movieobjects magazine n°1
DESCRIPTION
Découvrez les coulisses du Musée Gaumont en exclusivité, parcourez et déambulez au cœur de la cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis. Découvrez les costumes et les armes factices de la série évènement Spartacus en vente aux enchères. Enfin, plongez dans la plus grande exposition de gadgets, costumes et objets de tournage issus de la saga James Bond au travers de l'exposition Designing 007.TRANSCRIPT
Movieobjects Magazine
Interview
:
MarioKirn
er
présente
son musée
Vendredi
13
Spartacus : des props sur Ebay
Mensuel - Numéro 1 Avril 201 3
2
Le monde du cinéma ne se limite pas aux
films en salles, aux bluray : c'est un univers
immensément riche dont les créateurs sont
nombreux. Si l'on vous parle de props, cer-
tains ouvrent déjà de grands yeux, se
demandant de quoi on peut bien être en train
de leur parler.. .
Dans le langage technique et en traduction lit-
térale, les props sont les accessoires de films,
des objets indispensables, voir iconiques dans
certaines productions, comme le masque du tueur Ghostface, de la saga
Scream. S'il existe un vrai marché outre-atlantique, le phénomène est
peu représenté en France. Pourtant des collectionneurs existent, et cer-
tains se réunissent en associations.
Avec Movieobjects Magazine, nous iront à leur rencontre, nous vous dé-
voilerons l'envers du décors et vous entraîneront sur les lieux de leur
fabrication. Pour ce premier numéro du magazine, partez avec nous vi-
siter la cité du cinéma de Luc Besson, suivez l'exposition Designing 007
consacrée à James Bond, dont on fêtait le cinquantième anniversaire
cette année, et découvrez les secrets que renferme le musée secret du
plus célèbre studio français, Gaumont.
Nicolas Leprêtre, rédacteur en chef
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
3
Sublimes créatures
Après le carton planétaire de
la saga pour adolescents
Twilight, une nouvelle série
de romans à destination des plus
jeunes a vu le jour sur grand écran.
Sublimes créatures est sorti sur nos
écrans héxagonaux le 27 février
2013 et pourtant, de nombreux ob-
jets issus du tournage du film sont
d'ores et déjà proposés à la vente di-
recte sur Internet par un
des pionniers du
genre : Premiere-
props.com.
Ainsi, on retrouve
quelques éléments
clé du long-métrage
disponibles pour des
prix très variés, mais
somme toute fort abor- dables.
Plus de soixante pièces sont mis en
vente depuis quelques semaines, au
rayon desquelles on trouvera no-
tamment le fameux livre de sorts
que la jeune Lena utilise pour près
de 3500 dollars. Un prix raisonnable
quand on analyse le potentiel d'inté-
rêt du jeune public pour le film.
Comme à l'accoutumée, Premiere-
props propose surtout un très large
éventail de costumes du film sorti il
y a peu : on trouve en effet dispo-
nible trois robes portées à l'écran
par Viola Davis, au prix respectifs
de 366, 458 et 899 dollars. Viennent
ensuite les costumes portés par les
principaux centraux du film, comme
la veste de jean d'Ethan (1500 dol-
lars) ou encore son ensemble
pantalon / chemise à carreaux bleu
et blanc, proposé à 1400 dollars. Sa
paire de lunettes est également mise
en vente pour 600 dollars seule-
ment. Pour l'heure, tous ses
costumes sont certifiés vendus en
l'état accompagnés d'un certificat
d'authenticité du département cos-
tumes de la production.
Comme il l'a promis à
maintes reprises, Arnold
Schwarzenegger revient à
l'écran pour le plus grand bonheur
de ses fans, dans un film d'action
dopé à la testostérone, bien plus
qu'un coureur du Tour de France.
Dans celui-ci, l'acteur autrichien in-
carne le shérif vieillissant d'une
petite bourgade non loin de la
frontière mexicaine. Cette dé-
marquation sera la dernière
que ne devra franchir,
sous aucun prétexte,
un baron de la drogue
poursuivi par le FBI. Prêt à tout pour
faire sauter ce dernier verrou, l'en-
nemi ne reculera devant rien, mais
c'est sans compter
sur le shérif
Owens.. . Le film
est comme on les
aime avec Schwar-
zy : bourrin et
péchu, plein de
rythme et qui tient
finalement ses
promesses. Les
collectionneurs qui
aiment aussi l'ac-
teur d'un pur
point de vue props
et costumes ne se-
ront pas en reste, d'autant que
Premiereprops.com met en vente de-
puis quelques jours avant la sortie
du film sur écrans larges une large
gamme de pièces issues du tour-
nage.Evidemment, si l'on trouve les
deux costumes portés par le comé-
dien fétiche des années 80 à l'écran
pour des prix variant entre 1500 et
2500 dollars (on est encore très loin
des prix atteints par ses costumes
dans Terminator), la société améri-
caine s'est fendue de proposer un
choix plus vaste d'objets issus des
plateaux du film. Ainsi, on trouvera
plusieurs pièces intéressantes,
toutes fournies avec certificats d'au-
thenticité. La CB du shériff Owens
est proposée à 499 dollars, fabri-
quée en résine, et ne fonctionne pas,
même si le site semble indiquer que
cette information n'est pas en leur
posession. Le carnet de notes de po-
licier de Schwarzenegger dans le
film est proposé à 400 dollars, sa
chemise de shériff à 700 dollars.
Johnny Knoxville est également à
l'honneur avec son ensemble t-shirt
vert / pantalon de camouflage pro-
posé à 1300 dollars, tandis que son
ours en peluche sans oeil est vendu
pour seulement 300 dollars. Il y a
donc pas mal de bonnes affaires
pour ce film mettant
à nouveau en scène
un Arnold Schwarze-
negger au top de sa
forme.
Photo ©Premiere Props
4
Luc Besson a réalisé son rêve, celui
de voir la France dotée d'une Cité de
Cinéma et de studios flambants
neufs prêts à accueillir nombre de
tournages.
Si le projet est différent de ce qui
avait été annoncé il y a de nom-
breuses années (Luc Besson voulait
créer un Parc Universal à la Française
avec visite des studios, attractions au-
tour de ses films, multiplexe
cinéma) pour des raisons
évidentes de budget, la crise
financière est passée par là,
la cité, qui a necessité un
budget global de 180 mil-
lions de dollars dont 30
pour les studios de tour-
nage, est bien réelle et nous
y voilà propulsés pour une
première visite inédite,
quelques jours seulement
après son ouverture offi-
cielle. Repoussée à de
nombreuses reprises, l'inauguration
de la Cité du Cinéma made in Besson
a été réalisée en grandes pompes ven-
dredi 21 Septembre 2012 en pré-
sence de nombreux journalistes,
personnalités et stars d'Hollywoood
dont Robert de Niro et Michelle
Pfeiffer. Tous les deux étaient en
effet présents dans le cadre du tour-
nage du nouveau film de Luc Besson
Malavita. Ce dimanche, les profes-
sionnels ainsi que leur famille ou
amis étaient invités eux aussi à dé-
couvrir les lieux. On est
immédiatement surpris par l'immen-
sité du hall principal de cette cité du
Cinéma. De l'ancienne centrale d'EDF,
les architectes ont gardé la verrière
principale et ses poutres gigan-
tesques, quelques turbines en central
redorées pour l'occasion et un treuil
semblable à ceux des chantiers na-
vals. Sur la porte d'entrée vitrée, on
retrouve le logo de la société de Luc
Besson, EuropaCorp, et bien sûr le
logo de l'Ecole Louis Lumière qui a
emmenagé dans les
lieux. Pour cette ouver-
ture publique, des
photos de stars et de
l'évolution du chantier
de cette cité du cinéma
sont disséminées un peu
partout. Un partenaire
culturel, Europa Park,
basé non loin de Stras-
bourg, assure
l'animation pour les en-
fants et distribution de
casquettes, bonbons et
flyers du parc. De chaque côté du
hall se dévoilent d'autres bâtiments,
dont l'Ecole Louis Lumière, reconnue
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
La cité en quelques chiffres2 200 m² pour la salle de projection3 800 m² pour le restaurant4 000 m² pour les bureaux6 000 m² pour la nef centrale8 000 m² pour l'École Louis Lumière9 500 m² pour les 9 studios19 000 m² pour le siège de EuropaCorp
5
dans le milieu. La visite de ce lieu em-
blématique restera cependant
interdite et repoussée à une date ulté-
rieure.
Arrivés au bout du hall sur la droite,
nous retrouvons le noveau siège so-
cial de la société Europacorp. Là aussi
aucune visite ne sera autorisée, bien
que les photographies aient été auto-
risées. On garde en mémoire les
anciens locaux parisiens plus exigus,
non loin des Champs Elysées. Ici, tout
est bien plus imposant et moderne.
Sur la gauche, des stands de restaura-
tion nous attendent pour cette
journée avec crêpes, barbapapas et
bien sûr une boutique éphemère avec
goodies aux couleurs de la cité du Ci-
néma : mugs, t-shirts, porte-cléfs, etc.
Nous surplombons à ce niveau la ca-
fétéria de la cité. Ici également, la
hauteur du lieu saisit. Nous y descen-
dons pour une pause boisson. D'une
capacité de deux cents couverts, ce
lieu de restauration n'est pas sans
rappeler les open spaces de ces
grandes entreprises américaines.
Nous sortons par une porte et nous
rendons vers les studios de Tournage.
Ceux qui auront déjà visité les stu-
dios Universal ne seront pas du tout
dépaysés, même si la hauteur des bâ-
timents américains est plus
démesurée. On retrouve sur les bâti-
ments les
fameux chiffres
des studios.
Pour cette jour-
née de
découverte,
quatre studios
sont ouverts.
Dans le pre-
mier, des
chaises ont été disposées dans un im-
mense espace vide devant un écran
immaculé sur lequel est projeté un
petit film consacré à la cité du Ciné-
ma, de sa conception à sa livraison.
Intéressant. Nous passons au studio
suivant, non sans nous arrêter
quelques instants devant les loges
de tournage dissimulées entre deux
studios. On notera également les ca-
mions de tournage garés devant la
façade du bâtiment. Nous arrivons
au studio
5, l'un des
plus
grands, uti-
lisé
justement
pour le
tournage
du nouveau
film de Luc
Besson, Malavita.
Les photos y sont interdites pour
cause évidente de discrétion et de
secret professionnel. Nous sommes
invités à pénétrer dans le décor du
film. Nous rentrons dans une Maison
Normande avec un intérieur assez
rustique (vu de l'extérieur, nous
pouvons voir les échafaudages en
bois), avec des pavés sur le sol, des
fausses poutres en plastiques fini-
tion bois, une cuisine à l'ancienne et
une chambre équipée. Nous sortons
dans le centre du studio et nous re-
trouvons dans le jardin. Un superbe
décor avec d'un côté un bois, au
fond une 2CV et d'autres bâtiments,
un grand jardin dans lequel on re-
marque un trou et une pelle posée à
côté. Supposition
vu le pitch du
film : une tombe
pour une victime
? Nous pénétrons
ensuite dans
l'atelier, propo-
sant sur la table
une vieille ma-
chine à écrire et
des bibelots sur les côtés. Nous sor-
tirons du décor par cet atelier. Une
belle exclusivité de pouvoir visiter ce
décors d'un film en production. On
ira très certainement voir le film
l'année prochaine avec ces images en
tête. Sur le petit dépliant fourni a
l'entrée de la cité pour cette journée,
une note attire notre attention : Le
Cinquième élément. On se prête à
rêver de voir des décors et des
props. Déception au final , puisque
nous attend dans
ce studio un seul
objet, mais de
taille : la fameuse
voiture de police
bleue volante du
film en taille
réelle, montée sur
un attirail en acier
capable de la sou-
lever et de lui imprégner quelque
mouvement. On distingue sur se car-
rosserie les scratchs consécutifs au
tournage de 1997. Une bien belle
pièce mais c'est très peu. On aurait
aimé un petit musée d'objets cinéma
dans cette cité, à l'instar du musée
Gaumont au coeur de Neuilly-sur-
Seine. Nous finssons notre tour par
un dernier plateau totalement vide, le
studio 8. Les studios par lesquels
nous sommes passés se révèlent bien
différents au final, variés dans leurs
dimensions et leur enchevêtrement.
Celui utilisé pour le tournage de Mal-
avita est l'un des plus grands. Avant
de terminer, les studios proches du
hall central n'auront plus de secret.
Notre visite touche à sa fin, nous
nous lançons dans un ultime tour du
hall principal. Restera à découvrir la
salle de projection privée de cinq
cents places, les écoles et Europacorp
lors d'une prochaine visite. Les soi-
rées inaugurales de sorties de films
labellisés EuropaCorp s'annoncent
mémorable dans un tel environne-
ment.
Nous tenons à remercier particulière-
ment Europacorp pour cette visite et
bien sûr Luc Besson pour avoir conçu
ce lieu unique.
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
6
Mario Kirner est un jeune homme
très occupé. Il passe tout son
temps à réunir tous les props de
la saga Vendredi 13 disséminés à
travers le monde pour alimenter
son musée. Pourtant, le travail
s'annonçait titanesque. Il nous
livre ses impressions sur sa vie
de collectionneur, sur les
échanges avec ses homologues
collectionneurs et sur ses débuts.
M.O. : Comment en êtes-vous arrivé
à collectionner les props de films ?
En faut, j 'ai commencé à faire la
collection d'objets de Freddy,
Jason et Terminator quand j 'avais
11 ans. A cette époque, je recher-
chais des coupures de presse, des
auto-collants, des affiches, des ma-
gazines, et tout ce qui pouvait me
tomber sous la main. J'ai toujours
rêvé d'acquérir
le masque de
Jason et le gant
de Freddy Krue-
ger. Il y a 20 ans,
le marché des re-
plicas n'était pas
trs dévelop-
pé comparé
à ce qu'il est
aujourd'hui.
On ne pou-
vais se
connecter
sur un
forum,
aller sur
ebay et
comman-
der de
tels ar-
ticles par
un simple
clic. On
n'avait
même pas Internet, alors je stockais
et je me satisfaisait de ma petite col-
lection. Plus tard, j 'ai trouvé des
articles via Internet et via plusieurs
collections. Parfois on me proposait
des originaux, qui s'avéraient mal-
heureusement être des faux.
M.O. : Collectionnez-vous pour expo-
ser ? Sinon, dans quel but ?
Pas exactement. Je suis collection-
neur par plaisir et j 'acquiers des
pièces pour mon musée personnel.
Toutefois, j 'organise des expositions
pour montrer mes objets en ligne à
travers mon Online Museum. De par
le monde, le gens peuvent voir ce
qu'il reste de films produits et de ce
qui reste des accessoires qui y sont
exhibés. J'aimerais bien sûr les utili-
ser pour organiser de vraies
expositions officielles. Si le conser-
vateur d'un musée dédié au cinéma
souhaite organiser une exposition
sur les films de la saga Freddy, je se-
rais intéressé. A ce sujet, je vous
livre des photos exclusives.
M.O. : Utilisez-vous vos props dans
d'autres films ?
Non, ces articles sont uniquement
destinés à être exposés et pas à être
utilisés dans un contexte détourné.
Ce sont des éléments importants
dans la composition des films où on
les aperçoit et ce serait en détourner
leur nature première.
M.O. : Quel est le prix le plus élevé
que vous ayez payé pour un prop, et
lequel ?
C'est difficile à dire. J'ai payé de
grosses sommes d'argent pour cer-
taines pièces mais il m'est arrivé
d'obtenir des props gratuitement, en
étant au bon endroit au bon mo-
ment.
M.O. : Quelle fut votre plus belle ren-
contre avec des collectionneurs ?
Je fais partie d'un cercle de collec-
tionneurs venant d'Allemagne, de
Grande-Bretagne et des États-Unis.
Nous nous rencontrons une fois par
an à Londres au moment d'enchères
organisées par Christie's. Bien sûr,
on se rencontre quand je me rends
au USA chaque année. Il est toujours
agréable de rencontrer des per-
Photo © M. Kirner / Fridaythe1 3thprops.de
7
sonnes qui montrent le même en-
thousiasme pour une passion
commune.
M.O. : Avez-vous fina-
lement encore un
graal, une quête ultime
?
Il y a toujours un prop
en particulier que tu
désires par dessus
tout, et quand par
chance tu l'obtiens, un
nouvel objet devient
ton graal. Et ainsi de
suite. Sur la liste des
objets que je désire
acquérir depuis long-
temps, il y a le costume de Jason
dans "Jason goes to Hell". J'aime sa
taille, mais on verra à l'usure ce qu'il
deviendra. Ces pièces sont vraiment
difficiles à obtenir. Ce ne sont pas
des objets que l'on peut acquérir au
cours d'une de ces enchères organi-
sées pour le compte d'un studio qui
vient de sortir son film... L'idéal est
de trouver des gens qui ont travaillé
sur ces films, et voir si la production
ne leur aurait pas fait cadeau de cer-
taines pièces. Parfois tu as de la
chance et on te donne plus que ce
que tu espérait, mais il faut aller
plus loin pour compléter, comme un
jeu de piste. Sur les photos du film,
on voit que certains collectionneurs
ont la pièce qui te manquent ou réci-
proquement. Par exemple, ça m'a
pris 4 ans et j 'ai du rencontrer 5 per-
sonnes différentes pour compléter le
costume de Jason X. L'un avait le
masque, l'autre le t-shirt, etc.
M.O. : Posséder des props change-t-il
votre façon de revoir
un film ?
L'une des choses que
la plupart des collec-
tionneurs dira c'est
"oui". Ça change en
effet profondément la
façon de voir le film.
Tu fais beaucoup plus
attention aux acces-
soires utilisés à l'écran
qu'aux acteurs eux-
mêmes. Tu
commences à distin-
guer la différence entre les props :
animatroniques, stunt props, props,
etc. On ne voit pas tous ces détails
quand on n'est pas un collection-
neur, ou quand on ne passe pas son
temps à étudier les props sous
toutes les coutures.
Photo © M. Kirner / Fridaythe1 3thprops.de
Photo © M. Kirner / Fridaythe1 3thprops.de
8
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
Exceptionnellement, à l'occasion
des journées du patrimoine 2012,
le musée Gaumont consacré au ci-
néma de la marque au pissenlit a
ouvert ses portes au public, ac-
cueilli au compte-goutte sur
invitation très sélect.
Quelques dizaines de privilégiés ont
ainsi pu découvrir pour une pre-
mière mes entrailles de ce musée
jusqu'alors réservé aux étudiants et
aux professionnels du septième art.
La visite guidée, complète et d'une
grande qualité pédagogique, dure
environ une heure trente; durée à la-
quelle il faut ajouter un
temps de pro-
jection dans
la salle
privative
aux allures
de ces an-
ciennes salles
emitoufflées de feutre
des années soixante.
Situé en plein coeur de Neuilly-sur-
Seine à quelques encablures de Paris,
le musée Gaumont doit se deviner
pour être trouvé. Rien ne laisse en
effet supposer la présence d'une
telle mine culturelle au milieu des
immeubles résidentiels qui se
structurent autour de la célèbre
place du maché, qui longe l'avenue
du général de Gaulle. Un vigil permet
toutefois d'éveiller quelques soup-
çons quant à la richesse de contenu
que recèle l'endroit. Un sas, composé
de plus de couches qu'un oignon,
permet enfin, une fois les autorisa-
tions et invitations nécessaires
présentées, de pénétrer dans ce haut
lieu de la mémoire ci-
nématogra-
phique
.
Traversé un étroit patio extérieur, on
plonge alors dans un enchevêtre-
ment de couloirs, conçus, dirait-on,
pour n'y pouvoir jamais se répérer.
La présence d'un guide dont l'accou-
tumance aux lieux est rassurante,
permet de ne pas s'égarer au coeur
d'un dédale, générateur d'une impla-
cable claustrophobie. Finalement, au
bout de quelques sueurs froides et
jeux plus ou moins audacieux de
train fantômes, l'arrivée dans la salle
principale du musée donne à tous de
pousser un immense "ouf" de soula-
gement. Il faut dire qu'on a
l'impression d'avoir passé des
heures dans un labyrnthe dont on
imaginait ne plus pouvoir sortir
vivant. Le musée Gaumont révèle
d'entrée, une fois pénétrée
cette salle principale, certains
trésors aux yeux voraces
venus explorer des mer-
veilles dont seuls les plus
chanceux avaient pu seule-
ment entendre parler, sans
même pouvoir les observer. Ici-
9
bas commence ainsi la présentation,
par une conservatrice à l'éloquence
aisée, de quelques pièces issues des
films les plus frappants de la saga
Gaumont entamée au début du
siècle, non sans
pléthore de rap-
pels effectués
quant aux condi-
tions de la
création de la so-
ciété. Les locaux
arborent un luxe
peu ostensible,
tout en retenue.
Une confortable
laine au sol
permet d'évoluer
à pas feutrés
dans ce décor
boisé, dont les
murs sont pour la
plupart recouverts d'essences
claires. Les lumières sont loin d'être
aveuglantes et offrent pourtant une
visibilité parfaite sur les pièces ex-
posées. Les conditions les meilleures
sont réunies pour que la visite
puisse être des plus agréables. Les
commentaires qui nous seront
dispensés au cours de celle-ci seront
un plus non négligeable, point sur
lequel il conviendra d'insister à
l'heure du bilan. Première constata-
tion qui attire le regard : les
quelques pièces exposées, si elles ne
sont pas très nombreuses, restent à
porter du regard naturel. Point de
cloche, même de plexiglas, pour pro-
téger ces ouvrages pourtant déjà
victimes des âfres du temps. Un
avantage qui présente lui-même son
propre inconvénient. Ainsi, ce
masque de Mangalore original, issu
du tournage du Cinquième Elément
de Luc Besson, présente déjà fis-
sures et craquelures à peine quinjze
ans après la fin de son utilisation sur
les plateaux. Fabriqué à partir d'un
moule original, il a été coulé dans de
la mousse de silicone, qui s'avère
particulièrement fragile tant elle
sèche à la lumière. Et force est de
constater que depuis 1997, l'absence
de soins prodiguées par les mains
expertes d'un Dan Ohlmann (direc-
teur du musée
Miniature et ciné-
ma de Lyon) ou
d'un Tom Spina
(restaurateur de
props à Los An-
geles) a tôt fait de
laisser prériclyter
l'objet, devenu
trop friable pour
être manipulé en
toute sécurité. Aux
côtés de ce
masque quelque
peu vermoulu
(dont on appren-
dra qu'une
synécure est bientôt envisagée)
siègent deux autres objets qui n'ont
pas eu à craindre les effets de ce
manque de sécurisation. En effet, le
heaume, ainsi que les chassures,
tous deux en métal forgé, portés par
Jean Réno dans le second volet des
aventures de Visiteurs (Gaumont,
1998), ne laissent paraître aucune
détérioration. On en vient à se de-
mander s'ils n'ont pas été restaurés
pour l'exposition. Récupérés du
tournage, ces deux pièces sont si-
gnalées par de discrets panonceaux
de la taille d'une carte de visite,
mentionnant leur provenance et leur
rôle dans le film. Ce ne sera pas le
cas de toutes les picèes exposées,
loin s'en faut. Pour le moins, celles-ci
aurton au moins droit à ce traite-
ment de faveur. Ce qui frappe le
visiteur avide tout au long de cette
escapade de l'autre côté de la camé-
ra, c'est la variété des films choisis
comme représentants de l'art tenta-
culaire et ecclectique de la Gaumont.
Outre les objets précédemments dé-
couverts du film Les Visteurs 2, c'est
un autre long-métrrage historique
que l'on retrouve bientôt mis à
l'honneur. Réalisé par Luc Besson
pour Gaumont et mettant en scène
une jeune Milla Jovovich pleine
d'une fraîche candeur, Jeanne D'arc
dévoile ici quelques costumes récu-
pérés du département éponyme pour
les exposer dans un étonnant état de
conservation. A l'abri de la lumière,
de la poussière, du contact des
doigts les plus curieux, ces mer-
veilles s'exhibent tels des fleurs aux
pétales persistantes et des robes
écloses. C'est le cas notamment de
l'une des robes magnifiques portées
par Faye Dunaway dans le film : cor-
setée, volumique, un brin glamour
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
10
pour un moyen-âge qui sentait plu-
tôt le fumier et les odeurs
pestilentielles de la cour des mi-
racles. Une armure grandeur nature
à ses côtés vient rap-
peler que le
long-métrage de Luc
Besson se voulait di-
dactique, amenant le
spectateur à une
proximité accrue avec
la pucelle d'Orléans
qui avait décidé, dans
un coup de bouttoir
ésothérique, de re-
pouser les anglais
hors de l'hexagone.
On vit en direct une
histoire de France
dans ce musée Gaumont, tandis que
le futur n'est pas très loin, attirant le
chaland comme seule la science-fic-
tion peut parfois s'en vanter. Car si
les pages d'histoire de France racon-
tées par Les Visiteurs 2 ou Jeanne
d'Arc s'effeuillent au gré de nos pas,
on ne peut, pendant cette visite du
musée sous-terrain, s'empêcher de
lorgner du côté de ce taxi jaune, in-
éffable pièce maitresse de la
première séquence du Cinquième
Elément, lors de laquelle Korben
Dallas voit Leeloo (encore incarnée
par la sémillante Milla Jovovich) at-
térir de façon impromptue dans sa
vie. Réalisée à l'échelle 1 :6, la ma-
quette que l'on découvre sans
aucune protection, à l'abri d'aucun
regard, prête à décoller et à s'en aller
pour de bon, cette miniature issue
du tournage d'un des premiers plans
d'un des derniers Besson avant l'ère
Europacorp offre quelques frissons.
La patine de la peinture griffée ac-
croche la lumière ambiante, certes
artificielle, de façon savante qui ne
laisse rien au hasard. Les détails de
résine semblent neufs, bien que l'en-
semble ait plus de 15 ans d'âge. A sa
place dans un musée, cette merveille
représente sans conteste l'artefact à
voir. Le film de 1997 de Luc Besson
est également bien représenté par
d'autres objetss issus du tournage.
La tête de Mangalore que l'on décou-
vrait à l'entrée de la salle principale
du musée sera en effet suivi d'une
succession d'accessoires
fourmillants, révélant notamment la
richesse du travail effectué sur les
props par les équipes techniques de
Gaumont pour donner au film sa pa-
tine pittoresque, empreinte de la
vision si particulière d'un futur né de
l'aggrégation de strates historiques
qu'il ne renie pas. Ainsi, les fameux
quatres
éléments
manipulés par
le père Cor-
nélius lors de
la séquence fi-
nale du
long-métrage
sont-ils expo-
sés dans leur
malette de
transport, tout
en détails. Le feutre qui en tapisse le
fond est magnifiquement conservé,
et sa couleur pourpre totalement
mise en valeur par l'éclairage artifi-
ciel de la salle. Les éléments en
eux-mêmes, pourtant fabriqués à
base de chêne-liège, rappellent par
leur texture savamment travaillée la
pierre de gray. Enfin, le livre Mondo-
shawan que Luke Perry serre nerveu-
sement dans ses bras lors de
l'arrivée des créatures difformes au
début du film est également ouvert
sur la table au devant
de la tête du Manga-
lore.
Luc Besson est déci-
demment à l'honneur
au sein du musée
Gaumont. Non pas
que le réalisateur
n'ait activement oeu-
vré pour le
rayonnement de la
firme à travers le
monde, c'est avec
Léon que l'on dé-
couvre une nouvelle facette de son
corpsus cinématographicus au coeur
de la collection privée avec l'ours en
peluche que tient dans Léon une
toute jeune actrice au destin qui
s'annonce étonnant (en passant par
Star Wars) et qui connaitra son apo-
gée avec un Oscar pour son rôle de
danseur tragique dans Black Swan, la
comédienne Natalie Portman.
Léon est un autre volet de la carrière
internationale du réalisateur de Sub-
way, et le musée Gaumont a eu
grand soin de récupérer cette pièce
unique que la jeune et talentueuse
comédienne promenait dans un
monde d'adultes brutaux et sangui-
naires, comme caution du monde de
l'enfant qu'elle finira par quitter
sous les contraintes. Ce sera en re-
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects Magazine
11
vanche la seule pièce du film que
l'on sera amenés à découvrir dans
les entrailles du
musée Gaumont,
avant-goût d'une
dernière partie de
visite plus intimiste,
proposant un large
retour dans le
passé.Trônant au
centre de la pièce
principale de ce
musée à dimension
humaine, la ma-
quette de l'ancien
cinéma concurrent
du Grand Rex, le
Gaumont Palace,
dévoile avec quelques détails fidèles
à la réalité l'empreinte marquée sur
le quartier de la rue Caulaincourt par
ce magnifique paquebot, qui comp-
tait en son sein plus de six milles
places assises à son apogée. On dé-
couvre sur cette méticuleuse
miniature les artères qui la joux-
taient, son toit de bac acier en laiton,
les modénatures de sa façade ro-
manesque post-moderne pourtant
académique. Chaque détail a été soi-
gné avec un grand art. Autre trace de
ce retour dans le passé, ces murs de
bois du musée Gaumont, au sein
desquels se trouvent engoncés de
très étroits tiroirs.
Ceux-ci recèlent
d'inestimables
pièces de collection,
comme des affiches
originales sérigra-
phiées, dont la
conservatrice du
musée prendra soin
de les manipuler
avec des gants de
feutres immaculés.
Au titre de ces af-
fiches, notamment
deux versions origi-
nales d'un très
grand film Gaumont : les tontons
flingueurs. Les affiches peintes
laissent éclater des couleurs cha-
toyantes noyées dans d'intenses
noirs. Ce sera là cependant tout ce
que nous serons autorisés à décou-
vrir de ce trésor culturel : notre
visite touche en effet à sa fin. Non
sans terminer sur une projection
privée dans la salle particulière du
musée, voilà que les visiteurs se re-
trouvent néanmoins repus de
découvertes, de trésors dévoilés au
plus secret d'un intimiste musée de
petite couronne, dont les trésors
nous étaient savamment tenus ca-
chés. Désormais, nous saurons ce
que contiennent ces entrailles sous-
terrain, au coeur d'une cité dont
l'essor lié à la culture (notamment
par l'implantation de nombreux
sièges de sociétés de production, de
sociétés de télévision, ou simple-
ment la SACEM) n'est plus à
démontrer. Le musée a refermé ses
grilles sur des cassettes auxquelles
le septième art a porté un crédit cer-
tain, en les rendant semblables à des
objets de collection. Désormais ces
pièces sont protégées de l'appétit fé-
roce des collectionneurs et des
spéculateurs du monde entier, qui
aimeraient voir évoluer en leur por-
tefeuille le taxi de Korben Dallas ou
l'ours en peluche de Mathilda dans
Léon. Le musée continuera de
permettre à ces objets de vivre à
l'abri des regards indiscrets qui
pourtant s'en sont régalé sur grand
écran. Les souvenirs, eux, resteront
tenaces, grâce aux clichés notam-
ment pris sur place, avec l'aimable
autorisation de l'experte conserva-
trice du musée Gaumont.
Photo © N. Leprêtre / Movieobjects
Photo © Google Street View
12
L'été 2012 était décidemment la
période pendant laquelle il fallait se
rendre à Londres. Outre les jeux
olympiques orchestrés par un
Danny Boyle transcandé, l'institut
Barbican préparait ce qui s'annon-
çait comme une des plus prolixe
exposition de gadgets, costumes,
maquettes et gadgets
originaux de la saga
James Bond, organisée
à l'occasion de la célé-
bration des cinquante
ans de la saga de Ian
Fleming, entâmée en
1962 avec "James Bond
contre Dr. No".
2012 s'est révélée
comme une véritable
année britannique. Le
cinquantenaire
d'existence de la saga cinématogra-
phique James Bond 007 avait été
célébrée comme il se doit lors du
festival international du film de
Cannes en mai. Du 6 juillet au 5 sep-
tembre, le musée Barbican décidait
de rendre hommage à sa façon au
plus célèbre agent secret du Mi6 en
lui consacrant ce qui à ce jour est la
plus grande exposition de costumes,
de gadgets, de props et de miniatures
issus des vingt-trois films que compte
désormais la collection James Bond.
Vingt-trois films étaient en effet re-
présentés, car Skyfall, le
vingt-troisième film, était également
de la partie, sous une forme pour au-
tant plus confidentielle que les
vingt-deux long-métrages précédents.
Designing 007, c'est l'appellation sous
laquelle fut organisé cet évènement,
a également tourné outre-atlantique
dans la ville de Toronto au Canada,
compte tenu du succès rencontré à
Londres. De très nombreuses vidéos
promotionnelles de Designing 007
se sont fait jour sur Internet peu
après la fin des Jeux Olympiques, et
la télévision anglaise s'en
est évidemment largement
fait l'écho. Au menu de
ces nombreuses vidéos
exclusives, des entretiens
avec des personnages clé
de la saga, comme Sir Ken
Adam, chef décorateur de
génie à qui l'on doit les
intérieurs de nombreux
épisodes comme On ne vit
que deux fois, ou encore
Goldfinger. C'est égale-
ment à lui que l'on doit, il s'en
explique dans une des deux vidéos
(que vous pourrez visionner en
scannant le QR code à la fin de cet
article), l'intérieur et les gadgets sa-
vamment conçus de l'Aston-Martin
13
DB5 de 1964 utilisée lors du tour-
nage de Goldfinger. Cette voiture
fantasmatique fut vendue, pour rap-
pel, plus de quatre millions d'euros
(trois et demi millions de livres ster-
ling) lors d'une vente aux
enchères organisée par la so-
ciété britannique Bonham en
octobre 2010. Les vidéos qui
annonçaient l'exposition De-
signing 007 étaient pourtant,
malgré leur aspect didac-
tique, bien loin de nous
préparer à une telle pro-
héminence du génie créatif
qui a été à l'origine de cette
unicité de la saga Bond. Il ne
fallait en effet pas moins de
quatre cents éléments origi-
naux exposés entre les murs du
musée Barbican pour permettre aux
visiteurs de saisir une partie de l'im-
mense étendue des talents qui ont
concourru à créer la magie de cette
saga cinématographique, à ce jour
sans égale. Parmi ces innombrables
pièces de musée, ce seront des ma-
quettes authentiques, des costumes,
des gadgets issus des tournages que
nous auront loisir d'admirer, sous
verre pour la plupart, orné d'une
plaque explicative nécessaire à un
véritable exercice pour enseigner le
novice ou conforter le fan averti. Ici
cependant, on ne trouvera pas de vé-
hicule en taille réelle, hormis la BMW
RT 1200 du Monde de suffit pas. Ce
genre d'exercice fut le point fort
d'une précédente exposition de véhi-
cules issus de la saga, intitulée Bond
in Motion. On y croisait la petite
Nelly, les différentes AMC Matador
ou autre modèle, les innombrables
modèles de BMW de l'ère Pierce
Brosnan, ou enfin les mythiques
Aston-Martin : la DB5 de Goldeneye,
la Vanquish de Meurs un autre jour
ou encore la Volante de Tuer n'est
pas jouer, pour ne citer que celles-ci.
Nos premiers pas effectués au sein
du musée Barbican, on arrive dans
une pièce d'entrée très confidientielle,
indiquant très simplement sur un
mur en lettres dorées le nom et le
thème de l'exposition, ornés d'une
immense "007". Nous voici prévenus.
Avec le thème de John Barry joué en
musique de fond, on pénètre dans la
salle, et c'est très bien amené, par ce
qui ressemble au canon utilisé pour
l'introduction de chaque film de la
saga à l'écran. On ne s'en rend compte
qu'avec un regard jeté furtivement à
ceux qui nous y succèdent, mais
l'effet est alors garanti. Une fois passé
ce sas, une suprise nous attend. En
effet, le premier tableau mis en scène
dans l'exposition présente l'Aston-
Martin DB5 utilisée sur
le tournage de Golde-
neye. Et là, il faut
préciser que la statue
de cire représentant
avec une très grande
précision Sean Connery
est là pour scénarisé le
héros britannique au
volant de son Aston
dans Goldfinger. Hors
cette voiture-là n'est
pas celle utilisée en
1964 mais en 1995 pour le film de
Martin Campbell. Mais pas unique-
ment. En effet, les connaisseurs
reconnaitront la plaque minéralo-
gique BMT 216A que la voiture
arbore.. . dans Skyfall. Il faut revenir
au numéro BMT 214A pour retrouver
la plaque d'immatriculation de ce
même véhicule dans Goldeneye. Un
jeu de piste intéressant pour révéler
les nombreuses vies de cette voiture
anglaise et plus particulièrement de
ce modèle dans la saga
Bondienne.
Après la statue de cire
grandeur nature de Sean
Connery, c'est une autre fi-
gure de Goldfinger qui a été
reconstituée dans le maté-
riau favori de Mme Tussaud
sous les traits de Shirley
Eaton, cette jeune femme
assassinée recouverte d'une
fine couche d'or sur l'inté-
gralité du corps. On la
retrouve sur son lit telle
que Bond la découvre dans le film de
1964. Un souci de réalisme saisis-
sant nous plonge encore davantage
dans l'ambiance de la saga, avec ce
lancinant fond musical battant tou-
jours tympa. L'or occupe d'ailleurs
une place de choix dans cette expo-
sition, à tel point qu'une salle
complète lui est consacré. On y re-
trouve bien évidemment les concept
arts de Ken Adam, notamment ceux
du célèbre Fort Knox que Goldfinger
se met en tête de cambrioler, mais
également une imitation de lingot
d'or dédicacé par Sean Connery issu
du tournage. Il sera d'ailleurs l'un
des rares à être préservé dans un
parfait état depuis 1964. Au rang de
ces dessins magnifiquement conser-
14
vés sous verre, on trouvera égale-
ment l'intérieur du jet du
milliardaire, tandis que nombre de
personnages du film seront
mis à l'honneur. Ainsi, on
découvrira non sans une
certaine nostalgie le cha-
peau melon de Oddjob,
dont celui-ci se sert comme
d'une arme particulièrement
dangereuse, au point que
son revers metallique le
rend capable de décapiter
une statue de pierre dans
un affrontement contre 007.
Au rayon des objets dorés
affectionnés par les ennemis de
James Bond, une des plus belles
pièces (que l'on aperçoit dans l'une
des vidéos promotionnelles évo-
quées plus tôt) reste sans nul doute
le pistolet d'or de Francisco Sacar-
manga, le tueur d'élite héros du film
éponyme. Celui-ci, issu du tournage
du film de 1974 est constitué de son
stylo pour le canon, de l'étui à ciga-
rettes pour constituer pour une part
la crosse du pistolet, pour l'autre sa
détente. Enfin, on distincte très net-
tement le briquet qui constitue la
chambre du pistolet, dans laquelle la
balle est introduite avant d'être tirée.
Une pièce unique estimée au-
jourd'hui à plus de 50 000 dollars (il
faut compter plusde 3 500 dollars
pour le pistolet du nain de Scaraman-
ga) qui est bien évidemment
présentée avec toutes les protections
qui s'imposent. Au rayon de ces
armes typique de l'univers de Bond, il
faudra bien évidemment citer aussi le
fameux Walther PPK dont deux exem-
plaires sont présentés sous verre,
dont l'un équipé de fameux silencieux
(on l'aperçoit très nettement dans
Goldeneye par exemple). Regroupés
par thèmes, les objets donnent par-
fois lieu à des compositions insolites.
Ainsi, la pièce du musée Barbican ap-
pelée "The Pit" retrace les expériences
de neige de James Bond, qui furent
particulièrement nombreuses quand
on considère des films comme
L'espion qui m'aimait, Rien que pour
vos yeux, Le Monde ne suffit pas ou
Meurs un autre jour. Dans cette salle,
outre une magnifique miniature du
palais de glace erigé par Gustav
Graves en iceland dans Meurs un
autre jour, trois vitrines contiennent
pour certaines des combi-
naisons de ski utilisés dans
certains des films pré-
cédemment cités, mais
également quelques véhi-
cules qui ont marqué les
esprits. Outre le motoneige
jaune et rouge que l'on
aperçoit dans Meurs un
autre jour, on découvre le
concept de fusée issue du
tournage de ce dernier film
lorsque Bond tente d'échap-
per au rayon laser du satellite
manipulé par Graves. Qui dit James
Bond dit évidemment miniatures en
tous genres. En effet, la saga n'a
jamais été avare dans leur utilisa-
tion, même à l'heure de l'avènement
des effets visuels calculés par ordi-
nateur. Evidemment, les plus vieux
films de la collection sont surtout
concernés, mais quelques surprises
sont réservées aux visiteurs de Desi-
gning 007. On retrouve pêle-mêle
quelques pièces fabuleuses : la mi-
niature du téléphérique de Rio
filmée lors de la séquence de pour-
suite entre bond et Requin dans
Moonraker, la miniature d'un char
utilisé dans Goldeneye lorsque Bond
tente de stopper le train blindé
d'Urumov (maquette que l'on avait
eu le bonheur de retrouver dans une
précédente exposition en 2001), le
jet privé de Goldfinger, l'AMC Mata-
dor avec ses ailes ajoutées de
Scaramanga dans L'homme au pisto-
let d'or ou encore une navette
Moonraker 3 issue du tournage du
film éponyme. Quelques autres ma-
quettes attireront l'oeil comme ce
modèle d'étude de la Lotus Esprit
sous-marine de L'espion qui m'ai-
mait, ou encore celui de la
mongolfière utilisée lors du tour-
nage d'une scène d'Octopussy.
L'immeuble de Carver à Hong Kong
15
faisait également partie de l'exposi-
tion, sous cloche de verre,
particulièrement bien conservée.
Outre ces miniatures que l'on peut
qualifier de "classique", il fallait
prendre son temps pour découvrir
quelques perles. Les fans de Golde-
neye étaient ravis de retrouver Boris,
l'ingénieur farfelu qui finit totale-
ment congelé lors de
l'explosion finale du film
de Martin Campbell.
Celui-ci est en fait
une reproduction
en silicone avec de la
glace réalisée à base de résine,
dans un étonnant de conservation
depuis 1995. Une autre miniature
particulièrement intéressante attire
notre regard. Il s'agit d'une minia-
ture d'étude qui a servi à tourner les
intérieurs dans la séquence finale de
Casino Royale à Venise. On y dé-
couvre le chemin des caméras, la
position des verrins hydrauliques, et
d'autres éléments particulièrement
instructifs quant à la réalisation de
la séquence. Le plateau, lui, sera bien
sûr réalisé dans le hangar 007 des
studios Pinehood dans la banlieue de
Londres. L'apport incontestable de Q
à la saga James Bond sont les mul-
tiples gadgets qui permettent le plus
souvent à l'espion anglais de se tirer
de biens mauvaises postures. A ce
citre, l'exposition Designing 007 met
en avant quelques uns de ceux qui
ont créé la légende au cours des cinq
dernières décennies. Parmi ceux-ci, on
trouve tout
d'abord
cer-
taine
s reliques
d'une guerre froide
qui a cristallisé toutes les tensions
entre les deux super-puissances. Les
chaussures à lame rétractable de Rosa
Klebb dans Bons baisers de Russie
sont de ces armes qui nous ont
distrait, tout comme cette malette à
lame également rétractable utilisée
dans de nombreux films des années
60 et 70. Ce sont surtout les gadgets
de Bond qui attirent le regard au dé-
tour des vitrines étalées devant nos
yeux. Le plâtre lance-grenade de Q
dans Le monde ne suffit pas, le cigare
qui permet à Bond de respirer sous
l'eau dans Opération Tonnerre, l'étui à
cigarette perceur de coffre-forts utili-
sé dans Moonraker, le défibrilateur de
voiture de Casino Royale, tout y est,
ou presque. On ne pourra pas man-
quer non plus le téléphone Ericsson
contrôleur de la BMW 750i dans Le
monde ne suffit pas ou encore la ca-
mera super 8 qui devient un
fus il à longue portée
dans Tuer n'est pas
jouer. L'iconique
machoire en acier
du tueur connu
sur le nom de Requin
(L'espion qui m'aimait, Moonra-
ker) était également exposé dans sa
version authentique, provoquant la
folie de certains spectateurs les plus
nostalgiques.
16
Photo © Syfy
Avec Hollywood Treasure, Joe
Maddalena, fondateur de la société
de ventes aux enchères Profiles in
History, s'est mis en tête de donner
des vertiges aux collectionneurs de
props et aux fans de cinéma du
monde entier, en les entrainant
parfois dans des tourbillons d'émo-
tions.
Pari réussi avec cette série documen-
taire initiée en 2010 sur la chaîne
américaine Syfy, et qui a continué
sur 2011 pour la suite de la saison 1
et 2012 pour la saison 2. La saison 3
est actuellement
en tournage tout
autour des Etats-
Unis, parce que
c'est dans ces
contrées que le vi-
sionnaire s'efforce
de retrouver la
trace des plus
belles et plus rares
pièces d'objets
issus de tournages
de films.
Ce mois-ci, nous
passerons en revue le contenu des
différents épisodes de la saison 1 .
De rencontres extraordinaires en dé-
couverte d'objets mythiques, nous
vous invitons à suivre les pérégrina-
tions de celui qui en 1985 mettait
sur pied la société dont la mission
avouée et assumée se résume dans
les mots de son créateur : "Mon nom
est Joe Maddelana. Je pars en quête
des trésors merveilleux des films et
séries TV à travers mon émission, et
je les mets aux enchères afin de les
adjuger pour des prix que vous
n'oseriez même pas imaginer. Avec
toute mon équipe d'enquêteurs,
nous parcouront le monde afin de
dénicher les pièces les plus rares, les
trésors d'Hollywood." Voilà comment
l'accroche de l'émission résume en
quelques mots seulement la vocation
première de cette production inédite.
Un journaliste du New York Daily
News indiquait, lors de la diffusion
du premier numéro, que Hollywood
treasure constituait, pour les fans et
les collectionneurs, un plaisir sans
limite. Et un amusement exception-
nel pour ceux qui regarderaient fina-
lement les films autrement. Un bon
résumé.
La saison 1 , par laquelle nous
commencerons dans ce numéro de
Movieobjects Magazine, comprend
vingt-quatre épisodes. Le premier,
intitulé "que les enchères commen-
çent", nous amène sur les traces de
cette famille d'américains de Chicago
qui a retrouvé dans son grenier le
sac à fleurs porté par Julie Andrews
dans Mary Poppins, issu du tournage
du film. A l'époque, il était de bon
ton de la part de la
production que les
techniciens re-
coivent une part de
ce qu'ils avaient fa-
briqué pour un film
en gage de la recon-
naissance des
studios pour le tra-
vail accompli. Le
second épisode inti-
tulé "Je t'aurai, ma
belle" suis Joe Mad-
dalena à la
découvert de quelques rares items
pour lesquels il se donne la mission
des les mettres aux enchères et de
dépasser les dix milles dollars
l'unité. Au rang des ses raretés, on
retrouve notamment le manteau
porté à l'écran par Béla Lugosi en
Photo © Syfy
17
1932 dans le film d'horreur White
Zombie. Un autre objet rare est l'un
des vaisseaux de transport de fan-
tassins que l'on aperçoit à l'écran
dans Starship Trooper de Paul Ve-
rhoeven. Enfin, le chapeau de la
sorcière dans le magicien d'Oz sera
lui aussi mis en vente. Les prix de
ces objets, vendus lors d'une des
sessions des Hollywood Auctions or-
ganisée en novembre 2010,
dépasseront alors largement les es-
pérances.
En collectionneur qui se respecte,
Joe se rend lors du troisième épisode
au Comic-con de San Diego (qui avait
lieu en fait quelques mois aupara-
vant), et tente de négocier quelques
rares pièces à mettre aux enchères
pour les fans du monde entier. Il né-
gocie entre autres une marionnette
originale du tournage du film de Tim
Burton réalisé en stop-motion, Les
Noces funèbres, ainsi qu'un artwork
original issu de la collection privée
de Stan Lee. Enfin, il rencontre Erin
Gray, la sublime héroine de la série
Buck Rogers, à qui il parviendra à ar-
racher le don d'une miniature de
starfighter originale qu'elle conser-
vait chez elle. Parfois, comme c'est le
cas dans le quatrième épisode, Mad-
dalena ne parvient pas à faire
vendre l'objet de sa quête,
mais donne aux collection-
neurs l'occasion d'approcher
par le truchement de l'écran,
les plus grandes pièces.
Ainsi, lors de son escapade à
New York racontée dans
cet épisode, il
rencontre le
propriétaire
d'une af-
fiche
originale
de 1931
du film
Franken-
stein avec
Boris Kar-
lov. Lui indiquant qu'il pourrait en
obtenir un million de dollars aux en-
chères, il ne parvient pour autant
pas à lui faire mettre en vente. Joe se
retrouve finalement sur la piste d'un
autre trésor : les props de King
Kong, version 1933, sans parvenir,
une nouvelle fois, à se voir remettre
les précieusetés pour les mettre aux
enchères.
Lors du périple à Londres que narre
le cinquième épisode, Joe se heurte
une nouvelle fois à un échec, qui
permettra cependant de mettre en
lumière quelques objets de va-
leur. Ainsi, dans cet
épisode intitulé "l'appel
de Londres", il ren-
contre le propriétaire
privé de la voiture utili-
sée sur le tournage de
Chitty Chitty Bang Bang
créée spéciale-
ment pour le
film. Elle
sera bien
mise en
vente
aux en-
chères et
sera fi-
nalement
adjugée
plus de
sept cent milles dollars. Un peu plus
tard, Joe part à la rencontre de Har-
vey Spencer Stephen, qui fut Damien
dans le film éponyme en 1976. Parti
dans l'idée de lui faire mettre le tri-
cycle qu'il utilise dans le film, le
fondateur de PiH reviendra avec le
costume porté par l'enfant lors de ce
même tournage. Presque bredouille,
diront les mauvaises langues. Finale-
ment, au cours de l'épisode suivant,
intitulé "Joe s'anime", la chance finit
par sourire. Il parvient en effet à
mettre en vente des dessins origi-
naux de Woody Woodpecker
récupérés chez son créateur, Walter
Lantz. De plus, Tracy McCall, une de
ses assistantes sur l'émission, par-
vient à se tomber sur la route d'une
des Shelby Mustang utilisées lors du
tournage du remake de K2000 en
2008. Elle ne sera pas vendue, mais
la séquence reste particulièrement
proche d'une scène de Top Gear,
pour le grand bonheur des fans de la
série d'ABC.
"Les opportunités en or de Joe", le
septième épisode, diffusé le 17 no-
vembre 2010, offre alors quelques
perles rares. Amenant le vaisseau
spatial issu du tournage de "perdu
dans l'espace" à un collectionneur du
New-Jersey, il acquiert pour une fu-
ture vente un ticket doré du film
Photo © Syfy
18
Willy Wonka et la chocolaterie,
adapté du livre Charlie et la chocola-
terie, réalisé en 1971 . Pour finir en
beauté, il parvient à mettre la main
sur la plaque minéralogique de la
Jeep utilisée sur le tournage de Ju-
rassic Park en 1993, ainsi qu'une
peinture originale de Batman par son
créateur Bob Kane. Dans l'épisode
suivant, Joe Maddalena part
à la recherche de monstres
sacrés d'Hollywood. On ne
parle pas ici d'acteurs mais
de créatures phantasma-
tiques. Il parvient en effet à
mettre la main sur plu-
sieurs planches originales
utilisées en arrière-plan de
la Belle au bois dormant de
Disney. Tracy, dans le
même temps, retrouve le costume
porté par Butch Patrick dans la sé-
ries Les Monstres.
Le neuvième épisode est sans
conteste l'un des plus spectaculaires.
En effet, c'est dans le cadre de l'or-
ganisation d'une vente de charité
exceptionnelle sponsorisée par le
magazine Variety que Joe se rend
dans les locaux de l'école Stan
Winston School of Character Arts,
l'établissement créée à Los Angeles
pour former les artistes aux rudi-
ments de la création
d'animatroniques selon l'emprunte
laissée par le génial créateur d'effets
spéciaux Stan Winston. Parmi les tré-
sors récupérés pour sa fabuleuse
vente aux enchères figurent un buste
de Iron Man fabriqué par Legacy Ef-
fects (anciennement les studios Stan
Winston) et dédicacé par Stan Lee,
une animatronique de la tête d'un
raptor issue du tournage de film Ju-
rassic Park 2 et 3, l'avant-bras
détérioré porté par Arnold Schwar-
zenegger dans la scène finale de
Terminator 2, lorsqu'il se plonge de
lui-même dans l'acier en fusion. Pour
autant, la pièce qui attendra le plus
haut prix de vente sera sans conteste
l'Identity disc issu du tournage de la
très attendue suite Tron : L'héritage,
sorti en 2011 . Il sera vendu huit
milles cinq cents dollars lors des
Hollywood Auctions 42. Une certaine
continuité s'opère d'ailleurs, à
quelques encablures de ces enchères
désormais célèbres, par l'adjonction
effectuée lors du dixième épisode de
Hollywood treasure de props de
Stargate SG-1 offerts par Christopher
Judge, qui incarne Teal'c et la statue
originale du Grand Legislateur de la
planète des Singes réalisés en 1968.
En organisant une vente de charité
pour l'association KaBOOM lors du
onzième épisode du show, Maddale-
na tente sans succès de convaincre
un collectionneur de lui céder une
marrionnette issue du tournage de la
série Rudolf and Santa de 1964. Le
collectionneur Jim Man-
ning, fondateur du site
moviepropcollector, pro-
pose l'animatronique du
gremlin Daffy utilisée
lors du tournage de
Gremlins 2. Eddie Mc-
Clintock de la série
Warehouse 13 contribue
à sa façon en offrant son
pistolet Tesla authen-
tique, lors que Colin Ferguson, de la
série Eureka, lègue le costume com-
plet de son personnage de shériff. La
vente s'annonce pour le mieux. Dans
la lignée de cette vente, Joe en or-
ganise une nouvelle dans l'épisode
suivant. Cette fois-ci au profit de la
fondation Michael J. Fox pour la re-
cherche sur la maladie d'Alzheimer,
ces enchères amènent le présenta-
teur collectionneur à rencontrer un
autre personnage de légende : Bob
Gale, créateur de la trilogie Retour
vers le futur, pierre angulaire de la
carrière de l'acteur atteint de la
maladie de Parkinson. De la part de
Gale, Maddalena obtient l'Almanach
des sports vu dans le second film,
les chaussures Nike de 2015 qui se
lassent toutes seules et le prototype
de veste séchante portée par Marty.
il fournira également l'une des ré-
pliques de la DeLorean utilisée dans
le tournage des trois films. Finale-
ment, Joe mettra la main sur la paire
de chaussures rouges portées par
Judy Garland dans le magicien d'Oz
cédées par le musée qui porte son
nom à Grand Rapids dans le Minne-
sota.
Joe Maddalena, on l'a vu, est un véri-
Photo © Syfy
19
table bienfaiteur. Au cours du trei-
sième épisode de Hollywood
treasure, il décide de venir en aide à
la chef accessoiriste Lauren Vogt (qui
a notamment oeuvré sur les props
de la saga Pirates des Caraïbes pour
Disney) en proie à de graves prob-
lèmes financiers, au point d'être
prête à vendre de véritables trésors
en sa possession pour rien. Elle s'ap-
prêtait notamment à vendre le
masque de l'extra-terrestre d'Enemy
Mine, de 1988, au encore des minia-
tures originales du tournage de
L'Étrange Noël de monsieur Jack de
Tim Burton. Devant tant d'abatte-
ment, Joe se met en tête de réunir
les autographes du casting d'origine
du magicien d'Oz de 1939 sur une
copie du
script du
film. Il rend
visite au col-
lectionneur
Bill Malone
(l'équivalent
masculin de
Debbie Rey-
nolds) qui, peu enclin à vendre
l'authentique robot du film Planète
interdite, se montrera prêt à faire
des sacrifices en proposant un ray
gun issu de même tournage. Dans
l'épisode suivant, "des endosque-
lettes dans le placard", Joe est de
nouveau appelé à la rescousse. Cette
fois-ci, le beau-fils du regretté Stan
Winston lui-même, Eric Lidoff, a be-
soin d'aide pour monter une école de
création d'effets spéciaux qui porte-
ra le nom de Stan Winston. Il
demande à Maddalena de mettre aux
enchères une série de pièces particu-
lièrement reconnaissable de sa
collection privée. On compte parmi
celles-ci un endosquelette en taille
réelle du T-800 de Terminator 2.
Plus tard dans ce même épisode, Joe
est amené à enquêter sur un avion
trouvé sur le toit d'un restaurant.
Cet aéronef est censé avoir servi sur
le tournage d'Octopussy. Après un
investigation poussée, les hypo-
thèses seront finalement infirmées.
Au cours du quinzième épisode, Joe
part à la rencontre d'une légende de
la collec-
tion de
props. Il
vient en
effet en
aide à Desi
Dos San-
tos,
fondateur
propriétaire de la société de vente de
props ScreenUSed.com, désireux
d'acquérir un des vingt cinq hover-
boards originaux utilisés lors du
tournage de Retour vers le futur II.
Pour récupérer l'argent nécessaire,
Joe propose de mettre aux enchères
la DeLorean originale de Retour vers
le futur III qu'il a entièrement res-
taurée. Il lui indique qu'il pourrait la
vendre un million de dollars et fina-
lement Desi se désiste, préférant
mettre en vente le masque original
du bouffon vert récupéré après le
tournage de Spider-Man de Sam
Raimi. Finalement, cette DeLorean
sera vendue fin 2011 , pour près de
sept cent mille dollars lors d'une
nouvelle vente exceptionnelle or-
ganisée par PiH. La mère de Joe
Maddalena participe elle aussi en
personne à l'émission. En effet, lors
du seizième épisode, c'est elle qui
est à l'origine de déroulement de
l'histoire dévoilée à l'écran. Révélant
les difficultés d'un musée de films
consacrés à Noel situé dans la ville
de Hinckley, Ohio, elle indique à son
fils leur désir de vendre une partie
de leur collection. Prenant peur
qu'ils ne puissent en tirer suffisam-
ment, Joe décide de s'y rendre pour
mettre aux enchères certaines de
leur plus belles pièces, afin de leur
garantir qu'il les sortira d'affaire.
Ainsi, après quelques hésitations,
Père et Mère Noel (comme aiment à
se faire appeler les propriétaires du
musée) se décident à mettre aux en-
chères leur miniature du renne et du
père Noel de Miracle sur la 34eme
rue.
Le numéro de mai 2013 de Movieob-
jects Magazine reviendra sur la fin
de cette folle saison 1 , avec des sur-
prises de taille, comme notamment
la découverte du masque animatro-
nique du King Kong de 1976, ou
encore des accessoires du tournage
des Evadés cédés de la main même
de Frank Darabont.
Dans les prochains épisodes :- Les griff1es de Wolverine- Le médaillon d'Hunger Games- Les chaussures du magicien d'Oz- Les communicateurs de Star Trek- La tombe de Beetlejuice- Le banc de Forrest Gump- La camaro de Transformers
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Photo © Starz / Starz.com
La chaîne américaine Starz a créé
une véritable sensation grâce à sa
série historique Spartacus. A grand
renfort de sueur, de sang et d'hor-
mones, elle recréée non sans une
certaine véracité les destins croisés
de personnages historiques qui ont
gravité autour de la rébellion de
Spartacus contre Rome au travers
de l'affront fait à son maître, no-
tamment par la levée d'une armée
de cent vingt milles hommes recru-
tés parmi les esclaves de divers
ludus.
Alors que la série est toujours en
cours de diffusion sur la châine câ-
blée pour sa troisième saison, et ce
malgré la mort il y a deux ans de son
interprète principal, Starz a décidé
de mettre en vente sur Ebay les cos-
tumes et accessoires portés par ses
acteurs principaux, au rang desquels
on compte notamment John Hannah
et Lucy Lawless, issus des deux pre-
mières saisons et de la préquelle
Spartacus : les
dieux de l'arène.
Habituellement,
les grandes
chaînes de télévi-
sion américaines
attendant la dif-
fusion du dernier
épisode des séries auxquelles elle
mettent un terme pour se lancer
dans ce genre d'aventure : la vente
aux enchères, notamment par le
biais du premier site Internet du
genre, Ebay, de costumes, d'acces-
soires et d'armes
factices issus du
tournage. Tel fut
le cas lorsque ABC
mis fin à la série
Desperate House-
wives, avec des
ventes qui s'éta-
lèrent sur
plusieurs se-
maines, ou encore
la chaîne câblée
qui a organisé
deux grandes ses-
sions d'enchères
pour les fins respectives de deux de
ses séries fétiches 24 heures Chrono
et Docteur House. Dans la majeur
partie des cas, les prix des objets ou
costumes des vedettes de ces séries
(Kiefer Sutherland, Hugh Laurie) s'ar-
rachent parmi les fans et les
collectionneurs, et il n'est pas rare
de voir les prix
s'envoler.
Starz a pris le
monde des collec-
tionneurs à contre
pied, en mettant
en vente des ob-
jets et costumes
de tournage de Spartacus tandis que
la série était encore en cours de dif-
fusion, utilisant ainsi un levier
d'importance : l'intérêt que le public
laisse transparaitre pour le show se-
maine après semaine. En effet, Starz
fait le plein depuis
le lancement de la
série en 2010 et rien
ne semble pouvoir
l'arrêter. Il était
donc tentant pour la
production de se
débarrasser de
nombre de cos-
tumes et autres
armes utilisées lors
du tournage d'épi-
sodes et de saisons
précédentes au tra-
vers de ventes aux
enchères dont certaines ont large-
ment depassé les espérances les plus
folles. La préquelle Spartacus : les
dieux de l'arène, ne sera pas épar-
gnée par ce succès qui a parfois
déstabilisé les acteurs eux-mêmes.
Cette préquelle, qui contient six épi-
sodes d'une heure chacun, a été
réalisée en 2011 lorsque l'état de
santé de l'acteur Andy Whitfield, qui
incarne Spartacus, s'est soudaine-
ment dégradé. Sans visibilité sur le
planning de la réalisation de la sai-
son deux, la production a décidé de
coucher sur la pellicule les prémices
du ludus Batiatus, et notamment
l'avènement de celui qui occupera
également l'écran lors de la saison 1
: Gannicus. Ce dernier est libre au
début de la saison 1 , et la préquelle
Photo © Ebay.com
Photo © Ebay.com
21
explique brièvement les conditions
de son affranchissement. Y sont éga-
lement décrites la prise de
conscience de son
propre pouvoir par
Batiatus au travers
de ses relations
avec d'autres éle-
veurs de
gladiateurs, comme
Tullius qui connai-
tra une fin peu
envieuse, ou encore
son protégé Vettius.
De très nombreuses
pièces de costumes
de cette préquelle,
qui a connu un
franc succès en terme d'audience,
ont atteint des prix de vente éton-
nants, au regard de la célérité de la
diffusion de ces épisodes.
John Hannah, sous les traits de Ba-
tiatus, a été mis à l'honneur au cours
des semaines pendant lesquelles la
société américaine VIP Fan Auctions
a organisé les enchères de costumes
et d'armes de cette préquelle, sur la
site spécialisé Ebay. Lucretia, Ganni-
cus et Crixus ont eux aussi connu
une envolée spectaculaire des pièces
que le département costumes et
props avait mis à leur disposition.
Ainsi, une tenue de gladiateur de
Crixus portée à l'écran par Manu
Bennett a été vendue plus de 3000
dollars, prix également atteint par
une tunique de Quintus Batiatus. La
sulfureuse Lucy Lawless a également
saisi la passion des collectionneurs :
de nombreux bijoux confectionnés
spécialement pour la série, et plus
précisément Les dieux de l'arène, se
sont arrachés à plusieurs centaines
de dollars, alors que fabriqués à
base de résine, ils n'ont aucune va-
leur marchande réelle. Ainsi,
pendant plusieurs semaines, les per-
sonnages principaux au centre de la
narration de l'avènement du ludus
Batiatus, ont vu leur notoriété faire
du pied aux collectionneurs du
monde entier, qui ont peu tardé à
s'accaparer ces pièces de costumes
et autres artefacts. S'il fallait cibler
les prix obtenus par ces objets, il ne
fallait pour autant pas perdre de vue
les costumes mis en vente par VIP
Fan autour des personnages secon-
daires de la préquelle : Vettius,
Tullius, Gaia ou Titus, père de Quin-
tus.
C'est de ce côté-ci qu'il fallait sur-
veiller les bonnes affaires. En effet,
fin février 2013, il fallait dé-
bourser moins de quatre
cents dollars pour s'oc-
troyer une pièce
d'histoire. Une de te-
nues portées par le
personnage de Tullius
dans le second épi-
sode des Dieux de
l'arène a en effet
péniblement atteint
les 270 dollars, tan-
dis que les robes
portées par l'entre-
prenante et arriviste
amie de Lucretia,
Gaia, s'adjugaient
pour un prix très lé-
gèrement plus
important. Vettius,
de son côté, voyait
la tunique portée
dans les trois
premiers épisodes de la préquelle
s'échanger aux environs de deux
cents dollars. A côté de ça, il fallait
débourser quelques
centaines de dollars
pour faire l'acquisition
de certaines pièces
historiques fabriquées
en résine telle cette
jarre de vin que Tullius
offre à Titus, ou encore
un sac de pièces issu
des mains de Batiatus.
Au final, ce sont les bi-
joux et diverses
parrures portées par la
sublime Lucy Lawless
qui emporteront la
mise.
A ce jour, les enchères de la saison 1
à 3 battent encore leur plein sur
Ebay. A grand renfort de communi-
cation, VIP fan auctions met l'accent
sur les costumes et armes factices
des personnages principaux des
deux premières saisions. C'est
maintenant que les prix de vente
s'envolent. En effet, depuis quelques
semaines, les artefacts de Sparta-
cus lui-même ont trouvé
preneur : son bouclier,
utilisé lors des premiers
épisodes de la saison 1 ,
ainsi que sa tenue de
gladiateur. Un des
casques que porte Andy
Whitfield pendant la
saison 1 , réalisé à base
de résine et de
plastique, s'est même
vendu plus de cinq
mille dollars ! Ganni-
cus et Crixus sont
eux aussi à l'hon-
neur, à l'instar de
Doctore, dont les
costumes de gladia-
teurs voient leur prix
de vente s'envoler.
Si à ce jour cer-
taines enchères
Photo © Ebay.com
22
sont toujours en cours, celles qui se
sont achevées au cours des semaines
précédentes ont révélé des prix très
élevés. Parmi les pièces les plus re-
cherchées : les glaives à lame
rétractable utilisés lors du tournage
des combats, les boucliers ou encore
les casques de gladiateurs. Le plus
souvent, ceux portés par les trois
personnages précités raflent la mise
et les prix les plus hauts.
Les femmes occupent également une
part importante de l'intrigue dévoi-
lée par les deux premières saisons
de la série. A ce titre, l'on trouve plé-
thore de robes, de costumes
d'esclaves femme, ou des bijoux mis
aux enchères sur Ebay par le biais de
VIP Fan pour le compte de la chaîne
Starz. On ne compte plus en effet les
robes de Lucretia (quatre de ses
robes étaient encore à vendre le 4
mars dernier) ou les costumes des
rebelles qui se sont résolues à suivre
Spartacus dans sa fuite et sa montée
vers Rome depuis Capoue. Car c'est
de la narration de ces évènements
que la série se veut porteuse. Ainsi,
les nombreux costumes de soldats
romains portés par les esclaves
joints à la cause de Spartacus
tiennent beau rôle lors des enchères
qui ont ou ont eu cours dans les se-
maines qui viennent de s'écouler. On
trouvait parmi ceux qui ont été adju-
gés pour plus de 3000 dollars les
costumes de soldat romain portés
par Crixus, par Gannicus ou
encore par Spartacus lui-
même. Ceux que por-
taient de nombreux
figurant ont atteint des
prix plus raison-
nables, que
certains col-
lectionneurs se
sont empressés de
débourser pour glâ-
ner une part
d'histoire. Du
moins une
part d'histoire de la télévision.
Ce plus de cent cinquante pièces,
toutes saisons confondues, qui ont
donc trouvé preneur au cours des
sept semaines qui se sont écoulées
depuis que Starz a décidé de se sé-
parer, pour faire plaisir aux fans de
la série, de ses costumes et artefacts
issus du tournage d'une série qui
aura marqué les esprits par son
contenu, par le destin funeste de son
interprète principal, mais surtout
par son ambition de réaliser un pro-
jet historique de premier plan,
frappant les esprits par l'omni-
présence du sable, du sang et du
sexe à l'écran, sans se fixer de limite.
a l'image de ce dont était capable la
civilisation romaine pré-chrétienne.
La série se refuse quelque frein que
ce soit qui nuirait à son récit brut,
sauvage, sale et poisseux. Servie par
des costumes magnifiques, des
armes magnifiquement reconsti-
tuées (bien que parfois
anachroniques), Spartacus a tant
marqué les esprits que tout ce qui
est mis en vente autour de cette pro-
duction s'envole et trouve pre-
neur. En effet,
aucun props qui
n'ait été mis en
vente n'a trouvé pre-
neur. Et si les prix de
vente varient parfois
sensiblemet, confor-
mément à la
place occupé
par le per-
sonnage
qui
uti
lise tel ou tel objet, force est de
constater que tout disparait et que
les fans sont réellements fidèles au
show. Pour Starz, Spartacus restera
donc une véritable réussite, et ce à
plus d'un titre.
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Carter Stunt". Elle a donc été portée
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carne le personnage de Jacob Carter
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SG1 . Ce costume est vendu avec un
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et technologie Goa'uld, développés
pour l'épisode Pilote de Stargate SG1
"CHildren of Gods". On y trouve : le
prêtre d'Apophis, la tête serpent de
son bâton, le symbole d'Apophis, un
jaffa avec un corne-musicale, l'inté-
rieur du temple d'Abidos, un chaise
à baldaquin royale portée par des
jaffas, la prison de Chulak, la Star-
gate de Chulak, des symbiotes
Goa'uld, un vaisseau de transport
Goa'uld, l'appareil de guérison
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en armure, la casque serpent Jaffa et
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sins/concept art et 11 schémas de
configuration photos sur papier
(pour un total de 14 planches). Ces
documents sont en bon état et me-
surent pour la majorité 11 pouces de
large par 17 pouces de long dans des
pochettes transparentes. Ces
planches ont été créées par les stu-
dios de Stargate Atlantis pour une
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studios MGM le set est livré avec un
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