Initiation à l’Aven des Pèbres Méjannes-le-Clap – Gard

Participants : Laurence, Michel, Héloïse, Nathan, Jean-François, Christophe, Gaëlle et Yves (rapporteur) Initiés : Eloïse, Hugues, Mickaël et David Vendredi 7 novembre

Après l’annulation de la précédente initiation du mois dernier pour cause d’alerte rouge dans le Gard, nous reprogrammons l’initiation ce week-end. Six initiés avaient répondu présent mais il n’y en aura que 4 suite à un désistement de dernière minute. Cette fois, la météo s’annonce bonne pour le samedi, jour de l’initiation. Cette fois, c’est Jean-François qui arrive le premier à St Denis, avec son initié Mickaël. Gaëlle amène David, Christophe vient avec Hugues et moi avec Eloïse (sans H). Après découverte des gites, de la topo du lendemain accompagnées des remarques éclairées (et rassurantes de Michel !), et quelques verres pour déstresser, nous allons nous coucher. Samedi 8 novembre

7h00. Réveil matinal pour avoir le temps de prendre tranquillement le petit-déjeuner, équiper nos initiés, les entrainer dans le grand gite, préparer le pique-nique du midi et retrouver sur place, en fin de matinée, Michel et Christophe qui partent avant nous pour équiper l’Aven des Pèbres. Pendant que nos « équipeurs » s’affairent sur place pour tout préparer, nous équipons nos initiés puis, à tour de rôle, ils s’exercent à monter et redescendre sur la corde installée dans le gite. Je leur prodigue les conseils au départ et Jean-François les réceptionne en haut avant d’inverser leur équipement pour redescendre. Tout en les admirant, Laurence et Gaëlle tartinent et préparent les sandwiches.

10h15. Nous quittons le gite, direction le plateau de Méjannes puis la piste qui nous mènent à Pèbres, 3 km plus loin. Ce matin, il fait très beau et doux. Chacun s’équipe ou se rééquipe. C’est parti pour 10 mn de marche à travers le maquis pour atteindre l’entrée des Pèbres. 11h00. Photo traditionnelle du groupe. On allume nos éclairages et c’est parti dans ce boyau puis ce toboggan qui semble étroit pour certain. Nos équipiers ont mis en place une corde d’assurance dans ce toboggan. Nous alternons un SPITS et un initié. Cela glisse tout seul et nous voilà tous rapidement arrivés au départ du P30. Michel et Christophe ont fini d’équiper (équipement tip-top avec corde en double pour le grand puits) et sont de retour, en bas du grand puits. Ils assureront l’arrivée.

Laurence assure le fractio du milieu et moi le départ. Un peu d’appréhension pour nos initiés avant de se lancer dans le vide, mais ils se débrouillent bien. Nous enchainons le petit ressaut à escalader avant le boyau étroit qui précède le dernier petit puits. Chacun passe sans difficulté. La baignoire, qu’il faut franchir avant d’arriver dans la grande salle, elle pleine. Il nous

faut ramper à l’horizontale pour ne pas se mouiller. Après les fortes pluies des semaines précédentes, la grande salle ruisselle de partout. On la découvre sous un aspect que l’on n’avait jamais connu jusqu’à présent. Les gours, habituellement vides, sont tous remplis d’eau. 13h00. Regroupement dans la grande salle pour le déjeuner bien mérité. Avant de découvrir cette magnifique salle, nous faisons une traditionnelle pause avec extinction

des lumières et silence. Cette fois, la cavité n’est pas silencieuse à cause de l’eau qui coule de partout. Avec le phare, Michel fait admirer les volumes grandioses et les immenses concrétions qui pendent du plafond. Pendant que Michel et les enfants entament la remontée, nous faisons découvrir la salle à nos initiés. Autre surprise : la partie la plus basse de la grotte, normalement constituée d’une mare de boue épaisse, est transformée en un grand lac qui semble assez profond. 14h00. Début de la remontée. Les SPITS se repositionnent aux fractios pour assurer nos initiés.

Le premier boyau qui suit le P3 n’est jamais bien facile à remonter sans expérience. Il faut jouer les chenilles et ramper dans ce toboggan remontant et glissant. La principale difficulté est la remontée du P31, lui aussi glissant et incliné avec des parois qui gênent la progression. Hugues remonte rapidement et sans problème, Eloïse, à son rythme et malgré une douleur au bras, arrive facilement en haut. Pour Mickaël, c’est plusieurs litres de transpiration qu’il déverse dans la grotte ! Les parois seront encore plus glissantes derrière lui ! David, un peu stressé, remonte lentement et avec difficulté. Au fractio du milieu, je lui propose de l’aider : je l’accroche à mes longes et nous montons de concert, chacun sur une corde, en le tractant au maximum. Avec ce soutien physique et psychologique, nous arrivons doucement en haut de ce puits, David à bout de souffle. Michel et les enfants, sortis les premiers, font une halte à la Cèze pour nettoyer leurs affaires. 17h00. Nous retrouvons la lumière (il fait encore jour) après un peu de galère pour certains dans le toboggan final bien glissant cette fois. Malgré cela, nos initiés sont très contents de cette découverte. Laurence et Christophe déséquipent et, les pauvres, ils ont presque tous les kits de corde à remonter !

18h00. De retour aux gites pour une bonne douche revitalisante, l’apéro puis le diner (méga tartiflette de Gaëlle + charlotte poire-chocolat de Jean-François). Dimanche 9 novembre

8h30. Ce matin, on n’est pas pressé pour se lever. Le temps s’est refroidi et il pleut assez fort. Nos initiés partent gouter et acheter des nougats. Pendant ce temps, la pluie s’est arrêtée et, avec Laurence, nous décidons l’aller à la Cèze pour commencer à nettoyer le matériel. Les autres nous rejoignent peu après, juste pour recevoir une bonne rincée. Stoïques, nous terminons rapidement sous la pluie. Nous rentrons au gite bien mouillés et transis. Déjeuner, nettoyage des gites puis retour dans nos pénates respectifs.

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Impressions des initiés Petites impressions d'initiation

Pour cette initiation spéléo dans le Gard, dans ce bel Aven de Pèbres, je n'avais pas trop d'appréhensions techniques, ayant quelques années de pratique d'escalade et d'alpinisme derrière moi. Non, c'était plus par rapport à l'ambiance, de rester longtemps sous terre, d'avoir froid, d'être peut-être mouillée, et surtout, ma hantise, passer dans des endroits très étroits … mais en fait ça s'est très bien passé. C'est bien physique, ça, on se dépense ! Mais l'avantage de la spéléo par rapport à la randonnée par exemple, c'est qu'avec les manips de corde il y a aussi beaucoup de temps d'attente, ce qui permet de récupérer et de se refroidir un peu (ben oui, quand on souffle comme un bœuf pendant 10 minutes ensuite on crève de chaud, même si on est sous terre). On ne s'est pas mouillés, mais le passage en rampant au-dessus d'une baignoire d'eau, avec un seul point d'appui au milieu et pas de hauteur de plafond au-dessus, ce n'était pas rassurant : l'eau, on la voyait de près, très près, même. Le moment passé dans la grande salle, avec ses colonnes monumentales, ses stalactites et stalagmites, ses bosses et ses gours, sans compter les sandwichs revigorants, c'était magique ! Et les instants de noir absolu à écouter le bruit de l'eau, une très étrange expérience, assez apaisante.

Finalement ce que j'ai trouvé le plus pénible, c'est l'inconfort du harnais quand on reste suspendu en attente au « fractio ». Mais quand je pensais au très gentil encadrant qui restait là 10 fois plus longtemps que moi, je relativisais carrément (merci!). Et puis, à la toute fin, la remontée par le « toboggan » – ludique au départ, dans le sens de la descente – épuise complètement. Et là encore, chapeau aux encadrants, qui s'étaient retrouvés derrière avec beaucoup trop de sacs à transporter. La formule week-end c'est vraiment chouette car on passe du temps ensemble, on a le temps de faire connaissance, partager nos impressions, c'est très appréciable. Grand merci pour cette belle organisation !

Eloïse

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Mémo ou mes mots mais pas mes maux d'initié

J'étais certain de me dépenser un peu moins d'arriver à me dépasser. Mais voir des semblables passer devant encourage à oser se lancer à son tour. Savoir que l'on est attendu, guidé aidé aux endroits critiques, c'est non seulement rassurant mais aussi motivant. "Avance vers la lumière !" Un grand et bon moment que cette découverte sans les artifices des lumières et sensation de visiter une grotte urbanisée. Là on est dans le vrai. Un très bon choix de site d'initiation : successions de passages aux formes et formats variés. Un aller-retour qui prouve que suivant le sens, les contraintes techniques sont différentes. Un temps de communion au noir absolu et au "silence" de cet espace préservé. Un groupe plein de connivence entre les habitués. Cependant, son accueil chaleureux ne laisse pas s'installer la sensation d'être de passage mais bien un invité dans le monde qu'ils veulent nous faire partager. Un grand merci à tous

Mickael

================ L’entrée de la grotte est assez facile d’accès, large et lumineuse. La descente par le toboggan est plutôt agréable : il suffit de se laisser glisser en se retenant à la corde. Le toboggan se finit dans un puits. Comme il est assez profond et que les parois ne sont pas à pic, la descente se fait en deux relais : j’ai un peu peur du vide mais finalement c’est agréable (surtout quand on arrive en bas !). En bas du puits, le cheminement reprend avec l’escalade d’un mur et un passage dans un boyau étroit pour atteindre la partie inférieure de la grotte. Ici les boyaux sont beaucoup plus humides : la baignoire

sanglante est remplie d’eau à ras bord (pas de sang : petite déception). Son franchissement à sec semble impossible : heureusement Héloïse se trouve juste après pour m’expliquer comment faire. Juste après la baignoire, le boyau débouche sur la grande salle : elle est magnifique, impressionnante par sa taille et les nombreuses concrétions quelle contient. L’exploration de la partie basse vaut vraiment le détour : elle contient de beaux drapés et de superbes concrétions excentriques. La remontée est, par contre, un peu plus dure surtout dans le puits : je peine à trouver une technique efficace pour remonter et j’ai un peu (un peu beaucoup) peur aux paliers. La remontée du toboggan est assez épique : les parois sont totalement lisses et glissantes : heureusement la corde est là et des encoches ont été judicieusement placées dans la paroi. J’arrive essoufflé à l’air libre, juste pour profiter des dernières minutes de soleil de la journée ! Par rapport à la grotte de Jujurieux, j’ai eu l’impression d’un effort moins long mais plus intense. La grande salle est vraiment inoubliable. La seule chose que j’ai un peu moins aimé c’est le puits qui est un peu trop long (mais c’est surement trop tard pour le raccourcir…) Merci encore aux membres de SPITS pour ce beau week-end et pour leur patience et leur calme dans la grotte !

Hugues ================

My second cave - transitions are hard, but thanks to the experts willing to hang around in mid air to help me to go down and to go up. The bottom of Pèbres was wonderful. Thanks to the rains, the peaceful noises were an extra part of the experience. The enjoyment there was definitely worth the effort to come back up, even if I couldn't find a good approach to the final tobogone. Ma deuxième grotte - transitions sont difficiles, mais grâce à des experts prêts à traîner dans les airs pour me aider à descendre et remonter. Le fond de Pèbres était merveilleux. Merci aux pluies, les bruits paisibles étaient une partie supplémentaire de l'expérience. Le plaisir il valait vraiment la peine l'effort de revenir, même si je ne pouvais pas trouver une bonne approche dans le toboggan final.

David