 non non 3 Amoxicilline Klebsiella > 8 changement non non
pneumoniae
Enterobacter > 8
cloacae
4 Amoxicilline Stenotrophomonas R changement non non
maltophilia
5 Amoxicilline Proteus 4 17j non non
mirabilis
6 Pipéracilline flore x 3 oui oui
commensale
7 Pipéracilline Escherichia coli 1,5 10 non non
Pseudomonas 4
aeruginosa 8 Pipéracilline Branhamella < 0,16 7 non non
catarrhalis
9 Pipéracilline Escherichia coli 2 19 non non 10 Imipénème Enterobacter 0,125 2 oui oui
cloacae
11 Imipénème Burkholderia > 32 changement non non
cepacia
12 Imipénème pas de germe x 2 x non 13 Imipénème Klebsiella 0,19 11j oui oui
pneumoniae
14 Méropénème Enterobacter 0,19 21 non non
cloacae
15 Ceftazidime Pseudomonas 1,5 11 oui non
aeruginosa
Médiane 1,5 8,5
R = germes naturellement résistants à l'antibiotique. Rechute définie comme comme une nouvelle pneumopathie documentée dans les 28
jours suivants l’instauration du traitement antibiotique, avec le même germe isolé que lors de la pneumopathie initiale; Décès : avant le 28ème jour.
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7. ANNEXES
ANNEXE 1. Accord du Comité d’Evaluation de l’Ethique des projets de Recherche Biomédicale Paris Nord (N° 21-073)
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